Clare Cameron. Non mais franchement qui appellerait son gamin Clare. Surtout si c'est un mec. Une chose était sûre, c'était un mangemort. Avec un nom pareil déjà je ne pouvais que le comprendre mais ce n'est pas une raison pour en vouloir à le terre entière. Non? Depuis quelques jours je l'observait, il se faisait passer pour un Médicomage à Sainte Mangouste et habitait à Pré au Lard. Je rassemblait, comme toujours des preuves, pour le confondre. Son sourire était sans reproche, il paraissait gentil en fait. Son visage était toujours accueillant. Seulement ce n'était qu'un façade. Parce que je l'ai vu tuer plusieurs personnes de sang froid la veille et croyez moi … il semblait prendre son pied.

J'avais donc décidé de m'occuper de lui tout seul. Kiran était beaucoup trop collant en ce moment. Tout ça parce que l'on devait faire un joli petit couple en apparence ne voulait pas dire qu'en réalité il devait partager ma couche. D'ailleurs, personne ne l'avait jamais partagée. Je n'y comptais pas. L'amour et les sentiments c'est des choses troublantes dont je n'ai cure. Je n'ai pas envie de perdre de vue mon objectif principal. Celui de mon oncle. Traquer les Mangemorts. Je me levais donc. Kiran n'avait même pas voulu de chambre il dormait dans le canapé. Je crois que même si ça fait quelques années que je vis dans le monde « moderne » je ne m'habituerais jamais à tout. J'ai été élevée de manière assez basique, dans une contrée reculée et c'est pas plus mal, les gens de nos jours ne savent pas se débrouiller par eux même sans avoir recours à la magie. Moi j'aimais autant l'utiliser que faire les choses moi même. Ce matin Clare était sensé être en déplacement pour le boulot à Godric's Hollow. J'irai là bas, pour le surveiller. Comme toujours. J'avais, la dernière fois, aperçu un morceau de la marque des ténèbres mais je préférais la voir en entier pour être complètement sûre.

Comme je le disais Kiran dormait sur le canapé. Il passait son temps à dormir en ce moment. Mais bon il faut avouer qu'il est aussi sept heures du matin. Tout le monde ne se lève pas en même temps que le soleil. Moi j'étais remontée comme une horloge. Cycle solaire. Dès qu'il se levait, je me levais aussi. Allez savoir pourquoi!? Je me préparais un bon café, puis je remontais m'habiller. J'étais donc prête, pas besoin de fanfreluches. Pas de fioritures, je ne les aimais pas. Pas de maquillage. Pas d'habits classes. Jean, chemise, cheveux tressés, tout ce qu'il y a de plus naturel et décontracté. Un appareil photo autour des épaules,ma baguette et mon poignard bien en sûreté, je jouerais la touriste sorcière française . Il était maintenant 8h du matin et j'allais presque être en retard si je continuais. Je soupirais puis transplanais.

Godric's Hollow. Je me retrouvais devant la maison des Potter et commençait à prendre des photos. Je l'avais vu de loin. Il était là. A pas de loup je le suivais, toute sourire l'air de ne pas comprendre grand chose à l'Anglais. Ce qui parfois n'était pas vraiment faux.

Gast! C'est que le temps passe vite. Foutu temps. Doucement je faisais la touriste. Que j'étais dans un sens. Je n'avais rien d'une Anglaise. Je n'étais ni distinguée. Ni bien élevée. Enfin j'avais été bien élevée. Mais … Pas de la même manière que les anglaises. Je n'avais pas le bâton dans le derrière que certaines avaient. Ni leur air pincé. J'étais sauvage. Comme la forêt. Indomptable. Et je n'avais d'ailleurs jamais été domptée. J'étais telle que j'étais que ça plaise ou non.

Photo par ci. Faux sourire à droite. Et hop une autre photo à gauche. Ohhhh la maison des Potter. Quel endroit magnifique chargé de souvenirs et d'émotions. Bla bla bla. Oh a vrai dire, les émotions je ne les ressentais pas toujours. J'étais devenue un peu froide. Sans laisser paraître ma personnalité. Mes sentiments. Qui j'étais. J'étais devenue une chasseuse. Une chasseuse de mangemort. Voilà d'ailleurs ce que je faisais ici. J'étais venue pour le chasser. Lui. Lui faire payer les tourments que je l'avais vu infliger. Qu'il demander pardon. Mais je ne le tuerais pas. Non jamais. Je ne suis pas comme ça. Je ne tues pas les gens. Je ne m'abaisserais jamais au niveau des Mangemorts. Il n'en est pas question. Et non jamais je ne …

Hé qui donc venait de me bousculer!? Je soupirais passablement énervée et dit en français. « Hé mais faites attention quand même! Regardez où vous marchez » je n'étais pourtant pas énervée. Mais dans mes considérations sur les mangemorts et le sort que je leur réservais, j'avais perdu ma cible de vue. Et … rien de tel pour me rendre aigrie. Oui j'étais, qu'on se le dise, une vieille fille. Je soupirais puis regardais la personne qui m'avait bousculée. Et je restais glacée d'effroi. C'était elle. La … mangemort. La seule qui me résiste. La seule que je n'arrive pas à tuer. La seule … oui la seule. Je la regarde un air méchant sur le visage. Il y a beaucoup trop de monde ici. Je ne peux rien faire du tout. Je ne peux que regarder ma proie … partir. Et celle que je ne peux pas attraper … Parader devant moi. Enfin … en fin de compte non . Il semblerait qu'elle aussi soit figée. Qu'est ce que … qui avait donc l'avantage?

Je soupire. Encore elle, toujours elle qu’est ce que je vais faire d’elle… c’est déprimant, c’est grisant, je n’arrive pas à la tuer, je n’arrive pas à lui faire quoi que ce soit… pourquoi ? Je crois qu’elle me trouble, qu’elle me fascine, et c’est la seule qui y arrive. Et je ne comprend vraiment pas pourquoi. Je revois son visage souvent. Les yeux bleu qui ornent son visage pâle. Visage mis en valeur par une chevelure de déesse. On croirait voir Artemis descendue sur terre. Belle et pourtant … cruelle mangemorte. Mon ennemie. Je devrais la voir en ennemie et non être fascinée par son incroyable beauté et la tristesse dont ses yeux sont emprunts parfois.

Je la regarde. Je la toise, et je laisse mon autre proie partir. La question que je me pose est « est ce que j’arriverai à l’attraper aujourd’hui ? » bonne question, je n’en connaissais pas encore la réponse, elle pouvait … toucher mon cœur comme personne d’autre,e t je savais que ça agaçais Arzhur que je n’arrive pas à l’attraper. Heureusement que je ne lui parlais pas des rêves dans laquelle je la voyais, mon Artemis, oui secrètement je lui donnais ce surnom. Je la voyais auréolée de nature, de beauté et surtout, terriblement mystérieuse. Si je m’écoutais je me ferais tatouer « Artemis » sur le bras, ou bien sur le flanc juste à la base de la poitrine, mais Arzhur me tuerai. Pour sûr.

«Hé bien c’est mon métier. Mais ne te donne pas plus d’importance que tu n’as. Je ne pensais pas te trouver» pas plus d’importance que tu n’en as. Tu trompes qui Aela, tu sais qu’elle a une importance bizarre pour toi, sinon tu ne la laisserais pas s’échapper à chaque fois, aussi douée qu’elle soit, tu la laisse aussi partir. «Je ne compte que te remettre dans les mains du gouvernement, et faire ce qui est juste. Que toi et tes camarades paient pour les meurtres que vous avec commis et continuez à commettre.» peut être que mon fort accent français me rendait un peu moins crédible, mais quoi qu’il en soit, j’étais déterminée.

«Je ne donnerais le plaisir à personne d’achever un Mangemort. Je n’ai pas été élevée comme ça, je ne m’abaisserai pas à vos méthodes»

Je parlais peut être un peu trop. Mais … je ne voulais pas l’attaquer, je n’étais pas prête. Je n’avais pas prévu de l’attaquer. Je ne m’attendais pas à la voir, voilà peut être pourquoi je parlais un peu trop.

Je la regardais, je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder. Et je ne savais pas pourquoi. Elle était fascinante. Toujours maitresse d’elle même. Calme et si belle. Oui tellement belle. Mais je ne devais, je ne pouvais pas penser ainsi. Elle était mon ennemie. Elle était de ceux que je devais capturer et livrer à la justice. Je haussais les épaules. C’était désespérant. Je m’en voulais, je me maudissais je ne pouvais pas lever la main sur elle. Quelque chose en elle me bloquait. Quelque chose m’encourageais à ne pas la capturer à la laisser vivre sa vie, en dépit de tout le mal qu’elle pouvait faire autour d’elle. Tout le mal que je pourrais l’empêcher de faire. Et elle s’amuse de cela, elle. Elle s’amuse à me le rappeler. Je soupire.

« Ce n’est pas parce que je n’arrive jamais à t’attraper que tu as de l’importance. » dis-je un sourire aux lèvres Non elle n’avait pas d’importance, pas vrai ? bon j’étais juste obnubilée par elle c’est tout ! je la regardais Elle me poussais à l’arrêter me demandais de le faire. Je hochais négativement de la tête. Elle tendais ses bras vers moi et je ne la comprenais pas, ne devrait elle pas fuir ? Décidément elle m’intriguait de plus en plus. « J’en suis capable, là n’est pas le problème. Mais je ne veux pas que ça soit toi qui choisisses quand je peux t’attraper. Je ne veux pas que tu considère que tu t’es offerte à la capture. » je la repoussais du bout des doigts. « Le jour ou je t’attraperais, je l’aurais mérité. Je t’aurais pourchassée. Et tu m’aurais échappé aussi. Ça sera grandiose Pas un matin à Godric’s Hollow » je souris « Notre dernier combat sera spectaculaire. Parce que je le mérite. Parce que tu le mérites. »

Je ne savais pas expliquer ce qui se passait en sa présence. Mais je ne pouvais pas faire un pas vers elle, pour l’arrêter. Pour la capturer et la remettre aux mains compétentes. Non je ne tuerai pas de gens, je ne suis pas comme eux. Je ne dispense pas la mort à tout va. Chacun doit avoir un jugement, chacun doit répondre de ses actes. Et elle comme les autres. Alors pourquoi la douce Artémis hantait encore mes pensées ? Pourquoi je la voyais quand elle n’étais pas là et pourquoi quand elle était là je ne pouvais rien faire que balancer des piques somme toutes peu … utiles. Elle était quoi ? Vélane ? Est ce que ça voulait dire que j’étais attirée par elle. Je n’en savais rien. Et Arzhur n’aimerait pas ça. Pas du tout. Et pourtant je la défiais. Elle était là en face de moi. Et je ne pouvais pas bouger, je la toisais, je lui parlais. Mais mes pieds ne voulaient pas bouger.

Je l’aurais attrapée hein … oui en effet. Mais là n’étais pas la question, ou alors, à ça je ne voulais pas penser. C’était bien trop cruel j’haussais les épaules de manières énigmatique, peut être, et peut être pas, elle ne me connaissait pas ! elle retenait néanmoins mon bras. Chose que je n’appréciais que très modérément je dois bien l’avouer.

« Je te mérites, pour la simple et bonne raison que tu ne m’a pas encore tuée. Alors que tu en a eu plein de fois l’occasion. Que tu es encore là devant moi » je reculais en sentant sa main sur ma joue. De quel droit se permettait elle de me toucher ainsi. Je n’étais pas son amie. Je n’étais rien … seulement une personne qui la traquait –ce que je faisais avec succès cela dit- mais qui n’arrivait pas à la capturer. « Mon visage tout comme mon corps a déjà vu bien plus que tu ne peux l’imaginer, Mangemorte. Ne t’en fais pas pour moi ! » je reculais d’un pas, puis de deux. Que faire. Continuer la palabre ou alors s’enfuir. L’action était … certainement inenvisageable ! Enfin … je crois.

Je la regardais. Nous étions semblables en ce moment même. Pourquoi ? Parce qu’on se regardais comme une ennemie. Et qu’en même temps … aucune d’entre nous ne parvenait à lancer le premier coup. A déclarer les hostilités. Tantôt elle était le chat et moi la souris. Tantôt j’étais le chat et elle la souris. C’était amusant. C’était bien plus simple que de simplement lui sauter dessus, l’arrêter ou tout simplement lever ma baguette contre elle. Comme on dit « que de la gueule » vous savez ! Mais voilà. Elle me touchait sans que je ne puisse m’en douter. C’était étrange. Artémis. Non non, je ne devais pas penser à ça. Elle était belle. Provocation mutuelle. J’avais autant envie de la faire souffrir que de ne pas la toucher. C’était frustrant. C’était … comment dire .. nouveau. Moi et les sentiments humains. Moi et faire des exceptions chez les mangemorts. Mais non elle n’en est pas une. C’est juste … que pour elle je veux un final superbe. Vous savez comme le bouquet final des feux d’artifices ! Je voulais ça pour nous. « Qui te dit que je ne t'épargnes pas pour avoir le plaisir de te tuer quand tu te retournera, ou plus tard ... Quand tu ne t'y attendra pas ? » je souris largement et d’un ton narquois. « Et … c’est réciproque. » malgré sa main sur ma joue, et mon recul, je restais forte. Et je .. ne partais pas. Certainement très mauvaise idée mais … que voulez vous j’ai mon orgueil.

« Peut être que tu devrais partir. » je souriais puis c’était à mon tour de combler l’espace entre nous pour venir frôler ma joue de la sienne alors que j’approchais ma bouche de son oreille. « Peut être bien … Adieu dans ce cas. » j’étais presque suicidaire. Mais je savais qu’elle ne me ferait rien. Pas aujourd’hui. Je me reculais d’un pas et puis en l’espace de deux secondes prit l’appareil photo –un vrai, mon déguisement moldu était parfait- et la pris en photo. Pourquoi !? Je préférais ne pas avoir la réponse. Je tournais les talons et fus étonnée de constater que mes pas me menaient loin d’elle. Alors qu’auparavant mon corps ne voulait que rester auprès d’elle.