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Lins Ҩ Phoebe

Ҩ « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Nietzsche

J'avais enfin obtenu une réponse de la part de la directrice de la TSA. Elle venait ici, à Londres, pour me voir. Personne ne savait cela. Du moins je ne crois pas. Je n'en n'avais pas même parlé à Lins. Pourquoi ? Parce que le jour bénit où je partirais, je ne veux pas avoir à faire mes adieux. Je partirais, c'est tout. Personne ne le saura, personne ne s'en rendra compte. Mais là n'est pas encore le moment. Pour l'instant, il me fallait briller. Je m'étais préparer. J'avais répété autant que possible, même si j'avais mille fois changer de chanson. Et maintenant... Peu importe la chanson. Il fallait que je lui montre mon talent. Que je lui prouve que j'étais digne de cette école, digne de Broadway, de New York. Qu'importe ce qu'on peut en penser. En fait, il n'y avait qu'à une chose à laquelle je n'avais pas penser : qu'adviendrait-il si je n'étais pas acceptée ? Je suppose que je me rendrais tout de même à New York, qu'importe le résultat. Je me débrouillerais. Mais pourquoi évoquais-je l'éventualité de ne pas y entrer ? J'étais excellente. La meilleure des meilleures. Et je n'avais pas besoin que l'on croit en moi, c'était à moi et à moi seule de croire en moi. A chaque fois que je chantais, je le faisais de tout mon coeur, de toute mon âme. C'était ce qui faisait de moi la meilleure. C'était ma force. Et à partir du moment où je serais acceptée, je devrais me surpasser.
Voilà ce à quoi je pensais, seule dans les rues de Londres, tout en me rendant au lieu indiqué par la lettre, les partitions et ma robe dans les mains. J'étais stressée, je le reconnais. Plus que stressée même. Et si j'oubliais les paroles ? Et si je tombais sur scène ? Et si elle me coupait tout simplement, et me remerciait, signe évidemment que je ne serais pas acceptée ? Non Phoebe stop. Arrête. Tu vas passer cette audition haut la main, tu vas briller. Tu le mérites, plus que n'importe qui, cette place est à toi et tu le sais. Prend la. J'inspirais un grand coup, et poussais la porte du bâtiment. C'était une école, évidemment. Un lycée en fait. Celui où je prétendais être. Seulement... je n'y connaissais rien à cette école ! Cela devait être à dire vrai la seule chose à laquelle je ne m'était pas préparée : faire des repérages de cette école. Ne voyant personne, je tirais ma baguette et lançais un sort afin de trouver mon chemin. Après tout j'avais dix sept ans non ? Je faisais ce que je voulais. Et quand bien même... j'ai toujours fais ce que je voulais. Bref, suivant le chemin, j'arrivais à l'auditorium. Mme Lowell, la directrice, n'était pas encore là apparemment. En même temps, j'étais très en avance, heureusement. Je me rendis dans les coulisses afin de me changer, m'habillant d'une robe marron clair aux motifs discrets, m'arrivant au dessus du genoux, puis de chaussures à talons. J'avais appris à marcher avec ces choses, et même à les supporter. Au final, ce n'était pas si mal. J'avais recoiffé mes cheveux, leur donnant cet effet ondulé. J'avais encore quelques minutes pour choisir de manière définitive ma chanson. Plus j'y pensais et plus je stressais.
Le moment fatidique arriva, et je me rendis sur scène, sans avoir choisi encore réellement ma chanson, n'ayant que différents titres en tête. Vous me connaissez, je me contrôle toujours. Aussi cette fois encore, j'avais l'air parfaitement détendue. Aucun signe de stresse sur mon visage, tout était uniquement en moi, enfermé. Je me plaçais au centre de la scène, ayant le temps de voir que non seulement Mme Lowell était là, mais les musiciens également.
-Bonjour. Je m'appelle Phoebe Parker et je vais vous interpréter Bring him home, des Misérables.
Et bien, il semblait que je venais de faire mon choix. La directrice ne fit qu'un brève signe de tête, n'indiquant pas réellement si elle approuvait ou non mon choix, ou si elle était sceptique. Je suppose que c'était à moi de jouer... La musique commença, et moi également.
-God on high, hear my prayer in my need... You have always been there. He is young, he's afraid. Let him rest, heaven blessed. Bring him home... Bring him home ! Bring him home. He's like the son I might have known. If God had granted me a son. The summers die one by one ! How soon they fly on and on ? And I am old, and will be gone...
Et voilà. J'étais bien partie, lancée dans ma chanson, rien ni personne ne pourrait m'arrêter. Je ne saurais vous dire si Mme Lowell appréciait ou non, je n'étais plus vraiment sur scène, je ne faisais plus attention aux détails. Mon coeur faisait tout ce qui était nécessaire.
-Bring him peace, bring him joy. He is young, he is only a boy... You can taaaaaake ! You can give... Let him be, let him live... If I diiiiie, let me diiiiiiie ! Let him live... Bring him home. Bring him home... Bring him hooooooooooooooome !
Je sortis la dernière note de toute la puissance de ma voix avant de reprendre doucement mon souffle, attendant une réaction.

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La chanson : https://www.youtube.com/watch?v=VGIgzd1xqA0

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Je regardais, un peu nerveusement je l'avoue, Mme Lowell écrire sur sa feuille, sans piper mot. J'entendis alors quelqu'un applaudir et, bien qu'étonnée et fière de moi, je dû lutter contre un rire, car je savais très bien que cela ne serait guère bien perçu de la part de la directrice. Comme pour appuyer mes pensées, cette dernière se retourna, l'air sévère, ce qui fit de suite s'arrêter l'inconnu qui m'applaudissait. Je dis l'inconnu car je n'avais pas vu qui faisait cela. Cela devait être un membre de cette école un peu trop curieux qui s'était faufilé, mais comment avait-il fait pour ne pas se faire entendre vu le bruit de la porte ? Il... ou elle, devait probablement être très doué. Je passais rapidement mon regard dans la salle et reconnu enfin Lins. Mon coeur s'affola une fraction de seconde, comment avait-il su que j'étais là, comment était-il entré, pourquoi l'avait-il fait ? Et en même temps, je commençais à me sentir coupable de ne rien lui avoir dit, bien que je restais sûre d'avoir fait le bon choix...
-Merci Mlle Parker, vous pouvez partir.
La boule au ventre, je saluais légèrement avant de quitter la scène. C'était tout. Rien de plus. Pas un mot sur ma prestation. Il n'y avait plus qu'à attendre la réponse. Celle qui me dirait si j'étais finaliste ou si j'étais recalée. Et là, il y avait Lins aussi. Qui devait sans doute m'en vouloir. Mais je ne pouvais pas tout lui dire. Même si j'en avais envie. Pourquoi ? Parce qu'il viendrait un jour, un jour très proche même, ou je partirais. Et ce jour là, je devrais le laisser, et il est presque sûr que je ne le reverrais jamais. Or j'ai beau avoir la réputation d'avoir un coeur de pierre, je m'attache vite. Et Lins est... je ne trouve pas les mots justes. Mais en clair, il représente bien plus à mes yeux qu'il ne pourra jamais se le figurer seulement... je n'ai pas le droit de m'accrocher. Parce que si je le fais, le jour où je vais m'éloigner cela va me détruire. Et vous croyez sérieusement que j'ai besoin de cela en plus ? Non. Alors voilà pourquoi je garde le silence. Parce que, que je le veuille ou non je dois m'apprendre à le sortir de ma vie. A le faire appartenir au passé. Parce que c'est bel et bien cela. Il fait partie intégrante de mon passé, mais pas de mon avenir. J'ai choisi de quitter ce monde. Le monde sorcier j'entends. Et lui, va continuer à ce battre pour préserver ce monde, il va vivre sa vie. Nos routes sont différentes, bien trop différentes mêmes. Alors si je continue de me servir de notre amitié pour avancer, si je continue à compter sur lui, à lui donner la même place dans ma vie, le jour où je vais devoir tout lâcher je vais regretter d'être partie, et c'est bien la dernière chose que je veux.
Ne prenant pas le temps d'enlever le peu de maquillage que j'avais pu mettre, ou même de me changer et enlever ces fichu talons hauts, j'attrapais mes affaires et tentais de filer en douce. Pas très joli joli, je le sais. Seulement j'aurai dû prévoir que Lins aurai une longueur d'avance. Il a TOUJOURS une longueur d'avance. Cette pensée me tira un petit sourire et je baissais la tête.
-Comment tu m'as déniché... ?
Et oui, je n'avais rien trouvé de mieux comme entrée en matière.... Toujours aussi subtile vous voyez...

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Je ne sais pas si il se sentait mal, mais moi si. Mais comme toujours, je ne montrais rien. Cela n'aurait rien changé de toute manière.
-Le hasard. Pour une fois. Comme on dit, le hasard fait bien les choses.
Je hochais doucement la tête, ne répondant pas. Je laissais le silence s'installer quelques instant, ne sachant comment le briser. J'aurai mieux fait de partir sans doute... mais Lins reprit la parole.
-J'ai vu l'embarras envahir ton regard. Tu sais bien que je ne suis pas dupe. Mais je t'en veux pas même en sachant que le fait que je sois là t'importune quand même. Je t'avouerai quand même que j'ai trouvé ça étrange que tu ne veuilles pas m'en parler. J'en ai peut être bien l'idée, mais bon.
-Non, arrête. Ca ne me dérange pas que tu sois là et tu le sais.
Non, cela ne me dérangeais pas. Pourquoi cela aurait-il été le cas, il était mon ami. Oui, c'est vrai, je ne l'avais pas prévenu, et oui, cela m'avait étonné de le voir et je m'étais sentie mal de savoir qu'il était là alors que je ne lui avait rien dis, rien expliqué. A mon souvenir, je n'avais jamais eu de secrets pour lui. Et pourtant là, je lui avais caché cette chose, qui n'était rien, absolument rien comparé à ce qu'il savait déjà de moi. Cela pouvait sembler idiot, mais je voulais juste limité les dégâts tant qu'il en était encore temps. Eviter qu'on souffre, même si au fond, il souffrirait sans doute moins que moi, voire pas du tout.
-Et... quelle est cette idée ?
Au fond, j'espérais qu'il ai comprit ce que je ressentais, ce que je pensais, et même qu'il ai une solution. Seulement là, je me berçais de douces illusions. Comment aurait-il pu savoir ? Comprendre ma manière d'agir ? Pour lui je n'étais que la petite fille triste et apeurée qu'il avait rencontré il y a cinq ans de cela, c'était sans doute cela d'ailleurs qui l'avait toujours poussé à vouloir me protéger même lorsque je n'en n'avais pas besoin. Et pour moi il restait la personne qui m'avait aidée à sortir du gouffre, celui sur qui je pouvais compter, le seul en qui je pouvais réellement avoir confiance, qui ne me ferait jamais de mal. Un peu comme un frère... ok, mauvais choix de terme quand on pense que le mien me déteste et ne veut pas entendre parler de moi à moins que ce ne soit pour se délecter de ma mort, alors que tout ce que je souhaite, c'est qu'il m'accepte parce qu'il est le seul membre de ma famille qui me reste. Lins était.. est spécial. Mais je savais que je ne pourrais pas toujours compter sur lui, et mon erreur avait été de lui donner une trop grande place dans ma vie, pour ensuite devoir tout laisser de côté et suivre mon rêve. Aimer c'est détruire, que ce soit d'amour ou dans le cas présent d'amitié. Seulement ce n'est pas tant la relation entre les personne concernées qui est détruite, c'est aussi vous même. Tout aurai été plus simple si j'étais resté seule, vraiment seule. Sans personne sur qui compter. Mais plus je retourne le problème dans ma tête et plus j'en viens à me demander ce qui aurai été le pire : ne pas l'avoir à mes côtés, ou l'avoir et devoir apprendre à me détacher de lui et vivre ma vie sans faire appel à lui ? J'avais toujours pensé d'être seule était la meilleure chose. Ne compter sur personne, tout faire par soi même, ne dépendre de personne... et pourtant je ne m'étais jamais vraiment rendue compte avant il y a quelques semaines qu'au contraire, je n'étais pas entièrement seule.

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Lorsque je lui dis que cela ne me dérangeais pas qu'il soit là, il détourna légèrement la tête, comme pour signifier qu'il n'en croyait pas un mot, et pourtant c'était la vérité. Puis je lui demandais ce qu'il pensait, ce qu'il croyait savoir...
-Que tu trouves absolument important de faire tes adieux à tous ceux que tu as connu ici, en Grande Bretagne, car tu crois que tu ne nous reverras jamais. Mais je tiens justement à ce que tu saches, que ça m'est égal que tu partes ou non, car on se reverra, ou que tu sois d'ailleurs. Ca n'a rien de difficile de transplaner sur un autre continent, et même si c'est le cas, je prendrai l'avion comme les moldus, ce n'est pas inévitable de penser qu'on ne se retrouvera plus.
J'écoutais ses paroles, et plus il parlait plus je sentais mes yeux s'embuer de larmes. Oui vous avez bien lu. Pour la première fois depuis bien longtemps, je laissais transparaître une émotion. Et pas la meilleure de toute. Toutefois je ravalais ces larmes, j'avais l'air d'une parfaite idiote.
-Non, transplaner n'a rien de difficile. Mais oublier par contre, c'est simple. Très simple même. Or ne me mens pas Lins, dans quelques mois, lorsque cette fichue année sera finie, on gardera contact quoi ? Pendant les vacances ? Un peu après la rentrée ? Mais ensuite... ensuite on ne trouvera plus le temps. Tu vas te battre auprès des membres de l'Ordre et suivre ta route. Et moi de mon côté, je serais à New York, et la seule chose qui me préoccupera sera comment me faire remarquer, comment impressionner, comment être la meilleure, et peut-être comment me payer un appartement aussi. En bref, on sera tous les deux débordés. Au début on voudra trouver le temps de se parler, mais ce temps on ne l'aura pas. Ou l'un de nous l'aura mais pas l'autre, alors au final on sentira la distance, on la sentira plus profondément en nous encore. Et au final, on oubliera tout bonnement. On ne sera que des souvenirs l'un pour l'autre. C'est toujours ainsi. Et j'aimerais croire que cela ne se produira pas... mais c'est pourtant le cas. Il faudrait un miracle pour qu'on reste aussi proche qu'on ne l'est maintenant, or je crois pouvoir dire d'expérience qu'il n'existe pas de miracle.
J'aurai aimé connaitre le futur. Pouvoir éviter les erreurs futures, trouver le temps, être certaine que cela ne se passerait jamais de la sorte. Pouvoir l'éviter. Mais même en connaissance de cause, je savais que l'on ne pourrait probablement rien y faire. Et ça fait mal. Presque aussi mal que d'en venir à se reprocher de vouloir poursuivre son rêve quand on a la sensation qu'on va laisser sa seule réel famille, peut-être pas de sang mais de coeur, derrière soi. Au fond, j'aimerais être telle que les gens me voient. Sans coeur. Sans émotions. Ce serait toujours mieux que de trop s'attacher au point d'en souffrir et d'avoir l'air d'une parfaite idiote. Mais on ne change pas qui on est. Du moins pas entièrement.
Vous pensez que je ne fais que passer ma vie à me plaindre n'est-ce pas ? Cela est peut-être vrai, et pourtant ce n'est pas ce que je désire. Seulement à chaque fois qu'il petite lumière apparaît dans ma vie, elle s'éteint à plus ou moins long terme parce qu'il y a toujours un facteur qui me fait souffrir plus encore. Et pourtant, ce n'est pas comme si je n'étais pas prévenue. On est toujours seul au sommet, et c'est ce qui commençait à se passer maintenant. Pourtant je voudrais que cette fois, ce ne soit pas le cas. Que quelque chose me permette de combiner les deux. Etait-ce possible ?

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Perdre sa famille. Qu'elle soit de sang ou de coeur, la famille reste une chose sacrée. J'avais déjà perdue ma famille biologique, et j'étais convaincue que j'allais perdre celle que j'avais forgé dans mon coeur, même si j'étais la seule à les considérer comme ma famille. Et lorsque c'est sur le point d'arriver, on ne peut s'empêcher de souffrir, encore et encore. Et on n'en guérit pas. Lins était un de ceux que je considérais comme étant de ma famille, et cela, je doutais fort qu'il le sache. Vous me prenez pour une folle n'est-ce pas ? Bonne nouvelle, je le suis.
Je savais que Lins aurait des arguments pour vouloir me faire changer d'avis. Seulement je ne savais pas si ils seraient suffisamment puissant. J'espérais, je souhaitais de tout coeur qu'ils le soient. Que ce ne soit pas juste des mots rassurant mais des faits que je ne pourrais pas démentir. Mais à mon avis, aucun argument ne pourrait me convaincre, et le temps seul me prouverait si j'avais raison ou non. Et c'était effrayant. Ne pas savoir, ne rien contrôler. Certains jugent cela excitant, passionnant. Seulement la " surprise " n'est pas toujours si bonne.
-Allons, Phoebe, avais-je l'idée de te laisser avoir ces idées en tête? Plus tard, je serai medicomage, je ne serai pas systématiquement là pour l'Ordre, il n'y aurait que ma mère pour m'y forcer mais qui sait si on aura encore besoin de se battre? Tu seras débordée, et ça oui je le conçois. Pour ma part, c'est vrai que je ne ferai pas que me tourner les pouces, oui, parce que j'aurai une vie remplie aussi avec tout ce qui m'attendra, mais ça ne m'empêchera pas de venir te rendre visite chaque weekend, puis pendant les vacances de Noël, et pour tous les spectacles que tu feras tard le soir en plein dans le Madison Square Garden, je serai là. A 20 ou à 50 ans. Rien que pour te voir...
Puis il fit semblant de chanter et de danser, s'inclina comme pour saluer un public qui l'acclamerait. Je le regardais faire, un minuscule sourire sur les lèvres.
-..chanter et te faire acclamer en hurlant "Thank you Madison Square Gardeeeeeeeeeen " comme Madonna l'aurait fait.
-Je ne sais pas si ce que tu viens de décrire est une de tes visions ou juste des mots qui se veulent rassurant, mais... A part réaliser nos rêves, je ne crois pas qu'on pourra faire grand chose d'autre. Tu crois quoi, qu'un médicomage prend ses vacances comme il le souhaite ? Je me cale peut-être énormément sur le mode de fonctionnement moldu, mais si cela se passe de la même manière un médecin, qu'il soit mortel ou sorcier ne prend pas de congés aussi aisément, les patients avant tout. Et je ne pense pas que le fait de pouvoir user de la magie y change grand chose. Et les jours... ou plutôt les rares moments où tu pourras te reposer, tu seras si crevé que tu ne songeras qu'à rester chez toi, et c'est légitime, normal. On ne fait pas les choses comme on le souhaite Lins. Tu parles de venir me voir chaque week-end ? On sera tous les deux occupés, je suis prête à parier qu'on ne se reconnaitra plus, on aura changé, vraiment changé. Et... tôt ou tard tu auras une famille, dont tu vas devoir t'occuper. Tu crois sincèrement que tu pourras jongler avec tout cela ? Personne ne le peut, même en se dédoublant. J'aimerais y croire Lins, plus que tout, seulement... je ne veux pas croire en un simple espoir.
J'étais heureuse, oui très heureuse qu'il ai trouvé sa voie. En plus sauver des vies, cela lui correspondait parfaitement. On avait tous les deux choisi notre vie future et seul un miracle nous permettrait de combiner tout cela pour pouvoir se voir et faire comme si nous n'étions pas à des milliers de kilomètres l'un de l'autre. Pour ne pas changer. Pour ne pas en venir au stade où notre vie, notre but, sera la seule chose qui importera.

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-Eh, je serai médicomage, pas le genre paresseux qui mettra deux heures à faire une petite opération, tu me connais. Toi, oui, entre les taxis new yorkais, les fans qui crient, les paparazzis et les interviews, tu seras vraiment débordée, autre chose que moi. Et c'est là que j'interviens. Comme j'aurai plus de temps que toi, ça sera toujours moi qui viendrai aux USA. Bon, oui peut être pas toutes les semaines, mais on ne se perdra jamais de vue. Tu veux que je vérifie? Dans ce cas..
Je le laissais faire. De toute manière, je n'aurais pas forcément pu intervenir, ses yeux avaient déjà changés de couleur, signe qu'il voyait quelque chose. Et si il voyait un futur tel que je l'avais prédis ? Et si j'avais raison ? En dehors de me permettre de dire " je te l'avais dis " cela ne m'apporterait pas grand chose. Je le regardais droit dans les yeux, voulant être sûre qu'une fois qu'il reviendrait sur terre, quoi qu'il ai vu, il ne dirait pas quelque chose qui tenterait de me rassurer si c'était le contraire absolu de ce qu'il avait vu. Mais ses yeux reprirent leur couleur d'origine et il sourit.
-Non..vraiment, il n'y aura pas de problèmes..
Soit il ne mentait pas, soit il était bien meilleur menteur que moi, mais je n'aimais pas imaginer Lins menteur aussi gardais-je la première option.
-D'accord... ce n'est viable qu'à cinquante pour cent mais c'est toujours cela de prit, tu sais aussi bien que moi que l'avenir change constamment. Quant à ton histoire d'opération, tout dépend du service que tu vas rejoindre car, même si je me calque encore énormément sur le mode des mortels, certaines opérations prennent énormément d'heures, si tu fais en deux heures ce qui doit être fait en dix sept, c'est que tu auras probablement loupé quelque chose ! Et j'entre dans une école pour le moment, y'a aucune chance pour que des paparazzis soient là, sinon c'est que cette université a un véritable problème !
Pour le coup je prenais tout cela sur un ton de légèreté, car j'avoue que même sans savoir ce qu'il avait vu, le fait qu'il m'affirme que tout irait bien que rassurait quelque peu, même si j'étais persuadée que quelque chose se déclencherait par la suite, c'était toujours ainsi. Comme pour me punir d'avoir de l'espoir, ou d'être contente. Et quand il s'agit d'être heureuse là je ne vous dis même pas, ce n'est plus une complication mais une catastrophe qui s'immisce dans ma vie ! Une fille qui attire les ennuis, moi ? Noooooon à peine...
Puis j'allais prendre Lins dans mes bras, c'est toujours lui qui le faisait d'ordinaire, parce que de mon côté même si j'en avais envie j'essayais de rester moi même. Sauf qu'au fond ça aussi c'est moi, et j'avais tendance à l'oublier, volontairement ou non. Alors voilà. Pour une fois, c'était moi qui le câlinais, faut un début à tout...
-Quoi qu'il en soit si on a vraiment l'opportunité de se revoir et qu'un jour tu vois que j'ai changé et que je prend des décisions ou des airs qui ne sont pas... moi, promet moi de me ramener sur terre par n'importe quel moyen. New York peut nous monter à la tête, et je ne suis pas certaine d'échapper à la règle pour une fois...
J'étais forte pour bien des choses, mais New York... C'est entièrement différent. Je suis certes née là bas, mais j'ai passé très longtemps loin de la ville et de son attraction. Je n'ai donc pas pu apprendre à être moi même tout en répondant aux attentes qu'une ville de cette ampleur exige de ses habitants, et donc il était possible que je me transforme peu à peu en monstre superficiel. D'ordinaire j'aurai demandé une corde pour me tuer de suite, mais là je considérais que cela en valait la peine si c'était pour réaliser mon rêve... à condition évidemment de revenir à la réalité. A ma véritable nature. Oh seigneur, voilà, je me reposais encore sur Lins... mais pitié que quelqu'un m'achève, je ferais comment si il n'était pas là, je n'étais donc pas fichue de m'en sortir seule ?
-Non en fait oublie...

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-Université? Je ne pensais pas que ça existait pour les chanteurs, c'est bien la première fois que j'en entends parler. Phoebe! Ne te désiste pas, mes visions sont entièrement fiables si les personnes concernées ne décident pas de vouloir mettre un terme à ce qui les attendent. Je nous ai vus, toujours autant unis, avec des hauts et des bas mais c'est rationnel après tout. Si on s'éloignera autant, notre amitié en ressentira les tensions mais ne te mets pas en tête qu'elle va devenir nécessairement vulnérable. De toute façon, moi je n'y crois pas.
-Evidemment qu'il existe des universités pour les futurs artistes, nous aussi on a besoin de cours. Presque tous les plus grands de Broadway sont passés par des universités plus ou moins prestigieuses, pour beaucoup cela a été la Tisch School of Art, celle que je compte bien intégré, d'autres ont visés plus bas, comme Julliard, la Actors Theatre Workshop, l'American Academy of Dramatic Arts et j'en passe. Le chant, la danse et autres disciplines artistique sont certes en nous à la base, et nous devons les entretenir, mais pour cela nous avons besoin de cours afin d'être meilleur, sinon nous n'aurions aucune chance. C'est également ces écoles qui nous permettent de nous lancer.
J'étais en train de m'égarer, mais en même temps je n'aurai jamais cru que Lins ne sache pas qu'il pouvait exister des écoles de chant. Il connaissait tant de choses que cela semblait étrange, mais après tout il ne peut pas tout connaitre du monde moldu c'est plutôt mon domaine ça. Quant à ses paroles concernant sa vision, il s'y connaissait mieux que moi, donc je suppose que je pouvais y croire entièrement. Je l'avais donc prit dans mes bras, et fus contente en sentant qu'il me serrait également contre lui. J'avais été un peu surprise de la fermeté de ses paroles, comme s'il refusait l'éventualité que je puisse avoir raison. Au fond, je ne demandais pas mieux moi non plus...
Je lui avais ensuite demandé qu'il me remette les pieds sur terre si un jour j'en venais à prendre la grosse tête et à prendre des décisions qui ne me correspondaient pas du tout avant de lui demander d'oublier cette demande... ce qui ne sembla pas vraiment lui convenir.
-AH NON ! Non non et renon. Je ne veux pas. Je ne vais pas m'abaisser au fait que tu penses que tu vas t'en sortir toute seule ou je ne sais quel autre prétexte. Les amis, ça sert à aider, quand même , pour te rappeler. Qu'il pleuve, qu'il neige ou que ça soit la fin du monde, c'est là pour que tu puisses compter sur eux. Alors tu pourras compter sur moi.Je te remettrai les pieds sur terre, que tu le veuilles ou non.
-Oui, je suis d'accord. Seulement j'ai l'impression que j'ai constamment besoin de ton aide, que j'ai besoin de toi pour rester moi même, pour avancer, pour éviter de paniquer, t'es toujours là pour moi alors que de mon côté j'ai pas vraiment l'impression de faire grand chose pour toi. Alors il serait peut-être largement temps que j'apprenne à m'occuper de moi sans que tu sois là derrière moi à chaque connerie que je pourrais faire pour me rappeler que je déraille complètement.
Je haussais les épaules, comme si c'était évident. C'est vrai quoi, j'avais fais quoi moi pour lui depuis tout le temps qu'on se connait ? Alors que lui, il me rattrapait à chaque fois. Bon en même temps il en fait moins à sa tête que moi, c'est certain, mais tout de même !

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Vous savez ce qui est le plus dur ? Faire face. Ce n'est que lorsque vous prenez le temps de regarder les choses en face, et de les accepter, que vous avez le plus mal. Parce qu'à ce moment là, à cette même seconde, vous sentez que tout va changer. Tout ce sur quoi vous vous serez reposé durant des années, que vous aurez mis du temps à construire, tout cela changera en seulement une fraction de seconde. Parfois ce n'est pas vous qui l'avez choisi, d'autres fois au contraire c'est bel et bien de votre faute. Et là avait été abordé le point sans doute le plus important de tous. Le fait que Lins ai toujours été présent pour moi, comme un grand frère, alors que moi je n'avais jamais fait grand chose. Et cela, même lui il ne pouvait pas le démentir. Rien ne pourrais me contredire. Comment se sentir coupable en même pas une minute...
-Si tu n'as aucune envie de changer, si tu n'as aucune envie de dépendre de quelqu'un et surtout de moi, si tu as surtout envie d'être reconnue pour ce que tu es et non pour quelqu'un d'autre, alors Phoebe...laisse moi te dire que le simple fait de t'accrocher à ses convictions t'aidera énormément.
-C'est ce que je fais... enfin je crois. Du moins c'est ce que j'ai toujours tenté de faire.
Personne n'aime le changement. Car on s'est tellement habitué à nos petites habitudes, on s'est tellement familiarisé avec les lieux, les gens, les objets, que l'on n'a pas réellement envie que tout disparaisse en fumée. Plus le temps avançais, plus je prenais le temps de penser à la suite, et plus je me sentais mal. Vous savez, cette sensation indescriptible que vous ressentez au fond de vous que tout change. Rien ne peut vous calmer car vous n'êtes plus vraiment à votre place. Cette sensation je la connais bien, je l'ai vécue il y a cinq ans. Et là, je sais que j'y aurai droit lorsque je partirais. C'est à ce moment là que je regrettais de ne pas être le monstre que l'on voyait en moi. Je détestais cette sensation. Mais Lins avait raison, je devais être reconnue pour qui j'étais. Je devais compter sur moi, et ne pas m'appuyer sur quelqu'un d'autre. En le regardant je vis qu'il semblait s'en vouloir. Je ne savais pas si cela avait rapport avec moi ou non, mais autant tenter le coup.
-Fait pas cette tête. Je te suis vraiment très reconnaissante pour tout ce que tu as fais pour moi, et si quelqu'un doit s'en vouloir pour quelque chose ici c'est moi, pas toi. Toi tu as toujours bien fais les choses. Alors je ne suis pas sûre de savoir pourquoi tu fais cette tête, mais quelle qu'en soit la raison tu n'as absolument rien à te reprocher, alors cesse de te torturer l'esprit. Ca c'est mon truc, pas le tien.
Je lui souris, tentant de retrouver la Phoebe de d'habitude. Après tout... le jour du départ n'était pas encore arrivé, et certes l'année passerait très vite, mais je n'en n'étais pas encore là. Mes plans restaient inchangés, pas d'adieux, je partirais comme une voleuse ou je savais d'avance que je serais tout à fait capable de réellement fondre en larmes. D'ici là qu'importe mes craintes, qu'importe ma peur, qu'importe les sensations plus ou moins désagréables que je pourrais ressentir, je n'en parlerais pas, et même lorsque le jour J sera arrivé. Les choses changent. C'est comme ça. Et si on ne l'accepte pas, ça nous bouffe encore plus vite.

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-Alors garde foi, tu verras que bientôt, tu auras raison d'avoir foi en toi et d'avoir cru que je te disais de tenir bon. Je ne vois pas d'autre personne aussi déterminée que toi te laisser changer et aveugler par la célébrité. Ce serait véritablement le monde à l'envers. Je sais que tu le crains vraiment , que tu as peur que ça arrive car tu ne te sens pas à la hauteur, mais si. Tu l'es. Et tu ne changeras pas. Sinon je n'aurais pas eu cette vision de nous deux, mais surtout de toi qui tenait mon enfant dans les bras..C'était d'ailleurs adorable en y repensant.
Il croyait en moi. Il était sûr que je garderais la tête froide, que je resterais moi même, alors que moi je doutais. Or douter de moi, est bel et bien la pire chose à faire, surtout en ce moment. Je devais me ressaisir nom d'un chien !
-Je te crois... attend, je tiens ton enfant ?! Le pauvre...
Là, c'était plus effrayant qu'adorable, du moins à mon sens. Je n'étais pas faite pour m'occuper d'un enfant, et même le tenir m'avait toujours semblé au delà de mes compétences, je n'aurais pas pu changer à ce point... si ?
J'avais que Lins faisait une drôle de tête, et je n'aimais pas ça. Je ne voulais pas qu'il se torture l'esprit alors que c'était plutôt à moi de le faire.
-Phoebe Lea Parker ! Laisse moi te dire que se torturer l'esprit, c'est bien de mon domaine ça. C'est sûrement pas avec un cerveau dont les capacités intellectuelles sont démesurées que j'peux relativiser et me détendre profondément, c'est incroyable, tu crois qu'un intello, ça se tourne les p....?
-Mademoiselle Parker ?
La voix de Mme Lowell avait coupé celle de Lins, et je vous avouerais que cela m'inquiétais plus qu'autre chose, et pas seulement parce qu'elle nous avait probablement entendu.
-Oui Madame ?
Je m'étais tournée vers elle, attendant.
-Je suis au regret de vous dire qu'il vous faudra tenter votre chance l'année prochaine. Bonne continuation à vous.
Il vous faut une traduction ? Cela signifiait tout bonnement que je n'étais pas acceptée. Je restais figée, la regardant s'en aller. Je n'étais même plus capable de penser. J'attrapais mon sac et sortis mon tour, sans mot dire. Je voulais juste... partir. Aller loin, aussi loin que possible de cette école, de cette ville, juste m'en aller. Et peut-être trouver un endroit à l'abri des regards pour pleurer un bon coup. D'ici là je ne conseillais à personne de venir m'embêter un tant soit peu parce que j'allais littéralement commettre un massacre.

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Elle n'avait même pas prit le temps d'y réfléchir... elle avait choisi, comme ça. Etais-je si mauvaise ? Est-ce que je n'avais réellement aucun talent ? Cette école était la meilleure, et la directrice ne faisait jamais ses choix sans raison. Je ne comprenais pas. Et je savais qu'il faudrait que je retente ma chance, et non pas attendre l'année prochaine, je devrais recommencer cette année même. Mais dans l'immédiat, je ne m'en sentais pas capable. Il me faudrait quelques jours pour me remettre je pense, car voir tout s'écrouler après tant d'effort était inacceptable.
Je ne pouvais pas partir ainsi, je devais attendre Lins. Alors je revins sur mes pas et m'adossais à un mur, regardant vaguement les gens discuter ou jouer au foot, et jetais un regard glacial et implacable à quiconque avait le malheur de venir vers moi, si bien que je crois que c'était de moi qu'ils parlaient au final. Mais qu'importe. Je ne voulais pas qu'on me dérange, je pouvais certes prendre sur moi et faire des efforts mais je n'allais pas supporter un interrogatoire en règle. Je ne savais pas ce qui prenait si longtemps à Lins, mais j'espérais qu'il arriverait bientôt, qu'on puisse partir de là, que je lui fasse croire que tout allait bien, qu'il aille faire ce qu'il avait à faire et que moi je me terre dans un coin au calme. Je me laissais doucement tomber par terre, laissant le vent jouer avec mes cheveux, essayant de me vider l'esprit. Je me sentais mal, un peu comme quand vous avez une mauvaise grippe et qu'il vous faut a tout prix vous allonger ou vous allez vite tomber dans les vapes. Quelques minutes après, Lins était de retour.
-La directrice a changé d'avis...TU ES PRISE !
Je restais figée quelques instant, exactement comme lorsque la directrice m'avait recalée. Puis doucement, je me relevais et regardais Lins.
-Lins... Mme Lowell ne revient jamais sur ses décisions, sauf si la personne recalée lui a donné une preuve suffisante qu'elle méritait d'être prise dans cette école, alors comment tu peux être sûr qu'elle m'a acceptée d'un seul coup ? Depuis dix ans elle n'est jamais revenue sur une seule de ses décisions et dans le cas présent, elle n'a aucune raison valable de le faire. Aller viens on s'en va, j'ai pas envie de rester ici.
Lins s'était trompé. Je ne sais pas pourquoi il pensait qu'elle avait changé d'avis, mais il se trompait. Ce n'était pas possible.
-D'ailleurs qu'est-ce qui t'as pris si longtemps ?
J'essayais de prendre un ton léger, comme si rien ne s'était passé, mais dur dur...

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Je n'arrivais pas à y croire. Je ne voulais pas même m'autoriser à y croire. C'était impossible, n'est-ce pas ? Totalement impossible. Et totalement dingue aussi... Je ne voulais pas me fonder sur de faux espoirs, peut-être qu'elle avait juste noté un truc sur sa feuille et qu'il avait cru qu'elle changeait sa décision, je ne sais pas...
-Non mais attends, je suis bel et bien sérieux. Madame Lowell est revenue sur ta décision. Tu es prise Phoebe. Prise. Choisie. L'élue. Mais c'est normal, bon sang, est-ce que tu doutes de toi? Je te l'ai déjà dit tout à l'heure, tu devrais avoir confiance en toi, parce que ton talent dépasse l'imaginable.
-Mais évidemment que je doute, comment tu veux que je ne doute pas ? La directrice de l'école la plus prestigieuse, la plus réputée, la plus chère, la plus stricte, la meilleure de toute la ville de New York vient de me dire que je devais tenter ma chance l'année prochaine, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas si c'est à cause de ma voix, ou parce qu'il n'y a plus de place, ou qu'importe la raison. Je viens de voir l'équivalent des portes de Broadway se fermer sous mon nez, comment tu veux que je ne doute pas de moi après ça ? C'est... c'est... comme si Barbra Streisand en personne venait de me dire que j'étais une amateur !!! Bon non d'accord, mauvais choix, on va s'arrêter à Céline Dion, elle est sensationnelle mais pas aussi fabuleuse que Barbra, et sans vouloir manquer de respect à Mme Lowell je ne peux décemment pas la mettre au même rang que la grande Barbra Streisand.
Ses mots raisonnaient dans ma tête, comme par écho. J'étais prise... elle m'avait acceptée... Jamais elle n'avait fait cela. J'avais envie de hurler de joie, mais je crois que j'avais suffisamment montré mes émotions pour aujourd'hui. J'étais prête à parier que Lins avait sa part de " responsabilité " si j'ose dire dans ce résultat, aussi lui demandais-je ce qui lui avait pris autant de temps avant de sortir à son tour.
-Ben si elle a changé d'avis, j'y suis pour quelque chose bien évidemment, tu t'en es douté. En bref, je lui ai fais comprendre que si elle ne te prenait pas, ce serait bien dommage pour elle car d'autres écoles le feraient à sa place et s'attireraient beaucoup de notoriété grâce à toi parce que ton talent dépasse les frontières de ce qu'on a déjà vu. Et donc qu'elle manquerait la plus grande opportunité de sa vie. Ce qui se serait révélé vrai, mais heureusement elle n'a pas été bête, elle y a réfléchi et a changé d'avis .
Bon en fait je n'avais pas fini de me donner en spectacle, car je lui sautais littéralement dans les bras. C'était génial. Il était génial. Il venait de régler en dix minutes ce que j'aurais tenté de régler en quatre ou cinq mois !
-Je sais pas comment je vais faire sans toi, t'es... incroyable. Tu... Tu te rend compte que tu viens de faire changer d'opinion la directrice la plus réputée de toutes les écoles de New York City en à peine quelques minutes ?! Et de me sauver la mise au passage... tu as réussis un truc que personne avant toi n'avais réussi à faire... ou même tenté de faire ! T'es sûr que t'as que le don de voyance ???
Ma dernière question était à prendre sur le ton de la rigolade évidemment, aucun don à ma connaissance ne permettait de faire plier une personne à ses décisions, et connaissant Lins il n'avait pas utilisé le sortilège de l'Imperium ( sinon c'est que ce n'était plus le Lins que je connaissais !!! ). Mais pour le reste, j'étais très sérieuse, il était vraiment génial.

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-Oh allons Phoebe, ne place pas la barre si haut aussi. Tu ne diras plus ça une fois que ta carrière aura monté en flèche à New York. Si dès le début de ton expérience musicale, tu te rabaisses par rapport à des célébrités aussi colossales, tu vas jamais en voir le bout. Tu es Phoebe Parker, la prochaine diva des cordes vocales.
-Mais évidemment que si Lins, il faut placer la barre aussi haut, répliquais-je calmement. Tu penses que je suis douée, et c'est sans doute vrai, mais être doué ne suffit pas. Etre excellent non plus. Il faut se surpasser, être le meilleur des meilleur, se donner à fond, encore et toujours. Se rapprocher toujours davantage de la perfection, même si on ne pourra jamais l'atteindre réellement. Il faut qu'on ai ce petit truc, cette chose qui fera de nous une immense star ou une petite chanteuse. La Tisch School n'accepte que les meilleurs élèves. Ceux qui ont du potentiel. Un grand potentiel. Et à partir du jour où tu es accepter, c'est un peu comme en fac de médecine. Tu dois te surpasser, montrer que c'est toi, toi et pas un autre qui mérite d'être là. Tu dois toujours mettre la barre plus haut, toujours aller plus loin, dépasser tes limites, travailler, encore et encore. Parce qu'à la moindre erreur, au moindre signe de faiblesse, tu te retrouves plus bas que terre. Et une fois sortie de cette école, si tenté qu'on ai réussi à passer l'épreuve, il faut réussir à se faire une place à Broadway. En général, on s'est déjà fait connaitre durant nos années d'université, mais c'est rare quand tu y es de manière régulière. A la fin de l'université, il faut que chacune de tes prestations soit exceptionnelles. Autant à l'école tu peux encore te permettre quelques boulettes, mais à Broadway... la moindre erreur et tu es banni à jamais, tu deviens la plus grande honte qui puisse exister. En fait, même au fil de notre carrière on continue d'apprendre. On continue de se surpasser, de se mettre la pression, on n'a pas le choix. Et la barre doit toujours monter d'un cran, encore et encore.
Au fond, c'était stressant, c'est vrai. C'est pour cela qu'il ne faut pas choisir cette voie à la légère. Il faut aimer si fort ce que l'on fait que l'on n'a pas peur de la suite. Qu'on est prêt à l'affronter. Cela doit faire partie intégrante de nous, cela doit nous être vital. Aussi vital que respirer ou de manger. Il faut avoir ce besoin des applaudissements du public, avoir ce besoin de dominer la scène, il faut avoir cet amour pour la musique, et par dessus tout, ressentir au plus profond de nous ce que l'on chante. Peut-être n'est-ce pas cela pour tout le monde. Peut-être que pour certaines personne, j'exagère. Chacun a sa conception des choses. Et cela, c'est la mienne. J'aime la musique, je ne peux pas concevoir une vie où la musique n'existe pas. Sans elle, je crois que je pèterais vraiment un plomb, alors peut-être que c'est pour cela que je conçoit le chant de cette manière, je ne sais pas. Ce qui importe au fond, ce n'est pas le pourquoi. Ce qui importe, c'est que ce soit ce qui me plait, le reste on s'en fout.
Bref, j'avais ensuite été vraiment épatée par ce qu'avait fait Lins, à savoir faire changer d'avis la directrice de la TSA, alors que lui... lui ne semblait pas vraiment se rendre compte d'à quel point c'était génial et impressionnant...
-Je me rends juste compte que j'ai fait changer d'opinion une femme arrogante. Ca s'arrête là, haha ! J'ai pas envie de me laisser impressionner par ce genre de phénomène. Eh oh, être voyant, ça me suffit déjà . Petite sotte.
-Mais elle a parfaitement le droit d'être arrogante. Oui je sais, ça ne me ressemble pas de dire cela, mais c'est à elle que revient de devoir de recruter les élèves, de trouver les meilleurs professeurs pour les former. C'est elle maintenant la directrice, et elle a le devoir de préserver cette école, de lui faire conserver son prestige, de continuer de faire de cette école le lieu de référence de tous les futurs chanteurs ! Elle n'a pas le choix, elle se doit d'être ainsi. Elle doit se montrer intransigeante, sévère, et oui peut-être même arrogante, n'importe quoi du moment que cela force le respect des autres.
Pour un sorcier, ces choses semblaient probablement stupide. Mais pour une moldu, ou une née moldue, cela était parfaitement normal, logique. Si Lins avait partagé la même passion que moi, peut-être aurait-il pu comprendre malgré tout, mais ce n'était pas le cas. Il aimait le chant, et il lui arrivait parfois de fredonner, et j'avoue qu'il ne s'en sortait pas mal du tout, mais ce n'était pas son truc.

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Lins Ҩ Phoebe

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-Wowowo ! Doucemeeent. On va se détendre, Phoebe, ok? Respire, décrampe toi. Tu n'y es pas encore, détends toi. Je sais que tu veux vite anticiper ce qui va arriver, mais vivons l'instant présent, sinon tu vas finir par faire un infarctus. Viens, on va aller se balader en ville et prendre un verre.
Je ris un peu, c'est vrai que je m'étais un peu emportée dans mes explications, mais que voulez vous... je suis comme ça. D'ailleurs à New York, j'allais probablement travailler jusqu'à en être malade, du moins si la directrice ne me virait pas dès la première semaine...
-T'as raison, je n'y suis pas encore... mais il ne reste que quelques mois, et ça passe très vite, tu le sais.... ok, allons y.
Je voulais que tout soit prêt en temps et heure. Ne rien n'oublier. Ne pas être prise par le temps. Je voulais que tout soit parfait. Vous voulez une preuve ? J'étais déjà en train de chercher un appartement ou un studio libre. En même temps c'est logique, trouver un endroit où vivre à New York, et à des prix abordables de surcroit, c'est juste impossible en quelques semaines. Là, j'avais plusieurs mois devant moi, et je cherchais bien jusqu'à trouver l'annonce parfaite. Oh, sans parler bien sûr des meubles et de tout ce qu'il faudrait pour décorer ! J'avais même commencé à faire la liste des choses à ne surtout pas oublier à mettre dans ma valise, bref, j'anticipais tout, je n'arrivais pas à faire autrement. C'était toujours mieux que de ne rien faire du tout.
Ensuite, j'avais souligner le fait que Mme Lowell avait parfaitement le droit de se montrer arrogante, puisque c'était son rôle de diriger l'école et donc de se faire respecter. Mais pour Lins, semblait être une femme parfaitement commune. SI j'avais trouvé un équivalent dans le monde magique il aurait sans doute compris, mais là je n'avais personne à prendre comme exemple...
-Taratata ! Bon alors, ou on va? Irish Pub? Le Hush? Le Vertigo?
Et bien dites moi, il semblait s'être rendu ici assez souvent...
-Heu... j'en ai aucune idée.. j'y suis jamais allé, donc je ne sais pas du tout, tu conseilles quoi ?
Cela allait être une grande première, Phoebe Parker dans un bar... ou pub... enfin bref ! J'étais prête à parier que l'ambiance était loin d'être la même que celle des bars karaoké ! Mais ça pouvait être intéressant, et puis c'était toujours mieux que de rentrer à Poudlard !

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