Une journée parfaite pour une petite chouette. Joy était en train de voler dans la neige, sous sa forme de chouette effraie. La jeune animagus profitait de ce don autant qu'elle le pouvait, voler restait un de ses nombreux rêves qu'elle pouvait réaliser. Non pas sur un balais, mais voler de ses propres ailes … Si vous saviez les sensations que ça lui procurait.
Cependant, son plaisir fut bien vite gâché, lorsqu'elle se posa sur une branche d'arbre, et qu'elle reprit sa forme originale. Son regard clair se posta sur sa montre et elle lâcha un grognement agacé. C'était déjà l'heure de rentrer dans le grand château. Peut-être qu'elle croiserait Luka … ou Kennedy …

Elle descendis de l'arbre, non sans mal. Ses bottines de couleur fauve glissaient sur le tronc, ce qui lui valut un séjour le cul par terre dans la neige. La jolie blonde ne put s'empêcher de pouffer de rire, se moquant d'elle-même. Joy se releva et enleva la neige qui était sur ses vêtements. Poudreuse à souhaits, c'était vraiment génial.
Quelques minutes de marche plus tard, elle pénétra dans le château, en enlevant son grand manteau gris et ses gants. Un soupir satisfait s'échappa de ses lèvres et elle courut jusque dans la salle commune des Serdaigles.
La blondinette posa ses affaires sur un canapé, et s'étira en regardant par la fenêtre. Elle ferma les yeux un instant, et se remémora ces instants intenses et magiques de vol … Elle mordit sa lèvre inférieure et secoua la tête en ouvrant de nouveau les yeux.

Et puis, Joy sortit de la salle commune. La tête pleine de choses. Comme par exemple, son rêve de cette nuit. Le puma qui câlinait la chouette, et puis, y'avait Addison, aussi dans son rêve. Elle ne se souvenait plus de tout, mais au réveil, elle était sereine, et ça, c'était génial. C'est donc un joli sourire aux lèvres, qu'elle se dirigea vers … le septième étage de Poudlard.
La jeune femme se promena dans les couloirs puis elle aperçut … quelqu'un. Impossible de dire qui, il avait la tête enfouie dans ses bras, et il était assis sur le sol. Une seconde d'hésitation … mais non. Joy se dirigea vers la personne. En s'approchant un peu plus, elle reconnut Lins Icho. C'était un ami, et le voir comme ça lui fit perdre son sourire. Ce même sourire, fût remplacé par un air … inquiet. Alors, elle s'agenouilla devant lui, devant ce grand intello' qu'elle appréciait et posa une main dans les cheveux bruns.
« Hey, Lins … Qu'est-ce qui t'arrive ? »

Non, elle ne lui demanderais pas si ça aller. Si Lins allait bien, il ne serait pas là, assis par terre … du moins, elle ne pensait pas. Non, elle en était quasiment sûre en fait.

Dire qu'il y a à peine dix minutes, Joy était une chouette heureuse qui ne pensait à rien d'autre à part voler et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle était devenue la bonne Saint-Maritaine de Lins. Rien de négatif dans tout cela, juste une simple remarque. Avant qu'il ne lui dise de s'asseoir, la jolie blonde lui ébouriffa les cheveux, dans un geste plein de douceur.
Ensuite, elle s'installa au côté du Serdaigle et plongea son regard vert clair dans le bleu poignant de son ami. Quelques larmes étaient en train de couler sur les joues d'Icho, et Joy s'empressa de les essuyer avec son index.

Le brun lui demanda ensuite s'il lui avait déjà parlé de sa mère. Elle secoua négativement la tête. Non, jamais Lins ne lui avait parlé de sa famille. Il faut dire que pour beaucoup ici, la famille était un sujet sensible avec un permis d'entrer pas toujours facile à obtenir, alors Joy avait apprit à se taire sur ce sujet là. Mais si le brun voulait se confier à elle, il n'y avait aucun soucis. C'était bien connut, Joy savait garder les secrets, même les plus horribles.

Elle cala son dos contre le mur, calant une sucette au citron dans sa bouche et en proposant une à Lins.
« Goût fraise, j'espère que tu aimes. »
Puis elle décocha un sourire rassurant à son ami.

Un silence s'installa, ce qui gêna quelques peu la demoiselle. Peut-être qu'il hésitait à lui raconter la raison de ses pleurs ? Pour le mettre en confiance elle se racla la gorge et ôta la boule sucrée de sa bouche.
« Je t'écoute, dis moi tout. »
Et un petit clin d'œil en plus et le tour était joué. Enfin, elle était consciente qu'un sourire et un clin d'œil ne sécherais pas les larmes du petit serdaigle, mais elle espérait au moins que celui-ci se sente en confiance.

Après une brève description de sa mère, qui apparut aux yeux de Joy comme une femme modèle, Lins lui tendit une lettre. Lettre, qu'elle prit avec précaution et qu'elle parcourut du regard. En résumé, Lins apprenait que sa mère était une alcoolique, ce qui brisait l'image qu'il avait d'elle. Joy se mordit l'intérieur des joues.
Ça devait lui faire un choc en effet. Mais ne fallait-il pas voir au delà des mots ? La blonde posa la lettre sur le sol et attrapa Lins dans ses bras, lui faisant ainsi un énorme câlin. Elle mordilla un peu la boule de sucre au citron et l'enleva ensuite de sa bouche, caressant de son autre main, les cheveux du brun.
« Tu sais Lins … »

Bien que Joy n'avait pas de mère, ce n'était pas dur pour elle d'imaginer la peine que pouvait ressentir le serdaigle. Alors, elle avait agit instinctivement, le prenant des ses bras. Peut-être était elle trop niaise … peut-être …
Mais la niaiserie était son quotidien non ? Après tout, les poneys sont beaux, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! Elle se racla la gorge et agita la sucette qu'elle tenait à la main :
« Je pense qu'il ne faut pas que tu lui en veuilles. »
Elle redressa le garçon en face d'elle.
« C'est peut-être plus facile à dire qu'à faire, je te l'accordes … »

Joy agita une de ses mèches blondes et replaça la sucette dans sa bouche, la mine réfléchie. De nouveau, elle ôta le bonbon et regarda Lins droit dans les yeux et lui dit d'une voix douce :
« Mais il faut savoir pourquoi elle en est arrivée là. Lins, je ne connaît rien de ta famille et sauf si un jour tu m'en parles, je ne te demanderais rien à ce sujet … »
La jolie blonde lui fit un sourire sincère. Que pouvait-elle lui dire d'autre ? Il fallait pourtant qu'il aille mieux. Sa déception devait être éradiquée. Elle songea alors à une chose :
« Et si tu demandais à ton père de lui faire parvenir une lettre ? Une lettre dans laquelle tu lui dirais tout ce que tu ressens là, maintenant ? Peut-être que tu te sentirais mieux … et elle aussi … »

Cette idée lui paraîtrait peut-être trop féminine, trop bête, trop … trop Joy quoi. Mais couché sur du papier, les mots ne pourraient que glisser tout seuls et alors, Lins se sentirait comme soulagé. Même pour ceux qui avait horreur d'écrire ou de lire, écrire son ressentit était une libération totale. La jeune serdaigle ne le savait que trop bien.
Elle lui donna un coup de coude amical.
« J'aime pas te voir triste Lins … »

La jeune blondinette se mordit la lèvre en voyant Lins devenir tout rouge. Elle avait du dire quelque chose qu'il ne fallait, ce qui lui prouvait qu'il fallait encore qu'elle apprenne à se taire. Joy voyait bien que Lins essayait de se retenir de ne pas lui hurler dessus et elle baissa les yeux. Elle qui voulait le faire sourire, voilà à présent qu'elle l'énervait …
Et puis Lins se décontracta. D'un côté, elle s'en sentait soulagée, mais en levant de nouveau son regard vers le brun, elle n'en fut que plus triste pur lui. Elle était peut-être gentille Joy … mais tellement impuissante au fond.

C'est ce sentiment d'impuissance là qui lui rongeait les entrailles à ce moment précis. La jeune serdaigle était prête à s'excuser, à fuir … le remord la rongerait ensuite. Mais non, elle ne pouvait pas se résoudre à laisser son camarade dans un tel état. Si c'était elle dans cette situation, Icho l'aurait aidé, c'était certain. Elle avala alors sa salive et se força à lui sourire.
Il déclinait la proposition d'écrire afin de se sentir mieux. Ce que Joy pouvait comprendre.

La jeune femme lui ficha une légère bourrasque dans les côtes, et sans qu'elle s'y attende, Lins la prit contre lui, en s'excusant.
Joy cligna des yeux, puis enserra la taille du brun. Peut-être qu'après tout, le jeune homme n'avait besoin que d'un câlin ? Et puis c'était pas Joy qui allait se plaindre, au contraire. Elle adorait ça. En faire, en recevoir … c'était vraiment quelque chose qu'elle adorait. Elle ferma les yeux, restant immobile comme ça contre le serdaigle.
« T'excuse pas Lins … s'il te plaît … »
Pourquoi devrait-il le faire ? Il était juste à bout de nerfs, triste et complètement perdu. Il n'avait pas à s'excuser.

Elle rouvrit les yeux, toujours contre lui. Il sentait bon Lins. C'est vrai que jamais elle ne l'avait câliné et très honnêtement, elle ne pensait pas qu'elle l'aurait fait un jour. Elle leva la tête vers lui et lui frotta le dos.
« Ne t'excuses pas … »
Puis elle lui fit un bisou sur la joue et recula.
« Tu veux venir prendre l'air au parc ? Ça te changerais les idées … »