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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je?

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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyJeu 7 Fév - 14:35

La cabane hurlante. Cet endroit était redouté par bien du monde, mais je ne pouvais pas réellement comprendre la crainte qui s’emparait d’eux lorsqu’ils entendaient parler de cet endroit… À vrai dire, je ne m’intéressais pas réellement à l’endroit où je me trouvais, préférant bien souvent me préoccuper des choses qui s’y déroulaient. J’étais arrivé ici, comme par hasard, et je ne tenais pas réellement compte de ce que les gens autour de moi racontaient… J’étais peureux, certes, mais pas tant qu’aucune trace de magie ne m’entourait dans l’immédiat. C’était un peu le cas en cet instant.

J’avais quitté le château pour la journée, abandonnant également mon habit d’infirmier, car j’avais ressenti le besoin de m’aérer un peu. La saison était peut-être froide, mais je n’avais pas peur de ces températures hivernales lorsqu’il s’agissait de me changer les idées… J’avais récemment rencontré une élève ; Une élève dont j’avais découvert un secret mais qui avait également tenté de me faire avouer le mien, peut-être sans le réaliser.… Malheureusement, cela ne m’avait pas aidé et j’avais passé le restant de ma journée à tenter de retenir mes larmes, isolé à l’arrière de l’infirmerie…

Comme cette cabane, mon passé était assez mystérieux. Comme cette cabane, il était rempli de poussières et de craintes… Je ne pouvais pas m’en échapper, j’étais toujours cet adolescent caché derrière un bureau dans l’attente que les cris et les sortilèges s’arrêtent… Mon appareil autour du cou, je fis quelques pas en direction de ce bâtiment isolé où l’on conseillait de ne pas se rendre, à l’instar de la forêt de l’école où je n’aurais, à la différence, jamais osé mettre un pied.

Ma passion pour les images, en quelque sorte, me permettait de tenir le coup lorsque je n’allais pas bien. Arrêter le temps à une seconde précise, décider du moment dont on voudrait se souvenir, appliquer sur le papier ce que l’on désirait ne pas oublier… c’était quelque chose de très important pour moi. Pour cette raison, je soulevai l’appareil avant de prendre un ou deux clichés dont je devrais m’occuper un peu plus tard.

Je poussai un soupir, faisant à nouveau quelques pas pour ensuite recommencer la manœuvre, immortalisant ainsi ce que je voyais. Au bout de quelques minutes de marche, j’arrivai sur les lieux, portant une nouvelle fois l’appareil à hauteur de mon visage afin de réaliser un cliché. Cet endroit dégageait quelque chose d’assez intéressant, mais faisait froid dans le dos à la fois. J’hésitai un peu avant de recommencer à m’avancer dans sa direction, me persuadant que je n’aurais aucune difficulté à fuir l’endroit s’il était en réalité trop dangereux pour y trainer.

Je m’étais habillé d’une veste grise et d’une écharpe noire, espérant ne pas avoir froid, en dessous desquels je portais une simple tenue « moldue »… un haut noir avec des motifs dorés et en pantalon un Jeans assez sombre à l’aspect légèrement abîmé ; une tenue tout à fait commune aux gens de mon âge en somme, et qui changeait énormément de cette habituelle veste blanche que je portais à l’école.

Même si je refusais de l’avouer, j’avais peur… Peur car la dernière fois où j’avais osé mettre les pieds dehors, un désastre était arrivé… Se sentir coupable d’une chose dont nous n’avons pas la responsabilité était-il réellement une mauvaise chose ? Dans mon cas, ça l’était, car cet évènement n’avait en rien arrangé mes angoisses et le retour de ces souvenirs néfastes que je tentais de fuir…

Quand j’avais traversé la place, je m’en étais souvenu et, maintenant que j’étais devant la Cabane Hurlante… je ne cessais de me demander si je n’avais pas une chance d’y enfermer les fantômes qui me hantaient depuis tellement longtemps désormais… Là, au moins, ils auraient arrêté de me pourrir l’existence…

Faisant le tour de la maison, je me demandais si l’on pouvait y pénétrer… À première vue, les fenêtres semblaient condamnées, de même que la porte… Je ne cessais d’observer les lieux, mon appareil autour du cou, le regard porté vers le haut tandis que j’avançais, me questionnant sur les raisons qui avaient donné à cette maison sa réputation si négative.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyVen 8 Fév - 23:38

Poudlard, c’était bien mais quand on a fait le tour et que l’on a l’impression de connaître les moindres recoins, ça en devient un peu lassant. J’y étais tout le temps, c’était chez moi après tout, où est-ce que je pouvais aller d’autre ? C’est vrai, je n’aimais pas beaucoup sortir de l’enceinte de l’école, je n’aimais pas spécialement voir tous ces gens plus ou moins heureux qui semblaient à l’abri de tout. De la jalousie, il y avait peut-être un peu de ça, c’est vrai. Quoi qu’il en soit, j’avais décidé de sortir un peu de ma routine. En fait, je me forçais à le faire de temps en temps, ne voulant pas trop m’enfermer dans un monde bâtit de toutes pièces.
Sortir, c’était bien beau, mais pour aller où ?

J’étais sortie de Poudlard sans vraiment savoir où j’allais, me retrouvant à Pré-au-lard je ne savais comment. J’avais juste laissé mes pieds me guider là ils en avaient envie, ou plutôt là où le hasard me mènerait, la tête légèrement baissée pour regarder où je marchais. J’avais ma baguette sur moi, comme toujours, et j’étais donc exposée à une quelque conque chute. Après tout, se prendre le pied dans une minuscule racine était vite arrivé et je n’avais aucune envie de me salir et de passer pour une idiote encore une fois. Bien sûr, baisser la tête comme je le faisais ne me protégeais pas de tout, mais il fallait faire un choix : soit ne pas tomber, soit ne pas me prendre quelqu’un ou quelque chose de plein fouet. Pour résumé, éviter une catastrophe pour en provoquer une autre.


C’était un bon début d’être arrivée ici, mais il fallait maintenant que je choisisse ce que j’allais finalement faire un de ces rares jours où je faisais quelque chose de différent. Pas tellement différent à en croire les faits, puisque malgré l’endroit qui différé, j’étais toujours seule et bizarrement je choisissais toujours les endroits un peu isolés du reste. J’avais déjà mis les pieds dans tous ces petits magasins qui ne marchaient pas bien et où par conséquent personne ne se rendait, il fallait trouver autre chose. Alors que j’étais restée plantée au milieu du chemin, en train de réfléchir en regardant un peu partout autour de moi, mes yeux se posèrent sur la fameuse Cabane Hurlante. Un lieu … Bizarre. En fait, je m’étais toujours demandée pourquoi j’en entendais parler négativement dans les couloirs, qu’est-ce qu’elle avait de si spéciale ? Tous les élèves connaissaient sa réputation, mais moi non, tout ce dont j’avais à disposition était la vue qui s’étendait sous mes yeux. Le meilleur moyen pour se faire une idée, c’est d’y jeter un œil non ?

N’attendant pas deux minutes de plus, je m’étais dirigée vers la cabane, contente d’avoir enfin trouvé une occupation. C’était bien moi qui choisissais de sortir, mais l’impression que j’y étais obligée persistait. Je ne regrettais jamais, mais j’avais mes habitudes et c’était comme ça, un point c’est tout. Je m’étais donc aventurée aux alentours de cette cabane, effrayant nombre d’élèves sans que je comprenne réellement quelles en étaient les raisons. Elle n’était pas jolie jolie, c’était bien vrai, mais j’avais l’habitude de voir des endroits de ce genre. Peut-être avais-je eu de la chance ce jour-là, mais il n’y avait rien d’extraordinaire à voir ni à entendre, du moins sans s’y aventurer réellement. Au fond, j’aurais bien voulu mais comment y entrer sans avoir connaissance du tunnel y menant ? Bien entendu, c’était mon cas, je n’étais jamais au courant de rien.


Jusque là, je n’étais pas tombée une seule fois, je n’avais absolument rien fait de mal, ça en relevait presque du miracle. J’étais trop occupée à observer la maison qui se dressait devant moi pour penser à mon exploit. Comment y entrer, c’était la question qui trottait dans la tête et à laquelle j’essayais de trouver une solution … Pensant qu’une vue générale du lieu m’aiderait, je m’étais éloignée et assise contre arbre pour réfléchir, sans quitter du regard mon but.
Par chance, quelqu’un s’en était approché également, je le regardais faire le tour, espérant qu’il y entre et me montre ainsi sans le vouloir le moyen de le faire.
Malheureusement, ce n’était pas le cas. J’avais beau le suivre du regard, je n’arrivais pas à savoir de qui il s’agissait malgré le fait qu’il me disait bien quelque chose. Et puis mince, je m’étais levée et dirigée d’un pas rapide vers l’inconnu qui se était de dos, dans l’intention de lui demander s’il ne savait pas comment entrer dans la cabane, ne voulant pas me retrouver pour la seconde fois aujourd’hui sans rien à faire. Un autre jour je l’aurais accepté, mais pas celui-là, ce n’était pas possible.

« Excusez-moi mais vous ne saur… »

Et là … Une pierre, mon pied … Moi qui avait fait tant d’efforts pour ne pas tomber, c’était raté.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 9 Fév - 0:34

La curiosité me rongeait réellement tandis que j’observais le bâtiment auprès duquel je me trouvais. La ville était assez loin - ou alors était-ce la maison qui en était isolée-, ses sons paraissant du même coup tout aussi lointains et flous alors que mes pas dans la neige étaient assez audibles. Je regardais la cabane hurlante avant de la prendre en photo, m’éloignant, hésitant parfois à poser ma main sur le bois sombre qui la constituait… Cette construction menaçante était tellement intrigante, tellement étrange…

J’étais là depuis un bon moment désormais et, malgré les nombreux tours que j’avais faits autour de la maison, il m’était impossible d’y entrer. J’aurais aimé y parvenir, perçant ainsi la couche de mystère que ce bâtiment sombre et effrayant portait autour de lui. Ce silence dans lequel il semblait enveloppé me rappelait un peu celui dont j’étais entouré… Moi, Ren Minami, je me comportais un peu comme cette Cabane… tentant de rester impénétrable… intouchable, mais c’était tellement difficile. C’était arrivé il y a peu, quelqu’un avait réussi à me toucher, à effleurer des choses que je n’avais pas envie de révéler. Cela aurait pu être étrange, mais je m’efforçais d’éviter d’y penser pour ne pas me remettre dans un état tel que celui où j’étais depuis quelques temps… à cause de cela, mais également à cause de l’attaque qui avait eu lieu à pré-au-lard…

Depuis quelques temps, mon infirmerie me semblait froide, moins accueillante… j’ignorais pourquoi. Johan m’avait dit qu’une personne était importante pour lui… que c’était avec cette personne qu’il se sentait en sécurité… Cette élève m’avait également dit de trouver un moyen de surmonter les épreuves de mon passé, mais c’était tellement difficile, cela semblait si peu réalisable… je ne savais quoi penser. Poussant un petit soupir, je repensai à ces choses que j’aurais voulu oublier pour me concentrer sur mes photos. Je reposai une nouvelles fois mon regard sur la bâtisse de bois, essayant de voir un jour entre les planches qui obstruaient les différentes entrées et fenêtres mais n’y parvenant pas.

Il n’y avait aucun moyen d’y pénétrer.

J’aurais aimé pouvoir y entrer… Mais je ne pouvais m’empêcher de refaire cette comparaison qui me revenait sans cesse à l’esprit… Mon esprit était un peu comme elle… Mais j’étais de plus en plus fragile. Pendant des années, j’avais tenté de ne pas exprimer ce que je ressentais ; pendant des années j’avais fuis les choses ; pendant des années j’avais renfermé en moi ces sentiments mauvais qui me pourrissaient l’existence et m’avaient de nombreuses fois poussé à bout.

En apparence, j’étais tout ce qu’il y avait de plus normal. Un garçon souriant, poli, sage. Un homme passionné par son métier et inquiet pour ceux qui l’entouraient. J’étais une personne normale, tolérante… tout ce que l’on pouvait désirer. Cependant, au fond de mon être, je n’étais qu’un enfant qui hurlait, caché derrière un bureau de peur de voir un massacre se dérouler devant ses yeux. De nombreuses fois quand j’étais à l’infirmerie, je sursautais à l’entente d’une porte ouverte à la volée… J’avais peur, peur qu’il soit de retour pour achever le travail, car j’étais l’élève qu’il n’avait pas réussi à exterminer. Aujourd’hui, cet élève n’était plus… Pas à ma mémoire du moins, mais cette hantise permanente n’avait pas disparu. J’avais et aurais toujours peur de voir ma vie m’arrêter en quelques mots… comme celle de mes amis ce jour là.

Pourquoi mes souvenirs avaient-ils été aussi souvent remués ces derniers jours ? Pourquoi cette jeune femme avait-elle pensé que mon passé avait une incidence sur mon état actuel ? Pourquoi avais-je été pris dans ce combat à Pré-au-Lard ?

Ces questions restaient malheureusement sans réponse.

J’aurais voulu retrouver cette part de moi enfouie dans mon passé, ce morceau manquant qui m’empêchait d’être le Ren Minami que j’avais été durant toutes mes études : un garçon passionné par la magie et ses vertus, ses miracles... J’étais désormais trop apeuré par son pouvoir destructeur pour percevoir ses bons points. Beaucoup auraient trouvé cela dommage, triste, ou même simplement malheureux, mais je ne pouvais faire autrement : personne ne change en un claquement de doigt.

Perdu dans mes pensées, je venais au bout d’un nouveau tour de la maison, mon appareil photo indiquant qu’il ne me restait que peu de clichés à prendre. Je poussai un petit soupir : en avais-je fait tellement ? Mon regard se posa sur la Cabane Hurlante tandis que je repensais encore à cette satanée comparaison que mon esprit ne désirait visiblement pas abandonner. Pourquoi me sentais-je si proche d’un amas de bois et de mystères ? Cette seule pensée m’arracha un faible sourire tandis que je portais mon regard sur l’appareil photo qui reposait contre mon torse alors que je réchauffais mes mains en les portants à ma bouche pour souffler entre-elles.

Une voix venant de l’arrière attira mon attention. Je me retournai, juste à temps pour apercevoir une personne qui se dirigeait vers moi, trop tard pour réussir à l’identifier. J’aurais aimé savoir ce que cette personne comptait me demander, mais visiblement le sort en avait décidé autrement, car désormais cette personne perdait l’équilibre et risquait fort de s’écrouler dans la neige qui s’étendait autour de nous. Je n’avais pas été assez rapide pour réagir, que cela soit pour la rattraper ou pour l’éviter, et nous nous étions bien vite retrouvés tous les deux sur le sol. Une chance pour cet inconnu, mon appareil ne s’était pas trouvé au mauvais endroit et avait réussi à éviter la neige de justesse… en théorie du moins.

Je ne pouvais pas demander à cette personne si tout allait bien. Mon silence était dans ce genre de cas la plus cruelle des punitions. Cependant, je ne tardai pas à baisser les yeux vers l’inconnu, réalisant alors que je connaissais cette personne car elle n’était autre que l’une des participantes au retour de ces maudits souvenirs qui refusaient de me quitter… Je tapotai un peu son épaule pour le faire lever la tête, me demandant si elle allait bien et ne s’était pas fait mal, mais étant bien incapable de le lui demander oralement.

Je ne lui en voulais pas d’avoir fait revenir ces souvenirs horribles et douloureux, car je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle n’en était pas responsable. J’étais effectivement bien trop gentil, bien trop poli pour en vouloir à quelqu’un, et elle n’aurait pas pu savoir à quel point le passé que j’avais derrière moi était insupportable… Oui, elle avait peut-être qualifié les évènements de « pas insurmontables », mais elle ignorait tout des choses qui s’étaient réellement passées. Je m’étais finalement redressé, évitant au passage de la balancer dans la neige, cela n’étant pas très poli et j’avais réfléchis à quoi faire, étant incapable de converser avec elle en cet instant et ne me souvenant plus de si, oui ou non, j’avais emporté avec moi l’ardoise de Johan, je me mis à fouiller le sac que j’avais emporté avec moi, y trouvant finalement ladite ardoise ainsi que la boîte de craie ; je pensais donc toujours à les emmener avec moi, ou du moins dans la plupart des cas.

« Tu ne t’es pas fait mal ? »Avais-je simplement écrit à l’adresse de la jeune femme.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 9 Fév - 13:59

J’étais comme coincée dans ce jeu pour enfants, celui auquel nous jouons tous dans notre enfance, un deux trois soleil. Depuis la mort de mon père, je n’avais compté que jusqu’à trois sans jamais oser me retourner pour enfin regarder derrière moi en disant soleil. Je restais inlassablement dans l’ombre, les mains posées sur mes yeux, ayant trop peur pour avancer en gardant malgré tout l’angoisse de ne pas savoir ce qu’il pouvait arriver. La seule différence qu’il y avait avec le jeu c’était que je jouais seule, j’avais conscience que personne ne viendrait taper sur mon épaule et enfin dire soleil à ma place, ce qui mettrait un terme à mes peurs. En fait, théoriquement c’était possible, mais ça me paraissait impossible, j’avais l’impression que personne ne le ferait jamais, ni aujourd’hui ni demain. Malgré ça, je n’avais pas le courage d’ouvrir les yeux et je restais bloquée, seule dans un coin, me retrouvant face à un mur sans m’en rendre compte.

Cet homme que j’avais regardé faire le tour de la maison à l’intérieur de laquelle je désirais rentrer, je savais que je le connaissais mais je n’étais pas parvenue à remettre une image précise dans mon esprit sans m’en approcher d’avantage. Tourner autour d’un lieu comme il le faisait, c’était bien dans l’intention d’y entrer non ? Par conséquent, j’avais vite fait le rapprochement avant de marcher vers lui pour lui poser une simple question, espérant avoir la réponse à celle que je me posais depuis quelques minutes. Ce n’était qu’en me retrouvant à quelques centimètres de lui et en sentant mon pied buter contre quelque chose que je m’étais rendue compte que non, ça n’avait pas été une bonne idée d’y aller si précipitamment en oubliant la malédiction qui était devenue omniprésente dans ma vie.

Il m’était déjà arrivé beaucoup de fois de trébucher sans aucun obstacle visible à part moi-même sur le sol et de tomber lamentablement aux pieds de quelqu’un, mais me retrouver sur la personne en la faisant toucher le sol par la même occasion, jamais. Heureusement pour lui, il s’était retourné en m’entendant, lui évitant ainsi de tomber face à terre. Enfin, heureusement était un bien grand mot, je m’étais tout de même écrasée contre lui, essayant de me rattraper en posant mes mains sur ses épaules, tentative qui s’était avérée vaine. Par pur réflexe, j’avais fermé les yeux, préférant ne pas voir ce qui allait arriver. Ce réflexe prenait son origine du fait que la toute première fois où j’étais tombée, c’est-à-dire il y a déjà très longtemps, j’avais gardé mes yeux grands ouverts, pouvant voir le sol se rapprocher dangereusement de mon nez. Alors oui, ça m’avait quelque peu traumatisée et je préférais donc ne rien voir du tout désormais et ne subir que les conséquences de la chute une fois celle-ci terminée. J’avais senti mon front taper contre son torse, ça changeait des pavés froids des couloirs de l’école où il avait l’habitude de se cogner, me permettant ainsi d’éviter la bosse ou le bleu par la même occasion.

Je relevais doucement la tête en ouvrant les yeux après que celui qui avait amorti ma chute m’ait tapoté l’épaule. Ca aurait pu être n’importe qui, ça m’aurait gênée mais pas autant que je l’étais à ce moment là, en voyant sur qui j’étais finalement tombée, ce qui me fit lâcher ses épaules auxquelles je m’étais accrochée. C’était l’infirmier, celui que j’avais blessé avec des propos que je n’aurais pas du tenir, ceux que j’avais regrettés en fermant la porte de l’infirmerie quelques jours auparavant. Certains diraient que le hasard fait bien les choses, mais j’en doutais. Est-ce que c’était une bonne chose que de le revoir ? J’avais une drôle d’impression, mais je n’arrivais pas à déterminée laquelle, elle n’était pas aussi claire que celles que j’avais eu avant, comme celle en voyant la cabane par exemple.

Alors qu’il se relevait, j’en faisais de même en faisant attention de ne pas glisser sur une plaque de glace, voulant éviter de tomber une nouvelle fois. J’enlevais le peu de neige qui s’était accrochée à mon pantalon et aux bouts des manches de mon sweat, celui-ci étant assez épais pour me protéger un minimum du froid, pendant que l’infirmier cherchait quelque chose dans son sac pour en sortir une ardoise.


« Je suis désolée, vraiment … »

Le peu de neige que je n’avais pas réussi à éviter sur mes vêtements avait déjà commencée à fondre en faisant pénétrer le froid jusque ma peau, je n’osais même pas imaginer ce qu’allait ressentir l’infirmier avec la neige qu’il avait sur lui. Je le regardais écrire en hésitant. Essayer de lui enlever ou non ?

« Euh … Vous devriez essayer d’enlever la neige que vous avez sur vous … »

J’avais décidé de simplement lui dire, n’osant pas rentrer une nouvelle fois en contact avec lui. La chute m’avait déjà suffisamment gênée, j’aurais pu le faire pour essayer de me racheter et de m’excuser encore une fois, mais j’avais trop peur de sa réaction. Alors que je lui avais conseillé de faire ce que je n’osais pas accomplir moi-même, il m’avait tendu une ardoise où il m’avait demandé si je n’avais rien. En fait, si quelqu’un devait s’être fait mal entre nous deux, c’était lui car après tout, il avait servi d’amortisseur. C’était sûrement une des chutes les moins douloureuses que j’avais pu faire jusque là, je n’allais donc pas me plaindre.
Je lui avait donc retourné la question en oubliant d’y répondre, collant mes mains entre elles pour les réchauffer après cette rencontre glaciale avec la neige.

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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 9 Fév - 15:04

Heureusement pour moi, la neige avait amorti la chute que je venais de faire. Il devait y avoir une bonne vingtaine de centimètres autour de nous, raison pour laquelle je n’avais pas réellement ressenti la violence du choc. Ce paysage blanc et silencieux ajoutait à l’ambiance mystérieuse et glaciale qui régnait habituellement autour de la maison qui nous surplombait de toute sa hauteur. Je posai mon regard sur elle une nouvelle fois, rangeant ces pensées dans le fond de mon esprit, histoire de les garder en mémoire pour mieux m’en rappeler plus tard.

Depuis le massacre de ma classe, je tentais de garder le meilleur des choses qui m’arrivaient. J’avais appris à le faire au cours de séances psychologiques… J’avais eu un suivi pendant un certain temps, mais il avait cessé une fois que j’avais quitté le monde magique. Je ne pouvais pas rester l’objet d’études durant toute ma vie, cela ne m’aurait absolument pas convenu, raison pour laquelle je m’efforçais d’appliquer les conseils de ses psychologues, mais seul.

Quoiqu’il en soit, l’heure n’était plus aux réflexions profondes et au silence car nous étions tombés dans ce manteau blanc que l’hiver avait déposé sur la région, et je m’étais relevé, demandant à Jun si elle ne s’était pas blessée. Elle s’était excusée, chose qui me fit sourire, car ça n’était pas de sa faute à mes yeux. Elle avait trébuché, cela pouvait arriver à n’importe qui et pour n’importe quelle raison, je n’allais pas lui en tenir rigueur. J’étais plein de neige, mais ma préoccupation première avait été de savoir si elle ne s’était pas fait mal en tombant ; sans doute une déformation professionnelle, je n’en savais rien…

Quand j’y pensais mieux, cette jeune femme semblait être assez maladroite. L’autre jour, elle était venue me voir pour une blessure au ventre ; ici, elle tombait ; les chutes et les égratignures en tout genre devaient être monnaie courante pour elle. Je lui avais sourit en hochant la tête quand elle m’avait conseillé d’enlever la neige que j’avais sur moi. Je le fis, tenant toujours l’ardoise et la craie dans une main afin de ne pas les laisser tomber dans l’épaisseur blanche que nous avions bien affaissée avec nos poids. Bien évidemment, une certaine quantité de neige avait déjà pu fondre et je pouvais bien ressentir le froid, n’arrivant pas à enlever toute la neige qui se trouvait dans mon dos. J’allais sans doute tomber malade.

En fin de compte, je lui avais représenté l’ardoise où j’avais inscrit ma question, la jeune femme me répondant par cette même interrogation à laquelle je ne pus répondre que par écrit, une fois de plus.
« Non, la neige a bien amorti la chute. »
Quelque secondes plus tard, j’éternuai, me retournant juste assez vite pour ne pas le faire face à elle, portant également mon coude à hauteur de mon visage pour ne pas éternuer dans mes mains, car c’était moins risqué au niveau des contaminations. Comme prévu, j’allais attraper un rhume. Je me retournai à nouveau, poussant un petit soupir avant de fermer ma veste une fois que je m’étais assuré que mon appareil photo était intact. Je repris alors l’ardoise que j’avais temporairement reposée dans mon sac pour y inscrire quelques nouveaux mots.
« Tu ne sais pas si on peut y entrer ? »Pouvait-on lire.
J’avais tourné autour de cette maison durant de longues minutes sans en trouver la faille, mais peut-être que Jun en avait connaissance. Moi, j’étais encore un étranger arrivé il y a peu dans une contrée dont il ignore tout, alors je ne pouvais pas savoir s’il y avait un moyen d’avoir accès aux mystères de cette bâtisse. Je fermai les yeux quelques secondes après les avoir posé sur le bâtiment, un nouveau soupir se faisant entendre tandis que je ressentais bien la différence de température que ma chute dans la neige avait créée… J’aurais peut-être du réagir plus vite et l’empêcher de tomber, nous n’aurions pas risqué d’être malade.

À propos de maladie, une nouvelle question me vint à l’esprit, question que j’inscrivis à la place de celle qui se trouvait déjà sur l’ardoise après m’être assuré que Jun avait eu le temps de lire la première.
« Comment va ta blessure ? »
Non, je n’aurais pas pu oublier cette plaie, car j’avais également découvert que cette jeune femme en était une lorsque j’avais du la soigner. Il fallait bien avouer qu’au premier abord, Jun ne ressemblait pas réellement à une fille, mais plutôt à un jeune homme. J’avais souri à l’élève sans rien dire, incapable de le faire de toute façon. Je gardais l’ardoise face à elle tandis que je reposais mon regard sur la Cabane Hurlante qui semblait toujours aussi imposante à nos côtés. J’espérais que Jun n’avait pas enlevé les compresses une fois sortie de l’infirmerie, juste parce qu’il aurait été dommage qu’elle garde des marques importantes d’une blessure comme celle-là.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 9 Fév - 17:52

Le manteau de neige qui avait recouvert Pré-au-lard tout entier remettait comme tout à zéro avec sa couleur si pure. J’aimais l’hiver juste pour ça, pour regarder les flocons de neiges tomber lentement jusqu’à s’accumuler entre eux sur le sol en scintillant au contact des rayons du soleil. Quand j’étais à Poudlard, je me débrouillais toujours pour me mettre à une fenêtre et regarder dehors, me perdant dans mes pensées, absorbée par ce que j’aimais tant admirer. Les voir me suffisait amplement, je ne ressentais pas le besoin de sortir pour en profiter, je préférais mieux ne pas y toucher. Je m’étais conditionnée comme ça pour tout, je m’étais vite contentée de voir les autres heureux et je n’osais pas toucher non plus au bonheur, ayant trop peur de faire une erreur et qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Je ne désirais en rien retourner dans le passé, mais savoir qu’il serait possible de le faire m’aurait tout simplement rassurée.

Après m’être excusée pour avoir encore une fois provoqué une catastrophe, l’infirmier avait sourit comme pour dire que ce n’était pas grave. Une expression rassurante et douce que j’avais déjà vue s’afficher sur son visage lors de notre première rencontre et dont je ne me lasserais probablement jamais, en ayant bénéficié que bien trop peu. Si je n’avais pas grandis comme je l’avais fait, je n’aurais pas été la même, je n’aurais pas été aussi perdue. J’avais envie de tendre une main et enfin sortir de l’impasse dans laquelle je me trouvais, mais c’était trop dur, je ne distinguais pas la sortie, ne serait-ce qu’un peu. Pour une fois, je n’avais pas dit quelque chose d’inutile, il m’avait écouté et enlever la neige qu’il avait sur ses vêtements. Au moins quelque chose que je n’aurais plus envie de faire.

Il affirmait que la neige avait amorti sa chute sur le sol avant de se retourner pour éternuer. Apparemment le froid, avait déjà fait son effet sur lui, je m’estimais heureuse de ne pas être dans son cas. En fait, je résistais plutôt bien au froid grâce aux quelques nuits glacées que j’avais passées dans la forêt lors de diverses expériences ou études que menaient mon père. C’était dans ces moments-là que je pouvais le remercier malgré tout ce que j’avais subit.
Je le regardais fermer sa veste et écrire à nouveau sur son ardoise. Je soupirais légèrement à l’attente d’une nouvelle question, me doutant qu’il s’agissait de cela. J’avais envie de lui demander comment entrer mais j’attendais sagement qu’il me tende à nouveau son ardoise.

Si je savais comment y entrer ? Il avait été plus rapide que moi et m’avait questionné à ce sujet avant que je ne le fasse moi-même, mettant par la même occasion au tapis mes espérances, ma première tentative étant pulvérisée par ma chute. J’avais croisé les doigts pour qu’il sache comment se rendre à l’intérieur de la Cabane Hurlante mais au final, il ne le savait pas plus que moi. Je relevais légèrement ma capuche pour empêcher le vent de passer dans mon cou, geste qui n’était en soi pas vraiment efficace mais qui m’attribuait le mérite d’avoir essayé. Si je tombais malade, ce ne serait pas de ma faute, même si je me disais depuis quelques minutes que tout compte fait j’aurais du m’habiller autrement pour être en accord avec le froid qui régnait.

« C’était ce que je comptais vous demander avant de tomber. »

Début de question qu’il avait sûrement du oublier, visiblement trop intéressé par la mystérieuse atmosphère qui se dégageait de la maison qui se trouvait à côté de nous. Je le comprenais, moi aussi elle m’intriguait et j’aurais voulu connaître le secret menant à l’intérieur, tout comme lui. Malheureusement, je n’avais pas la réponse à la question que l’on se posait tous les deux. Je tournais la tête vers la bâtisse, cherchant encore des yeux une potentielle entrée, mais sans résultat concret.

En voyant du coin de l’œil l’infirmier me retendre son ardoise après avoir effacé la phrase précédente, je retournais mon regard vers lui pour lire ce qu’il désirait me dire. Il s’inquiétait juste de la griffure pour laquelle je m’étais rendue à l’infirmerie. Ca n’avait pas été gagné d’avance mais j’avais gardé les compresses qu’il avait prit soin d’appliquer à deux reprises malgré les grattements. Il n’aurait jamais vu si je les avaient enlevées ou non, mais je ne l’avait pas fait pour qu’au moins, notre rencontre n’ait pas servi à rien et ne finisse pas sur un échec total.


« Elle va bien je crois. »

J’avais enlevé les compresses quelques jours après les avoir eues, la cicatrisation étant presque finie. Je n’avais pas jugé nécessaire de retourner le voir, la peur de poser ma main sur la poignée de la porte menant à l’infirmerie étant revenue, ne prenant cependant pas origine de la même chose.
L’infirmier s’était tourné une nouvelle fois vers la maison, me laissant entrevoir le dos de sa veste, ce dernier recouvert de neige. Je souriais en le voyant et m’approchais un peu pour passer une main sur sa veste pour faire tomber la neige. Un simple rhume était suffisant, je ne voulais pas le voir attraper une autre maladie plus grave, je ne souhaitais ça à personne.
Je posais mon regard sur son appareil photo puis à nouveau sur lui, reculant légèrement pour ne pas rester trop près.


« Vous auriez dû mieux vous habiller. »

Je lui disais ça, mais j’aurais pu en dire de même pour moi avec mon pauvre petit sweat qui recouvrait un simple t-shirt. En réalité, j’aurais voulu lui demander pourquoi il désirait tant entrer mais je me retenais de ne pas poser trop questions pour ne pas être aussi intrusive que la dernière fois. Avec un peu chance, il y répondrait sans même avoir besoin de le demander.
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Ren Minami
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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 9 Fév - 23:13

Mes parents me manquaient atrocement ces derniers temps. Eux qui m’avaient élevé, eux qui m’avaient donné cette sensation de sécurité durant des années, me rappelant à chaque fois que je n’étais pas forcément différent des autres car je possédais des pouvoirs, pas forcément meilleur. Je pensais encore aujourd’hui que c’était une chose importante, une chose à ne pas oublier même si certains tentaient de vous convaincre du contraire à l’heure actuelle. Ces conflits, cette haine que les temps courants respiraient, tout cela ne correspondait pas à mon image de la vie, à mes idéaux. J’aurais tellement aimé que les choses soient différentes, pouvoir retourner en arrière, faire des choix différents… Rester avec ma famille, ou même simplement l’emmener avec moi ; j’en étais malheureusement bien incapable.

Je ne voulais pas tomber malade, cela aurait été bête à cette période de l’année, car je l’aurais du même coup assez mal commencée. C’est aussi la raison pour laquelle j’avais enlevé la neige qui s’était déposée sur ma veste avant d’éternuer. Je ris un peu en entendant la jeune femme me dire que ma question était celle qu’elle comptait me poser avant sa chute. Je posai mon regard sur l’ardoise tandis qu’elle me répondait ; je n’allais donc pas percer le mystère de cette maison aujourd’hui ? Dommage, mais il y avait tellement de temps que je pourrais consacrer à cette exploration de la région que je n’avais pas à m’en inquiéter. Je me saisis à nouveau de l’ardoise, effaçant une nouvelle fois les mots qui y étaient inscrits avant de recommencer à en écrire.
« Je pense qu’on n’arrivera pas à y entrer aussi facilement du coup. »
En effet, nous devrions attendre la prochaine fois. Peut-être était-il possible de pénétrer dans cette demeure en dehors de la saison hivernale ? Peut-être existait-il un passage secret pour s’y rendre ? Je poussai un petit soupir, assez déçu malgré tout de ne pas pouvoir entrer dans ces lieux si étranges, si menaçants… J’étais tellement attiré par ces lieux que tant d’autres craignaient que j’en venais presque à me demander si cette sensation était normale… Je n’étais peut-être pas comme les autres… Après tout, j’étais tellement différent des gens qui m’entouraient sur tant de points. L’entourage, le comportement, les sentiments… toutes ces choses me faisaient parfois me poser de nombreuses questions sur celui que j’étais… et celui que j’aurais préféré être.

J’ignorais pourquoi j’avais décidé de demander à Jun si sa blessure était bien cicatrisée. Après tout, ici, je n’étais pas l’infirmier, j’étais simplement l’homme, Ren Minami, occupé à réfléchir à l’étrangeté de la réputation d’une maison autour de laquelle je venais de tourner durant un bon moment. Peut-être avais-je simplement eu l’impression que lui demander si elle allait bien allait lui faire plaisir ? Cela ne devait être qu’une idée… mon imagination qui pensait que les choses qui me faisaient plaisir procureraient ce même bonheur à d’autres… Peu de gens s’inquiétaient pour moi ; il y avait bien Askja, Johan… mais au final je n’avais pas l’impression d’être différent pour cela… Je continuais de penser que j’étais un bon confident… mais je n’arrivais pas à m’accrocher à eux comme j’aurais sans doute pu le faire.

Jun me l’avait elle-même conseillé : trouver quelqu’un pour surmonter mon épreuve. Ca n’était pas la première fois que j’y repensais aujourd’hui, et l’avoir en face de moi en cet instant me portait à penser qu’elle avait peut-être raison en fin de compte. Je n’avais jamais tenté de m’accrocher à quelqu’un. Je m’étais immunisé contre tant de sentiments depuis que j’étais parti de chez moi… À mon âge, tant de personnes pensaient déjà à fonder une famille, à avoir des relations sérieuses avec d’autres mais moi… moi, je ne pensais qu’à fuir ce genre de choses pour éviter les problèmes et les craintes inutiles… Je me sentais tellement stupide en y repensant.

Si nous n’avions pas été dehors par cette température glaciale ; si je n’avais pas été en dehors de mes fonctions, peut-être aurais-je demandé à vérifier si la plaie était réellement en bon état. Je m’inquiétais toujours de trop pour les élèves que je soignais, beaucoup trop. Ils ne me faisaient jamais la remarque mais, quelque part, j’étais persuadé que cela les dérangeait un peu. Comme je n’avais pas le moyen, ni même le droit, de m’assurer que la blessure avait été correctement traitée, je me contentai de sourire à l’élève pendant quelques secondes, retenant un nouvel éternuement, signe que j’avais bel et bien pris froid en tombant dans la neige.

Quand je m’étais à nouveau tourné vers la cabane, j’avais senti quelque chose frotter contre mon dos, tournant un peu la tête pour voir de quoi il s’agissait. Je vis alors que c’était Jun qui était occupée à frotter la neige qui se trouvait encore sur ma veste. Je lui adressai un petit sourire reconnaissant en m’inclinant un peu, par respect, pour ensuite reposer mon regard sur la bâtisse qui se trouvait à côté de nous. Je me posais toujours autant de question sur cette bâtisse, mais également sur cette jeune femme qui avait tenté de comprendre mon passé l’autre jour… bien que j’aie refusé de lui exprimer clairement les évènements qui avaient eu lieu quelques années plus tôt.

Sa réaction suivante m’interpela quelque peu. Pourquoi s’éloignait-elle ? Je me disais que peut-être mon rhume naissant l’inquiétait, peut-être qu’elle ne désirait pas l’attraper à son tour. Je souris un peu malgré tout, plaçant cette nouvelle question dans un coin de mon esprit, avec toutes les autres. Il était assez amusant de la voir fuir de la sorte, comme si j’étais quelque chose d’inquiétant… ou plutôt comme si elle craignait quelque chose qui ne provenait pas pour autant de moi. Ses paroles m’arrachèrent un sourire supplémentaire. Je notai quelques mots sur mon ardoise avant de lui montrer.
« Tu as raison, je n’ai pas été assez prudent.» Pouvait-on désormais lire sur le cadeau de Johan.
Quelques secondes plus tard, un nouvel éternuement avait lieu. Je poussai un petit soupir après celui-ci ; j’étais malade, c’était bien ma veine. Je me contentai de sourire à Jun avant d’effacer une nouvelle fois les mots de l’ardoise pour en écrire de nouveau.
« Et toi, tu n’as pas froid ainsi ? »Demandais-je en souriant, bien qu’un peu inquiet, tout en lui montrant à nouveau l’ardoise.
Mon inquiétude pour mes élèves était toujours naturelle. Je ne savais pas pourquoi, mais peut-être que savoir qu’elle devait avoir de nombreuses difficultés à se faire passer pour ce qu’elle n’était pas me poussait à vouloir l’aider un peu plus à se débrouiller… mais me faisait également m’inquiéter pour ce qu’elle faisait : après tout, les résistances féminines et masculines n’étaient pas les même à bien des niveaux.
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Junho Masaka
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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyDim 10 Fév - 16:32

Les relations sociales, ce n’était pas trop ma tasse de thé. J’aurais voulu en profiter et apprécier ça, mais à chaque fois que je me rapprochais trop d’une personne, je prenais peur et fuyais lâchement. Peur de quoi ? De perdre ce que j’avais réussi à obtenir à cause de mon secret. Personne ne le savait et je n’avais pas le courage de l’avouer. Ma réaction n’était probablement pas appropriée et n’arrangerait absolument rien mais je ne pouvais pas m’en empêcher, ça faisait partie d’un aspect de mon caractère que je ne pouvais pas éviter malgré les efforts que je pouvais faire. J’avais conscience que c’était à cause de cela que je m’isolais, que le secret que je renfermais depuis tant de temps m’empêchait d’avancer, mais s’en débarrasser n’était pas si facile qu’il en avait l’air. Passer d’un seul coup du statut d’homme à celui de femme, je pensais que ça ne pouvait que m’attirer encore plus d’ennuis. Pas les mêmes certes, mais comment être sûre qu'ils seraient plus vivables que ceux que j'avais actuellement ?

Le vent faisait s’engouffrer le froid de l’atmosphère entre mon sweat et mon cou un peu plus de minutes en minutes, me faisant trembler légèrement de temps en temps, mais je me retenais. Trembler ne changerait rien, il ferait toujours aussi froid après tout. Alors qu’il mettait mes espoirs concernant l'accès de la Cabane Hurlante une bonne fois pour toutes en charpie en affirmant qu’on ne pourrait pas y entrer aujourd’hui, je tournais la tête vers la maison en soupirant. Ne saurais-je donc jamais à quoi ressemblait l’intérieur de la fameuse cabane sujet de tant de légendes ? J’étais venue ici pour ça et voilà que je ne pouvais même pas y mettre serait-ce qu’un pied. Malgré cela, je n’étais pas venue pour rien au final puisque cela m’avait permis de le revoir lui.

Les endroits comme celui-là m’avaient toujours fascinée, mon père s’y intéressait tellement que j’avais fini par faire de même, dans l’espoir de me rapprocher un peu plus de lui. Au fond, je l’avais toujours aimé moi, c’était lui le problème, lui et sa passion qui prenait un tournant effrayant et sordide. J’aurais aimé avoir eu une vie différente, ne pas avoir tous ces réflexes et habitudes que j’avais qui m’éloignaient petit à petit des autres. Ce que j’avais tenté de percer la dernière fois à l’infirmerie, c’était aussi quelque chose qui semblait mettre l’homme que j’avais en face de moi à l’écart. Je savais maintenant grâce à la réponse qu’il avait fourni, bien que très vague, que c’était une histoire de magie mêlée à la mort. Je m’étais résignée et avais acceptée l’idée que je ne saurais probablement jamais de quoi il s’agissait précisément.

Qu’il s’inquiète pour moi, c’était un peu gênant, j’avais l’impression de me rapprocher de la situation que je voulais éviter, c’est-à-dire me rapprocher de quelqu’un. En plus de cela, avec lui c’était différent, il avait découvert la partie de moi que je cachais à tout le monde avant même que l’on parle réellement. Je voulais fuir ce sentiment, mais au fond, c’était moi qui m’inquiétais pour lui en le voyant éternuer régulièrement. C’était d’ailleurs pour ça que je lui avais enlevé la neige dans le dos de sa veste en souriant. Non, on ne me voyait pas souvent sourire mais cela avait était une bonne occasion pour le faire. L’infirmier s’était retourné vers moi, surement surpris en sentant mon geste alors que je reculais de quelques pas. Je le vis sourire légèrement, ce qui m’intriguais un peu. C’était si bizarre que ça de ne pas vouloir être trop près de quelqu’un ?
Il me montrait une nouvelle fois son ardoise, répondant à ce que je venais dire à la place de la question que j’aurais tant voulu poser depuis quelques minutes déjà. Je souriais doucement en lisant sa phrase et redressais la tête vers lui. Qu’il n’avait pas été assez prudent c’était certain, un éternuement venant confirmer cela. Je le regardais une nouvelle fois m’adresser un sourire et écrire autre chose sur son ardoise. Visiblement c’était lui qui allait prendre les devants cette fois, m’obligeant à m’exprimer un peu plus, chose dont je n’avais pas l’habitude. Je savais que c’était un tort mais je ne me permettais pas de poser trop de questions ou d’épiloguer sur un détail me concernant. Je ne voyais pas en quoi il était intéressant de savoir ce que j’avais fait pendant la journée même pour mes amis, je ne disais donc que le strict minimum.

Il me reposa une question à l’aide de son ardoise, me demandant si je n’avais pas froid en souriant encore. J’aurais voulu lui répondre qu’en effet j’avais froid mais je ne voulais pas, c’était bête mais à partir du moment où la personne ne pouvait pas remédier à mon problème, je préférais ne rien dire. J’avais pris l’habitude de nier mes besoins en donnant des réponses floues pour éviter le sujet, c’était donc ce que j’allais faire ici.


« Ca peut aller. J’aurais peut-être dû mettre autre chose mais ce n’est pas grave. »

Je risquais d’être malade mais tant pis. Je lui souriais, espérant ainsi me faire un peu oublier. D’habitude, j’aurais préféré partir en prétextant une quelle conque chose à faire autre part, comme par hasard, mais cette fois-ci je ne l’avais pas fait, allez savoir pourquoi. Je baissais légèrement la tête en serrant mes mains pour les réchauffer, regardant la neige qui recouvrait le sol.

« Vous devriez aller au sec, enfin au chaud plutôt, pour ne pas être plus malade. »

J’espérais qu’il ne me laisse pas toute seule. Ça me surprenais moi-même de penser cela mais ce n’était pas ce que je voulais. J’en avais assez, je désirais éviter cette solitude au moins aujourd’hui. Je perdais mon sourire, attendant de voir ce qu’il allait décider, prise de légers tremblements de froid encore une fois.
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Ren Minami
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Ren Minami


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyDim 10 Fév - 17:30

Je devais les contacter, m’y résoudre un jour ou l’autre. Ma famille était sans nouvelles de moi depuis tellement de temps désormais que j’ignorais totalement si elle savait que j’étais encore bel et bien en vie. Je ne pouvais m’empêcher de penser à eux depuis quelques temps, songeant à chaque fois que j’avais raté de belles occasions de me taire, de belles occasions de me reconstruire également. Ici, je n’avais aucune attache, aucune personne à qui me référer en cas de problèmes… Nous avions tous des problèmes, nous pouvions nous entraider, mais personne ne pouvait réellement comprendre les miens… Ils étaient parfois tellement différents de ceux que les autres avaient vécus que je n’osais pas en parler et encore moins attendre que quelqu’un comprenne ce que je vivais…

Et ce silence… Ce silence qui me rongeait plus que n’importe quelle maladie. Ce silence qui dévorait mes pensées, m’enveloppait constamment, me donnait presque l’impression d’être invisible alors que j’aurais voulu hurler des choses sans en être capable, n’était-ce pas la pire des punitions possibles ? Je ne pouvais cependant rien y faire, contraint d’agir comme toutes ces personnes muettes de nature, sauf que j’avais pu un jour m’exprimer à voix haute, mais doutais d’y arriver à nouveau un jour… Pas tant que mes fantômes et mes peurs ne m’auraient pas quitté, pas tant que j’aurais encore peur de voir une porte s’ouvrir.

Il m’arrivait de rêver secrètement du jour où je serais à nouveau capable de prononcer ne serais-ce que mon propre prénom… Du jour où je pourrais à nouveau m’exprimer à voix haute sans émettre un simple courant d’air… J’en rêvais réellement, mais cela me semblait impossible, un peu comme ces rêves d’enfants que l’on sait parfaitement irréalisables mais auxquels on continue de croire. Impossible… Non, ça ne l’était pas, je ne faisais peut-être pas assez d’efforts, tout simplement… Peut-être n’en avais-je pas réellement la volonté. En réalité, une part de moi semblait penser que je ne méritais pas d’avoir survécu tandis que mes autres camarades s’étaient éteints… Peut-être qu’elle avait raison, mais je refusais de l’écouter.

Alors que j’aurais du être mort avec eux, alors que cette part de moi me poussais vers le bas, les gens autour de moi avaient tenté de nombreuses fois de me sortir de l’eau où je me noyais. Avez-vous déjà imaginé votre vie dans un monde composé de la chose la plus effrayante à vos yeux ? C’était précisément dans ce monde que je tentais de survivre, trop peu familier de celui où cette chose était absente… J’avais fuit mes parents, mon pays… tout ça pour me retrouver ici, dans les même conditions que là-bas, tentant d’échapper à mes souvenirs mais parvenant assez difficilement à garder la tête hors de l’eau… C’était difficile, et je me battais chaque jour un peu plus pour réussir à respirer et à rester… normal ? Je ne voulais pas devoir subir un nouveau suivi psychologique, j’avais déjà suffisamment donné avec ces bêtises… et rien n’avait changé, j’étais toujours aussi perdu… aussi différent.

Quoiqu’il en soit, même si cette Cabane me ressemblait, j’avais du me rendre à l’évidence : nous ne pourrions pas y entrer aussi facilement. J’avais poussé un petit soupir de regret puis, entendant la remarque de mon interlocutrice, je lui avais donné raison pour ensuite lui demander si elle n’avait pas trop froid elle aussi. Sa réponse me fit un peu sourire ; s’inquiéter des autres alors qu’on ne prend pas soin de nous même était une chose qui m’avait toujours amusé, même si j’étais bien le premier à appliquer cette règle stupide. Je passais mon temps à m’inquiéter de la santé des autres, pendant et en dehors de mon travail, mais la mienne passait loin derrière… C’était peut-être pour cela que je ne voulais pas reprendre un suivi…

J’étais trop borné, trop persuadé que je pourrais m’en sortir seul, mais cette certitude commençait à s’estomper au fur et à mesure des évènements… Jun qui venait à l’infirmerie et qui, au fil de la conversation, m’amenait à me rappeler de ces choses terribles… Cette attaque de la ville me les rappelant encore plus… Je ne pourrais pas tenir seul, même ici… Je serais à jamais assisté à cause d’une blessure psychologique trop profonde ou j’allais finir par me noyer. Je n’avais pas d’autre solution.

Sa remarque suivante m’arracha un nouveau sourire. Aller au sec n’était pas une mauvaise idée, je n’avais pas envie d’attraper un mauvais rhume, mais d’un autre côté j’étais content de croiser un visage connu en dehors de mon infirmerie. Ici, je n’étais pas vraiment la même personne, j’étais plus moi-même… Même si cela ne m’empêchait pas d’être aussi triste qu’à l’habitude. J’inscrivis quelque chose sur l’ardoise à l’entente de son conseil avant de lui présenter une nouvelle fois l’ardoise en un sourire assez rassurant.
« C’est une bonne idée. Je vais sans doute aller prendre une boisson chaude quelque part pour me remettre un peu, tu peux venir si tu veux. »Pouvait-on lire sur l’ardoise que je montrais désormais à Junho.
Je pensais aller aux trois balais et en profiter pour voir Askja, car avec un peu de chance elle y travaillait aujourd’hui. J’espérais réellement que l’élève accepte de me suivre, car je voulais un peu me faire pardonner de l’autre fois… Après tout, j’avais presque chassé la jeune femme de mon infirmerie, simplement parce qu’elle avait osé me poser la question de trop, celle que personne d’autre ne m’avait posée auparavant. En la voyant trembler un peu, je ne pus m’empêcher d’ajouter quelques mots sur l’ardoise.
« Je pense que ça te ferait du bien aussi. »
Quelques secondes plus tard, je posai un nouveau regard sur la cabane hurlante avant de m’en éloigner un peu, le froid se faisant plus mordant. Si elle voulait venir, elle n’aurait qu’à me suivre, mais je ne tenais pas à insister, car mon but n’était pas de harceler mes élèves ni de passer pour une mauvaise personne… Après tout, ici, je n’étais pas l’infirmier, je n’avais pas à m’inquiéter ni à donner d’ordres, j’étais juste Ren Minami…
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Junho Masaka
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Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyMar 12 Fév - 22:14

Ce jour-ci de l’hiver était aussi froid que j’avais pu l’être dans le passé, bien qu’il m’arrivait parfois encore de retomber dans mes travers. Rejeter les autres c’était se rejeter soi-même, j’en avais fait la dure expérience pendant de longues années, mettant de côté qui j’étais pour tenter de devenir qui on voulait que je sois. Je pouvais désormais déclarer être heureuse que ça ait échoué, malgré la motivation que j’y mettais au moment où c’était d’actualité. Je ne désirais plus qu’être moi et juste moi, du plus profond de mon être. Chaque pas que je faisais, je les faisais dans ce but, c’était ainsi que je m’étais retrouvée aux abords de cette effrayante bâtisse, convoitée et en même temps craint par tant de gens.

Tout ce qui paraissait étrange aux yeux des autres m’intéressait tellement, c’était sûrement pour cette raison que je tombais toujours au milieu de situations tout aussi étranges. La malédiction apportée par le seul et unique héritage de mon passé n’était pas le seul responsable de ce qui m’arrivais chaque jours, une part de responsabilité me revenait également. Si je n’allais pas traîner vers la forêt, je ne rentrerais pas en quelconque contact avec les bêtes que l’on peut y trouver. Cette curiosité m’éloignait elle aussi un peu plus des sentiers battus, me perdant un peu plus petit à petit.

J’étais perdue, incapable d’ordonner les différentes pensées et opinions que je pouvais avoir concernant divers sujets. Se forger son propre avis sans faire prendre en compte ce que l’on peut entendre, que se soit dans notre éducation ou dans les gens qui nous entourent, comme j’essayais de le faire, n’était pas si facile que ça. Désespérément je fouillais au fin fond de mon esprit pour faire le tri, ne gardant que ce qui me paraissais neutre, ni bien ni mal. Les assimiler était une autre affaire.

Appliquant une de ces choses que j’avais classées dans la catégorie « c’est bien, faut le faire », j’avais conseillé à l’infirmier de s’éloigner du froid amené par la neige et le vent, en souriant donc, bien que cela n’ait pas persisté bien longtemps, ce sourire très vite surplombé par mes pensées. J’avais perdu mon sourire en ayant peur, peur qu’il parte. Au fond, je ne savais pas vraiment ce que j’aurais désiré qu’il réponde, mais je ne m’étais pas attendue à ce qu’il m’invite à le suivre. C’est vrai, son sourire si rassurant donnait envie de le faire, mais j’hésitais.

Ne sachant pas quoi répondre aux premiers abords, je restais devant lui à observer son ardoise, occupée à lire et relire sa phrase, pensant qu’il y avait forcement erreur, ou au pire un piège. Non, je ne voyais pas pourquoi il faisait ça. En effet, je ne me trouvais pas spécialement intéressante et il n’avait rien fait de mal donc pas la peine de s’excuser. Il s’était inquiété pour moi de puis le début et il continuait à le faire sans raison apparente, j’en arrivais donc à penser que c’était juste dû à son métier.


« Je … Euh … Je sais pas … »

J’avais répondu doucement sans vraiment faire attention à ce que ce soit audible. Y aller ou non ? La réponse restait tout aussi floue dans mes propos que dans ma tête. Pas un jour ne passait sans que je ne me dise qu’il fallait que je cesse de fuir ce qui m’effrayais tant. Ce n’était pas si terrible de parler aux autres, du moins c’était ce que je me répétais en restant dans un coin de l’école, en totale contradiction.

Heureusement, il arrivait bien souvent que se soit les autres qui me poussent à faire des choix et à agir, certes brusquement et sous le coup de l’impulsivité, mais ainsi c’était fait. Car non, je n’arrivais pas à me décider avant que cela ne devienne urgent. Je faisais alors ce qui me paraissais le plus sensé, ou tout simplement ce qui me venait le plus naturellement. Beaucoup d’erreurs sont commises ainsi, mais n’est-il pas le plus bel acte d’honnêteté ?
Quoi qu’il en soit, ça allait être le cas ici, après qu’il ait rajouté quelques mots sur son ardoise, affirmant que faire de même, soit aller au chaud, serait une bonne chose pour moi également. Il avait raison, j’avais froid et ça se voyait malgré mes efforts pour le nier, trahie par mes tremblements réguliers.

Alors que je ne m’étais toujours pas prononcée clairement sur son conseil qui semblait être en réalité une invitation, il avait commencé à s’éloigner après avoir jeté un dernier coup d’œil à la Cabane Hurlante. Je ne m’en étais pas rendue compte tout de suite, tournant la tête également vers la maison en le voyant le faire. Ce n’était qu’en entendant la neige s’écraser doucement sous ses pas que je m’étais retournée vers lui. Il était maintenant venu le moment de prendre ma décision, et finalement, je n’allais pas le laisser partir comme ça, ou plutôt le laisser m’abandonner au milieu d’une étendue glaciale et blanche.
J’avais donc avancé rapidement de quelques pas et avait saisit doucement son bras dans la précipitation pour qu’il m’attende. Je le lâchais tout aussi vite que je l’avais pris, me rendant compte de mon geste en arrivant à sa hauteur.


« Nous ne sommes plus dans l’école, je peux savoir votre prénom ou c’est trop indiscret ? »

Je marchais à ses côtés, très légèrement en arrière pour suivre ses pas, n’ayant pas connaissance de là où il se rendait. Monsieur Minami, c’était un peu long et j’avais donc décidé de lui demander tout simplement son prénom en espérant qu’il accepte de me le donner, bien que n’ayant pas la certitude que celui-ci soit plus court.
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Ren Minami
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Ren Minami


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyMer 13 Fév - 0:06

Je n’aurais pas pu nier que la chute précédente m’avait donné plus froid qu’une simple promenade en extérieure par ce temps hivernal. Il était clair que je n’avais plus été habitué à sortir aussi peu habillé par une telle météo. C’était pour cette raison précise que j’estimais que la proposition de Jun, à savoir celle de me rendre au chaud pour ne pas tomber malade, était de loin la meilleure en cet instant précis. Sans doute était-ce par déformation professionnelle que j’avais proposé à l’élève de m’accompagner sans la moindre hésitation, peut-être était-ce par pure sympathie à son égard, car je m’inquiétais réellement pour son état de santé et ce qu’il pourrait en advenir si elle s’entêtait à rester dehors par un temps aussi glacial. C’était en tout cas une très bonne question à laquelle je n’avais malheureusement pas envie de chercher une réponse en cet instant. Là, tout de suite, ma seule envie était d’aller m’installer à une table pour boire quelque chose de chaud, de réconfortant, bref, quelque chose de totalement différent de cette météo horrible à laquelle j’étais confronté.

La réaction de Jun ne m’étonna même pas, car je ne pouvais que m’attendre à quelque chose du genre. Après tout, j’étais un membre du corps professoral de son école, j’avais appris des choses sur elle qu’elle n’avait peut-être pas envie de ressasser elle non plus, alors elle avait toutes les raisons de me détester sans même me connaître… À l’heure actuelle, tellement de gens en détestaient d’autre par leur simple présence. J’avais récemment rencontré un élève de ce genre, un blond de chez serpentard, tellement imbu de lui-même qu’il en était insupportable de sa propre existence… j’espérais tout de même ne pas être du genre de ce garçon, car j’avais réellement eu la volonté de l’aider et de lui être sympathique en cet instant, non pas celle de l’impressionner et encore moins de la faire fuir…

De toute façon, c’est bien décidé à ne pas tomber malade que j’avais tourné les talons après avoir tenté de lui faire comprendre que je l’invitais si elle le désirait. J’avançais avec difficulté à cause de l’épaisseur de neige, mais il m’était inutile de rester plus longtemps à contempler cette maison pleine de mystère puisque, de toute façon, je ne serais pas en mesure d’y rentrer même avec toute la volonté du monde. Alors que je pensais qu’elle allait rester sur son avis et hésiter dans la neige durant quelques secondes, bien que je sois en train d’espérer le contraire, je sentis un contact au niveau de mon bras, celui-ci me faisant m’arrêter et tourner la tête. Elle m’avait suivie ? J’adressai un petit sourire à Jun qui avait désormais lâché mon bras avant de recommencer à marcher.

Sa question me fit sourire et je m’arrêtai à nouveau, saisissant à nouveau mon ardoise et ma craie pour inscrire mon prénom sur l’étendue noire. Comme elle l’avait dit, nous n’étions pas à l’école, je n’étais qu’un homme parmi tant d’autres… Je ne le savais que trop bien. Avec toute mon application, j’inscrivis mon nom à l’air de son caractère chinois d’origine, en japonais bien évidemment, avant d’inscrire juste à côté sa transcription dans l’alphabet de la région. J’ajoutai une nouvelle quelques mots à côté.
« REN. Ca veut dire lotus, ou fleur de lotus. »Lisait-on désormais sur l’ardoise.
Jamais je ne m’étais interrogé sur les raisons pour lesquelles mes parents m’avaient choisi un tel prénom. Pour ma mère, le lotus était une plante magnifique qu’elle avait toujours affectionnée. Pour mon père, les plantes étaient des êtres vivants incroyables, capable de toujours se reproduire et revenir à la vie… Je ne comprenais pas réellement pourquoi, mais parfois j’avais envie que ces significations soient réelles… être une plante capable de revenir à la vie, capable de flotter au dessus de mes problèmes dans m’y noyer comme c’était actuellement le cas… Une plante d’eau, une plante resplendissante qui surplombe tout le reste sans s’inquiéter de son contenu. Je fermai les yeux en souriant un peu à cette pensée ; ce que j’étais bête d’espérer encore… Jamais plus les choses ne seraient comme avant… Jamais plus je ne serais le Ren Minami que j’étais dans mon adolescence… avant tout ça.

Jun me suivait de près quand j’avais repris ma marche. Je réfléchis quelques instants et, finalement, je pris la direction de l’endroit qui m’était le plus familier pour retrouver l’enseigne des trois balais. J’ouvris la porte et, au bout d’un moment, je me dis que Junho ayant l’apparence d’un homme, la laisser passer devant n’était peut-être pas la meilleure idée qui soit pour sa couverture. Je lui tins malgré tout la porte à mon entrée dans le bâtiment, car se retrouver face à une porte close n’était pas toujours une chose agréable. Je désignai ensuite une table où j’allais m’installer avant d’attendre que l’on vienne prendre la commande. Je sortis l’ardoise sur laquelle j’inscrivis une simple question, tout à fait adéquate dans cette situation.
« Tu sais ce que tu veux boire ? »
Bien évidemment, je ne la laisserais pas payer sa commande car je l’avais invitée… Peut-être que cela ne se faisait pas de ce côté du monde ? Dans tous les cas, c’était important pour moi de savoir que mes cadeaux étaient acceptés et appréciés, alors j’osais espérer qu’elle ne le prendrait pas mal.
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Junho Masaka
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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyVen 15 Fév - 23:34

Connaître le prénom d’une personne, c’est un peu comme connaître une part d’elle, de son histoire même en quelque sorte, si l’on ne s’arrête pas aux simples lettres qui le compose. Pour ma part, je n’arrivais pas à savoir quoi que soit sur quelqu’un à l’aide de son prénom, mais je pensais que cela était possible. J’étais accrochée à l’expression « crois ce que tu vois », mais il y avait parfois des situations où je ne pensais n’avoir aucun moyen de voir et donc je me contentée de le croire ou non, prenant position avec les connaissances que je possédais déjà ou tout simplement avec la logique, bien que celle-ci ne soit pas la même chez chacun d’entre nous.

La logique n’est pas une science irréprochable, loin de là, et je le savais. A mon approche de la Cabane Hurlante, cette même logique m’avait poussée à croire qu’il y avait forcément une faille dans son armure où se faufiler et enfin entrer, mais apparemment ce n’était pas le cas. De toute façon, j’y avais maintenant renoncé, tout comme l’avait fait l’infirmier que j’avais croisé là. Il était peut être plus intéressant que la maison ? C’était sûrement le cas, il avait l’air différent et cela était largement plus attractif que la vielle cabane qui se trouvait maintenant derrière nous. Dans les deux cas il y avait des mystères à percer, dans les deux cas cela me paraissait difficile, mais j’avais préféré reporter mes espoirs sur le premier.

Je l’avais en quelque sorte obligé à m’attendre en saisissant son bras à son départ. Hésiter quelques instants de plus n’aurait servit à rien et j’avais pris l’habitude que l’on n’attende pas que j’ai pris une décision de façon calme et posée. Non, personne ne m’attendait jamais, ou je ne me faisais jamais attendre, l’un de deux, je ne savais pas précisément. Encore une fois il m’avait sourit, comme s’il avait été content que je décide de le suivre. Je ne pouvais pas le nier, il avait raison, j’avais aussi besoin d’être dans un endroit plus chaud, sans neige, et c’était donc pour cette raison que je l’avais suivit malgré le fait que je n’avais aucune idée de l’endroit où l’on se rendait.
Il s’était stoppé, reprenant son ardoise pour répondre à la première question que je lui avais posé depuis que je lui étais tombée dessus. Je connaissais maintenant son prénom, ce qui m’arrangeais drôlement puisque par chance, il était plus court que son nom.

Une fleur de lotus … C’est rose, joli … Non en fait, je n’étais capable que de dire, enfin de penser pour être plus exacte, que Ren était un beau prénom, pas plus compliqué que cela. J’avais souri sans rien ajouter de plus en lisant son ardoise, répétant seulement son prénom tout doucement quand on recommença à marcher. Je le suivais bien sagement en essayant de déterminer la destination qu’il avait choisi, bien que cela s’avérait difficile pour moi.

A Pré-au-lard se trouvait un bon nombre de bars ou autres lieux de ce genre, je me rappelais avoir déjà regardé par les fenêtres de certains sans pour autant m’arrête. Tous ces gens, pour la plupart là pour parler, tout le brouhaha produit par ces derniers assis tranquillement à leur table, j’avais du mal à l’apprécier. Pourquoi je restais dans des coins isolés à votre avis ? Sûrement pas pour entendre des gens parler de choses et d’autres, il y avait au moins ça de sûr.

Je levais légèrement la tête pour regarder l’enseigne du lieu où était entré Ren avant de continuer et d’en faire de même, le remerciant d’un signe de tête pour m’avoir tenu la porte. Finalement, il y avait peut-être plus d’avantages que je ne le pensais au fait que ceux que je côtoyais sachent que je sois une femme, ce genre d’attention arriverait probablement plus souvent. Je m’en fichais bien que ces vieux monsieur me regardent bizarrement parce qu’on me tenait la porte, ils pouvaient bien me faire être qui ils voulaient tant qu’ils le gardait dans leur esprit et qu’ils s’abstenaient de m’en faire part, je n’avais pas besoin de ça.

Je me dirigeais lentement vers la table indiquée par Ren en regardant un peu partout, ce qui me donnait l’air complètement perdue. C’est vrai, je n’y avais jamais mis les pieds mais ce n’était pas ce qui me perturbait le plus. Il y avait tellement de choses à casser ici ! Un simple mouvement et j’avais deux chances sur trois de faire tomber un des seuls objets qui avait de la valeur ici et ainsi me faire jeter dehors. Je m’asseyais le plus prudemment possible et pris soin de poser mes mains sur la table pour éviter de devoir les lever et prendre le risque de faire basculer quelque chose, n’y tenant vraiment pas. On m’avait invitée, pour quel genre de personne je passerais si je faisais une nouvelle fois preuve de ma maladresse ?
Je tournais mon regard vers Ren, une fois les risques imminents écartés, constatant qu’il m’avait posé une nouvelle question.


« Je ne suis jamais venue, je vous fais confiance. »

C’était sûrement le moyen le plus simple pour éviter de faire un mauvais choix. Je ne m’étais jamais rendue aux Trois Balais ni dans aucun de ses voisins auparavant, je ne pouvais donc n’avoir aucune idée de ce qui me donnait envie. Je souriais à Ren en liant mes mains entre elles en les remuant un peu, toujours posées sur la table, ne supportant pas de ne rien faire du tout. J’avais toujours eu une activité même étant enfant, j’avais même manqué de temps, en arrivant presque à oublier de vivre, mais désormais c’était devenu un besoin.
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Ren Minami
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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptySam 16 Fév - 17:54

Depuis que je connaissais le secret de Junho, je m’étais promis de le garder si elle le désirait. Je n’avais pas à raconter sa vie à d’autres personnes, comme elle n’aurait pas eu à raconter le mien si j’avais décidé de lui expliquer… Non, la confiance était une chose incroyablement importante pour moi. Sans confiance, l’être humain serait méfiant sans cesse, incapable de discuter des choses importantes, des choses plus intimes ou secrètes… Tout, absolument tout se saurait sans attente… Il n’y aurait plus moyen de vivre normalement, plus moyen d’agir sans crainte de représailles. Selon moi, chaque être humain possédait une part de secret, une part de lui-même qu’il ne désirait pas révéler aux autres…

Cette partie de moi n’était pas difficile à identifier. Une peur incertaine de ce qui m’attendait le lendemain, la peur de voir mon ex-camarade débarquer et m’assassiner comme il l’avait fait avec tous les autres… C’était intenable et, pour tout avouer, j’aurais donné n’importe quoi pour que cessent ces phobies et ces questionnements stupides que je ne cessais d’avoir à longueur de journée. Étais-je réellement une part du monde magique où n’y étais-je revenu que parce que j’en avais le besoin ? Ce monde avait-il autant besoin de moi que moi de lui ? Je n’en étais pas sûr et cette question prenait petit à petit une place immense dans mon esprit… je ne devais pas la laisser m’étouffer aussi facilement.

Après avoir annoncé mon prénom à Jun grâce au cadeau de Johan, j’avais donc pris la route du village en lui-même, me dirigeant ensuite vers les trois balais où j’entrai avant de tenir la porte à la jeune femme qui m’accompagnait. Je ne devais pas agir envers elle comme envers les autres femmes… Elle se faisait passer pour un homme, chose que je devais respecter, il était donc important que je ne me laisse pas emporter par la politesse et la galanterie dont un homme doit faire preuve face à une personne de l’autre sexe. Bien évidemment, je ne devais pas être exécrable envers elle mais, par exemple, la laisser passer après lui avoir ouvert la porte aurait été excessif pour un homme, raison pour laquelle j’avais tenu la porte après être entré uniquement.

Une chose qui était plutôt troublante était sans doute la taille de Junho. Étant japonais, j’étais habitué à des femmes relativement plus petites qu’elle. Après tout, ma mère elle-même ne devait pas dépasser le mètre soixante. C’était normal pour moi, mais j’avais un peu de mal à me faire à la taille des gens d’ici, encore plus lorsqu’une femme elle-même me dépassait. J’ignorais pourquoi cette chose m’était venue à l’esprit, peut-être parce que je cherchais des raisons de me dire que je pouvais agir avec Junho comme avec un homme sans avoir aucun problème avec les autres, mais savoir qu’elle était une femme continuait de m’obliger à me comporter légèrement différemment malgré tout.

En plus de tous ces comportements, je ne pouvais arrêter de me poser cette question qui m’avait déjà titillé l’esprit lorsque nous étions à l’infirmerie l’autre jour : agissait-elle encore ainsi parce qu’elle aimait les femmes ? Il fallait bien avouer que c’était une chose intrigante et que, malgré une certaine réserve, j’étais d’un naturel assez curieux. Je ne pouvais cependant pas poser une question pareille à une élève au risque de passer pour un vieux pervers aux idées tordues, raison pour laquelle je m’étais contenté de lui demander si elle savait ce qu’elle désirait boire en ces lieux.

Je souris un peu après avoir montré ma question dans le plus grand silence. Elle avait le temps d’y répondre : il y avait pas mal de monde aux trois balais à cette heure. Moins que d’habitude, certes, mais cela devait être dû aux récents évènements qui avaient eu lieu à Pré-Au-Lard et qui avaient contribué à mon état psychologique du moment. Cet état était bien loin des meilleurs, mais qu’aurais-je pu y faire ? Je n’avais rien. Personne à qui l’exprimer, personne à qui j’aurais eu envie de me confier… Même Askja n’était pas dans la confidence par rapport aux évènements de mon passé… Pas à ma mémoire du moins.

Je n’avais pas vraiment fait attention à la réponse de mon invitée, ne réalisant que quelques secondes plus tard qu’elle m’avait adressé la parole. Je dû me concentrer pour comprendre ce qu’elle avait dit avec le peu de choses que j’avais capté dans sa phrase. Je souris avant de lui inscrire quelques mots sur l’ardoise pour ensuite la lui montrer.
« Tu peux me tutoyer ici, tu sais. »
Nous n’étions plus à l’école et elle connaissait mon prénom… Je ne voyais pas pourquoi elle aurait du rester aussi formelle envers moi désormais. Je n’étais pas méchant, je n’avais pas envie de me considérer comme supérieur à des élèves… Après tout, j’avais moi-même été élève avant… avant tout ça. Je fermai les yeux et réfléchit quelques secondes avant de me ressaisir, cherchant du regard mon amie serveuse pour lui faire signe. Une fois celle-ci arrivée, je commandai un café pour moi et un chocolat chaud pour Junho. Rien de bien spécial. De plus, j’ignorais son âge et je ne pouvais pas lui commander de l’alcool sans cela… Bien évidemment, écrire était embarrassant pour toutes ces questions, raison pour laquelle je n’avais pas envie de chercher trop loin… j’espérais malgré tout qu’elle aimait le chocolat. Au pire, je le boirais moi-même et me contenterai de lui commander autre chose.

Quelques secondes plus tard, je posai mon regard sur l’élève sans trop savoir quoi dire. Je ne pus cependant pas m’empêcher de remarquer une certaine agitation chez elle, agitation qui ne semblait pas être là à notre arrivée ici. J’effaçai une nouvelle fois les mots que j’avais inscrits sur l’ardoise avant d’y poser une nouvelle question.
« Quelque chose ne va pas ? »
Peut-être ma présence la gênait-elle ? Après tout, elle avait peut-être peur de moi… Peut-être que se retrouver dans un café avec un membre du corps enseignant la dérangeait… C’était stupide, mais j’avais toujours cette impression d’embêter les autres par ma présence, impression que je ne parvenais pas à oublier.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyDim 17 Fév - 1:15

Un vase en terre posé ici, un autre en verre là … C’était comme si tous ces objets étaient dotés de petits yeux et qu’ils me regardaient en me narguant, sûrs que j’allais finir par les faire tomber et les faire se briser en mille morceaux sur le sol. J’étais un peu parano mais c’était à peu près ce que je ressentais, j’étais coincé entre quatre murs et il n’y avait aucun moyen d’en sortir. Cette malédiction accompagnant ma baguette ne me laisserait jamais tranquille, tout ce que je pouvais essayer de faire c’était de vivre avec et de faire attention. Prendre soin de regarder où l’on pose ses pieds ou ses mains ne suffisait pas, le destin semblait toujours trouver une issue pour me faire commettre une erreur, que celle-ci paraisse impossible ou non.

J’étais trop attachée à mes habitudes, bien que j’essayais de faire le contraire, et cela était encore prouvé ici. Ma nervosité n’était pas due seulement à mon manque d’activité mais aussi à la fréquentation du lieu. Ca ne gênais pas du tout d’être assise à une table avec l’infirmier de l’école, mais le fait que les Trois Balais soit un lieu aussi aimé et par conséquent fréquenté, un peu. Dans mes coins poussiéreux comme l’avait si bien dit Ren la dernière fois, il n’y avait jamais autant de monde, alors me retrouver au milieu de tant de personnes d’un seul coup, qui plus est sans l’avoir prévu d’avance, me perturbait légèrement. J’avais donc juste occupé mes mains pour tenter de ne plus y penser, que se soit par rapport à ma maladresse ou à mon asociabilité.


Après avoir répondu à la question de ce que je voulais boire, j’avais regardé Ren sans rien dire de plus. Il ne réagissait pas, comme s’il était ailleurs. En fait, j’avais déjà remarqué ça chez lui lors de notre première entrevue à l’infirmerie. A cette dernière, il m’avait été facile de mettre des raisons sur ses courtes absences grâce à la conversation que nous avions eue, mais cette fois-ci, à quoi pouvait-il songer comme ça ? Peut-être qu’il regrettait de m’avoir emmenée avec lui et que finalement il aurait préféré venir seul. J’avais du mal à concevoir que l’on puisse réellement m’apprécier, à mes yeux ça n’avait jamais été le cas. J’étais restée bloquée sur la relation que j’avais eue avec mon père avant sa mort, laissant une frustration qui restait encore aujourd’hui présente dans mon cœur. Alors oui, je commençais à avoir l’impression de ne pas être à ma place, que la mienne était au fond d’un couloir sombre et étroit et non assise où je l’étais.

Ce que je commençais à ressentir depuis quelques instants, le temps qu’il pense à je ne savais quoi, allait être légèrement apaisé par une réponse de la part de Ren accompagnée d’un de ces sourires qu’il faisait tant, m’indiquant que je pouvais le tutoyer. Je ne m’en étais pas rendue compte jusque là, cela étant un réflexe de politesse. Lui l’avait fait depuis déjà un moment mais j’avais attendue, je n’étais pas sûre d’être autorisée à le faire. Ca pouvait peut-être passer pour une idiotie mais c’était ce que j’avais choisi jusqu’à ce qu’il me dise que je pouvais faire le contraire.
J’avais retourné mon attention sur le décor qui nous entouré après lui avoir adressé un sourire en attendant qu’il commande. Comment tant de personnes faisaient-elles pour rester aussi calmes dans de telles conditions ? Je m’étais mise à gratter un peu la table d’une main pour éviter de trop angoisser et de m’imaginer tous les scénarios possibles impliquant de la casse. C’était dur, il y en avait tellement …

Alors que je m’étais arrêtée sur un verre d’une table voisine ne pouvant pas m’empêcher de penser qu’il était dangereusement près du bord et que s’il s’agissait du mien, je l’aurais renversé depuis longtemps, j’avais tout de même remarqué que Ren avait repris son ardoise en mains pour effacer sa question précédente et en inscrire une autre, j’avais donc tourné la tête de nouveau vers lui en oubliant le verre sur lequel je m’étais égarée juste avant.

« Non tout va bien pourquoi ? »

Je n’avais pas envie de lui dire que j’avais peur de faire tomber quelque chose, de faire une de ces bêtises que je faisais chaque jour sans exception, donc j’en avais conclu que lui dire que tout aller bien était la meilleure des solutions. Il en savait déjà assez sur moi, je n’allais pas étaler ma vie comme ça sans raison, ce que je ne faisais jamais pour personne. Théoriquement, il en savait déjà plus que tout les autres. Les seuls qui en avaient su autant sur moi étaient mes parents, je me retrouvais donc seule avec mes secrets, me sentant obligée de les cacher en pensant qu’ils étaient irréparables tellement ils étaient ancrés profondément.

Après un moment, la serveuse apporta ce qu’il avait commandé en posant les deux boissons sur la table. Ca sentait bon mais … Quel gros risque qui se présentait devant moi. D’un côté je ne pouvais laisser le chocolat là sans y toucher car j’en avais envie et que ce n’était pas poli vis-à-vis de celui qui m’avait invitée, mais d’un autre si je le prenait j’allais forcément faire une de ces choses qu’il ne fallait pas faire. Finalement, malgré quelques longues secondes d’hésitation, j’avais décidé de prendre dans mes mains la tasse.

Je m’en étais doutée, qu’il ne se passe absolument rien aurait était trop beau pour être vrai. En ramenant la tasse un peu plus vers moi j’avais éternué, ce qui la fit tanguer en faisant tomber du lait brûlant sur ma main. J’ôtais doucement la main touchée des parois chaudes en serrant le poing, lâchant un long soupir sans pour autant réagir plus que cela. Pourquoi ces choses là n’arrivaient qu’à moi ?

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Ren Minami
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JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyDim 17 Fév - 16:01

Ces environnements me paraissaient si différents de ceux dans lesquels j’avais évolué jusqu’à aujourd’hui. J’étais tellement loin des miens, de mes repères, des bases qui avaient servis à mon éducation… Comment aurais-je pu me sentir à l’abri dans un environnement où je n’arrivais à m’accrocher à rien ? Il y avait bien Askja, Johan… ces personnes qui avaient pris très rapidement une certaine importance dans ma vie, mais j’avais parfois l’impression que ça n’était pas assez pour me retenir et m’aider à supporter les différentes que je pouvais trouver dans mon quotidien, les horreurs que je pouvais parfois voir… comme ce jour d’hiver que j’avais vécu à Pré-Au-Lard. J’étais là depuis moins d’un an, moins de dix mois même, mais j’avais déjà rencontré la chose que je fuyais plus que tout… Ce fléau était-il présent partout sur terre ? N’y avait-il pas un endroit où je serais en sécurité ? Je ne cessais malheureusement pas d’y penser.

Peut-être était-ce là une autre des raisons qui faisaient de moi celui que j’étais… Un garçon triste, détruit par son passé et parfois même par son présent. C’était peut-être aussi pour échapper à ces idées sombres et peu réjouissantes que j’avais décidé d’inviter cette élève à venir prendre un verre avec moi aux trois balais. Après tout, elle m’avait semblé sympathique, même si je l’avais presque chassée de mon infirmerie après sa question qui, bien qu’elle ne la désire pas ainsi, avait remué en moi des choses qui auraient peut-être du rester enfouies à jamais dans mon inconscient… Seulement, je n’en étais pas inconscient, bien malheureusement.

Même si j’adorais rester seul dans mon infirmerie, prendre des photos à tout va sans m’occuper du reste du monde, j’appréciais énormément les Trois Balais. Cet endroit était celui où travaillait ma meilleure amie, raison pour laquelle il était très fréquent que je m’y rende. Je tentais de penser qu’il constituait un de mes repères ici… mais cela me semblait tellement improbable : cet endroit était, au vu des récents évènements, bien trop dangereux pour moi. Le seul endroit où j’aurais pu réellement me sentir en sécurité était sans doute mon infirmerie, cet endroit que je m’efforçais de maintenir stérile, propre, rangé… Je tentais en fait de donner aux autres cette impression de sécurité que j’y ressentais…

Je m’étais à nouveau perdu dans mes pensées. Cela m’arrivait de plus en plus souvent mais, malheureusement pour celui qui aurait tenté d’y lire, il était rare qu’elles soient positives… Je ressassais de plus en plus de mauvaises choses, me laissais avoir par le moindre détail, la moindre conversation capable de me rappeler mon passé et ses fantômes… Je devenais fragile à cause des évènements qui avaient eu lieu récemment à Pré-Au-Lard. Je me demandais d’ailleurs si Jun en avait eu vent… Je poussais cette question dans un coin de mon esprit avant de commander deux boissons. Quelques secondes plus tard, je n’avais pas pu m’empêcher de questionner Jun sur son attitude assez… étrange ? Elle semblait nerveuse… ou en tout cas quelque chose que je n’arrivais pas à décrire. Inquiète ? Je n’en savais rien.

La commande était finalement arrivée, très peu de temps après avoir été passée d’ailleurs. Je savais qu’Askja aurait préparé le café comme je l’aimais, mais j’espérais également que mon invitée apprécierait sa boisson. J’avais attendu qu’elle pose les deux tasses sur la table pour me saisir de la mienne et l’approcher de mon visage, jetant un regard vers mon invitée, me demandant si elle allait apprécier ou si, malheur à moi, elle n’aimait pas ce genre de boisson. Je ris un peu tandis qu’elle éternuait, remarquant ensuite qu’elle manquait de se blesser et de renverser la tasse. Je posais ma tasse et pris l’ardoise où j’écrivis bien vite.
« Tu ne t’es pas fait trop mal ? Ca va ? »
Je devais arrêter de m’inquiéter pour les autres et m’en faire un peu plus pour moi et mon état… Je n’y arrivais malheureusement pas. Peut-être était-ce simplement une déformation professionnelle, peut-être ne pouvais-je simplement pas m’occuper de moi… Je l’ignorais. Dans tous les cas, je m’inquiétais de Jun en cet instant ; ne s’était-elle pas trop brûlée ? Était-ce supportable ? Je posai finalement l’ardoise sur la table, sortant de mes poches un paquet de mouchoirs en papier dont je me servis pour essuyer le chocolat qu’elle avait fait tomber sur la table dans l’accident, lui tendant un autre en souriant afin qu’elle essuie ce qu’elle risquait d’avoir fait tomber sur elle. Ce genre de geste me semblait tout à fait normal. Je n’avais pas été élevé autrement que dans le respect de l’autre, la politesse et l’inquiétude.

Quelques secondes plus tard, je posai le paquet de mouchoirs sur la table, enlevant mon appareil pour le poser juste à coté, retirant ensuite ma veste pour éviter de rester dans le froid de celle-ci. Je pris ensuite mon appareil photo dans mes mains, m’assurant qu’il n’avait pas été endommagé ni par la chute, ni par la neige. J’espérais également que la pellicule serait intacte, mais je ne pouvais pas l’ouvrir actuellement, je devais attendre un peu. Je remis à nouveau mon appareil autour de mon cou pour finalement reprendre la tasse de café qui fumait devant moi. Je le portai à mes lèvres pour en boire une gorgée, mais je m’arrêtai bien vite. Je devais arrêter de réfléchir.

En effet, l’odeur de ce café me rappelait trop ce mauvais jour. Ce jour où le cauchemar avait recommencé ici, à pré-au-lard. Je ne me souvenais que trop bien qu’Askja m’avait offert un de ces cafés ce jour là… J’étais tellement fragile, tellement sensible aux attaques de mes pensées en cette période. Je ne pouvais cependant rien dire, amenant finalement le café à mes lèvres en portant mon regard sur la rue. Une nouvelle fois, je repensais à ce jour… Pourquoi n’arrivais-je pas à effacer ces pensées de mon esprit ? Ce moment horrible que j’avais du affronter, mais que j’avais au final fuit comme une créature faible et apeurée ?

Je reposai mon regard sur mon invitée, lui adressant un petit sourire. Je ne devais pas me laisser porter par ces idées alors que j’étais en présence d’une autre personne, cela risquait de me faire passer pour un pauvre dépressif… Ne l’étais-je pas ? Après tout, j’avais du faire de nombreux suivis pour en arriver là… C’était tellement pire avant. Ma reconstruction semblait malgré tout tellement fragile depuis que l’attaque avait eu lieu. Je portai une nouvelle fois la tasse à mes lèvres, essayant de passer au dessus de l’odeur avant de la reposer pour me saisir de l’ardoise sur laquelle j’inscrivis quelques mots.
« Dis-moi, tu as entendu parler de ce qu’il s’est passé ici peu avant Noël. »
J’étais encore tellement faible de cet évènement, même si je n’y avais pas été physiquement blessé. Je m’étais tellement caché pour éviter les sorts, réfugié contre Askja, toutes ces choses que j’aurais souhaité ne plus jamais avoir à faire… J’avais envie de savoir si elle était au courant, j’ignorais pourquoi : c’était peut-être un simple sujet de conversation.
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Junho Masaka
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Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyDim 17 Fév - 18:28

J’avais beau être terriblement maladroite, j’avais quand même eu la chance de ne pas toucher Ren cette fois-ci, pas comme quand je lui était tombée dessus en nous faisant tous les deux tomber dans la neige. C’était tout ce que j’espérais, ne pas faire subir aux autres mes maladresses, je préférais souffrir seule sans blesser ceux qui m’entourait. Il y en avait peu, mais j’avais toujours cette peur de faire réellement du mal à une personne, qu’elle me soit chère ou non. Ne pas prendre exemple sur que j’avais connu jusque là, c’était ce que j’essayais de faire malgré tout ces souvenirs qui resteraient gravés dans ma mémoire à jamais, influençant sans le vouloir mes actes, positivement ou négativement.

Il est facile de cacher aux autres ses véritables sentiments en affichant un simple sourire, tout le monde le sait sans pour autant en tenir compte, se contentant de prendre en compte les apparences pour ne pas avoir à faire face à différents problèmes. J’avais exactement cette impression avec Ren, sauf que je n’avais pas envie de fuir encore une fois. Une seule me bloquait : j’étais déjà allée trop loin avec mes questions concernant son passé. Je ne pouvais pas me permettre de le blesser une nouvelle fois en prenant le risque de tourner le couteau dans la plaie. Il cachait des choses, des choses qu’il n’avait apparemment pas envie de se rappeler, et j’avais fais la bêtise de l’obliger à le faire.

J’avais tout de même réussis à faire quelque chose de bien pour la première fois de la journée au détriment de ma main. J’avais fait rire Ren en éternuant, bien que ce même éternuement qui bizarrement, ne faisait pas tellement rire moi. Enfin je gardais le côté positif, de toute manière habituée à ce que j’en pâtisse. Après avoir soupiré j’avais levé la tête pour lire ce qu’il avait inscrit sur son ardoise.

« Ca va aller, c’est pas grave. »

Le contenu de ma tasse avait failli se retrouver par terre mais heureusement je l’avais évité, même si la conclusion de cela n’était pas forcément entièrement satisfaisante. Je m’étais légèrement brûlée la main mais après tout, qu’est ce que ça pouvait faire ? Il m’était déjà arrivé pire que ça, je n’allais pas pleurer. Pour retenir la douleur et ne pas laisser transparaître, j’étais devenue une professionnelle. Avant, j’avais aussi était capable de cacher ma peur, mais je l’avais trop fait, je ne tenais plus. Petit à petit certains des réflexes que j’avais acquis disparaissaient, bien que celui-là j’aurais apprécié le garder.

Je pris un des mouchoirs que me tendait gentiment Ren après avoir essuyer ce que j’avais renversé sur la table pour enlever le lait que j’avais sur la main. Je souriais doucement en commençant à rougir un peu, un peu gênée par la situation. Les bêtises que je faisais habituellement, je les faisais seule et je n’avais personne en face de moi pour les voir, ou alors je pouvais m’en aller après avoir réparé un minimum la casse. Mais ici non, j’étais coincée et obligée de rester, face à mes angoisses.

J’observais Ren enlever sa veste et vérifier l’état de son appareil photo en buvant un peu du chocolat chaud que j’avais réussi, ô miracle, à garder en main, espérant que celui-ci n’ait pas été endommagé par notre chute dans la neige. Je ne m’y connaissais pas du tout et je n’avais donc idée de ce qui pouvait empêcher le bon fonctionnement de ces choses-là ou non, mais je pouvais tout de même me douter que l’eau n’était pas une bonne chose. Le seul appareil photo auquel j’avais touché était un de ces vieux appareils avec une chambre noire qui appartenait à mon père. Il aimait garder des traces de ses magnifiques résultats d’expériences en les immortalisant, parfois me mettant à contribution pour apparaître à leurs cotés. Depuis, j’avais entretenu une certaine aversion pour les photos, préférant les laisser aux autres.
Mon sweat n’était pas trop mouillé je l’avais gardé, ne voulant de toute façon pas me retrouver avec mon simple t-shirt. J’aurais vraiment du m’habiller autrement … Bref, c’était trop tard et j’avais désormais ma tasse pour me réchauffer, à l’abri du vent glacial qui sévissait dehors. Je reportais mon attention sur la seule source de chaleur dont je disposais en me disant que c’était vraiment gênant de se retrouver en tête à tête avec quelqu’un, que se soit avec l’infirmier ou non ne changeait rien à cela. Comment les gens pouvait-il le faire autant de fois ? Je me rassurais en me répétant que c’était juste moi qui étais bizarre, que ce n’était pas si gênant que cela, il fallait juste que je passe outre de mes pensées.

Beaucoup d’évènements se déroulaient sans que je ne me rende compte de rien. Il arrivait que j’arrive à reconstituer ce qui s’était passé quelque part sans qui j’y ai été présente moi-même au moment des faits grâce à ce que j’entendais dans les couloirs ou en classe, récoltant petit à petit les informations et les mettant bout à bout pour finalement arriver au fait. Bien sûr il y avait des choses qui ne collaient pas entre elles en raison des rumeurs déformant ce qui s’était réellement passé, mais je tentais de ne retenir que ce qui était le plus important, omettant les détails exposés à des erreurs de bouche à oreille. C’était le cas pour ce que Ren me demandait là, je posais donc mon regard sur lui après avoir cherché quelques secondes dans ma mémoire ce que j’avais entendu à ce sujet.


« Un peu, mais pas vraiment. Je sais juste que les mange-morts sont venus et qu’il y a eu des morts et des blessés. Les élèves ne préfèrent pas trop en parler je crois. Tu y étais ? »

Pour des évènements aussi tragiques et traumatisant que celui qui avait eu lieu à Pré-au-lard il y avait peu de temps, beaucoup de gens choisissaient le silence pour tenter de l’oublier et se persuader que ce n’était qu’un mauvais rêve. Ma curiosité me poussait à savoir si Ren y avait été présent, chose pouvant expliquer pourquoi il semblait se perdre dans ses pensées régulièrement depuis notre arrivée.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyLun 18 Fév - 0:12

Mon esprit se plaisait si souvent à faire des liens entre des évènements présents et ceux du passé… J’aurais tellement aimé qu’il arrête ce genre de choses, mais je ne devais pas être assez fort, pas être assez intelligent pour l’en empêcher. Je n’arrivais pas à bloquer le flux de mes pensées, le flux des idées noires qui semblaient toujours s’acharner sur moi, prêtes à me faire passer un mauvais quart d’heure, prêtes à me rendre plus malade que je ne l’étais déjà… Je le savais, mes suivis n’avaient pas fait pleinement leur effet, j’étais toujours aussi faible… toujours aussi difficile à aider… Toujours aussi difficile à atteindre. À cause de ces idées noires, je me perdais dans mes pensées au lieu de parler avec Jun, je me perdais dans toutes les choses qui m’entouraient, oubliant la présence des autres… À cause de ces idées, j’en oubliais les raisons de ma venue ici et, également, les bonnes choses qui m’étaient arrivées depuis que j’étais là… À cause de ces idées, seules restaient les images du massacre de ce cours mais, également, celles de ce jour d’hiver à Pré-Au-Lard.

J’étais perdu depuis quelques jours, perdu dans ce que je pensais, perdu dans mes envies, perdu dans les choses que j’avais à faire et celles que je désirais faire… Je voulais tellement m’enfuir, partir loin de tout le monde… Me retrouver tel que j’étais avant… Avant, à cette époque où je ne craignais pas de mourir… À cette époque où je voulais tant devenir un grand sorcier… Désormais, je voulais rester infirmier… je voulais soigner des gens, les protéger… les écouter comme on avait voulu le faire avec moi sans que j’accepte… Je savais que j’aurais du lui en parler lorsqu’il me l’avait demandé, mais j’en avais été tellement incapable… Il était tellement difficile pour moi d’accepter de m’exprimer depuis cet évènement…

J’avais posé une question à Jun… Pour animer la conversation, pour m’informer des choses qui se disaient dans l’école… Étaient-ils tous au courant ? Il y avait eu tellement de choses ce jour là… Tellement de morts, tellement de blessés… de sang versé sur la neige. Je fermai les yeux en y repensant… pensant également à ce jour qui avait marqué à jamais ma vie jusque là si banale… J’attendais la réponse de la jeune femme qui se trouvait face à moi. Comme prévu, elle en avait entendu parler… Quand elle m’avait demandé si j’y étais… j’avais tourné la tête vers la fenêtre que je ne voulais plus quitter du regard, hochant simplement la tête.

Je voulais pleurer, simplement. Je ne pouvais pas… Je m’étais toujours caché pour pleurer… Toujours. Je n’avais jamais aimé cela. Je fermai les yeux pendant quelques secondes. Je me saisis à nouveau de l’ardoise, y inscrivant quelques mots avant de la montrer à nouveau à Jun.
« Je les comprends… C’était effrayant. »
Je posai l’ardoise sur la table, me saisissant à nouveau de ma tasse pour la porter à mes lèvres et en boire une longue gorgée. Je savais que cela me faisait du bien, mais j’avais du mal à avaler en cet instant. Je réfléchissais bien trop… mais je n’y pouvais rien, j’étais ainsi depuis des années désormais. Quelques secondes plus tard, je me concentrais à nouveau sur la conversation, adressant une nouvelle question à la jeune femme avec qui je me trouvais en ces lieux, désirant également changer de sujet.
« Sinon… pourquoi tu traînais près de la cabane hurlante ? »
Question stupide, certes, mais tous les sujets étaient bons pour changer de conversation… Je ne voulais pas m’éterniser sur des idées noires et continuer à les ressasser… je le faisais déjà bien assez. Je portai une nouvelle fois le café à mes lèvres, oubliant son odeur pour en avaler une longue gorgée, gardant mon regard sur mon invitée que j’espérais ne pas mettre trop mal à l’aise.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyMer 20 Fév - 14:17

Il se passait tant de choses dans l’école depuis le changement de directeur, tant de choses qui se passaient juste à côté de moi sans que je ne m’en aperçoive. Il en avait été toujours ainsi, je manquais encore et encore les moindres évènements qui se déroulaient au sein de l’école ou aux environs, que se soient des fêtes ou des attaques. Je ne pouvais pas vraiment me plaindre, au moins j’étais à l’abri, mais au fond j’aurais voulu assister à quelque chose et ne pas rester ignorante et en retard sur tout. S’il y avait eu des monstres comme dans les contes pour enfants dans les noirceurs des couloirs, j’en aurais été la première au courant et j’aurais sûrement été plus au courant de leurs affaires à eux plutôt que celles des sorciers.

J’avais dis la stricte vérité sans réfléchir en lisant la question que Ren m’avait posé à propos de l’attaque de Pré-au-Lard, du moins le résumé que je m’étais fait des bruits de couloirs que j’avais attrapés au vol. En savoir plus était tentant mais je n’étais pas sûre d’y tenir. A quoi ça m’avancerait de savoir en sachant que ça ne m’avait pas touchée et que de toute façon une telle chose ne se reproduirait pas à l’identique ? En plus de cela, au vu de la réaction de Ren, j’avais encore moins envie de savoir. J’avais légèrement baissée la tête quand il avait tourné la sienne vers la fenêtre avant de répondre.

J’étais vraiment nulle … Encore une fois je me retrouvais face à lui sans savoir quoi dire ou quoi faire, comme la dernière fois. Cette manie revenait à chaque fois qu’elle en avait l’occasion et avec n’importe qui. Parce que oui, ma tête était remplie de réflexes et d’habitudes débiles dont je n’arrivais pas encore à me débarrasser. Mais … Etait-ce au moins possible ? Changer quelqu’un est difficile, et je commençais à me demander si ce n’était pas tout simplement moi de me comporter ainsi et non à cause de mon éducation. Je me trompais en grande partie mais qu’est ce que je pouvais y faire seule ?

Alors que je réfléchissais à comment résoudre mes problèmes en gardant mes mains contre la tasse chaude, je relevai la tête pour voir que Ren me posait une nouvelle question. Celle-ci nous faisait complètement changer de sujet et je n’allais pas refuser, bien contente de ne pas avoir à m’enfoncer un peu plus dans ma maladresse comme il en aurait été le cas si nous avions continué notre conversation. D’ailleurs, c’était lui qui avait posé une question à ce sujet et il avait bien vite voulu éviter tout ça … Ne voulant pas le mettre plus mal à l’aise que je ne l’étais moi-même, j’avais oublié volontairement le comportement étrange qu’il venait d’avoir. Après tout, il avait le droit de ne vouloir savoir que le minimum, c’était bien ce que je faisais moi-même la plupart du temps.


« Oh, j’avais juste envie de voir, je n’y étais jamais allée. Dommage que l’entrée soit condamnée ... Tu voulais juste prendre des photos ou c’était par curiosité que tu y étais aussi ? »

Peut-être étais-ce ce coté sombre qu’exposait la Cabane Hurlante qui m’avait attiré jusqu’à elle ? Les endroits comme celui-là … Le destin semblait m’y raccrocher tous les jours, comme pour me rappeler que mon esprit l’était tout autant. Effrayant, bizarre, appelez ça comme vous voulez mais moi je savais ce qui en était, ou du moins je pensais le savoir. Inconsciemment, c’était en fait moi qui m’en rapprochais, cherchant des réponses. Des réponses à quoi ? Probablement à pourquoi j’étais là et pourquoi j’étais comme ça. Les autres ne le comprenait pas et j’avais moi aussi un peu mal.

Quoi qu’il en soit je buvais un peu de mon chocolat chaud avant de soupirer légèrement, soulagée de ne pas avoir recausé une catastrophe pour le moment. Je reposais ensuite la tasse sur la table en souriant doucement à Ren en voyant qu’il me regardait.

« Il est bon ce chocolat, merci. »

Je lui avait laissé le choix au moment de la commande, il avait sûrement envie de savoir s’il avait bien choisi et si cela me plaisait, la moindre des choses était donc de lui dire en le remerciant. Il ne le savait pas mais il était la personne à laquelle j’avais le plus souri pour l’instant, c’était un peu bête mais je venais de le remarquer …
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyMer 20 Fév - 20:06

Il y avait toujours une chose dont nous n’avions pas envie de parler. Une chose tenue secrète, profondément enfouie dans notre cœur… Nous avions tous nos fantômes, nos cadavres à oublier… Il était parfois difficile de le faire, parfois nous ne pouvions pas y arriver seul… C’était un peu mon cas et je le sentais de plus en plus à mesure que les jours s’écoulaient. Je retrouvais cette même difficulté que j’avais eue à sourire, à profiter des choses… La preuve en était ce café que je tenais dans les mains, ce café dont l’odeur ne faisait que me donner plus de mauvais souvenirs à ressasser sans cesse… Je fermai les yeux avant de pousser un nouveau soupir portant la boisson à mes lèvres.

J’aurais donné n’importe quoi pour parler… N’importe quoi pour hurler à plein poumon la souffrance que je ressentais en cet instant… Mes cauchemars revenaient, comme lorsque j’étais plus jeune et que j’appelais encore à l’aide derrière ce bureau… Oui, j’étais mal, j’avais mal… Je n’y pouvais rien, ce malgré tous mes efforts. J’étais irrémédiablement seul, abandonné par ces gens que j’avais vu mourir… Pitaro, Mika… ils étaient tous partis avant moi, alors pourquoi étais-je celui qui avait survécu ? Je n’en savais rien, mais j’avais parfois l’impression de le mériter…

Qu’avais-je fait de bien jusqu’à maintenant ? J’étais un infirmier incapable d’utiliser la magie et encore moins de converser… Je n’avais fait que fuir la situation lorsque de nombreuses personnes étaient en train de mourir autour de moi… Je n’étais capable de sauver personne… Je ne remplissais même pas la mission que je m’étais moi-même donné ! Il y avait réellement de quoi me remettre en question… j’en étais persuadé. Fermant les yeux à nouveau, j’avais décidé de changer de sujet, demandant à Jun pourquoi elle trainait du côté de la cabane hurlante au moment où nous nous étions … tombés dessus. J’avais repris l’ardoise pour y effacer ma question, y inscrivant simplement ma réponse, toujours aussi lisiblement.
« Je voulais prendre des photos. Mais je pense que les mystères attirent forcément les gens… On a toujours envie de savoir ce qui se cache derrière, tu ne penses pas ? »
Une nouvelle fois, je repensais à l’allure sinistre de la cabane hurlante… à sa silhouette menaçante et à son bois noir… Je ne pouvais pas m’empêcher de faire la comparaison avec moi-même… Mais également avec elle. Jun. Cette fille qui se faisait passer pour un homme et dont je ne connaissais rien… Elle constituait bel et bien un mystère à mes yeux, comme chacun des autres élèves de cette école, chaque personne… mais je ne pouvais m’empêcher de m’interroger sur les raisons qui faisaient continuer son déguisement… Il était amusant de voir à quel point nous avions été attirés par cette maison… étant nous même des mystères à part entière…

J’étais parfaitement conscient de mon désir de rester discret sur mon passé, mon silence pouvait sembler impénétrable. En fait, j’étais un peu de ce genre de personne que l’on aurait été incapable de faire parler, même par la force, et qui aurait irrémédiablement emporté son secret dans la tombe… Je ne le savais que trop bien, mais je ne pouvais pas changer ainsi… il faudrait du travail, du temps et actuellement… cela me semblait presque impossible.

Me saisissant à nouveau de l’ardoise j’y inscrivis quelques paroles une fois que mon invitée eut déclaré que le chocolat était bon. Je lui montrai donc en souriant.
« Tant mieux. Mais encore un peu et tu ne pouvais pas y goûter. »
Je faisais bien évidemment référence à sa maladresse qui avait failli couter la vie à ce pauvre chocolat. Je m’en amusais, mais j’aurais été bien inquiet si elle s’était réellement blessée avec une boisson. Alors que je réfléchissais à quelque chose à dire, je posai mon regard sur la tasse de café fumante que j’avais devant les yeux. Je sursautai soudain, sans raison apparente. Une chance que je n’aie pas tenu la tasse en main… Quelqu’un venait de claquer la porte… Non, il n’avait pas claqué la porte fort, mais cela avait suffit à me faire me retourner sans attendre et sursauter… Même ces tocs étaient de retour…

Pendant longtemps j’avais eu peur des portes qui claquent… Pendant très longtemps j’avais exigé que chaque personne fasse attention à ses faits et gestes et ne possède pas une baguette magique en ma présence… le premier de ces réflexes était de retour… Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que je sorte à Pré-Au-Lard ce jour là ? Pourquoi avais-je du assister au massacre ?

Remarquant qu’il n’y avait rien… je m’étais retourné, baissant les yeux pour ne pas retomber sur le regard de Jun… Prenant simplement ma tasse avant de la porter à mes lèvres pour en boire une longue gorgée. Je ne devais pas faire demi-tour… retourner dans le passé ne me servirait strictement à rien… Mais que faire si je ne pouvais pas avancer ? J’avais finalement reposé mon café pour reprendre l’ardoise et poser une question stupide…comme d’habitude. Je lui montrai ensuite l’ardoise en un sourire… bien que je sois encore inquiet de savoir si elle avait perçu mon comportement… étrange et craintif.
« Tu as moins froid au moins? »
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyJeu 21 Fév - 15:58

On rencontre parfois des problèmes qui se révèlent récurrents et dont il parait impossible de se débarrasser. J’avais beau réfléchir à un moyen pour ne plus être aussi maladroite, je ne voyais rien, aucune issue. La seule chose que j’aurais pu essayer aurait été de m’attacher les mains, de m’asseoir dans une pièce fermée et de ne plus bouger, peut-être qu’ainsi je n’aurais causé aucun problème, mais ça aurait été quelque peu gênant pour vivre … Peut-être fallait-il juste que j’accepte n’être qu’un boulet pour les personnes qui étaient autour de moi.

Je me posais beaucoup de questions au sujet de Ren mais je ne pouvais répondre à aucune d’elles, toujours face au même obstacle qui m’était pour le moment infranchissable, mais je gardais espoir. Espoir qu’un jour je puisse savoir enfin ce qui lui était arrivé, ce qui le perturbait tant. J’étais curieuse, j’aimais écouter les histoires des autres, ça me permettait d’oublier la mienne et de me dire l’espace d’un instant que j’étais plutôt bien tombée en fin de compte. C’était un moyen comme un autre pour se changer les idées et apaiser ne serait-ce qu’un ce que je ressentais. C’était d’ailleurs un peu également pour cela que je m’étais rendue à la Cabane Hurlante, elle constituait à mes yeux un divertissement comme les autres, mais maintenant que j’avais pu constater de moi-même son inaccessibilité, j’étais un peu moins enjouée à son sujet.

Ren ne voulait donc que prendre des photos … Je ne comprenais pas vraiment la passion que la photographie pouvait en résulter chez bon nombre de personnes, je ne voyais en elles qu’un lien avec le passé, quelque chose qui empêche d’avancer. Comment pouvait-on faire un pas en avant en ayant les yeux rivés sur les images des évènements passés, que ceux-ci soient joyeux ou non. Je ne voyais que les regrets qui pouvaient se dégager de cet art, regrets provenant de la belle époque ou de ce que l’on aurait dû faire ou ne pas faire.

Il avait raison, les mystères attiraient les gens. C’était étrange mais nous étions probablement attirés par ce qui était différent de nous tout en gardant une part de peur. Mais soyons réalistes, beaucoup de personnes aiment avoir peur sans vraiment se l’avouer, sinon cette maison à moitié en ruine qui nous avait réunie tous les deux n’aurait jamais été aussi connue et n’aurait pas acquis une telle réputation. Personnellement elle ne m’effrayait pas plus qu’autre chose, j’avais l’habitude de ces endroits. Après tout j’avais grandi dans un endroit ayant une atmosphère comparable, cela pouvait donc presque me paraitre normal si je n’avais pas eu le moyen de faire la comparaison avec les autres.


« Je suppose que oui … »

Je n’étais pas sûre de moi, l’idée que mon ancienne maison avait eu une chance de ressembler à cela me tracassait. Et si en fait, quelqu’un habitait là-dedans ? Je n’aurais pas voulu qu’un petit curieux s’y introduise … Et si je le faisais tout de même, y avait-il des risques que je tombe sur des personnes comme mon père ? Je ne voulais pas, je ne voulais plus essayer d’entrer, je ne voulais pas me retrouver dans l’ombre de la magie noire de nouveau. C’était idiot, je voyais des dangers là où il n’y en avait pas, en réalité ceux que renfermait la Cabane Hurlante étaient bien pires. J’avais donc répondu vaguement sans être convaincue par ma propre réponse et soupirai doucement.

J’avais ensuite signalé que j’appréciais ma boisson, voulant oublier cette fichue bâtisse. Je souriais un peu plus en lisant sa remarque sur le fait que j’avais failli la renverser tout à l’heure. En effet, ce n’était pas passé loin mais j’avais tout de même réussi à en garder la plus grande partie. J’étais contente qu’il ne se doute de rien, qu’il prenne ma maladresse comme quelque chose de tout à fait normal, quelque chose qui peut arriver à tout le monde.

Avant même que je puisse répondre, je fus surprise par le sursaut soudain de Ren après que la porte des Trois Balais ait été claquée. En fait, je ne l’aurais même pas remarqué s’il n’avait eu cette réaction à l’entente du bruit. De quoi avait-il peur ? Je ne pouvais pas savoir et ne préférais pas imaginer différentes explications qui ne feraient que m’embrouiller. Je ne l’avais pas quitté des yeux, lui essayant de fuir mon regard. Est-ce que cela avait un rapport avec l’attaque de Pré-au-Lard ou même avec son passé ? J’avais l’impression de toujours être avec lui quand il ne fallait pas … Il avait finalement repris son sourire en me tendant de nouveau son ardoise, comme si de rien n’était.

«Oui mais … Ca va aller, tu es sûr ? »

Il s’était inquiété pour moi depuis le début, je pouvais bien le faire explicitement moi aussi. Je buvais un peu de mon chocolat en réfléchissant à ce que je pouvais faire pour Ren, sans rien trouver pour autant. Je reportai mon regard sur lui en souriant légèrement.

« Tu t’inquiètes pour moi mais je pense que tu devrais mieux le faire pour toi … »

S’inquiéter pour les autres ne pouvait pas l’aider, il ne pouvait pas se réfugier dans cette idée indéfiniment. De toute façon, il méritait mieux son attention que je ne la méritais. Je me débrouillais toute seule depuis déjà longtemps, ce n’était pas maintenant que cela allait changer.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyVen 22 Fév - 21:58

J’avais passé mon adolescence à travailler dans l’espoir de devenir un jour un grand sorcier, une personne appréciée et reconnue pour ses pouvoirs… Désormais, je n’étais qu’un infirmier incapable de lancer le moindre sort, incapable de parler et de penser positivement… Je n’arrivais pas à me remettre des évènements qui étaient survenus quelques jours plus tôt… C’était tellement horrible…. Mes rêves, mes espoirs de réalisation personnelle… toutes ces choses semblaient s’être envolées le jour où mon camarade avait décidé que la classe ne survivrait pas à ce cours d’étude des Moldus… Je ne savais que penser, mais j’avais du mal à me défaire totalement de ces souvenirs douloureux et inutiles auxquels mon esprit s’obstinait de revenir…

J’avais honte de ne pas pouvoir m’exprimer mais, d’un autre côté, je n’avais pas envie de partager ma souffrance et mes questionnements avec une personne qui n’en valait peut-être pas la peine. Pour cette raison, je cherchais un moyen d’évacuer les choses autrement : en me créant des souvenirs grâce à mon appareil photo ; en soignant les élèves au mieux comme si je guérissais mes propres plaies… il m’était même arrivé de dessiner de petites choses sur l’ardoise que m’avait offerte Johan… Comment aurais-je pu le remercier pour ce présent ? Je ne cessais de m’en servir depuis qu’il me l’avait donnée, cela prouvant bien évidemment son utilité !

Comme pour chaque personne que je rencontrais, j’aurais voulu que Junho ne se pose pas trop de questions à mon sujet mais, en y repensant, était-ce réellement possible de ne pas s’interroger lorsqu’on se retrouve face à un mur de silence ? Je n’en savais rien… Je me contentai de ranger ces questions et ces regrets dans un coin de mon esprit. Nous avions chacun nos problèmes… pas besoin de s’inquiéter de ceux des autres, pas vrai ? Bien que je tente de penser de cette manière, je ne cessais de me reposer tous les jours les mêmes questions, sur les mêmes sujets, pour les même raisons… Je me sentais stupide, réellement, mais j’étais incapable de comprendre ce que je voulais faire exactement… et même ce que je pouvais faire.

La seule chose que je faisais bien, c’était peut-être mon métier… et les photos à la rigueur. Oui, capturer un moment pour s’en souvenir… Peut-être que des regrets pouvaient naître de la présence de bons moments sur les clichés… mais ils permettaient parfois de se dire que de tels moments reviendraient un jour. Les photos, je les prenais toujours dans ce sens. Je voulais avancer, je voulais réussir à progresser … non pas régresser comme j’étais actuellement en train de le faire… Je me sentais tellement mal d’être ainsi… en fait, c’était un véritable cercle vicieux dans lequel j’étais pris.

Je fus heureux d’entendre Jun confirmer mes pensées. Il était agréable de savoir que j’étais compris sur ma vision du mystère… En fait, j’avais toujours eu tendance à m’intéresser à des choses qui n’intriguaient pas forcément les autres… je le savais, j’étais étrange, mais qu’aurais-je pu faire d’autre que cela ? Je soupirai un petit peu, fermant les yeux pour réfléchir en portant la tasse de café à mes lèvres pour une nouvelle gorgée… J’allais bientôt en venir à bout… Mais je n’avais pas envie de partir d’ici, même si je venais de sursauter comme un idiot… Dire que j’avais seulement été capable de lui demander si elle n’avait plus froid… J’étais pitoyable. J’avais espéré que mon sourire suffirait à faire passer mon sursaute pour inaperçu… mais, visiblement, je me trompais. J’allais écrire quelque chose, mais elle avait repris la parole trop vite pour que j’en aie le temps… Je relevai les yeux vers elle, posant mon regard sur elle pendant quelques secondes avant de me décider à le reporter sur l’ardoise pour y inscrire quelques mots.
« Ne t’en fais pas. Je vais bien. »
Je n’aimais pas cette impression de dépendance que j’avais eue si longtemps avant mon arrivée ici, lorsque j’avais des séances à passer avec des psychologues qui, bien souvent, n’arrivaient pas réellement à me sortir du cercle dans lequel je m’étais enfermé seul… je fermai les yeux, poussant un petit soupir avant de porter mon café à mes lèvres avant de reposer mon regard sur la fenêtre. Mes idées noires revenaient à l’assaut… Je revoyais ces gens en train de hurler, ou du moins je les entendais encore… J’avais beaucoup de mal à me faire aux évènements des derniers jours et, malheureusement, je n’avais trouvé le moyen d’en parler franchement avec personne… Je savais que je n’oserais jamais… j’avais appris à dissimuler mon mal, à faire comme si de rien n’était lorsque je n’étais pas seul… Je souriais, rassurant, comme à chaque fois, chaque jour… mais je souffrais plus que de nombreux pouvaient le croire…

Alors que je buvais encore une gorgée de café, je me sentais coupable et stupide : Jun avait deviné que quelque chose n’allait pas ? M’inquiéter de moi-même… Cela faisait bien longtemps désormais que je ne m’en inquiétais plus vraiment. J’étais passionné par mon métier… passionné et heureux de pouvoir soigner les blessures des personnes qui en avaient besoin… Pourquoi étais-je si mal ? La seule question qui me vint à l’esprit à ce moment là fut une question, une simple question… stupide, mais dont j’ignorais la portée.
«Tu as eu des nouvelles de tes parents pour les fêtes ? » Écrivis-je sur l’ardoise avant de la montrer à mon invitée.
Je n’avais pas contacté les miens… je trouvais cela inutile et… dangereux ?
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Junho Masaka
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Junho Masaka


JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyMar 26 Fév - 0:44

J’avais essayé d’avoir le courage nécessaire pour franchir les obstacles qui se présentaient à moi, pour affronter mes peurs, mais je n’y étais jamais vraiment parvenue, pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé. Lorsque l’on écoute quelqu’un parler de ces choses-là, on ne l’on se rend pas compte des difficultés à traverser et on se contente de donner des conseils, sans vraiment se rendre compte que cela n’aide pas beaucoup. Comment prétendre comprendre ce que ressent une personne sans être à sa place ? C’est tout simplement impossible, on ne peut faire que des comparaisons qui nous rapprochent plus ou moins de la réalité, mais sans jamais mettre le doigt dessus.

Je n’avais pas la prétention de comprendre Ren, tout ce qu’il avait pu vivre et que je ne connaissais pas n’étaient pas à ma portée, mais j’essayais tout de même de l’aider en essayant de ne pas prendre en compte toutes ces choses. C’était dur, voir même angoissant. Je ne pouvais jamais être sûre de ne toucher aucun point sensible en prononçant une phrase, voir même certains mots. Je souriais donc, dans l’espoir de compenser une quelconque maladresse de ma part dans mes propos, ceci pouvant très vite arriver.


Ren affirmait qu’il allait bien, mais je n’en étais toujours pas sûre. J’avais cette impression que quelque chose clochait. A première vue ce n’était pas moi qui le dérangeais, mais là aussi j’avais un doute. En partant du principe que je ne pouvais pas savoir ce que les gens pensaient puisque je n’étais pas dans leur tête et que je n’avais pas le don de lire dans les pensées, je gardais toujours une part de doute, que ce soit pour n’importe quoi. Et il avait beau avoir ce sourire rassurant, ça ne pouvait pas cacher pas tout.

La seule présence d’un sourire sur un visage peut faire croire n’importe quoi à n’importe qui, du moment que celui-ci semble sincère. Malheureusement ils peuvent le paraître sans l’être, comme beaucoup de personnes en font l’usage. Mais je ne pouvais rien y faire, je ne pouvais pas le pousser à dire la vérité, ça en aurait été trop. Que ce soit de son passé ou de ce jour où les mangemorts ont attaqué Pré-au-Lard, je ne savais rien de tout cela, par conséquent je ne pouvais pas l’aider. De toute façon, était-ce ce qu’il voulait au fond ? Je reprenais ma tasse pour en boire un peu, un peu perturbée par son comportement envers moi qui n’était pas en accord avec ses réactions face aux éléments extérieurs, comme au moment du claquement de porte.


Je n’avais pas quitté Ren des yeux jusqu’à ce qu’il me remontre son ardoise, affichant une nouvelle question. Pour une fois, c’était lui qui avait posé une de ces questions qu’il ne fallait pas poser. Des nouvelles de mes parents … En fait, que ce soit pendant les fêtes ou non, ce n’était qu’un détail insignifiant puisque je n’en recevais jamais. Mon regard s’était alors bloqué dans le vide, me perdant mes pensées comme je le faisais parfois lorsque j’étais seule.

« Mes p….. »

Mes parents … Je ne voulais pas en parler, c’était quelque chose de trop … Trop douloureux. Oui, j’avais fait mention de mon père à l’infirmerie lorsque j’avais parlé la première avec Ren, mais je n’avais jamais précisé que celui-ci était mort. Et ma mère, je préférais ne même pas en parler. Elle m’avait toujours laissée à part, laissant son cher mari s’occuper entièrement de moi. A sa mort elle avait eu le choix, elle aurait pu me tendre une main ou ne serait-ce m’adresser une phrase, mais rien, je n’avais absolument rien reçu de sa part. Etait-il si facile d’oublier son propre enfant ?

J’en voulais à mes parents, je m’en voulais à moi-même sans vraiment savoir pourquoi, mais pas à Ren. Il n’avait fait que poser une question sans savoir ce qui se cachait derrière, ce que j’avais fais moi aussi pour lui à l’infirmerie. Un juste retour des choses sans doute. J’étais restée coincée, incapable même de prononcer le mot « parents ». Ca m’avait surprise qu’il me pose cette question que l’on ne m’avait plus posée depuis longtemps. C’était la période de Noël et ça me rappelait que les autres recevaient des cartes ou des cadeaux de leur famille, que tout simplement quelqu’un pensait à eux. Ce n’était pas mon cas et j’étais persuadée que ça ne le serait jamais, c’était une évidence.

Bien que je ne bénéficiais pas d’amour parental, peut-être Ren en avait la chance. J’avais envie de poser la question mais à vrai dire, j’avais un peu peur que chez lui aussi cela soit une histoire compliquée. Loin de moi l’envie de le blesser encore une fois, mais il me fallais poser une question pour éviter de trop traîner sur celle qu’il avait lui-même posé, du moins pas plus que je ne l’avais déjà fait jusque là. Je retournais donc mon attention sur lui, sortant de mes pensées.

« Tu as des contacts avec tes parents toi ? »

Je ne lui avais pas demandé s’il avait eu des nouvelles, au cas où il n’aurait lui non plus aucun contact avec sa famille. Ainsi, je ne prenais aucun risque.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyLun 4 Mar - 0:13

La curiosité est un vilain défaut. À l’heure actuelle, tout le monde avait déjà entendu au moins une fois ce sermon si naturel dans la bouche d’un parent bienveillant… Malheureusement, personne n’était là pour me rappeler cette vérité désormais… Il était clair que certaines choses auraient du rester secrètes, d’autres moins, mais je n’avais pas réalisé à quel point parler de ses parents à Jun était quelque chose qu’elle n’attendait pas… Je n’avais pas pris le temps de réfléchir aux raisons pour lesquelles elle agissait ainsi, ce qui l’avait rendue comme elle était. En fait, je n’avais pas pensé plus loin car j’étais moi-même occupé à me torturer l’esprit dans mes idées noires…

Il y avait tant de choses que je ne comprenais pas… Tant de choses qui m’échappaient. Pourquoi devais-je voir le monde souffrir autour de moi sans agir ? Pourquoi devais-je pleurer sans raison ? Je ne comprenais pas… je ne voulais pas comprendre. Pourquoi mes amis avaient-ils été tués aussi froidement ? Pourquoi ce garçon n’avait-il pas arrêté en remarquant que son camarade était mort ? J’avais tellement de questions à l’esprit quand je regardais cette place …. Quand je me revoyais dans cette classe en train d’appeler à l’aide sans jamais en recevoir… De l’aide… j’aurais tellement désiré en recevoir en cet instant, mais je ne pouvais pas en demander, à personne… donc je commençais à perdre pied dans mes pensées… sans que personne ne puisse s’en apercevoir réellement.

Je pensais réellement qu’un sourire allait suffire à camoufler ce que je ressentais réellement ? En étais-je réellement persuadé ? Peut-être bien… Mais j’étais également un parfait idiot. Qu’aurais-je pu faire si ce n’est regarder les autres en tentant de leur faire miroiter un état qui n’était pas le mien ? Je n’avais rien à faire à part sourire… tenter de faire passer un message positif et rassurer les gens alors que moi-même je m’enlisais dans des sables mouvants… des sables mouvants dans lesquels je tentais en vain de me débattre… cela me faisant m’y enfoncer encore plus.

Jun ne devait pas subir des choses qui n’avaient pas rapport avec elle. Sans doute avait-elle ses propres problèmes… Je n’avais aucune raison de l’inquiéter elle aussi. J’avais décidé de ne rien lui dire, car de toute façon personne ne devait le savoir et… c’était bien trop compliqué à expliquer à l’écrit sur l’instant… Je ne voulais pas lui en parler du tout au fond… Cela me ferait sans doute plus de mal que de bien. Pour cette raison, j’avais demandé à mon invitée si elle avait eu des nouvelles de ses parents pour les fêtes.

Celui qui ne dit rien observe bien souvent… J’avais donc facilement remarqué la réaction de Jun par rapport à ma question… Peut-être avais-je commis une erreur ? Peut-être n’aurais-je pas du demander une telle chose alors que je n’étais en rien concerné ? Après tout, elle semblait avoir un père assez… exigeant et étrange alors bon… J’avais donc fermé les yeux sans rien dire en reposant mon regard sur l’ardoise, baissant un peu la tête car j’étais gêné de ce que je venais de faire. J’entendis alors sa question, relevant la tête quelques instants plus tard sans prononcer un mot, me contentant d’écrire sur l’ardoise comme à mon habitude.
« Non, plus depuis un bon moment. » Avais-je écrit.
Ils ne m’avaient pas envoyé un hibou cette année… ils ne savaient pas où j’étais normalement…et je ne savais pas si j’étais triste ou heureux de cela. Après tout, n’avais-je pas espéré que mes parents soient là ce soir de Noël ? Mais au final… peut-être que c’était moi, celui qui attirait les désastres de ce genre… Je n’avais pas été touché lors de l’accident en classe… ni dans l’attaque de pré-au-lard… Portais-je juste la mort avec moi ? Était-ce de ma faute que ces gens étaient morts ? Si c’était le cas, je ne devais plus revoir mes parents… et je devais éviter les autres… Mais j’étais infirmier, alors il aurait été assez difficile de le faire en pratique… Je n’arrivais à nouveau plus à penser positivement.

Je portai une nouvelle fois mon regard sur l’extérieur en poussant un petit soupir avant de boire une nouvelle gorgée de mon café. Nouvelle et dernière. Je posai finalement la tasse sur la table, fermant les yeux quelques secondes avant de me saisir à nouveau de l’ardoise pour y écrire quelques mots, présentant ensuite l’ardoise à mon invitée en souriant dans un de ces rares instants où je ne pensais pas à mal.
« Ca fait du bien. »
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyLun 4 Mar - 18:39

Plus d’une fois j’avais espéré recevoir ne serait-ce qu’une minuscule lettre pendant ces périodes de fêtes, tout en sachant que ça ne serait jamais le cas. Personne ne pensait à moi, personne n’était là pour le faire. Peut-être qu’au fond, j’espérais que ma mère me donne un signe de vie un jour et qu’elle s’excuse pour tout ce que j’avais dû subir seule, sans aucune aide. Mais pourquoi aurait-elle fait cela ? Elle devait être bien tranquille dans une maison et avoir refait sa vie en oubliant complètement son ancienne existence, y compris moi. Quelqu’un d’autre avait sûrement pris ma place, à condition qu’elle soit encore en vie.

Penser à tout cela ne m’apportais jamais rien de bon, ça remuait des souvenirs dont je n’avais aucune envie de me rappeler, sans compter les nombreux espoir perdus auxquels j’avais fais face durant les dernières années. Ces derniers avaient d’ailleurs commencés avant la mort de mon père, ce qui d’un côté me réconfortait un peu. Si j’étais maintenant toute seule, je pouvais faire les choses à ma façon et ne m’en vouloir qu’à moi-même en cas d’échec. Une nouvelle vie qui commençait un peu … C’était ce que beaucoup pouvait penser et ce que je pensais, mais je gardais les marques de mon passé et les garderais toujours, même avec toute le volonté du monde.

A la réaction de Ren lorsque j’avais donnée ma réponse, si on pouvait appeler ça une réponse, je voyais qu’il était gêné d’avoir demandé cela. Ce n’était pourtant pas la peine, il n’aurait pas dû y faire attention et faire comme si de rien était, comme tout le monde le faisait pour tant de choses. Les gens avaient changés, ils n’étaient plus aussi soudés qu’avant. Probablement à cause de la peur qu’inspiraient les Mangemorts dans la majeure partie de la population de sorciers. Personnellement j’avais eu la chance de ne jamais y être mêlée pour l’instant, c’était déjà ça …

Je lui avais donc retourné la question pour mettre fin au silence qui s’était installé pendant quelques secondes qui m’avaient d’ailleurs parues bien plus longues qu’elles ne l’étaient réellement. Il n’était plus en contact avec ses parents, et donc n’avait plus de nouvelles d’eux non plus par conséquent. J’ignorais pourquoi, mais j’étais désolée pour lui et ne désirais pas en savoir en plus, au cas où ils soient morts ou disparus je ne sais où. J’essayais de ne pas poser des questions trop précises ou trop intrusives depuis le début, je n’allais pas m’arrêter maintenant alors que je m’en sortais plutôt bien. Du moins à mon goût. De toute façon, il serait difficile de faire pire que le jour où j’étais à l’infirmerie.

J’avais légèrement tourné la tête sur le côté, le regard dans le vide. Qu’est ce que je pouvais faire pour m’améliorer ? Il y avait tant de choses que je désirais changer sans pour autant y arriver, tant de choses auxquelles je voudrais mettre un terme … Certaines étaient possibles, d’autres non, mais toutes me semblaient inaccessibles à ce moment-là. Souvent je me plongeais dans mes pensées, cherchant désespérément une issue, mais je ne trouvais jamais. J’avais besoin de quelque chose mais je ne savais pas exactement quoi.

En entendant le bruit de la tasse posée sur la table, je tournais la tête vers Ren en souriant légèrement, le regardant écrire sur son ardoise. Pourvu qu’il n’écrive pas une question concernant mes parents, c’était tout ce que j’espérais, sans le montrer bien sûr.


« Le café ? »

A mon grand soulagement, il n’avait rien dit qui soit en rapport avec la question précédente. Mais je voyais deux choses qui pouvaient faire du bien ici, le café et être aux Trois Balais. Je regardais Ren avec un air d’incompréhension, ayant perdu mon sourire. Et puis après quelques instants, je commençais à trouver ma réplique un peu ridicule, bien que ce qu’il m’avait écrit ne soit pas très clair non plus.


« Je veux dire que tu pourrais parler du fait d’être ici ou … Enfin … »

Je baissais la tête en rougissant légèrement, me rendant compte que je n’avais fait que me rendre encore un peu plus ridicule. Je soupirai en reprenant ma tasse pour boire ce qu’il me restait, histoire de m’occuper pour ne plus penser à ce que je venais de faire. Et aussi pour ne pas retenir Ren, au cas où il attendrait que j’aie finis pour partir. Parce que oui, j’avais toujours l’impression d’être un boulet à traîner.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? JUNHO&REN - Si je tombais parmi les fleurs, me blesserais-je? EmptyLun 4 Mar - 23:25

On dit souvent que l’hiver est l’une des périodes les plus propices à la déprime, ou même carrément à la dépression… Je n’étais pas des derniers à le remarquer. Malheureusement, j’avais l’habitude de subir de plein fouet ces moments difficiles… Ce depuis quelques années maintenant. Ma mère, mon père… peut-être n’avaient-ils pas pensé que cet accident aurait des conséquences aussi graves sur mon esprit et ma santé toute entière… Je ne leur en voulais pas, ils m’avaient offert leur soutien lorsque j’en avais besoin, mais cela n’avait visiblement pas suffit à me retenir au Japon, avec eux… Non, j’avais décidé de partir de moi-même… simplement parce que je trouvais cela essentiel à mon état moral… je me trompais visiblement.

Je n’étais ici que depuis quelques mois, une dizaine tout au plus… En fait, je ne cessais de me demander combien de temps je tiendrais dans une situation telle que celle-ci… J’étais seul, loin de ma famille, des gens que j’avais pu rencontrer durant ma vie « moldue »… j’étais coupé de mon passé… du bon comme du mauvais, mais au final seul ces choses négatives pouvaient encore m’atteindre actuellement alors, avais-je gagné quelque chose en venant ici ? Le gagnerais-je en rentrant chez moi un jour ? Je ne pouvais que douter de ces choses…Je n’avais pas de réponse, pas de solution à ce problème si difficile à résoudre.

Pour cette raison, j’étais heureux lorsque je rencontrais une personne comme Jun. Bien que certaines de ses questions ouvrent à nouveau mes plaies… elle semblait comprendre facilement qu’elle ne devait pas trop me questionner à ce sujet. Je pouvais m’en rendre compte, car je n’avais qu’à transposer son comportement sur le mien. N’étais-je pas en train d’adopter la même stratégie ? J’évitais les sujets glissants lorsque c’était possible, je n’insistais pas, je baissais la tête, me disais sans cesse qu’une question n’était pas décente… C’était naturel, je ne voulais pas blesser les gens… ni leur faire ressasser de mauvais souvenirs inutilement.

J’aurais aimé oublier les miens, mais j’étais incapable d’avancer réellement. Peut-être qu’au fond j’étais encore piégé dans cette classe, caché derrière ce bureau en attendant que quelqu’une vienne me sauver de cet enfer… Oui, peut-être que j’étais calme… peut-être que j’avais la chance de sourire aux gens même lorsque j’allais mal… mais n’était-ce pas le plus grand des fléaux ? Rares étaient les gens capable de comprendre à quel point une personne va mal… rares étaient également les gens qui arrivaient clairement à me faire penser à mon passé… Les évènements récents causaient bien évidemment ce mal être croissant… mais il y avait également la question que Jun avait posée l’autre fois… cette question qui m’avait interpelé… Pourquoi avait-elle directement pensé que je n’utilisais pas la magie par rapport à mon passé ? Je ne devais pas y penser.

J’avais comme l’impression que les temps morts de la conversation étaient dû à un certain inconfort. Après tout, j’étais infirmier à l’école… elle était élève et nous avions déjà réussi à nous mettre dans une situation assez ennuyeuse à notre première rencontre… J’espérais que cela ne soit rien de plus grave… Je l’espérais… je n’aurais pas voulu être une personne réellement désagréable… si ma seule présence donnait envie de s’enfouir sous terre alors autant ne plus me présenter nulle part… pas vrai ? Je recommençais à me prendre la tête… c’était tellement mauvais pour moi… mais qu’y pouvais-je réellement ? Malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher de trouver cet endroit rassurant… et quelque part cela me faisait du bien, chose que je n’avais pas manqué d’exprimer sur mon ardoise.

Quand j’entendis Jun se justifier de sa « pseudo-question », je souris légèrement. Sincèrement cette fois, pas comme je l’avais déjà fait précédemment, avec une point de tristesse, non, j’étais réellement amusé par sa réaction. En même temps, je n’avais pas été très clair dans ma façon de m’exprimer, je ne pourrais donc pas lui en vouloir. Je posai mon regard sur l’ardoise pour y écrire à nouveau quelques mots.
« Tout. Le café, être ici, avoir quelqu’un avec qui parler. »
Je ne pouvais qu’être honnête. Après tout, j’aimais être en présence d’autres personnes, discuter un peu même si de mon côté les choses étaient plus difficiles… ça faisait plaisir, c’était agréable… je me sentais même un peu plus compris qu’habituellement depuis que Johan m’avait donné cette ardoise… Je lui en étais reconnaissant, réellement. Au bout d’un moment, je m’étais à nouveau saisi de l’ardoise pour y écrire un peu.
« Tu rentres à l’école après ? » Pouvait-on lire sur l’ardoise que je montrais désormais à Jun.
Je fermai les yeux pendant quelques secondes en réfléchissant. Personnellement, j’allais y rentrer, mais je ne savais pas pourquoi. Sans doute terminerais-je dans l’infirmerie, en train de traquer la moindre poussière… peut-être aussi aurais-je des patients à soigner… Il y avait eu beaucoup de blessés ces derniers jours… mais beaucoup d’entre eux étaient repartis désormais.
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