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Libre Ҩ Phoebe

 Ҩ « Quand on a rien à perdre, on peut bien tout risquer. » Jean-Louis Laya

Another turning point, a fork stuck in the road. Time grabs you by the wrist, directs you where to go. So make the best of this test, and don't ask why. It's not a question, but a lesson learned in time... It's something unpredictable, but in the end is right, I hope you had the time of your life...
Une autre sortie nocture... enfin si on peut dire. Peut-être que « très matinale » serait une expression plus juste compte tenu de l'heure. Cinq heure du matin. Tout le monde dormait, comme toujours. Et pour changer, seule une personne restait éveillée : moi. Toutefois ce matin... ce n'était pas un matin comme les autres. Ce matin, je partais. Je partais, et personne ne s'en doutait. Et personne ne s'en rendrait compte, pas avant un moment à mon avis. Que je sois là ou non... personne n'y voyait la différence n'est-ce pas ? Cette décision, je ne l'avais pas prise à la légère. Cela faisait une semaine que j'y réfléchissais, et plus j'y pensais, plus je pensais que c'était une excellente idée. Et en plus, cela me ressemblait parfaitement, vous ne trouvez pas ? Je n'étais pas pour les adieux avec grandes effusions, et j'étais particulièrement imprévisible. Attendre bien sagement la date du départ, c'était risquer de tomber pile dans ce que je ne voulais pas.
J'avais réellement prit ma décision hier soir. J'étais montée assez tôt aux dortoirs, afin de préparer ma valise. J'avais pris soin de laisser les objets qui étaient visibles où ils étaient, afin que personne ne soupçonne quoi que ce soit, si bien que là, je n'avais eus qu'à les mettre en vrac dans un sac de tissu que j'avais. Puis en silence, je sortis et descendis l'escalier jusqu'à la salle commune, puis passait le panneau de la grosse dame qui, apparemment, dormait. J'avais ma valise en main, bien qu'elle soit lourde et que je puisse la faire rouler. A l'intérieur, c'était impensable. J'allais réveiller tout le monde, or ce n'était pas le but. J'attendis donc d'être dans le parc pour dérouler la poignée, le bras un peu douloureux. J'avais l'habitude de cette flopée d'escaliers, mais pas avec une valise ultra lourde à la main que je devais prendre soin de soulever pour ne pas faire de bruit !
So take the photographs, and still frames in your mind. Hang it on a shelf of good health and good time. Tattoos of memories and dead skin on trial for what it's worth, it was worth all the while... I hope you had the time of your life.
J'avais marqué une pause, regardant le paysage face à moi. J'étais mitigée. D'un côté, je me sentais coupable de partir maintenant. Lins allait m'en vouloir... mais d'un autre côté, il aurait Nolween... Ouais... Nolween. Elle gagnait. Super... Non. Cela ne devait pas m'arrêter. Ce n'était pas le plus important. Raphaël... lui serait heureux de mon départ... si seulement il s'en rendait compte. Il n'avait pas besoin de moi, ne voulait pas de moi, et moi... et bien... de toute manière, j'avais aussi perdu à ce niveau. Me battre c'était... juste retourner le couteau dans la plaie. Herman Heese a dit : « Pour certains, s'acharner rend fort, mais parfois, lâcher prise est préférable. » Je n'avais jusqu'à lors, jamais été d'accord avec cela. Se battre, s'acharner, c'était prouver que l'on est fort. Et lâcher prise, c'était montrer sa faiblesse. Mais là... s'accrocher alors que le sort en était déjà fait, qu'il ne pourrait jamais me considérer comme sa soeur mais comme son ennemie, une ennemie à combattre, une ennemie qu'il tuerait de ses mains si il en avait la possibilité... non. Inutile de me battre. Autant... l'oublier. C'est ce qu'il voulait après tout. Et les autres que j'aimais, comme Luka, Emilie, Tom... ma foi, je préférais parier sur le fait qu'ils ne remarqueraient même pas mon absence, ou qu'ils m'oublieraient bien vite. Et d'un autre côté... et bien, je me disais que c'était ma chance. Maintenant ou plus tard ça ne changeait rien, en dehors du mois, donc qu'importait que je parte maintenant. J'aurais juste plus de temps pour me préparer et peut-être pourrais-je déjà voir un peu comment se déroulaient les cours là bas ! Oui. Il était temps de partir. Je ne raterais rien, j'avais déjà lu tous les livres de cette année, et je maîtrisais suffisamment. De toute manière, ce n'était pas à New York que j'aurais besoin de ma magie. Je n'aurais besoin que de ma voix, et de mes talents de débrouillarde. Bon c'est vrai que je n'avais pas encore trouvé d'appartement, mais... j'avais apprit récemment que ma tante avait gardé la maison de mes parents, avec tout ce qui se trouvait à l'intérieur. J'allais donc probablement y vivre un certain temps... ou plus longtemps, je n'en sais rien. Je verrais.
Je m'avançais donc tranquillement vers le lac, je n'étais pas bien pressée, qui risquait de descendre maintenant ? Personne, nous sommes d'accord. Le vent jouait avec mes cheveux, tandis que mes yeux se posaient sur ma chère forêt interdite, cette forêt si crainte et pourtant que j'adorais tant. Celle qui m'avait si souvent servie de refuge lorsque tout allait mal, celle qui m'avait si souvent hébergée durant ces cinq années. Elle ne le sera plus désormais.
It's something unpredictable, but in the end is right, I hope you had the time of your life.... It's something unpredictable, but in the end is right. I hope you had the time of your life.
J'étais enfin arrivée au lac. Il me faudrait le traverser entièrement pour arriver sur l'autre rive et pouvoir transplaner tranquillement. Quitter tout cela était... bizarre. Mais dans un sens... cela faisait du bien. Je parvins à mettre ma valise dans la barque non sans mal, et me retournait une dernière fois vers le château. Pour quelqu'un de totalement étranger à ce monde, ce château aurait été magnifique. Cette personne se serait arrêtée à cela, elle aurait pensé que la vie là bas devait être merveilleuse. Moi, j'avais perdu mes illusions, et c'était aussi bien. Il n'y avait rien de merveilleux là bas. C'était une leurre, rien de plus. Soupirant, je montais à mon tour dans la barque. C'était assez... flippant. Mais j'allais m'en sortir. Je m'en sortais toujours. Adieu la sorcellerie. Adieu Poudlard. Phoebe Parker tire sa révérence.

It's something unpredictable, but in the end is right. I hope you had the time of your life.

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Raphaël Ҩ Phoebe

 Ҩ « Quand on a rien à perdre, on peut bien tout risquer. » Jean-Louis Laya

Alors que je m'apprêtais à monter dans la barque à mon tour, une voix derrière moi me figea.
-Ne pars pas.
Restant de dos, je tournais légèrement la tête. Je ne pouvais pas voir la personne derrière moi, et cette personne ne pouvait pas voir mon visage. Mais je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir que c'était Raphaël qui venait de me parler. Cela faisait si mal... mal parce qu'il me détestait au plus profond de lui. Je le savais, et il le savait. Alors pourquoi me retenait-il ?
-Pourquoi ?
Je me retournais, me mettant face un lui, plongeant mes yeux dans les siens. Doucement, je m'approchais de lui, sans ciller, sans laisser voir le flux d'émotions qui me submergeait en cet instant. Je croisais les bras, continuant.
-A quoi ça sert que je reste ici ? Tu ne veux pas de moi, et je suis prête à parier que tu me préférerais encore morte que vive. Après tout, c'est bien moi qui ait gâché ta vie, non ? A quoi ça sert que je perde mon temps ici Raphaël ? Alors qu'on sait tous les deux que ma place n'est pas ici ?
Je ne savais plus réellement ce que je voulais pour tout vous avouer. Il y a une minute encore de cela, je partais du principe que rien ne me retenait ici, que je prenais la bonne décision. Et là... d'un seul coup.. mon frère débarque, et me demande de rester. Et de vous à moi, c'est sans doute la meilleure raison du monde qui me pousserait à rester. Parce que pour moi, vous savez dans cet esprit que vous jugez si tordu qu'est le mien, cela signifie que j'ai peut-être une chance. Et puis... la réalité revient d'un seul coup, et me rappelle qu'il me tuerait de ses propres mains si il en avait la possibilité. Et que... quand bien même aurais-je une réellement chance de devenir sa soeur... la fin de l'année arriverait. Et que là, inévitablement, je partirais. Et que Raphaël ne me suivrait pas, il ne voudrait jamais, je le savais. Ne serait-ce pas encore pire ? M'attacher à lui un peu plus, le connaitre, veiller sur lui, et soudain... le laisser lui aussi ? Encore une fois ? Vous croyez vraiment qu'il me le pardonnerait ? Je veux rester. Pour lui. Si c'est vraiment ce qu'il veut. Mais ne serait-ce pas pire encore ?
Je n'aime pas perdre le contrôle. Je déteste ne pas avoir de réponses. En ce qui concerne mon frère et moi, beaucoup trop de questions se posent déjà. Et là. Maintenant. En une seule requête. En un seul geste. Beaucoup d'autres se posent en plus. Et la première, la plus importante de toutes : comment suis-je censée réagir ?

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Raphaël Ҩ Phoebe

 Ҩ « Quand on a rien à perdre, on peut bien tout risquer. » Jean-Louis Laya

-Parce que j'ai besoin d'une soeur. Et toi d'un frère. On a besoin tous les deux de la famille qu'il nous reste.
Alors comme ça, tout d'un coup, il avait besoin de moi ? Je sentais la colère m'envahir, parce que depuis tous le temps où il savait, il n'avait jamais eut besoin de moi un seul instant. Il n'avait été capable de rien, si ce n'est de me montrer sa haine, et là, d'un seul coup, tout ça changeait ? Pourquoi ? Oui j'avais besoin de ma famille, et là était bien tout le problème ! Parce qu'en dehors de lui et de ma tante, je n'avais plus personne. Ils étaient ma faiblesse. Mais j'avais appris à ne pas laisser ce genre de détail me mettre à terre. J'avais appris à rester dans cet optique : je n'ai besoin de personne. Vrai ou faux, cela n'avait guère d'importance. Ma vie n'est qu'un ramassis de mensonge de toute manière.
-Tu as besoin d'une soeur ? Comme ça ? D'un seul coup ? Ca fait combien d'années que tu sais que je suis ta soeur ? Six, sept ans ? Durant tout ce temps, tu n'avais pas besoin de moi bizarrement. Il y a une semaine encore, tu n'avais pas besoin de moi. Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi ce soir précisément, tu décides que tu as besoin de moi ?
J'allais enfoncer le clou, demandant ce qui lui faisait dire en quoi j'avais besoin de lui... mais je ne le fis pas. Parce qu'au fond de moi, je savais qu'il avait raison. Et parce que... je ne sais pas. Il avait passé tant d'années à se faire rejeter, mes paroles auraient pu lui donner l'impression que je le rejetais aujourd'hui encore. Or ce n'était pas mon intention. Ces paroles n'auraient été que de la provocation.
Vous savez quoi ? J'allais peut-être rester finalement. Mais ça n'allait pas se faire aussi facilement. Je voulais comprendre. Je voulais savoir ce qui avait changé. Ou pourquoi ça avait changé.

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Raphaël Ҩ Phoebe

 Ҩ « Quand on a rien à perdre, on peut bien tout risquer. » Jean-Louis Laya

-Parce que je veux changer. Parce que je me rends compte que je n'ai pas envie de rester le connard insolEnt et méprisant que mon père veut que je sois. Parce que, même si le chemin va être long, j'aimerais qu'un jour on puisse s'aimer. J'aimerais pouvoir être bientôt fier de crier au monde que tu es ma soeur, et que Skylar est le garçon que j'aime. J'aimerais pouvoir assumer mes sentiments et ma vraie nature, sans me cacher, sans chercher à préserver mon coeur de toute la souffrance de ce monde. J'aimerais essayer de devenir quelqu'un de bien.
Je restais un moment sans dire un mot, trop... sonnée ? Ca faisait un peu trop d'informations à intégrer là... Entre le fait qu'ils veut crier sur tous les toits que je suis sa soeur et le fait qu'il soit amoureux d'un mec, en passant évidemment par le fait qu'il juge être un sale type, ça faisait beaucoup ! Non pas que ça soit un problème qu'il aime un mec hein, mais à force de le voir avec des filles, je m'attendais pas à ça ! Remarquez c'est mignon... ouais bon bref !
-Raphaël, tu es quelqu'un de bien. Le seul problème, c'est que tu as été élevé par des mangemorts, et que... tu as attrapé leur mentalité. Au point d'en oublier qui tu es. Si tu te conduis de cette manière, c'est parce que tu as été élevé ainsi et que ça te semble naturel. Mais garde en tête que tu peux faire exactement tout ce que tu veux. Tu veux informer toute l'école que tu es amoureux du gars dont tous ces dégénérés se plaisent à martyriser ? Fait le. Tu veux être toi même ? Sois le. Tu n'as pas besoin de moi pour ça. Il te suffit de savoir ce que tu veux, sans constamment craindre pour ta réputation, parce que tu sais quoi ? Avoir une réputation comme celle que tu te chopes, ça semble peut-être valorisant aux yeux de cette bande de cinglés, mais écoute moi bien : ça ne l'est pas. C'est pas le tout de dire " j'aimerais que ". Moi aussi je peux dire " j'aimerais que ". Le tout, c'est de le faire. Si c'est vraiment ce que tu veux. Et c'est pas à moi de le faire à ta place. T'es assez grand pour prendre tes décisions Raphaël, moi je le fais depuis que j'ai treize ans, il serait temps de t'y mettre toi aussi.
Sur ces mots je fis volte face, me rapprochant de la barque. A votre avis, pour y monter ou pour retirer ma valise ( non parce que si je la laisse, je sens que je ne vais plus la revoir ) ?

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Raphaël Ҩ Phoebe

 Ҩ « Quand on a rien à perdre, on peut bien tout risquer. » Jean-Louis Laya

Alors que je m'étais éloignée, retournant vers la barque, Raphaël me répondit, comme une dernière tentative pour me retenir.
-Je veux bien assumer. Je veux bien essayer. Mais je vais peut être avec besoin de toi pour ça. Je vais avoir besoin que tu me traite de petit con quand je me comporterais comme un lâche. Je vais avoir besoin qu'on se prenne la tête aussi, un peu comme avant. Je vais avoir besoin que tu me raconte qui étaient nos parents. Phoebe... Même si, pour l'instant, c'est peut être pas encore de la tendresse qu'il y a entre nous... Bah, il y a quand même certaines choses que seul toi peut m'apporter. Des engueulades, des réprimandes, une surveillance. J'ai besoin qu'une grande soeur râleuse comme toi veille sur moi encore un peu. Reste.
Ses paroles me donnaient à la fois envie de rire et de pleurer, mais ma maîtrise de moi m'aidait à ne rien montrer. C'était sans doute mieux ainsi. Que j'ai un frère ou non, une chose ne changerait pas : je devrais rester forte, soit pour moi, soit pour nous deux. Il avait posé sa main sur la mienne, geste un peu déconcertant mais... ça me donnait envie de m'accrocher. Faisant volte face, je répondis.
-Qu'est-ce qui te fais croire que je vais partir ?
Je sortis ma valise de la barque, la posant à côté de moi. Puis je reportais mon regard sur mon frère.
-Je veillerais toujours sur toi, qu'importe où je suis. Je me débrouillerais toujours pour garder un oeil sur toi, que ça te plaise ou pas. Puis, passant un bras autour de ses épaules, j'ajoutais : Tu m'auras toujours sur le dos p'tit frère !
Vous savez le pire ? C'est que... durant un instant. Un court instant. J'ai vraiment voulu lâcher prise. Pendant un instant, je me suis expliqué mon départ comme étant la meilleure des solutions parce que c'était mieux de lâcher prise et de m'en remettre à ce qui se passait. Au final, c'était peut-être une bonne chose que Raphaël soit passé par là. Mon départ ne doit pas être basé sur un abandon. Si je dois partir, ça doit être pour de bonnes raisons.

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