Qu'en penses-tu? [Légilimens]

∆ Age : 27 ∆ Localisation : Derrière toi

Légilimens

Tu vas y arriver.

C’était une constatation, Emma faisait beaucoup de constatations. Elle ne donnait jamais d’ordre à ses filles, elle prédisait juste leurs prochaines actions comme : « Tu vas ranger ta chambre. » ou « Maintenant tu vas aller au lit, sans manger. » on avait presque envie de lui demander : « Oui bien sur, et ensuite ? » on avait certainement pas envie de lui dire non. On ne disait pas non à maman.

Cass elle-même ne l’avait jamais fait. A 17 ans passé la plupart des adolescentes se disputent régulièrement avec leur mère. Ca fait partie de l’ apprentissage. Toute les mères devraient se crêper le chignon avec leurs enfants, pour des broutilles, pour les habituer à la vie de groupe. Mais Mrs. Bluelake ne faisait rien d’aussi vulgaire que crier, surtout avec ses enfants. Elle faisait partie de cette sorte de parents, en voie de disparition, qui pensent que leur progéniture leur doit obéissance.

Cass était assise sur une chaise en bois, sa petite sœur en face d’elle. Mildred avait à peine 9 ans. C’était une petite fille au grands yeux tristes comme on en voit dans les publicités, les tourments de la vie glissait sur son sourire comme sur du verre. On aurait presque dit qu’elle ne comprenait pas la méchanceté, qu’elle ne voulait pas la voir.
Réessaie.
Cass pointa sa baguette. Légilimens.
Rien ne se produisit. Elle avait beau se concentrer, fixer les grands yeux verts et y mettre toute sa volonté : il ne se passait rien et ça énervait prodigieusement sa mère. Cass le voyait dans la crispation de sa mâchoire et Milly s’en était rendue compte aussi. La petite chose commençait à prendre peur.

Encore.

Elle tendit à nouveau la baguette, se rapprocha plus prêt. Y mit l’énergie du désespoir, si ça pouvait changer quelque chose.
Légilimens !

….Toujours rien. La pendule émit une série de bruit sourds. Ouf ! Sauvées par le gong !

Allez vous habillez, les invités arrivent dans moins d’une heure.

Cassidy rangea sa baguette et poussa doucement Milly vers les escaliers. Elles montèrent en silence. Arrivées sur le palier elles s’arrêtèrent.

Je suis désolée.

Mildred lui sourit C’est pas grave ! Ca à l’air difficile, j’espère que j’y arriverai.

Cass la regarda monter la dernière volée de marche vers sa chambre et compris que sa chère petite sœur pensait qu’elle s’excusait de ne pas arrivé à lancer le sortilège. Elle franchis la porte et attrapa la robe qui était disposée sur son lit. C’était un beau vêtement, simple mais de bonne qualité, il ne sentait pratiquement pas le renfermé et était en très bonne état bien qu’il eut appartenu à sa grand-mère, l’écusson de la famille était brodé sur une manche. Un ruban et des bas assortis était disposés sur le lit ainsi que des chaussures, le tout jaune pâle. Cass était une des rares personnes à pouvoir porter du jaune sans avoir l’air ni ridicule ,ni d’une princesse le ruban était visiblement là pour y remédier. Elle s’habilla puis s’assit ensuite sur le lit pour attendre l’heure fatidique et les invités. Et aussi pour réfléchir.

Le diner commença, c’était les gens habituels, les discussions habituelles, les plats habituels. La discussion dériva sur le cas des échecs répétés de Cass, tante Agathe fit remarquer que la légimentie était un don et qu’il ne servait à rien de s’acharner si elle n’y arrivait pas. Maman rétorqua que la légimentie était un don de famille et qu’elle l’avait forcément, il suffisait de lui forcer un peu la main. Puis on en vint à parler de Mildred. Elle serait bientôt assez grande pour avoir une baguette. Celle en poirier.
La remarque de tante Agathe jeta un froid, l’incident avait été tenu secret mais papa avait sans doute parlé, il ne pouvait rien caché à sa sœur.

Nous lui ferons fabriquer sa propre baguette.

Cass avait redouté qu’elle dise une chose pareil. Ollivander avait dit qu’il s’agissait d’une baguette profondément bénéfique mais dans l’esprit de maman, ça ne devait pas ressembler à ça puisque le bien c’était eux et qu’ils étaient fort. C’était donc une baguette de faible, une baguette de Poufsouffle ou pire : de Griffondor. Ca signifiait que maman allait mettre tout ses œufs dans le même panier. Or Cass y était déjà, dans le panier, et Milly s’y sentirait aussi à l’aise que dans un nid de serpent.
Elle regarda sa mère, dans les yeux, c’était comme de se regarder dans un miroir. Cass allait dire « non » et maman allait répondre « si » et ce ne serait pas le début d’un mauvais jeu, ce serait la fin. Alors à la place elle pointa sa baguette.

Légilimens.

Un instant elle vit le monde par les yeux de sa mère. Elle vit aussi claire que le jour, aussi solide qu’une brique la frontière « Eux » « Nous » qu’elle avait mentalement délimité. Elle vit aussi des secrets, toute une vie de mensonge. Puis elle reparti.
Sa mère la regarda, à mi-chemin entre l’horreur et la fierté. Le concepteur de la bombe atomique avait du avoir se genre d’expression.
Cass regarda sa mère dans les yeux, le miroir vola en éclat.
Non.

▬come into her wonderland • TCHI CUM BAH.

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