Peur, moi? [ Pv Johan ]

Voilà six ans que j’étais arrivé dans cette école, et le règlement n’avait pas tellement change. Depuis toujours, cette forêt que je longeais en cet instant était restée interdite aux élèves sous peine de sanction. Allez savoir pourquoi, mais cette interdiction avait à mes yeux quelque chose d’étrangement attirant. J’avais toujours cette envie de m’y aventurer, mais les occasions étaient assez rares. Entre les cours, les nuits et les repas, je n’avais pas réellement le temps de tenter de m’y rendre. Malgré tout, j’avais du réussir cet exploit quelques fois depuis mon arrivée ici. Malheureusement, ces entreprises s’étaient révélées assez infructueuses : je n’avais pas eu réellement l’occasion de découvrir les raisons qui faisaient que cet endroit était rayé de la liste des endroits autorisés. Bien évidemment, j’avais eu vent de certains accidents qui avaient pu y avoir lieu à la suite de l’escapade imprudente d’un élève, mais n’était-il pas mieux de constater la chose par moi-même ?

C’est pour cette raison que, ce soir, j’avais trouvé un moment pour moi, histoire de me rendre aux abords de cet endroit habituellement si redouté des élèves, mais qui ne cessait d’éveiller en moi un certain esprit d’aventure, mais en même temps cet envie naturelle d’aller à l’encontre des règles qui habite chaque être humain.

Marchant tranquillement, je jetais des regards attentifs en direction des profondeurs de cette forêt, cherchant à voir au-delà des feuillages qui obstruaient ma vue par endroit. Cette manière d’agir ne me permettait malheureusement pas de découvrir grand-chose, c’est ainsi que je me décidai à faire un pas en direction du bois, vérifiant que personne ne m’avait suivi ni ne m’observait ; je n’aurais pas désiré me faire prendre sur le fait alors que j’accomplissais une chose proscrite par le règlement scolaire !

Il faisait relativement frais, et également étonnamment sombre pour cette heure de la journée, et l’obscurité ne cessait de grandir au fur et à mesure que j’avançais dans la forêt. Je n’allais cependant pas bien loin, car quelques secondes plus tard, je m’arrêtai, pensant avoir aperçu quelque chose au loin, à un endroit où de nombreux feuillages s’entrecroisaient en nombre. Que venais-je de voir à l’instant ? Un animal ? Un autre élève ? Quoiqu’il en soit, je ne pouvais pas rester avec cette question à l’esprit alors que j’étais à peine à quelques pas de l’endroit où je l’avais vu partir.

Je souris un peu avant de m’approcher de ce qui apparaissait à mes yeux comme une nouvelle source de mystère dans cette forêt. Après tout, elle était peut-être juste…incomprise ? Bien évidemment, j’aurais pu savoir qu’elle était réellement dangereuse si j’avais été plus attentif au cours de soin aux créatures magiques, mais ce genre de cours n’était pas dans mes préférés ; on nous y montrait parfois des animaux si dangereux qu’ils auraient pu m’érafler, me blesser ou même simplement me tuer ! Si j’avais confiance en mes professeurs ? Peut-être que non quand on y pensait, mais cela n ‘était pas si important lorsqu’on était confiant en notre propre personne, pas vrai ?

Après quelques pas, je m’arrêtai ; tout était devenu parfaitement silencieux et, plus inquiétant à mes yeux, sombre. Où étais-je désormais ? Je tournai sur moi-même, espérant apercevoir une lueur de m’indiquant l’endroit par lequel j’étais entré dans cette forêt, mais pas moyen de le retrouver. M’étais-je réellement perdu ? J’hésitai quelques instants avant de résister à l’envie d’allumer ma baguette ; j’avais trop d’amour propre pour cela. Imaginez que quelqu’un m’aperçoive dans une situation de panique pourtant si lointaine de ma personnalité, hein ? Je ne devais pas leur donner d’arme pour contrer les miennes.

Tandis que ce silence presque oppressant m’entourait, je tentai de réfléchir à l’endroit par lequel j’allais quitter cet endroit ; après tout, je devais bien avoir appris quelque chose qui m’aiderait. Un sortilège de carte routière ? Il devait bien y en avoir un. Pas moyen de m’en souvenir. Peut-être était-ce simplement à cause du stress, car je n’avais habituellement aucune difficulté pour les sorts. Je fermai donc les yeux et poussai un profond soupir avant de les ouvrir pour faire un pas dans la direction opposée de celle où j’allais un peu plus tôt, me retrouvant quelques secondes plus tard à quelques centimètres du sol. Mais qui donc avait osé mettre un racine à cet endroit ?

Johan

La foret interdite. Oui je sais c'est interdit, et en plus avec mon sang impur et toutes ces choses la, si je me faisais chopper dehors à cette heure ci, et la surtout, j'étais bon pour finir à la broche. Ouais mais justement je m'en fichais royalement de finir à la broche, j'étais un peu comme qui dirait... Desesperé. Non. Deboussolé. Le mot c'était deboussolé. C'était à cause de Juda tout ça, et a cause de tout ce qui se passait. Ouais, à cause de totes ces choses la. Je soupirais un peu, et je continuais de marcher. Il faisait nuit, bien nuit, et heureusement pas de pleine de lune. Ça signifiait pas de loup-garous, mais ça signifiait aussi... moins d'éclairage. Enfin, heureusement j'avais l'habitude de me ballader dans les grandes forêts suèdoises à l'époque et puis plus tard en Angleterre. Le tout c'était ... Bon, en réalité vous voulez la verité sur ma présence dans la forêt en plein milieu de la nuit... ? J'étais parti à la poursuite d'un trés gros chat tout a l'heure, genre... vers 5:oo pm à la sortie d'un cours de soin aux créatures magiques, et je m'étais assoupi quelques instants. On ne se refait pas. Ça ne fait pas de moi quelqu'un de débile, ou d'imbécile. J'avais juste besoin de sommeil aprés toutes ces nuits d'angoisses qui avaient suivi le banquet sordide des mangemorts, et la récente découverte de la passion de Juda pour la torture, et pour les profs de metamorphose. Oh oui, j'étais jaloux du professeur Egilson, et je n'avais aucune envie de continuer à aller suivre ses cours.

Un soupir. Il fallait peut être rentrer au chateau maintenant.. Mais si je rentrais... Bon. Avec un peu de chance c'était le professeur Hudson qui était de garde ce soir. Ou alors... Peut être que j'arriverai à envoyer un message à Luka qui en grande héroïne viendrait sauver ma nuit. Ou pas. J'étais grand, et j'étais capable de me debrouiller tout seul, sans l'aide d'un professeur ou de la prefete en chef, non mais ho. Enfin soit. Je me retrouvais donc à marcher dans la forêt en direction du chateau, quitte à trouver une excuse au dernier moment hein, quand j'entendis un bruit. Comme un bruit de chute. Tiens. Se pourrait il que je ne sois pas seul ? Bon, la j'avoue, j'esperais croiser Ielena, ou Stan, ou Hannah, ou un Poufsouffle perdu. Ou un Serdaigle peut être. Même Lou, ou n'importe quel Gryffondor. Tout mais pas un mangemort, si je mourais ma mere serait triste et je voulais pas du tout lui infliger ça. Je soupirais un peu en silence, et aprés quelques minutes je me retrouvais face à une forme collée au sol. « Lumos. » je murmurais doucement en secouant ma baguette. C'était un gars aux cheveux blonds, un Serpentard je crois, plus jeune que moi. Je l'avais jamais vu en cours. Je plissais un peu les sourcils, et tenant ma baguette dans la main gauche, je lui tendais la main droite pour l'aider à se relever. « Tu t'es pas fais mal ?. » A part les niais Pouffy' je crois que plus gentil que moi c'était pas possible.

Cette chute était spectaculaire et aurait pu être tournée au ralenti si ma vie avait été un film, malheureusement, c’était bel et bien la réalité et, comme la plupart des chutes du genre, celle-ci m’avait fait un peu mal. Je poussai un profond soupir, toujours allongé sur le sol, imaginant avec dégoûts quelles bestioles immondes auraient pu se trouver sous mes genoux tandis que l’humus humide se collait à mon pantalon. Je fermai les yeux et, alors que j’allais me relever, j’entendis une voix, n’identifiant pas bien la personne à qui elle pouvait bien appartenir. Quelques secondes plus tard à peine, un halo de lumière avait été émis par ce que je compris bien vite être une baguette. Je levai les yeux vers l’inconnu, me demandant de qui il s’agissait, car si c’était un professeur, j’allais avoir de sérieux ennuis, et encore plus si c’était un surveillant.

Je m’aperçus alors que cette personne n’était pas un professeur, pas un des miens du moins, et s’assimilait d’ailleurs plutôt à un élève qu’à un de nos aînés. Voilà qui était bon pour blesser mon égo. N’était-il pas très agréable de tomber bêtement sous les yeux, ou du moins en la présence, d’un élève de votre école, qui plus est d’une autre maison ? Mon regard s’était en effet posé sur le symbole de sa maison avant de le faire sur son visage. Je n’étais désormais plus d’aussi bonne humeur que lorsque j’avais pris la route de la forêt, quelques bonnes minutes auparavant. J’allais avoir la chance de passer pour un maladroit imbécile aux yeux de ce garçon. Toujours face au sol, j’hésitai quelques secondes à me relever : avec un peu de chance, il serait incapable de me reconnaître… Quoique, ma crinière blonde devait être facilement reconnaissable malgré les impressions… tant pis, je prendrais un soin particulier à ne plus me ressembler lors de nos prochaines rencontres,… si jamais il devait y en avoir.

Sa voix parvint une nouvelle fois à mes oreilles, me faisant froncer quelque peu les sourcils ; c’était quoi cette question, de la pitié ? Il voulait m’aider pour mieux m’humilier par la suite lorsqu’il me croiserait ? J’émis un petit « tss » caractéristique avant de me redresser de moi-même, poussant au passage la main de cet inconnu que je n’avais de toute façon pas envie de connaître.

« Non c’est bon.» Lançais-je sans même un merci.

Comme si j’avais besoin d’aide d’un garçon comme lui. Je ne m’étais rien cassé après tout, je pouvais parfaitement me redresser sans passer pour un assisté de première. Monsieur le trop geeentil, je n’ai pas besoin de ton aide, merci bien ! Bien évidemment, je n’étais pas prêt à lui dire que c’était sympathique de sa part de m’avoir proposé de l’aide pour me relever, oooh que non ! Il ne fallait pas compter sur moi à partir du moment où l’on avait blessé mon égo. Je croisai ensuite les bras, sortant ma baguette avant d’émettre également un petit « Lumos », car je ne comptais pas non plus sur lui pour m’éclairer. Je poussai un petit soupir avant de recommencer à réfléchir à l’endroit où j’étais arrivé au fur et à mesure de ma petite escapade nocturne avant de faire quelques pas dans la direction où j’allais, bousculant au passage l’inconnu qui m’avait si gentiment proposé son aide.

La gentillesse… c’était un peu comme une notion que j’avais oubliée depuis longtemps. Depuis ce moment où tout le monde avait commencé à se moquer de moi et de cette marque que j’avais autrefois au visage, mais que je cachais si bien grâce à ce don que la nature m’avait donné. Si je ne l’avais pas eu, peut-être n’aurais-je jamais été cet enfant exécrable que j’étais devenu depuis désormais quelques années… Si je n’avais pas été métamorphomage, je serais peut-être resté un enfant gentil, poli et respectueux, même avec ce brin d’égo en trop que je possédais à cause du comportement de mes parents au début de mon enfance… Les gentils n’étaient pas forcément ceux qui se faisaient respecter, et les loyaux non plus d’ailleurs, raison pour laquelle j’aurais pu me montrer hypocrite envers ce garçon, mais, blessé dans mon honneur par ma chute, je m’étais montré hautain et qui plus est ingrat… Pauvre de lui.

Ce que je ne comprenais pas, c’était que la vie était bien différente de ce que je m’étais imaginé ; je n’étais pas meilleur que les autres, je n’avais pas été choisi pour intégrer Poudlard, il y a 6 ans de cela, pour la simple raison que j’étais un garçon plus doué ou plus intelligent. Non, nous étions tellement à intégrer cette école, tout simplement parce que nous avions ce petit quelque chose qui nous rendait magique et exceptionnel, même si chaque personne l’est déjà à sa manière. Il n’était donc pas rare que l’on me remette à ma place, comme ces fois où je m’amusais sans complexe à pourrir la vie de cette pauvre Maddison. Je n’avais pas de problèmes avec cela, mais il était clair que ce genre de plaisanteries n’amusait que moi au bout du compte.

Quoi qu’il en soit, me faire ces réflexions ne changeait en rien le statut de perdition dans lequel je me trouvais actuellement. Je ne connaissais pas mon chemin, j’étais même incapable de me repérer malgré la lumière diffuse que ma baguette émettait. J’étais bel et bien perdu quoi, perdu en compagnie d’un autre élève de l’école. Je m’étais d’ailleurs retourné dans sa direction avant de m’adresser à lui d’une voix assez autoritaire, comme si j’avais eu un jour dans ma vie une raison de me sentir ne serait-ce que légèrement supérieur à lui, alors qu’en réalité j’étais plus jeune un an (chose que j’ignorais totalement et encore plus au vu de l’obscurité dans laquelle nous étions plongés).

« Rends-toi utile tu veux, c’est par où l’école ? »Demandais-je sans attendre avant de détourner une nouvelle fois le regard, cherchant à retrouver le chemin par lequel j’étais venu.

Rien à faire, je ne trouvais pas de point de repère auquel me référer. Je fermai les yeux une nouvelle fois et poussai un nouveau soupir. Génial, j’allais me dégonfler à cette allure, moi qui n’étais déjà pas très épais… Cela m’apprendrait à être rebelle et à aller dans les endroits interdits tiens ! Mais… quand on y repensait bien, cela n’allait pas m’empêcher de le faire pour autant !

Johan

Le Tss caracteristique du mépris - et aussi des serpents - salua mon lumos et ma main tendue. Main qui fut bien evidement oubliée... Alors que le garçon se relevait me repondant d'un ton sec et quasiment cassant, allumant sa baguette et me bousculant au passage.... Je laissais échapper un soupir. J'avais beau être gentil, je n'étais pas non plus le paragon de la niaiserie, et vu l'état d'enervement dans le quel j'étais, si ce petit blond finissait la tête dans un tronc d'arbre je ne serais pas tenu responsable de mes actes. Ouais, mais non en fait, parce que malgré ce que j'essayais de me convaincre, malgré la vague de colère qui émanait de moi, j'étais quand même ce bon vieux Johan, trés brave, trés gentil, toujours prêt à aider. Et j'étais inquiet sur les raisons qui poussait un jeune garçon... Qui devait avoir plus ou moins mon age, a trainer seul dans la forêt. Bien sur je n'étais pas prêt à le lui demander, pas encore... Il semblait tellement... Enervé. Je me contentais d'un « Si tu le dis. » Haussant les épaules dans une gestuelle que la nuit ne lui permettait pas de voir, le regardant allumer sa propre baguette. Tiens, avec la lumiere je pouvais le discerner mieux. Je l'avais déja vu, vaguement... Pas la même année, pas les même cours, juste appercu dans la grande salle. Je soupirais un peu. Je ne connaissais même pas son prénom, - bien qu'il ne m'eut servi à rien de le connaitre je crois.

Je devais avouer que je n'avais pas l'habitude de me retrouver face a autant d'ingratitude, même le plus stupide des idiots aurait dit merci à une main tendu. Surtout en étant face contre terre, dans l'obscurité de la forêt interdite. J'aurais pu être un professeur, il aurait pu être reconnaissant au moins que ce soit moi et non Egilson ou Blackburn qui l'ait trouvé. Mais non... Son ingratitude me prennait de court. Pas que j'agisse pour avoir des remerciements, non, j'agissais par pure gentillesse désinteréssée, mais je n'avais pas l'habitude voila, pas l'habitude que cette gentillesse me soit pour ainsi dire crachée à la figure. Enfin, ce n'était pas grave et ça serait presque passé, si il ne m'avait pas d'un ton trés autoritaire, et et superieur demandé par où se trouvait l'école. En echo à son soupir je soupirais aussi avant de me mordre la levre et de serrer un peu le poing. Non. J'étais gentil, et l'envie de lui foutre un coup avait disparu aussi vite qu'elle était venue.

« Quelqu'un d'aussi doué que toi devrait le savoir non ? Je ne pense pas que tu accepte mon aide. » Si il y'avait bien quelque chose qui m'exasperait - d'avantage qu'Egilson et l'attitude de Juda en ce moment, c'était les gens qui se sentaient superieur. Superieurs a cause de leur sang, de leur maison, ou de toute autre chose. J'étais gentil peut être, mais j'étais également quelqu'un de fier. Et sans plus attendre je tournais les talons. « Tu n'a qu'a me suivre si ça t'interesse de rentrer au chateau. » Je n'allais pas lui parler d'avantage...

Qui que ce garçon puisse être, il ne méritait pas mon attention, pas plus qu’un autre de moins. Habituellement, tout ce que l’on pouvait attendre de moi était un regard de travers et un rictus qui ne laissait en rien croire à de la gentillesse. Sauf si, par hasard, vous faisiez partie de ces personnes à qui je laissais miroiter un semblant d’estime, alors qu’en réalité je ne pensais qu’à la fuir et à me servir d’elle si l’occasion se présentait. Oui, j’étais un bel enfoiré, mais tant que mon visage restait parfait, je n’avais strictement rien à me reprocher et n’était aucunement effrayé par le regard des autres. Tant de personnes se cachaient déjà derrière des sentiments qui n’étaient pas les leurs, alors pourquoi aurais-je du rentrer dans ce même moule et faire comme si j’avais une mentalité aussi pourrie que ces personnes qui, selon moi, n’avaient plus aucune personnalité ?

Bien évidemment, je n’avais pas plus de caractère qu’un autre sous le simple prétexte que j’étais méchant et hautain, mais j’aimais malheureusement le croire, n’hésitant de ce fait pas à critiquer et descendre les autres sans m’inquiéter du résultat que cela pourrait avoir sur le reste… Je me moquais totalement des choses qui avaient cours en ce bas-monde, les règles de politesse ? De l’hypocrisie pure, alors pourquoi m’en voulait-on de l’être lorsque tout le monde l’était déjà ? Cela me faisait parfois sourire de voir à quel point l’être humain s’aveuglait volontairement au point de faire croire aux gens qu’il était réellement gentil, quand au fond il n’attend que le bon moment pour mieux vous détruire et voler votre territoire.

Un peu comme ce mec en réalité, il était venu « m’aider », mais je savais qu’il ne le voulait pas vraiment. Il le faisait, poussé par cette notion hypocrite qu’on lui avait sans doute inculquée étant enfant, on lui avait appris à être gentil avec les autres, à les respecter et à leur tendre la main en cas de besoin… Foutaises ! M’avaient-ils réellement tendu la main lorsque mon visage avait été enlaidi par cette cicatrice ? Est-ce qu’ils avaient été doux envers moi ? Non. C’est sans doute à ce moment là que j’avais ouvert les yeux sur le nombre incalculable de personnes qui ne faisaient que semblant d’être gentilles… Je ne m’entendais plus avec personne et, au fond, je me disais que je valais peut-être mieux qu’eux. Si je n’avais jamais découvert mon don, si je n’avais pas été envoyé à Poudlard, il y a fort à parier que les choses en seraient restées à ce point.

Seulement voilà, j’avais grandi et, en partant pour le château, j’avais à l’esprit que j’étais un être exceptionnel, doté de pouvoirs paranormaux que mes idiots de frères et sœur n’avaient pas. Je me voyais comme meilleur qu’eux à bien des égards, d’autant plus que je pouvais désormais décider de la personne que je désirais être. Je pouvais plaire à tout le monde, physiquement parlant, car ma mentalité n’avait fait que pourrir de jour en jour jusqu’à devenir ce que j’étais aujourd’hui… Un garçon imbu de lui-même, hautain, méchant, égoïste et hypocrite par-dessus le marché. Celui à qui cela ne plaisait pas devrait s’en contenter.

Pour en revenir aux faits, je n’avais pas besoin de la gentillesse de cet inconnu, je n’avais pas besoin de sa question sur mon état : j’allais très bien, j’avais juste fait une chute ; désolé pour toi, mais ce n’était pas aujourd’hui que tu allais réussir à gratifier ton égo en blessant le mien, même si cela avait déjà été fait sans que je l’admette. Je n’allais d’ailleurs toujours pas le remercier, il le comprendrait bien au fur et à mesure que les secondes passeraient, car j’avais déjà repris la parole, lui ordonnant presque de me reconduire au château. La réponse qu’il donna à ma question me fit rire, un rire moqueur que l’on me connaissait si bien, et je m’adressai à lui de ces quelques mots :

« Au final, qui me dit que tu sais vraiment où nous allons ? »

Rien à dire, j’atteignais le fond du fond du sarcasme. Tout cela pourquoi ? Parce qu’il avait répondu à mes paroles d’une manière qui m’avait déplu. Je le suivis néanmoins, faisant quelque pas, pour ne pas rester seul en ces lieux, car si j’étais désagréable, j’étais également incroyablement lâche, et je ne manquerais pas de fuir en courant si quelque chose arrivait, sauf si j’avais réellement une bonne raison de changer d’avis sur le moment. Je n’aimais pas être pris en pitié, mais je ne voyais pas de raison de prendre les gens en pitié en retour. Après tout, je voulais leur faire comprendre ce que je pensais d’eux, pas vrai ? Les rares « amis » que j’avais n’étaient là que pour ne pas rester seul en continu.

Au bout de quelques secondes, je poussai un soupir « Si ça se trouve, t’es un crétin qui « pense » connaître la route, mais tout aussi perdu. »

Parce que, c’était bien connu, j’avais un sens inné de l’orientation ! Ahah… la bonne blague, j’avais parfois du mal à me retrouver au sein du château lui-même, alors imaginer que j’arriverais à m’y retrouver seul dans cette satanée forêt en pleine nuit, cela aurait peut-être tenu du miracle en fait ! De plus, ma réplique me faisait passer moi aussi pour un crétin puisque… j’étais totalement perdu lorsqu’il était arrivé ! Mais bien évidemment, j’étais trop persuadé d’avoir raison que pour placer la moindre once de logique dans mes paroles. Cela me semblait couler de source alors qu’en réalité, il n’y avait que moi que je parvenais à convaincre… De toute façon, cela ne serait pas grave, je n’avais besoin de lui que pour me ramener au château, il faisait ce qu’il voulait de sa vie après cela, mais il devait m’aider.

Johan

Peut être qu’au final être gentil c’était une notion tres dépassée, et que contrairement à ce que les gens pensaient, si ma gentillesse était naturelle, sans une seule once d’hypocrisie, ça ne faisait pas non plus de moi quelqu’un de niais, peut être un peu candide certes, mais je n’étais pas non plus au stade de la pauvre Ielena, persuadée qu’en chaque être humain se cachait une licorne fabuleuse n’attendant que le bon moment pour ouvrir ses ailes au bien. Non, vraiment… Si nous la laissions faire elle était capable d’aller faire un câlin à quelqu’un de très flippant comme Bellatrix Black – Lestrange, en lui disant de libérer la licorne en elle. Du rôti de Ielena, voilà ce que nous risquions d’avoir. Soit. Je n’étais pas comme elle. Non content d’être simplement gentil, j’avais aussi ce courage et cette intelligence qui avaient fait hésiter longuement le choixpeau. Peut être que j’aurais aimé qu’il m’envoit à Gryffondor, non pas parce que je n’aimais pas Serdaigle bien au contraire, c’était la maison de ma vie, la fierté de ma mère et d’Emy… Mais à Gryffondor se trouvait Juda, et il était après les deux personnes precdement citées, la personne la plus importante de ma vie. Quoi que, penser à Juda en ce moment était quelque chose de très tendu, vu la façon dont il agissait. Quoi qu’il en soit, je n’étais pas du genre à me laisser marcher sur les pieds, d’autant plus quand je ressentais cette intense fatigue et ce cuisant énervement lié à la frustration de mon état du moment. Le banquet simulacre des mangemorts l’autre soir avait laissé de lourdes traces. Sur Neal comme sur ce petit crétin de Poufsouffle – que malgré tout j’aimais bien – elles avaient étés physiques, sur moi elles étaient plutôt morale.

Alors tandis que passaient quelques secondes durant les quelles le merci que je n’attendais même pas mais qui aurait été normal ne vint pas, j’étais partagé entre ce désir un peu mauvais de tomber dans le jeu de cet abruti dont j’ignorais le nom, l’age et le statut – bien que le statut du sang n’ait pas d’importance – en lui envoyant quelques sarcasmes bien senti et en l’abandonnant ici, et ma propension naturelle pour l’héroïsme, la générosité et la gentillesse qui me faisaient avoir envie de l’aider malgré tout. Ce n’était pas facile de se décider, d’autant plus qu’il avait l’air d’un sacré salaud. Un abruti de première. Et le fait que le blason de serpentard luise sur sa tenue de sorcier ne changeait rien, Serpentard abritait parfois des jolies personnes – bien entendu je parlais du mental. Physiquement je ne m’interessais pas vraiment aux gens, j’étais encore jeune et même si il fallait avouer que l’être humain avait une tendance innée à aller se raccrocher à quelqu’un de beau et bien portant, ce n’était pas le cas de tout le monde. Dans le monde magique probablement plus qu’ailleurs. N’avions nous pas eu pendant ces dernières années un professeur pas plus haut qu’un hobbit qui pourtant était le détenteur d’une conversation beaucoup plus poussée et beaucoup plus agréable que la plupart de ces gens dont le physique ne criait qu’une chose. Superficiels. Je n’aimais pas beaucoup les apparences, ce qui m’amena en un laps de temps plutôt court à me demander si ce garçon avec ses cheveux peroxydés et ses traits asiatiques se croyait supérieur parce qu’il se pensait beau ? Je noyais cette pensée avant qu’elle ne creuse un trop long chemin dans ma tête, de toutes les manières je n’avais pas le temps, aucune envie de rester dans cette forêt en sa compagnie, me faisaient presser le pas.

Peut être qu’il ne s’attendait pas à cette réaction, ou peut être qu’il s’y attendait un peu trop, en tout cas quand je vocalisais sa prétendu supériorité il laissa échapper un rire moqueur qui ne m’échappa pas. Je me gardais bien de réagir les provocations des gens n’avaient en général aucun effet sur moi. Je continuais donc à marcher en silence, me contentant d’eviter les racines au sol. Je connaissais le chemin et j’étais sur de moi. Ce n’était pas que j’avais l’habitude de venir de nuit dans la forêt interdite, mais ce n’était pas la première fois. Et forêt proche d’un château magique, peuplée de licornes ou pas, c’était une forêt et j’étais un gamin débrouillard qui avait passé son enfance à courir dans les bois.

Me mordant la langue je me retenais de lui montrer l’illogisme dans son propre discours, le garçon qui se croyait supérieur venait lui même d’avouer qu’il était un sacré crétin, parce qu’il était perdu. Mais quelque chose me disait au fond, que ça ne servirait à rien de me faire son antagonise la dessus. Ce n’était pas la peine, ça n’en valait pas la peine, d’ici une demi heure nous aurions le château en vue et il pourrait reprendre sa route. En attendant… Je l’entendais remuer derrière moi et je ne pouvais pas me taire plus longtemps. La gentillesse, faire attention aux autres c’était finalement peut être quelque chose de trop fort.

« Fais attention aux racines en marchant, et ne parle pas trop fort, j’ai aperçu quelques centaures en arrivant. » Et aussi exaspérant ce garçon puisse t’il être, je ne voulais pas qu’il finisse piétiner par quelques centaures peu… commodes. Je ne souhaitais ça a personne. Peut être à Egilson sur le moment, mais même lui, n’avait pas toujours été comme ça. Les années précédentes il était un professeur fiable, et un adulte sur le quel on pouvait compter. Beaucoup de choses étaient différentes cette année… et moi, je n’avais pas envie de me montrer different. Finalement, mon caractère enjoué eu raison de moi. « Moi c’est Johan. » Et voilà que je me présentais. Je m’en fichais qu’il s’en foute, je me fichais de ses réactions, je trouvais ça plus agréable de connaître le nom de la personne qui va te ramener au château après une demi heure de marche. Et puis le silence au fond… C’était pesant.

J'ignorais totalement que la majorité des gens n'avaient que faire de mes pensées, de mes remarques et de mon attitude. En fait, je ne me préoccupais de rien d'autre que de ce sentiment de fierté qui s'emparait de moi lorsque je parvenais à trouver quelque chose à répondre à une personne qui m'aurait dérangé sans en avoir l'autorisation. Aah, cette fierté mal placée, ce qu'elle pouvait bien m'aller... Oui, j'étais fier, et pas qu'un peu, je n'avais pas peur de le faire remarquer aux autres, mais était-ce un mérite d'être heureux d'un caractère comme le mien? Difficile à dire, surtout que la remise en question n'était pas (et n'avais jamais été) mon point fort...

Soit, je n'avais pas réellement remarqué que mes critiques ne semblaient pas avoir effet sur cet inconnu. Dommage, j'aurais été réellement heureux de le voir réagir au quart de tour comme j'avais parfois pu le voir à cause de mes paroles. C'était triste, les personnes étaient si calmes de nos jours, bien trop calmes pour les irriter comme je l'aurais voulu. Cela n'était pas bien grave : je parviendrais à trouver quelqu'un dont le sang ne ferait qu'un tour, je trouverais un moyen de la blesser et... de lui montrer que l'hypocrisie est une chose réellement drôle à subir... Ah, ce que j'étais pénible.

Ce garçon m'aurait presque fait rire avec son attitude de héros, comme s'il avait réellement voulu m'aider par gentillesse... On aurait presque pu y croire quand on y réfléchissait, mais je n'étais pas du genre à me faire avoir, je n'étais pas comme la plupart des gens qui auraient accepté de se faire aider pour un simple merci, car personne ne fait quelque chose sans raison à l'heure actuelle, personne, surtout quand le danger rôde partout autour de nous. À propos de danger, je n'aurais peut-être pas du me montrer si fier, si désagréable et désinvolte par rapport à toutes ces choses, car au final je n'étais rien de plus qu'un sang-mêlé, mélange de pur et d'impur, mais je ne manquais jamais de nier ce fait, simplement parce que le statut de mon propre sang avait fini par me dégoûter... Non, je ne m'attaquais pas spécialement aux personnes dont je connaissais le statut, et je n'étais pas du genre à différencier les "bons" des "mauvais", mais je ne pouvais pas me faire à l'idée que dans mes veines coulait un sang qui n'était pas celui d'un pur sorcier.

Bien entendu, cela n'était qu'un des rares petits défauts de la personne parfaite que j'étais devenue... ou plutôt que j'étais. Oui, on ne devenait pas une personne exceptionnelle, on l'était ou on ne l'était pas. La chance aux plus méritants sans doute? Car après tout, j'en avais bavé de ces critiques, j'en avais souffert de leurs mots prononcés sans aucun remords... Oui, je pouvais faire mal moi aussi, mais n'était-ce pas leur rendre la monnaie de leur pièce? Ils le méritaient amplement, et même si je ne connaissais pas toujours les personnes à qui je m'attaquais, j'étais persuadé que cette vérité était universelle.

C'était pour cette raison que je montrais une telle hostilité envers mon compagnon du moment; je ne le connaissais pas, mais je ne l'appréciais déjà pas rien que pour cette raison. Non, je n'aimais pas les personnes qui m'entouraient, non, je n'avais même plus envie de voir ma famille, mais où était le mal? Je n'y pouvais rien après tout si, dans mon esprit, j'étais seul face à tout ce que la vie m'avait fait subir... Cela n'était pas de ma faute si mon père était mort, peu importait que je me sois disputé avec ou pas quelques secondes avant le drame... Non, la remise en question n'était pas mon point fort et, malheureusement pour vous, ne le serait jamais.

C'est donc en passant outre l'indifférence de ce garçon que j'avais commencé à le suivre, car je savais qu'au fond il avait bien plus de chances de trouver son chemin que moi et que, de toute façon, j'aurais bien du mal à le retrouver sans lui, alors autant lui faire un tant soit peu confiance. J'avais donc fermé ma grande bouche pendant quelques temps, le suivant dans l'obscurité qui n'était actuellement éclairée que par la lueur de nos baguettes qui oscillait légèrement dans la nuit.

Ah ce sortilège, s'il n'avait pas existé, il y avait fort à parier que je me serais retrouvé en train de hurler et de courir partout dans le simple but d'avoir un peu de lumière. Oui, j'avais une atroce peur du noir, mais cela n'était peut-être que pour me faire descendre un peu de mon piédestal? Pour me montrer que, non, je n'étais pas un dieu doté de l'omniscience et du don de perfection? Je ne le saurais jamais, mais cette peur était innée chez moi, à mon plus grand malheur...

Nous n'avions pas encore beaucoup avancé quand je l'entendis s'adresser à moi une nouvelle fois. Des centaures? Comme si cela allait me faire peur. Je levai les yeux au ciel avant de continuer à avancer jusqu'au moment où il s'adressa à moi à nouveau, m'énonçant son prénom, chose qui me fit réfléchir. Devais-je lui donner le mien? En inventer? Je mis quelques temps à me décider avant de répondre à son annonce sans rien ajouter de plus qu'un bref:

« Moi, Kiba... »

Une personne polie et bien éduquée aurait sans doute ajouté un "enchanté" ou toute autre formule de politesse, mais j'étais tout sauf heureux de cette rencontre, à part dans le sens où il devait m'aider à retrouver mon chemin. Non, à la place de cela, j'avais encore été cassant et sans aucune tentative de paraître différent aux yeux de cet garçon. En fait, je me moquais bien de son avis, tant qu'il me ramenait au château sain et sauf. Je poussai un petit soupir avant de continuer à marcher, la baguette toujours brandie devant moi, le regard posé sur la lueur qu'elle diffusait autour de moi, si bien que je manquai une fois de trébucher avant de jurer pour moi-même.

«C'est encore loin? » Avais-je finalement demandé.

Nous ne marchions pas depuis longtemps, mais je m'impatientais vite; c'était peut-être là un côté agaçant de plus à ajouter à mon caractère? Bien évidemment, ce pauvre Serdaigle ne pouvait pas le savoir, pour une fois que je ne l'agressais pas réellement. En fait, on aurait pu se demander si je ne demandais pas ça car une crainte soudaine m'était venue... Eh oui, peut-être qu'au final j'avais peur des centaures? Non, c'était stupide, j'avais autant peur des Centaures que d'être enfermé seul dans une pièce sombre... Donc oui, peut-être un peu.

Johan

Etant entendu qu’il s’était averé impossible pour moi de m’emballer, de renchérir de manière mauvaise ou méchante, le tout n’était pas part innée de mon caractère, j’avais continué à agir de la maniere la plus calme et la plus agréable qu’il soit. Bon, peut être pas des plus agréables certes mais je n’étais pas méchant pour autant. De toute façon soyons réaliste, je ne pouvais pas être méchant. Le sentiment le plus négatif que j’arrivais à ressentir était de la déception, et même cette déception – vis à vis de Juda récemment – ne me menait pas à la méchanceté mais plutôt à la tristesse. Que voulez vous ? Je ne pouvais rien y faire, j’étais ainsi. En tout cas j’avais hate de me débarrasser du peroxydé. Parce que je ne voulais pas, le connaître d’avantage. Rien dans la personnalité qu’il laissait paraître ne vallait la peine – selon moi – d’être connu.

Parfois il y’avait des gens bien qui croisaient nos routes, ça pouvait aller du jeune garçon ebouriffé que l’on rencontre dans le poudlard exprès et avec le quel on se lit instantanément, à la fille qui s’asseoit à table à coté de nous et qui nous essuie quand on a la bouche pleine de chocolat. Ça allait jusqu'à la jeune femme qui quittait sa position en plein milieu d’un match pour venir foutre un coup de balais à un crétin qui m’insulte. On avait perdu le match, mais je m’étais fais une amie. Ces gens la, ça valait la peine de les avoir rencontrés, c’était des gens qui changeaient le cours d’une vie d’un simple geste ou d’un simple mot. Des gens Bien, avec un B majuscule. Et puis a coté de ça il y’avait des gens insignifiants, qui étaient la, juste parce qu’ils existaient. Ça ne m’empechait pas de leur tendre une main sans rien attendre en retour, mais ils ne me manqueraient pas, ne me marqueraient pas non plus, et ce soir quand je poserais ma tête sur l’oreiller, je ne penserais pas à eux. Ce petit blond la par exemple, qui venait de me lâcher qu’il s’appelait Kiba, et bien demain il ne serait qu’un parmi tant d’autre. Dans la foule. Je m’en fichais royalement. Ce qui comptait ce soir c’était de l’escorter jusqu’au château en m’arrangeant pour que les centaures ne nous attaquent pas. Rien de plus. Je n’étais pas la pour faire connaissance, ni pour me faire un nouvel ami, mon tempérament assez friendly en général ne me poussait pas non plus à vouloir faire ami-ami avec le premier crétin venu. Et je savais reconnaître un cas desesperé quand j’en voyais un. Ce garçon et moi n’avions aucun point commun, et aucune envie de devenir proche. Ça se sentait a des kilometres à a la ronde.

Kiba donc. Ça serait plus agréable quand meme de connaître son prénom, même si ce n’était que l’histoire d’une soirée. Kiba, qui venait une fois de plus de montrer son caractère insupportable et inintéressant en s’impatientant comme un gosse le 24 decembre. Je haussais un peu les epaules avant de regarder autour de nous. Le gros arbre la en face de moi, avec les 4 traces de griffures, c’était un des reperes, je le regardais – l’arbre, pas Kiba – et je calculais assez vite.

« D’ici un quart d’heure on devrait apercevoir le parc, et après ben, il ne restera plus qu’a le traverser. »

Un petit sourire, et je rajoutais sur le meme timbre de voix.

« T’inquiete pas hein, j’ai pas entendu de centaure pour le moment. Et puis, on serait déjà morts sinon.»

… J’avais oublié à qui j’avais affaire. Pour moi c’était comme si j’avais du le rassurer, en tout cas il n’y’avait rien de provocateur ou méchant dans ma phrase.

Le comportement de ce garçon aurait pu prêter à sourire s'il ne m'avait pas dégoûté au plus haut point. Oui, le voir manquer de réactivité à un tel point avait quelque chose de dérangeant à mes yeux, et il était clair que je n'appréciais pas que l'on fasse comme si de rien n'était face à mes mots. Je fermai les yeux et poussai un petit soupir exaspéré en remarquant qu'il ne réagissait toujours pas. J'aurais voulu provoquer ne serait-ce qu'une petite réaction chez lui, mais il semblait apte à éviter de montrer ce qu'il ressentait face à mes commentaires... à moins qu'il ne ressente rien? Pauvre de lui... Quoique, peut-être valait-il mieux pour lui qu'il ne soit pas sensible à mes remarques qui auraient pu être profondément blessantes pour une personne peu habituée ou trop sensible.

S'il y avait eu des niveaux dans la méchanceté, j'aurais sans doute été en train de tenter d'obtenir un level up! Oui, car je ne me contentais pas de simples méchancetés, car je voulais réellement qu'elles aient un effet sur les autres, qu'ils montrent qu'ils étaient blessés ou vexés... Oui, je n'avais pas peur de leurs réactions et m'attendais à les voir réagir comme je le désirais. Malheureusement, dans le cas de ce Johan, les choses ne semblaient pas fonctionner comme je l'aurais entendu... Ce garçon avait donc toutes les caractéristiques pour m'énerver et à peine l'avais-je rencontré qu'il m'insupportait déjà au plus haut point.

Je m'étais donc contenté de le suivre, manquant de trébucher une ou deux fois tant j'étais obnubilé par la seule source de lumière qui me permettait de ne pas hurler de frayeur, évitant de tomber comme une merde à chaque pas que je faisais malgré tout et souhaitant arriver le plus vite au château pour ne plus avoir à fréquenter ce garçon indésirable, jusqu'au moment où j'avais décidé de lui poser la question, ayant pris un peu peur à son évocation de centaures qui auraient pu se trouver non loin.

J'avais alors entendu la réponse de ce... Johan qui m'avait répondu que d'ici un quart d'heure nous atteindrions le parc. Je m'étais alors exclamé sans prendre en compte sa mise en garde précédente.

« Un quart d'heure?!? T'es sérieux là? Ya pas un chemin plus court? » Avais-je demandé comme si je lui reprochais d'avoir choisi le chemin le plus long volontairement.

Oui, j'avais hâte d'arriver au château pour ne plus le voir, mais surtout pour retrouver les lumières rassurantes qui se trouvaient à l'intérieur et dont j'avais terriblement besoin en cette période de nuit sombre. Et si jamais c'était la pleine lune? Et si jamais il faisait nuit noire? Et si jamais c'était dangereux? Bon, d'accord, peut-être que je commençais à avoir un peu peur, mais ça n'était pas si grave après tout, si?... J'avais fermé les yeux en poussant un petit soupir exaspéré avant de m'adresser à moi-même d'une voix cassante.

« Faut croire que les Serdaigle sont pas aussi intelligents qu'on le dit. » Avais-je craché.

Non, je n'avais aucun remors par rapport à cette remarque que je pensais très sincèrement. Je n'avais rien à faire de lui et de sa maison, ils étaient tous aussi imbéciles que lui. Franchement, j'aurais donné n'importe quoi pour pouvoir être ailleurs qu'en la compagnie d'un garçon qui était incapable de réagir à une remarque blessante... Tsss... J'aurais donné n'importe quoi pour être le guide et l'abandonner ici à la merci des créatures "dangereuses" qui devaient se trouver en ces lieux.

Quelques pas plus tard, je m'étais arrêté et j'avais croisé les bras en m'adressant à lui d'une voix toujours aussi sèche.

« Plus on avance et plus j'ai l'impression qu'on tourne en rond, là. » Lançais-je alors que je ne regardais strictement rien du trajet depuis quelques minutes.

Johan

Heureusement pour moi, j’avais du au cours de ma vie faire face à des commentaires plus ou moins acerbes, que ce soit au sujet de mon amour débordant pour les animaux, pour mes manieres plus ou moins maniérées ou précieuses, pour mes vêtements pas très virils, ou bien au sujet des relations étranges qu’entretenait ma mère avec sa meilleure amie. Jamais ces réflexions ne m’avaient blessées parce que je savais que je valais mieux que ça. Oh il ne fallait pas croire, beaucoup de choses me blessaient, l’indiference des gens que j’appreciais, leur inaptitude à avouer leurs sentiments et leurs faiblesses, et les mensonges. Mais dans le cas des remarques prétendument assassines du débile qui me suivait, je n’en faisais aucun cas. Il n’était rien pour moi, même pas un petit chien à sauver, non, les chiens valaient mieux que lui. Les gens qui avaient besoin de rabaisser les autres pour exister étaient une classe de personne que je préférais éviter, tant ils ne m’atteignaient pas. En réalité, il me faisait de la peine. Beaucoup de peine, comment pouvait on être crétin à ce point ?

Et a nouveau, il faisait des remarques, le chemin était trop long, il avait l’impression de tourner en rond. Il commençait à me courir grandement sur le système, et la j’aurais aimé être Juda et réagir au quart de tour pour lui… casser la gueule. Oui mais je n’étais pas Juda et … penser à Juda me mettait en colère. Il fallait que je me calme. Je m’arretais, quelques pas après lui, baissant un peu ma baguette causant par la une légère zone d’ombre autour de moi, et je respirais. Calme toi Johan. Calme toi. Il n’en valait pas la peine. Et la, nous étions dehors, à la tombée de la nuit. Nous aurions du peut être nous serrer les coudes, peut être… Je ne sais pas, nous montrer plus intelligents et ne pas.. Non attendez, moi j’étais intelligent, c’était lui qui parlait depuis tout a l’heure, qui se montrait imbuvable, ingrat et agressif… Non, décidément je ne pouvais rien pour lui. Qu’il aille mourir, disait la petite voix dans ma tête, qui me poussait a l’abandoner. Oui, mais non, l’autre voix, moi même, je ne pouvais pas me résoudre a le laisser dehors, aussi méchant, mesquin, et stupide soit il. Doucement je lui répondais donc.

« Tu peux aussi partir tout seul si tu penses être capable de faire mieux tu sais. Je ne te retiens pas.»

Un haussement d’épaule. Je n’avais rien à ajouter. Sa réplique sur les serdaigles était tellement base, tellement digne d’un imbécile de sa maison, dont les cheveux reflétaient tous les clichés sur l’intelligence des personnes peroxydées, qu’elle ne valait meme pas la peine qu’on lui réponde. Non au contraire, je levais à nouveau ma baguette, et j’enjambais une buche pour continuer ma route. Allez… un peu moins d’un quart d’heure d’enfer.

Ca n’était pas ma journée. Me perdre, rencontrer ce garçon trop gentil, trop calme, trop… indulgent pour que je puisse lui faire de la peine avec mes mots, j’étais assez déçu de moi aujourd’hui. Étrange, n’est-ce pas ? Il était très rare que je ressente cette frustration, et tout cela de la faute de ce satané Serdaigle qui pensait savoir le chemin mieux que moi. Je fermai les yeux et poussai un petit soupir avant d’émettre un petit bruit méprisant. Je ne pouvais pas supporter de me sentir inférieur à des personnes comme lui. Non, j’étais tellement mieux… tellement… Non, en réalité je n’étais rien, incapable d’apporter mon aide à quelqu’un, simplement parce que je n’en avais pas la volonté.

La vérité, c’était que si je n’avais pas été le perdu des deux, si j’avais été celui qui devait guider l’autre, j’aurais sûrement fait de mon mieux pour l’égarer au plus profonds de cette forêt sans lui donner une chance de retrouver son chemin avant le retour du jour… Malheureusement, j’étais face à quelqu’un de bien trop aimable et, à ses côtés, je n’étais rien d’autre qu’un déchet, une vermine qui ne prend pas compte des conséquences de ses actes et qui aurait fait n’importe quoi pour blesser quelqu’un. Oui, j’aurais même pu essayer de passer pour son ami, cela jusqu’au point le plus haut, avant de laisser tomber cette personne sans même prévenir. Comme s’il ne s’agissait que d’une vulgaire chaussette sale.

Voilà pourquoi je m’énervais tout seul, voilà pourquoi je fulminais en essayant de le dissimuler ; je ne parvenais pas à l’atteindre et cela m’ennuyait au plus haut point. Pourquoi ne réagissait-il pas ? Pourquoi n’acceptait-il pas de s’énerver, rien qu’un peu, pour me permettre d’être un peu plus soulagé, me faire voir qu’il était touché par mes paroles, que ça le blessait… Je voulais simplement un effet de ce genre, rien de bien compliqué, rien de bien fort, juste un petit froncement de sourcils. Malheureusement, il ne semblait pas prêt à me satisfaire, et l’obscurité ne me permettait pas de vérifier mes pensées…

Bref, je me contentais de faire des commentaires, encore et toujours, dans le seul espoir de le faire s’énerver, de lui arracher un soupir, n’importe quoi ! Je m’étais ensuite adressé à lui assez sèchement, lui signifiant clairement que j’avais l’impression de tourner en rond depuis un moment. Je posai mon regard sur ma baguette à une nouvelle reprise avant de voir que mon « camarade » en avait fait de même. Une réaction ? J’aurais bien aimé… J’allais attendre un peu, histoire de voir si cela se confirmait où s’il ne s’agissait que d’une idée. Malheureusement, ses paroles étaient bien trop calmes pour moi.

Je levai les yeux au ciel, avançant malgré mon envie de suivre son ordre et, quelques secondes plus tard, je me retrouvai au sol et m’exclamai.

« Aaah ! Je pense que je me suis cassé quelque chose ! J’ai mal ! » Avais-je hurlé comme si ma vie en dépendait.

Bien évidemment, vous vous doutez que je ne devais avoir rien de plus qu’une petite foulure, et encore ! Seulement voilà j’étais tellement douillet, tellement précieux, tellement… ce qu’il ne fallait pas, que j’avais tendance à exagérer mes blessures. En plus, j’avais envie de voir jusqu’où pourrait aller ce garçon que je considérais comme un hypocrite ; une telle gentillesse ne pouvait exister, il était bien trop avenant pour être honnête, c’était définitif.

Johan

Cette fois c’était moi qui trouvait le chemin trop long avec ce chouineur de première derrière moi. Nul doute que mon manque de réactivité était énervant pour lui et demain j’en tirerais peut être une certaine satisfaction… Dans une conversation avec Juda on en rirait peut être, ou alors peut être que Juda irait lui casser la gueule, il avait toujours été l’agité de nous deux. Oui mais en fait non, parce que je venais subitement de me rappeler que Juda et moi ne nous parlions plus parce qu’il avait suivi des cours particuliers étranges dans le bureau d’Egilson. Je le haïssais. Egilson pas Juda… Et c’était bien la seule chose qui pouvait me mettre en rogne ou me rendre triste. C’était blasant cette histoire, les autres dans la tour ne pouvaient plus supporter mon désespoir. Je crois que Luka avait même décidé d’aller trouver mon gryffondor et pour que Luka se mele de quelque chose… Enfin, du coup je m’étais perdue dans mes pensées sur Juda, Egilson, et compagnie en marchant et j’avais complètement zappé le blondinet arrogant et insolent qui me suivait. De toute façon, je n’aurais rien eu a lui dire, c’était un dialogue de sourd. Il me provoquait et je ne répondais pas, et quand je parlais c ‘était lui qui ne répondait pas. Il attendait probablement que je le tape, ou que je m’enerve, mais non, je ne participerais en rien a son orgasme malsain causé à partir des rageusité succitées par son caractère. En bref. Je restais placide et ça devait surement lui taper sur les nerfs. Et il n’était toujours pas parti tenter sa chance tout seul, tiens donc… c’était étrange hein… ? Moi je continuais à marcher en tout cas. Jusqu'à ce que des chouinements ne me fassent me retourner. Le blond était à terre et se tenait la patte… Euh jambe, comme si il était un soldat en train de mourir en temps de guerre… Pfff. Je le regardais donc et je me baissais à coté de lui.

« Je peux voir ? » Question oratoire, je me penchais sur lui pour regarder sa cheville, elle n’avait l’air de rien à voir, bon je regardais quand même, sans toucher, j’avais pas envie de me prendre un coup de pieds ou quoi que ce soit… Et je me relevais en lui tendant la main. « Viens, tu devrais réussir à marcher jusqu’au château, je t’amenerais à l’infirmerie. » Et j’attendais qu’il se leve, ce qui tardait un peu. On aurait dit un gosse, un vrai gamin capricieux.

« Si tu ne te leves pas je te porte. Ou je te laisse la. » C’était meme pas dis méchamment, ni sur le ton de la menace, c’était juste comme ça… comme si je me tâtais encore sur la conduite à tenir.

Quelle poule mouillée je faisais… J’en étais presque pitoyable ! C’était bien le mot : pitoyable. J’aurais même pu faire rire certaines personnes si elles m’avaient vu me plaindre en cet instant précis. Sans avoir vraiment mal, sans être convaincu de m’être cassé quelque chose, je tentais de donner l’impression inverse, je faisais mon intéressant, je tentais d’exister aux yeux des autres, même si c’était pour les mauvaises raisons. Les personnes comme moi étaient sans doute les plus pitoyables, mais j’avais besoin de me sentir exister autrement que comme le petit garçon qui avait une cicatrice sur le visage, cicatrice que je ne pouvais cacher que grâce à mes pouvoirs. Si les gens devaient me détester, autant que cela soit pour les bonnes raisons, au lieu de me haïr pour un simple défaut physique, qu’elles me détestent aussi au niveau moral, c’était mieux… Peut-être que je cherchais cette haine sans m’en rendre compte, c’était un moyen comme un autre d’attirer l’attention, de passer pour l’imbécile de service que tout le monde déteste et qui rejette les autres.

C’était sans doute pour cette raison que, plus le temps passait, plus je détestais ce garçon qui ne faisait pas attention à moi, qui ne réagissait pas à mes commentaires, à mes gestes… J’étais invisible, et c’était une chose que je détestais depuis toujours. Mes parents ne m’avaient jamais vu comme je l’aurais voulu, mon père en premier, et les autres continuaient dans cette optique… Si je ne parvenais pas à me faire remarquer, je ne pouvais pas exister comme je l’entendais, je devais donc le faire réagir, comme je le faisais avec d’autres… Malheureusement, les choses n’étaient pas aussi facile avec ce garçon qu’avec certains autres élèves que j’avais pu rencontrer jusqu’à maintenant… C’était un imbécile, c’était la seule raison possible.

Si j’avais connu le chemin, sans doute serais-je déjà parti depuis longtemps, histoire de rentrer au plus vite au château. Mais, même si je tentais de l’énerver en prétendant le contraire, il était clair que je n’étais pas en position de force par rapport à lui. Et dire qu’il était si gentil… cela m’en donnait presque l’envie de vomir. Ce n’était pas ainsi qu’on se faisait remarquer par les autres, ça n’était pas en étant gentil qu’on devenait populaire, non… ça n’était pas ainsi que l’on existait. La gentillesse n’apportait qu’une chose : des profiteurs. Des gens qui, dès qu’une occasion se présente, viendraient vous demander de l’aide uniquement parce qu’ils savent que vous êtes prêts à les aider. Pas parce qu’ils vous apprécient, non, ces gens ne vous aimeront pas forcément, ils auront juste besoin de vous et vous utiliseront… voilà à quoi servait la gentillesse à mes yeux.

Quoiqu’il en soit j’étais tombé et, pour la seconde fois, mon égo était blessé par cette chute. Seulement, bien que ma jambe ne soit pas cassée, je ne pouvais pas me redresser sans assistance. Deux chutes faisaient forcément plus mal qu’une seule. Je l’entendis s’adresser à moi tandis que je regardais ma jambe comme si elle était réellement cassée, un peu effrayé de m’être réellement blessé, et je le vis ensuite du coin de l’œil tandis qu’il s’approchait de moi. Quand il se releva, je levai la tête vers lui, riant un peu, choqué de son comportement.
« Attends, tu comptes sérieusement m’aider ? »Demandais-je comme si ce qu’il venait de me dire était la plus grande aberration que j’entendais de ma vie, comme s’il n’était pas sérieux.
Je faisais de mon mieux pour l’énerver depuis que nous nous étions rencontrés et il continuait de vouloir m’aider ? Ce mec était incroyable ! Et tellement pitoyable dans un sens…Cela m’aurait presque rendu triste, une telle soumission aux autres. Oui, je prenais cela comme de la soumission, même si cela pouvait paraître stupide, car j’avais un peu l’impression de me mettre au service des autres lorsque j’étais gentil envers eux. Je poussai un petit soupir en regardant sa main une fois que j’eus entendu sa remarque suivante : je ne pouvais décemment pas rester là… Je saisis sa main pour me redresser, chancelant légèrement à cause de la douleur ; je ne savais pas si je pourrais réellement marcher jusqu’à l’école, mais rester là n’était pas non plus une bonne idée.

Je tentai donc de faire quelques pas en boitant assez bien, me mordant la lèvre pour ne pas gémir, décidant d’abandonner mon cinéma à ma fierté qui avait été blessée dans ma chute plus que mon corps en lui-même.
« Allons-y, ne perdons pas de temps.» Répondis-je d’une voix assez autoritaire, tentant de paraître sûr de moi.

Johan

Et voila un blond a terre qui gesticulait et se plaignait comme si… comme si il s'était tout cassé, ou comme un gamin devant la manette fendue de sa nintendo 64. Quelque chose de pas très important qui pour lui semblait représenter le monde. Tout ça pour dire, c'était un chouineur, presque insupportable… et pourtant, j'étais bien à coté de lui en train de vérifier si il allait bien. Parce que j'étais comme ça… ? Parce que je ne pouvais pas m'empêcher de tendre l'autre main, même si on m'arrachait le premier. Ça me jouerait des tours, ma mère, Emy, ou bien Yûki n'arrêtaient pas de me le dire. Mais j'étais comme ça et je ne changerais pas.

Ça semblait d'ailleurs perturber le peroxydé Attends, tu comptes sérieusement m’aider ? venait il de me dire d'un air incrédule. Et je le fixais un peu comme d'un air de dire « Gaaaah » un peu comme ce que l'on disait aux débiles qui n'y comprennent rien. Mais non, je me retenais en souriant un peu et je me relevais.

« Je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. » Un léger haussement d'épaule, et je le tractais de ma main droite pour le relever. Ho hisse la saucisse ! Voila, pieds à terre, et voila que nous nous retrouvions debout, sur le chemin du retour pour l'école. Bien sur, il m'avait vite laché, Le contraire m'aurait surpris, a part qu'il….Galerait un peu à marcher. Je me mordais la langue, et puis finalement je parlais encore.

« T'es sur que tu veux pas que je t'aide ? » Et j'insistais encore… Parce que j'étais vraiment… gentil ? Ou vraiment con peut être.

Pourquoi ne réagissait-il pas ? N’étais-je pas assez méchant ? Pas assez direct ? Ou alors ne voulait-il simplement pas montrer à quel point mes paroles l’atteignaient ? J’avais définitivement bien du mal à comprendre les raisons réelles qui faisaient que ce garçon, alors que j’étais exécrable avec lui depuis que je l’avais croisé dans cette forêt, continuait encore maintenant à se comporter comme s’il se trouvait face à une personne qui méritait son estime et son attention. Je n’avais rien à faire de ses bonnes manières et de son comportement : j’avais pour seul but de rentrer à l’école en sécurité, et il était clair que je ne viendrais plus lui parler par la suite…

Quoiqu’il en soit, j’avais accepté son aide pour me relever car j’aurais eu bien du mal à le faire seul, compte tenu de la douleur qui se répandait dans ma cheville actuellement. Dans quelques pas, ça irait beaucoup mieux,… dans quelques pas, je serais capable de marcher à nouveau sans boiter comme un vieillard plein de rhumatismes… Du moins je l’espérais grandement.

Je n’aimais pas que l’on me prenne de haut, raison pour laquelle je n’avais pas trop apprécié la manière dont il m’avait regardé lorsque je lui avais demandé s’il était sérieux en me proposant son aide. Pour qui se prenait-il, à regarder les gens comme cela ? D’accord, je le faisais environ dix fois par jour, mais était-ce pour cela que tout le monde en avait le droit ? J’étais Ayashi Kiba, moi, monsieur, raison pour laquelle ce comportement était légitime ET autorisé. Après tous, les Serpentard ne l’étaient pas pour rien, même si j’étais sans doute l’un des rares à mériter pleinement ma place parmi eux… Bon, d’accord, mon sang n’était pas « pur », mais cela ne changeait rien… je détestais mon sang, c’était suffisant, non ?

Tout était tellement stupide : ses réactions, ses paroles… Non, il n’y avait réellement rien à tirer de ce garçon, car même me montrer hypocrite avec lui, entrer dans son jeu, n’aurait pas été réellement drôle… Il semblait tellement prévisible. Personne ne s’était-il jamais joué de lui à force de se comporter comme la crème des crèmes? Cela me semblait un peu invraisemblable.

« Pourquoi ? Je n’ai pas besoin d’aide, je n’ai pas mal. » Avais-je une nouvelle fois craché à mon compagnon d’infortune… qui n’était pas réellement perdu.

Bien évidemment, je n’avais pas réalisé que, dans sa phrase, il ne faisait aucunement mention de ma blessure récente, et encore moins de mes difficultés à marcher… J’avais donc bel et bien réussi à me trahir tout seul. Je poussai un soupir, faisant encore quelques pas avant de fermer les yeux et de repérer un endroit où je pourrais m’asseoir.
« Va chercher quelqu’un pour me ramener au final. » Lançais-je sans réellement réfléchir.
Quelle bonne idée avais-je là ! Vas-y, laisse-moi totalement seul ! Ainsi si quelqu’un ou quelque chose désire venir me dévorer en ton absence tu auras ma mort sur la conscience ! Non… j’avais beau être intelligent… je devrais penser à réfléchir un peu plus souvent.

Johan

Est ce qu'un jour ce garçon se rendra compte qu'il est completement sur la mauvaise voie... Est ce qu'il avait des amis ? des parents ? Des gens qui s'inquietaient de lui ? Ou est ce qu'au fond il n'était qu'un petit con avec un harem d'hypocrites ? J'optais pour la deuxieme réponse, il me faisait presque de la peine. Ça devait être dur de vivre comme ça avec un caractere aussi imbu de soi même, et aussi peu engageant que ça. Oui, ça devait vraiment pas être facile. Peut être qu'il connaissait la chaleur des autres corps, mais il ne devait pas connaitre la tendresse et encore moins l'amour. Il en était pitoyable, mais c'était un jugement que je gardais pour moi et que je me garderais bien de dire. Il ne meritait pas vraiment que je lui expose mon point de vue. Non. Il aurait droit à mon aide et ma générosité jusqu'a ce que nous rentrions à Poudlard. Et aprés, aprés... Il disparaitrait de ma vie. Et de ma vue.

En tout cas, il semblait vraiment avoir du mal à marcher et ça m'inquietait. Peut être que c'était du cinéma, que je m'inquietais pour rien, mais quand même. Je decidais enfin de lui demander si il avait besoin d'aide et sa reaction ne trompa pas. Trop sur de lui, trop fier il venait de me faire comprendre qu'il avait mal, et je plissais un peu les yeux. Qu'est ce que je pouvais faire. Je n'étais pas médecin moi... J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose mais... visiblement je ne pouvais rien faire. A part le porter, oui mais ça... Il n'allait pas accepter j'en étais sur de chez sur.

« Si tu le dis. » Rien de plus, rien de moins, je le laissais marcher dans le silence, jusqu'a esquisser un petit sourire quand il alla s'asseoir. Pas mal hein ? Bien sur qu'il avait mal, ça se voyait. Mais ce genre d'individu, il fallait qu'ils avouent eux qu'ils avaient mal, chercher à les pousser à avouer un truc ne marchait jamais.... Non, jamais. C'était juste... Du bon sens que j'avais la. Et voila qu'il me lançait une phrase completement idiote. Va chercher quelqu'un pour me ramener... ? Je me tournais et je le regardais un peu incrédule. Voyons voir, est ce qu'il avait realisé ce qu'il venait de dire la... ? Je ne disais rien tout d'abord, puis finalement.

« Tu es sur ? Ça peut prendre un moment tu sais... » Et puis, zut, j'étais vraiment trop gentil, parce que j'avais sincerement peur qu'il lui arrive quelque chose de mauvais si il restait dans cette foret, la tout seul. Qui sait ce qui pouvait trainer... Les centaures, les araignées géantes les... Je soupirais un peu. « Je peux toujours te porter un peu si tu veux... Ça facilitera les choses et ça reposera ta cheville un moment. » Par Hel Johan... t'es stupide vraiment.

Ma journée était décidément ratée. Je n’arrivais pas à atteindre mon objectif, à faire réagir ce garçon tellement gentil, tellement poli, tellement… tout ce que j’avais en horreur. Je ne pouvais pas imaginer une conversation sérieuse avec lui, je n’arrivais simplement pas à m’imaginer en train de discuter en sa compagnie. C’était totalement proscrit tant son hypocrisie me rebutait. Je parviendrais sans doute à déclencher sa colère, un jour, après avoir longuement examiné son comportement, capté ses peurs, ses dégoûts… oui, j’y arriverais. Si son attitude ne m’avait pas tant énervé, peut-être aurais-je même pris le pari d’essayer de le pousser à ses limites, de le faire sortir de ses gonds.

Tout bien réfléchis, j’aurais peut-être du me concentrer sur ma capacité à marcher au lieu de tenter de percer à jour les faiblesses de ce garçon. Je ne pouvais plus marcher correctement et était contrait de boiter comme un vieillard maintenant que j’étais tombé, faute d’avoir fait plus attention à l’endroit où je mettais les pieds. Même ainsi blessé, je restais trop fier pour avouer ma douleur et mon incapacité à me débrouiller seul, tentant de continuer à avancer malgré la difficulté.

J’étais finalement allé m’asseoir, m’avouant que j’étais incapable de persévérer tant la douleur était lancinante… J’avais posé mon regard sur ma jambe qui semblait tout à fait intacte… j’espérais réellement ne pas m’être blessé gravement. Si c’était le cas, je serais encore la proie de ces moqueries qui avaient empiré mon comportement, celles qui avaient contribué à faire de moi la personne que j’étais. Je fermai les yeux et poussai un soupir tandis qu’il me demandait confirmation de ce que je lui avais ordonné. Me prenait-il pour un idiot ? J’avais beau venir d’un pays dont l’anglais n’était pas la langue natale, je n’avais aucun problème lorsqu’il s’agissait de le parler, alors il n’avait pas intérêt à me prendre pour un imbécile… Bien évidemment, ses intentions n’étaient pas là, mais la douleur ne m’aidait absolument pas à raisonner correctement, d’autant plus que je cherchais toujours à l’énerver.

Au bout de quelques secondes pendant lesquelles je réfléchissais, me demandant si j’avais réellement envie de rester ici dans le noir, sans savoir ce qui m’observait dans ces bois depuis que j’y étais… si quelque chose m’observait. Après tout, n’avait-il pas parlé de centaures un peu plus tôt ? Sa proposition me fit lever les yeux vers lui dans un regard qui, encore une fois, laissait clairement comprendre mes doutes.
« TU vas ME porter ? » Demandais-je, surpris.
Était-il sérieux ? Ne pouvait-il simplement pas appeler du secours et attendre à mes côtés ? Non, parce que je n’avais pas réellement confiance en ses capacités à porter quelqu’un comme moi… Je n’étais pas si lourd, là n’était pas la question, mais il avait l’air… Je ne sais pas, mais je n’avais pas confiance.

Johan

La situation devenait de plus en plus ridicule alors les minutes passaient. Au debut je m'étais retrouvé contraint d'aider ce stupide ersatz d'être humain qui s'était perdu et qui ne voulait d'ailleurs pas de mon aide, et puis le temps avait passé et voila qu'il avait fallu qu'il se fasse mal, devenant encore plus odieux. Les gens comme lui me faisaient de la peine, c'était comme si il ressentait le besoin d'être mauvais, d'être dur, pour montrer qu'il existait, qu'il n'était pas qu'un faible peroxydé succombant aux modes et aux vices. Quoi qu'il en soit j'étais bloqué avec lui, a moins que je ne decide de l'abandonner d'un coup la, en plein milieu de la forêt. D'ailleurs c'était plus ou moins ce qu'il m'incitait à faire, partir chercher de l'aide. Et pour dire quoi... ? Oh bien sur, c'était un serpentard, il avait probablement le sang pur, et il s'en fichait lui, des conséquences, mais moi je n'étais qu'un né moldu, un sang de bourbe comme ils disent, et nul doute que j'aurais pris... Pour parler cruement, assez cher voir même que je risquais de perdre quelques morceaux utiles et des litres de sang. Oh ne me regardez pas comme ça, je sais comment ils agissaient hein. Je savais tout. Et j'étais peut être un peu parano, mais ca n'en était pas moins vrai. Enfin quoi qu'il en soit, j'aurais pris le risque si il avait insisté, mais je m'inquietais quand même, aussi stupide soit il, je ne voulais pas laisser un camarade la nuit dans la forêt interdite, ça en serait se reduire à un meurtre, du moins je voyais les choses comme ça.

Alors j'avais proposé la premiere chose qui m'était venue à l'esprit. Et la plus logique en fait, parce que je ne voyais pas vraiment quoi faire d'autre. Lui, ça devait probablement lui sembler debile, mais soit... Il fallait bien faire quelque chose non ? Je n'avais pas envie de passer la nuit à rester ici pour attendre qu'il aille mieux. Et je le fixais, alors qu'il me disait d'un air surpris « Tu vas me porter ? » comme si je venais de dire l'anerie du siecle, ou de declencher un génocide. Et moi je haussais les epaules.

« Tu vois une autre solution... ? »

Qu'est ce que je pouvais lui dire d'autre hein ? Ce n'était pas comme si je pouvais nous teleporter à Poudlard ou quoi que ce soit, je n'étais qu'un gosse de 7eme année. Bon, je pouvais toujours essayer le coup du patronus corporel transporteur de message, mais c'était quelque chose que je n'avais jamais tenté, j'en avais juste entendu parler, je crois qu'on n'apprenait pas ça a l'école.

« Ecoute je sais qu'a ma place tu m'aurais probablement laissé en plan d'accord. Mais je ne suis pas comme ça, et nous savons trés bien tous les deux, fierté et mauvaise foi mise à part, que c'est completement inconscient de te laisser la , seul, dans la nuit, blessé. Alors tu peux me laisser t'aider, ou me donner une idée pour que ça soit plus facile pour nous deux si tu veux.. »

Je ne perdrais pas patience. Je ne perdrais pas.... Non, jamais. Voyons.

Je faisais bel et bien partie du commun des mortels, même si je refusais de l’admettre, me voilant la face pour me faire passer pour mieux que je l’étais, réussissant l’inverse. Ils étaient tellement mieux que moi, ces autres que je martyrisais, et cela à tellement d’égards. Je savais parfaitement à quel point je leur étais inférieur, à quel point je passais mon temps à les ennuyer dans le simple but d’exister un peu plus. Si seulement j’avais pu l’admettre réellement et redevenir un tant soit peu normal, un tant soit peu respectable ; cela semblait réellement impossible quand on y pensait bien, depuis tout ce temps où les gens tentaient de me raisonner… Visiblement, même le choixpeau avait décidé que je faisais partie de ceux que tout le monde déteste, mais qui s’estiment autosuffisants… Les Serpentards.

Il fallait bien admettre que cette chute m’avait sacrément fait mal mais, empli d’un égo tellement grand, je ne pouvais pas me résoudre à le faire devant ce garçon. Je lui avais cependant demandé d’aller chercher du secours, mais je n’avais eu en réponse qu’une nouvelle proposition : celle de me porter. Bien évidemment, je ne pouvais pas accepter cette idée car, si je le laissais faire, je n’allais pas contrôler la situation du tout, chose assez embarrassante pour une personne telle que moi. Je voulais toujours être maître des choses, prouver que j’étais capable de les réaliser sans aide… De ce fait, me faire porter n’entrait pas réellement dans l’ordre des choses que j’aimais faire. Je m’énervais de cette simple pensée, espérant que mon interlocuteur ne le remarquerait pas. Je détournai le regard, le posant sur la lumière oscillante de ma baguette magique, au moment où il me demanda si je voyais une autre solution.

Stupide garçon. Je savais parfaitement qu’il n’était pas quelqu’un de mauvais et, bizarrement, cette simple chose m’énervait. Pourquoi passait-il son temps à dissimuler ses véritables pensées ? J’étais persuadé qu’il ne demandait que cela : m’abandonner en pleine forêt. Bien ! Pourquoi ne le faisait-il pas ? Ses paroles suivantes m’interpelèrent et, au bout du compte, me firent lever les yeux au ciel en un petit rire mauvais. Je m’adressai finalement à lui d’un air moqueur, pensant parfaitement ce que je disais en cet instant.
« En tout cas, une chose est sûre : tu n’as aucune fierté. » Avais-je commencé avant de m’approcher de lui pour continuer ensuite. « Porte-moi jusqu’à l’école alors, qu’on en finisse. »
J’aurais presque pu lui dire qu’il était pitoyable, mais à quoi bon user de ma salive pour une personne incapable de réagir à mes commentaires ? Je ne voulais pas parler inutilement et, pour tout avouer, le noir de la nuit commençait à m’effrayer quelque peu, de même que la douleur qui se faisait sentir à ma jambe. Je poussai un petit soupir avant de m’avancer vers lui, attendant une réaction.

Johan

Ça devenait de plus en plus sordide, et voila que je me retrouvais moi, face a une impasse. Je n'avais pas de solution pour alleger sa jambe, et je n'avais pas de solution pour aller chercher les secours sans bouger... C'était, legerement ennuyeux. J'étais sur que quelqu'un d'autre aurait trouvé un meilleur moyen. Juda ? Non Juda l'aurait laissé en plan aprés lui avoir cassé la gueule... Luka ? Non, Luka... lui aurait probablement balancé des réparties cinglantes avant d'envoyer un patronus à quelqu'un comme Alice ou Mademoiselle Indriasson... Neal et Allen ne se seraient jamais avancés dans la forêt interdite, et Asling non plus. Sans parler du fait que Kennedy aurait profité de la forêt interdite pour s'envoyer en l'air avec lui juste pour passer le temps, et qu'Addison n'aurait même pas realisé qu'elle n'était plus seule. Mon... entourage vraiment, ne se serait pas retrouvé dans cette stupide et sordide situation. La, j'étais seul. Et je devais reflechir vite. Je n'étais pas particulierement bête, bien au contraire, je reflechissais souvent posément, et j'étais assez intelligent pour prendre les decisions qui s'imposaient, mais j'étais dans une voie sans issue, donc la seule voie de secours semblait d'être de le porter. Et bien... Esperons que le sport et les entrainements de quidditch fassent leur effet alors.

J'avais tout de même essayé de savoir si lui n'avait pas une idée, et bien sur je m'étais heurté a un mur d'acidité. C'était comme essayer d'attraper la main de quelqu'un en train de tomber, mais que sa main soit brulante ou acide. Ce n'était pas agréable, et pourtant je tenais bon. Ma métaphore était completement pourrie, mais c'était l'idée qui comptait. Je n'avais aucune fierté hein... ? Probablement plus que lui. Et pas... pour les mêmes points. Je soupirais doucement.

« On ne doit pas concevoir la fierté de la même manière. » Rien de plus à ajouter. En tout cas il s'était relevé et il s'approchait de moi. « Tu vas grimper dans mon dos d'accord ? ça sera plus facile pour tous les deux.» Et joignant le geste à la parole je me baissais un peu pour qu'il puisse mieux grimper. Ça allait être une longue route jusqu'a Poudlard. D'un point de vue mental surtout. Sinon, il n'était pas trés lourd, alors en un quart d'heure ça serait reglé.

Comment avais-je pu avoir une idée aussi mauvaise que celle de venir me promener dans cette forêt à une telle heure ? En plein jour, j’aurais forcément pu me dégager de là sans problème, mais j’étais désormais obligé de me coltiner ce Serdaigle beaucoup trop gentil pour être honnête. Sérieusement, pouvait-on être aussi avenant envers les autres sans être hypocrite ? … Cela me faisait profondément pitié. C’était dommage pour lui car, au fond, il n’était peut-être pas si mauvais, mal faire preuve d’autant d’hypocrisie et de fausseté me donnait presque la nausée… Bien évidemment, j’étais tellement persuadé de mes hypothèses que je ne voulais pas admettre que la mauvaise personne dans l’histoire, c’était moi. Je fermai les yeux pensant quelques secondes à ce que j’allais faire une fois à l’école… Partir comme un voleur ? Lui cracher ses vérités à la figure sans raison ? Je l’ignorais… Au pire je n’aurais qu’à aviser une fois l’objectif atteint.

Ce garçon n’avait réellement aucun honneur ? S’abaisser au point de proposer de me porter sur son dos en était selon moi une preuve flagrante. Personnellement, j’aurais préféré n’importe quelle autre solution plutôt que celle-là ! En même temps, je n’étais pas du genre à me salir les mains pour les personnes que je n’estimais pas réellement … Il était également rare que je le fasse pour les personnes réellement méritantes à mes yeux. Oui, j’étais un imbécile fini, oui, j’aimais persécuter les autres pour mon propre plaisir malsain, mais était-ce anormal pour autant ? Je ne le pensais pas. Pour moi, mes actions étaient toutes justifiées et, si une personne se faisait haïr, c’était qu’elle avait de nombreuses raisons de l’être… Il aurait peut-être fallu que je prenne des leçons de savoir vivre… ça n’aurait pas été un luxe vu mon caractère exécrable.

Quoiqu’il en soit, je m’étais approché de lui, riant un peu à sa remarque. Non, nous n’avions pas la même notion de fierté… Mais je préférais grandement la mienne ! Le jour où il se vautrerait dans la poussière tel un pauvre animal agonisant n’allait plus tarder si jamais il continuait à se montrer aussi gentil… Après tout, même si je refusais d’admettre l’anormalité de ces choses, j’étais parfaitement conscient des pratiques qu’avaient les surveillants et professeurs de l’école ! Être gentil n’était pas forcément la meilleure solution… Soyez un peu trop gentils et vous subirez d’autant plus la colère de vos enseignants ! Moi, je n’avais pas peur d’être mauvais avec ceux qui se faisaient passer pour bon envers moi… Ca n’était qu’une façade et je ne devais pas y croire, c’était un fait.

C’est alors qu’il me dit de grimper sur son dos. Je hochai la tête en soupirant un peu, montant ensuite sur son dos et m’agrippant à son cou comme je le pouvais, ne m’inquiétant pas le moins du monde des risques de lui faire mal. Bien évidemment, j’aurais pu prendre l’apparence d’une femme légère ou d’un enfant plus jeune pour lui donner une plus grande facilité, mais je n’avais pas l’intention de lui faire profiter de mon don aussi facilement ! Je n’étais pas là pour lui faciliter la tâche et encore moins pour casser ainsi ma couverture… celle de ma blessure passée et toutes ces choses auxquelles je ne voulais pas penser.
« Allez, dépêche-toi maintenant. » Ordonnais-je ensuite sans attendre une seconde de plus.

Johan

Dans quelques minutes maintenant ce periple serait fini. Et je pourrais aller me coucher. La nuit de sommeil serait courte, mais elle serait néanmoins appréciable. Oh ça, c'était pas grave. Tant que j'arrivais à dormir, sans être hanté par les images de Juda et des cauchemars de ce qu'il avait pu faire avec ce crétin de professeur de metamorphose aussi empoté qu'une poele à frire. Non, je ne l'aimais pas. Je n'avais aucun respect pour lui, et Madame Mc Gonagall me manquait enormement. Je l'avais toujours tellement appréciée. A un point que j'en regrettais de ne pas avoir été a Gryffondor. La, en ce moment j'en étais bien ravi. Serdaigle avait la directrice de maison la plus géniale dont l'on ait pu rever. Bon certes, elle n'avait rien de conventionnel, et elle n'avait pas un comportement des plus éthique, mais ça ne me dérangeait pas du tout. Pour une fois que le favoritisme allait en ma faveur, je ne m'en plaindrais pas. Au contraire de la plupart des autres enseignants qui... defavorisaient les sangs moldus, ou ... les gens d'autres maisons que serpentard. Non. Quoi qu'il puisse en être ce soir je ne ferais pas de cauchemars. J'étais sur que j'allais tomber comme une masse sur le canapé, si j'arrivais à gravir les escaliers menant à la tour Serdaigle.

Mais pour le moment, il fallait porter le peroxydé, qui s'accrochait autour de mon cou et de ma taille de maniere peu agréable. Enfin, lui dire « tu me fais mal » l'aurait probablement poussé à s'accrocher d'avantage, j'essayais donc tout seul, de me positionner d'une meilleure maniere, commençant à marcher par des pas mal assurés, qui s'assurerent petit à petit. Ça devrait être l'histoire d'un quart d'heure. Un quart d'heure ce n'était rien dans une vie. Rien du tout. Je soupirais. Je respirais. Je marchais. Je respirais. Je marchais. C'était cahoteux, et je remuais tant bien que mal ma baguette pour garder de la luminosité, en reussissant à marcher sans tomber.

C'était l'histoire d'un quart d'heure, qui dura peut être beaucoup plus. Le silence avait cet effet de rallonger le temps de la mauvaise maniere, mais déja la forêt avait laissé place au parc, qui lui même n'était pas trés long à traverser. « On y est presque. » me surprennais-je à dire d'un ton enjoué à mon camarade blessé, oubliant sur le moment qu'il était detestable et qu'il s'en battrait probablement les couilles. Non, une vingtaine de minute sans ses repliques acerbes et j'avais oublié qu'il était mauvais. Il n'était qu'un camarade a ramener en lieu sur... Rien d'autre.

Et le lieu sur était pratiquement la, alors que nous arrivions devant l'une des entrées de Poudlard - qui n'était pas l'entrée principale. Vu le bruit que faisait la grande porte je n'étais pas fou au point de passer par la. Maladroitement j'essayais d'ouvrir la porte, y passant bien cinq minute, ce n'était pas facile avec quelqu'un sur les épaules, pesant... un bon poids de gamin de 16, 17 ans. Mais j'étais determiné a le porter jusqu'a ce que nous soyons à l'interieur. Quitte à me rompre le dos, je ne m'avouerais pas vaincu. Et... Crac. Non ce n'était pas mon dos, c'était la porte qui s'ouvrait enfin, sur un couloir non loin des cuisines. « Je vais te laisser la d'accord ? Tu ne devrais pas avoir de mal à retrouver ta salle commune. Où l'infirmerie... ? » A vrai dire, j'étais quand même conscient qu'il ne fallait pas que moi, je me fasse prendre dans un couloir. On ne savait jamais qui rodait.

Les choses ne semblaient pas insurmontables : je n’avais qu’à me laisser porter par cet idiot jusqu’à l’école où je me contenterais ensuite de l’abandonner comme je l’avais toujours fait avec les autres personnes dont je me servais habituellement… Rien de bien compliqué. Et pourtant… Je n’arrivais pas à me faire à l’idée que je devais me faire assister par une personne bien plus bête que moi, car à mon avis les Serdaigles ne méritaient pas leur réputation, celui-ci en étant la preuve formelle. Accepter cette évidence, celle que j’étais invalidé par ma blessure, était une chose assez difficile à mes yeux, bien plus difficile encore qu’un simple cours où je devais assister alors qu’il m’ennuyait au plus haut point ! Je m’étais cependant résolu à monter sur son dos histoire d’arriver à l’école avant la fin de la nuit.

Je m’accrochais à lui, gardant ma baguette à hauteur de mon visage pour profiter de la lumière qui oscillait encore à son bout et m’empêchait à elle seule de ne pas tomber dans une crise de panique comme j’avais déjà pu en faire l’expérience en d’autres temps et d’autres lieux bien plus rassurants que cette forêt sombre et peu accueillante. Je fermai les yeux de temps à autre, espérant que mon porteur ne tomberait pas, car j’avais un peu peur de ne blesser s’il tombait. Lui ? Je n’en avais rien à faire, il aurait même pu se casser une jambe que cela ne m’aurait pas importé… Ah si ! Avec une jambe cassée, il aurait eu quelques difficultés à me ramener à l’école sur son dos ! Bref, j’espérais simplement qu’il ne tombe pas pour ne pas avoir à subir une blessure inutile comme celle que j’avais déjà actuellement à la jambe. Elle était bien plus grave que n’importe quelle autre, non ? Après tout, elle était sur moi.

Je ne disais plus rien, ayant trop peur de faire tomber mon camarade qui m’entraînerait dans sa chute. De toute façon, lui dire quelque chose ne servait à rien puisqu’il était insensible à mes paroles et mes commentaires… C’était bien dommage, j’aurais bien aimé voir ce Serdaigle en colère… Idiot ! Je fermai les yeux, m’agrippant toujours plus à lui de peur de tomber et de me blesser plus que je ne l’étais et, au moment où il m’annonça que nous arrivions, je ne pus retenir un grand « C’est pas trop tôt ! » juste dans ses oreilles. Je n’attendais que cela : rentrer en sécurité au château et me réfugier dans la salle commune où j’irais mourir près d’une source de lumière et de chaleur, car il fallait bien avouer qu’il faisait assez froid en extérieur ces temps-ci.

Je descendis enfin du dos de cet imbécile de Serdaigle lorsqu’il m’annonça me laisser là. Il allait sérieusement me laisser là boitillant comme un animal malade ? Je m’amusai cependant de ses paroles.
« Bien évidemment, je connais le chemin. Vas-y, détale donc petit lapin, avant que les grands méchants ne t’attrapent. » Dis-je en riant un peu.
Ce garçon n’osait-il pas avouer qu’il avait peur de se faire prendre ? Après tout il aurait très bien pu emprunter la porte principale. Je ris un peu avant d’entrer dans le château, l’abandonnant là pour retrouver mon dortoir et des draps chauds… L’infirmerie attendrait bien. Allez, et à jamais, crétin de Serdaigle… Maintenant, j’ajouterais volontiers ton visage à la liste des personnes à copier si jamais j’en éprouvais le besoin.

[ HJ : Ceci est ma dernière réponse à ce sujet je pense o/ sauf si tu pensais continuer? ]