Ezreal n'avait pas cours cet après-midi là. Il venait de remonter du repas du midi dans la grande salle. Comme souvent, il avait prévu de rester flemmarder dans la salle commune. Peut être faire une partie d'echecs histoire de se divertir un peu. Il n'allait pas sur le terrain de quidditch, il n'avait personne avec qui s'entrainer et il commençait à en avoir un peu marre de s'entrainer tout seul. Il vit alors en passant devant la fenêtre qu'il y avait un grand soleil à l'extérieur du chateau. Ce serait trop bête de rester à l'intérieur, il faisait gris depuis des semaines, et enfin un peu de soleil pointait le bout de son nez. Puis la température s'était radoucit depuis quelques jours. Non vraiment il ne pouvait pas rester enfermé avec un temps pareil. Il décida donc d'aller faire une petite ballade dans le parc. Mais pas tout seul. Et il n'eut pas à réfléchir longtemps pour décider de qui l'accompagnerait. La seule personne avec qui tout était plus simple, plus beau, et son petit rayon de soleil à lui c'était Nolween. Il alla d'abord se changer, il n'avait pas envie de rester en uniforme toute l'après-midi. Il alla dans son dortoir, retira ses vêtements qu'il jeta sans ménagement sur son lit, puis enfila un jeans et un sweat noir, avec sa veste en cuir par-dessus. Il faisait peut être bon pour la saison, mais on était quand même en hiver en Angleterre, faut pas rêver non plus. Il sortit ensuite du dortoir des garçons et alla se poster devant celui des filles. Il frappa à la porte. Une gryffondor toute petite vint lui ouvrir. Elle devait être quoi ? En deuxième ou troisième année. Parce que malgré son jeune âge, elle n'avait pas l'air complètement à l'ouest comme les première année. Il lui adressa un sourire, elle le regardait avec de grands yeux, se demandant sûrement ce qu'il faisait là. Puis aussi peut être parce que Ezreal était quand même pas mal comme garçon.

"Salut, excuses moi de te déranger, tu pourrais demander à Nolween de venir me voir."

La petite hocha la tête, les joues toutes rouges comme son uniforme, elle retourna dans le dortoir et demanda d'une voix forte pour que tout le monde l'entende.

"Un garçon voudrait voir Nolween."

Elle ne connaissait sûrement pas Nolween, c'est pour ça qu'elle criait ça dans la salle, sinon elle serait aller la voir directement. Ezreal attendait patiemment devant la porte.

Ezreal entendit clairement la voix de la jeune fille résonner dans le dortoir. Mais il n'entendit pas ce qui se passa ensuite. Peut être que Nolween n'était pas là après tout, il espérait que oui parce que sinon il allait devoir la chercher dans tout le château. Hé oui les sorciers n'ont pas de portables. Lui il en avait un, mais il ne lui servait à rien vue que ses amis d'ici n'en avaient pas. Il l'utilisait seulement pour appeler ses parents. Puis il valait mieux ne pas le sortir trop souvent de sa valise parce que les mangemorts l'auraient détruit en moins de deux si les serpentards ne s'en chargeaient pas avant. Normal un objet moldu, ils ne voulaient pas de ça dans le château. Bref, il n'eut pas besoin de réfléchir plus en détails à la question puisque la porte s'ouvrit complètement, laissant apparaître Nolween. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il la vit. Ça lui faisait toujours ça quand il la voyait. Il l'aimait tellement cette fille... Même un peu trop. Elle vint tout de suite dans ses bras, il la serra contre lui, et sentiment habituel, il souhaitait ne plus la lâcher. Qu'elle reste là. Mais ça ce n'était pas possible. Alors il la relâcha. Il eut un petit pincement au coeur mais bon... Il s'y était habitué avec le temps. Bizarrement au lieu de s'estomper c'était de plus en plus dur à supporter. De vouloir autre chose et de n'avoir que... ça. Même si c'était déjà beaucoup pour lui. Il retrouva rapidement son sourire tandis qu'elle lui dit que ça faisait longtemps, et lui demanda si elle allait bien.

"Je vais aussi bien qu'un sang-de-bourbe puisse aller en cette année un peu étrange."

Il s'en sortait plutôt pas mal à vrai dire, beaucoup de gens "comme lui" s'étaient fait torturés cette année, ou ce genre de choses, mais lui à part des ennuis avec les serpentards comme chaque année, bien qu'ils soient un peu plus virulents, cela n'avait pas trop changé pour lui pour le moment.

"Et toi, ça va ? Tu viens, on sort, il fait beau. Allons faire un tour."

Il attrapa sa main, elle était douce et chaude. Il remarqua alors que la messagère de tout à l'heure les regardait, elle était derrière Nolween dans l’entrebâillement de la porte. Elle les observait attentivement, la bouche ouverte. Elle était mignonne la petite curieuse. Elle vit alors que Ezreal la regardait, et elle se retourna rapidement et disparut de sa vue.

Ezreal regretta tout de suite ses paroles quand il vit l'inquiétude dans le regard de son amie. Il ne voulait pas l'inquiéter, pas la rendre malheureuse, il voulait passer une belle après-midi en sa compagnie, rire, s'amuser, comme ils en avaient l'habitude. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui, et si il avait répondu ça c'était pour être sincère, il avait vu des nés-moldus mourir cette année, devant ses yeux, et d'autres avaient été torturés, il avait vu leurs cicatrices. Lui, il allait bien, oui comparé à eux il allait bien, franchement il n'avait pas à se plaindre. Alors il regrettait d'avoir dit ça, ça ne servait à rien à part inquiéter Nolween pour pas grand chose. Non vraiment, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter. Elle lui demanda si ils ne lui avaient pas fait de mal. Elle avait une petite voix, elle semblait horrifiée à l'idée qu'on ai pu lui faire quelque chose. Ezreal voulait la rassurer mais ne trouvait pas les mots. Il avait toujours eut du mal avec ça, comme avec ses sentiments d'ailleurs. Il l'attira contre lui et déposa un baiser sur son épaule.

"Non, t'inquiètes pas, tout va bien."

Puis il lui proposa d'aller dehors et elle accepta. Ils sortirent donc tous les deux de la salle commune, main dans la main. Beaucoup de gens dans Poudlard devaient penser qu'ils étaient en couple étant donné leur proximité. Si seulement c'était vrai... Elle vint ensuite se blottir contre lui tandis qu'ils marchaient. Il était habitué à ce qu'elle fasse ça, mais ça lui réchauffait toujours le coeur. Elle le rendait heureux, et c'était tout ce qui comptait non ? Il ne supportait pas l'idée de la perdre... Ils étaient dans les escaliers qui descendait du quatrième étage, quand elle continua sur le sujet qu'il regrettait d'avoir abordé. Elle dit que cette histoire l’inquiétait, qu'il fallait qu'il lui en parle si il avait des problèmes. Il lui fit un petit sourire.

"Promis, je te le dirais. Mais ne parlons plus de ça et profitons de cette belle journée. Je ne veux pas tout gâcher."

Il mentait un peu. Parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter et donc si il avait des problèmes, et il ne le lui dirait pas, il se débrouillerait tout seul, pas qu'il ne lui faisait pas confiance. Il lui confierait sa vie si il le fallait, mais il préférait ne pas l'embêter avec ça. Et puis c'était lui l'homme dans l'histoire, il s'en sortirait seul non ? En tout cas, elle avait dit qu'elle pensait très souvent à lui. Pourquoi disait-t'elle des choses comme ça ? Peut être qu'elle aussi avait des sentiments plus qu'amicaux pour lui... Non non il ne devait pas s'imaginer n'importe quoi. Ils étaient bien tous les deux, ils étaient amis, rien de plus. C'était un amour fraternel qu'elle ressentait pour lui, il le savait très bien.

Spoiler:

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Nolween retrouva son sourire. Heureusement. Ce n'est pas parce que les mangemorts avaient envahit Poudlard qu'il fallait qu'ils gâchent chaque instant de leur vie. Malgré le désespoir qui régnait ils avaient encore le droit à quelques moments de bonheur entre amis. Et c'était exactement le programme de cet après-midi. On oublie les mangemorts, on oublie les serpentards, on oublie Voldemort, on oublie tout. Et en compagnie de Nolween, oublier tout et ne voir qu'elle, était des plus naturels pour Ezreal. Quand il était avec elle, il ne voyait plus le temps passer et toutes ses idées noires s'envolaient comme par enchantement. C'était ça en fait Nolween n'était pas une sorcière, c'était une fée. Il lui rendit son sourire, et elle glissa sa main dans la sienne. Il avait envie de lui caresser la main, mais c'était un geste trop intime pour une simple amitié. Ils arrivèrent dans le parc et le soleil était haut dans le ciel. Ses rayons étaient doux, pas agressifs comme en été. Il faisait plutôt bon, il devait faire dans les 15° ce qui était tout à fait acceptable en ce mois de décembre. De plus, la pelouse était verte. Le seul problème c'était que les arbres avaient perdu leurs feuilles, mais qu'importe, c'était tout de même un paysage magnifique. Qui croirait qu'il est au mains des mangemorts ? Elle courut en l’entraînant par la main, et s'assit sur le rebord. Il s'assit à côté d'elle. Elle lui dit qu'elle était idiote de rester enfermée par ce temps magnifique. Ezreal serra la main de la jeune fille dans la sienne.

"N'importe quoi. Tu es la fille la plus intelligente que je connaisse."

C'était vrai, il ne parlait pas des notes ou de ce genre de choses, mais de la réelle intelligence, de sa jugeote comme on dit. Il regarda quelques secondes de plus le paysage, puis regarda la fontaine. Il fouilla dans sa poche et en sortit deux gallions. Il en mit une dans la main de son amie.

"Tiens, fais un voeux."

Spoiler:

Nolween prit le gallion, et Ezreal ne dit pas un mot. Il l'observa fermer les yeux, se concentrer pour faire son voeux. Elle semblait si paisible. Tellement heureuse à cet instant. Il aurait voulut qu'elle soit tout le temps comme ça, pouvoir la protéger du monde extérieur, de tout le mal qu'on pouvait lui faire. Il la regardait avec un regard attendri, remplis d'amour. Il aurait voulut être dans sa tête, savoir à quoi elle pensait, savoir son voeux. Mais il ne devait pas, c'était son intimité, son secret, et il n'avait pas le droit d’interrompre ce moment qui n'appartenait qu'à elle. Lorsqu'elle jeta son gallion, Ezreal serra le sien dans sa main. Que pouvait-t'il souhaiter ? Que cette stupide guerre s'arrête ? Que Voldermot meurt ? La paix sur la terre ? La paix entre les sang-purs et les sang-mêlés ou nés moldus ? Non, tout ça faisait partit de la vie après tout, il n'y pouvait rien, c'était comme ça, ce n'était pas le petit voeux d'un jeune homme qui allait changer les choses. Des forces trop grandes étaient en jeux. Il devait se battre de toute ses forces, mais après tout c'était peut être ça la vie, surmonter les épreuves pour en ressortir plus fort... Non ce qu'il voulait à ce instant, ce qu'il voulait plus que tout au monde, après avoir regardé Nolween faire son voeux, c'était elle. C'était cette fille qu'il avait toujours aimé et à qui il ne l'avait jamais dit. Il souhaita qu'elle l'aime, et jeta son gallion dans l'eau. Il entendit le bruit de la pièce claquer à la surface de l'eau, et c'était finit. Peut être que dans le monde des sorciers, les voeux comme ça ça marche ? Peut être que cette fontaine était magique ? Parce que dans son monde à lui, tout ça n'était que superstition ou jeux pour les enfants. Il se retourna ensuite vers son amie qui le regardait, et lui fit un petit sourire. Elle lui demanda ce qu'il avait souhaité. Son sourire s'élargit. Et il leva les yeux au ciel.

"On peut pas dire les voeux sinon ils se réalisent pas ! T'es pas si intelligente que je le pensais !"

Il lui prit la main et l'attira contre lui puis il se laissa tomber par terre, l’entraînant à sa suite. Bien sûr il fit ça doucement en s'arrangeant pour qu'elle ne se fasse pas mal. Il s'allongea dans l'herbe, au soleil. Puis il se tourna vers elle et lui toucha le bout du nez en souriant.

"Dis moi, tu es bien curieuse !"

Il était bien avec elle, ils riaient, ils s'amusaient. Aujourd'hui, à ses côtés, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Plus de mangemorts, plus de torture ou de guerre. Tout ça disparaissait tout simplement de son esprit pour laisser place à une après-midi parfaite dans la joie et l'amour. Elle lui répliqua qu'elle était intelligente et que lui était idiot de dire ça. On aurait dit une enfant. C'est celui qui le dit qui y est ! Et c'était parfait, c'est de moments comme ça dont Ezreal avait besoin, de retomber en enfance, de retrouver la naïveté qu'on avait tous à ce moment là, cette pureté perdue à l'adolescence. Elle lui faisait retrouver ça. Il se contenta de rire et ne répondit rien, il se laissa seulement tomber dans l'herbe. Elle était froide et humide, mais le soleil les réchauffait de ses rayons. C'était plutôt frais, pas froid, il le sentait mais ce n'était pas désagréable. Nolween le regarda attentivement, elle était en train de vérifier si il ne s'était pas fait mal et se jetant en arrière. Il ne fit aucune remarque là dessus, mais esquissa un petit sourire du coin des lèvres. Elle était adorable, elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour les autres, c'était gentil, mais il aurait voulut qu'elle ne s'inquiète pas pour lui, il ne voulait pas que les gens qu'il aimait se fassent du soucis pour lui. Il ne voulait pas les rendre tristes, et surtout pas Nolween. Il lui dit ensuite qu'elle était curieuse, en lui touchant le bout du nez, il s'était redressé sur un bras et la regardait. Elle loucha, et sourit. Il avait envie de la prendre dans ses bras et de lui faire plein de câlins comme à une enfant. Elle dégagea ensuite des cheveux du front d'Ezreal et un frisson le parcourut. Il se mordit la lèvre inférieure. Elle n'avait pas le droit de faire ça, il allait finir par craquer et lui sauter dessus... Non il devait se retenir, il ne pouvait pas gâcher tout ça. Mais son coeur se serrait quand elle faisait ça, quand elle le regardait dans les yeux comme ça. Elle n'était pas à lui, et elle ne le serait sans doute jamais. Elle lui dit qu'elle était toujours curieuse, et qu'elle le suivrait partout si elle le pouvait, qu'il était mystérieux et qu'il y avait beaucoup de choses qu'elle voudrait savoir sur lui. Ezreal haussa un sourcil, et sourit.

"Alors demandes-moi. Demandes moi tout ce que tu veux, je répondrais à toutes les questions que tu te poses, et je te dirais l'entière vérité."

Il voulait qu'elle ai totalement confiance en lui.

Nolween avait l'air surprise par sa réponse. Il ne savait pas qu'elle le trouvait autant mystérieux. Pourtant c'était un garçon expressif. Qui disait toujours ce qu'il pensait, franc, même un peu trop parfois. Qui se laisse souvent submergé par ses émotions, quand il est heureux, ça se voit, quand il s'énerve, vaut mieux pas être dans les parages, et quand il est triste ça se voit clairement dans ses yeux. Du coup il ne se trouvait pas vraiment mystérieux, juste qu'avec Nolween c'était un peu différent, il essayait de ne pas lui montrer qu'il était amoureux d'elle. C'est vrai aussi qu'Ezreal n'est pas du genre à parler de sa famille, de son passé, ou à se plaindre sur ce qu'il vit à Poudlard de la part des serpentards ou des mangemorts, mais ça reste quelqu'un qui donne son avis sur tout et qui dit tout fort ce que les autres pensent tout bas. Il réfléchissait à tout ça, tandis que Nolween le fixait en réfléchissant. Il vit qu'elle le fixait et fit un petit sourire, elle avait l'air totalement dans ses pensées, les yeux perdus dans le vague. Puis elle se mit à rougir et baissa les yeux. Elle était gênée ? Elle n'avait pas à être gênée avec lui pourtant. Il était heureux qu'elle le regarde. Elle finit par poser une question à laquelle Ezreal ne s'attendait pas du tout. Est ce qu'il avait une copine ? Ezreal fronça les sourcils. C'était ça qu'elle voulait savoir ? Sérieusement ? Un grand sourire se dessina sur ses lèvres. Il s'attendait à plus bizarre, plus intime. Il avait l'impression de jouer aux jeux moldus à la action vérité ou ce genre de choses. Elle, elle semblait beaucoup plus gênée, c'est vrai que les sorciers sont plus pudiques que les moldus sur ce genre de sujet. Elle était toute gênée et c'était trop mignon. Elle balbutia un peu, et lui dit de répondre si il le voulait. Cette fois c'en était trop Ezreal éclata de rire et attira Nolween dans ses bras. Il l'entoura et la serra contre lui.

"Ne dis pas n'importe quoi. Si j'avais une petite amie tu serais la première à le savoir. Et même, tout le monde le saurait. Quand je suis avec une personne que j'aime j'ai envie de le crier au monde entier."

Il pensa à Phoebe, avec elle ça n'avait pas été du tout comme ça. Oh bien sûr la plupart des gens avaient été au courant pour eux deux, Nolween, Lins, les gens qui étaient proches d'eux, mais elle ne voulait pas se montrer en public, ne voulait pas le dire à tout le monde, ça avait été une relation étrange pour lui. Phoebe ne veut jamais rien montrer d'elle. Et ça, il n'avait pas supporté.

Ezreal se rendit alors compte de quelque chose d'un coup. Si elle lui avait posé la question, c'est que pour elle la réponse n'était pas évidente. Elle pensait peut être qu'il avait une petite amie chez lui, dans son monde, en dehors de Poudlard. Et la vérité s'imposa à lui comme un coup de massue. Il n'avait jamais envisagé la chose, mais si elle, elle en avait un de petit ami chez elle ? C'est vrai il n'y a pas que Poudlard dans la vie elle pouvait très bien sortir avec quelqu'un en dehors de ces murs. Elle lui dit de ne pas se moquer, qu'elle voulait juste savoir. Il était moins hilare tout à coup, maintenant qu'il s'était rendu compte que peut être la raison de sa question était que elle elle en avait un. Il se demandait si il avait le droit de demander, et puis finalement, vue que elle était autorisée à lui demander tout ce qu'elle voulait, il se dit que lui aussi il pouvait le demander. Il déglutit et détourna son regard d'elle.

"Et toi, tu en as un ?"

Elle posa ensuite sa tête sur son épaule, et réfléchit de nouveau à une question. Elle lui parla de ses parents. Ses parents... Il était dégoûté de ne pas avoir pu les voir pendant les vacances de Noël ni de pouvoir voir sa soeur. Quand il avait apprit que les sang-impurs ne pourraient pas sortir du château il avait pété un plomb. Il s'était dit qu'il allait pouvoir enfin oublier tout ça pendant quelques instants, pouvoir profiter de ses vacances loin du monde sorcier qui était plus noir que jamais. Mais non. Il ne les avait pas vu. Et ça lui déchirait le coeur. Il était proche de sa famille même si avec sa soeur ce n'était plus pareil depuis longtemps... Il s'était déprimé à penser à toutes ces choses, alors il essaya de retrouver le sourire, et répondit à Nolween:

"Mon père est professeur de littérature à l'université de Dublin. Et oui, je suis irlandais... Et ma mère tient une boulangerie. Ce sont des moldus, mais ils sont cools et ont toujours été là pour moi. Ils ont 45 ans, et j'ai une soeur de 15 ans du nom de Wendy."

Nolween semblait totalement perturbé par le regard insistant d'Ezreal. Elle était gênée... Il ne devait pas faire ça, mais c'était important pour lui de savoir ça. Si elle lui disait qu'elle avait un petit ami, ça lui briserait le coeur, il sentirait une douleur intense dans sa poitrine. Rien que d'y penser il avait une boule dans la gorge et attendait de savoir sa réponse pour enfin être soulagé ou au contraire, laisser aller sa peine. Être dans l'attente, c'était le pire. Finalement, elle réussit à reprendre un peu plus de prestance et à lui répondre. Elle lui expliqua que non sinon elle ne l'enlacerait pas comme ça. C'était une double bonne réponse pour lui. Déjà, elle n'en avait pas, et en plus, elle était du genre à respecter son petit ami, à ne pas enlacer les autres ou à être proche d'autres garçons, et c'était un bon point vue la jalousie d'Ezreal. Non mais non à quoi il pense là... Il a pas à penser ça c'est pas sa petite amie et il ne le sera jamais... Au contraire, il devrait en être peiné, ça voulait dire que le jour où elle trouverait quelqu'un, ce qui devrait arriver rapidement vue que Nolween était parfaite, elle s'éloignerait de lui et il allait la perdre un peu. Et ça il ne voulait pas. Non en fait il ne voulait pas qu'elle s'éloigner de lui. C'était juste impossible, ne plus pouvoir lui prendre la main, la prendre dans ses bras, la regarder sourire pendant des heures... Il pouvait perdre tout ça si elle trouvait un petit ami. Et il devait la garder, il devait tenter le tout pour le tout, il ne devait pas laisser passer sa chance. Il devait lui montrer que lui, il était là, et qu'il pouvait être plus qu'un ami pour elle. Il détourna les yeux et se passa la main sur la nuque, ne sachant pas comment dire ça. Il allait se lancer, et c'était vraiment dur. Il se mordilla la lèvre, et finalement, sortit son paquet de cigarettes de sa poche, il en sortit une, et tira une taffe dessus. Il rejeta la fumée et lui dit finalement de but en blanc:

"Nolween, je t'aime, depuis le début."

Dès qu'il l'eut dit, il s'en voulut terriblement. Il n'avait pas le droit de faire ça, il n'avait pas à mettre son amie dans l'embarras. Elle n'avait rien demandé elle, elle n'avait rien fait pour qu'il tombe amoureux d'elle, elle était juste Nolween. Et ça allait la gêner tout ça, et si elle était gênée au point de l'éviter après ça ? Si il la perdait à cause de ça comme il le redoutait depuis le début ! Pourquoi il l'avait dit merde ! Il avait tellement psychothé dans sa tête en se disant que de toute façon il la perdrait quand elle aurait un petit ami... Mais il n'aurait jamais dû, parce que certes, il l'aurait peut être perdu plus tard, mais il aurait pu profiter encore de plein de moments à ses côtés, alors que là, il allait la perdre maintenant, pour des conneries d'adolescents torturés. Mais en même temps, il se sentait soulagé, cela faisait tellement longtemps qu'il gardait ça pour lui, qu'il faisait semblant de ne ressentir que de l'amitié pour elle alors que depuis le début il était sous son charme. Il se sentait libéré, enfin elle savait qu'il l'aimait, enfin il pouvait assumer pleinement ses sentiments, en parler à quelqu'un ou ce genre de choses. Avant, il avait tellement peur qu'elle l'apprenne qu'il n'en avait rien dit à personne, même si beaucoup de gens proches de lui s'en doutaient un peu vue comment il la dévorait des yeux. Il la regardait, attendant une réaction, une réponse, n'importe quoi. Une claque même si il le fallait, il le méritait. Sa cigarette se consumait entre ses doigts, il n'avait tiré qu'une taffe dessus mais il n'en avait plus envie, il se contentait de la regarder dans les yeux. Il n'avait pas peur, il allait affronter les conséquences de ses paroles. Elle, elle était bouche bée, on ne peut pas trouver mieux pour définir son état à cet instant. Elle était immobile, les yeux ronds, comme si elle ne s'y attendait pas du tout. Après tout, peut être qu'elle ne le savait vraiment pas, même si ça crevait les yeux, elle ne l'avait pas remarqué peut être... Souvent quand on est soit même la cible d'un amoureux, on ne s'en rend pas compte, on voit mieux chez les autres. C'est sûrement parce qu'on se le cache à nous même, on s'aveugle pour ne pas risquer de se tromper ou de mal interpréter. Finalement, elle lui répondit, lui demandant si c'était une blague. Ezreal arqua un sourcil.

"Tu crois sincèrement que c'est une blague. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure..."

Puis il détourna le regard, fixa sa cigarette, la fumée qui en sortait qui virevoltait et faisait des arabesques dans l'air frais. Il se passa la main dans les cheveux, toujours le regard fuyant, et ajouta:

"Écoutes je suis désolé je n'ai pas à te faire subir mes sentiments, oublies ça, et fais comme si de rien n'était, tu veux bien ? Je veux pas te perdre..."

Son coeur se serrait, sa gorge lui faisait mal, elle était sèche et ses yeux lui piquaient. Non il ne pleurerait pas, Ezreal était un homme voyons !

Ezreal n'avait pas laissé Nolween parler, s’attendant purement et simplement à une réponse négative, il préférait ne pas savoir et faire comme si de rien n'était, retrouver la relation qu'ils avaient avant qu'il fasse la bêtise de lui avouer ses sentiments. Ce serait trop dur pour lui si elle changeait de comportement, si de peur de lui faire du mal elle cessait d'être aussi proche. Ça aurait été une réaction naturelle et tout à fait altruiste, et il savait que Nolween était comme ça, elle faisait tout pour protéger les gens à qui elle tenait. Il savait qu'elle tenait à lui, et qu'elle ferait tout pour éviter de lui faire du mal. Le problème, c'est que lorsqu'elle venait dans ses bras, elle lui faisait du mal certes, puisqu'il n'avait qu'une envie c'était de la garder, de la serrer de toutes ses forces pour ne pas qu'elle s'envole et de l'embrasser. C'était frustrant de pas pouvoir le faire. Mais en même temps c'était aussi ces moments-là qui le rendaient heureux, et pour rien au monde il ne voulait les perdre. Du coup il lui avait demandé d'oublier tout ça, même si il savait que c'était impossible, c'était plus une demande de ne plus en parler et de continuer comme avant plutôt que d'oublier concrètement ses paroles. Pendant qu'il disait ça, elle hochait la tête, Ezreal pensa que c'était bon, qu'elle était d'accord pour faire ça. Mais il ne s'en sentit pas heureux pour autant, juste un peu... Rassuré. Il ne la regardait pas, alors qu'il avait pour habitude de toujours la regarder, de l'admirer, de la dévorer des yeux. Finalement, elle vint se poster devant lui. Il en fut surpris, il releva les yeux vers elle, le regard interrogateur. Elle lui dit qu'ils ne pourraient jamais faire comme si rien ne s'était passé. Et pourquoi pas ? Il se passa la main sur la nuque en essayant de s'imaginer si cette solution était possible. Compliquée, mais possible, il ne lui demandait pas grand chose, juste de ne pas s'éloigner de lui à cause de ses sentiments pour elle, mais bon, c'est vrai qu'elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était, à moins qu'un oubliator vienne lui rendre visite. Il la regardait, mais ne répondit rien. Si elle ne voulait pas il ne pouvait rien y faire, après tout, il n'allais pas lui lancer un sort pour qu'elle oublie au risque qu'elle devienne comme Lockhart. Elle soupira, puis demanda depuis quand il l'aimait. Il l'avait déjà dit non ? Depuis le début. Elle avait sûrement besoin d'un peu plus de précision. Mais c'était compliqué de parler de ses sentiments, mais bon maintenant qu'il lui avait dit, elle était en droit d'en demander un peu plus. Alors, il s'assit plus confortablement, sans pour autant la quitter des yeux, et essaya de se détendre un peu. Ce n'était que Nolween, sa Nolween, après tout... Il fit un petit sourire en coin, se remémorant les années passées à ses côtés, ses sentiments qui évoluaient... Enfin, il répondit à sa question:

"Je crois qu'on peut dire depuis la première année. Si je suis venu vers toi lors de notre première année c'était déjà parce que tu me plaisais, puis nous sommes devenus amis, et j'ai découvert une fille formidable. Donc oui, je pense que je suis vraiment tombé amoureux de toi à peu près au milieu de la première année. Mais ça a toujours été plus que de l'amitié pour moi."

Il se sentait heureux en repensant à tout ça. Puis il continua, ne voulant pas lâcher l'affaire sur ce qu'il avait dit précédemment.

"On ne peut pas juste... Continuer comme avant ? Je ne veux pas que tu t'éloignes de moi à cause de ça, même si je comprendrais totalement..."

Il fit un petit sourire encourageant.

Finalement le choc était passé, et il ne se sentait plus triste. Juste soulagé, libéré, ça lui faisait bizarre de discuter de ça avec Nolween mais en même temps, ça allait. Il savait que ça irait, parce que Nolween était près de lui, et c'était tout ce qui comptait. Et au moins, il n'aurait plus à essayer de se cacher, à détourner le regard lorsqu'il pensait qu'elle s'en rendait compte ou à ne pas trop l'approcher par peur de craquer. Il pouvait se lâcher, et ça c'était quand même cool. Alors, il parla librement de ses sentiments pour elle, lui expliquant un peu l'évolution de ses sentiments. Bien sûr, la vérité était plus compliquée que ça, au début elle lui plaisait juste, puis il était tombé amoureux, puis il avait tenté de l'oublier par tous les moyens, puis il était sortit avec Phoebe, et quand lui et Phoebe avaient rompus, ses sentiments pour Nolween étaient revenus au grand galop. C'est à ce moment là qu'il a sut que c'était elle qu'il lui fallait, une fille au tempérament volcanique, une fille avec un sourire chaleureux, une lionne, une vraie, pas une fille comme Phoebe. Mais c'est pas pour autant que son but était de sortir avec elle, il était heureux d'être avec elle rien de plus. Bien sûr il avait souvent des pulsions qu'un ami seulement n'aurait jamais. Mais il n'y a qu'un pas entre l'amour et l'amitié après tout, et si il avait franchit ce pas, et lui avait tout déballé d'un coup c'est par peur de la perdre. Si il était certain de l'avoir toujours près de lui en ne lui disant rien de tout cela, il ne lui aurait jamais avoué. Bien sûr pour le moment, il ressentait toujours un peu de gêne, mais il se sentait quand même beaucoup plus à l'aise et beaucoup plus heureux, cette gêne ne serait que passagère et tout pourrait recommencer comme avant. Il la regardait de nouveau dans les yeux, un sourire aux lèvres, et elle lui répondit. Il ne s'attendait pas du tout, mais pas du tout à cette réponse. Qu'ils essayent ? Attendez, en fait là elle voulait sortir avec lui ? Tenter d'avoir une relation de couple avec lui. Il ne répondit rien, la regardant, incrédule, l'air de ne pas comprendre. Il ne savait pas quoi répondre. Il baissa les yeux de nouveau, la gêne réapparut comme par magie. Comme si il ne se rendait pas compte de ce qu'elle avait dit, il aurait dû être heureux, sentir son coeur éclater de joie, lui sauter dessus, la serrer dans ses bras, l'embrasser fougueusement... Mais non, il ne fit rien de tout ça, il se contenta de la fixer, les yeux un peu plissés, et finit par lui répondre en balbutiant:

"Euhm... M... Merci..."

Lui qui d'habitude se laissait toujours aller à ses émotions avait eut une sorte de blocage. Peut être parce qu'il était habitué à ça avec elle ? Il avait toujours dû lui cacher ses sentiments, et maintenant qu'il pouvait se dévoiler totalement il était bloqué par leur passé. Il ne devait pas faire ça, sinon il gâcherait tout, mais pour le moment c'était comme si son cerveau avait court-circuité, il ne s'y attendait tellement pas ! Il était sous le choc. Trop d'émotions pour lui d'un coup. Il ne savait plus quoi faire, quoi dire, ce qu'il était censé faire ? Merde qu'est ce qu'il était censé faire là, il la regardait, la remercia, elle lui demanda de quoi il la remerciait et Ezreal en fut incapable de répondre. C'est vrai, pourquoi disait-t'il merci ? Merci de bien vouloir essayer ? Merci de m'accorder cette importance ? Merci d'être toi ? Il aurait pu le remercier de pratiquement tout même jusqu'au fait d'être née alors... Il était là silencieux, les yeux plissés, et finalement elle lui dit allo, et ce fut un déclencheur pour Ezreal, il se leva et regarda Nolween, maintenant il avait le droit de faire ce qu'il avait envie de faire depuis toujours, alors pourquoi s'en empêchait-t'il encore. Un peu hésitant, mais déterminé, il prit la main de Nolween et la fit se lever pour se retrouver face à lui. Il l'attira contre lui et la prit dans ses bras. Il la serra doucement, profitant de s'imprégner de son odeur, de sentir la chaleur de son corps à travers leurs vêtements, tout ça lui suffisait amplement. Il la relâcha, lui sourit et dit:

"Désolé pour ce léger... Bug... Si on peut dire ça comme ça. Juste que je m'attendais vraiment pas à que tu me dises ça et j'en suis très... Heureux."

Il passa son bras autour d'elle et s'approcha doucement, son coeur battait au moins à 1000 à l'heure, il semblait vouloir sortir de sa poitrine, il avait tout à coup tellement chaud, il était bouillant. Son coeur allait exploser réellement c'était étrange comme sensation. Avoir attendu si longtemps quelqu'un... Et quand le moment venait c'était... Un véritable feu d'artifice dans son corps. Finalement, prenant son courage à deux mains, il déposa ses lèvres sur les siennes. Il l'embrassa comme il n'avait jamais embrassé personne, il aurait voulut que ça ne s'arrête jamais. Il était tellement heureux... Il resserra son étreinte autour de la jeune fille sans arrêter de l'embrasser. C'était encore mieux que dans ses rêves. Il n'avait pas idéalisé Nolween, elle était juste parfaite...