Chère Maman,

C'était une journée comme une autre, pour moi. C'est ma cinquième année ici. Même si je n'aime pas le phénomène de foule, et l’attroupement autour d'un seul point, j'arrive à tenir et à user différents stratagèmes pour éviter de croiser le plus de personnes possible. Aujourd'hui, par exemple, j'ai réussi à éviter le regard des autres, comme ferait un renard, grâce à son pelage blanc l'hiver, arrive à rester discret sous la monticule de neige. J'applique parfaitement tes conseils, ne discutant pas avec des personnes louches et en étudiant d'arrache-pied. Je t'écris, parce que j'ai besoin d'aide.

Maman... Cet après-midi, je sentais que l'on m'observait plus que d'habitude. J'ai croisé quelques regards. Je sentais ces regards... Différents. C'était principalement des garçons. Je me souviens que tu as dis de faire attention à eux. A ce moment-là, je commençais peu à peu à discerner ce que tu disais. Cette sensation d'oppression, cette sensation de n'être qu'un objet de convoitise. Et puis, un garçon s'avança vers moi. Il était aussi un Serdaigle. Il m'a proposé de l'aide. De l'aide pour quoi déjà?... Ah oui, je crois que j'avais perdu mon livre sur le soin en créatures magiques. C'était assez vorace et tenace comme livre. Alors il m'aida à chercher... Et puis on croisa un Poufsouffle, qui me proposa aussi de l'aide... Et ce fut la même chose pour un Gryffondor. C'était amusant de voir des écharpes de différentes couleurs se promener en ligne... Bon, j'étais devant, à chercher partout mon livre.

Mais j'avais eu le malheur de tourner la tête vers eux. Leurs yeux... Je ne sais pas comment l'expliquer, maman, mais ces yeux... C'est quasiment comme quand Papa te regarde. A ce moment-là, ils semblaient s'embrouiller... Puis le Gryffondor, assez téméraire, a commencé à montrer... "Des crocs" . Ce fut ainsi que j'avais pu faire souffrir des personnes. Et je n'aime pas faire souffrir des personnes, tu le sais bien, maman.

Le soir, j'ai eu la rencontre d'une Serdaigle, près de l'infirmerie, parce que j'ai encore une fois été traumatisée d'avoir eu autant de monde autour de moi... Et sans savoir pourquoi, j'ai eu le droit à une salve de haine et de colère sans nom. J'ai compris, en gros, que j'avais corrompu son petit ami -Le Serdaigle- parce qu'il avait rompu avec elle après avoir fait ma description physique. Je ne sais pas... Je crois que cinq années à détester le monde m'a mise hors de moi. Ce fut sans doute la goutte qui débordait du vase. J'avais une sensation me grignotant les entrailles, et je me sentis bizarre, étrangement bizarre.

Soudainement, je me suis retrouvé sur un lit de l'infirmerie, encore. J'avais un de ces mal de crâne terrible. L'infirmière, me voyant éveillée, s'est approchée doucement. Elle avait des bandages à la main. Je tournais la tête pour examiner les lieux. Ce fut là que l'infirmière me raconta ce qui s'était passé: C'est à mes dépens que j'ai pu découvrir qu'en colère, on était de véritable furie... Et très moche à ce moment-là. Résultat, je lui ai arraché un bout de peau sans le savoir, et je l'avais griffé jusqu'au sang. Je pensais que c'était sans gravité... Mais j'avais encore fais souffrir.

Au moment où je t'écris ces mots, j'ai réintégré mon dortoir... Enfin, plutôt une chambre que je partage qu'avec une seule personne, au vu de mon Agoraphobie assez prononcé. Je ne sais pas encore ma sentence par rapport à cet accident, mais j’appuierais le fait du non-intentionnel pour ma défense.

Sur ce, je te laisse tranquille avec Papa.
Je vous embrasse tous les deux,

Maria