Il m’arrivait souvent de faire des soirées entre homme, non rien de ce que vous pensez ! L’homme en question pour le coup c’était Aaron Blackburn oui oui de la famille casse burne vous savez ! Sauf que lui ne l’était pas, du moins, pas avec moi. Il était même très gentil, comme Aedan et c’était plutôt étrange car le reste de la famille me traitait comme une merde. Le chien des mangemorts n’avait pas le droit au respect. Mon sang était impur et j’avais jadis traqué et mis hors d’était de nuire bon nombre de mangemorts et partisans. Mais non, ils m’avaient tous les deux pris sous leur aile, allez savoir pourquoi, mais l’un comme l’autre ne l’avoueraient probablement jamais au reste de leur famille.

En tout cas ce n’était pas la première fois qu’Aaron s’introduisait dans mes quartiers une fois la nuit venue. C’était nos petites réunions secrètes, celles où l’alcool coulait à flots. Nous buvions comme des trous ( j’ai jamais compris cette expression… un trou on le bouche ou on le bourre, mais on y verse pas de l’eau ou de l’oasis enfin, qu’importe…) Et le lendemain nous devions assumer nos cours avec la gueule de bois. C’était pas évident, surtout que l’alcool avait un effet tout à fait inattendu sur moi, il me sortait en partie de ma situation d’esclave et certes je disais n’importe quoi, mais c’était vraiment moi. J’ai même dû lui parler de l’œil d’Hypérion et de la souffrance que j’endurais à cause de lui. Mais j’avais aussi très souvent envie de lui sauter dessus. C’est qu’il était mignon Aaron, mais hétéro alors j’essayais de me retenir comme je pouvais.

On frappa à la porte de mon bureau et je m’empressais d’ouvrir, le sourire aux lèvres. Plutôt impatient que la soirée commence.

« Bonsoir Aaron ! Entres donc je t’en prie. Tu veux une chaise ?? A boire ? Tu veux faire pipi ??? Dis moi tout je peux faire quelque chose pour toi ? »

Oui j’étais stressé et mon attitude d’esclave soumis refaisait surface ce qui n’arrangeait rien. Les questions fusaient les unes après les autres avant de me figer pour attendre la réponse.

Ce soir Aaron était invité dans le bureau de Yae. Il s'y rendait régulièrement, et pour cause cette année l'ambiance à Poudlard était des plus moroses. Il avait bien besoin de se vider la tête et quoi de mieux qu'une soirée en compagnie de Yae pour ça ? Il appréciait son collègue pour son sens de la fête. Ils buvaient et plaisantaient toute la soirée. C'était le seul membre du personnel de Poudlard avec qui il pouvait se permettre ça. Les autres étaient soit trop sérieux, soit n'appréciaient pas Aaron parce qu'il faisait parti des mangemorts. Enfin bref, il quitta donc son propre bureau pour se rendre dans celui de son ami. Il était vêtu d'un jeans et d'une chemise noire tout ce qu'il y a de plus simple. Il était 21 heures lorsqu'il frappa à la porte de Yaëzell. Le professeur de métamorphoses vint lui ouvrir, le sourire aux lèvres. Aaron lui rendit son sourire. Il le salua, lui proposa une chaise, à boire, si il voulait aller aux toilettes. Aaron fronça les sourcils. Ce sortilège était de plus en plus pesant. Plus il se rapprochait de Yaë plus son caractère d'esclave l’énervait. Il devait trouver un moyen de le libérer sans se mettre les autres mangemorts à dos. Il posa sa main sur l'épaule de son interlocuteur en soupirant légèrement.

"Je vais trouver le chemin pour m'asseoir tout seul merci. Détends toi un peu."

Il alla s'asseoir et prit lui-même les verres posés sur la table. Il leur servit un verre chacun.

"Comment vas-tu ?"

Il savait que Yaëzell avait été présent durant la débâcle à Prés-au-Lard tandis que lui n'était pas là. Sa soeur lui en voulait énormément de ne pas avoir été là, elle pensait qu'il aurait pu sauver Kurt. Aaron avait apprit tous les évènements qui s'étaient déroulés là bas et il regrettait de ne pas avoir pu venir en aide à ses collègues mangemorts. Mais à ce qu'on lui avait dit, Yaëzell avait été particulièrement bon cette après-midi là. Aaron se demandait parfois si il n'y avait pas une véritable noirceur en Yaë qui n'était pas dû à cet artefact.

J’avais l’impression de l’oppresser avec toutes mes questions et c’était sans doute le cas. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était comme si quelqu’un d’autres parlait ou agissait à ma place. Une marionnette qui entre des mains expertes se révélait être un soldat hors paire. Il était beau Aaron, décidément c’était la seule pensait qui me venait à l’esprit à chaque fois que je le voyais. A force c’était troublant, j’avais peut être un souci… rien à voir avec le bracelet, j’avais toujours eu des sentiments pour des gens qui n’en avaient jamais pour moi en retour. C’était un peu triste vu comme ça, mais c’était une question d’habitude, ceci dit rien ne m’empêcher de fantasmer en silence. Et ces derniers temps, le silence était la seule chose que je savais faire. Mes vraies pensées restaient bien à l’abri du moins tant que je n’avais pas bu. Et en parlant de boire, voilà qu’Aaron me servait un verre et me le tendait.

« Tu sais que normalement c’est à moi de faire ça. »

Je pris le verre en retournant m’asseoir à mon bureau. Je posais mes pieds dessus à moitié affalé sur ma chaise. Comment j’allais hein… et bien ma seule réponse fut…

« Bien et toi ? »

Bien… évidemment que c’était faux, ce n’était pas moi, à l’intérieur je mourais à petit feu. Je souffrais des carnages que je causais et je me demandais au fond si je serais pardonné un jour. J’avais tué et blessé pas mal de gens, même sous la contrainte il y avait un pris à payer non ?

« Comment se passent tes cours ? »

Détourner une conversation était toujours la manière la plus simple de faire passer la pilule mais cela devenait épuisant de toujours cacher ses sentiments. Et même si au fond, ce n'était plus vraiment moi qui parlait, mon moi intérieur continuait de souffrir de la situation. Je me prenais en pleine tête toutes les conséquences de mes actes, encore et encore. Etre mis si longtemps sous ce genre d'impero pouvait affecter l'esprit. Et cela faisait plus de six mois maintenant...