Kiba - L'habit ne fait pas le moine... c'est le moine qui fait l'habit.

Métamorphomage

Pour la nième fois, les autres avaient passé la récréation à se moquer de moi. Oui, cette cicatrice au visage n’avait toujours été qu’un détail à mes yeux, mais il était clair qu’à un moment de ma vie, celle-ci finirait par m’handicaper sérieusement. Je rentrai donc de l’école sans même adresser un regard à ma mère et me rendait à la salle de bain avant de déposer mon sac sur le carrelage de la pièce, me plaçant ensuite face au miroir où je pus apercevoir mon reflet… et cette marque que je trouvais tellement hideuse. Son apparence avait diminué, certes, mais voir cette cicatrice, blanche et parsemée de légère boursoufflures, sur mon visage me dégoûtait. Qu’aurais-je pu y faire ? J’avais déjà tout tenté pour la cacher jusqu’ici ; les foulards et écharpes me donnaient toujours l’air suspicieux, le fond de teint adoucissait mes traits au point de me donner un visage presque féminin… Il n’y avait aucune solution.

Voyant ce visage que je ne pouvais supporter, même s’il n’était que superficiellement blessé, je fermai les yeux et poussai un profond soupir, serrant dents et poings comme si le ciel allait me venir en aide de cette manière. Je levai ensuite les yeux avant de m’appuyer sur le lavabo qui me faisait face, relevant mes yeux emplis de larmes et rougis. Je fixai posai alors mon regard à l’endroit où se situait ma cicatrice pour m’apercevoir que celle-ci semblait s’atténuer au fur et à mesure que j’ancrai mon regard sur elle… Peut-être parce que plus je la voyais, plus je pensais à voir cette enchaînement de petites bosses sous-cutanées disparaître. D’après ma mère, un jour, il ne resterait plus qu’une fine ligne blanche sur ma peau, mais visiblement… rien ne correspondait à ses prédictions.

Au bout de quelques secondes, la blessure n’était plus qu’un mauvais souvenir ; elle avait totalement disparu, laissant ma peau lisse et sans aucune marque… Que venait-il de se passer ? Je restai quelques secondes à regarder mon miroir, un air quelque peu interrogatif sur le visage. Pourquoi ? C’était impossible… Au bout d’un certain temps, je sortais de ma phase de stupeur pour approcher mon visage de la glace, tentant de passer encore et toujours ma main sur l’endroit où se trouvait quelques secondes plus tôt la marque qui avait pourri nombre de mes journées.

Je tentai même de tirer sur ma peau à plusieurs reprises, cette disparition soudaine dépassant tout entendement de ma part. Je me redressai alors, ne quittant pas le miroir des yeux, passant une dernière fois le bout des doigts sur la joue droite ; Je devais en parler à ma mère : une cicatrice ne pouvait en aucun cas disparaître en l’espace de quelques secondes.

Sans attendre, je descendis les escaliers en trombe pour m’adresser à ma mère qui cuisinait calmement.

« Maman… Ma cicatrice a… disparu. »

Ma mère s’était alors simplement tournée vers moi, me regardant pendant quelques instants avant de sourire un peu. Elle ne semblait pas tellement surprise, au contraire de moi. Elle me fit asseoir face à elle avant de me demander quelque chose que je ne compris pas réellement.

« Kiba, essaye d’imaginer très profondément que tu as des yeux bleus, tu veux ? »

Cherchant d’abord à savoir ce qu’elle désirait, mais je finis par m’exécuter. Je ne comprenais pas, mais ma mère fixait mon regard avec une attention toute particulière. Au bout de quelques longues minutes de silence et de concentration, chose que ma mère me recommandait par moment, lorsque je manquais de lui demander ce qu’elle comptait faire. Au bout d’un moment, sa voix s’éleva malgré tout dans la pièce, s’adressant à moi avec une voix assez amusée.

« Il semblerait que tu sois un métamorphomage. » Avait-elle déclaré.

Pendant ces longues minutes durant lesquelles je m’étais concentré pour penser que je possédais des yeux bleus, selon les ordres de ma mère, mon iris s’était progressivement modifiée, passant du brun profond à une teinte de vert mousse, se teintant ensuite par endroit d’un turquoise foncé à un turquoise très clair. Au bout de quelques minutes, mes yeux possédaient une magnifique teinte bleu clair dans lequel on pouvait clairement percevoir quelques rayures plus foncées disposées en forme d’arc tout autour de la pupille, signe sans doute d’un inachèvement.

« Un métal au fromage ? » Répondis-je, totalement interloqué par son annonce.

Mon regard bleu s’était alors posé sur ma génitrice qui secouait la tête, un air amusé sur le visage avant de m’expliquer ce dont il retournait en réalité. C’est ainsi que j’avais appris cette capacité que j’avais depuis ma naissance sans jamais avoir réussi à l’utiliser jusqu’alors : j’étais un métamorphomage, je pouvais donc prendre n’importe quelle apparence si je le désirais… Pas tout de suite, ma mère me le fit bien comprendre, mais avec un peu d’entraînement, je parviendrais sans doute à transformer mon anatomie complète… C’était assez impressionnant de m’imaginer toutes les possibilités qui s’offraient à moi, à commencer par la disparition de cette cicatrice tellement inesthétique. Je posai à nouveau ma main sur ma joue, souriant pour moi-même ; j’étais bien différent de ceux là… je pourrais devenir celui que je désirais réellement désormais.

F

Validé !