Cette cabane me rappelait tellement de choses. Et pas que des choses agréables. Des souvenirs de Poudlard. Des souvenirs de Stan. Des souvenirs de venir ici seule et rentrer au château seule. Parce que je n'ai jamais été intégrée. Si à présent ils se faisaient griller par mes soins on peut dire qu'ils l'auront cherchés. Oui je suis une personne qui veut se venger. Je crois que je lui ressemble. Je lui ai de toutes manières toujours ressemblé, mais je lui ressemblais encore plus ces derniers temps. Depuis que j'étais Mangemorte. Rôle qui me sied. Rôle qui m'était prédestiné je pense. Dès la première victime de mon père. Mais je n'avais pas honte de lui. J'aurais même du m'en douter, mais je n'étais qu'une enfant à l'époque.

les mains dans les poches de mon jean troué aux genoux, je me mêlais à la masse moldue bien que je sois à Pré-au-Lard. Mais je ne pouvais pas me promener en temps que Mangemorte à présent. Satoru aurait des soucis si je me faisait repérer. Et je ne voulais pas ça. Il était tellement gentil avec moi. Enfin aussi gentil qu'un Mangemort puisse l'être. Mais bon. Je marchais donc comme je le disais les mains dans les poches, un sweat sur le dos et les yeux fixés sur le bout de mes converses. La Cabane hurlante se dressait devant moi et je ne savais pas ce que j'y faisais. J'errais un petit peu, je n'étais ni en mission, ni en repérage. J'étais là pour moi même. J'étais là sans savoir pourquoi. Enfin ... je compris la raison dès que je le vis de loin descendre la rue. Oui c'était pour ça que j'étais là. Ma main se porta a ma baguette et je crispais les doigts autour.

Je restais immobile, le regardant s'approcher de moi en coin me demandant s'il me reconnaitrait. S'il savait ce que j'étais devenue, mais les choses ne restaient pas secrètes bien longtemps ici. Bon sang il était toujours aussi sexy ...

La vie peut être assez ironique. et cruelle parfois même. Et moi je ne sais pas où me placer. Maintenant bien sûr j'ai une famille, j'ai le sentiment d'appartenir quelque part. Ma pauvre mère doit désespérément se demander où je suis, mais qu'elle se rassure. je suis mieux ici qu'à Poudlard l'année dernière. Cette seule et unique année chez ces anglais m'avait débousolée. Pas que j'aime plus mes camarades de Durmstrang. Si je ne voulais pas être traîtée en pestiférée. Je ne voulais pas non plus être ignorée. alors j'avais fait tout pour. Et un a un, je crois que j'avais séduit tous les hommes. ou presque disons. Les rumeurs couraient, et je les assumais, de toutes manières, l'amour n'aide en rien, regardez est ce que l'amour à fait triompher mon père, l'amour a détruit mes parents. S'il n'entretenait pas de desseins respectables, ma mère et moi avons été brisés. Et l'amour qu'elle avait beau lui porter, que j'ai beau lui porter toujours, ne sauve en rien. Il ne lavera jamais ce nom de famille souillé. Nom de famille que je souhaiterais reprendre à présent. Mais je ne sais comment. Je ne sais si c'est judicieux, cette année. Avec les desseins du Seigneur des Ténèbres.

Mais moi, pauvre et simple moi je n'étais qu'un pion, et ça ne me dérangeais pas. Je préférais être l'arme que la main qui exécute. Je n'aime pas l'homme, l'être humain me débecte et en même temps cette nouvelle famille en moi a éveillé une nouvelle envie. Une envie de vivre, pour une fois, et une envie de rendre Jakin fier de sa fille. Qu'il n'ait pas choisi de me sauver pour rien. Qu'il ne se soit pas suicidé en vain. J'ignore s'il nourrissait un futur aussi sombre pour moi, mais je suis dans cette voie à présent. Et rien ne saurait m'en faire changer, rien n'en avait la force ni le pouvoir.

Et voilà qu'il apparait pour démentir mes propos. Lui. Cet homme différent. Ce russe si chaleureux. Cet homme qui ne devrait pas éveiller en moi autant de confusion et de doute. Je ne devais pas douter ce n'était pas le moment. Mon esprit était plus que jamais fermé à la bonté et à la beauté des choses. Et pourtant il était toujours le même, comme figé dans une beauté intemporelle. Blond et grand. Musclé et le pas léger. Épuisé peut être mais vu la domination mangemorte au château, je pouvais le comprendre. J'espérais qu'il ne m'aurait pas vue. Qu'il passerait son chemin. Qu'il pourrait mettre un terme à cette espèce de ... truc que nous avions eu. Une soirée ... un simple baiser. Mais non il s'arrêtait. « Je ne m'attendais pas à tomber sur toi ici. Quoi que quand je vois qui peuple Poudlard maintenant, je comprend mieux. » je le regardais et retirais mes mains de mes poches sans prendre la baguette. Elle était de toutes manières assez à portée de main si j'en avais besoin. « Je ne pensais pas te trouver ici non plus vu la situation à Poudlard. Je suppose qu'il y a pleeeein d'élèves à secourir. » j'avais volontairement mis une emphase sur le "plein" parce que c'était bien son genre. Aider les autres. On pouvait déceler une pointe d'amertume dans ma voix mais je la masquais rapidement en continuant « Au moins le staff manque pas de boulot, c'est bien quelque part ... on leur évite le chômage » je souris en coin et shootais dans un caillou.

Un sourire narquois se fit sur mon visage alors que je le regardais. Il était toujours le même. Cette insolence constante, cette beauté russe, cette attirance que j'avais pour lui devait cesser immédiatement. Malheureusement ce n'est pas aussi simple que d'appuyer sur un bouton marche arrêt. Sinon je m'en serais débarrassée bien vite. Pourquoi lui. Pourquoi ça. Aucune idée. Mais ma haine pour Poudlard n'avait d'égal que la protection qu'il vouait à ce château. Je n'avais que du mépris pour eux, et lui les défendrait de son corps. Je soupirais. Pourquoi il y avait ce courant entre nous? C'était des plus perturbant, mais je ne me démontais pas.

« Je ne suis pas le seul à les protéger, si tu crois qu'on est assez abrutit pour faire du mal à des jeunes enfants. Nous ne sommes pas aussi cruel que ces monstres de mangemort. Oh pardon...T'en fais partie c'est vrai. » je souris doucement puis me mis à rire légèrement. « Croies nous abrutis, tu sais, ça ne fait que nous servir. Contrairement à vous, nous savons ne pas sous-estimer l'ennemi. Vous n'êtes pas des lumières non plus, mais pas non plus vraiment des idiots du village. Du moins pas tous! » Ses paroles me faisaient pourtant mal. Pas réellement le contenu de ce qu'il disait, mais le ton qu'il employait, le mépris qu'il avait et que je lui rendais pas mécanisme de défense. Cette sorte de colère qu'il semblait éprouver envers moi alors qu'il avait toujours été agréable et gentil avec moi. C'était d'ailleurs bien un des seuls. Et ça ne faisait que me faire haïr encore plus ces maudits élèves dans ce maudits château. J'étais différente, lui même me le signifiais. Et on parle d'un mec qui apprécie autant tous les élèves.

« Du boulot ? Le seul boulot qui me plairait vraiment ce serait de pouvoir vous bottez le cul un à un. Vous me dégoûtez tous ! » je souris largement puis laissant ma baguette dans ma poche je levais les mains pour lui montrer que j'étais désarmée. « Alors viens, qu'est ce que tu attends, tu es face à une de ceux que tu haïs et tu n'as encore rien tenté, ne serais-ce que pour me désarmer ? » cette phrase pouvait aussi s'appliquer à moi mais chuuut, on ne dit rien pas vrai!? Doucement je relevais mes mains que j'avais en l'air vers mes cheveux et d'un geste de la main je nouais à l'aide d'un élastique mes cheveux. Le duel était inévitable je pense. Il continuait à marcher et dit. « Sache une chose, si tu veux ma mort fait le maintenant. » je répliquais d'un ton cinglant « Il y a bien pire que la mort Ekthor! » mécanisme, j'avais déjà plein d'automatismes dont ils m'avaient abreuvée et que j'ingérais sans m'en rendre compte. Cela dit, je ne voulais pas le voir mort. « SI je t'avais voulu mort, tu le serais probablement déjà » dis-je d'un ton arrogant et trop sûr de moi pour paraître sincère. Cependant en effet, je ne le voulais pas mort.

Il se retournait et continuait son chemin. Je soupirais quelques secondes et sortis ma baguette. Il devait rester là. Je ne voulais pas me battre. je ne savais pas ce que je voulais en fait. Mais il devait rester là, et si ça devait passer par un duel ... soit. « Expelliarmus » dis-je en visant sa baguette. Malheureusement il semblait avoir prévu le coup et mon sort passa a quelques millimètres de sa main. « Viens me botter le cul, je t'en pries » pourquoi cette idée n'étais pas une bonne idée ? Pour le moment je n'y pensais pas alors que je me préparais à contrer une attaque de lui.