Une peine d'amour devient subitement votre meilleure compagnie dans ce cas { PV Aenor }

∆ Age : 29 ∆ Localisation : Poudlard/Londres

Ce ne serait certainement pas la neige qui redonnerait moral à Lins. Pourtant, elle était si abondante qu'elle saupoudrait tout le paysage ce qui rendait une allure moins morose qu'en automne, où les feuilles mortes et les détraqueurs, combinés ensembles, déprimaient plus rapidement qu'en hiver ou au printemps où au moins le paysage ne s'alliait pas avec l'ambiance tendue de Poudlard.

Bon sang, ce qu'il avait neigé abondamment durant la nuit. La neige parvenait jusqu'aux genoux que Lins, pour 1m90, figurez vous le portrait. Lui qui avançait paresseussement, se retrouvait davantage ralenti par cette couche fraîche. Alors il marcha plus frénétiquement, les sourcils froncés. Il ne fallait pas le contrarier en ce moment. D'ordinaire, c'est pourtant un jeune homme sage, à l'esprit clair, calme, très intelligent et impassible. Mais on doit inclure que son impulsivité démesurée, ses crises de colère, et son pessimiste grave sur tout ce qui se passe autour de lui, sont tous reliés à la mort d'Elisea. Cette jeune demoiselle à l'âme pure et innocente. Timide. Elegante sans le vouloir et d'un charme absolu. Dont le destin s'était simplement déchiré lors d'un génocide de moldus par des Mangemorts en plein dans un village italien. Les atrocités de ces évènements en disent plus de vision que de conte. Car s'il n'y avait rien de tel que pour renforcer le couteau dans la plaie, c'était bien d'être convoqué par son don de voyance pour recevoir cette vision de sa chère petite amie en train de se faire étrangler violemment avant de se faire égorger, simplement parce que ses hurlements devenaient trop pénibles pour les oreilles du Mangemort qui ne désirait que la réduire à néant. Le sombre spectacle s'était répété chaque jour dans sa tête. Une vision est une sorte de vidéo chez Lins, une fois qu'il en a reçu une, il peut très bien se la rebobiner et se la passer en boucle. Faute de traumatisme, il n'est pas parvenu à s'en débarasser et voilà des jours qu'elle repasse sans arrêt dans son crâne.

A côté de cela, il oubliait de temps en temps ses parents tous les deux à l'hopital, depuis que sa mère avait été retrouvée défoncée à l'alcool dans un bar moldu en plein centre de Londres par son père et sa tante . Depuis, Mrs Icho suivait une cure de désintoxication à l'hopital moldu de Londres, suivi de très près de Mr Icho et de sa soeur. Lins s'en voulait de la mettre de côté dans son esprit, Elisea monopolisait l'intégralité de ses pensées, il ne parvenait même plus à réfléchir. Et même s'il ne devait pas suivre sa mère dans son ignoble descente avec l'alcool, Lins ne souhaitait qu'une chose: pouvoir se séparer de sa tête, du moins de son contenu qui le rendait malade. Tellement malade que sa personnalité en avait subi un coup monumental, personne ne pouvait reconnaître de nos jours. Et physiquement, c'était même le laisser-aller: les cernes, les dents pas brossés, les cheveux en batailles, les vêtements d'une semaine.

Lins finit par tourner à un carrefour, traversant une avenue moldue de Londres et regagna un bar dont le nom, si bizarre soit-il, n'attira même pas son attention. Dénué de forces, il s'affala sur le comptoir du bar et demanda une vodka.

Une journée comme une autre. Enfin quelque chose comme ça.

Voilà un mois qu’Asgéïr n’avait pas ramené et je m’occupais du Jormungandr comme il fallait. Servir les clients avec le sourire, éviter de crier haut et fort, bonjour je suis une vampire, j’ai plus de force que le gros balourd de biker qui gare devant chez moi, et je peux te vider de tout ton sang en une fraction de minute, quand j’étais en colère… était la partie la plus dure du travail. Sans Asgéïr j’étais a cran, et même les plus doux soins du visage et une nouvelle manucure n’y faisaient rien. J’étais.. a cran. Par chance, j’étais également professionnelle, et assez intelligente pour savoir que passer ses nerfs sur les clients était la chose à ne pas faire. Après tout, passer du temps au bar me changeait les idées donc je respectais mes clients, et un peu moins mes serveuses. Surtout la blonde la bas, qui n’en faisait qu’a sa tête, c’était insupportable… Bon. On se calme Aenor. On se calme. Tiens pour un peu j’aurais pu entendre la voix d’Asgéïr ce qui n’était pas le cas pas le cas du tout ! Non au lieu de ça, bah… un client de plus venait d’entrer. Sang frais. Je ne l’avais jamais vu encore celui la. Il était plutôt grand, Et plutôt jeune aussi. Pas que je m’en souciais mais…

— Bienvenue au Jörmungandr, qu’est ce que je te sers ?

Mes… narines souffraient de m’approcher de lui. Il avait dormi dans une poubelle ou quoi ? Je plissais un peu les yeux.

— Si tu cherche une douche et du déodorant, tu peux aller de l’autre coté de la rue.

Bon d’accord, je n’étais pas très gentille, mais je n’étais pas non plus connue pour ça. Enfin je n’étais pas méchante non plus quoi. Et il n’avait pas l’air d’aller fort, l’échantillon d’humain un peu crade. Bref, j’attendais qu’il me dise ce qu’il désirait boire et je le regardais de haut en bas. Il ne ferait meme pas un bon casse croute c’est pour dire.

Machinalement je ne pouvais pas m’empecher de me demander si il avait eu un soucis, si il avait eu une peine de cœur quelque chose comme ça. Bon pas que ça m’interesse. Mais soit. La curiosité vous savez ce que ça fait faire hein…. Ouais bon bref. On allait bien voir.

— Bon alors t’as fais ton choix ?

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Il avait revisité la vision du décès d'Elisea à toutes les sauces. D'abord lui, sur une autel de mariage, l'air désespéré, tenant Elisea dans ses bras , la tête pendante car elle avait été egorgé. Et au lieu d'avoir des roses qui parsemaient le tapis de mariage, c'était des gouttes de sang qui saupoudraient la scène. Même les chaises en étaient éclaboussés. Et Lins regardait fixement devant lui. Personne d'autre à part le cadavre de sa bien-aimée et lui n'était présent. Sombre scène pour une vie de couple.

Une autre réintreprétation de sa mort, c'était Elisea devant un miroir, se coupant lentement la gorge, le sang coulait abondamment et pourtant, elle continuait à contourner l'entierté de son cou, le regard fixe et sans expression. Une mort inévitable. Elle se traduisait par la culpabilité permanente de Lins de ne pas pouvoir faire le deuil de sa disparition et de ne pas pouvoir non plus encore accepter qu'il n'y est pour rien.

Et d'autres visions dans ce genre, dieu sait s'il n'avait pas continué à en avoir. C'était les avalanches de cauchemars, le sang à flot, les cris de mort, les yeux vitraux, des spectacles chaotiques tout au plus.

— Bienvenue au Jörmungandr, qu’est ce que je te sers ?

Entre ses dents, Lins grommela à voix basse et peu articulée :

« Vodka »

Soudain, en regardant la serveuse du bar, il ressentit une étrange sensation. Son don de voyance semblait se réveiller et vouloir s'activer. Il se laissa bercer alors par une vision, ses yeux s'éclaircissant à cet effet subitement, passant du vert au vert très pâle. Dans sa vision, la serveuse montrait agressivement des crocs et laissait couler du sang sur son menton. Puis l'écran s'estompa et ses yeux reprirent leur couleur habituelle. C'était explicite comme message.

— Si tu cherche une douche et du déodorant, tu peux aller de l’autre coté de la rue.

Lins laissa un sourire habitué jalonner ses lèvres. Ce n'était pas rarissime pour lui de s’apercevoir lors d'une rencontre qu'il avait affaire à une créature autre qu'un humain. D'un ton chaleureux et cynique à la fois, il dit :

« Hm. Un vampire...Charmant. J'aurais du le sentir plus tôt. »

— Bon alors t’as fais ton choix ?

« Une vodka. Je l'ai déjà dis. » répliqua t-il, d'un ton plus froid cette fois-ci. Sa mauvaise humeur ne l'arrangeait pas.

Le garçon en face de moi était des plus… Perturbé, et des plus perturbants, enfin si on s’attardait à ça. Je n’étais pas du genre à faire dans le social, les chatons battus et toutes ces choses la, ce n’était pas pour moi. Enfin je m’étais quand même approchée de lui pour le servir moi. Je ne voulais pas risquer qu’un de mes précieux serveurs ne perde son odorat, même si… il fallait avouer que du coup j’en sentais encore plus les effluves. Eurk quoi. Juste eurk. Mais il fallait bien continuer… Et faire son boulot. Mon boulot. Ah Asg’ t’es où crétin de vampire… Hm, du calme Aenor, du calme. Bref du coup ignorant complètement sa demande d’une vodka, j’avais preferé l’asticoter un peu, ce a quoi il répondu d’une maniere tout a fait…. Intéressante. Je sentais d’ailleurs mes crocs tenter de sortir, mais je les contenais. Du calme Aenor j’ai dis.

— Et à quoi ais-je donc l’honneur ? Un traqueur de créature sans abri ? Ou juste un paumé de plus ?

Il n’y’avait pas de méchanceté dans ce que je disais. J’étais curieuse. Ça m’arrivait. Et je voulais savoir comment il savait que j’étais une vampire. Certes j’étais froide, mais il ne m’avait pas touché. Et certes j’avais des crocs, mais il ne les avait pas vu. Se pouvait il que sous ses allures de paumé de la vie, il soit plus machiavélique que ça. Enfin du coup j’insistais un peu pour qu’il me repete sa boisson. Une vodka hein. Je plissais les yeux.

— Du respect. Et… Tu n’es pas trop jeune pour ça ? Enfin, tiens.

Bah après tout si il voulait finir alcoolique à quoi… 16 17 ans… C’était son soucis. Rapidement je préparais un verre de vodka et je le posais devant lui, jetant un coup d’œil dans la pièce pour voir si tout le monde s’en sortait. Ça avait l’air d’aller, je m’appuyais un peu sur le comptoir.

— Qu’est ce qui t’amene ici ?

Cette fois il y’avait vraiment la curiosité, et aussi l’inquietude. Les gens ne venaient pas se noyer dans l’alcool par hasard. Il y’avait une ombre dans ses yeux, qui ne m’inspirait rien de bon. Pas nécessairement pour moi, mais surtout pour lui.

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Il ne pouvait pas risquer de retourner à la tête du Sanglier. Junho et Ellen l'avaient découvert en train de commencer à faire une descente aux enfers avec l'alcool, bien qu'il n'y soit pas parvenu. Et même si inconsciemment, Lins savait très bien qu'il ne voulait pas reproduire ce que sa mère était devenue, c'est à dire une ivrogne révélée, il voulait poursuivre sa quête avec l'alcool, sans en connaître les motifs qui l'y poussaient. Comme si dans toutes ses bouteilles positionnées dans les étagères derrière le comptoir, les liquides spiritueux l'appelaient, lui disaient de les boire. Le jeune homme secoua frénétiquement la tête. Pas question de se laisser hypnotiser non plus par de l'alcool.

— Et à quoi ais-je donc l’honneur ? Un traqueur de créature sans abri ? Ou juste un paumé de plus ?

Lins leva un sourcil. Avait-elle ressenti une approbation en le voyant, ou bien une menace? Les vampires le craignaient rarement, d'ailleurs les seules choses qu'ils craignaient en général, c'était les croix, l'eau bénite, le soleil, l'argent, l'ail et j'en passe. Son don de voyance les inquiétait rarement, peut être parce que le Serdaigle se présentait comme fiable et qu'il affirmait par son apparence qu'il ne s'agissait pas du genre de type à aller tout balancer sur tous les toits.

« Vous parlez toujours ainsi aux clients? » rétorqua t-il sur un air orgueilleux. « Pourquoi vous dire ce que j'suis ? Dites vous que je suis quelqu'un, c'est tout. Qu'est-ce qui m'autorise à me fier à vous? »

— Du respect. Et… Tu n’es pas trop jeune pour ça ? Enfin, tiens.

« Mais non, bien sûr que non, allez ! Donnez moi ça ! » lui dit-il en lui arrachant le verre de ses mains glacées.

Il but le verre de vodka cul sec et ferma les yeux lorsqu'il sentit l'alcool bruler sa gorge et se propager le long de oesophage. C'est ce qui lui permettait d'oublier ne fut-ce qu'un instant, tous les problèmes qu'il ne cessait d'accumuler, tout le mal-être psychologique qui pesait en lui.

— Qu’est ce qui t’amene ici ?

« Une mort. Des problèmes. Le truc classique que vous devez entendre quand vous voyez des ivrognes se plaindre j'imagine. »

Une journée comme une autre. Enfin quelque chose comme ça.

Cette conversation allait être douloureuse. Je le sentais jusqu'au bout de mes ongles. Le garçon était irrespectueux, et irritant, et il venait de poser le doigt sur quelque chose. Est ce que j'étais toujours désagréable avec les clients ? Oui. Quand je m'inquietais pour Asgéïr je l'étais. Toujours. Et puis je n'étais pas la plus agréable des tenancieres de bar de toute façon. J'avais preferé d'autres métiers, qui demandaient moins de sympathie. Mais soit. Il fallait en passer par la. Asg... Je te choppe je te croque. Sauf qu'Asgéïr était mon sire, il m'avait crée et j'étais impuissante contre lui. Tssss. J'aurais presque sortis mes canines. Mais je me concentrais sur le jeune garçon en face de moi.

— Non, juste à ceux qui se ramenent avec un nuage de soucis sur la tête. C'est toi qui a commencé le jeu du mais qu'es tu donc. Moi, je ne fais que preserver ce qui doit l'être.

De toute façon ça n'avait aucun interet. Si il s'averait une menace, il finirait en carcasse dans une ruelle. Et ça serait reglé. Point. A la ligne. Je lui tendais son verre de vodka, et je le regardais avec un sentiment de curiosité mélé au dégout que provoquait tout son être. Il semblait desesperé et je n'étais pas mère Theresa, loin de la. Une mort... Des problemes. Oui il avait raison j'entendais ça tout le temps. Je haussais les épaules et avec la vitesse qui m'était caracteristique je lui preparais une nouvelle vodka.

— Tiens, celle la est cadeau.

Il y'avait en lui quelque chose d'émouvant. Quelque chose sur quoi je n'arrivais pas à mettre le doigt. Et puis, je m'ennuyais sans Asgéïr et aucun autre client n'avait l'air interessant.

— Tu veux me raconter ton histoire ?

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— Non, juste à ceux qui se ramenent avec un nuage de soucis sur la tête. C'est toi qui a commencé le jeu du mais qu'es tu donc. Moi, je ne fais que preserver ce qui doit l'être.

De toute évidence, Lins n'avait pas la tête à discuter. Il n'avait que des envies dépressives qui dépassaient habituellement les pensées de son esprit. Rien n'avait jamais été aussi noirci en lui, autant obscur qu'il pouvait paraître à l'heure actuelle. Pourtant, à l'extérieur de son entourage, certains s'étaient demandés sans nul doute pourquoi autant d'acharnement à se mettre dans un tel état, tandis que leur relation à Elisea et lui ne s'était limité qu'à quelques mois. Mais ils se basaient sur des jugements prompts. Tout ce qui avait été construit d'arrache-pied dans leur liaison avait une importance colossale. C'est comme bâtir une maisonette, chaque brique posée contient une notion essentielle.
Elisea et Lins se sont liés à tout jamais, par des petits moments entre amoureux, des gestes tendres et des paroles de velour qui resteront à jamais graver dans le coeur de Lins qui n'avait jamais encore connu d'amour aussi véritable et aussi fidèle qu'avec la Poufsouffle. En effet, sa timidité avait été forgé toute sa vie à partir des ruptures douloureuses qu'il avait enduré, déjà très jeune quand les filles s'intéressaient à lui. En fin de compte, Elisea représentait la seule relation qui n'avait pas été brisée par la volonté de l'autre. C'était le destin qui était venu semer la pagaille alors que toutes sortes de possibilités s'ouvraient peu à peu devant eux.

— Tiens, celle la est cadeau.

« Hm..Merci.»

Cette femme n'avait pas vraiment de temps à perdre, déjà que sa vitesse de vampire lui permettait de préparer de boisson en un rien de temps, ce dont il suspectait trop flagrant que pour que les clients ne s'en rendent pas compte, mais lui l'avait de toute manière su autrement que de manière physique. Mais dans son for intérieur, malgré qu'il buvait sa vodka offerte, Lins savait très bien qu'il devrait éviter de se saouler, au point de devenir comme sa mère sinon.

— Tu veux me raconter ton histoire ?

« Si ça vous chante, j'ai rien à perdre, même de me faire sucer par un vampire, je n'en avais pas grande peur avant mais là j'en ai vraiment rien à foutre..»

Et ses paroles devaient sembler absurdes et pourtant, Lins était tellement blazé et épuisé de tout ce qui se produisait, si bien que son moral ne suivait plus. Une déchéance anarchique qui faisait basculer son esprit.

« En fait, les mauvaises nouvelles que j'ai appris et le fait que vous soyez une vampire, je l'ai appris parce que je suis voyant» dit-il d'abord à voix basse en regardant à droite à gauche pour s'assurer que personne d'autre n'entende. Il valait mieux minimiser l'impact. « Et ce qui fait que j'ai vu ma petite amie se faire égorger après avoir vu ses parents mourir et avoir vu sa maison partir en fumée, depuis cette même vision de son corps ensanglanté qui jonche le sol hante mes rêves. En résumé, je ne dors plus, je ne mange presque plus, je bois rarement, je sèche parfois quelques cours et je déprime toutes les secondes depuis que tout a changé. Vous avez mieux niveau tragédie? De toute façon je suis tellement exaspéré..»

Le petit garçon en face de moi, m'émouvait. Ah, ça ne voulait pas dire que j'allais me mettre à le prendre dans mes bras pour lui chanter lilalilatoutirabien... Déja ce n'était pas mon genre, mais en plus... Ca aurait été un mensonge. Rien n'allait jamais bien. Enfin, c'était une façon de voir les choses. La vie était une tragédie. Point. Et en parlant de tragédie, le petit garçon allait semble t'il me raconter la sienne. Tiens... Sucer par un vampire, j'arquais mes sourcils, en me plantant face à lui, coudes posés sur le bar.

— Tu sais, nous sommes civilisés, nous ne sucons pas en public.

Un clin d'oeil, et je restais dans cette position, l'écoutant parler à voix basse. Voix basse, pas voix basse... J'aurais entendu un gars pisser dans les toilettes avec mon ouïe dévelopée de vampire. Encore une merde liée à mes pouvoirs hein ? Chacun ses soucis. Tiens donc, il était voyant. Et ... Ho le pauvre petit chou, il avait vu sa copine se faire egorger. J'arquais vaguement les sourcils.

— Mieux niveau tragédie ? Tu crois que la vie va s'arreter et faire un focus sur toi parce que tu as perdu quelqu'un ? Je connais un homme qui a des millénaires d'existence, et qui pourrait te raconter que la vie n'a jamais été juste. Je connais des gens qui sont devenus des monstres à cause de quelques mots. J'ai vu, plus de choses que tu ne peux l'imaginer, et plus de guerres que tu n'en verra jamais. Alors ne viens pas parler de ce que tu ne connais pas !

Je devoilais mes dents, a demi menaçante, sans le vouloir vraiment.

— Il n'y'a de tragédie que quand on s'appitoie. Si tu étais vraiment touché, et vraiment humain, tu te reprendrais en main, plutot que de te complaire dans ça...

D'un geste je lui montrais lui, ce qu'il était. Comment les humains arrivaient ils à scenariser les choses pour se faire victime des moindres soucis qui passaient, ça me mettait hors de moi. Et encore, il valait mieux que je ne sois pas trop hors de moi quand même.

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Sa dégradation avait été sans précédent ses derniers jours. Au point tel qu'il en était devenu colérique sur les bords, jusqu'à agresser Kiba, un de ses rivaux de Serpentard. Pourtant, Lins n'avait pas coutume des disputes, or, cette fois-là, ça avait très vite tourner au vinaigre mais qu'il l'eut cru que ça arriverait? Ses états d'âme se trouvaient dans une excitation explosive, ses paroles passaient du coq à l'âne, l'incongru se semait en lui. En bref, plus rien ne tournait rond. Et le Serdaigle se sentait complètement dépeuplé depuis que sa chère et tendre avait quitté ce monde. Son intelligence ne lui était d'aucun secours. Et de surcroît, il était bel et bien nul en psychologie, donc à peine capable de comprendre ce qui se produisait en son for intérieur, mais aussi de se comprendre lui-même. Le Serdaigle n'avait jamais connu de période semblable à celle-ci, car elle devait être la plus obscure de toutes. Au naturel, il était d'un calme relaxant et amical, toujours avec une petite pointe de fierté mais aussi de légères expressions sur son visage, même s'il demeurait abondamment neutre dans ses propos et sa démarche. Il pourrait même sembler comme quelqu'un indifférent à tout le monde, s'il n'était pas doté d'un cerveau aussi gros qu'une pastèque et d'un don, au plus chiant soit-il, de voyance.

— Tu sais, nous sommes civilisés, nous ne sucons pas en public.

« Merci de l'info mais je le savais»

Elle accorda à Lins un clin d'oeil, il leva légèrement un sourcil puis porta attention à son verre, l'air distrait. Ensuite, après son récit, cette vampire semblait visiblement agacée et Lins sentit un discours d'opposant lui arriver dans la figure, fronçant les sourcils.
— Mieux niveau tragédie ? Tu crois que la vie va s'arreter et faire un focus sur toi parce que tu as perdu quelqu'un ? Je connais un homme qui a des millénaires d'existence, et qui pourrait te raconter que la vie n'a jamais été juste. Je connais des gens qui sont devenus des monstres à cause de quelques mots. J'ai vu, plus de choses que tu ne peux l'imaginer, et plus de guerres que tu n'en verra jamais. Alors ne viens pas parler de ce que tu ne connais pas !

Qu'il ne connaissait pas? Le don de voyance ne semblait pas évoquer grand chose pour elle apparamment. Et pourtant, ce pouvoir n'avait rien d'anodin. Bien au contraire, il donnait une longueur d'avance telle qu'elle n'avait pas encore su s'imaginer. Lins regretta qu'elle soit aussi faiblement accommodée à ses visions. Il se demanda si finalement, il y allait de son idiotie ou de son vécu pour qu'elle réagisse ainsi. Il répondit alors sur un ton cynique.

« Quelle compétition, ainsi vous avez vu plus de choses que moi..Et dites moi, c'est quel âge que vous avez pour que je rigole?»

— Il n'y'a de tragédie que quand on s'appitoie. Si tu étais vraiment touché, et vraiment humain, tu te reprendrais en main, plutot que de te complaire dans ça...

« QUOI? C'EST UNE BLAGUE? ME COMPLAIRE LA DEDANS? PEUT ETRE QUE JE M'APPITOIE PAS EN PUBLIC POUR MA FIERTE ! PEUT ETRE QUE VOUS AVANCEZ DES CHOSES SANS SAVOIR DES DETAILS QUI VOUS ECHAPPER. N'espérez pas que je vous raconte ma vie privée, moi je sais que ça m'a touché et c'est tout ce qui compte, alors pensez ce que vous voulez.»

Et finalement je semblais être tombée sur le dernier des imbéciles. Rien de pire qu'un gamin qui se pensait être le centre du monde. Au fond je n'aurais pas du le laisser boire, parce que ça ne menait à rien de noyer son chagrin dans l'alcool. Et finalement si il aurait pu m'emouvoir aprés son dernier discours tout tomba en miette. Il était arrogant et stupide. Je laissais s'echapper un soupir - un sifflement, et arquant les sourcils je le fixais un peu.

— Si c'était une compétition tu perdrais, petit morceau de chair sale.

Peut être qu'il me tapait sur les nerfs, et vu qu'Asgéïr était pas la, je n'étais pas obligée de bien me tenir... Pourtant j'essayais quand même. Il y'avait des gens dans le bar, et même si mes canines menacaient... Et qu'une bonne leçon s'imposait, j'allais me retenir.Essayer ...

Ce qu'il disait ne plaidait pas en sa faveur en tout cas. En l'espace de quelques secondes je passais le bar pour me dresser devant lui et je l'attrapais par le col.

— Déja, dans mon bar, tu n'hausses pas le ton. Ensuite. Tu ne me parle pas comme ça. Je peux te renvoyer la même chose, tu sais pas ce que je suis, ce que je fais, ce que j'ai fais. Et dernier point, humain, à mes yeux et a ceux de la majorité des gens qui te regardent, tu n'es qu'une loque, une loque qui se prend pour le nombril du monde, parce que quelque chose de grave lui est arrivé. Et quoi ? Tu crois que tu es le seul ? Arrogant et Egoïste, pas étonnant que tu boive seul.

D'un mouvement brusque je le lachais, et je tournais les talons pour repartir deriere le bar,m'occuper des clients.

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Toujours avec son même fichu ton hautain et son air prétentieuse, Aenor levait ses sourcils et semblait assommée des propos de Lins, voire irritée très exagérément. Mais Lins sentait dans ses tripes que ses paroles restaient mesurées, après tout, se mêler de sa vie à lui n'était pas une mince affaire et elle avait cherché à en connaître le déroulement.

— Si c'était une compétition tu perdrais, petit morceau de chair sale.

A partir du moment où elle le considérait mal, il le prendrait déjà mieux que si elle avait eu une soupçon d'ironie dans ses propos, cela aurait sans doute accru sa colère.

— Déja, dans mon bar, tu n'hausses pas le ton. Ensuite. Tu ne me parle pas comme ça. Je peux te renvoyer la même chose, tu sais pas ce que je suis, ce que je fais, ce que j'ai fais. Et dernier point, humain, à mes yeux et a ceux de la majorité des gens qui te regardent, tu n'es qu'une loque, une loque qui se prend pour le nombril du monde, parce que quelque chose de grave lui est arrivé. Et quoi ? Tu crois que tu es le seul ? Arrogant et Egoïste, pas étonnant que tu boive seul.

Lins se sentait devenir une casserole à haute pression, son visage devait certainement virer au rouge violacé, en tout cas, il sentait une chaleur atroce lui parcourir le visage, le rendant de plus en plus colérique. Outré, par des propos qui le rebutaient, le Serdaigle partit aussitôt que la vampire fit volte face en vue de servir d'autres clients.

Quelque part il était vraiment outré et totalement en désaccord avec ce que cette femme avait osé dire, mais il se rendait compte que plus les gens se confrontaient au malheur qui le touchaient, mieux ça l'aidait à relativiser. Alors que depuis des semaines, il pensait agir bien en masquant à tout le monde la réalité de sa situation. Une pauvre loque, c'est sûr qu'il en était une. Mais visiblement encore inapte à vouloir l'accepter..