Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Miaou !

J'écrasais ma cigarette sur le pot de fleur au détour du couloir, jetant le mégot par la suite aux cotés de la plante verte qui s'y épanouissais. Mon pantalon en cuire pousse des petits gémissements aux rythmes de mes pas. Méditante, je décide de m'appuyer contre un mur. Je passe ma langue sur mes lèvres. A cette heure de la journée, presque tous les élèves étaient en cours, je m'ennuyais. Pas un seul n'était bon à traquer. Ils étaient tous occupés à essayer de réussir leurs misérables vies de sorciers et sorcières, ridicule. Un tableau des plus affreux m'adresse la parole, je ne prend même pas la peine de lui répondre. Et puis quoi encore ? Parler avec une peinture !

Sans m'en rendre compte, je prend ma forme animale. Je pousse un petit miaulement agacé et saute sur la table qui décore le couloir. Toujours personne. Je tend l'oreille, mais n'entends rien. Je prend un peu d'élan et bondit à travers la large pièce, rejoignant sans marcher la fenêtre en face de moi. Je m'asseoit dignement sur le rebord et observe les oiseaux qui passent un par uns de mes yeux félins. Je les compte, même si je sais que c'est débile, je compte. Un, deux, trois, quatre. La nuit dernière avait été calme. Aucun élève n'avait tenté de s'enfuire ou de sortir après le couvre feu. C'était sans doute à cause du match de Quidditch. Les joueurs devaient être épuisés et les supporters aussi, quant aux autres, ils avaient dut profiter de l'absence de leurs professeurs pour fumer ou faire toutes sortes de conneries (je me comprend...). Moi j'avais été réquisissionnée pour supporter l'équipe Serpentard. J'avais soupiré mais accepté, n'ayant de toute façon pas le choix. En effet, le Quidditch et moi ça fais 666. Pas que je n'aime pas ça, mais que je trouve ridicule d'accorder autant d'importance à un sport. Ca n'apporte rien dans la vie, à part des muscles et des bleus peut être.

Tout à coup j'entend des pas dans le couloirs. Je tend l'oreille. Ils sont hésitants, un peu perdus. Un nouveau ? On ne m'en a pas informée en tout cas. Non ce soit être un élève qui cherche son cours avec vingt bonnes minutes de retard. Je feule interieurement et saute de la table, passant en dessous pour ne pas qu'on m'apperçoive. L'inconnu passe devant moi, je le reconnais. C'est un professeur, je l'ai aperçu hier dans les gradins des supporters de Serdaigle. Je plisse les yeux et attend. Qu'est-ce qu'il fou ici ? Qui cherche-t-il ? Je m'allonge sous la table, bien cachée et tâche de comprendre. Il ne devrait pas être en cours ? C'est un prof de quoi lui, de potion non ? Oh je déteste me poser autant de questions. Je déteste pleins de choses, certes, mais ça, ça fait hérisser mes poils.

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

J'adorais rencontrer de nouvelles personnes, vraiment. Apporter des notes à mes collègues ne me dérangeait jamais, cela me faisait même une excuse pour aller les voir et savoir ce qu'ils faisaient. Mais même si j'aimais bien cela, j'aimais surtout qu'on me dise où les trouver. Parce que là, je commençais à en avoir assez de tourner en rond dans tout le château pour trouver " Un chat noir ". Ils étaient bien mignon, mais ça ne m'aidait pas le moins du monde. Ça m'apprendra à être sociable tiens ... Cela faisait donc trente bonnes minutes que je me baladais sans savoir où j'allais, une feuille d'élèves en khôls sur le dos. On m'avait chargé de la donner à une certaine mademoiselle Lewis, une des surveillante du château. Curieux, j'avais évidemment accepté, me demandant surtout pourquoi la personne en question qui m'avait fournis la liste n'allait pas la lui donner lui-même. Je m'attendais au pire sincèrement, avec tout le beau monde qu'il avait déjà au château ...

Avançant dans un des couloirs du troisième étage, je finis par remarquer une salle de classe ouverte. Mmmh et si elle était là ? Je pinçais l'intérieur de ma joue avec mes dents, la feuille dans les mains et jetant un petit coup d'oeil discret à l'intérieur. Je devais vraiment avoir l'air intelligent à hésiter ainsi, mais bon. Finalement je me décidais à entrer, il n'y avait qu'ici que je n'avais pas encore regardé de toute façon. Si elle n'était pas là, je n'avais plus qu'à me taper le quatrième étage ... Oh par Merlin, faîte qu'elle soit là. Mais après quelques minutes de recherches peu fructueuses, je dus me faire une raison, elle n'y était pas.

Je ressortais donc de la salle vide, pestant intérieurement contre ses Animagus minuscules. J'avançais d'une lenteur extrême, anxieux de la manquer à tout instant. C'est alors que je remarquais une table, placée dans l'ombre. J'haussais les épaules, après tout, je n'étais pas à ça prêt. Me dirigeant donc vers cette-dernière un peu par dépit, je baissais la tête pour regarder en dessous. J'y avais crû sauf que ... Il n'y avait rien du tout. Je soupirais bruyamment, levant les yeux au ciel et marmonnant quelque chose d'incompréhenssible. J'allais abandonner lorsqu'un miaulement me fit sursauter. Surpris je fis volte-face, tombant nez à museau avec l'animal. " Ah !!!! " Un grand sourire vînt illuminer mon visage, je l'avais enfin trouvée ! Ou plutôt étais-ce elle qui m'avait trouvée ... Enfin, qu'importe. " Mademoiselle Lewis je suppose ?! J'ai ceci pour vous ! Si vous vouliez bien reprendre forme humaine ... Je vous cherche depuis au moins 30 minutes ! Vous n'êtes pas des plus simples à trouver. " Je secouais la feuille devant la tête du petit chat noir avec vigueur, parlant avec ma rapidité et mon enthousiasme naturel. J'espérai en revanche très sincèrement que ce soit bel et bien le bon chat, sans quoi j'aurais vraiment eu l'air stupide si quelqu'un arrivait ensuite ...

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

L'étrangé passa devant la table et si j'avais tendue la patte j'aurais presque pus toucher ses chassures. Je reculais et me faufilais derrière, me cachant avec une souplesse spectaculaire. Je l'entendis pousser un long soupir et je tentais de rire, en vain. C'est vrai qu'un chat ne pouvait que ronronner. Ca, je ne m'y ferait jamais. Je grmipais derrière la tâble, agrippant le tissu posé dessus grace à mes griffes aiguisées. Je montais sur la table alors qu'il me tournais le dos. Il hésita et fixa le papier qu'il avait entre les mains. Je penchais la tête sur le coté et plissais les yeux et essayais de lire par dessus son épaule mais il ne cessait de gesticuler. Je levais mes pupilles lunaire vers le ciel et agacée je sautais derrière lui. Ce grand dadet ne se décidais pas à se retourner, je miaulais donc pour attirer son attention. Il se retourna en un cri.

« Ah !!! »

Je retins un rire interieur. Il criait comme un fille. Il était amusant ce drôle de personnage. Pour être drôle, il l'était. Son noeud papillon lui donnai une allure élégante et comique. Je fixais longtemps cet accesoire, il sembla le remarquer puis se mit enfin à me démontrer le véritable ton de sa voix.

« Mademoiselle Lewis je suppose ?! J'ai ceci pour vous ! Si vous vouliez bien reprendre forme humaine ... Je vous cherche depuis au moins 30 minutes ! Vous n'êtes pas des plus simples à trouver. »

Je m'asseois sur mon séant, mal grès sa demande et prend une allure un peu bête, comme un chat ordinaire. Il me fixe quelques secondes durant lesquels le desespoir grandit dans ses yeux. Haha, je suis vraiment affreuse. Au bous d'une minute desespérée il abbandonne et baisse les bras, faisant demi tour en marmonnant quelque chose. Il se remet en route vers le fond du couloir.
Je choisis ce moment pour sauter en avant et d'un mouvement magistrale me retransformer. A petits pas, je le rejoins sans qu'il mentende. Je pose une main sur son épaule et il se retourne violement en repoussant une deuxième fois son cri. Cette fois je ne me retiens pas de rire, sans non plus être trop moqueuse, plutôt amusée.

« Excusez moi, je vous fais peur ? Je suis en effet mademoiselle Lewis, mais par pitié appelez moi Primrose. Ravie de vous rencontrer monsieur...? »

Ma voix était emplie d'une certaine touche d'ironie. J'agitais mes boucles brunes et portait un doigt à mes lèvres rouge sang, lui faisant un sourire des plus spécifiques. Je pose mes lèvres sur sa joue et profite de sa surprise pour lui prendre la feuille des mains avec une délicatesse des plus... Féline ? Je repose mon regard sur lui. En effet monsieur Wilson, je suis quelqu'un de bien particulier n'est-ce pas ?

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Plus je parlais et plus mon visage se décomposait. Je regardais le petit chat avec les yeux brillants d'espoir, pensant sincèrement avoir mis la main sur la personne que je recherchais. Mais je devais visiblement me faire une raison, je m'étais trompé. Après quelques minutes qui me parurent une éternité, je m'étais fait à l'idée. Je n'étais face qu'à un stupide chat tout ce qu'il y a de plus normal. Il appartenait surement à un élève, je ne voyais que ça. Une chance pour moi, personne ne m'avais vu, c'était au moins ça. Néanmoins, je commençais sérieusement à être agacé, et complètement désespéré aussi. Je crois que cela pouvait se voir aisément sur mon visage d'ailleurs, j'étais à bout. Je marmonnais en me retournant, serrant la liste d'élèves tellement fort qu'elle commençait à être complètement froissée. Mais ça m'était égal, de toute façon vu à la vitesse que j'allais, il n'y aurait très certainement plus rien à donner lorsque je l'aurais enfin trouvée.

Du moins jusqu'à ce que je sente une main se poser sur mon épaule. Mon coeur manqua un battement et un nouveau cri sortit de ma bouche. Je me retournais donc d'un coup, déstabilisé et tombant nez-à-nez avec .. Et bien, une très très très jolie jeune femme. J'étais totalement perdu et incapable de parler, trop surpris de me retrouver ainsi devant elle. Je la regardais la bouche ouverte, tentant vainement d'articuler une parole. C'est alors que je compris qu'elle n'était autre que le chat noir, et qu'elle s'était donc jouée de moi. Je fermais la bouche, serrant les dents et pointant un doigt vers elle. Les sourcils froncés je grommelais, des " Vous .. vous ! " sortant finalement de ma bouche. J'étais pris au dépourvu, et ça ne m'allait pas très bien.

" Excusez moi, je vous fais peur ? Je suis en effet mademoiselle Lewis, mais par pitié appelez moi Primrose. Ravie de vous rencontrer monsieur...? " J'essayais de répondre mais rien ne sortait de ma bouche, j'étais tellement perturbé que plus aucunes pensées logiques ne voulaient s'imbriquer les unes aux autres. Je me contentais donc de simples petits " Euh " pas très intelligible, bloquant sur son sourire très ... Et bien hum spécial. Je ne savais plus où me mettre, surtout lorsque je sentis ses lèvres sur ma joue. J'avais dû rougir sur le coup et c'était à peine si j'avais remarqué l'absence de feuille dans mes mains. Je la regardais la bouche ouverte, me reprenant finalement par je ne savais quel miracle. " Euh Wilson ! Je m'appelle Jake Wilson. Et euh ... " Et ce fût tout ce qui pu sortir de ma bouche pour le moment, mes mains serrant mon noeud papillon et mon regard la fuyant légèrement. Je croyais bien que cette femme me faisait un drôle d'effet.

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Oh, c'est qu'il était mignon le Wilson, tout rouge des joues et bafouillant des petites onomatopées. Je produisais souvent cette réaction, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. J'étais à moi seule un cas à part. C'est sûr que je surprenais. Qui aurait cru qu'un vulgaire chat noir pouvais caché une sorcière malveillante et douée en plus de cela ?

« Euh Wilson ! Je m'appelle Jake Wilson. Et euh ... »

Je portais la feuille devant mes yeux. Dommage, ce n'était qu'un brève liste des élèves collés. D'habitude c'était un autre professeur qui m'apportais cette liste, mais lui je ne l'aimais pas, je lui faisait payer son air trop sûr de lui. Je ris en songeant au fait qu'il avait surement chargé Jake de le faire à sa place. Oh le lâche !
Je posais les yeux sur Jake qui avait repris des couleur normale, même si le haut de ses joues était toujours un peu rose. Je penhais la tête sur le coté et vit qu'il me regardait de haut en bas. Je l'imitais, curieuse de savoir ce qui retenais son attention. Cependant je ne vis rien qui ne m'était inhabituel. Je portais mon pantalon en cuire favori, assortit à un haut en décolté plongeant. Mes mèches brunes cachaient mes épaules nues. Haute sur des talons aiguilles, je tenait la féminité comme la vanité tenait l'homme.

« C'est la liste des collés ? Oh... Et moi qui pensais avoir du temps pour moi ce soir... »Soupirais-je.

Le professeur se mordillait la lèvre, tortillant son noeud papillon. Je m'arrêtait en plein milieu de ma phrase. Est-ce qu'il était mal à l'aise ? Peu de gens étaient cool et relaxés lorsqu'ils me parlaient. Je n'avais jamais changé de caractère pour autant, de toute façon je ne voyais pas pourquoi je le ferai. Je suis comme je suis, tans pis si je gêne. J'aime ma façon d'être et d'agir, et je suis née comme ça. Il fallait que je sois l'exeption à la rêgle sans doute.

« Tans pis, je vous inviterai à dîner un autre soir Jake ! » Déclarais-je en un sourire.

Sa réaction ne se fit guère attendre. Je gloussais et rangais la liste dans mon décolleté, manque de poches l'obligeant, et puis au moins, personne n'aurait idée d'aller fouiller là dedans. Quoi que...? Je posais une main sur ma hanche. Je me demandais pourquoi ce prof' avait accepté de jouer au hiboux, il devait être un peu désabusé sans doute...

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Je ne savais plus où me mettre. Cette femme me mettait vraiment mal à l'aise ... Je devais me reprendre, ce n'était pas dans mes habitudes d'agir ainsi. Et puis c'était totalement irrespectueux de ma part ... Jake, par Merlin, reprends toi ! Si j'avais pu me gifler pour me remettre les idées en place, je l'aurais fait immédiatement. Mais déjà que j'avais l'air de bien l'amuser, j'allais éviter de me ridiculiser encore plus. Étrangement muet et gêné, je la regardais me détailler, comme moi je le faisais. Je bloquais néanmoins sur son décolleté un peu trop souvent à mon gout et c'était sans aucuns doutes le fait qu'elle soit aussi sexy qui me mettait tant mal à l'aise. Je n'étais pas très doué avec les femmes, voir même pas du tout.

" C'est la liste des collés ? Oh... Et moi qui pensais avoir du temps pour moi ce soir... " Sur le coup, j'avais eu envie de répondre que oui, c'était décidément dommage. Mais j'évitais, je n'avais pas envie de dire des paroles déplacées .. Même si oui, c'était dommage. Et non je n'avais pas de pensées déplacées ! Je reprenais mon souffle un coup, submergé par tout un tas de ressentis que j'aurais préféré ne pas avoir. Surtout qu'elle en rajoutait une couche la belle, s'amusant clairement de mon mal aise. Fichu chat noir. Je balbutiais donc de façon très intelligente face à sa proposition déguisée, cédant finalement à l'appel de la claque. Me giflant un coup, je retrouvais peu à peu mes esprits. J'allais enfin pouvoir aligner deux mots. - Et j'essayais d'obstruer le fait qu'être à la place de la feuille de papier m'aurait beaucoup plu.

" Euh bien Mademoi... Primrose, ravi de faire votre connaissance ! " Je lui fis un grand sourire, encore un peu perturbé par cette rencontre. " Je dois dire que ce n'est pas souvent que quelqu'un arrive à me rendre muet . " Je riais, gêné. J'avais vraiment honte de moi pour avoir ainsi réagit, c'était tout simplement misérable. Moi, un professeur, perdant ses moyens devant une femme. Si mes élèves savaient cela ... Déjà que je devais avoir l'air pitoyable à ses yeux. Moi-même je me faisais pitié, c'était dire. Je mis une main derrière ma tête, la passant dans mes cheveux et cherchant quoi dire. J'avais l'impression que tout ce qui pouvait sortir de ma bouche n'était que futilités et stupidités. Je détestais cette sensation, cette position de faiblesse. Il fallait que je me reprenne. Je lâchais donc de but en blanc, sans vraiment y croire et le regard légèrement fuyant : " Et c'est quand vous voulez pour le dîner ... "

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Contrairement à lui, j'avais les yeux fixés bien précisément sur lui, qui ne se baissais jamais vers le sol. Je me tenais droite, une vieille habitude Serpentard et ça mal grès des talons démesurés. On disait toujours que la plupart des sorciers de Serpentard deviendraient des mauvais sorciers. Cette pensée infondée me mettait toujours en colère. Comment ça mauvais ? J'étais certes légèrement timbrée, le terme "gêne" n'avait aucun sens pour moi, je faisais ce dont j'avais envie sans me soucier des conséquences, celui dont on ne doit pas prononcer le nom ne me faisait pas peur, pourtant, je n'avais pas l'impression d'être une personne mauvaise. Pour moi mauvais, c'était surtout au niveau de la magie, et pour ça je me sentais tout à fait au dessus du statut zéro. En toute modestie j'arrivais largement à maitriser mes pouvoirs. La preuve, j'étais un animagus, et ça ce n'était pas donné à tout le monde non ?

Toute cette réflexion en partant du fait que je l'observais le plus tranquillement possible, pendant que lui, pourtant avec un meilleur rang que moi, celui de professeur, semblait nerveux. Il y avait surement de quoi, avec la drôle de personne qui se trouvait devant lui.

« Euh bien Mademoi... Primrose, ravi de faire votre connaissance ! Je dois dire que ce n'est pas souvent que quelqu'un arrive à me rendre muet . »
« Et vous êtes mignon quand vous êtes gêné. Qu'est_ce qui vous gêne : le fait que j'ai embrassé votre joue ? Mon décolleté plongeant ? Ou les deux en même temps ? »Répondis-je sous forme de question.

Je ris et hochais la tête, plutôt contente de moi. J'étais donc l'une des rares personnes qui arrivait à le rendre muet ? Et tout ça sans être nue ? Mouahaha, intéressant ! Je n'avais pourtant rien fait d'extraordinaire pour l'instant, j'étais seulement moi même et très heureuse que ça lui "plaise". Il s'était un peu calmé et se frottait à présent l'arrière du crane, sans doute gêné de sa réaction. Je m'adossais au mur, cherchant le regard du professeur, déjà redescendu vers le sol. Je n'arrivais pas à éteindre mon sourire.

« Et c'est quand vous voulez pour le dîner ... »

Pour le coup je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde. Si bien que mes yeux en amande s'arrondirent légèrement et mon sourire s’effaça un instant. Je pensais qu'il allait ignorer, rougir et baisser les yeux. Mais non il répondait, et par une très bonne réponse en plus ! Miaou...

« Vraiment ? Oh vous me plaisez bien vous, je sens qu'on va bien s'entendre. Disons demain soir ? A moins que vos potions ne vous prennent trop de temps. Ah les potions, une véritable mine d'or quand on a affaire à quelqu'un qui s'y connais. Mais un véritable désastre quand on y connais rien... Comme moi. A par peut être le Veritaserum et les philtres d'amour, ça j'en ai fait des dizaines.»

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Oh mon dieu, je n'avais pas rêvé, elle avait vraiment dit qu'elle me trouvait mignon, non ? Je rougissais, encore. J'avais du mal à croire qu'elle me considérait comme cela, et je ne voyais vraiment pas ce qu'il lui faisait dire ça. J'étais tout sauf mignon. Encore drôle ... Ou pitoyable à la limite. J'étais si peu doué avec les femmes que je m'en désespérais jours après jours. Pourtant j'étais bel et bien hétérosexuel, mais je ne savais juste pas y faire. J'essayais, sauf que je n'étais jamais vraiment à l'aise lorsqu'une femme me plaisait et je faisais donc toujours tout foirer. Je n'osais donc pas répondre à sa question concernant ma gêne, car je me voyais mal lui dire que j'étais juste un idiot qui n'arrivait plus à aligner deux mots devant une belle femme énigmatique. Par Merlin Jake, tu étais vraiment misérable par moments .... Et là une phrase que je n'attendais pas s'échappa de ma bouche, ce que je regretta aussitôt.

Enfin ... Vu sa réaction je ne regrettais plus tant que ça. Elle semblait surprise que je prenne ainsi les devants, mais apprecia visiblement. " Vraiment ? Oh vous me plaisez bien vous, je sens qu'on va bien s'entendre. Disons demain soir ? A moins que vos potions ne vous prennent trop de temps. Ah les potions, une véritable mine d'or quand on a affaire à quelqu'un qui s'y connais. Mais un véritable désastre quand on y connais rien... Comme moi. A par peut être le Veritaserum et les philtres d'amour, ça j'en ai fait des dizaines." Je restais bouche-bé un instant, ayant du mal à croire que j'avais rendez-vous avec cette jeune femme si magnifique. Je ne comprenais pas trop ce qu'elle me trouvait, mais j'étais trop heureux pour m'en soucier véritablement. C'était avec un grand sourire que je répondais, un peu précipitamment : " Oh non non non ! Je n'ai rien demain soir ! " En réalité je n'en savais strictement rien, mais je m'en souciais peu. Ce n'était pas tous les jours que j'avais la chance de pouvoir dîner avec une femme. - Et non je ne pensais pas du tout à ce que l'on ferait une fois le dîner terminé !

" Les philtres d'amour ? Vous avez besoin de ça, vous ? " La phrase était sortie spontanément de ma bouche, ce que je regretta aussitôt. Me pinçant la lèvre inférieure je la regardais, me haïssant pour ce que je venais de dire. Déjà que je n'étais pas discret, là je venais carrément de lui dire de façon déguisée certes, qu'elle me faisait de l'effet pour dix. Essayant de me rattraper tant bien que mal, je bafouillais quelque chose, noyant le poisson avec une nullité affligeante. " Euh ... Hum, si vous voulez je .. euh, pourrais vous apprendre deux-trois trucs concernant les potions demain ... " Est-ce que je venais de sous-entendre "cours particuliers" ? Oh par Merlin, mais pourquoi moi ? Pourquoi ?! Je plongeais mes mains dans ma tête, affligé de mon comportement si peu subtil. C'était sûr, là elle allait s'enfuir en courant tout en riant de moi ...

C'est tout petit tout nul, désolé sweetie Primy é_è

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Il sembla étonné lorsque je l'invitais. Tellement qu'il se figea, rassemblant ses bras le long de son corps, de grands yeux ronds comme des billes. Je devinais donc qu'il n'était pas souvent inviter par une femme. C'est sûr qu'a l'origine c'est l'homme qui doit le faire, mais je pensais qu'il n'avais surement pas pensé que j'accepterai. C'est vrai qu'on aurait pus me croire superficielle. Je l'étais un peu à vrai dire. Mais pas au point de ne pas savoir m'amuser. Cet homme me faisait rire. Ça changeait de tous les cons au regard froid qui ne savent pas plaisanter, même si ils ont un corps d'Apollon (ça compense mais pas totalement.). J'avais juste envie de passer une soirée agréable. J'étais libre demain soir, c'était ma journée de "repos". Je m'étirai comme un chat en m'appuyant sur la table. Le professeur répondit précipitamment :

« Oh non non non ! Je n'ai rien demain soir ! »

Je souris alors. Il était vraiment drôle. Peut être sans le vouloir, mais il l'était. Maladroit, amusant et finalement en quelque sorte attachant. Ça changeait tout à fait des hommes que j'invitais à l'habitude à dîner et ça me plaisais. J'adorais les surprises, surtout quand c'était moi qui les faisait. J'étais assez sceptique également. Les hommes comme lui sont tous mariés, avec une moldue souvent, ils ont des enfants et soutiennent l'égalité des races. Ils sont tous comme ça. Ils finissent tous casés. Personnellement j'étais incapable de comprendre ça. Je n'avais jamais été avec quelqu'un. Toutes mes relations ne duraient que quelques soirs. J'avais bien sûr des sortes de "contacts", des hommes que je voyais fréquemment juste pour le sexe, mais ce n'était pas ce que j'appelais des "relations". De toute façon j'étais incapable de me poser avec quelqu'un. Je fuyais toujours le couple, les surnoms débiles, les étoiles dans les yeux... Je supportais pas. J'étais en quelque sorte un libertine sans doute, oui, c'est comme ça que disent les moldus. ... Enfaîte, j'étais comme ma mère. Et ça me faisait chier.

« Les philtres d'amour ? Vous avez besoin de ça, vous ? »

Je sortis de mes pensées pour la énième fois et un sourire des plus pervers illumina mon visage. Je me tenais toujours contre le mur, croisant les bras. Le rouge parfait de mes lèvres n'avait pas sa teinte sensuelle et provocante. Alors c'est comme ça qu'on découvre une femme ? Par la couleur de son rouge à lèvre ? Ça se tient. Un rose très pâle pour les timides, un noir pour les sombres et cruelles, des couleurs plus impressionnantes pour les fantaisistes et bien sûr aucune trace de maquillage pour les naturelles. Je n'en étais pourtant pas en plastique. Tout était naturel chez moi, pas une retouche, pas besoin... La vie m'avait donnée un physique plus qu'agréable et j'adorais en tirer faveur.

« Euh ... Hum, si vous voulez je .. euh, pourrais vous apprendre deux-trois trucs concernant les potions demain ....»

Bien plus audacieux qu'il en avait l'air le Wilson. A moins que ces paroles des plus imprudentes quittaient sa bouche pas mégarde ? En tout cas je ne perdrais que très peu de temps à les utiliser. Avec moi, il devrait faire attention à ce qu'il dit. Sinon en une seconde il pourrait se retrouver nu, violé, avec un collier autour du cou. Hahaha. Je n'oublie jamais ce que l'on me dit... Plutôt imposante sur mes talons, en une seconde magistrale je le faisait reculer pour le plaquer contre un mur et approchais mon visage aux lèvres écarlates des siennes, aimant être convoitée.

« Apprenez moi ce que vous voulez professeur, je serais toute ouïe. Vous avez beaucoup plus d'expérience que moi dans le domaine des potions. Peut être pourrais à mon tour vous faire découvrir un domaine dans lequel je suis douée ...?»

J'espérais qu'il comprendrait mon sous entendu. Je me décollais, le laissant souffler et reculais un peu, allumant une cigarette en lui demandant si ça le dérangeais que je fume. Après sa réponse négative (oui t'as pas le choix du oui ou du non xD), je sortis délicatement une cigarette du paquet, la portant à mes lèvres. Je pris ma baguette et l'allumais. Une fois la fumée introduite dans mes poumons je repris la liste des élèves collés. Mes yeux parcoururent la feuille.

« Hum... Les éternels cancres... Tiens, Hunter Salfort ? Vous connaissez ?»

La tête de cet élève ne me revenait pas. Surement un nouveau.

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Alors que Primrose s'étirait de façon très sensuelle sur la table près de nous, je tentais difficilement de regarder ailleurs, torturant mon noeud papillon de mes deux mains. Le pauvre allait beaucoup souffrir cette après-midi si ça continuait de la sorte. Et alors que j'avais atteint un niveau de gêne assez impressionnant, je me mettais alors à déballer des avances plus ou moins subtiles qui avaient au moins le mérite de faire sourire la jeune-femme. * Ohlalalala ! Jake mais tais-toi donc ! Qu'est-ce que tu fais ?! J'en étais même arrivé à me parler à moi-même, c'était dire. Pourquoi n'étais-je pas resté dans mon cachot, à faire l'ermite savant-fou aux nombreuses décoctions ? Cette fille m'attirait outre-mesure, et je ne me sentais pas près à accepter ce fait.

Et alors que j'essayais de chasser cette idée, je la vis s'avancer vers moi et, bêtement, je reculais contre le mur le plus proche. J'étais pris au piège entre mon envie cachée et le corps magnifique de la sorcière qui avait approché son visage beaucoup trop près du mien. J'étais paniqué et c'était les yeux grands ouverts, la gorge serrée, que je m'attendais au pire. Ou plutôt au meilleur ? Aaaah non, ne pas pensez à ça ! Vilain Jake, vilain ! " Apprenez moi ce que vous voulez professeur, je serais toute ouïe. Vous avez beaucoup plus d'expérience que moi dans le domaine des potions. Peut être pourrais à mon tour vous faire découvrir un domaine dans lequel je suis douée ...? " Je déglutissais à ces mots, m'imaginant bien des choses que j'aurais préféré ne pas voir dans l'instant immédiat. Je n'avais pas rêvé n'est-ce pas, elle venait habilement de parler de coucher avec moi ? Par Merlin, pourquoi moi ? Enfin, c'était très valorisant mais, il y 'avait des tas d'autres hommes bien plus sexy et plus doué avec les femmes que moi ...

Sauf que voilà, je n'arrivais plus à me sortir certaines images de la tête et je sentais le rouge me monter aux joues. Alors lorsqu'elle relança la conversation sur un autre sujet, je n'écoutais plus vraiment, trop abosrbé par ses lèvres vermillon. Je n'avais pas entendu ce qu'elle m'avait dit, ni même vraiment fait attention à sa cigarette. Ma seule envie pour le moment était de me jeter sur elle et je devais la réprimer avec toute la force du monde. Ce n'était pourtant vraiment pas mon genre d'agir ainsi, mais cette Primrose me rendait ... Bizarre. Et puis finalement, mon cerveau me lâcha une poignée de secondes, mais quelques secondes de trop. Je ne savais pas ce qu'il me prenait, mais j'avais désormais ma bouche sur la sienne, l'embrassant tendrement et avec douceur.

Après un moment mon cerveau sembla faire son come-back de chez les morts, me faisant stopper le baiser d'un coup sec. Les yeux grands ouverts, la bouche aussi, je bégayais pitoyablement des excuses, le rouge aux joues. " Je. Oh mon dieu, je .. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit, désolé .. Vraiment. " J'avais envie de courir loin et de me cacher dans un chaudron. Mais par Merlin, que m'avait-il pris ?!!

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Cette fois le professeur était vraiment tout rouge, il ne savait plus où se mettre. C'est ce que je remarquais en relevant les yeux de la liste d'élève. Oui, je produisais toujours ce genre d'effet. Je m'assis clairement sur la petite table de décoration qui ne bougea pas. Je pris une mine sérieuse pendant cinq secondes, le temps d'essayer d'associer ce nom inconnu avec un visage. En vain. Je grognais et relevais la tête...

Eh ben. Je l'avais peut être un peu sous-estimé. Si bien que j'en fus la première surpris. Je clignais des yeux et le laissais se reculer aussi vite qu'il s'était approché. Je voulu dire une de mes conneries mais elle ne sortit pas tout de suite. Alors je le laissais parler. Il avait mon rouge sur les lèvres. Je retins un sourire.

« Je. Oh mon dieu, je .. Je ne sais pas ce qu'il m'a prit, désolé .. Vraiment. »

Contrairement à lui j'étais parfaitement calme. C'est juste que j'étais un peu surprise. Je pensais qu'il était plutôt du genre à être gêné et à m'éviter comme tous ces profs coincés du cul. Mais non... Apparemment loin de là. Ou alors je sous estimais vraiment mes pouvoirs de séduction... Mon sourire revint un peu vite et je reposais alors la liste sur le meuble, descendant. Je m'approchais un nouveau alors qu'il avait les yeux baissés vers le sol. Je le ramenais à moi en tirant sur son noeud papillon. Je n'eus pas besoin de beaucoup tirer pour qu'il s'approche et lève les yeux vers mon visage. Je posais un ongle teint en noir sur ses lèvres et essuyais mon rouge à lèvre qui y était présent.

« Vous aviez du rouge, là... » Expliquais-je alors qu'il ne comprenait pas mon geste.

Je portais le fameux doigt sur mes lèvres en souriant, le pressant contre mes deux pétales de roses rouges. Il ne quittait pas son regard de moi, ce qui me fis rire. J'adorais ce petit jeu, il était vraiment attachant. Pourtant d'habitude j'avais horreur de ce genre d'hommes, trop sages à mon goût. Mais j'adorais les pulsions de Jake, homme que je ne pensais pas capable de me surprendre. J'avais donc encore plus envie de le chauffer, pour juger chacune de ses réactions. Je sais, j'ai de drôles de réactions, mais il faudrait le voir pour le croire.

« Vous êtes vraiment méchant. Vous ne m'avez même pas laisser le temps d'apprécier le goût de vos lèvres... Vous cherchez à me frustrer ? A vous faire désirer peut être ? »

Je jouais encore et encore, cherchant à le faire craquer comme je le pouvais. Ce n'était pas chose aisée car Jake était beaucoup plus raffiné que les hommes avec qui j'avais l'habitude, ce qui rendais la chose beaucoup plus intéressante. J'attrapais son menton pour éviter qu'il fuie encore mon regard perçant et animal. Je lui fis un petit clin d'oeil et l'embrassais encore. Grr, le goût de ses lèvres était bien particulier, une saveur encore jamais explorée par les miennes. Comme c'était intéressant....

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Mais par Merlin que m’avait-il pris ?! Mais que m'avait-il priiiis ? C'était contre ma nature d'agir ainsi ! Ce n'était pas moi, ce n'était pas le Jake de d'habitude, celui qui vouait sa vie à aider les autres, celui qui donnait des conseils, qui était sage, typiquement Serdaigle ! J'étais sur le point d'exploser, d'exploser en des milliers de petites particules de gênes qui se répandraient tout partout dans ce couloir que je trouvais de plus en plus oppressant. Et elle qui restait si calme ... J'étais totalement désabusé et désorienté. Si j'avais dû rejoindre mon cachot je serais très certainement parti en direction de la tour des Gryffondors, tellement j'étais perdu. Mon esprit n'était qu'un épais brouillard opaque et mon noeud papillon était décidément complètement froissé. Je devais faire peine à voir et je ne doutais pas un seul instant que la belle sorcière en face de moi devait bien rire intérieurement.

Oh et voilà qu'elle approchait de nouveau ... Je déglutissais difficilement, anxieux de voir ce qui allait m'attendre. Je sentis qu'on m'attirait vers l'avant, ce fait me faisant lever les yeux vers elle. Dans un petit bruit indéfinissable, je la laissais passer un doigt sur mes lèvres, savourant intérieurement ce contact. Visiblement j'avais de son rouge à lèvres sur moi ... C'était vraiment très gênant. J'étais un idiot, un idiot doublé d'un triple-idiot. Je me flagellais mentalement pour toute cette stupidité indigne de moi-même que je le laissais transparaître et tentais de reprendre contenance, ce qui échoua misérablement quand les nouvelles paroles de Primrose atteignirent mes grandes oreilles. Primrose, quel joli nom ...

" Vous êtes vraiment méchant. Vous ne m'avez même pas laisser le temps d'apprécier le goût de vos lèvres... Vous cherchez à me frustrer ? A vous faire désirer peut être ? " J'eus un petit rire nerveux, fuyant le regard de la belle. J'étais à la fois ravi et apeuré, car elle semblait avoir apprécié ma petite pulsion mais je n'étais absolument pas sûr de moi en cet instant précis. Je bafouillais quelques bribes de phrases sans queue ni tête, bougeant mes mains dans les airs comme si j'étais sur le point d'expliquer les réactions chimiques qui provoquaient la formation d'un bézoard. " Je .. euh .. Haha, n-non. " Bon Jake, il était temps pour toi de t'enfuir loin et d'oublier cette nullité flagrante. Elle me mettait tellement mal à l'aise que c'en était affligeant. Oh Merlin, venez-moi en aide s'il vous plaît, donnez-moi un peu de confiance ... Ce n'était pas tant le fait qu'elle soit diaboliquement sexy qui me mettait dans cet état, mais plutôt qu'elle soit du sexe opposé au mien ET en train de me draguer. Je ne gérais absolument pas cette partie de ma vie, les sentiments et tout le tralala, ce n'était visiblement pas pour moi.

" Mmmh, pffff. Je dois vraiment vous faire pitié. " En tout cas, MOI je me faisais pitié. " J-Je vais peut-être vous laisser ... " Je pointais du doigt une direction hasardeuse, me mettant à marcher rapidement sans oser lever le regard du sol. Mais une drôle d'impression me prit alors le ventre. Très étrange, me coupant dans ma fuite. C'était donc sans savoir pourquoi que je faisais marche arrière, l'air buté et me jetant littéralement sur la sorcière Ô combien sexy. Mon cerveau était de nouveau en mode veille et j'en étais ravi. Ma conscience et ma gêne étaient bien loin en cet instant et je savourais avec un plaisir tout particulier le goût des lèvres rouges de Primy ... Oh non, je lui donnais déjà un surnom ?

Miaou !

Pas la peine de chercher le chat, c'est lui qui te trouvera !

Evidemment il balbutia plusieurs syllabes sans vraiment me donner de réponse. Je gardais le sourire, de toute façon il était adorable quoi qu'il fasse. C'était justement cette attitude que j'aimais chez lui. Je restais assise sur la table, fidèle à mon amour de la hauteur. J'agitais mes talons dans le vide, si longs que leurs pointes rencontrèrent le sol. Je poussais un petit grognement en voyant ça puis haussais les épaules, agitant une queue invisible en admirant le charmant Jake, si gêné que ses joues semblaient être prêtes à exploser. Je pouffais un peu, moqueuse mais aussi admirative. Moi je n'éprouvais jamais de gêne aussi démonstratif. Il m'arrivait d'être gênée dans le sens d'une mauvaise position, mais jamais par sentiment. J'étais toujours très à l'aise, en toutes circonstances. Rien ne me faisait peur, rien ne me faisait rougir à part l'effort. C'était triste à dire mais les choses inconvenantes étaient mon domaine. Je soupirai.

« Mmmh, pffff. Je dois vraiment vous faire pitié. »

Je fronçais les sourcils en l'entendant et arrêtait les mouvements de ma queue véritablement apparut. Je penchais la tête sur le coté. Pitié ? Comment ça pitié ? L'intrigue et la malice m'habitaient beaucoup plus que la pitié à ce moment même. C'est vrai que beaucoup l'aurait trouvé tartre, moi je l'aimais bien. Je sais, je suis vraiment spéciale. Si seulement il existait plus de personnes comme Jake, le monde ne serait pas peuplé que de cons sûrs d'eux. Je me comptais un peu dans le lot, sans vraiment me l'avouer.

« Pitié ? Non pas du tout. » Répondis-je alors le plus naturellement du monde.

J'étais sûrement en train de complètement le salir rien qu'en le draguant. Jake était surement pur, gentil, innocent. Le genre de personne que tue tous les jours le seigneur des Ténèbres. Moi j'étais un peu la démone qui venait séduire les mortels dans le but de les lier à l'Enfer. Oui, c'était exactement ça. Les gens pleureront sur sa tombe, tandis que la mienne prendra la poussière, à tel point qu'on ne verra plus le symbole des mangemorts inscrit dessus.

« J-Je vais peut-être vous laisser ... »

Je levais un sourcil, étonnée. Oh déjà ? Je fis une petite moue mais ne le retins pas alors qu'il joignait l'action à la parole. Je l'observais en train de partir, toujours assise. Je poussais un long soupir. Son pas était hésitant mais pourtant présent, et il s'éloignait de moi petit à petit. Puis, alors que j'avais détourné le regard, j'entendis son pas lourd ralentir. Je tendis l'oreille sans pour autant le regarder et me retourner vers lui. Plus un bruit. C'est ce moment que je choisis pour à nouveau le regarder. Il revenait vers moi d'un pas ferme et d'un sourire sûr de lui. Je répondis donc à son sourire du miens, sans comprendre. Ma réflexion s'arrêta là, lorsqu'il se jeta sur moi pour s'emparer de mes lèvres. Surprise pour la énième fois mais ravie, je passais mes jambes autour de lui, geste imité par mes mains. Littéralement accroché à lui je l'embrassais alors langoureusement, en voulant toujours plus. Je ne savais pas ce qu'il lui était arrivé, mais tout ce que je voulais c'était ça. Néanmoins la question du pourquoi trottait dans ma tête et j'essayais de la rejeter. Je mordillais ses lèvres en un grognement puis posais ma main droite sur l'arrière de son crane. Sa langue était tout aussi délicieuse que ses lèvres, je profitais pleinement du baiser langoureux, sans jamais me soucier d'autre chose que la saveur de sa bouche toute entière.

RP/sujet archivé pour cause de suppression de membre