The hardest thing in this world il to live in it

La matinée avait été plutôt bonne, la plupart des gens auraient dit « normale » mais les journées normales étaient tellement rares que je ne pouvais les considérées que comme bonnes. Ouais, ce n’est pas toujours facile d’avoir des journées « normales » quand on est une ratée. La plupart du temps, mes journées se résument aux moqueries à cause de mes catastrophes ou solitude parce que de toute façon j’ai tant d’amis que ça. Revenons à la matinée qui venait de passer, les cours s’étaient bien passés, enfin comme d’habitude j’étais restée discrète, me contentant de prendre des notes. Je n’avais pas l’habitude de participer pendant les cours, moins je me faisais remarqué, mieux je me sentais. Lorsque midi arriva et que je vis tout le monde se diriger vers la grande salle pour aller manger, j’eu ne ressentit pas du tout l’envie de les rejoindre. L’ambiance repas où on se sent obligé de parler à la personne en face de moi, plus je peux l’éviter, mieux je me sens. Bah ouais, parler pour rien c’est pas mon truc et surtout avec les gens que je ne connais pas plus que ça. Vous vous aimeriez faire la conversation aux deux-trois paumés sans amis comme vous ? Je décidai donc de me rendre à la volière, je n’avais aucune lettre à envoyer mais j’aimais bien m’y rendre pour… réfléchir. Ouais, l’ambiance de ce lieu me permettait de m’évader en paix, sans que personne ne me dérange. Bon ok, parfois il y avait des gens qui venaient pour envoyer une lettre (normal à la volière) mais ça n’arrivait pas si souvent que ça puisque la plupart du temps je m’y rendais à des heures où tout le monde était occupé, comme cette fois ci.


Après quelques minutes, ou quelques heures je n’avais pas vu le temps passer, je décidai de retourner vers la grande salle pour prendre un fruit ou un petit truc pour tenir le coup jusqu’au soir. Je remis mon écharpe en place avant de prendre les escaliers pour redescendre en bas de la tour. Je dis au revoir au hibou qui était venu se poser sur mes genoux auparavant. Je descendis doucement, je n’avais pas vraiment envie de retourner au milieu de la population, mais bon quand il y faut y aller, il faut y aller hein. Arrivée en bas de la tour, je tombai sur… Neville. Mais que faisait-il là ? Il était assis par terre dans le froid, je ne voulais pas lui faire peur alors je me raclai la gorge doucement. Je regardai autour de lui, il avait sa plante à côté de lui, j’eus un petit sourire en le remarquant, je le trouvais mignon avec sa plante. Je me rapprochai de lui et j’aperçue un parchemin et de l’encre par terre. Je m’assis à côté de lui et tournai mon regard vers lui. Il avait pleuré ? Voir ça me fit un pincement au cœur, je détestais voir les gens importants pour moi aller mal. Même si Neville et moi c’était fini, il faisait partie des gens importants. Je lui adressai un petit sourire avant de prendre la voix la plus douce possible « Qu’est-ce qu’il se passe Neville ? ».

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Je le regardais en attendant sa réponse, je n’aimais pas du tout le voir comme ça. Je ne savais pas s’il s’en rendait compte mais il avait été la première personne à m’aimer en retour et surtout autant, je lui devais énormément et même si nous n’étions plus ensemble, il comptait beaucoup pour moi. Un an avec un garçon aussi attentionné ne s’oublie pas et surtout quand c’est la première fois que ça nous arrive. Parfois je me demande si nous notre relation serait resté pareil si je ne l’avais pas quitté. Mais je n’avais pas le droit de penser à ça, c’était moi qui l’avais quitté, moi qui lui avait brisé le cœur, c’était moi le monstre. Et puis de toute façon maintenant il y avait Caderyn, il fallait l’avouer, notre relation n’était pas du tout la même qu’avec Neville mais peut-être qu’avec le temps il comprendrait que j’étais folle de lui. Evidemment, Neville n’était pas au courant de tout ça, il croyait juste que je n’étais plus amoureuse.

Il avait un peu rougit avant de me répondre « Rien du tout. Ca va ! ». Et il pensait vraiment que j’allais le croire ? Après tout le temps qu’on avait passé ensemble, il pensait vraiment que je n’allais pas voir que ça n’allait pas ? Il était presque en train de pleurer quand je suis arrivée et il pensait que je ne m’en rendrais pas compte ? Il se décala un peu pour que je puisse m’assoir à côté de lui, je m’exécutai de suite en lui adressant un nouveau sourire. Je ne savais pas vraiment comment lui demander ce qui n’allait pas, après tout il n’avait peut-être pas envie de m’en parler, je n’étais peut-être pas la bonne personne pour ça. Mais je n’eus pas le temps de répondre à sa phrase, il avait déjà continué.« Et toi?! » Il voulait qu’on s’éloigne vite de ce sujet apparemment mais moi j’étais décidée à savoir ce qui se passait, je ne pouvais pas supporter de le voir aller mal sans pouvoir rien faire. J’haussai les épaules « Moi je vais très bien et pour de vrai. » Je fronçai les sourcils avant de continuer « Neville, tu sais que tu peux me parler hein ? Je suis là si besoin, tu le sais hein ? » Je ne savais pas trop si j’étais vraiment la bonne personne pour ça, je l’avais quitté, il avait peut-être plus envie de me parler, après tout je lui avais sûrement fais beaucoup de mal. Je n’avais pu faire autrement mais je m’en voulais tellement, il ne méritait pas ça.

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Ce n’était pas la première fois qu’on se retrouvait tous les deux ici, je me souvenais encore de la dernière fois où nous étions venus ici, ça remontait à une semaine ou deux avant notre rupture. Nous nous étions donné rendez-vous dans l’après-midi. Il faisait beau ce jour-là, on n’était pas encore en été mais le soleil était déjà présent. Nous étions assis un peu plus loin. J’avais été un peu trop optimiste en sortant en tee-shirt alors qu’il y avait quand même un petit vent frais, et lui, en petit copain parfait, m’avait réchauffer en me prenant dans ses bras. Même après tout ce temps qui était passé, je m’en souvenais comme si c’était la veille. En fait je me souvenais presque de tous les moments passés avec lui. Evidemment pas tous dans les détails mais la plupart quand même, nous avions passés de si beaux moments… Mais il fallait que j’arrête, je ne devais pas, je ne devais plus, je n’avais plus le droit de repenser à tout ça.

Je le regardai en attendant sa réponse, il baissait un peu les yeux. « POUR DE VRAI ? »Ça me mettait un peu mal à l’aise, j’avais l’impression qu’il avait peur que je le juge ou je ne sais pas trop alors que j’en suis totalement incapable ! « Oui pour de vrai, je sais bien que toi c’est pas pour de vrai…. Je ne suis pas aveugle… » Je ne savais pas trop comment lui faire comprendre que j’avais deviné qu’il n’allait pas bien sans le blesser ou le forcer à parler, je ne voulais pas qu’il se sente obligé de m’en parler, il faisait ce qu’il voulait après tout. Il tenta un sourire pour faire plus crédible sûrement mais dommage pour lui, ça n’avait pas marché. Je n’aimais pas le voir comme ça, j’avais tellement envie de le prendre dans mes bras mais je ne devais pas, nous étions séparés maintenant et j’avais peur qu’il y voit un espoir. Je vis une larme couler sur sa joue, mon cœur se resserra, non Neville pleure pas s’il te plait, ne pleure pas… Je ne l’avais presque jamais vu pleurer ainsi, j’étais tellement mal pour lui. Je le vis ensuite sortir une lettre avant de me la donner. J’haussai un sourcil en le regardant, il baissa les yeux à nouveau avant de prononcer quelques mots. « J’AI REÇU ÇA CE MATIN … » Il l’avait reçu dans la journée… ça devait être une mauvaise nouvelle… Après quelques secondes d’hésitation je la dépliai pour la lire. J’avais l’impression de violer son intimité, c’était peut-être privé après tout… C’était une lettre de sa grand-mère, je connaissais sa situation familiale, il m’avait tout confié lorsque nous étions encore ensemble. Elle était assez longue, je la lis vite en diagonale puis je m’arrêtai un instant sur le « Tes parents te souhaitent un joyeux Noël ». Je lançai un coup d’œil vers Neville, c’était donc ça qui le mettait dans un tel état. Je lui pris doucement la main, je voulais le rassurer, lui dire que tout allait bien, mais j’avais un blanc dans ma tête, je ne trouvais pas les mots, comme s’il n’y avait rien à rajouter à la situation. Puis, je me rendis compte qu’il y avait un second papier, je lis les quelques mots, ils étaient écrits en écriture d’enfants, ça ne pouvait qu’être ses parents. A ce moment-là, je savais ce qu’il pensait mais je ne voulais pas qu’il ait une idée pareille dans la tête, ça ne pouvait que le détruire encore plus. Je serrai sa main un peu plus et lui adressai un petit sourire. « Tu sais, je pense qu’ils ne t’ont pas oublié, tu restes forcément dans leur cœur, ils t’aiment. »

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