Starting now it's gonna be my turn ! [ Pv Ren ]

P · ∆ Age : 27 ∆ Localisation : Poudlard

Ren Ҩ Phoebe

Ҩ « On ne peut échapper ni aux souvenirs, ni aux remords, nos erreurs reviennent toujours nous hanter, qu'on s'en soit repenti ou non. » Gilbert Parker

J'étais dans la salle sur demande. Le seul endroit où je pourrais être tranquille pour faire ce que j'avais à faire, à savoir écrire une lettre de motivation afin d'entrer à la Tisch School of Arts de l'université de New York. Si je tentais de le faire ailleurs, comme à la salle commune des Gryffondord ou à la bibliothèque, je savais que je serai dérangée et que des gens viendraient encore fourrer leur nez où ils ne le devraient pas, à savoir dans mes affaires. Or je ne pouvais pas me permettre d'écrire une lettre de motivation en étant en colère, agacée ou dérangée. C'était mon avenir qui se jouait, si je ne faisais pas assez bonne impression dans ma lettre, j'étais à moitié cuite pour l'audition. Tout commençait là. Par cette lettre. C'était le début de la délivrance, le début de mon rêve, de ma carrière, de ma vie. Je n'avais pas le droit d'échouer. Et je l'avoue, cela s'avérait être encore plus stressant en sachant cela. Mais c'était ainsi. Si je perdais mon rêve, je n'avais plus qu'à me tuer, en prenant garde cette fois de ne pas me rater. Je devais y parvenir. Pour rendre fier mes parents, si il leur était possible de me voir de là haut. Ils ne voudraient pas que baisse les bras. Ils voudraient que je me donne à fond pour atteindre mon rêve. J'avais un bon nombre de boulette de papier ( car oui, je n'allais pas écrire sur du parchemin, cela aurai certes été original, mais également un peu... bizarre ) autour de moi, je désespérais un peu de trouver les bons mots. Au bout de plusieurs heures, j'arrivais à rédiger une lettre correcte. Je glissais la lettre dans une petite enveloppe, que je glissais dans une bien plus grande. J'y joignit une lettre à l'intention de ma tante et refermait le tout. Je ne pouvais pas envoyer ma chouette à New York, le voyage était bien trop long déjà, et ensuite, quelle réaction pensez vous qu'auraient les moldus en voyant une chouette débouler, porteuse d'une lettre ? Si je la revoyais un jour j'aurai de la chance... or je tenais à ma chouette plus que tout. Je sortis donc de la salle sur demande, me rendant à la volière. A peine arrivée, Hope, ma chouette, vint se poser sur mon épaule. Souriante, je la pris sur mon bras pour caresser son plumage.
-Salut ma belle, dis-je en souriant. J'ai une mission pour toi.
Elle me regarda, comme pour me demander de quoi il s'agissait. Je la posais sur un perchoir afin d'accrocher mon enveloppe à sa patte.
-Il faut que tu apportes cela à tante Hilda, elle fera le nécessaire par la suite.
Je souris tandis que Hope penchait la tête sur le côté, l'air de me demander si elle ne pourrait pas le faire.
-Non ma grande c'est trop loin pour toi, fait juste cela. Et puis les moldus ne sont pas forcément très commodes quand il s'agit de magie, je ne tient pas à te perdre.
Je lui fis un bisou, et oui, je l'aimais ma petite chouette moi ! C'était la seule sur qui je pouvais compter de manière sûre, sans qu'elle ne me trahisse. Je la fis revenir sur mon bras et m'avançais vers la fenêtre.
-Vas y. Et sois prudente surtout...
Je la regardais s'envoler. Elle avait de la chance. Elle au moins elle était libre. Vraiment libre. Elle pouvait aller où bon lui semblait, sans filet à la patte, elle ne revenait vers moi que parce qu'elle le voulait. Moi oui... j'étais libre. Plus libre que mes camarades en tout cas. Mais ce n'était qu'illusoire.

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J’ignorais pourquoi une envie telle que celle-là m’avait pris ce jour là. J’étais tellement habitué à me trainer dans mon infirmerie, tellement accoutumé à la présence de ces mêmes personnes, de ces mêmes visages… peut-être était ce l’une des raisons qui m’avaient poussé à faire ce que j’avais entrepris aujourd’hui. Rien de bien exceptionnel, sachez-le. J’avais simplement décidé de me rendre dans les étages supérieurs du château armé de mon appareil photo et de mon ardoise. Pour être plus précis, j’avais eu l’envie soudaine de me rendre à la volière, auprès de tous ces oiseaux… Je ne savais pas pourquoi j’étais ainsi, moi qui n’écrivais jamais à mes parents, bien trop désireux d’oublier les choses douloureuses de mon passé.

Je n’avais pas résisté longtemps à la tentation, essayant tant bien que mal de me fondre dans la masse pour ne pas me faire interpeller par l’une des personnes présentes, l’un des surveillants plus précisément, certains d’entre eux ne supportant absolument pas le matériel que j’utilisais, que cela soit pour la médecine ou le reste. Qu’y pouvais-je si j’avais pris la décision de faire une croix sur la magie ? Cela n’était pas de ma faute si les évènements m’étaient apparus aussi insurmontables qu’horribles… Il avait donc simplement été nécessaire pour moi de parvenir à m’éclipser de cette chose, la magie… Il n’y avait pas un remède à tout… encore moins de solutions. Je ne le savais que trop bien.

J’avais été suivi plusieurs fois, par plusieurs personnes, mais aucune n’avait réellement réussi à me faire sortir du cercle infernal des mauvais souvenirs dans lequel j’étais pris depuis désormais des années. Aussi, j’avais décidé d’arrêter de genre de choses, tentant une reconstruction par moi-même. Je n’avais pas envie de devoir subir à jamais des séances comme celles que j’avais du endurer lorsque j’étais plus jeune… Ces personnes qui vous posaient des questions indiscrètes, vous demandaient des choses qu’ils n’avaient pas à savoir… Je ne voulais plus avoir à faire à elles maintenant que j’étais adulte et libre de mes choix.

Gravissant les escaliers pour me rendre à la volière, je restais sur mes gardes, trop effrayé à l’idée de croiser une personne qui aurait pu me faire du mal. Je savais qu’ils étaient partout, qu’ils étaient menaçant,… je le ressentais de plus en plus ces derniers temps, mais avais-je réellement le choix ? Quoiqu’il en soit, j’étais finalement arrivé sur les lieux. J’avais poussé la porte discrètement, m’apercevant alors de la présence d’une personne. Je ne pouvais pas l’interrompre, je devais juste attendre qu’elle s’en aille… peut-être n’aimait-elle pas être sur les clichés. Je me contentai donc de rentrer dans la pièce, espérant ne pas avoir fait trop de bruit, du moins de ne pas avoir dérangé les oiseaux qui se trouvaient en ces lieux.

J’avais fini par m’approcher d’une ouverture, posant mon regard sur le lointain avant de porter mon appareil à hauteur de mes yeux. J’appuyai finalement sur l’obturateur pour prendre en photo l’horizon qui se profilait juste devant moi. Quelques secondes plus tard, je me retournai pour prendre en photo l’endroit où un oiseau s’était posé. Je souris en pensant au cliché que cela donnerait une fois développé. Je fis quelques pas vers l’avant, mais je n’avais pas regardé où je marchais et, bien vite, je trébuchai sur une pierre qui ressortait du sol de la volière, me rattrapant tant bien que mal au mur qui se trouvait devant moi. J’étais tellement doué… Dire que j’aurais voulu faire le moins de bruit possible et faire comme si je n’étais pas là…

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Je gardais mes yeux posés sur le ciel, fixant un point, attendant juste. Hope avait disparu du champ de vision, mais je ne bougeais pas. J'avais dès maintenant des tonnes de choses à faire et pourtant je restais plantée là. Pourquoi ? Peut-être parce qu'avec toute la pression que je m'infligeais, j'avais besoin d'une minute. Une minute que je regretterais après, parce que je jugerais que cela était une perte de temps, un temps précieux qui pouvais me coûter ma place à la TSA. Mais à partir de maintenant j'allais tout bonnement m'achever au travail. Entre les cours et mes répétitions, je n'allais pas avoir un moment à moi. Je ne voulais pas en avoir un. Ce que je voulais, c'était briller, et partir d'ici. Montrer à toutes ces pauvres cloches qui me prennent de haut que je suis meilleure qu'eux, et vous savez quoi ? Je vais y arriver. Et un jour, quoi qu'il arrive, je serais au dessus d'eux et ils travailleront pour moi. J'allais réaliser mon rêve, et même sans avoir une vie parfaite j'aurai en partie la vie que je mérite.
Voilà ce à quoi je pensais, regardant dans le vide, ne faisant attention à rien. C'est sans doute pour cela que je ne perçu aucune présence derrière moi, alors qu'il y en avait belle et bien une. Je n'entendis même pas le déclic de l'appareil photo de cette personne lorsqu'elle prit un cliché. Ce n'est qu'au moment où ladite personne manqua de tomber que je revins à la réalité. Je me retournais brusquement, me précipitant vers le jeune homme qui venait de manquer de se casser la figure. Peut-être avait-il voulu ne pas me déranger. Peut-être était-ce pour cela qu'il n'avait pas signalé sa présence, alors que n'importe qui d'autre l'aurait fait. Peu importe dans le fond. Le plus étonnant toutefois, c'était que ce visage ne m'était pas si familier, sans pour autant m'être inconnu. Avais-je déjà croisé cet homme auparavant ? Si oui, pourquoi ne m'en rappelais-je pas ?
-Fait attention, on peut facilement tomber ici, lançais-je en souriant légèrement. Tu n'as rien j'espère ?
Je me voyais assez mal le conduire à l'infirmerie alors que je haïssais cet endroit autant que je haïssais un hospital. Toutefois, si il avait fallu le faire, je l'aurai fais. Parce que je n'étais pas cette mauvaise personne que tout le monde voit en moi. Parce que je prend sur moi, toujours. Les autres avant moi... du moins, tant qu'il ne s'agit pas de ma carrière. Toutefois, un rapide coup d'oeil me fit penser qu'il n'avait rien, à lui de me dire si j'avais tort ou raison. A part peut-être quelques égratignures, qui ne me semblaient pas bien profondes, mais je n'avais pas la plaie exposée sous les yeux non plus, par contre...
-Il faut nettoyer ta main, sinon cela risque fort de s'infecter, ce n'est pas vraiment l'endroit le plus propre ici je le déplore.
Je n'allais pas exposer mes idées à ce sujet, et pourtant vous ne m'ôterais pas de l'esprit que la volière devrait être nettoyée aussi fréquemment que ne l'était le château. Les oiseaux aussi ont besoin de propreté, or même les perchoirs n'étaient pas franchement très propre. Pourquoi ne les considérer que comme des animaux, après tout nous en sommes nous aussi, et pas les meilleurs qui soient ! Mais aller faire comprendre cela vous... les hommes sont trop arrogants pour cela, ils se jugent supérieurs...

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J’aurais tellement voulu être discret, être capable de ne pas faire trop de bruit pour ne pas perturber la jeune femme qui était déjà présente en ces lieux… Le sort en avait cependant décidé autrement. Je devais tomber, faire du bruit, déranger cette inconnue qui n’aurait peut-être souhaité que mon absence… Je fermai les yeux sans rien dire, me sentant stupide d’être aussi maladroit… J’étais ridicule, il n’y avait pas d’autre mot, et désormais sans doute allait-elle m’en vouloir d’avoir agit aussi impoliment, sans annoncer ma présence… Dire que je désirais simplement la laisser profiter du semi-calme qui régnait dans la volière… En effet, en enlevant le bruit des oiseaux qui se trouvaient partout autour, il n’y avait pas un bruit avant mon arrivée… à part les paroles de la jeune femme, paroles que je n’avais pas réellement entendues.

Quelques secondes plus tard, j’avais entendu la voix de la jeune femme qui me demandait si je n’avais rien… Je secouai la tête pour répondre à la question. Je m’en voulais un peu, raison pour laquelle je baissai bien vite le regard. Une chose m’aurait sans doute arraché un petit sourire si je n’avais pas été occupé à culpabiliser : le tutoiement. N’avait-elle pas vu que j’étais membre du corps professoral ? Peut-être paraissais-je plus jeune que je ne l’étais… Après tout, j’étais asiatique et notre peau avait tendance à vieillir bien moins vite que d’autres… Quoiqu’il en soit, ce point précis m’avait légèrement amusé alors que j’étais occupé à me demander si je ne l’avais pas trop dérangée dans mon accident.

J’avais hoché la tête au moment où elle m’avait conseillé de me laver la main. Elle avait raison. Étant infirmier, je ne pouvais qu’avoir conscience de ce fait. Je soupirai un peu, cherchant du regard quelque chose qui m’aurait permis de laver ma plaie ici. Malheureusement, il n’y avait rien pour cela dans l’immédiat. Je poussai un petit soupir en reposant mon regard sur l’égratignure qui se trouvait sur ma main… j’étais bien dans une cage à oiseau hein. Je pris alors l’ardoise qui pendait à mon cou avant de me saisir de la craie que j’avais pris avec moi dans la poche de ma veste pour y écrire quelques mots.
« Tout va bien, merci. »
J’étais incapable de parler, mais je n’en ressentais pas moins le besoin d’exprimer ma gratitude. C’était bête mais, simplement parce qu’elle s’était inquiétée pour moi, je lui en étais reconnaissant. Je savais que je pouvais la remercier de cela. Quand on y repensait, je n’étais pas du genre à critiquer les autres, ni même à rabaisser ceux qui ne le méritaient pas… Pour cette raison, j’estimais qu’il était juste de remercier ceux qui devaient l’être.

Je finis par effacer ce qui était écrit là au bout de quelques secondes avant de sourire un peu à la jeune femme en lui montrant une seconde question.
« Tu ne sais pas où je pourrais trouver de l’eau propre, au plus près d’ici? »
Après tout, j’étais tellement enfermé dans mon infirmerie que je n’avais pas l’habitude de me promener dans les couloirs pour découvrir les différents lieux qui composaient l’école… Je lui aurais été réellement reconnaissant qu’elle puisse m’indiquer un endroit où trouver de quoi laver mes mains et éviter que la blessure prenne une tournure peu ragoûtante…

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Dans un premier temps, il ne me répondit pas, comme si il s'en voulait... mais dans la mesure où la volière était un lieu où tout le monde pouvait venir comme il le souhaitait, je doutais que ce soit réellement pour cela. Mais là n'était pas l'important, le plus important était de s'assurer qu'il n'ai rien. Je lui demandais donc si il n'avait rien, et il secoua la tête pour toute réponse. J'étais un peu étonnée, mais peut-être était-il sous le choc... Puis lorsque je lui conseillais de se laver la main, il hocha la tête en signe d'approbation. Il regarda autour de nous puis soupira avant de regarder sa main. C'est au moment où il attrapa une ardoise que je me rendis compte qu'elle était accrochée autour de son cou... De plus en plus bizarre... il attrapa ensuite quelque chose dans sa poche, que je définie comme étant de la craie quand il écrivit.
" Tout va bien, merci. "
...D'accord là, je ne comprenais rien, mais rien du tout !! Pourquoi écrivait-il au lieu de répondre oralement ? Bof au fond, cela ne me regardait pas, il avait probablement de bonnes raisons de faire cela. Quelques secondes plus tard il avait effacé et réécrit.
" Tu ne sais pas où je pourrais trouver de l’eau propre, au plus près d’ici? "
-Pas dans cette tour non... Il faudrait retourner au château, aller dans les toilette... quoi que non, mauvaise idée vu leurs état... la salle de bain des préfets. Elle est toujours propre et non, ne me sort pas l'excuse de " elles sont uniquement réservées aux préfets ", ça on n'en n'a strictement rien à faire, et même si quelqu'un nous surprenait je contrôle la situation. Si tu veux rester à cet étage, je peux toujours utiliser l'aguamenti, en canalisant bien mon sort je pense pouvoir réussir à n'avoir qu'un mince filet d'eau. Toutefois l'eau ne sera pas suffisante pour nettoyer et désinfecter...
Et vous savez le pire dans l'histoire ? C'est que je n'avais toujours pas remarqué qu'il était du corps enseignant. Quoi qu'il en soit, ce garçon m'intriguais quelque peu, bien qu'au fond il était comme moi : différent. Et c'était parfait ainsi. Si bien que sans le savoir, j'avais envie de devenir amie avec... l'infirmier. C'était aussi ridicule que de vouloir devenir ami avec un professeur, c'était juste... impossible. Je me trompe ?
Quoi qu'il en soit j'attendis qu'il prenne sa décision. Si je pouvais l'aider je le ferais sinon... et bien ma foi, je suppose que nos chemin se sépareraient ici, même si j'espérais le recroiser un de ces jours. Il semblait être quelqu'un de sympathique, et un ami ne faisait jamais de mal, même si je ne le reverrais plus à partir de l'année prochaine.

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Spoiler:

J’étais incapable de m’exprimer, incapable de la remercier oralement, qu’aurais-je pu faire d’autre qu’écrire dans ce cas ? Je poussai un petit soupir tandis que je posais mon regard sur l’ardoise qui pendait à mon cou. Je me sentais parfois ridicule, lorsque j’étais dans l’impossibilité de faire comprendre ce que je ressentais aux autres par exemple.

Malheureusement, personne jusqu’à maintenant n’était capable de percer à jour mon comportement, de comprendre les raisons pour lesquelles j’agissais ainsi sans raison apparente. C’était assez difficile à vivre, je devais bien l’avouer, mais je n’avais pas d’autre choix que de subir l’incompréhension de ces gens sans rien dire. Il y avait bien cette élève que j’avais soignée l’autre jour… celle qui semblait avoir compris quelque chose qu’elle n’aurait pas du, mais je n’avais pas réellement envie de lui parler de ces choses qui me hantaient depuis si longtemps désormais. Je devais les emmener avec moi, c’était ainsi et pas autrement que les choses devaient se dérouler.

Tandis que je montrais mon ardoise à la jeune femme, je n’osais qu’à peine imaginer les pensées qui traversaient son esprit. Je me demandais si, dans un sens, elle ne me trouvait pas étrange… Après tout, peu de gens dans cette école étaient muets, pas vrai ? Cela devait être assez rare d’en croiser en ces lieux… peut-être allait-elle imaginer un autre problème que celui-là… Je n’aimais pas ces projections que mon esprit faisait spontanément… Je m’en voulais réellement lorsque c’était le cas, car je me disais que cela n’avait aucune raison d’être, mais avais-je réellement le choix ? Non.

Au bout d’un moment, l’inconnue avait répondu à ma question. Il n’y avait pas d’eau propre ici d’après elle. Je poussai un petit soupir, car il était vrai que les toilettes n’étaient pas propres… et je n’étais pas un élève. Bien évidemment, tout le monde pouvait aller dans les toilettes de l’école, mais là n’était pas la question… Elle me parla de la salle de bain des préfets, chose qui me fit un peu sourire. Elle n’avait pas compris que je n’étais pas un étudiant ? C’était assez amusant. D’un côté, il fallait bien avouer que je paraissais assez jeune… parfois même plus jeune que certains étudiants de dernière année. Je n’aurais pas pu dire pourquoi, mais j’en étais parfois assez fier, même si cela ne m’aidait pas tellement dans certaines situations.

Au bout d’un moment, elle proposa d’utiliser l’aguamenti… Aguamenti…Mes yeux s’écarquillèrent quelques secondes quand elle prononça ces mots. Non, pas de magie, je ne voulais pas… Je pris l’ardoise qui pendait autour de mon cou et écrivit quelques mots dessus à nouveau.
« Je préfère éviter que tu utilises la magie… si tu veux bien. »
Que faisais-je dans ce monde de magie et de sortilèges alors que j’étais incapable d’en supporter un ? J’étais bien à l’abri dans mon infirmerie… je savais que les infirmières utilisaient la magie à bon escient et c’était peut-être bien la seule chose que je supportais à ce niveau… Mais un autre sortilège mal lancé aurait facilement pu donner lieu à une catastrophe. Je fermai les yeux quelques secondes avant de réfléchir.
«Je ferai cela en rentrant à l’infirmerie tout à l’heure. » Avais-je ajouté à la suite, quelques secondes plus tard.
Je préférais faire ainsi… Après tout, ce n’était pas une plaie ouverte… j’allais pouvoir désinfecter cela sans trop de problèmes en rentrant. D’ailleurs, peut-être allait-elle enfin comprendre que je n’étais pas un camarade de classe mais bien une personne du corps professoral ? Cela aurait été amusant et je me demandais comment cette jeune femme réagirait, mais ça n’était pas plus mal. Quelques secondes plus tard, je regardai mon appareil photo que je portais vers l’extérieur une nouvelle fois pour prendre quelques photos.

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Je lui avais proposé de me servir de la magie pour l'aider, c'était certes la manière facile, voire trop facile, mais cela aurait pu aider un peu... toutefois, en voyant ses yeux s'écarquiller, je me demandais si je n'avais pas dis quelque chose qu'il ne fallait pas. A moins qu'il ai une mauvaise expérience avec la magie, ce qui aurait créé en lui une espèce de phobie... après tout, pourquoi pas ? Si moi je pouvais ne pas me sentir à la place dans un monde qui est censé être le mien, pourquoi lui ne pourrait-il pas avoir une phobie de la magie ? Et de toute manière, ce n'était qu'une simple supposition, j'étais peut-être totalement à côté de la plaque...
" Je préfère éviter que tu utilises la magie… si tu veux bien. "
-Ce n'était qu'une simple suggestion, je ne le ferais pas si tu n'en n'as pas envie, ne t'inquiète pas, répondis-je en souriant, espérant le rassurer un peu.
Je ne comprenais rien de ce qu'il se passait. Je me demandais si il était muet ou si il était juste très timide, si il avait peur de la magie ou si c'était juste un manque de confiance en moi, pourquoi je ne l'avais jamais croisé auparavant, pourquoi il avait semblé presque gêné lorsqu'il m'avait accidentellement signalé sa présence... Toutes ces petites choses qui semblaient si étonnantes contribuaient à faire de lui ce qu'il était, à savoir à première vue quelqu'un de sympathique. C'était assez égoïste et malvenu de ma part de vouloir en savoir plus sur son passé alors que moi même je me montrais constamment froide et distante pour cacher ce genre de détails. Mais de toute manière je ne lui demanderais rien de tout cela. Cela n'appartenait qu'à lui et à lui seul, nous avions tous nos petits secrets, et personne n'aime quand on va fouiller dans ses secrets croyez moi sur parole...
" Je ferai cela en rentrant à l’infirmerie tout à l’heure. "
Quelques secondes plus tard, il avait reprit son appareil, comme si de rien n'était, et prit quelques clichés. Moi de mon côté, je restais interdite. En rentrant à l'infirmerie ? Alors deux possibilités : il n'aimait pas plus que moi l'infirmerie et s'en était échappé en douce, ou alors... il y travaillait. Oh pitié dites moi que c'est la solution numéro une.....
-En rentrant ? Tu y travailles ou tu es un patient ?
Je parlais d'un ai nonchalant, comme si de rien n'était, gardant mon calme, dans le pire des cas j'ai juste tutoyé un membre du corps enseignant, c'était... facile à rattraper comme gaffe. Avec de la chance il serait flatté d'avoir été prit pour un élève, cela signifierait qu'il faisait encore très jeune, quel que soit son âge. Et si j'étais partie pour avoir des ennuis et bien... je rattraperais les choses à ma façon selon la manière dont cela se passerait. La suite m'en dira plus je suppose...

Depuis des années désormais je craignais la magie. Le pire dans l’histoire était peut-être d’en connaître les raisons sans pouvoir réussir à les oublier. À cause de cette peur acquise, j’avais refusé l’aide de Phoebe qui proposait de nettoyer ma plaie de manière magique. Je ne pouvais pas supporter l’idée de me faire soigner de cette façon : j’avais tellement peur d’avoir un problème à cause de cette chose tellement inconnue, tellement… floue et indomptable en fin de compte. Après tout, même si de grands mages avaient existés, tout n’était peut-être pas maîtrisé, n’est-ce pas ? Cette part d’inconnu m’effrayait réellement et je ne voulais pas avoir de problème à cause de cet élément dans lequel je vivais pourtant depuis ma naissance. Tout était magique… Après tout, j’étais un enfant de sang pur… je n’aurais sans doute pas vécu dans le monde moldu si je ne m’y étais pas moi-même exilé… D’ailleurs je ne regrettais pas tellement cette époque de ma vie… juste la manière dont j’avais du retourner dans le monde magique à cause de mon appartenance à celui-ci.

Dans tous les cas, même si son idée n’était pas applicable dans cette situation à cause de mon refus d’opérer à l’aide de la magie, je trouvais cette jeune femme assez sympathique. D’ailleurs, j’étais assez heureux de sa compréhension, car elle venait de me dire qu’elle n’userait pas de la magie si je n’en voulais pas. Les personnes comme elle étaient tellement rare à l’heure actuelle que je ne pouvais que l’en remercier intérieurement. Après tout, j’avais beaucoup de mal à supporter les éléments magiques de mon quotidien, ne serait-ce que l’usage de la magie par ma collègue de l’infirmerie… c’était stupide, mais qu’y pouvais-je si j’avais été traumatisé durant mon enfance à cause de cet évènement si tragique qui m’était arrivé ? Je fermai les yeux quelques secondes en y repensant avant de retourner prendre quelques photos.

Quand on y repensait, le monde magique et le monde moldu n’étaient pas tellement différents. Bien évidemment, les créatures qui peuplaient ces mondes n’étaient pas les mêmes, mais dans le fond les paysages étaient fort semblables. Les moldus pouvaient vivre tranquillement sans connaître notre existence et inversement… Alors pourquoi n’avais-je pas réussi à m’adapter totalement à la vie moldue que je m’étais imposée ? Actuellement, je m’étais moi-même fait cracmol… Oui, on aurait pu résumer les choses ainsi : j’étais un sorcier mais je n’usais pas de la magie… Je ne voulais plus l’utiliser depuis si longtemps désormais. Cela pouvait être étrange… mais je me posais réellement cette question désormais.

Alors que je prenais une photo, mon attention fut attirée par la voix de la jeune femme qui s’élevait à nouveau dans la volière. Alors comme ça elle n’avait pas remarqué que j’étais un adulte ? C’était bien probable étant donné la différence d’âge visible entre notre physique et la réalité chez les asiatiques mais… c’était assez amusant. Je m’étais donc redressé en reposant mon appareil contre mon torse en souriant un peu à la jeune femme pour ensuite reprendre mon ardoise et y écrire à nouveau.

« Je suis infirmier. »

Cela pouvait surprendre… Après tout j’avais l’air jeune à côté de ce que j’étais réellement. Je ne faisais pas forcément mes vingt-quatre ans. Je souris un peu avant de reprendre mon appareil pour prendre une nouvelle photo de l’extérieur. J’étais toujours amusé de ce genre de situation assez inhabituelle où les gens se rendaient compte de l’âge que j’avais. Mais je n’étais pas le seul ! j’avais déjà pu rencontrer un professeur de cette école qui paraissait réellement plus jeune que son âge réel ! C’était toujours assez impressionnant, mais telles étaient les qualités de la peau asiatique.

« Je peux avoir ton nom, s’il te plait? » Avais-je ensuite inscrit sur l’ardoise.

Parler avec une personne dont on ne connait même pas le nom n’était pas forcément agréable, voilà pourquoi j’avais voulu en savoir un peu plus sur mon interlocutrice. Bien évidemment, je ne lui en voudrais pas si elle refusait de me répondre.

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" Je suis infirmier. "
On en apprend beaucoup sur les gens rien qu'en les observant. C'est une chose que j'avais appris il y a plusieurs années. J'avais eu du temps pour me " perfectionner " si je puis dire. Toutefois il arrive que parfois, on se trompe totalement. Par exemple en le regardant, j'aurais parié qu'il avait entre seize et dix-huit ans, et pourtant j'avais tout faux. Si je poursuivais l'analyse, y aurait-il d'autres choses sur lesquelles j'aurais tort ? Peut-être...
-Navrée de vous avoir tutoyé. Comme vous l'aurez probablement compris, je pensais que vous étiez un élève, répondis-je calmement, comme s'il s'agissait là de la chose la plus naturelle au monde.
Cela expliquait donc pourquoi je ne l'avais jamais vu auparavant. Je n'allais jamais à l'infirmerie. Ou, si on me forçait à m'y rendre, je m'y échappait. Une infirmerie, en particulier celle de Poudlard, n'était pas bien différente d'un hospital. Et cela me rappelait de trop mauvais souvenirs. Sans compter que lorsque l'on est dans ce genre d'endroit, on s'occupe de vous, or ce n'est pas ce que je veux. Qu'importe ce qu'il m'arrive, c'est à moi seule de m'occuper de moi, et des autres au passage. Complexe du héros ? Peut-être... Même si sincèrement, je n'avais strictement rien, mais alors rien du tout d'une héroïne. Et pourtant c'était plus fort que moi. Les autres avant, moi ensuite, du moins lorsqu'il s'agissait de personnes qui comptaient pour moi.
Pour en revenir à mon interlocuteur, le savoir infirmier était encore plus étonnant quant à cette espèce de peur qu'il semblait avoir pour la magie. Je n'avais pas l'impression que c'était vraiment de la non confiance en moi, même si cela aurait été légitime. Il devait y avoir quelque chose en dessous, plus en profondeur. Au fond, il n'avait peut-être pas plus sa place dans ce monde que je ne l'avais. Peut-être que, comme moi, bien que sorcier, sa vie se trouvait chez les moldus. Mais lui, qu'est-ce qui l'empêchait de partir ? De poursuivre sa vie là où il serait probablement plus heureux ?
" Je peux avoir ton nom, s’il te plait? "
-Phoebe Parker... Monsieur.
Quel était le nom de l'infirmier déjà ? Après plusieurs minutes à me triturer l'esprit, je me souvins qu'il s'agissait de Mr Minami. Et bien au moins je pouvais associer le nom au visage, c'était toujours ça...
Plus je repensais aux instants précédents et plus j'étais étonnée. Il se comportait plus en élève qu'en adulte. Dès lors où je l'avais tutoyé, il aurait pu... ou plutôt aurait dû me reprendre et me signaler qu'il n'était pas un élève. Et pourtant rien. Comme s'il avait attendu que je le comprenne par moi même. Pourquoi ? Ce type était presque aussi mystérieux que moi !

J’avais bien vite pu me douter que cette jeune femme ignorait tout de ma profession. Déjà, elle s’était adressée à moi en me tutoyant, chose qu’elle n’aurait sans doute pas faite si elle avait été consciente de mon statut. Malgré tout, je n’étais absolument pas dérangé par ce détail. Pour moi, je n’étais peut-être pas encore tout à fait adulte… J’ignorais pourquoi, mais j’avais l’impression que mon adolescence ne serait pas totalement terminée tant que je n’aurais pas tiré un trait sur mes fantômes. Oui, c’était un peu stupide comme raisonnement, mais dans un sens je me moquais de ce que pensaient les autres actuellement. Et puis, franchement, je n’aimais pas me faire vouvoyer, cela me vieillissait bien trop à mon goût. Je n’avais que vingt-quatre ans ! Je souris un peu à cette pensée, me disant que j’avais encore beaucoup de temps devant moi… mais arriverais-je à en profiter pleinement ?

« Ne t’en fais pas, cela m’arrive souvent. » avais-je alors écrit sur mon ardoise en adressant un grand sourire à cette élève quelques instants avant de lui demander son prénom.

À sa réponse, je dus réfléchir un instant. Phoebe Parker ? J’imaginais que le prénom était le premier puisque dans ce pays les choses se faisaient à l’envers. Chez moi, j’avais été habitué à donner mon nom de famille avant mon prénom, raison pour laquelle j’étais parfois légèrement déstabilisé lorsqu’il s’agissait de me présenter. Combien de fois les gens n’avaient-ils pas cru que mon prénom était Minami et non pas Ren… Tout cela à cause de mes habitudes asiatiques. J’avais beau tenter d’y parvenir, je n’arrivais pas à oublier mon éducation. Je n’y arriverais sans doute jamais d’ailleurs.

J’ignorais quoi dire à cette jeune femme. Pour tout avouer j’avais l’impression de l’avoir assez embêtée comme ça. Je souris donc simplement avant de retourner à mes photos sans rien ajouter.

HRP: