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Et voila, l'aventure touche à sa fin ~ Forum Fermé. Bonne continuation à tous.
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JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas.

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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyVen 5 Avr - 23:50

Un mois s'était écoulé depuis que j'avais tenté de m'enlever la vie. Ce jour là, j'avais eu beaucoup de chance de tomber sur une personne capable de me faire comprendre à quel point mon erreur était grande. Ce jour là, j'avais peut-être compris que les choses n'étaient pas faites pour être faciles... Oui, ce jour là j'avais décidé de continuer ma route malgré les obstacles qui pouvaient bien s'y trouver. En plus de tout cela, j'avais fait une promesse à la personne qui m'avait sauvé. J'avais bel et bien "dit" à Jun que je tenterais de sortir plus du château à l'avenir... et je lui avais proposé de la prévenir à l'occasion histoire d'aller faire un tour à l'extérieur ensemble.

C'était pour cela que j'avais décidé de lui proposer une sortie aujourd'hui quelques jours plus tôt. La belle saison arrivait et il y avait forcément de belles choses à prendre en photo par un temps comme celui d'aujourd'hui. Pour faire simple: il faisait beau. Ni trop chaud, ni trop froid, juste une météo parfaite pour sortir mon appareil qui n'avait pas vu la lumière depuis quelques jours désormais. J'avais donc pris mes affaires sans trop tarder, pour ensuite me rendre à l'endroit où j'avais donné rendez-vous à Junho...

C'était assez étrange quand on y repensait. Depuis des années désormais j'avais l'impression de ne plus être attendu par personne. Les seules personnes avec qui ce genre de chose arrivaient étaient Askja et, désormais, Junho. Aujourd'hui, j'avais comme l'impression que ma tentative de suicide avait apporté quelque chose de nouveau chez moi... Quelque chose qui avait disparu depuis un moment. Depuis qu'ils étaient tous morts ce jour là. Je souriais, regardant l'appareil qui pendait à mon cou, mais comme à mon habitude je ne prononçais pas un mot.

J'avais depuis peu repris mes exercices. Peut-être que la frustration de ne pas avoir été capable d'exprimer ma gratitude à Junho y était pour quelque chose...Je n'en savais rien, mais en tout cas je comptais faire des progrès. Malgré tout, je devais bien avouer que j'avais un peu de difficultés à m'exprimer correctement... mais également à m'y remettre: par où commencer lorsque l'on n'a plus parlé depuis si longtemps? Peut-être que prononcer des syllabes simples serait le meilleur moyen de progresser? J'avais donc commencé par cela... J'allais avoir du mal... mais j'y parviendrais.

Quelques secondes plus tard, un doute m'envahit: est-ce que je lui avais bien proposé cette sortie? Après tout, j'étais incroyablement tête en l'air ces derniers temps... Toujours occupé à réfléchir à des choses inutiles, préoccupé par mon travail et les événements de ces derniers mois... Avec ma chance j'aurais forcément oublié... En même temps, il n'était pas si facile de croiser une élève précise dans une école aussi grande... surtout une personne comme Junho qui semblait... vouloir constamment se fondre dans la masse?

Un soupir plus tard, je me souvins que non, je ne l'avais pas prévenue: je méritais la médaille d'or des poissons rouges... Je posai mon regard dans l'école, me désespérant presque à l'idée de devoir retourner à l'intérieur pour chercher après elle et, alors que je m'apprêtais à renoncer à l'idée (après tout j'aurais pu la prévenir plus tard?) je pus l'apercevoir, un large sourire se dessinant sur mon visage.

Je ne pouvais pas l'interpeller... Vu ma progression elle risquait de ne rien comprendre de plus qu'un simple grommellement étrange et difforme de son prénom... C'était une mauvaise idée. Pour cette raison, je marchai assez rapidement dans sa direction avant de la saisir par la manche pour ne pas qu'elle risque de s'en aller.

« Je te cherchais. Je vais à Pré-Au-Lard aujourd'hui, tu veux venir?»

Je souriais toujours tandis que je lui montrais mon ardoise. Je n'étais pas capable de parler encore... du moins pas assez bien que pour le faire normalement. J'espérais qu'elle accepterait... même s'il était clair que se promener avec quelqu'un occupé à prendre des photos n'était pas forcément agréable. Je lui avais promis de la prévenir... alors qu'elle accepte au moins de venir avec moi.

Oui, j'espérais qu'elle accepte... Je n'avais pas envie d'aller me promener là-bas seul.. Et avec Junho c'était mieux en fait. Peut-être parce que j'avais l'impression qu'elle serait là si quelque chose n'allait pas? C'était peut-être une pensée égoïste, mais au final cela ne signifiait-il pas que je tenais à elle?
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Junho Masaka
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Junho Masaka


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptySam 6 Avr - 16:49

J’avais fais un effort, un grand effort que je n’avais pas l’habitude de faire et pourtant, j’avais réussi. Ce n’était pas dans ma nature de m’inquiéter pour quelqu’un, bien que cela arrive de temps en temps, et pourtant depuis la nuit à l’infirmerie, je me demandais régulièrement comment se portait Ren désormais. Cela faisait déjà un mois que je n’y étais pas retournée, me débrouillant toute seule pour les simples blessures que je continuais à subir, car même en l’espace de quelques semaines, il était impossible qu’il ne m’arrive rien. Heureusement, rien de grave. Enfin, ça m’aurait peut-être permis d’aller le voir et prendre ainsi de ses nouvelles …

Ne plus y penser était dur, même quand je décidais d’aller en cours pour m’occuper l’esprit. Non, rien ne marchait, je tentais désespérément d’oublier sa tentative de suicide, me convaincant moi-même que maintenant il allait mieux. J’avais peur qu’un jour, assise dans un couloir, j’entende un élève parler de l’infirmier disparu. Chaque conversation où je distinguais ne serait-ce qu’un seul mot qui pourrait avoir un rapport avec Ren, je l’écoutais jusqu’à me rendre compte qu’en fin de compte, il ne s’était rien passé. Une partie de moi vouait savoir, l’autre non, mais au final, la première l’emportait sur la seconde.

Je n’avais pas oublié que Ren m’avait promis de sortir de l’enceinte de l’école et qu’il me préviendrait quand il le ferait, mais au fond, je n’avais pas l’impression qu’il le ferait. Qu’il sorte oui, mais qu’il me prévienne pour que je l’accompagne non. Quand j’avais accepté, j’en étais sure, mais au fur et à mesure que les jours étaient passés, je perdais confiance. Pas lui, juste en moi. Je pensais qu’il préfèrerait probablement sortir avec quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus intéressant qu’une fille maladroite et peu expressive. Il y avait tellement d’autres personnes, il avait le choix.

Pourtant, j’avais eu l’impression de mettre rapprochée en quelque sorte de lui en lisant le journal qu’il m’avait confiée. J’avais fini par connaître son histoire, celle qu’il avait refusé de me révéler la première fois. Grâce à ça je le comprenais un mieux, bien qu’il persiste encore des zones de flou le concernant. Le plus important n’était-il pas le Ren d’aujourd’hui ? Son passé faisait partie de lui, ça restait important, mais il avait changé et continuerais à le faire petit à petit, comme tout le monde. J’avais laissé le journal une poche de ma valise toujours aussi bien fermée que d’habitude, sûre que personne ne le prendrait. De toute façon, la plupart des autres élèves du dortoir ignoraient sûrement à qui elle appartenait, voir même qu’elle existait qui sait.

Il faisait beau, le temps parfait pour sortir un peu, alors j’avais décidé de mettre les pieds dehors pour une fois, mais tout en restant encore dans à l’extérieur du château. Je voulais juste aller jusqu’au terrain de quidditch et revenir, comme si de rien n’était. En fait, j’aurais aimé qu’il y ait un entraînement, là au moins je n’aurais pas eu le temps de penser à autre chose qu’à la balle, sauf si je voulais me la prendre en plein visage. Du moins, me la prendre plus que d’habitude. Mais ce n’était pas le cas, le terrain probablement vide. J’étais sortie du château et commencer à marcher un peu, toute seule.

Tout qu’on de fait, c’était peut-être pire de sortir. J’avais l’impression d’être encore plus plongée dans mes pensées que quand je restais dans un coin à l’intérieur. J’ignorais pourquoi, mais j’aurais voulu ne pas être seule, faire quelque chose et ne pas rester dans ma bulle. Mais quelles étaient les chances que je croise quelqu’un qui veuille de ma compagnie ? A mon avis, elles étaient maigres.

Contre toute attente, je sentis ma manche tirée vers l’arrière alors que j’avais levé la tête pour regarder le ciel. Je me tournais en m’arrêtant pour voir qui était là. J’aurais pu penser à n’importe qui, mais pas à Ren et pourtant, c’était lui. Je le regardais avec un air surpris avant de sourire en lisant ce qu’il avait marqué sur son ardoise.


« Oui je veux bien. »

Il me cherchait … C’était possible ça, que quelqu’un me cherche ? Pour me demander un service peut être, mais pour ça … Comment ne pas accepter ? Les jours passés j’avais eu envie de le voir, alors je n’aurais pas refusé, quelque soit la situation. Je ne manquais rien ici de toute de façon. Je commençais à marcher lentement en direction de Pré-au-Lard, là où Ren désirait aller. Je n’y étais pas retourné depuis que j’y avais passé la journée avec lui, alors je n’étais pas contre.

« Ca commençait à faire un moment. »

Oui enfin un mois quoi … Mais c’était long un mois ! Pour moi c’était long, à ne rien faire en essayant de trouver des solutions à mes problèmes. Peut-être que j’allais enfin avoir le droit à une pause, une courte pause.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptySam 6 Avr - 17:44

J’espérais sincèrement que Junho accepterait mon invitation à aller à pré-au-lard. D’un côté, elle aurait très bien pu ne pas le faire : j’étais l’infirmier de l’école et il était sans doute plus agréable de faire une sortie en ville avec des élèves de notre âge capables de nous comprendre plutôt qu’avec un adulte dont on ne savait presque rien… Je redoutais un refus, mais si elle acceptait je n’en serais que plus heureux. Je souriais donc dans l’espoir d’une réponse positive tandis que mon esprit se promenait encore une fois d’une pensée à l’autre.

Avait-elle trouvé le temps de lire mon journal ? Je n’en savais rien… Dans tous les cas j’avais peur qu’elle me juge sur le sujet. Une fois de plus, c’était la raison d’un probable refus. N’avais-je pourtant pas une folle envie qu’elle accepte mon invitation ? Si… Peut-être que j’aurais été blessé si elle n’avait pas voulu venir avec moi. Après tout, je n’avais pas trouvé le temps plus tôt, mais combien de fois n’avais-je pas désiré l’inviter à m’accompagner à Pré-Au-Lard depuis ma tentative?

Lorsqu’elle me donna enfin sa réponse, mon visage s’éclaira d’un sourire assez large. J’étais content qu’elle accepte de venir avec moi. Je n’avais pas envie de rester enfermé dans mon infirmerie aujourd’hui, alors j’avais décidé d’honorer mon engagement en l’invitant à venir. Au fond, je n’étais peut-être plus aussi seul que j’avais pu l’être par le passé… J’étais mieux entouré qu’avant désormais.

Quand j’y repensais, je m’en voulais un peu d’avoir laissé Junho sans nouvelles depuis un moment… Cela faisait bien un mois que je ne l’avais plus croisée… D’un côté, peut-être que cela signifiait qu’elle n’était jamais tombée malade et qu’elle ne s’était jamais blessée depuis cette fois là… Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? De l’autre côté, ce n’était pas ma faute car, même si je n’avais pas contacté Jun, j’avais du travailler énormément et j’avais tenté de … repartir à zéro et sur de bonnes bases… En fait, j’avais tenté de prendre un peu de recul sur moi-même.

Je suivis simplement Jun qui, quelques secondes après sa réponse, avait déjà pris la direction de la sortie de l’école, pour se rendre en ville sans doute puisque c’était là ma proposition à la base. Je souris un peu. Oui, l’acceptation m’avait fait réellement plaisir… moi qui avais tellement peur d’un refus jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche…

Quelques secondes plus tard, la voix de Junho me tira à nouveau de mes pensées, me faisant relever la tête. Je lui souris un peu avant de prendre mon ardoise pour y écrire quelques mots.
« Oui, désolé. Je n’ai pas eu le temps de sortir avant aujourd’hui, j’ai été fort occupé. »

Je ne mentais pas. Entre mes tentatives de parole avec moi-même et les moments où je devais m’occuper de patients à l’infirmerie, je n’avais pas réellement eu le temps de penser à sortir du château. Cela plus les moments où je réfléchissais à ce que je faisais de ma vie… Je n’avais plus beaucoup de temps pour moi. D’ailleurs, j’avais continué mon journal sur un nouveau cahier… Et c’était un peu différent désormais.

Dans un sens, j’avais l’impression que ce carnet était plus apte à m’aider à vider ma tête de mes pensées car je n’avais plus l’envie de retourner lire les pages précédentes pour me replonger dans mon passé douloureux… Malgré tout, j’avais du mal à oublier les choses qui me perturbaient depuis tant d’années désormais. Cela viendrait lentement…

En parlant de carnet, je n’oserais sans doute pas demander à Junho si oui ou non elle avait osé lire mon journal maintenant… Je savais qu’il était difficile de s‘immiscer ainsi dans la vie d’une autre personne, mais j’espérais qu’elle avait réussi et que, d’un côté… cela ne lui avait pas fait de mal. D’un côté, je me sentais proche de cette élève rencontrée grâce à une simple blessure… cela devait être parce qu’elle possédait une part de moi à travers ce carnet… parce qu’elle savait, en théorie, des choses que d’autres ne pouvaient même pas imaginer à mon sujet… C’était assez étrange, mais je n’avais plus eu cette impression d’ « intimité » avec quelqu’un depuis bien longtemps.

Nous étions désormais sur la route que nous avions du emprunter dans l’autre sens pour rentrer à l’école lors de notre dernière sortie. Je réfléchissais à l’endroit où nous pourrions aller, mon but étant bien évidemment de prendre de belles photos, des clichés dont je serais fier et qui me rappelleraient de bons souvenirs… Difficile de se décider.

« Tu connais des endroits où je pourrais prendre des photos intéressantes ? » Écrivais-je finalement sur l’ardoise pour la lui montrer.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 7 Avr - 3:02

Parfois, un simple petit détail anodin suffit à faire oublier tout ce qui a pu se passer auparavant. Une phrase sortie de la bouche de quelqu’un que l’on aime, un regard … Ca peut être beaucoup de choses mais là maintenant, pour moi, c’était juste le sourire de Ren lorsque j’avais accepté son invitation. Je souriais moi aussi en retour, mais sincèrement, pas de la manière dont je le faisais souvent.

J’aurais pu penser que si ça lui faisait plaisir alors à moi aussi, mais ce n’était pas exactement ça. J’étais heureuse même sans ça, même si le fait de voir que lui aussi renforçait un peu plus ce sentiment. J’allais enfin pouvoir oublier ne serait-ce que quelques heures tout ce qui me passait par la tête en ce moment, y compris les questions concernant Ren. Et puis ça faisait longtemps que je n’étais pas sortie avec quelqu’un, alors bien que je pense le contraire avant d’y être, ça faisait du bien.

Ces questions que je me posais à son sujet, elles n’étaient même pas claires en fait. Mais s’il restait dans mes pensées, c’était que je me posais des questions non ? Ca ne pouvait être que ça. Il fallait juste que j’arrive à les déterminer précisément, et ce n’était pas gagné. J’étais un peu perdue, comme toujours, que ce soit pour une chose ou pour une autre, il ne faisait pas exception. Me poser un moment et remettre tout en place pour ne plus penser à ce qui me tracassait, c’était ce que j’avais essayé de faire, mais sans succès. J’avais fini par abandonner, je me contentais juste de vivre avec toutes ces pensées qui m’obsédaient en croisant les doigts pour qu’elles soient moins présentes au fur et à mesure.

J’avais donc commencé à marcher vers la sortie de l’école pour aller en direction de Pré-au-Lard. Je tournai la tête vers lui lorsqu’il se mit à écrire, attendant qu’il me montre son ardoise. Je m’attendais à ce que Ren me demande si j’avais lu son journal ou non, mais final, il ne le faisait pas, du moins pas encore. Peut-être qu’il n’avait pas envie de savoir ? Ca devait être gênant de savoir que la personne à côté de soi avait lu quelque chose de personnel. De toute façon, tant qu’il ne poserait pas la question, je ne le dirais pas. Ce n’était pas que je regrettais, mais juste que … Non, je ne savais pas pourquoi, mais je préférais ne pas le dire sans raison.


« C’est pas grave, tu dois avoir beaucoup de travail. Et puis je n’ai pas vraiment eu le temps non plus. »

C’était faux, je n’avais que ça, du temps de libre, gâché à ne rien faire. Si j’avais prétendu le contraire, c’était pour faire comme si je n’avais pas attendu, comme si je n’avais pas espéré sans vraiment y croire qu’il vienne un jour. Il n’avait pas à s’excuser, il avait un travail et des choses à faire, alors c’était normal qu’il n’ait pas pu avant. Le problème c’était moi qui ne faisais rien. Le temps passait lentement, alors oui, ça m’avait paru long depuis la dernière fois où j’avais vu Ren.

Je continuais à marcher à côté de lui en regardant un peu autour de nous comme je le faisais tout le temps, même dans les couloirs. C’était peut être aussi un peu pour ça que je bousculais des gens ou les percutaient. Ma baguette n’était pas responsable de toutes les maladresses que je faisais, je tentais de m’accrocher à cette idée. Se débarrasser de certaines habitudes, comme ne pas regarder où l’on marche, c’était probablement plus simple que de se débarrasser d’une malédiction, alors je préférais croire ça. Le plus simple aurait été de laisser ma baguette dans un coin mais je ne pouvais pas, c’était la seule chose qui me restait.

En lisant la question de Ren je pris quelques secondes pour réfléchir. Des endroits … Pour prendre de jolies photos … Je pouvais réfléchir tant que je voulais mais je ne trouverais pas pour deux raisons : la première que je ne sortais quasiment jamais de l’enceinte de l’école, la deuxième que je ne prenais jamais de photos. Les seules que j’avais prises n’étaient pas intéressantes du tout puisque c’était pour mon père, alors j’avais du mal à savoir ce qui le serait ou non. Je retournais la tête vers Ren sans m’arrêter de marcher.


« Eh bien je ne sors pas beaucoup alors … »

Je souriais légèrement, un peu gênée d’être aussi inutile. J’avais préféré m’expliquer plutôt que juste dire que je n’avais pas d’idée, je pensais qu’ainsi, il n’y avait aucun risque que Ren croie que ma réponse était une preuve de mauvaise volonté. Ce n’était pas le cas, je voulais vraiment rester avec lui, qu’il n’ait pas le temps d’écrire à cause des photos n’était pas important. Non, ce qui m’importait le plus, c’était qu’il soit là, tout simplement.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 7 Avr - 14:33

Faire le ménage dans son esprit était une tâche ardue, voire même impossible, pour bon nombre de personnes. Certaines savaient très simplement se débarrasser de leurs soucis, les ranger dans un coin de leur tête pour ne plus y repenser jusqu’à les oublier en partie… Seulement, je n’étais pas capable d’accomplir ce genre de miracle pourtant bien utile. J’étais obligé de supporter chaque jour les difficultés que la vie m’imposait sans réellement avoir l’occasion de penser à autre chose. J’étais forcé de garder des choses horribles à l’esprit car j’étais bien trop faible pour les oublier comme j’aurais voulu le faire. C’était peut-être pour cela que j’avais autrefois été suivi par des psychologues… même si j’avais arrêté cela depuis un bon moment désormais. Peut-être aurait-il été intéressant pour moi de m’y remettre… de trouver quelqu’un capable de m’écouter sans me juger et capable de me conseiller objectivement.

Je souriais un peu tandis que j’avançais lentement sur la route qui reliait le château à pré-au-lard. J’avais l’impression de visiter un nouvel endroit à chaque fois que j’empruntais ce chemin, sans doute parce que je le faisais rarement ? Je n’en savais rien. Dans tous les cas je souriais aujourd’hui. Contrairement à l’autre fois, ma seule envie n’était pas celle de me jeter du haut d’une tour sans un au revoir. Non, ma seule envie était de profiter du temps qu’il faisait pour aller prendre des photos intéressantes… Et peut-être aussi pour passer un peu de temps avec Jun.

Bien que j’ai déjà fait quelque chose lors de notre dernière rencontre, j’avais l’impression de ne pas avoir trouvé la bonne façon de la remercier de sa présence qui avait été essentielle cette fois là. Si elle n’avait pas été là ce soir là, j’aurais sans doute disparu depuis un bon mois, j’aurais perdu tant de choses à cause de mes conneries et, en plus de tout cela, j’aurais perdu la vie… C’était stupide, mais je voulais la remercier correctement sans en trouver le moyen et, pour cette raison, je me sentais encore plus idiot. J’avais vingt-quatre ans, presque vingt-cinq, et pourtant j’étais encore incapable de remercier une personne correctement… c’était bête et je me sentais immature sans raison.

Fermant les yeux, j’avais continué d’avancer jusqu’à ce qu’elle me fasse remarquer que cela faisait un moment… Bien évidemment j’avais mes raisons que je n’avais pas tardé à lui exposer, attendant d’ailleurs de voir si elle allait me répondre autre chose. Je souris un peu à ses paroles. Elle semblait assez compréhensive, chose que j’appréciais énormément. Après tout, beaucoup de gens seraient allés chercher la personne concernée sans se préoccuper de ses raisons en l’engueulant sans réel but… Il fallait parfois être attentif aux motifs des absences et des manquements… Cela n’était pas toujours joyeux.

Dans le fond, je m’étais attaché à Junho. J’ignorais pourquoi, mais je m’inquiétais souvent de savoir comment elle allait, même si elle n’était pas là… C’était peut-être parce qu’elle était l’une des personnes que j’avais vu se blesser le plus souvent… Après tout, je n’y voyais pas d’autre raison. Elle avait toujours été là dans des moments où je ne l’attendais pas, des moments où je me pensais totalement seul… Dans ces moments là, Junho avait toujours été présente… Je ne comprenais pas pour quelles raisons, mais j’étais heureux que cela ait été le cas, surtout le mois précédent lorsque j’avais tenté de mettre fin à mes jours.

Peut-être que Johan avait raison l’autre jour lorsqu’il m’avait dit que parfois c’étaient des gens qui nous faisaient nous sentir en sécurité… Parce qu’en un sens j’avais l’impression que rien ne pouvait arriver si elle était là. C’était difficile à comprendre car j’ignorais pourquoi c’était ainsi, mais peut-être que c’était simplement parce que je la considérais comme une amie et que, à chaque fois, elle était arrivée au moment où je m’enfonçais dans de mauvaises idées, arrivée pour me sortir la tête de l’eau… Maintenant c’était peut-être une impression personnelle… cela n’était peut-être pas le cas dans les faits. C’était un pur hasard.

Malgré toutes les choses qui s’étaient passées, j’avais peur de déranger à nouveau Junho mais, quelque part, cette crainte s’effaçait un peu avec le temps. Je commençais à me dire que même si elle était gênée par ma présence, je ne voulais pas qu’elle parte lorsque l’on se croisait, je ne voulais pas la mettre mal à l’aise… c’était un fait certain, mais j’avais envie qu’elle reste près de moi, qu’elle vienne me voir… Après tout, j’avais attendu assez souvent qu’elle vienne me voir durant mon travail ou même simplement après… Mais elle n’était pas venue. Peut-être qu’en fait elle avait eu d’autres choses à faire, mais voilà… elle m’avait manqué. Après tout, j’aimais beaucoup parler avec elle…

Quoiqu’il en soit, je ne devais pas me poser trop de questions sur les raisons qui faisaient les choses telles qu’elles étaient, mais plutôt profiter du moment présent. Pour cette raison, j’avais continué à marcher avant de demander à Junho si elle connaissait des endroits intéressants pour aller prendre des photos. Je souris un peu à l’entente de sa réponse, saisissant à nouveau mon ardoise pour lui écrire encore une phrase.

« Ne t’en fais pas, on va trouver. Au pire on commencera par retourner voir la cabane… puis il doit y avoir plein d’endroits intéressants ici. »

Je laissai ensuite pendre l’ardoise à mon cou de même que mon appareil photo, attendant que l’on soit suffisamment loin du château pour le brandir et immortaliser la silhouette imposante qui s’offrait à ma vue. J’étais là depuis longtemps désormais, un peu moins de dix mois. C’était assez étrange de penser que j’avais quitté mon pays pour venir ici et que, même si j’étais là depuis longtemps, je ne connaissais toujours rien. Une idée fleurit soudainement dans mon esprit et je me dirigeai vers Junho en reprenant mon ardoise.

« Dis, tu veux bien te mettre là-bas ? Ainsi je prends une photo de toi avec le château. »

Je trouvais cela mieux pour une raison bien simple : cela apporterait un côté vivant à la silhouette de pierre qui s’élevait là. Après tout, qu’étaient les endroits sans les souvenirs qui s’y rattachaient ? Rien de bien intéressant. Certes, les paysages étaient beaux, mais il était tellement plus agréable de se souvenir de certaines personnes lorsqu’on les revoyait. Pour cette raison j’avais demandé à Junho si elle acceptait de se mettre à l’endroit que je lui désignais afin de prendre une photo d’elle et du château. Je souriais bien évidemment car, à mes yeux, c’était une bonne idée...
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyLun 8 Avr - 20:59

Les coïncidences n’existent pas, c’est ce à quoi je commençais à croire. J’aurais du m’en rendre compte avant, j’avais toutes les cartes en mains, mais je m’étais obstinées à fermer les yeux en me cachant la réalité. Tout ce qui pouvait arriver à quelqu’un, ce n’était pas du simple hasard, c’était parce que ça devait se passer comme ça. Que l’on accepte ou non de le voir ne change rien, chaque événement, bon ou mauvais, apporte quelque chose.

Si un lutin m’avait griffé et que j’avais pris la décision d’aller à l’infirmerie à ce moment là et pas un autre, si j’étais tombée sur Ren et si je l’avais sauvé, ce n’était sûrement pas pour rien. Non, il devait y avoir une explication et j’essayais de la trouver. Alors que je marchais à côté de lui, je regrettais de ne pas avoir cru à cela avant, j’aurais pu y réfléchir alors que j’attendais dans les couloirs sombres de l’école. Le destin … Peut-être que ça existait en fin de compte.

Je tentais d’y croire le plus possible, c’était peut-être mieux ainsi. Croire que dans chaque chose, il y a une conclusion à en tirer, quelque chose qui permette d’avancer. Je voulais sortir de ce trou où je m’étais mise toute seule, du moins où je restais par ma faute en tout cas. Je n’avais pas la possibilité de changer, mais je pouvais probablement faire autrement pour me sentir mieux. C’était tellement dur …

Mais tout ce qui pouvait me passer dans la tête, tout ce à quoi je pensais et qui me déprimais, j’étais persuadée que ce n’était rien comparé à ce que vivaient les autres. Par exemple Ren, il devait sûrement être plus à plaindre que moi et je le savais, ayant lu son journal. Ce n’était pas pareil, mais tout de même … Lui était important, il était quelqu’un, tout simplement. Et moi ? Je doutais parfois de mon statut. Est-ce que j’étais quelqu’un moi aussi ou je faisais partie du décor ?

Heureusement, j’avais quelques personnes autour de moi qui me faisaient oublier tout ça. Avec eux je me sentais un peu mieux, même si je sentais qu’il manquait toujours quelque chose. J’aurais aimé passer plus de temps avec mes amis, avec Neville ou avec Ellen, et même avec Ren, mais avec lui c’était un peu différent, c’était étrange. Peut-être parce qu’il était adulte, ça devait changer quelque chose après tout. J’avais beau toujours avoir l’air un peu gênée, j’appréciais réellement être avec lui. C’était quelque chose que je ne pouvais pas contrôler, c’était ainsi et pas autrement, j’espérais juste qu’il n’en tienne pas vraiment compte.

J’avais attendu qu’il vienne me chercher, mais moi je n’avais pas bougé. J’aurais sûrement du, mais je n’avais pas osé. J’allais le déranger, ça me paraissait sûr, que ce soit aux heures d’ouverture de l’infirmerie ou non. Je m’étais contentée d’attendre, comme d’habitude … Je me désespérais moi-même parfois.

Je regardais Ren sourire alors que je venais de m’expliquer brièvement sur le fait que je ne connaisse pas d’endroits susceptibles de l’intéresser pour ses photos. C’était dommage, j’aurais bien voulu me rendre utile pour une fois et lui conseiller d’aller à tel ou tel endroit. Malheureusement je ne pouvais pas faire quelque chose dont j’étais incapable et je ne pouvais pas inventer. En lisant sa réponse je souriais un peu plus, un peu rassurée. Il devait avoir raison, on finirait par trouver. Il suffisait juste de ça pour que je me sente mieux.


« Oui, tu as raison. »

On continuait à marcher un peu jusqu’à ce que Ren s’arrête et que, par conséquent, j’en fasse de même. J’avais fais un ou deux pas de plus que lui avant, me retournant ensuite pour voir ce qu’il faisait. En fait, c’est à ce moment là que je me suis rendue compte que je n’avais vu Poudlard sous cet angle-là. Je ne m’étais jamais retournée les rares fois où je m’étais rendue à Pré-au-Lard, et à chacun de mes retours, il faisait déjà sombre. Je retournai mon regard vers Ren, le regardant prendre une photo. Je souriais bêtement en le regardant faire, sans aucune raison particulière. Ca me faisait peut-être juste plaisir de le voir ainsi.

Ren me surprit lorsque d’un coup il se dirigea de nouveau vers moi avant d’écrire quelque chose sur son ardoise. Alors là … Panique totale … Mais intérieurement bien entendu, je n’allais pas partir en courant. Les seules fois où j’étais apparue sur des photos, c’était pour des photos de familles. C'est-à-dire pas souvent … Une ou deux fois … Je relevais les yeux vers Ren sans rien dire, un peu perturbée par cette demande.


« Si tu pense que c’est une bonne idée, je veux bien essayer. »

Comment dire non alors qu’il avait un tel sourire affiché sur le visage ? Je n’avais pas encore résolu ce mystère, et peut-être que ça ne serait jamais le cas. J’allais donc à l’endroit indiqué en prenant une grande inspiration une fois de dos, lorsque Ren ne pouvait pas voir la tête que je faisais. Et il valait peut-être mieux pas, je devais avoir une belle expression de détresse cachée, ça se serait vu sans aucun doute.

Je m’arrêtais là à la distance qui me semblait être la bonne avant de me retourner en direction de Ren en souriant comme si de rien n’était. Je me répétais qu’après tout, ce n’était rien, simplement une photo … J’avais juste à rester là et à faire un grand sourire naturel.

Une fois la photo prise je retournais vers Ren d’un pas rapide, comme s’il allait partir sans moi. Je savais qu’il ne le ferait pas, mais au fond, j’avais toujours l’impression qu’on m’abandonnerait bien de nouveau, un jour. Je gardais mon sourire en me rapprochant de lui, m’arrêtant à côté.


« Je suis sûre que ça sera la meilleure photo de ta vie. »

Je riais un peu en disant cela de façon ironique. Je ne doutais pas des talents de Ren, juste du contenu de la photo. Au moins, ça lui ferait une occasion de se souvenir de moi plus tard.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
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JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMar 9 Avr - 17:18

Les photos étaient pour moi un moyen d’exprimer des choses que je ne pouvais pas dire oralement. Une prise de vue différait d’une autre justement parce qu’elle passait un message que je pensais être incapable de faire passer autrement. Parfois, les images me permettaient de figer des souvenirs que je n’avais pas pu garder autrement… J’étais passionné par cet art depuis des années désormais, déjà avant l’incident j’adorais prendre des clichés dès que l’occasion se présentait. Je ne voulais pas laisser s’enfuir le temps, du moins pas les bons moments… Je voulais pouvoir regarder ces images et me remémorer les moments heureux que pu vivre jusqu’ici, ne serait-ce que dans l’espoir que ceux-ci reviennent un jour.

Peut-être que cela ne tarderait plus d’ailleurs. Depuis combien de temps n’avais-je pris en photo que de simples paysages ? Depuis quand n’arrivais-je plu à photographier des personnes avec eux ? Je n’avais pas idée du temps qu’il m’avait fallu avant d’en arriver là, à demander à Junho si elle acceptait de se placer dans le champ, comme pour poser avec le château qui s’élevait loin derrière elle. J’avais envie de garder ce souvenir en mémoire, car elle m’avait sauvé et que, sans elle, je ne serais sans doute plus de ce monde à l’heure actuelle. Pour cette raison, je ne voulais pas perdre la mémoire. Un manque de confiance en ma mémoire ? Peut-être. Après tout, les bâtiments, la pierre, le papier… tout cela avait un mémoire bien meilleure que l’homme.

C’est pour ces raisons plutôt floues, que moi-même je ne comprenais pas, que j’avais demandé à Junho si elle acceptait d’apparaître sur la photo, lui proposant de se placer à quelque mètres de là, dans l’angle idéal pour obtenir un cliché qui, selon mon humble avis, serait magnifique.

Quand j’y repensais, peut-être que je n’allais pas passer ma vie entière ici… Peut-être que j’allais rentrer chez moi un jour, au Japon… Si cela devait arriver, je ne voulais en aucun cas perdre ce que j’avais vécu ici. Les lieux que j’avais visité… les personnes que j’avais rencontrées… Me connaissant, je n’aurais certainement pas le courage de transplaner… surtout avec mon refus de la magie alors je me devais d’immortaliser le maximum de choses en ces lieux inconnus…

Je fus réellement soulagé lorsque Junho accepta de prendre place à l’endroit que je lui avais indiqué un peu plus tôt. Oui, je pensais que c’était une bonne idée. Malheureusement pour moi, j’avais l’impression que ma demande l’embêtait… Cela ne devait être qu’une impression. Après tout, pourquoi aurait-elle été mal à l’aise alors que je ne lui avais rien demandé à part une simple photo ?

Qu’était-ce dans le fond ? Un flash, un objectif, la volonté de garder en mémoire une chose ou une personne… Je n’aurais jamais pu voir quelque chose de négatif dans la photographie. J’étais bel et bien passionné et peut-être que personne n’aurait pu y changer quelque chose, même avec tous les efforts du monde.

Je souriais donc lorsque je brandis mon appareil photo à hauteur de mon œil histoire de mettre au point mon cliché. Il me fallut quelques secondes pendant lesquelles je me débrouillai pour que la photo soit telle que je l’avais imaginée. J’aimais beaucoup les mises au point artistique et, ayant déjà pris une photo du bâtiment quelques secondes plus tôt, je fis celle-ci sur Junho plutôt que sur le château. Ainsi, sur ma photo, on pourrait la voir clairement tandis que la silhouette du château se devinerait à l’arrière plan sans apparaître très clairement.

Une fois la photo prise, je fis signe à Jun pour lui signaler que c’était bon. Elle était donc revenue vers moi et je lui avais adressé un large sourire tandis qu’elle approchait et celui-ci s’agrandit encore lorsqu’elle m’adressa la parole. Cela serait peut-être la meilleure depuis longtemps, oui. En cela, Junho ne réalisait sans doute pas à quel point elle avait raison. Dans le fond, n’était-il pas plus agréable de prendre en photos des personnes plutôt que des bâtiments ? C’était plus vivant, plus chaleureux… plus difficile aussi.

« Je te la montrerai si tu veux. » Avais-je écrit sur mon ardoise quelques secondes plus tard.

La laissant retomber à mon cou, j’avais ensuite repris la route qui menait à pré-au-lard dans l’espoir de trouver quelques photos sympathiques à faire et, si l’occasion se présentait, d’inviter Junho à boire un verre aux trois-balais. Oui, encore.

Qu’y pouvais-je si j’étais heureux de me trouver en sa compagnie désormais ? Comme pour Askja. Comme pour Johan. Non, c’était un peu différent même si je ne comprenais pas pourquoi. Avec un peu de chance, Junho ne m’en voudrait pas de l’inviter aussi souvent sans raison valable. De toute façon, si j’avais du en donner une… j’en aurais été incapable.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMer 10 Avr - 22:17

Certaines choses toutes simples me paraissaient difficiles à faire alors que les autres le faisait sans problème. C’était sûrement une question d’habitude, je n’avais pas eu les mêmes relations que la plupart de ceux qui m’entouraient. Enfin je n’en avais presque pas eu du tout en fait, mais je préférais ne pas trop y penser, même si cela était inévitable. Mais revenir sur le passé ne servait à rien, je n’aurais pas pu le changer.

Je pensais vraiment qu’oublier ce que l’on a vécu avant, positif ou non, n’était bon en rien, que ça n’aide pas à avancer, mais je ne comptais pas les fois où j’avais voulu oublier pour de bon, tout simplement. C’était un peu la solution de facilitée en fin de compte. D’un côté, heureusement que cela était impossible, sinon je l’aurais regretté plus tard. Inévitablement il fallait prendre une autre issue.

La photographie constituait un moyen pour ne pas oublier, pour garder une trace des évènements passés et ainsi faire revenir ses souvenirs plus facilement. Bien que je voyais quelques points positifs dans cet art, j’avais toujours du mal à en faire l’objet. Ca faisait partie d’une de ces choses pour lesquelles j’avais l’impression de devoir faire un effort. Je n’en aurais peut-être pas fait pour n’importe qui, mais pour Ren oui.

J’avais donc accepté de figurer sur l’une de ses photos. D’ailleurs, il avait l’air de vraiment apprécier ça, la photographie. Déjà la dernière fois à Pré-au-Lard il avait avec lui son appareil photo. Peut-être même qu’il le prenait à chacune de ses sorties, allez savoir … Ca devait être pratique, ainsi il ne pouvait pas manquer la moindre occasion pour faire une belle photo, il ne pouvait pas regretter de ne pas avoir eu son appareil. Bref, je n’en savais rien, mais les seules fois où je l’avais vu en dehors de l’école, il l’avait avec lui.

J’étais revenue vers Ren en souriant lorsqu’il m’avait fait signe que je pouvais le faire. Ca n’avait pas duré très longtemps, heureusement. Et au fond, j’étais contente que je ne puisse pas voir la photo tout de suite, même si j’avais envie de voir le résultat. Pour une fois, ça allait être différent, pas le même genre de photo, pas de membres d’une famille bizarre … Ca ne pouvait être que meilleur comme cliché au final.

Ca tombait bien puisque Ren venait d’écrire sur son ardoise qu’il me la montrerait si je le voulais. Bien sûr, je n’allais pas refuser et je hochais donc la tête pour signaler que oui, je voudrais la voir.

Je commençais à ne plus avoir l’impression de déranger ou que ma présence n’était pas désirée lorsque j’étais avec Ren. Logiquement, je me serais attendue à ce que ça fasse bizarre, mais en fait, je ne m’en rendais pas tellement compte. Ca s’installait petit à petit. Peut-être qu’à force de le voir, je prenais l’habitude d’être avec lui et que ça commençait à me paraître normal.

Je suivais Ren alors qu’il avait reprit la marche en direction de Pré-au-Lard. Durant quelques instants je marchais à côté de lui, regardant une fois à gauche, une autre fois à droite, mais sans rien dire. J’avais bien envie de lui demander s’il désirait que je lui rende son journal ou non, mais je n’osais toujours pas en parler. Et puis, au fond, peut-être que je voulais le garder, inconsciemment … Je décidais quand même de prendre la parole en tournant la tête vers Ren.


« Ren, je peux voir ton appareil ? S’il te plait ? »

Ca peut paraître surprenant que je m’y intéresse d’un coup, mais j’avais envie d’essayer de comprendre ces personnes qui prenaient des photos sans cesse, ou même de temps en temps. La première étape était sûrement d’avoir un appareil dans les mains non ? Alors j’avais demandé à Ren, allant au plus simple. Il était à côté de moi et je lui faisais confiance, donc c’était la personne parfaite.

« Mais si tu acceptes, attend que je l’ai bien dans les mains avant de le lâcher. »

Quelques petites secondes après ma demande il m’avait paru important de rajouter ce détail. Même ainsi ce n’était pas gagné, mais j’étais bien décidée à faire le plus attention possible et croisait les doigts pour que ma baguette ne fasse pas des siennes. Ren devait sûrement beaucoup y tenir, je ne voulais pas le faire tomber et le casser à cause de ma malchance, je ne me le pardonnerais pas. Mais après tout, je n’allais pas m’empêcher de vivre à cause d’un morceau de bois ou un peu plus si ?

D’un côté j’espérais que Ren ait un minimum conscience confiance en moi et d’un autre non, pour ne prendre aucun risque. Le mieux serait qu’il me fasse confiance en prenant des précautions. Il avait entièrement le choix.

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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyJeu 11 Avr - 16:52

Il me semblait tout à fait naturel de montrer la photo à Junho une fois que j’en serais capable. Dans un sens, aurait-il été logique de ne pas le lui proposer alors qu’elle était le sujet principal de celle-ci ? Non. Je fermai les yeux tandis que j’avançais encore sans rien dire après lui avoir proposé de voir la photo quand celle-ci serait développée. J’espérais que celle-ci lui plaise, car je n’avais pas forcément la chance de montrer mes prises de vue à tout le monde. J’étais tellement peu sûr de moi, tellement peureux des autres, que je n’avais pas réellement la possibilité de prendre quelqu’un à mes côtés pendant que je regardais mes images.

Je n’y pouvais rien, j’avais toujours été ainsi depuis que les choses s’étaient produites. En un temps record, j’étais passé du garçon souriant et sociable à l’adolescent muet et solitaire. Oh oui, je l’étais, cependant je ne le supportais que très peu. Combien de fois n’avais-je pas voulu que quelqu’un vienne me parler comme Johan le faisait si souvent ? Combien de fois n’avais-je pas voulu que quelqu’un connaisse mes goûts comme Askja lorsqu’elle me servait un café aux trois-balais ? Et mon passé alors ? Combien de fois n’avais-je pas eu envie que quelqu’un soit capable de le comprendre ?

L’autre jour, à l’infirmerie, j’avais donné mon journal intime à Junho… Ce carnet, mon passé, mon histoire, mes fantômes… Ces simples mots sur du papier contenaient tellement de choses qu’il m’était encore difficile de réaliser que j’avais osé faire ce pas en avant. Après tout, je n’aurais jamais osé le offrir quelque chose d’aussi important à quelqu’un avant et, quelque part, je m’en voulais car j’avais l’impression de lui avoir donné une sorte de pomme empoisonnée, un fruit qui lui ferait du tort un jour où l’autre… À part cette pensée pessimiste, je n’avais pas réellement de remords par rapport à ce geste que j’avais enfin osé poser après avoir voulu m’ôter la vie.

Dans un sens, je n’aurais pas vu d’autre personne plus apte que Jun à recevoir ces informations… J’ignorais pourquoi, peut-être parce que j’avais en elle une confiance injustifiée et soudaine alors que je ne la connaissais que depuis peu de temps ? Sur cette courte période cependant, je n’avais cessé de la rencontrer dans diverses situations, toutes plus surprenantes et inhabituelles les unes que les autres, l’avant dernière étant d’ailleurs la plus désagréable et facile à garder en mémoire.

En réalité, non, toutes nos rencontres n’avaient pas été surprenantes… Celle d’aujourd’hui était à peu près normale, du moins à mes yeux, car j’avais volontairement cherché à la voir, même si notre rencontre du jour était bel et bien due au hasard… ou… peut-être était-ce le destin ? Dans un sens, qu’est-ce qui m’avait poussé ici ? Pourquoi, alors que je détestais la magie depuis bien longtemps, m’étais-je retrouvé dans cette école où tout m’y ramenait sans cesse ?

Certaines choses étaient immuables, certaines choses devaient arriver et ne pouvaient être évitées, ma mère me l’avait bien souvent dit lorsque j’étais plus jeune et il m’arrivait de me demander si elle n’avait pas raison. Le jour où j’avais rencontré Junho, j’avais décidé de rester car quelque chose me disait que ce n’était pas vain ; la deuxième fois, mes pas m’avaient mené comme par hasard à l’endroit où je l’avais à nouveau croisée et, la troisième fois, elle était soudainement arrivée, juste à temps pour m’empêcher de me faire du mal…

Ces choses n’étaient peut-être qu’une suite de coïncidences, mais après tant de temps passé à chercher les raisons pour lesquelles certains évènements se produisaient, je ne cessais de me questionner sur les causes de ces rencontres aussi imprévues qu’importantes. Oui, mes rencontres avec Junho étaient importantes à mes yeux car grâce à elles je pouvais désormais lui parler comme je le faisais avec Johan et Askja…

Junho était une amie en plus, à la différence que j’avais l’impression d’être un peu mieux compris par elle que par les quelques autres que je possédais déjà, cela même sans paroles. J’aurais aimé pouvoir lui exprimer ma reconnaissance pour la dernière fois à haute voix, mais je n’en avais pas eu la capacité le jour même et je doutais sincèrement d’en être capable désormais. Quelques syllabes difficilement articulées n’étaient pas réellement le meilleur moyen de s’exprimer de nos jours : je devais attendre pour pouvoir clairement la remercier au lieu de marmonner des paroles incompréhensibles.

J’avais plutôt bien avancé sur le chemin qui reliait l’école à la ville de pré-au-lard, mais j’étais tellement perdu dans mes pensées que je ne l’avais même pas remarqué. C’est lorsque Junho m’adressa la parole que je sortis du dédale dans lequel j’étais perdu depuis d’interminables secondes.

Mon appareil photo ? Qu’allait-elle en faire ? Je n’en avais peut-être pas l’air ainsi, mais j’étais incroyablement attaché à cet appareil que mon père m’avait offert lorsque j’étais plus jeune. Pour cette raison, j’avais tendance à y faire très attention et à m’inquiéter dès que quelqu’un me demandait pour y toucher.

Je la regardai quelques secondes durant lesquelles je réfléchissais à nouveau, lui adressant un sourire au moment où elle me précisa d’attendre qu’elle l’ait bien en main si j’acceptais. Je pris mon ardoise pour y écrire quelques mots, la lui montrant ensuite.

« Bien sûr, mais fais attention. »

Après lui avoir permis de lire ce que j’avais écrit, je laissai à nouveau pendre l’ardoise tandis que je saisissais la lanière de mon appareil photo pour la retirer et passer celle-ci au cou de Junho afin que l’appareil y pende sans risque de le faire tomber. Selon moi, il n’y avait pas d’inquiétude à avoir désormais car elle ne risquait pas de faire tomber mon appareil si celui-ci lui échappait.

Restant face à elle quelques secondes, je lui adressai un léger sourire pour finalement lui faire signer que nous allions à nouveau marcher. Je pris ensuite mon ardoise, écrivant quelques mots à sa surface.

« On va avancer, ainsi si on trouve un cadre intéressant tu pourras l’essayer si tu veux. »

Et de toute façon, regarder mon appareil en marchant n’aurait pas été une bonne idée car elle aurait pu risquer de tomber, ce qui n’était pas forcément une bonne idée étant donné ce qu’elle avait autour du cou en cet instant. Sans traîner, j’avais ensuite repris mon chemin vers pré-au-lard, attendant bien évidemment Junho pour ne pas la laisser en retrait sans raison.

Nous finîmes par arriver au bout de quelques minutes de marche. Les rues étaient encore une fois très peu animées, j’en étais d’ailleurs bien triste car j’aurais adoré profiter de la vie de Pré-au-lard pour prendre quelques clichés… Même si actuellement mon bijou était pendu au coup de mon amie… Amie près de laquelle j’avais tendance à rester, parce que je l’appréciais, mais également parce que j’avais quelque craintes par rapport à mon appareil photo… Quand on y repensait, cet objet était quand même une des seules choses que j’avais emmenée qui me rattachait directement à ma famille, il était un peu normal que je m’inquiète pour lui, non ?
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptySam 13 Avr - 0:44

J’avais envie de faire des efforts pour m’améliorer avec et pour une personne en particulier, et cette personne était celle qui se tenait à côté de moi à ce moment là. J’ignorais pourquoi, peut-être parce qu’il était sensé donner l’exemple à cause de son statut à l’école. Je voulais tout simplement changer quelques petites choses dans mon attitude, pour tenter d’être à un niveau proche de celui de Ren sans jamais avoir l’impression de m’en rapprocher. Le fait qu’il ait tenté de s’ôter la vie n’avait rien changé à la vision que j’avais de lui de ce coté là.

Oui, cette dernière rencontre, si on pouvait appeler cela une rencontre, avait changée des choses, mais après tout, ne fallait-il mieux pas n’en retenir que les points positifs ? C’était ce que semblait faire Ren, il souriait comme si de rien n’était. Quelques jours avant j’aurais pensé ne pas pouvoir en faire de même mais au final, j’avais l’air de passer au dessus tout d’un coup. Je n’allais pas m’en plaindre, même si je savais que tout reviendrait une fois seule, ce qui allait arriver très vite.

Je ne voulais pas avoir de nouveau la tête remplie de ces idées qui me hantaient jours et nuits, mais qu’est ce que je pouvais bien faire, demander à Ren de rester quand il partirait ? Je ne pouvais pas faire ça. Et puis je pouvais m’en sortir sans l’aide de personne, j’en étais persuadée, comme je l’avais fait toutes les années passées, depuis toujours en fait. Jamais personne ne m’avait réellement aidée, alors logiquement, je ne pouvais être que capable de me débrouiller.

Je n’en avais peut-être pas l’impression mais il y avait plus de gens que ce que je pensais qui avait confiance en moi, à défaut que je l’ai en moi-même. Malgré tout ça ne compensait pas, rien ne pouvait remplacer ce sentiment même si le monde entier avait témoigné son soutien et son entière confiance envers moi. J’avais laissé le choix à Ren sur cela en lui demandant de voir son appareil photo. Je ne lui avait pas demandé de le tenir dans mes mains, j’aurais pu m’approcher et regarder quelques secondes, l’appareil toujours au cou de Ren. Mais comme ça ne me semblait pas vraisemblable comme situation, j’avais émis une mise en garde discrète.

En voyant que Ren ne répondait pas immédiatement, pour honnête, je commençais à un peu redouter sa réponse. Je pouvais comprendre l’attachement que l’on pouvait avoir avec un objet, j’en avais pour ma baguette. Ce n’était pas vivant mais ça renfermait beaucoup de choses faisant de partie de soi, alors le prêter n’était pas facile. Par exemple ma baguette, je ne permettrais personne de la toucher. C’était différent, certes, j’avais peur que la malédiction soit une sorte de maladie contagieuse. C’était impossible, je le savais, si j’en étais autant l’objet c’était que je l’avais toujours sur moi. Pour finir, Ren sourit avant de m’écrire quelque chose.

Ce qu’il venait de me demander, d’y faire attention, il ne pouvait pas savoir à quel point j’allais essayer, de toutes mes forces. Je m’étais arrêtée et regardais Ren soulever son appareil pour l’attacher à mon cou. C’est ce que j’avais espéré, me passer la lanière était la solution la plus sûre pour qu’aucun accident se produise. J’ignorais pourquoi mais Ren restait en face de moi en souriant un peu, j’en faisais donc de même en le regardant, ne savant pas quoi dire sur le moment. Il fallait juste que je le remercie pour avoir accepter, oui c’était cela.


« Merci. »

Je suivais ensuite Ren lorsqu’il me fit signe de marcher, plaçant mes mains derrière mon dos. J’avais envie de le prendre tout de suite son appareil, mais j’étais consciente que ce n’était pas une bonne idée. Déjà qu’en regardant où je marchais je tombais, alors sans regarder … Bon peut-être que ça ne pouvait pas être pire en fait, mais là n’était pas la question. Je restais à côté de Ren en marchant tout en observant les environs à la recherche du potentiel cadre intéressant dont il avait parlé auparavant.

En y repensant, j’étais heureuse que Ren m’ait ainsi prêté son appareil, qui plus est en prenant soin de s’arranger pour limiter les risques comme je l’avais insinué dans ma dernière phrase. Il m’avait déjà donné son journal, est-ce que je valais vraiment la peine pour savoir tout ça de lui ? Je me résolu à penser qu’au fond, il devait le penser car sinon il n’aurait jamais fait tout ça. Si je n’avais pas eu peur de passer pour une idiote une fois de plus, je l’aurais remercié. Remercié pour quoi ? Pour avoir l’air d’être toujours là. Mais je ne savais pas s’il était ainsi avec n’importe quel élève ou non, alors je préférais ne rien dire.

Je n’avais rien dit jusqu’à ce que l’on arrive à Pré-au-Lard et que l’on remarque qu’il n’y avait pas beaucoup de monde de sortie aujourd’hui. Ou alors je l’avais remarqué toute seule. Je donnais sûrement l’air de savoir exactement de ce que je voulais mais la réalité était bien plus triste. Je le cachais mais j’avais des doutes pour tout, que ce soit pour les cours ou pour les relations avec les autres, ils étaient là.

« Ce n’est pas … Un cadre intéressant n’est-ce pas ? »

Je m’étais arrêtée après quelques pas sur les pavés de la ville en disant cela, un peu déçue par le fait que je doive attendre pour enfin prendre en main l’appareil photo. Après avoir regardé un peu partout tout en restant immobile pour vérifier qu’il n’y avait vraiment rien de bien à immortaliser, j’avais tourné mon regard vers Ren.

« Il y a des fleurs qui poussent en ce moment ? »

C’était peut-être une question bête, Neville aurait probablement eu envie de me tuer, mais je n’en savais rien. Les fleurs ne poussaient pas dans Poudlard, les pierres des couloirs ne recueillaient aucune autre forme de vie que la vie humaine, malheureusement. J’avançais doucement de quelques pas en déliant mes mains de derrière mon dos. En fait, j’étais presque sûre que la réponse était non, il devait avoir fait trop froid les jours d’avant et ce n’était pas vraiment la saison. Dans tous les cas, j’avais l’impression d’avoir proposé quelque chose de plutôt intéressant, si tant est que l’on puisse trouver des fleurs.
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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
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JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 14 Avr - 18:59

Faire comme si les choses n’avaient jamais existé était peut-être la meilleure chose que je pouvais faire actuellement. Sourire comme si je n’avais pas tenté de m’ôter la vie récemment comme si je n’avais pas perdu pied dans un monde auquel j’étais censé appartenir depuis ma naissance… Non, je ne devais pas faire comme si ces choses n’avaient pas été… Je devais continuer à avancer en gardant en mémoire mes erreurs afin de ne plus les recommencer… Ne plus croire en une possible amélioration était sans doute ma plus grosse erreur du moment, notamment parce que j’avais fini par oublier les personnes auxquelles je tenais, celles qui s’inquiétaient sans cesse pour moi et pensaient sincèrement que j’étais capable de mieux que ce que je faisais ces derniers temps…

À cause de cette omission, parce que j’avais décidé que ces personnes ne faisaient peut-être pas assez pour moi, j’avais failli les perdre et ne devenir qu’un souvenir dans l’esprit de la plupart d’entre eux. C’était difficile à dire, peut-être même douloureux pour moi qui avait continuellement cette envie d’avoir une valeur aux yeux des autres, mais j’avais moi-même voulu me soutirer à leur attention et aux gestes qu’ils pouvaient avoir envers moi… C’était stupide et, pour cela, je m’en voulais grandement.

Depuis cet épisode sombre et, je devais bien l’avouer, totalement stupide, j’avais beaucoup réfléchis. J’avais pris du recul pendant un certain temps, notamment par rapport à Jun. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles je ne l’avais pas contactée avant aujourd’hui. Je n’avais pas envie de l’embarrasser alors que la situation de la dernière fois était déjà bien assez ennuyeuse et, en plus de cela, j’avais besoin de repenser aux choses que j’avais faites ou pas pour réussir à me sentir mieux ici.

J’avais déjà fait beaucoup de choses : j’étais venu, j’avais essayé de prendre contact avec des personnes, mais dans un sens avais-je réellement fait tous les efforts possibles ? Jusqu’à l’autre jour, je n’avais pas tenté de m’exprimer à nouveau, je n’avais pas tenté de réutiliser la magie même si je n’en voyais pas l’utilité, je n’avais pas réellement cherché à m’attacher aux gens qui se succédaient devant moi chaque jour. En clair, j’étais resté solitaire aussi souvent que je l’avais pu alors que je n’étais pas ce genre de personne.

Plus jeune, n’étais-je pas ce garçon à qui tout le monde parlait sans cesse ? N’étais-je pas une personne appréciée et proche de sa classe ? Pourquoi à cause d’un drame l’être humain devait-il changer autant ? La personne que j’étais avant me manquait plus que jamais aujourd’hui, je ne pouvais que le remarquer un peu plus chaque jour… J’avais envie de parler à nouveau, comme je le faisais avant. C’est à cause de cette envie, ou plutôt de ce besoin, que j’avais repris mes tentatives de paroles… Bien évidemment je le faisais quand personne ne pouvait le voir, mais je comptais réellement parvenir à parler… Et pour cela, je n’abandonnerais plus.

Après des années passées dans le silence, j’avais envie de m’exprimer à haute-voix, ne serait-ce que pour dire à Junho à quel point je lui étais reconnaissant de ce qu’elle avait fait pour moi et, tout simplement, pour la remercier d’avoir été là lorsque j’en avais eu besoin. C’était peut-être stupide, voire même totalement inutile aux yeux de certains… mais j’avais réellement l’impression de devoir faire ce pas en avant, ne serait-ce que pour me permettre d’entamer le deuil de ma classe disparue…

Depuis des années désormais je trainais ces fantômes, je passais de mauvaises nuits à causes de mauvais rêves qui se nourrissaient, non seulement des évènements, mais également de la culpabilité injustifiée que je ressentais lorsque ces morts me revenaient à l’esprit. Avais-je fait quelque chose pour les protéger ? Avais-je été présent alors qu’ils étaient tous occupés à mourir ? Non… Je m’étais caché, trop effrayé pour agir… certes, je n’aurais rien pu faire face au sortilège interdit, mais j’avais quand même cette impression de ne pas avoir été capable de réagir comme il le fallait alors que mes camarades en avaient grand besoin.

Il m’était impossible d’omettre ces choses que j’estimais comme une incroyable part de responsabilité dans les évènements... Même si j’essayais, mais au lieu de tenter de les chasser, peut-être aurais-je tout simplement du me résoudre à l’idée de vivre avec… On dit souvent que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort… Dans ce cas, je devais utiliser ces souvenirs comme une force… vivre pour ces camarades que j’avais perdus bien trop tôt.

Même si j’avais du mal à assumer cette idée, je commençais à me dire que, dans le fond, je n’étais peut-être pas là pour rien. Mes rencontres si soudaines avec Junho, à plusieurs reprises, me faisaient me poser de nombreuses questions sur les raisons pour lesquelles les choses arrivaient. Je ne l’avais peut-être pas rencontrée par hasard… Et si quelque chose décidait pour nous de certains évènements ? Si les choses n’étaient pas évitables ? Ah ah… Et moi qui ne voulais pas croire au destin… Cependant je n’étais pas mort ce jour là… pas un autre, pas un ami… C’était moi qui avais survécu… Il n’y avait peut-être aucune raison à cela, du moins je n’en voyais pas… alors pourquoi ne pas vivre si la chance m’a été donnée ?

L’autre jour, lorsque j’avais pris ces cachets, cette idée ne m’était même pas venue à l’esprit. Je pensais réellement que je n’étais qu’un déchet… une personne dont la seule chance de se sauver était la mort… Mais dans le fond c’était totalement différent. J’étais une personne à part entière, j’existais, les gens pouvaient me voir, me toucher, me parler… et cela n’aurait pas changé, même une fois mort. J’aurais toujours existé aux yeux des personnes que je connaissais. J’ignorais pourquoi, mais ces choses me semblaient plus évidentes à mesure que les jours passaient et que j’y réfléchissais… Askja, Johan, Leather, Junho… Ces personnes m’étaient importantes même si je ne les fréquentais pas de la même manière… Et pour cette raison j’avais décidé de tenter encore une fois ; tenter de compter sur ces personnes dans l’espoir de me retrouver… au moins un peu.

Malheureusement pour elle, je me sentais plus proche de Junho que des autres… J’ignorais pour quelles raisons mais j’avais l’impression que je pourrais compter sur elle. Non : je voulais compter sur elle. Cela, je le savais depuis que j’avais décidé de lui offrir mon journal… M’interrogeant sans cesse sur le moment où elle se déciderait à le lire et, actuellement, me demandant si elle l’avait lu ou pas. Pour pouvoir compter sur elle, je devais lui faire confiance… c’était déjà le cas et, sans cela, je ne lui aurais certainement pas prêté mon appareil photo aujourd’hui.

Lui conseillant d’attendre de trouver quelque chose d’intéressant à photographier, j’avais enfoncé mes mains au fond des poches de mon pantalon pour reprendre la route de Pré-Au-Lard. La ville était assez calme et j’en étais un peu déçu mais, après tout, n’avait-ce pas toujours été le cas depuis mon arrivée en ces lieux ? Peut-être que jamais je n’aurais la chance de voir la voir dans toute sa splendeur et son agitation… C’était triste. Mais en un sens je devais avouer que je ne cessais d’espérer avoir cette chance un jour.

Fermant les yeux pendant quelques secondes, j’avais réfléchis. Je me trompais. En réalité, Pré-au-lard était un endroit très vivant. Oui, j’étais toujours tombé là au moment où des personnes mal intentionnées tentaient d’anéantir cette vie, mais je ne pouvais pas nier que de nombreuses autres s’efforçaient de maintenir cet aspect… Il n’y avait presque personne en rue, mais je savais que si je prenais le chemin des Trois-Balais, je pourrais y trouver une ambiance relativement accueillante et des gens qui me souriraient à mon entrée… Il suffisait juste de… chercher un minimum ?

J’avais passé tant de temps à attendre que les choses viennent à moi depuis que j’avais été victime de l’incident, ou du moins témoin, que j’en avais oublié cette notion importante. Je devais aller vers les autres et non pas attendre sans cesse que ceux-ci fassent le premier pas vers moi. Askja et Johan étaient peut-être des exceptions, mais tout le monde n’allait pas continuellement à la recherche des personnes avec qui ils s’entendraient bien, n’est-ce pas ? Je devais apprendre à aller vers les autres, apprendre à m’approcher de mes homologues pour discuter avec eux et … avancer… Un peu comme je l’avais fait avec Junho aujourd’hui lorsque je l’avais croisée.

Après tout, j’aurais très bien pu passer mon chemin et me dire que, si elle avait eu envie de me voir, elle aurait fait le premier pas vers moi. Mais non, j’avais voulu respecter ma promesse et sortir comme elle me l’avait conseillé… Même si c’était difficile, j’avais du faire le premier pas sans attendre que les choses viennent à moi alors que j’avais été habitué autrement depuis des années désormais. Quand j’y repensais, je me sentais relativement stupide, mais n’avais-je pas déjà commis un acte à placer au comble de l’idiotie quelques temps plus tôt ?

Alors que je marchais, je n’avais pas réalisé à quel point je m’étais perdu dans les méandres de mon esprit et, soudainement, je fus tiré de mes pensées par la voix de Junho qui me parlait de l’intérêt du cadre actuel. Un sourire se dessina sur mon visage tandis que je sortais mes mains de mes poches pour ensuite saisir l’ardoise qui pendait à mon cou et y écrire une phrase simple qui résumait bien ma pensée.

« C’est à toi de me le dire, ça.»

Tout comme la peinture, le dessin et les autres arts, la photographie était pleinement subjective. De nombreuses personnes se plaisaient à critiquer des images sans comprendre les raisons pour lesquelles les prises de vues avaient été réalisées d’une telle manière. Personnellement, oui, je trouvais le cadre intéressant, mais peut-être n’avais-je pas le même point de vue que Junho… Peut-être qu’elle aurait préféré la ville plus animée, moins « plate »… Les sujets de prédilection et les compositions différaient sans cesse en fonction des personnes et, pour cette raison, j’aimais énormément prendre des photos, mais également regarder celles des autres. Celles-ci permettaient bien parfois de comprendre des choses sur les personnes qui les avaient prises… du moins lorsque l’on parvenait à lire l’image.

À cette pensée, mon sourire s’agrandit. J’étais passionné depuis mon plus jeune âge, tout comme mon père qui s’était plu à prendre de nombreuses photos avec moi durant mon enfance et l’on aurait presque pu retracer toute mon enfance mais… qu’en était-il de la période récente ? Certes, on aurait pu décrire les endroits où je m’étais rendu, mais aurait-on pu expliquer les évènements qui m’étaient arrivés ? Les gens que j’avais rencontrés ? Aurait-on seulement pu décrire la personne que j’étais devenu après avoir si longtemps cherché un point auquel m’accrocher ? Parfois, je tendais à m’oublier… et au final j’avais oublié d’inscrire une grande partie de mon histoire dans mes photos. Je retins un soupir tandis que je recommençais à avancer, me demandant si Junho allait, oui ou non, choisir de prendre cet endroit en photo.

Quelques secondes plus tard, la voix de la jeune femme m’attira à nouveau, me demandant si des fleurs poussaient à cette période. Avec un tel froid ? Cela m’aurait grandement étonné. Je souris un peu à cette question avant d’écrire à nouveau sur mon ardoise pour lui répondre.

« J’ai bien peur que non, il fait trop froid. »

J’étais un peu triste de ce détail, mais il n’était pas étonnant que cette saison soit encore bien froide. Tant pis, viendra le temps où je pourrais sortir prendre de nouvelles photos où les fleurs apparaîtraient. La saison n’allait pas s’éterniser et, avec un peu de chance, je pourrais bien vite voir les perce-neiges fleurir. Cette idée m’enchantait car, quand on y repensait, ces fleurs n’étaient-elles pas les signes de l’arrivée du printemps ? Peut-être que, avec un peu de chance, mon printemps arriverait lui aussi ; peut-être que j’aurais moi aussi le droit à cette renaissance… Et existait-il meilleur sentiment que celui de se sentir revivre sans jamais être mort ?
Je souris un peu avant d’effacer ma phrase, en écrivant une nouvelle.

« Si tu veux on pourra revenir lorsqu’il y en aura.»

J’espérais réellement que cette occasion se reproduirait car, même si nous ne parlions pas énormément, je me sentais bien d’être en présence de Junho. Elle me permettait de comprendre que je n’étais pas seul… Elle était devenue un de mes points d’attache et cela bien malgré elle.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyLun 15 Avr - 21:12

Je ne pouvais pas nier apprécier de sortir en ville, je ne le faisais que très rarement seulement parce que j’avais peur de sortir toute seule. Peur de quoi ? Bonne question, il ne pouvait rien m’arriver, en plus on me prenait pour un homme alors il y avait encore moins de risques. Et puis je savais parfaitement me défendre. La seule chose qui m’obsédait, c’était sûrement de me retrouver isolée, seule. Peut-être que j’avais peur de partir et de ne plus réussir à rentrer à Poudlard, partir de l’école en la voyant pour la dernière fois sans le savoir tout comme il en avait été pour ma maison familial. Ma mère ne m’avait rien absolument rien dit, elle m’avait juste plantée.

C’était à ça que j’essayais de ne pas penser tous les jours, la raison pourquoi je fuyais autant. Pourtant, je sortais avec Ren pour une nouvelle fois de mon plein gré. J’en avais tout simplement envie, même si je refusais de trop m’attacher à quelqu’un. C’était ce que je faisais malgré moi, enfin au fond je le choisissais. J’avais envie d’essayer, de dépasser les blessures qui persistaient depuis tant de temps et qui m’avaient pourri la vie jusque-là. J’étais décidée à ne donner ce plaisir à personne, je devais être la seule à décider de ce que je devenais, la seule à pouvoir prendre ma vie en main. J’avançais, certes à petits pas, mais j’avançais.

Après avoir lu le journal de Ren, ça me rassurait un eu de savoir qu’il devait en faire de même. Se débarrasser de ses démons pour mieux vivre. Ce n’était pas une tache facile mais je pensais sincèrement qu’il y arriverait, malgré le fait qu’il ait tenté de se suicider. En fait, j’avais fini par voir cet acte comme une sorte de passage qu’il n’avait pas réussi à éviter mais que ça irait mieux ensuite. Vu son comportement, j’avais peut-être raison et ça me faisait plaisir. A notre première rencontre je lui avais conseillé de s’occuper de lui avant de le faire pour les autres mais je ne le faisais pas moi-même. Je pouvais toujours le nier mais cela ne changerait rien aux faits, j’étais plus occupée à faire autre chose plutôt qu’à faire attention à moi, que ce soit mentalement ou physiquement.

Peut-être que si j’y avais plus réfléchis, j’aurais trouvé ça égoïste de sortir à Pré-au-Lard avec Ren pour éviter de penser, mais à vrai dire, je n’avais pas le temps pour ça. J’étais juste contente d’être là, son appareil photo autour du cou. L’emplacement de ce dernier était probablement une belle preuve de confiance et je m’en rendais bien compte. Je faisais attention à chaque pas que je faisais pour ne pas trébucher et tomber comme je le faisais souvent. Ce genre de choses pouvait arriver n’importe quand, je m’en fichais complètement, mais pas ce jour-là, pitié. Pour le moment il n’y avait eu aucun accident et je continuais à tout faire pour qu’il n’y en ait pas. C’était la première fois que je faisais réellement attention à l’endroit où je posais les pieds.

Ren l’avait conseillé d’attendre d’avoir un cadre intéressant et en arrivant à la ville qui était plutôt vide, je lui avais demandé si ça l’était. Il sourit avant d’écrire pour me répondre. J’avais bien remarqué qu’il était en pleine réflexion et que je l’avais interrompu mais je souriais également en retour, pour me faire pardonner discrètement et sans vraiment le dire. En fait, la réponse à laquelle j’avais eu le droit était plutôt … Vague. En gros, j’avais le choix. Si j’aimais, je prenais une photo, sinon non. C’était plutôt logique en fait. Tant dis que Ren recommençait à avancer je restais encore immobile quelques secondes avant de hausser les épaules sans rien ajouter et de recommencer à avancer.

Pour une fois, j’avais une décision toute entière à prendre et qui n’avait pas de grands enjeux. Comme avant en fait … C’était reposant, j’avais presque oublié ce que ça faisait de pouvoir de faire quelque chose sans penser à ce que ça puisse engendrer et ainsi décider de sa réalisation ou non. Cela ne m’était pas arrivait depuis longtemps, j’avais tendance à éviter ce genre de situations et me retrouver uniquement au milieu de celles qui étaient importantes. Pourtant, ce n’était pas vraiment à moi de prendre la plupart de celles-ci mais personne n’était là pour les prendre à ma place.

Après quelques instants j’avais eu envie de prendre des fleurs en photo. Ou juste une photo avec une fleur perdue. Oui, c’était cela que j’aurais voulu voir dans l’objectif mais comme je m’en étais doutée il n’y en avait pas à cette période de l’année, Ren venait de me le confirmer. J’avais un peu plus avancé pour me retrouver au niveau de Ren, profitant du fait qu’il écrive de nouveau quelque chose sur son ardoise.


« C’est pas grave, je suis sûre que quelque chose m’intéressera. »

J’avais dis cela juste avant qu’il me remontre son ardoise. En lisant ce qui y était marqué je reposais mon regard sur Ren en souriant. Revenir quand le printemps arriverait, ça voulait bien dire qu’il ne comptait pas m’oublier non ? C’était assez stupide de penser à cela car ça paraissait évident mais je préférais m’en assurer. Je perdais mon sourire avant de reprendre la parole.


« Ren ? Tu comptes retourner au Japon ? »

Se retrouver complètement abandonnée, debout au milieu d’un cimetière en regardant les autres partir en ignorant totalement sa présence … Tous passaient en faisant un écart pour m’éviter ou en me bousculant alors que je fixais la seule personne que je pensais être encore avec moi s’en aller sans se retourner ni dire au revoir. Il n’y avait rien d’amusant, j’avais ressenti une profonde douleur. Cette impression que le monde s’écroule, que plus rien ne pourra plus être comme avant, j’avais lutté pour l’éloigner le plus possible de moi et pourtant, elle était là. Je n’arrivais plus à croire à quoi que soit, je cherchais sans cesse une faille dans n’importe quel élément positif. Même si je ne la voyais pas, elle devait exister, ou même elle existait, j’en étais persuadée. Rien ne pouvait durer à mes yeux, tout avait une fin un jour. Non, les miracles n’existaient pas.

Je commençais à me dire que si Ren partait, je me retrouverais de nouveau toute seule. Quand on y réfléchissait qui était les personnes avec lesquels je passais le plus de temps et que j’appréciais vraiment ? En septième année, une année au dessus de la mienne, ils allaient donc tous partir alors que moi j’allais rester bloquée là. D’un côté, où est-ce que j’allais aller une fois mes années à Poudlard passées ? Pour l’instant je n’en avais aucune idée, je cherchais parfois, quand j’en avais le courage. Alors encore une fois ça pouvait paraître égoïste de ma part d’espérer que Ren reste et ne retourne pas dans son pays, mais c’était quelque chose qui me faisait peur.

Sans m’en rendre compte je m’étais attachée à Ren un peu plus qu’aux autres. Tout ce que j’avais tenté de fuir résidait en sa personne et désormais il était trop tard. Ou peut-être pas, mais je n’avais pas la moindre envie de me mettre à l’éviter et de ne plus lui parler d’un seul coup pour qu’il arrête de venir me voir. Non, je voulais continuer et voir ce que cela donnerait. Au pire, je replongerais dans l’état que je réussissais petit à petit à quitter.

Je tournais la tête dans la direction opposée après avoir posée ma question. Pourtant, j’avais attendu qu’il tourne vers moi après l’avoir interpellé et avait posé ma question à ce moment là. Encore une fois je fuyais son regard alors que j’avais eu l’air de le soutenir quelques instants avant, mais je préférais ne pas voir l’expression qui dessinait sur son visage, pouvant me mettre sur la piste du type de réponse que j’allais recevoir. Je voulais juste qu’il reste, qu’est-ce qu’il y avait de mal à ça ?

Je devais bien avouer que pour le moment, la photo que j’allais prendre me passait bien au dessus de la tête, je désirais juste une réponse. De toute façon au pire si je prenais une photo qui s’avérait être mal faite, ça n’allait tuer personne. Ren la reconnaîtrait parmi les siennes et ça le ferait peut-être sourire, alors ça ne pouvait pas être mauvais. Là tout de suite, j'aurais juste voulu pouvoir m'excuser d'avance de poser cette question que je n'avais peut-être pas à poser.

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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
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JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyLun 29 Avr - 17:31

J’avais de si nombreuses fois repensé à mon passé et aux choses que j’avais l’habitude de vivre auparavant. J’avais toujours pensé que les choses iraient dans le même sens tout au long de ma vie et, finalement, j’avais à chaque fois eu tort sur toute la ligne. Encore aujourd’hui je pouvais constater à quel point j’avais été idiot. Avais-je seulement pensé me retrouver un jour en compagnie d’une personne qui me comprendrait, ici, à Pré-Au-Lard ? Y avais-je seulement songé avant d’entreprendre le pire quelques semaines plus tôt ? Non… La seule personne à laquelle j’avais pensé en cet instant, c’était moi-même. Peu importait si je faisais souffrir les miens, peu importait si j’avais réellement une chance d’en sortir vivant… Tout ce que j’avais voulu, c’était m’échapper d’un gouffre dans lequel je me sentais prisonnier depuis si longtemps maintenant.

Certaines choses de la vie demeureraient à jamais inexplicables. Pourquoi ne peut-on pas ramener un mort à la vie ? Existe-t-il quelque chose au-delà de celle-ci ? Pourquoi les choses ne sont-elles jamais comme on les attend… Il était assez difficile d’éviter ce genre de questions existentielles, ces questions que tout un chacun pensera ou a déjà pensé une fois dans sa vie… Mais au final, n’était-il pas essentiel de se poser ce genre de questions pour avancer, de temps à autre ? Une personne qui ne se remet jamais en question, ne s’interroge jamais, était-elle réellement humaine, dans le fond ? Je ne cessais de me questionner et de penser à cette période de ma vie où j’étais curieux de tout, cette période où j’aimais gambader dans mon jardin simplement dans l’espoir de découvrir une créature enchantée.

Ce souvenir me fit faiblement sourire. Il était vrai que certains aspects de ma vie là-bas, au pays du soleil levant, me manquaient atrocement. Le comportement des gens d’ici était tellement différent… Les personnes que je rencontrais étaient toutes si spéciales et si… étrangères à mes yeux. Je ne les connaissais pas et, quelque part, je sentais que je n’étais pas né ici… Peut-être était-ce là un frein à mon intégration. Je me posais chaque jour la question désormais : avais-je bien fait de venir vivre ici alors que tous les miens, ou presque, étaient restés là-bas ? C’est en réfléchissant à ces choses diverses que j’avais continué à progresser lentement dans Pré-Au-Lard après avoir évoqué une possibilité de revenir ici photographier des fleurs une fois le printemps revenu.

Alors que je pensais que la prochaine chose que j’entendrais serait mon appareil photo que Junho aurait déclenché, la réalité fut totalement différente. Ce qui parvint à mes oreilles ne fut autre qu’une question, la même que celle à laquelle je pensais sans cesse depuis quelques temps. Si je comptais retourner au Japon ? C’était là une interrogation difficile, une chose à laquelle je ne pouvais moi-même pas répondre sans passer par de multiples détours… Malgré tout, je savais, non, j’avais l’impression que Junho ne se contenterait pas d’une réponse floue, incertaine… Comment faire lorsque l’on n’est pas capable de répondre à une question ?

Habituellement, il m’était facile de m’abstenir de répondre. De nombreuses personnes l’auraient fait… De par mon absence de parole, j’aurais très aisément pu faire semblant de rien et continuer mon chemin, mais n’aurait-ce pas été contraire à tous les efforts que je faisais pour faire comprendre à Junho qu’elle pouvait avoir confiance en moi ? N’était-ce pas un pas en arrière ? Un retour vers celui que j’étais quelques mois plus tôt, lorsque j’étais arrivé dans cette école pour y travailler ? Je ne pouvais pas rester sans réponse face à cette question. Je m’arrêtai, prenant à nouveau mon ardoise en y écrivant quelques mots avant de la lui montrer.

« J’y réfléchis beaucoup. »

Qu’aurais-je pu faire d’autre que lui dire la vérité ? Aurais-je pu lui mentir comme je l’avais fait avec de nombreuses personnes en essayant de leur faire croire que tout allait bien ? Non. Je me devais d’être honnête et de lui avouer que, oui, j’avais déjà songé à retourner dans mon pays et que, en cet instant précis, c’était encore le cas. Je n’aurais pas accepté d’être une nouvelle fois malhonnête envers elle alors qu’elle m’avait aidé de nombreuses fois désormais. Je n’avais pas été éduqué ainsi.

Tandis que je reprenais ma marche, j’enfonçai mes mains dans le fond de mes poches, jetant un regard à droite et à gauche en réfléchissant au genre de clichés qui pourraient inspirer Junho. Quelques secondes plus tard, je posai à nouveau le regard devant moi, cherchant le chemin qui nous mènerait à la cabane hurlante, lieu où nous étions déjà allés une autre fois, sans même savoir que nous nous y rencontrerions.

Même si je devais repartir un jour, il était des choses que je ne pourrais jamais oublier, pas même avec toute la volonté du monde. Ces moments que j’avais passé en compagnie de membres du personnel, ces rencontres que j’avais faites… Il était clair que tout cela ne s’effacerait pas d’un revers de main. De la même manière, je ne risquais pas d’oublier les gens d’ici… Ni Johan, ni Askja, ni le professeur Heater, ni Junho. C’était clair à mes yeux, parfaitement clair. C’était une des raisons qui rendrait sans doute la séparation douloureuse si mon choix venait à se porter sur un retour au pays…

Nous arrivâmes bien vite à la cabane hurlante, ce lieu si angoissant ne désemplissant pas de ce sentiment malsain malgré cette météo bien meilleure que celle qui avait cours la dernière fois. Je souris un peu en regardant le bâtiment, me demandant si Junho allait finir par utiliser mon appareil un jour ou l’autre.
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Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyLun 29 Avr - 20:45

Encore une fois j’avais posé une question dont j’attendais la réponse avec une certaine appréhension. J’avais beau avoir confiance que c’était impossible je continuais à espérer que plus rien d’aussi mauvais que mon abandon allait m’arriver. Mais était-ce une mauvaise chose que Ren me dise qu’il prévoyait de retourner au Japon ? Si c’était ce qu’il voulait, si c’était la meilleure chose pour lui, alors je me mettrais de côté. C’était idiot mais si sa réponse était oui, alors je m’éloignerais de lui pour que de son côté, son départ soit plus facile, même si je doutais que ce soit moi qui fasse la différence.

Tout ça était bien loin de ce que je voulais mais après tout, une personne comme moi pouvait bien se sacrifier pour une autre non ? Lui était infirmier, il aidait les gens et les soignait, alors que moi je ne servais strictement à rien. Je restais dans mon coin, tous les jours. Je n’avais pas le courage de faire plus, et puis j’estimais avoir assez à faire avec moi-même. Parce qu’au fond, est-ce que je savais réellement qui j’étais ? J’étais si souvent perdue dans mes propres pensées … Tout ce que je voulais, c’était sortir de là.

Je lisais la réponse tant attendue que Ren avait inscrit sur son ardoise avant de me la montrer. En quelque sorte j’étais soulagée que sa réponse ne soit pas clairement un oui. Y réfléchir, ça voulait dire qu’il y avait une chance qu’il reste et une chance qu’il parte. Je soupirais doucement en tournant la tête sans rien dire. Je n’avais aucune idée de ce à quoi j’étais censée m’attendre et à vrai dire, ça m’effrayée un peu. Je prenais rarement des risques, ou alors ceci ne concernait que moi. Car oui, pour moi, restais là alors que Ren allait peut-être retourner dans son pays constituait un risque, un grand même. Mais peut-être que c’était déjà trop tard.


« Si tu décides d’y retourner et que c’est la meilleure des choses pour toi, alors je serais contente. »

Je souriais tout en le regardant en disant cela, ayant décidé de faire comme si de rien n’était. De toute façon, je ne pouvais rien faire de plus. Lui demander de rester n’était pas possible, alors autant ne rien dire. Et puis pourquoi je l’aurais fait, parce que c’était que je voulais ? C’était loin d’être une raison suffisante à mes yeux. Il serait probablement mieux en compagnie de n’importe quelle autre personne, que ce soit ici ou au Japon. Peut-être que je n’étais pas sûre de beaucoup de choses, mais ça j’en étais persuadée.

Alors que Ren avait recommencé à marcher je le suivais en maintenant quelques pas de retard, restant ainsi légèrement en arrière. En y réfléchissant, je devais en savoir plus sur lui que lui n’en savait sur moi. Grâce à son journal je savais désormais pourquoi il refusait d’utiliser la magie. Et puis aussi ce qui lui était arrivé dans le passé. Mais lui, qu’est-ce qu’il savait sur moi à part que j’étais une femme ? Au final, peut-être que c’était assez futile comme information, ça ne disait absolument rien sur qui j’étais. Je ne m’en rendais compte que maintenant et je commençais un peu à m’en vouloir mais tant qu’il ne posait pas de question, c’était que ça devait lui aller parfaitement comme cela.

J’avais l’impression d’avoir posé beaucoup de questions déplacées, le genre de questions que je n’aurais pas dû poser. La curiosité m’avait sûrement poussée à le faire, peut-être qu’il n’était pas ainsi. Si j’avais étais comme ça, je ne l’aurais pas blessé la première fois que je l’avais rencontré, ou même la deuxième fois aussi, je n’en savais rien. Mais ça n’avait pas eu lieu, nous n’en serions pas là, alors j’étais plutôt heureuse d’avoir été … Chiante ?

Sans m’en rendre compte je me cognais doucement contre Ren un peu après qu’il se soit arrêté. Je l’avais suivi sans même regarder où il allait, trop occupée à essayer de peser le pour et le contre dans ma tête. Je m’écartais un peu en m’excusant pour venir à côté de lui avant de lever la tête. J’aurais sûrement dû m’en douter, que nous allions revenir à la Cabane Hurlante. Maintenant nous étions aux pieds de la lugubre maison, comme la dernière fois. La différence était que j’avais un appareil photo du cou et que par conséquent, je pouvais faire autre chose que de simplement la regarder. Et il n’y avait pas de plaque de glace au sol pour s’interposer entre moi et mes plans aussi.

Ren avait plutôt bien vu pour le coup, j’avais envie de prendre cette cabane en photo même si elle avait tendance à me rappeler des choses dont je ne désirais pas spécialement me souvenir. Je prenais l’appareil dans mes mains pour le monter à hauteur de mes yeux. Maintenant, il fallait juste que j’essaie de prendre une photo pas trop mal sans tout dérégler. Il y avait des boutons partout … Celui pour enclencher la photo, je l’avais sous le doigt, mais j’ignorais comment utiliser les autres. Bon, ce n’était pas si grave, je la prendrais ainsi.

J’avançais vers la cabane pas à pas sans lâcher l’appareil des yeux jusqu’à obtenir ce que je voulais dans l’objectif. Et oui, quand on ne sait pas utiliser un zoom, on fait comme on peut. En fait, j’avais complètement oublié ma malchance en agissant ainsi. J’aurais très bien pu tomber sans regarder où je posais les pieds, mais heureusement ce n’était pas arrivé.

Finalement je prenais la photo et me baisser l’appareil pour regarder la Cabane Hurlante. J’avais toujours ce sentiment qu’elle cachait beaucoup de choses, comme la majorité des choses dans ce monde. Je me tournais vers Ren en souriant légèrement, posant son appareil photo avec soin contre ma poitrine.

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Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptySam 4 Mai - 16:49

Peu importe le temps pendant lequel on réfléchit à une décision, le plus important n’est-il pas de prendre la bonne décision ? Cette affirmation, bien que simple, devient tout de suite plus complexe lorsque l’on se dit que chaque choix que l’on fait peut-être le bon selon la tournure que prendra les choses par la suite. Il est assez difficile de savoir si notre décision va prendre un bon tournant ou nous mener au chaos le plus total.

À l’heure actuelle, j’étais perdu dans cette incertitude qui petit à petit me faisait me poser de nouvelles questions, toutes plus étranges les unes que les autres. Serais-je accepté si je retournais enfin dans mon pays ? Mes parents accepteraient-ils d’accueillir à nouveau un fils qui les avait abandonnés aussi brutalement ? Après tout, partir de chez soi à l’âge de vingt ans n’était pas forcément la meilleure manière de devenir une personne appréciée par les siens.

Je savais que ce genre de choses était difficile à résoudre, mais je ne cessais de me poser toujours plus de questions, des points d’interrogations dont je n’aurais peut-être jamais la réponse mais dont j’aurais voulu l’avoir à n’importe quel prix. À mesure que je marchais dans les rues de pré-au-lard en compagnie de mon année, de nouvelles idées me venaient à l’esprit : peut-être aurais-je du prendre contact avec mes parents qui, au Japon, espéraient peut-être des nouvelles de moi ? Comment aurais-je pu savoir si, oui ou non, ils se souciaient de la vie de leur fils, celui-ci ayant disparu sans même leur laisser une adresse à laquelle écrire, si ce n’est en leur écrivant à mon tour quelque chose pour leur donner de mes nouvelles ?

Un sourire se dessina sur mon visage tandis que j’avançais : peut-être que j’aurais des nouvelles d’eux d’ici quelques temps si je me décidais à leur écrire enfin… J’espérais que rien de fâcheux ne leur soit arrivé, auquel cas je me serais sans doute senti d’autant plus coupable de les avoir abandonné. Maintenant, l’heure n’était pas à la tristesse, mais bien à la réjouissance d’être ici avec une personne à qui je pouvais faire confiance.

Quelque temps après ma réponse, Junho avait à nouveau levé la voix pour me parler. Si c’était la meilleure chose pour moi ? C’était une réponse amusante, du moins à mes yeux, et je n’estimais pas avoir quelque chose à y répondre. Pour cette raison, j’avais continué à marcher jusqu’à la cabane hurlante, les mains dans les poches, en espérant que mon amie utiliserait enfin mon appareil.

Je la sentis d’ailleurs me heurter, cela me faisant tourner la tête en sa direction tandis qu’elle se retrouvait elle aussi face à la cabane dont les secrets semblaient toujours m’appeler.

Je fis quelques pas vers elle, m’arrêtant lorsque je vis Junho monter l’appareil à son visage afin de rester hors champ. Je laissai un sourire apparaître sur le mien tandis qu’elle prenait la maison en photo. Eh bien voilà, elle s’était enfin décidée. C’était une bonne idée, du moins, je pouvais affirmer que j’aurais moi-même pris une photo de la cabane si j’avais eu mon appareil autour du cou en cet instant, mais ce n’était pas le cas et, franchement, j’étais prêt à le lui laisser un peu plus longtemps si elle le désirait.

Je contournai ensuite la maison, cherchant s’il n’y avait toujours aucune issue, aucune planche mal placée qui aurait pu me permettre de pénétrer dans ce lieux lugubre et si peu rassurant dont j’avais envie de connaître les secrets mais, à ma grande déception, ça n’était à nouveau pas le cas. Je souris un peu en levant les yeux pour apprécier la hauteur du bâtiment, poussant un petit soupir tandis que je réfléchissais. Je revins ensuite sur mes pas jusqu’à croiser Junho à qui j’adressais un large sourire.

« Comme je le pensais, il est trop tôt pour avoir des fleurs, désolé »Avais-je écrit sur mon ardoise avant de lui

Je réfléchis à nouveau, m’asseyant sur un rocher qui ne se trouvait pas bien loin regardant à nouveau le bâtiment qui se trouvait là et se dressait de toute sa hauteur. Je me posais beaucoup de questions sur moi-même actuellement, mais également sur Junho. N’était-il pas difficile pour elle de passer continuellement pour un garçon ? Était-ce volontaire ou réellement du à la volonté de son père ? J’étais un peu perdu dans mes pensées et, je le savais parfaitement, je ne pouvais pas poser ces questions à Junho ainsi… C’était indiscret.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMar 7 Mai - 22:39

Je m’étais enfin décidée à utiliser l’appareil photo de Ren. Ce n’était pas la photographie du siècle, c’était certain, mais elle devait être pas trop mal. Du moins c’était ce que j’espérais. Même avant je n’avais jamais trouvé facile le fait d’immortaliser quelque chose sur papier, que ce soit un lieu, une personne ou un objet, et je n’avais pas changé d’avis en appuyant sur le bouton. Je m’étais pourtant appliquée pour la prendre, mettant ainsi toutes les chances de mon côté pour obtenir un cliché normal. Pas un bon, juste un normal suffirait. Je ne pouvais pas m’improviser photographe du jour au lendemain après tout.

Etant en pleine hésitation sur l’utilisation ou non des différents boutons de l’appareil avant de passer à l’action, je n’avais même pas remarqué que Ren s’était un peu avancé et s’était arrêté pour ne pas paraître sur la photo que j’allais faire. J’avais donc mené ma petite vie comme si de rien n’était. Après lui avoir adressé un sourire, je suivais Ren du regard sans bouger de là où j’étais.

La dernière fois, j’avais déjà réfléchit à un quelconque moyen pour entrer dans la Cabane Hurlante et lui aussi je suppose, mais apparemment, il cherchait encore. C’est vrai que moi aussi j’aurais voulu percer ne serait-ce qu’une minuscule part de mystères qui entouraient cette bâtisse, mais cette fois-ci je préférais ne pas m’en approcher. Elle avait ranimé assez de souvenirs comme ça, je la laissais tranquille pour aujourd’hui. Je regardais Ren faire le tour de la maison sans rien dire, attendant juste son retour.

La cabane possédait beaucoup de secrets dont probablement peu de gens connaissaient les réponses mais ma curiosité pour celle-ci avait un peu baissé. En fait, le jour où j’avais rencontré Ren à cet endroit, ils étaient tous les deux à peu près au même point au niveau des informations que je disposais sur chacun d’eux. Mais désormais c’était différent, j’en savais plus sur Ren et le fait de connaître une partie de lui me pousser à vouloir en savoir plus. Je ne savais pas exactement ce que je pouvais méconnaître mais j’étais persuadée qu’il restait des zones d’ombre. Après tout, connaître absolument tout sur quelqu’un est impossible, que se soit pour n’importe qui.

Tandis que je n’avais bougé que de quelques pas en regardant un peu le paysage, je retournais la tête vers Ren alors qu’il revenait vers moi. A vrai dire, je n’attendais pas à ce qu’il me reparle des fleurs que j’avais énoncé quelques temps avant. Qu’il me dise une nouvelle fois qu’aucune entrée visible n’existait pour atteindre l’intérieur de la Cabane Hurlante m’aurait paru logique, mais pas qu’il confirme l’absence de fleurs à cette période de l’année. Je souriais tout de même avant de hausser les épaules pour signifier que ce n’était pas grave. J’avais trouvé une autre cible de toute manière.

J’avais retourné mon attention sur la maison, réfléchissant à ce que l’on peut découvrir si on parvient à trouver une entrée, et à ce que je pourrais découvrir moi-même en continuant à fréquenter Ren. On commençait à se voir assez souvent en y pensant, que ce soit par hasard ou volontairement … Peut-être que je n’allais pas seulement apprendre des choses sur lui mais aussi sur moi au final. Après quelques secondes, je me tournais de nouveau vers Ren qui était assis sur un rocher.

Et là, idée idiote. Il y en avait pas mal qui me passait par la tête mais celle-là, je l’aimais bien. Je voyais bien que Ren regardait la cabane et qu’il semblait à nouveau perdu dans ses pensées et pour une fois, j’avais un autre moyen de le faire émerger. Je m’accroupissais après m’être légèrement avancé, de façon à être en contre-plongée. Il n’avait sûrement pas de photo de lui dans toutes celles qu’il avait pu prendre depuis son arrivée à Poudlard mais je venais de rectifier le tir. Je me relevais en souriant, attendant de voir la réaction qu’il aurait.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMar 14 Mai - 23:49

J'étais réellement heureux que Junho se soit enfin décidée à utiliser mon appareil photo. Puisqu'elle le gardait au cou depuis le début du voyage, il était temps qu'elle s'en serve! J'avais un peu souri en la voyant prendre une photo de la cabane hurlante. Je ne laissais personne toucher mon appareil photo habituellement, cela symbolisait donc une nouvelle fois la confiance que je plaçais en cette jeune femme, cela sans même le réaliser. Moi qui n'avais pas été réellement sociable avec les gens de mon entourage, moi qui n'avais que quelques amis parmi les gens d'ici, j'arrivais à faire pleinement confiance à quelqu'un et, à mes yeux, cela représentait énormément.

Après m'être assis, non loin de là, j'avais posé mon regard sur la cabane hurlante en souriant. Cet endroit plein de mystère était définitivement fermé alors? J'avais eu beau faire le tour, jamais je n'avais trouvé l'entrée... C'était dommage, tant de secrets enfermés à jamais en un lieu comme celui-là. Je retins un soupir tandis que j'observais la sombre bâtisse d'un air songeur. je m'étais de si nombreuses fois comparé à cet endroit mystérieux et sombre...désormais, je ne savais si cette comparaison restait valable.

Depuis quelques temps, en effet, j'avais l'impression que, contrairement à la porte de cette impénétrable maison, je m'étais ouvert aux autres. Non, pas aux autres. Juste à une personne. Junho elle-même. Je ne savais pas quand cela s'était produit, mais j'avais mon idée sur la question . Au moment où je lui avais donné mon journal, je lui avais donné la clé qui lui permettrait de comprendre la personne que j'étais dans le fond, la personne qui s'était effacée lorsque j'avais perdu mes amis ce jour là, le garçon qui avait perdu tellement d'êtres chers en une seule journée, non, en une seule heure.

Grâce à cette ouverture, cet adolescent qui était resté si longtemps coincé dans un passé cauchemardesque était en train de remonter à la surface. Petit à petit, celui qui que j'étais aujourd'hui apprenait à nager de ses propres membres. Certes, j'avais encore besoin d'une bouée, mais j'avais l'impression de l'avoir trouvée, cette bouée, en la personne de Jun. La comparer à une bouée n'était peut être pas la meilleure chose à faire, mais je me voulais pas dire par là qu'elle n'était qu'un objet dont je me servais... Elle était plutôt devenue une personne très importante à mes yeux et cela en un temps record, peut-être même plus vite que beaucoup d'autres personnes que je connaissais et surtout, plus fort.

Mon regard se posa d'ailleurs sur la personne envers qui mes pensées allaient en cet instant, sur cette jeune femme qui tenait actuellement un appareil photo braqué sur moi. Pourquoi prendre une photo de moi, là, tout de suite? Franchement, je ne comprenais pas quel intérêt cela pouvait avoir...Elle trouvait réellement que cette prise de vue était intéressante? J'aurais bien réagi, mais visiblement elle avait déjà capturé l'instant. Je souris donc un peu avant de rire. C'était traître de prendre les gens en photo sans qu'ils en aient conscience. Je pris mon ardoise et lui adressai quelques mots par son biais.

«Moi, au moins, je t'ai laissé le choix.»Avais-je inscris avant de lui montrer en souriant.«Tu prends une photo avec moi?»

C'était stupide, mais j'avais réellement envie de prendre une photo avec elle en cet instant. Quelque part, j'avais envie de pouvoir me souvenir de la personne avec qui j'étais lorsque cette pion avait été prise. J'avais envie de ne pas oublier que, grâce à Junho, quelque chose avait changé en moi. Grâce à elle, j'avais enfin pu abandonner une partie de mes fantômes derrière moi.. J'avais fermé les yeux sur une partie de mon histoire; j'avais tourné la page. Je souris, un peu embêté de lui demander cela car je n'avais savais que la question pouvait paraître bizarre au final, mais je m'étais pas quelqu'un de bizarre, ce n'était pas l'infirmier de l'école qui parlait, c'était un garçon comme les autres, certes plus âgé qu'elle , mais pas un supérieur hiérarchique... J'avais simplement envie de prendre une photo avec une de mes amies, pour garder ce moment en mémoire et donner un peu de vie à des lieux dans lesquels je m'étais trouvé en sa compagnie.

Peut-être que, au final, je me faisais des idées à son sujet,... Peut-être qu'elle ne m'appréciait pas âassez pour vouloir de moi comme ami. Je n'étais peut-être qu'un membre du personnel, qu'un pauvre suicidaire qu'elle avait empêché de passer à l'acte.,. Je me posais trop de questions à son sujet...

Quand j'y pensais bien, maintenant que je m'étais ouvert, il restait bien un mystère non élucidé en dehors de cette maison de bois noir...Il restait elle, Junho, une véritable énigme que je n'arrivais pas à élucider car j'étais trop gêné pour lui poser des questions sur elle, jugeant cela trop personnel pour oser m'immiscer dans sa vie privée. Après tout, j'étais un adulte et elle une éleve alors, je n'avais pas réellement le droit de tenter d'en savoir plus sur elle si elle ne le désirait pas, car les gens iraient de suite me créer des problèmes et, cela, je n'en avais réellement aucune envie.

Depuis le début, je m'étais toujours posé des questions. Qu'était devenue sa famille? Avait -
elle des gens sur qui compter ?Ne se sentait-elle pas trop seule à force d'être déguisée ainsi? Les gens ne la rejetaient-ils pas de trop lorsqu'ils l'apprenaient et, surtout, poussoir continuait-elle ce manège malgré l'absence de son père?J'avais mon idée sur le sujet mais j'avais du mal à m'y faire. Selon moi, c'était peut-être simplement parce qu'elle voulait plaire aux femmes et non aux hommes ...C'était stupide, mais je n'arrivais pas à me défaire de cette hypothèse absurde. Je me doutais que poser ce genre de question serait incroyablement indécent de ma part, mais j'aurais aimé pouvoir lui dire que cela n'était pas ainsi qu'elle parviendrait à plaire aux femmes si celles-ci s'intéressaient aux femmes également... d'un autre côté, si elle s'intéressait aux hommes, cela ne l'aiderait pas non plus à les attirer de se faire passer pour un homme., Je ne savais pas réellement quoi penser.

Des questions, des questions, toujours des questions et, pire encore, des questions de ce genre. Je n'avais pas à me questionner ainsi sur la sexualité d'une élevé et encore moins sans raison, même en étant infirmier...Cependant, cette question me torturait l'esprit, comme si j'avais quelque chose à avoir avec cela. Je me sentais stupide, mais dans un sens j'avais cette satanée curiosité qui me restait et m'aurait presque poussé à lui poser la question mais..., je ne pouvais pas.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMer 15 Mai - 21:28

Une fois mon idée de prendre une photo de Ren sans lui demander son avis au préalable, j’avais attendu de voir sa réaction en souriant, histoire de mieux faire passer mon geste au cas où il le prendrait mal. A première vue je ne voyais pas de raison à cela mais je ne pouvais pas réellement le savoir, je n’étais pas à sa place. C’est quand il se mit à rire que j’affichais un grand sourire tout en le regardant. En fait elle n’avait pas été si idiote cette idée.

Mais concrètement s’il m’avait laissé son appareil photo même après que je m’en sois servi une fois, c’était pour que je l’utilise non ? En plus de cela, il m’avait dit avant que l’on arrive à la Cabane Hurlante que je devais prendre ce qui me paraissait bien. Ou un truc du genre, mais en résumé c’était ça. Et bien ce que j’avais voulu prendre à ce moment-là, c’était lui, pas autre chose. Elle n’était peut-être pas très bien prise qui sait, mais qu’importe, c’était celle qui m’avait tenu le plus à cœur des deux que j’avais prises.


« C’est vrai mais si j’avais refusé tu aurais sans doute regretté. Alors je l’ai prise. »

Je souriais toujours, amusée par sa réaction. Je n’avais aucune idée de comment pouvait être pris mon raisonnement mais je me comprenais parfaitement en tout cas. Tout ce que j’avais fait, c’était figer dans le temps l’instant précis que je désirais. Si je lui avais demandé son autorisation avant, ça n’aurait pas été pareil, pas la même photo. Elle aurait perdu un peu de son intérêt à mon goût.

C’est alors que je vis que Ren me demandait que l’on prenne une photo ensemble. Je rougissais un peu sur le coup mais finalement, c’était dans l’ordre des choses, tout le monde aurait du s’en douter. Mais non, je n’étais pas tout le monde apparemment. La réponse était bien évidemment oui, mais je ne répondis pas tout de suite. Je ne faisais pas ça exprès pour le faire attendre, c’était totalement involontaire. D’ailleurs je n’aurais même pas été capable d’expliquer pourquoi j’agissais ainsi. Peut être que ça me paraissait impossible que quelqu’un me demande ça.

J’étais loin d’être gênée à cause de son statut d’infirmier, en fait je l’avais un peu oublié. On était en dehors de l’école, pourquoi s’accrocher à quelque chose uniquement rattachée à celle-ci ? Enfin même à l’intérieur, j’avais commencé à le considérer comme n’importe qui. Pas vraiment n’importe qui en réalité, mais je n’avais juste pas l’impression qu’il y avait une si grande distance entre nous, malgré le fait que je sois élève.

Le seul problème que me posait tout ça, c’était que je me demandais régulièrement s’il faisait tout ça sincèrement ou en tant qu’infirmier. J’avais beau penser que non, la question revenait tout de même. Tout ce que je pouvais faire, c’était l’ignorer et avancer ainsi.

Je m’avançais vers Ren après avoir secoué la tête positivement, m’asseyant à coté de lui en me faisant une petite place. Pour des raisons pratiques j’enlevais l’appareil de mon cou pour le lui tendre. Je ne savais pas vraiment m’en servir, il valait mieux que ce soit lui qui prenne la photo. Je m’accrochais ensuite à son bras pour être un peu plus près, encore une fois pour la photo, même si je ne pouvais pas dire que c’était déplaisant. J’ignorer pourquoi mais j’étais juste bien avec lui.

Le plus gênant était peut-être de se dire qu’il semblait se rapprocher de moi sans en savoir beaucoup. D’un côté ça m’arrangeais qu’il ne pose pas de questions, mais d’un autre, s’il en posait ça voudrait dire qu’il s’intéressait un minimum à moi ? C’était assez idiot de penser ça puisque j’en avais déjà la preuve, sinon nous n’aurions pas été là ensemble.


« Ren, ça ne te gêne pas de ne rien savoir ? Alors que j’ai lu ton journal … »

J’avais tourné la tête vers lui avant de lui poser ma question, lâchant son bras par la même occasion. J’avais parlé sans vraiment réfléchir, je savais que si j’avais attendu je ne l’aurais jamais demandé. Cela me permettait également de signaler que j’avais bien lu son journal d’ailleurs puisque jusque là, je ne l’avais pas dis clairement.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 19 Mai - 9:17

Un nouveau sourire prit place sur mon visage lorsque Junho répondit à ma fausse provocation. Je n’avais pas réellement compris ce qu’elle voulait dire, mais dans un sens je pouvais voir clair dans ce qu’elle pensait. Moi aussi j’aimais prendre certaines photos sans que les gens qui y figuraient soient au courant. Cela avait toujours apporté une profondeur supplémentaire à mes clichés et je ne les regrettais que très rarement. Peut-être même que, si jamais Junho avait décidé de ne pas accepter de poser sur la photo que j’avais prise d’elle un peu plus tôt, j’aurais pris l’initiative de la photographier à son insu. Ce que j’avais voulu, c’était capturer un instant, l’associer à un souvenir précis : le sien.

Elle m’avait sauvé, elle avait été présente à mes côtés lorsque j’étais au plus mal alors, dans un sens, n’était-ce pas totalement normal ? Parfois, je me demandais malgré tout si j’aurais agi de la même manière si la personne qui m’avait sauvé avait été quelqu’un d’autre. Si cela avait été Johan ou Askja, ou même Leather, aurais-je réagi de la même manière ? Aurais-je ressenti cette impression d’être bien si mon sauveur avait été l’une de ces personnes qui étaient déjà mes amies depuis un moment ? Je ne le savais pas réellement mais, quelque part, j’osais en douter.

Cessant un peu mes réflexions inutiles, j’avais proposé à Junho de prendre une photo en ma compagnie. Une de plus à ajouter à ma pellicule, une de plus à afficher dans la galerie de mes souvenirs. Une pièce de puzzle apportée à ma reconstruction en quelques sortes. C’était un peu comme si, en donnant mon carnet à cette jeune femme, j’avais effacé les mauvais souvenirs, reprenant tout à zéro. Pour cette raison, je devais remplir de nouvelles pages avec de nouveaux mots, de nouvelles personnes, de nouveaux souvenirs. C’était réellement important à mes yeux et, quelque part, je voulais à tous prix qu’elle fasse partie de ces mémoires et, quelque part, partie de celui que j’étais désormais.

N’était-ce pas le cas pour chacun de nos amis ? On pense à eux souvent, on se questionne sur leur état de santé et l’on cherche à les aider comme on le peut. Dans une autre mesure, on cherche également à en apprendre plus à leur sujet car on se pose beaucoup de questions. Si l’on regardait les choses sous cet angle, il était clair et net que Junho était bel et bien devenue mon amie. Elle n’était devenue rapidement, sans même que je m’en rende compte, peut-être même subitement, simplement en étant présente lorsque j’en avais besoin… C’était assez surprenant dans un sens car je ne pouvais rien y faire… Pourtant, on disait bien que l’on pouvait choisir ses amis, non ? Dans tous les cas, c’était étrange… mais je m’en contentais bien.

Junho s’était finalement assise à côté de moi, sur le rocher où je m’étais installé un peu plus tôt et, au bout d’un instant, elle m’avait donné l’appareil qui pendait à son cou depuis un moment désormais. Dans un fin sourire, je lui avais repris, tandis qu’elle s’accrochait à mon bras et s’approchait un peu de moi. Inconsciemment, cela me fit sourire un peu plus même si j’aurais habituellement été gêné. Quelque part, elle m’avait vu dans une situation tellement horrible que je n’étais plus tellement intimidé par ce genre de proximité… Au fond, c’était tellement plus gênant de se faire prendre en pleine tentative de suicide que d’être aux côtés d’une amie pour une photographie…

J’avais donc pris l’appareil photo comme je le pouvais, le levant pour qu’il soit à notre hauteur et je jetai un regard en direction de mon amie, lui adressant un sourire un peu plus grand pour l’inciter à faire de même, posant ensuite mon regard sur l’objectif. Je tentai de poser mes doigts correctement sur les boutons et, au bout de quelques secondes, j’avais réussi à prendre une photo. Certes, celle-ci serait certainement mal cadrée ou d’autres choses de ce genre, mais j’étais persuadé que nous serions tous les deux sur le cliché. Je repris ensuite l’appareil près de moi en souriant.

Quelques secondes plus tard, j’entendais sa question et, en moins d’un instant, je redevenais quelque peu songeur… Dire que j’y réfléchissais quelques secondes plus tôt à peine… Je fermai les yeux et poussai un petit soupir tandis qu’elle lâchait mon bras. Je n’avais tellement pas envie de lui poser mes questions car je trouvais celles-ci trop indécentes mais, d’un autre côté, j’avais tellement envie d’en savoir plus à son sujet, de savoir comment elle en était arrivée là aujourd’hui et, aussi, ce qu’elle comptait faire pour l’avenir… C’était important selon moi de savoir ce que l’on veut… Surtout si l’on désire ne pas terminer comme moi, sans projets, sans idées, sans envies.

Bien évidemment, actuellement, j’avais un projet, celui de recommencer à parler pour pouvoir la remercier de vive voix. J’avais déjà commencé à y travailler et je m’appliquais un peu plus chaque jour afin de parvenir à parler clairement d’ici un ou deux mois… moins si j’y mettais réellement tout mon temps libre mais, cela, c’était assez difficile puisque je ne voulais pas renier mes autres passe-temps, aussi rare soient-ils. Je ne savais pas quoi lui répondre.

En plus, avec cette question soudaine, la jeune femme venait de m’annoncer une chose importante à mes yeux. Elle avait lu mon journal. Un fin sourire se dessina à nouveau sur mes lèvres, tandis que je réfléchissais à ce que j’allais bien pouvoir faire maintenant qu’elle me l’avait dit clairement et qu’elle me demandait si je n’étais pas gêné par mon manque de connaissances à son sujet. Je levai alors les yeux vers la cabane hurlante sans rien dire, replaçant mon appareil photo autour de mon cou avant d’utiliser à nouveau mon ardoise sur laquelle j’inscrivis quelques simples mots.

« Si tu as lu ce journal, c’est parce que je l’ai bien voulu, non ? »Pouvait-on lire.

Aussi anodins pouvaient-ils paraîtres, ces quelques traits tracés sur un carré noir étaient assez lourds de sens. En effet, Junho aurait-elle pu lire mon journal si je ne lui en avais pas donné l’autorisation ? Aurait-elle pu comprendre mon passé si je ne lui en avais pas donné les moyens ? Avait-elle du me poser tant de questions que cela pour en arriver là ? Non. À part quelques interrogations, presque qu’autant que celles que j’avais formulées à son adresse lors de nos deux premières rencontres, elle avait obtenu beaucoup de ces réponses parce que j’avais décidé de moi-même de lui faire apprendre ces choses à mon sujet.

Quelque part, je n’avais pas envie d’être un fouineur, je voulais qu’elle s’ouvre à moi comme je m’étais ouvert à elle en lui offrant mon journal… J’étais déjà bien assez curieux en me posant ces questions à moi-même, je n’avais pas besoin de les lui formuler à haute voix en plus de cela. Je repris ensuite la craie pour écrire une nouvelle phrase, effaçant celle que je venais de lui montrer.

« Dis-toi que tu es un peu comme cette maison. On ne sait pas ce qu’elle renferme, mais on peut s’imaginer beaucoup de choses à son sujet car elle ne laisse rien échapper à part des légendes colportées par des personnes qui ne connaissent rien d’elle. On voudrait réellement savoir ce qui se cache en elle, mais si on en avait la clé on hésiterait sans cesse à y entrer ou à rester devant à se poser des questions… Personnellement, je trouve cela bien plus intriguant que gênant.»

Je laissai un petit rire m’échapper tandis que je lui montrais mon écrit, me demandant si elle n’allait pas me prendre pour un fou. Désormais, j’espérais qu’elle aurait compris que je n’allais pas lui poser de questions à son sujet. Soit elle viendrait vers moi et s’exprimerait sans que j’aie besoin de l’interroger, soit j’attendrais le moment propice, le moment où l’inconnu nuira à mon amitié pour elle, l’instant où les choses ne pourraient plus rester comme elles étaient. À ce moment là, peut-être que j’oserais lui poser certaines questions à son sujet… Jusque là, je pourrais me contenter de ce qu’elle voulait me laisser savoir à son sujet.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 19 Mai - 21:57

J’étais réellement heureuse d’être sortie aujourd’hui avec Ren, qu’il ait eu la chance de me croiser dans l’école au moment où il me cherchait, sans quoi tout ça n’aurait jamais eu lieu. Il ne s’en rendait peut-être pas compte et moi non plus, mais j’avais besoin de tout ça, même si je m’en privais plus ou moins volontairement. J’avais tendance à m’écarter des autres, à garder une sorte de distance de sécurité entre eux et moi. J’avais des amis, c’était indéniable, mais je ne parlais jamais beaucoup de moi. Et en réalité, je faisais un peu la même chose à ce moment là avec Ren.

Alors qu’il levait l’appareil photo et le tendait devant nous, une fois bien accrochée à son bras, je tournais la tête vers lui en remarquant qu’il faisait de même en m’adressant un grand sourire. Je souriais alors un peu plus que je ne le faisais déjà avant de regarder l’objectif, prête pour la fameuse photo. C’est une fois celle-ci prise que je lâchais le bras de Ren pour lui poser ma question. Je le regardais soupirer, appréhendant sa réponse. C’était dans ces moments-là que je regrettais mon geste, mais de toute façon, il était déjà trop tard et heureusement car sinon, j’aurais regretté de ne pas avoir su la réponse. Compliqué tout ça …

Le sourire qu’il afficha ensuite me rassurait un peu, mais j’attendais toujours qu’il prenne son ardoise et qu’il y inscrive enfin une réponse. Le manque de réponses était sûrement la pire chose que je pouvais connaître, et ce même dans le passé. J’en cherchais continuellement, sachant pourtant que pour certaines de mes questions, je n’en aurais jamais. Mais je me disais que je les avais peut-être au fond de moi. Je n’avais pas eu à attendre longtemps puisque c’est ce qu’il fit quelques instants après avoir replacé son appareil autour de son cou.


« Oui, bien sûr mais … Non je ne sais pas. »

Il avait raison, j’avais pu lire son journal et ainsi connaître son histoire grâce à lui, mais je ne savais pas quoi dire là tout de suite. Je commençais à me remettre en question, un peu plus que ce que je ne faisais habituellement. Peut-être que si je ne lui parlais pas de moi, c’était parce qu’au fond je ne le voulais pas, contrairement à ce que je pensais ? J’aurais du le faire, je devais le faire. Bien entendu ce n’était pas obligatoire que j’en parle à Ren, mais ça semblait plus simple avec lui qu’avec les autres. Il l’avait fait avec moi, alors je pouvais en faire autant sans en être gênée logiquement.

Cependant, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que pour lui, la tâche avait été plus facile. Il m’avait donné son journal, il n’avait pas eu à me parler de tout en face. Non, je l’avais lu dans mon coin, seule. Je n’aurais jamais pu me douter que quelqu’un me fasse confiance à ce point un jour, mais on ne pouvait pas nier que c’était plus simple de procéder ainsi. Moi je ne pouvais pas, j’étais obligée de l’avoir à côté de moi et de simplement parler. Le seul problème, c’était que je n’étais pas sûre d’y arriver.

Même si la seule solution que j’avais à portée de main paraissait plus dure en apparence que celle que Ren avait eu, je savais que ce n’était pas le cas. Il avait dû attendre jusque là pour savoir si j’avais lu son journal ou non, il avait sûrement du y penser souvent. Il m’avait faite entrer dans son passé, dans sa vie, que ce soit d’une manière ou d’une autre et ce n’était pas n’importe quoi.

Quelque part, je me disais que c’était peut-être ma faute désormais si j’étais comme ça maintenant, la mienne et seulement la mienne. Je ne pouvais pas rejeter la faute sur quelqu’un qui n’était plus de ce monde. Si je l’avais vraiment voulu, j’aurais pu oublier non ? En fait, c’était impossible, mais je le pensais à cet instant. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Cela n’avait aucun rapport direct avec ce que Ren venait de me dire, mais ça m’avait tout simplement touchée plus profondément que ça ne l’aurait du.

J’avais en face de moi une personne qui semblait s’être ouverte à moi et tout ce dont j’étais capable, c’était de rester renfermée sur moi-même. Peut-être que c’était dans ma nature, que je ne pouvais pas changer en fin de compte. J’avais fait tant d’efforts pour finalement arriver à un point où je n’avais pas l’impression d’avoir réussi et que tout avait été vain.

C’est alors que Ren me tendit à nouveau son ardoise avec de nouvelles phrases inscrites dessus. Je tournais la tête vers la Cabane Hurlante avant de la baisser légèrement, sans vraiment faire attention à la réaction de Ren lorsque je lisais ce qu’il me disait. Alors je ressemblais à cette maison lugubre ? Ce n’était pas sa noirceur qui me gênait dans la comparaison, mais plus ce que ça voulait dire. Je n’y avais pas pensé avant, mais il avait raison encore une fois. En fait, cet homme semblait savoir des choses sur moi que j’ignorais. Peut-être que si j’avais eu la capacité d’avoir un regard neutre sur moi, j’aurais pu avancer dans le sens que je voulais, de réussir à passer au dessus de certaines choses.


« Je … Je ne suis plus sûre de vouloir y entrer alors. »

Peut-être que je préférais me contenter des légendes, de ce que les gens disaient. C’était peut-être ce que Ren aurait du faire avec moi. Il y avait une part de chance que je ne sois intéressante seulement parce qu’on ne savait rien de moi. Si je parlais plus et que je criais sur tous les toits ce que j’avais vécu avant, plus personne ne prendrait la peine de m’approcher. Après tout, je ne pensais pas en valoir la peine. La tête que je devais faire en ce moment même devait être vraiment proche de celle que j’avais eu le jour où j’avais réellement tout perdu.

Alors oui, malgré toute la curiosité que j’avais envers cette étrange cabane, désormais je ne voulais plus y entrer. J’avais peur, peur de savoir certaines choses. Avant que Ren n’en parle, je n’avais pas ressenti cela, mais maintenant qu’il avait fait le rapprochement avec moi, ça m’effrayait. Bien que ces quelques phrases aient eues des effets que je tentais d’éviter continuellement, je ne lui en voulais pas. Tant qu’il était là, ça allait. Ou plutôt ça irait.

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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMar 21 Mai - 19:24

Plus j’y repensais, plus je me rendais compte que les interrogations qui demeuraient au sujet de Jun étaient véritablement difficile à supporter pour moi. Même si j’avais évoqué une certaine ressemblance avec le mystère qui entourait la Cabane Hurlante, je devais bien avouer qu’il m’était assez difficile de ne pas l’assaillir de questions. Je n’en avais pas le droit, de par mon âge, mon statut de professeur de l’école et le manque d’affinité que j’avais sans doute avec elle. Nous n’étions peut-être même pas amis, du moins pas à ses yeux, alors pourquoi m’aurait-elle laissé m’immiscer dans sa vie privée sans aucune raison ? Je n’avais pas l’autorisation de lui poser des questions personnelles, et encore moins celle d’aller fouiller dans les dossiers de l’école afin d’apprendre plus de choses à son sujet. En clair, je n’avais rien.

Depuis que j’étais arrivé ici, elle était peut-être bien la personne à propos de laquelle j’avais le plus de choses à découvrir. Je devais apprendre des choses, je voulais en apprendre, mais je n’en avais pas les moyens ni la permission. C’était assez frustrant en fin de compte, comme me résigner à l’idée que jamais je ne pourrais pénétrer dans cette lugubre demeure qui s’élevait actuellement sous mes yeux.

Quelque part, j’avais peur que jamais elle n’accepte de me confier des choses à son sujet. J’avais cette mauvaise impression que je ne serais jamais une personne importante aux yeux des autres, même si j’en mourrais d’envie. En fait, depuis toujours, j’avais été pris de court par mes sentiments envers les autres. Par exemple, mon amitié était bien trop facile à obtenir, contrairement à celle de bien des autres ; je donnais trop facilement mon amitié aux gens et, au final, j’étais le premier à en souffrir lorsque je me rendais compte que ce sentiment n’était pas réciproque. Cela avait toujours été ainsi. Même au niveau amoureux.

Après tout, si j’étais encore seul à l’heure actuelle, c’était peut-être aussi parce que j’avais toujours été trop timide, parce que je m’étais bloqué au moment où j’aurais du me montrer capable d’offrir mon cœur à la personne qui l’avait déjà volé ? Dans le fond, je n’avais jamais eu le temps d’offrir mes sentiments à Mika, elle était morte trop tôt, il en aurait été de même si j’avais été capable de regarder à nouveau autour de moi par la suite. Combien de fois n’avais-je pas omis des personnes qui s’intéressaient à moi, simplement parce que je me noyais dans mon travail pour oublier la douleur des regrets qui m’avaient toujours assailli depuis des années désormais ?

Aujourd’hui encore, j’étais rongé par le regret, même si je devais bien avouer que les sentiments sombres étaient bien moins présents qu’à l’habitude. Petit à petit, je tentais ma reconstruction, mes pensées changeant de jour en jour, se rapprochant de la motivation plutôt que du pessimisme. Dans le même cadre, je me rapprochais des personnes que je considérais comme importantes à mes yeux. C’était pour cette raison précise que je comptais ne plus manquer une sortie que je pourrais faire en compagnie de Junho. Ne serait-ce que simplement pour lui montrer que je la considérais comme une amie… surtout après ce qu’elle avait fait pour moi, peut-être même sans le réaliser.

Au fond de moi, j’avais l’impression que je ne pouvais plus rester celui que j’avais été pendant plus de quatre ans... Je ne pouvais plus rester seul, dans le fond de ma coquille, le regard braqué à l’extérieur dans l’espoir de voir le temps s’arrêter pour repartir en arrière. Désormais, je devais vivre avec les choses qui s’étaient produites, car celles-ci feraient à jamais partie de moi-même, partie de celui que j’étais. Les souvenirs façonnent bien souvent la personne que nous sommes et, pour cette raison, j’étais devenu une personne qui avait été affaiblie pendant longtemps… trop longtemps.

Depuis que j’avais pensé au pire et avais tenté de le mettre en œuvre, j’avais beaucoup changé. Je n’étais plus un garçon solitaire, car j’avais compris que jamais je ne l’avais été. Il y avait eu cet infirmier, ces élèves des autres classes, mes parents, mes collègues moldus, mes collègues sorciers et, aujourd’hui, il y avait également Junho. J’étais entouré, mais j’avais longtemps fermé les yeux sur ces personnes importantes qui comptaient sur moi, celles qui croyaient en moi et en mes compétences… J’avais été idiot et, actuellement, je ne pouvais que m’en rendre compte… C’était pour cela que je commençais à m’ouvrir, doucement, mais sûrement.

Je souris un peu lorsqu’elle émit son incertitude face à la perspective de rentrer dans la cabane Hurlante. Je trouvais cela assez amusant, mais je ne devais pas trop le montrer car il était clair à mes yeux que le passé de Junho devait receler des choses sombres, lui aussi. J’ignorais pourquoi, mais cette impression était incroyablement forte pour moi. Je me contentai donc de prendre ma craie avant d’effacer ce que j’avais déjà écrit. Je remplaçai donc le texte par un autre, lui montrant ensuite sans la quitter du regard.

«Rien ne t’oblige à entrer dans cette cabane… Mais viendra un moment où tu ne pourras plus vivre avec ce que tu gardes au fond de toi. »

Je lui adressai un sourire que je voulais rassurant, mais je ne pouvais que trop bien savoir de quoi je parlais. J’avais laissé mes souvenirs me pousser dans mes derniers retranchements, j’avais laissé ces fantômes me ronger jusqu’à me pousser à bout… Jusqu’à être incapable de vivre, sur le point de me noyer et, à ce moment là, j’étais tombé sur une personne capable de m’aider. Je posai une nouvelle fois mon regard sur Junho, juste après avoir balayé la maison des yeux. Je poussai finalement un petit soupir, me disant que pleurer ici serait réellement stupide… Je sortis donc une nouvelle fois mon ardoise pour lui écrire quelques mots.

« Ca te dit d’aller aux trois-balais ? Je pense qu’on a déjà pris en photo tout ce qu’il y avait ici. »

On. C’était un petit mot sans importance aux yeux de bien des gens, mais pouvait-on utiliser celui-ci lorsque l’on était seul ? Désormais, j’avais une personne sur qui compter, ou du moins sur qui je pensais pouvoir compter, alors je trouvais cela réellement important.

Comme la dernière fois que nous étions venus ici, j’avais souri avant de prendre le chemin du village, espérant qu’il n’y aurait pas trop de monde là-bas. Je marchais toujours de manière à ce que Junho puisse me suivre si elle prenait un peu de retard. En fait, je n’étais pas pressé, j’aimais bien discuter avec elle, c’était apaisant en quelque sorte.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyMer 22 Mai - 21:16

Bien que je pensais dur comme fer ne pas avoir changée depuis longtemps, du moins pas changée en bien, je me trompais. Tout ce que j’avais traversé avait eu un impact sur ma façon d’être, le fait que mon père ne soit plus à mes côtés également. En fait, il avait été plutôt derrière moi, continuellement là à surveiller ce que je faisais et à me demander de faire des choses pour lui. Comme une idiote je le faisais, pour lui faire plaisir et pour qu’il soit fier de moi, comme un père devrait l’être de son fils.

Le problème, c’était que même avec tous les efforts possibles et imaginables, je n’aurais jamais pu l’être. J’étais sa fille, pas autre chose, pas ce qu’il aurait voulu. Pourtant il avait essayé et apparemment, il avait en partie réussi. Tout ça parce que je n’avais pas été ce genre d’enfants qui se rebellent et qui refusent de faire ce qu’on leur dit juste pour avoir le plaisir de contredire leurs parents. Peut-être que ça serait venu plus tard, je n’en savais rien.

Quand j’étais encore chez moi, je n’avais pas le droit de beaucoup sortir, ou du moins pas longtemps et pas très loin. Il fallait absolument que je reste autour de la maison, « au cas où ». Mais au cas où quoi ? Je n’avais jamais vraiment compris et je ne le comprendrais probablement jamais. C’était pour ça que j’aimais sortir de l’école de temps en temps pour aller à Pré au Lard ou n’importe quel endroit éloigné. C’était comme profiter d’une liberté que je n’avais pas eu, même si ça ne finissait pas toujours bien, comme avant en fin de compte.

Après avoir lu la remarque de Ren, j’étais repartie dans mes souvenirs, ceux que j’avais gardé au fond de moi sans vouloir les faire immerger à nouveau. Je n’avais rien oublié et j’acceptais de vivre en cohabitation avec si on peut dire, mais je préférais les tenir un peu éloignés de mon esprit. J’avais conscience qu’ils étaient là, que je me rappelais même exactement des petits détails de certains. Ca devait être pareil pour lui, ce qui m’amenait à penser que c’était sûrement pour cela qu’il en était venu à faire une tentative de suicide. Mais non, j’étais persuadée d’être capable de tout garder en moi et de supporter sans en arriver là.

Enfin ça c’était ce que je pensais avant de lire ce qui était désormais inscrit sur l’ardoise, après que j’ai exprimé mon incertitude face à la Cabane Hurlante. J’avais relevé la tête pour lire et restais finalement bloquée quelques instants sur les lettres avant de poser mon regard sur celui qui en était l’auteur.

Eh bien … J’avais eu envie de répondre quelque chose, mais je n’avais pas pu. Je m’étais contentée de le regarder dans les yeux et de sourire légèrement lorsqu’il l’avait fait. J’avais assez parlé avec lui pour savoir qu’il savait de quoi il parlait, mais j’avais toujours l’impression que mon cas à moi était beaucoup moins grave. Malgré cela, je savais qu’en effet, je ne pourrais pas vivre indéfiniment sans parler de tout ça à quelqu’un. Pour l’instant je ne disais rien, mais ça m’avait encouragée à ne pas abandonner l’idée et à attendre le moment propice pour le faire. Je voulais qu’il sache ce qu’il représentait pour moi, qu’il n’était pas le simple infirmier de l’école.

Après un petit moment où j’avais tourné la tête vers la Cabane Hurlante en le voyant faire, Ren reprit son ardoise pour y marquer autre chose et me la montrer. Je souriais un peu plus en me levant, contente que notre sortie ne s’arrête pas là.


« Oui, allons y. Comme l’autre fois. »

Je le suivais donc en prenant soin de pas être trop éloignée au départ, finissant tout de même par accélérer légèrement pour venir marcher à côté de lui, contrairement à d’habitude où j’avais la fâcheuse tendance de rester un peu en retrait. C’était déjà un signe que je me sentais de moins en moins gênée quand j’étais avec lui, même s’il ne s’en rendait peut-être pas compte. En tout cas, jusqu’à être à son allure, je m’étais répété le « on a déjà » …

Ce n’était pourtant pas bien extraordinaire qu’il ait utilisé cette personne là pour parler de nous mais sur le coup, ça me faisait bizarre et plaisir en même temps. Il me considérait comme quoi au final ? Une élève ou une amie ? Bien que j’avais mon avis sur la question, je continuais à hésiter et je ne pouvais pas réellement savoir. Mais en y réfléchissant, ce n’était sûrement pas grand-chose face à toutes les choses que lui ne pouvait pas savoir sur moi. Si on le voulait vraiment, il fallait que l’on pose nos questions coûte que coûte, mais j’avais tout de même décidé d’essayer de lui enlever une partie du travail alors que nous étions arrivés près de la porte des Trois-Balais.


« En parlant des autres fois, je voulais te dire quelque chose, enfin je voulais pas vraiment mais c’est pour pas que tu me prennes pour une fille trop bizarre, plus bizarre que je ne le suis déjà, parce que tu as posé deux fois des questions sur mes …. Sur mes parents, et j’avais répondu sans vraiment répondre. Alors je voulais juste te dire que je n'ai plus de famille et que je vis toute seule. A l’école. »

J’avais affirmais que je ne voulais pas vraiment lui dire, mais en fait c’était un mensonge. Je voulais pouvoir lui faire confiance et qu’il s’en rende compte, bien que j’étais plutôt maladroite. Je m’étais bien rendu compte que tout ce que je venais dire était un peu brouillon et pas très clair, mais c’était une façon pour moi de me donner l’impression que l’information passait mieux. Je croisais les doigts pour que Ren ne soit pas complètement perdu, de façon à ce que je n’ai pas à répéter plus clairement.
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Ren Minami
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyJeu 23 Mai - 22:13

Un sourire se dessina sur mon visage lorsque je proposais à mon amie d’aller boire un verre dans ce café que tout le monde connaissait si bien. Comme l’autre jour, elle avait parfaitement raison. J’étais heureux car, pour une fois, j’avais cette agréable impression d’être compris, que mes mots ne tombaient pas sous le regard d’un aveugle et, plus important encore, l’impression que ma présence était agréable à quelqu’un, que cette personne avait envie de m’avoir à ses côtés pendant un petit moment. Plus qu’une simple acceptation, c’était un encouragement que la jeune femme venait de me donner sans même sans rendre compte. J’avais envie d’aller là-bas en sa compagnie, envie de discuter de choses et d’autres autour d’une boisson chaude, juste pour me retrouver un peu en terrain connu. Juste pour discuter avec une personne à laquelle je commençais à me sentir bien, une personne à qui j’aurais voulu dire beaucoup de choses encore.

En plus de tout cela, elle avait l’air de vouloir dire des choses qu’elle ne parvenait peut-être pas à exprimer avec moi. Moi, j’avais cette envie de recevoir un retour de ce que je donnais... Je voulais qu’elle me fasse confiance et qu’elle s’ouvre un peu plus à moi, comme je l’avais fait envers elle... Comme chaque ami aurait sans doute du le faire pour les autres… Cependant, je n’y croyais qu’à moitié. Depuis le début, en effet, j’avais pu constater à quel point Junho pouvait se montrer introvertie. .. C’était du moins mon impression. Après, il était clair que je pouvais me tromper, mais cette idée s’approchait pratiquement de la certitude. Néanmoins, les choses avaient changé et je devais bien avouer que ce sentiment étrange, ce manque de confiance en moi que j’avais développé commençait à s’estomper peu à peu, me libérant doucement de cette mauvaise impression, cette idée selon laquelle je n’étais pas capable de recevoir l’amitié d’une personne dont je ne savais presque rien…

Tandis que j’avançais en direction de la petite ville, je ne cessais de réfléchir. Mon esprit vagabondait tranquillement d’une idée à l’autre et je pensais sans cesse aux raisons qui auraient pu pousser Junho à refuser de me parler des choses qui la tracassaient et, par la même occasion, des choses de son passé qui auraient pu influencer un tant soit peu sa manière de vivre actuelle. Dans un sens, si elle agissait comme cela aujourd’hui encore, cela devait bien être du à des choses qui lui étaient arrivées durant son enfance, non ? Après, je ne devais pas m’imaginer des choses trop glauques… Dieu sait seulement les scénarios inquiétants que j’aurais pu échafauder dans mon esprit encore trop plein des souvenirs morbides de mon passé… Je fermai les yeux, poussant un profond soupir en réfléchissant encore, quelques secondes avant que la voix de mon amie ne se fasse entendre à quelque pas de moi. À l’entente de cette voix familière, je souris un peu pour ensuite lever la tête vers elle, m’intéressant à ce qu’elle comptait me dire et, plus important encore, la laissant aller jusqu’au bout de ses idées.

Une fois qu’elle eut fini de parler, je lui adressai un sourire rassurant. Du moins, je l’aurais voulu ainsi. En fait, je m’en voulais un peu d’avoir essayé de la questionner avec si peu de délicatesse, pour savoir, par exemple, si elle avait eu de leur nouvelle lors de la période de Noël. Moi, j’aurais pu en avoir, mais je n’en avais pas souhaité... Quelque part, je me sentais idiot de ne pas profiter d’une occasion telle que celle-là alors qu’elle m’était donnée… Combien de personnes sur cette terre n’avaient pas cette chance d’avoir leurs parents encore en vie à un âge comme le mien ? Je souris un peu à cette idée, réfléchissant ensuite à quelque chose que je pourrais lui répondre et, au bout de quelques secondes, je me résolus à l’évidence : je n’avais pas grand-chose à dire sur le sujet. Pour cette raison, je soutins simplement le regard de mon amie avant d’hocher faiblement la tête pour lui signifier que j’avais parfaitement compris ce qu’elle venait de me dire.

J’avais envie de lui dire que nous étions semblables sur ce point, mais cela aurait été un incroyable mensonge. J’avais une famille, moi. Seulement, j’avais décidé de l’abandonner au Japon pour venir dans ce pays… Je m’en voulais désormais et, franchement, je songeais à contacter mes parents d’ici quelque temps, juste pour prendre des nouvelles et reconstruire le lien que j’avais brisé en venant ici, à Poudlard, sans même les avertir de mon départ.

À compté de cet instant, il ne nous fallut que quelques minutes pour atteindre le centre de Pré-Au-Lard, et un court moment plus tard, nous arrivâmes devant la porte des Trois-balais, porte que je poussai comme la dernière fois avant de laisser passer mon amie qui, à mes yeux, n’était pas moins une femme que si elle avait porté une jupe. Bref, j’avais laissé la voie libre à mon amie, trouvant ensuite une place au calme où nous pourrions rester sans être dérangé par le reste de la clientèle du café. Heureusement pour nous, la journée était plutôt calme et il n’y avait pas grand monde. J’imaginais que Junho savait qu’elle allait pouvoir choisir ce qu’elle désirait et qu’elle m’en ferait part afin que j’aille l’ « annoncer » au bar. Je souris un peu à mon amie, réfléchissant moi-même à ce que j’allais prendre et, une fois sa commande prise, j’allai passer celle-ci auprès de mon amie serveuse, retournant m’asseoir près de Junho. Je me sentis soudainement obligé de répondre quelque choses aux paroles qu’elle m’avait débitées quelques minutes plus tôt, sur la route.

« Je pense reprendre contact avec mes parents… sous peu. J’ai suffisamment joué au mort comme ça. »Avais-je écrit sur mon ardoise avant de lui montrer sans la quitter du regard.

Je savais que j’avais mal agi, que j’avais été idiot de passer pour disparu aux yeux de mes parents mais, quelque part, cette absence de nouvelles était une manière de disparaître totalement de leur vie… Cependant, à l’heure actuelle, j’avais changé et j’avais cette envie de revenir dans leur existence... De leur montrer que leur fils était revenu dans le monde des vivants en quelque sortes.
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Junho Masaka
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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyVen 24 Mai - 22:20

J’avais devant moi beaucoup d’indices, de détails qui pouvaient me mettre sur la voie, et ce depuis déjà un petit moment, comme ce sourire qui m’avait été adressé avant que l’on parte. Vu de l’extérieur, on devait passer pour deux amis, ce que l’on était probablement, et non pour un infirmier et une élève. Il ne faut jamais faire attention au regard des autres, ne pas s’en soucier, mais pourtant savoir cela m’aurait probablement permis d’avoir confiance en Ren plus tôt. J’aurais aimé être à cent pour cent sûre qu’il me faisait confiance pour pouvoir en faire de même, mais c’était impossible alors je devais faire avec et essayer tout de même.

Si j’avais ce besoin d’être sûre sur le compte des autres, c’était sûrement parce que je ne l’étais pas sur le mien. J’avais l’impression de ne pas savoir réellement où était ma place, sans oublier que je ne m’accordais même pas ma confiance avec toutes les catastrophes que je causais. Je craignais toujours de faire quelque chose qu’il ne fallait pas et d’ainsi blesser quelqu’un, que ce soit mentalement ou physiquement. D’ailleurs, c’était ce que je croyais avoir fait à plusieurs reprises avec Ren, lors de nos premières rencontres. Mais il en avait fait autant sans s’en rendre compte alors quelque part, j’avais l’esprit plus tranquille.

Alors que nous marchions vers les Trois-Balais, j’avais pris mon courage à deux mains et avait avoué que j’étais seule. Du moins, sans aucune famille. J’avais utilisé des termes plutôt généraux et flous consciemment. C’était plus simple pour moi de dire que je n’avais plus de famille plutôt que je n’avais plus de parents car l’un était mort et l’autre m’avait abandonné. J’aurais peut-être du le dire à ce moment là pour en finir avec ce sujet, mais j’avais fait un autre choix. Ou plutôt je n’avais pas réussi. Ce n’était qu’en voyant la réaction de celui à qui j’avais choisi de révéler des choses que ces pensées quittait mon esprit.

Il hochait la tête en souriant … D’un côté je ne pouvais pas me plaindre, ainsi je n’avais pas à expliquer plus en détails, et d’un autre je m’étais attendue à autre chose. Bien entendu j’étais loin d’avoir prévu une réaction en particulier, mais de toutes celles que j’avais eu le temps d’imaginer, je n’aurais jamais cru qu’il aurait choisit celle là. Finalement, l’absence de questions n’était pas si mal, mais je me demandais si au moins il s’intéressait à ce que je disais.

Il était tout à fait vrai que je n’avais beaucoup d’expérience dans le relationnel, mais je savais que certaines personnes se faisaient manipuler dans des buts bien précis par d’autres. Qu’est ce qui me prouvait que ce n’était pas mon cas, que Ren n’était pas là juste pour s’occuper un peu ? Ce sentiment que je n’étais rien, que ce soit pour n’importe qui, restait ancré dans mon cœur, quoi que l’on y fasse. Qui plus est, je ne pouvais pas espérer m’en débarrasser puisque je ne m’en rendais même pas compte.

Je n’ajoutais rien, tournant la tête pour regarder où je marchais jusqu’à ce que l’on arrive aux Trois-Balais et que l’on y entre. Encore une fois mon ami m’avait ouvert la porte de façon à me laisser passer, comme tous les hommes un tant soit peu attentionné le ferait. J’avais apprécié son geste la dernière fois que nous étions venus ici et mon impression n’avait pas changée. Il semblait être l’un des seuls qui me considérée comme j’étais réellement, et cela avait un effet plus que bienfaisant. C’était pour cette raison que j’avais envie de rester avec lui encore un peu plus. Après être entrée, j’attendais Ren en regardant un peu partout, curieuse de voir si quelque chose avait changé ou non, ou si j’avais manqué un détail la première fois que j’étais venue.

Je l’avais ensuite suivi à travers le bar jusqu’à m’asseoir à la table à laquelle il s’était arrêté. J’étais heureuse de constater qu’il n’y avait pas beaucoup de monde, et que par conséquent il y aurait un minimum de calme, mais surtout qu’au pire, je pouvais faire tomber quelque chose sans que trop de personnes puissent le voir car dans le cas contraire, j’aurais été vraiment gênée. D’habitude je n’y aurais pas fait attention, mais le fait d’être avec Ren changeait un peu le résultat, même si je ne pouvais pas expliquer pourquoi. Sûrement pour faire bonne impression. D’ailleurs, je n’avais commis aucune maladresse importante depuis notre départ de l’école, j’étais donc décidée à continuer et finir la journée ainsi. Ou au moins jusqu’à ce que je ne sois plus avec Ren. Je lui avais donc demandé le plus poliment possible un thé, lui souriant légèrement avant qu’il parte au comptoir. Non, je ne le renverserais pas, même pas un peu.

Alors que je ne m’attendais plus à recevoir de réponse de sa part, c’est à son retour qu’il prit son ardoise pour y inscrire quelque chose en rapport avec tout ce que je lui avait dit quelques instants plus tôt.


« Tu as raison, tu as sûrement de la chance de les avoir alors il faut en profiter. »

J’utilisais le mot « sûrement » car je n’étais pas sûre de moi. Il y avait des moments où je me demandais si ce n’était pas mieux que mes parents ne soient plus là. Qu’est ce que je serais devenue sinon ? Mais il ne fallait pas faire de mon cas une généralité, je me doutais que toutes les familles n’étaient pas comme celle que j’avais eu. Donc oui, je pensais que c’était quelque chose de positif pour Ren, même si je redoutais un peu que cela l’encourage à rentrer au Japon. Il fallait que je me répète dans ma tête ce que j’avais dis alors que nous étions sur le chemin de la Cabane Hurlante, que si c’était ce qu’il voulait, alors j’étais contente pour lui. Ce n’était pas évident mais il le fallait.

Je ne savais pas trop quoi dire à ce sujet, étant donné qu’il concernait la chose qui m’avait le plus blessée dans ma vie pour le moment. Je ne désirais aucunement qu’il doive subir la même chose que moi pour toujours, mais j’étais mal placée pour parler, je ne savais absolument rien, n’ayant connu que ma famille quelque peu étrange.
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Ren Minami
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Ren Minami


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MessageSujet: Re: JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. JUNHO&REN - Les plus belles fleurs poussent toujours là où on ne les attend pas. EmptyDim 26 Mai - 22:57

Une tasse de thé et un simple café. Ce fut tout ce que j’avais à commander lorsque j’allai près de mon amie serveuse, me retenant de faire la discussion avec elle comme cela aurait été le cas en d’autres circonstances. Deux simples choses à commander et, pourtant, dans mon esprit, de nombreuses pensées s’agitaient, toujours plus nombreuses, toujours plus fortes, toujours plus floues et entremêlées… Les unes s’imbriquaient dans les autres sans même que j’aie le temps d’y penser réellement… Je ne réalisais pas que toutes ces idées étaient reliées et que les choses arrivaient me menaient toujours à cette même personne, celle qui m’accompagnait en cet instant… Quoique, peut-être qu’au fond je m’en rendais parfaitement compte, quelque part, dans mon subconscient ?

J’étais revenu près de Junho quelques secondes après avoir commandé, lui indiquant que je comptais peut-être reprendre contact avec mes parents qui, normalement, se trouvaient encore au Japon. J’espérais sincèrement que rien de fâcheux ne leur soit arrivé car, si cela avait été le cas, j’aurais été réellement effondré d’apprendre que je n’avais pas été présent pour eux aux moments les plus importants et, surtout, aux instants les plus graves. Je poussai un petit soupir songeur tandis que je présentais toujours mon ardoise à mon amie, le regard posé dans le vide, réfléchissant encore.

La probabilité que je rentre au Japon si l’occasion se présentait à moi était grande, très grande, surtout maintenant, mais il y avait quelque chose qui me donnait l’impression que, même si ces chances de retour étaient nombreuses, je ne saisirais jamais l’occasion. J’ignorais pourquoi, mais j’avais cette sensation étrange, ce sentiment qui me laissait fortement penser que j’allais préférer rester ici, avec les personnes que j’avais rencontré depuis quelques temps. Une fois de plus, c’était intrinsèquement lié à Junho et, pour tout dire, son aveu récent me donnait encore plus cette impression que je n’allais pas pouvoir… non, pas vouloir partir.

Quelque part, je me sentais responsabilisé par nos rencontres multiples, mais je ne prenais pas réellement cela dans le sens de responsabilité habituel… C’était plutôt comme si j’avais cette envie de protéger cette jeune fille d’apparence solitaire, qui passe son temps à se faire passer pour un homme, celle qui n’arrivait peut-être pas à se faire une place où je n’osais imaginer quelles autres choses… Dans tous les cas, j’avais envie d’être là pour l’aider si besoin était et, pour cette raison, je n’avais pas totalement envie de rentrer, même si j’aurais réellement voulu aller rendre visite à mes parents pour avoir de leurs nouvelles, juste une fois.

À peine avais-je eu le temps de réfléchir encore un peu que notre commande arrivait déjà. Je remerciai la serveuse d’un sourire tandis que celle-ci disposait les tasses sur la table, saisissant la mienne en souriant à Junho avant de porter la boisson fumante à hauteur de mes lèvres. Je souris un peu plus à cause de l’odeur qui s’élevait du récipient tant celle-ci était agréable et familière. Ce café, c’était un peu comme une tradition d’y venir à chacune de mes sorties à Pré-Au-Lard. Du moins, cela avait l’air de le devenir lorsque Junho était en ma compagnie lors de mes virées en ville.

Je souris un peu à mon amie une fois ma gorgée prise et je reposais ma tasse. Quelques secondes plus tard, j’utilisais à nouveau la craie et l’ardoise, qui n’auraient pas du tout été inutiles, afin de tracer quelques nouveaux mots à l’adresse de mon amie qui me disait que j’avais sans doute de la chance de les avoir.

« Oui. C’est pour ça que je veux reprendre contact et retourner les voir. »

Je fermai les yeux pendant quelques secondes. Oui, je devais rentrer les voir coute que coute… Mais est-ce que je serais réellement capable de laisser les gens que j’avais rencontrés ici sans avoir peur qu’il leur arrive quelque chose ? Cette question restait à mon esprit comme la cicatrice d’une profonde blessure que je ne pourrais jamais oublier. Je souris un peu après quelques secondes, me répétant que tout irait bien même si je partais : Junho me l’avait dit elle-même de toute façon. Je posais finalement mon ardoise afin de reprendre une gorgée de café, essayant d’éviter de fixer Jun même si mon regard tendait à se poser sur elle, ne serait-ce que pour voir si elle avait toujours ce comportement méfiant des premières fois où nous nous étions rencontrés en ces lieux.

Soudainement, alors que je me perdais dans mes réflexions, je me souvins d’une chose qui me fit m’interroger au sujet de mon amie… Alors que j’étais déjà bien assez gêné de devoir lui parler de cela à nouveau. Repris cependant mon ardoise, inscrivant une question assez longue mais qui, j’espérais, n’allait pas trop la gêner, même si je savais que ce n’était pas franchement quelque chose qui me regardait.

« Dis, tu m’avais dit que tu t’habillais ainsi parce que ton père le voulait mais… il n’est plus là maintenant alors…est-ce que c’est vraiment la seule raison ? »

J’étais gêné et je savais qu’elle risquait de ne pas vouloir me répondre, mais j’avais au moins essayé… Au moins.
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