[RED]

Pouvoir

Ma première transformation après le massacre a été la plus douloureuse de toutes. C’était comme si mon sang se mettait à bouillonner dans mes veines, comme si mon exo-squelette se tendait, changeait, comme si on arrachait des morceaux de ma peau pour laisser passer quelque chose de plus large. C’était étrange et déroutant. Ce n’était pas.. agréable. Je me souviendrais de cette nuit la toute ma vie. J’étais en train de dormir au centre à Akureyri, quand un terrible mal de tête m’a reveillé. Je sais pas, j’ai eu de la chance d’avoir mal à la tête à ce moment la… et puis quelque chose s’est passé avec ma magie, je pensais à fuir, a aller loin, je me suis retrouvée dans la forêt. C’est la que tout à commencé. Au départ.. Le mal de tête était tel que j’ai cru m’evanouir.. Je suis tombée à quatre pattes et j’ai commencé à voir flou, comme si mes yeux jouaient… comme l’objectif d’un appareil photo, je zoomais, dezoomais… et j’y voyais presque comme en plein jour… L’odeur aussi, c’était plus fort.. tellement fort que ca m’en donnait mal au cœur… et j’entendais l’herbe pousser… Je ne comprenais pas. J’avais mal. Je me souviens d’un cri, le cri guttural d’une bête que l’on abat, c’était mon cri pourtant, bestial, sauvage. C’était mon cri et… je n’eus pas le temps de penser autre chose.

Des poils jailiissaient de mes bras, je tombais sur mes pattes avant – oui des pattes, exactement, et quelque chose poussait dans ma tête, a l’ariere… Mes cheveux tombaient.. Je me.. transformais ? La sensation déroutante était aussi abjecte qu’indescriptible, et pur la suite… je ne me souviens pas de tout.

C’est le soleil qui m’a trouvé pleine de sang couchée sur des feuilles mortes, recouverte d’organes d’animaux… Je ne sais pas trop ce que j’avais tuée cette nuit la, mais j’avais encore le gout dans la bouche. Des lapins je suppose, il n’y’avait pas grand chose d’autre dans les forêts d’Akureyri. C’était… juste abject. Et ça n’avait pas très bon gout mais soit, il en était ainsi.

Au départ je n’ai pas vraiment compris… J’étais nue dans la forêt, j’y suis restée la journée entière, a essayer de savoir quelle drogue j’avais bien pu ingérer… Et puis le soir suivant, la lune était pleine et ça a reccomencé. Je n’ai pas de souvenirs non plus, a part la souffrance de la transformation. C’était la même. La chair qui s’ecarte, le mal aux dents, les os qui souffrent aussi… Et puis le gout du sang dans la bouche, le sentiment que tout n’est qu’un reve et que pendant ce reve la je craquais quelques animaux entre mes dents. Un serpent aussi. Ça n’avait pas mauvais gout… Et le réveil encore nue sur des feuilles, recouverte de sang. C’était que le début mais pour moi c’était déjà la fin. Le hurlement de loup résonnait dans ma tête.