VALEFOR&EDEN — Horloge, dieu sinistre...

EDEN

Les Rues du Londres Moldu. Septembre 1997. Aube.

Parfois, je pouvais me surprendre dans des élans de mélancolie. Et si je n'avais jamais été mordu, laissé pour mort dans cette ruelle. Et si je n'avais pas vécu l'équivalent de cinq ou six vie... ? Et si j'étais resté en Russie... ? Dans ma vieille Sibèrie natale... ? Et si. Mais une supposition ne recrée pas le monde, j'étais la. Bien heureux, dans les limites du possible ou je puisse être heureux, et j'avais une vie. Une vie... ? Surprenant l'emploi de ce terme par quelqu'un comme moi, plus maudit qu'autre chose. Je ne vivais pas. J'étais la voila tout. Enfin, peut être qu'il était stupide de s’arrêter à quelques points de vue sémantiques. Ça ne servait à rien. Pas de tergiversation ou de choses du genre. J'étais la. Mon clan... était la aussi. Et ce matin, quand le soleil serait levé bien droit dans le ciel, je rentrerai chez moi, m'étendre quelques heures dans les bras de Tsukasa. Puis je rangerai le boxon semé par Addison... et je passerai la journée à me morfondre pour elle vu l'état de Poudlard. A me morfondre pour Félicia aussi. Et peut être que je dirais enfin à Tsukasa que j'ai mordu une élève et que ça me hante. Peut être oui.

Mais pour le moment je trainais mes pas de vampire androgyne dans les rues de Londres. Bel homme aux traits féminins pouvait on dire... ? Bel individu tout simplement, c'était bien la suffisant non... ? L'ambiguité était la meilleure des choses. Et moi, je continuais de marcher. Sans guère savoir où j'allais. Où me menaient mes pas. Il ferait bientot jour. Et même si je portais un de ces stupides médaillons qu'ils avaient décidés de me fourguer autour du gout... je me refusais à vivre la journée. Sauf cas exceptionnel. J'étais un vampire. Un maudit. Et j'avais toujours aimé les clichés. Quelques pas encore, j'arrivais dans une rue un peu plus deserte, et je m'allumais une cigarette. Du feu. Et le tour était joué. C'était un peu étrange de fumer en étant un vampire comme ça. Mais contrairement à la croyance, nous respirions quand même. Du moins, j'inhalais de l'air, meme si il ne me servait à rien à part à tirer sur ma clope. Personne à manger... ? J'avais faim. Et quelques pas s'approchant d'ici, me donnaient un sourire aux levres.

Le jour allait bientôt se lever … D'accord, pas dans la seconde, certes. Mais il était tant de terminer le travail. Il ne craignait pas la réprimande d'un patron mais plutôt la matinale sonnerie du réveil. Il se dirigea sans bruit vers la sortie, quittant la jolie maison en refermant tranquillement la porte derrière lui. Il ne savait pas grand chose sur la famille qui habitait le lieu. Le père avait reçu un gros héritage, la mère le faisait fructifier et l'enfant en profitait. Situation habituelle pour ces familles de beaux quartiers. Comme d'habitude, il ne leur prenait pas grand chose, juste l'argent liquide. Et autant dire qu'avec les banques, il n'y avait pas grand chose à dérober. Il faudrait qu'il s'en refasse une, de banque... En attendant, il quitta rapidement le lieu de son méfait. Il volait toujours de quoi vivre, mais rien de plus, aucun objet à revendre. Pourtant, on lui avait déjà proposer des rachats potentiels. Il refusait, préférant commettre un vol pour les système de sécurité plutôt que pour le butin. C'était complètement idiot et il se savait...

Quittant les quartier chic pour se glisser vers les ruelles, Valefor sourit en tâtant sa poche. Au moins, s'il ne trouvait rien dans les prochains jours, il n'y avait pas de quoi s’inquiéter. En se rendant aux bonnes adresses, il ferait durer cette petite somme au moins deux semaines. Après tout, vu qu'il squattait un bâtiment abandonné, il n'avait nul loyer à payer.
Avançant dans les ruelles, une silhouette inconnu attira son regard. Le voleur l'examina un instant. Pas de doute, il ne l'avait encore jamais croisé. Qui était il ? Que faisait il dans le quartier ? Il n'avait pas l'allure des voyous habituels, pas du tout. Beaucoup trop soigné... Baissant la tête, méfiant, il avança, souhaitant lui passer devant sans anicroche. Il aurait voulu changer de ruelle mais bifurquer maintenant qu'il était engagé aurait paru trop étrange. Près à se défendre, il marcha donc, espérant que la mauvaise impression qu'il avait au sujet de ce bel homme n'était qu'une erreur.

EDEN

La faim se faisant sentir de plus en plus, mon estomac grognait de déplaisir. Avez vous déja entendu un estomac se mettre à grogner... ? C'est un bruit fort etrange, assez douloureux en fait pour les oreilles de celui qui l'entend, et pour le ventre de celui qui le subit. Soit. J'avais faim, et mes crocs sortaient d'avantage. Je me mordais la levre... Mon sang au gout métalique n'avait aucun interet, aucune valeur nutritive. Je soupirais. Par chance, un être humain, male d'environ la trentaine d'année venait de penetrer dans la ruelle. Pas de maladies du sang, l'air fort appetissant, je me retournais donc vers lui. L'intuition était bonne, il était apetissant, restait à savoir si sorcier ou non, et surtout si il se laisserait devorer tranquillement.

Non. Reflexion faite. Devorer c'était un mot qui ne refletait pas vraiment la chose... J'aurais plutot dit. Manger. Non.. Boire peut être.. ? Savourer. En un sens ce n'était pas vraiment négatif comme terme. Je baissais les yeux. Blasé... Depité à l'idée d'être devenu ce monstre. Pas de regrets. Je n'en avais aucun, et je n'en aurais jamais. Mais... Parfois j'aurais preferé être du coté qui aide les gens plutot que du coté qui s'en nourrit. Soit. Le passé était tel qu'on ne le referait jamais. Qu'importait. J'arrangeais mes cheveux qui volaient doucement au vent, et je me dressais, dans ma haute stature face à l'homme aux yeux clairs. Charismatique à souhait. Seducteur. La faim n'empechait le jeu en rien.

« Belle nuit qui s'achève non ? » Un doux sourire à mes lèvres, les canines legerement apparentes. Je me rapprochais encore de lui, jusqu'a sentir son souffle tout proche. Ma cigarette doucement tombait à terre et je le fixais droit dans les yeux. « Si je plante mes dents dans ton cou, comment réagira tu ? » Notez, que dans ma politesse je lui demandais avant. Non vraiment... J'étais un gentleman jusqu'au bout.

Il se tourna vers lui et la première pensée de Valefor fut un juron. Qu'est ce qu'il lui voulait ? Qui était il ? Un Flic ? Comment l'aurait il retrouver aussi facilement, le ministère peut être ? Non, il avait bien d'autre chose à faire, s'occuper des Mangemorts par exemple... Un Mangemort... Non, que viendrait il faire ici ? Il fallait qu'il cesse d'être aussi paranoïaque. Pourtant, il se dégageait de cet être un charme presque malsain. Cela ne tenait pas uniquement dans sa beauté, ce qui était déjà beaucoup, mais aussi dans son air, son attitude. Son aura en quelques sorte. Si le cracmol n'avait jamais rien su de l'existence de la magie, il aurait cru à un coup de la fatigue. Mais présentement, il ne pouvait s’empêcher de penser que cet étrange homme n'était pas un simple moldu. Peut être même pas un simple humain... Non, c'était exagéré... Peut être.

Il voulu faire un pas en arrière mais l'inconnu baissa la tête. Se résignait il ? Ne l'avait il observer que par hasard ? Ainsi presque replier sur lui-même, beaucoup moins dérangeant, il paraissait mignon au yeux du voleur. Mignon et attachant. Puis il releva la tête. Non, il n'était pas un mignon petit chaton qu'on cajole. Non, il était un tigre, un puissant et magnifique prédateur. Son regard le transcendait. Valefor sentit son corps réagir et se retint de détourner les yeux. Premièrement car il ne voulait pas se laisser ainsi dominer par un simple regard et deuxièmement... Parce qu'il ne pouvait pas cesser de l'admirer. Il serra les dents quand l'inconnu s'approcha assez pour qu'il pu observer les siennes. Le temps d'un reflet, elles furent éclairés. Deux jolies grandes canines. Oh, non... Il retint un soupir, se laissant presque bercer par la voix qui l'interrogeait. Puis, il répondit.

« En principe, je devrais te repousser et hurler... Mis toi comme moi savons que ce serait inutile... Premièrement parce que tu pourrais me forcer sans problème et deuxièmement car mon corps se refuse à te rejeter. Alors puisque la nuit touche et pour que nous puissions tout deux retrouver la chaleur d'un lit... Son ton devint presque lassé, Sers toi donc, mais laisse m'en assez pour que je puisse regagner ce qui me sert de maison. »
Il ne pouvait pas lutter, il ne pouvait pas influencer ce vampire, il le savait. Seul, en pleine nuit, il n'avait aucune chance face à lui. Mais il espérait quand même qu'il respecterait son souhait. Sinon, il serait forcé de se débattre, jusqu'à ce que la mort inévitable s’abatte sur lui. L'hypothèse de fuir ne lui effleura même pas l'esprit, il savait qu'une partit de lui refuserait de quitter ce bel homme. S'il en avait conscience, il ne pouvait pas grand chose contre cela. Pourtant, malgré son calme apparent, malgré cette résignation... Il tremblait.

EDEN

C'était étrange quelquefois, cette maladie qui m'obligeait à me nourir des autres me permettait de creer des liens. Et parfois... Elle m'en empechait. Une maladie... Une malédiction. Appelez cela comme vous voulez.. Moi ce soir, ou plutot ce matin j'en était fort blasé. L'homme en face de moi était mignon, et il serait mon repas que ça lui plaise ou non, cette faim sans nom qui prenait naissance dans mon ventre était trop forte pour que j'y resiste. Je n'attendrais pas... Je n'attendrais pas de piller une boucherie pour me nourir de sang porcin, c'était bien du sang humain qui me faisait envie. Le sang de cet homme qui semblait lui aussi tout comme moi, vivre la nuit.

Proche de lui, trés proche, j'écrasais du talon la cigarette presque vide, qui venait de tomber. Mes lèvres avaient semblait il des visions sur une nuque plus appetissante, qu'un simple morceau de papier rempli d'herbe. Je ne pouvais les en blamer. La chair tendre et vivante était un luxe que peu d'élus ne pouvaient se permettre. Soit. Qu'importait tout cela, ces reflexions la ne changeraient rien, en quelques mots je lui avais dressé l'image de son futur. Mes dents toucheraient sa chair, mais avant... Je souhaitais entendre sa réaction.

Elle ne tarda pas, et sa réponse m'apporta un fin et delicat sourire. Il était intelligent, et je regrettais même d'en être réduit à le mordre. Parler avec lui de differents sujets eut été une option fort interessante, mais tout mon être vibrait à la perspective d'un repas. Et je ne pouvais priver plus longtemps la bête qui était en moi. « Je vais tacher de ne pas te faire trop mal. » Doucement je saisissais sa nuque, une main contre son torse, une sur sa joue, et je plantais mes canines dans la chair tendre aprés y avoir déposé un baiser. Le gout du sang jaillissant d'une veine, s'insinuant entre mes lèvres, chaud dans ma gorge. Je me nourrissais et m'ennivrais à la fois. C'était un alcool, un alcool tel que je ne pouvais y resister. Mes mains se serraient un peu plus fort sur l'homme, et j'oubliais presque que j'étais un monstre.

Presque. Quelques secondes, quelques minutes peut être s'étaient ecoulées et je revenais à la raison, m'arretant à grand peine. Presque tendrement je repoussais l'homme...le repas. Non. L'homme. J'insistais pour l'appeler comme tel dans ma tête. Puis je le regardais, le lachant, et reculant d'un pas. « Tu survivra. Merci.» L'envie de parler d'avantage, sans savoir quoi lui dire, je sortais cette baguette dont je ne me servais que trés rarement et je murmurais un sort. Que la magie reste secrete dans le monde des humains, au fond moi. Je m'en fichais.

Cela paru durée des heures. Un sentiments bien cliché dans une telle situation. Il faut croire que ce qu'on lisait dans les livres et observait dans les films n'était pas si éloignés que cela de la réalité. Peut être l'auteur avait il connu un vampire ? Peut être. Pas toujours en tout cas. Car certains livres n'étaient qu'un ramassis d'idiotie à ce sujet. Non, les vampires ne lisait pas les pensées, et c'était tant mieux. Car si présentement ce bel inconnu avait pu lire en lui, il n'aurait pas pu rester impassible face à tout ce que le voleur ressentait. Peur, envie de partir en courant et instinct de survie se confrontaient dans un violent combat à des sentiments tout aussi fort. Le prendre dans ses bras, l'attirer à lui, l'embrasser, le séduire, l'embrasser, encore. Sentir leur corps collé l'un à l'autre, ses lèvres, sa langue. De tout son être il le désirait. Ce n'était pas de l'amour. C'était bestial, il voulait son corps... Mais il ne l'aurait pas.

Il se mordit les lèvres quand les crocs pénétrèrent sa chaire. Ce n'était pas très douloureux. Pas forcément agréable mais pas de quoi arracher des cris et des pleurs. Une simple douleur passagère, bientôt éclipsé par une sensation étrange, un picotement indescriptible. Comme lorsque l'on se blesse et que des précieuses perles de sang s'échappe. En plus rapide. Les mains de son « invitée » se crispèrent sur son corps et malgré le brouillard qui s'installait dans son cerveau, Valefor se demanda ce qu'il pouvait bien ressentir. Quel goût avait il ? Était il bon ? Cette pensée lui arracha un mince sourire.

Puis le vampire se retira, le repoussant. L'adrénaline retomba et le voleur du s'appuyer contre le mur, heureusement proche, de la ruelle pour ne pas tomber. Instinctivement, sa main vint se poser sur son cou pour bloquer l’afflux de sang. Ce n'était pas nécessaire car l'inconnu le soigna. Cette magie restait bien pratique...
Ressentant le besoin de se reposer un peu, le voleur se laissa glisser le long du mur. Observant le ciel par la mince ligne qui permettait de le distinguer, entre les toits. Les étoiles n'étaient guère visible derrière les nuages. De toute manières, elles avaient du commencer à disparaître. Le soleil ne tarderait plus.

« Ce n'est pas risqué pour toi si le soleil se lève ? »
Il tourna son regard interrogatif vers lui, admirant sa beauté. Il n'en savait rien. Il ne connaissait des vampires que les on-dits. Il n'y avait guère de cours sur eux dans les écoles moldus...

EDEN

Quelques minutes et c'était bon, de son sang je m'étais repu. Ça me laissait plus fort, plus apte à bouger rapidement et a aller retrouver mon lit et mon conjoint. Conjoint... ? Oui bon, c'était un vague simulacre de vie que nous avions la. Le loup garou, le vampire androgyne, et notre fille la droguée au renard. Mais c'était notre vie, et nous étions les seuls aptes à la juger. Quoi qu'il en soit, j'étais ragaillardi par le sang du jeune homme, et pourtant, je n'étais pas parti plus rapidement qu'un flash de lumiere. Non, j'étais resté a ses cotés assez longtemps pour lancer un sort sur sa plaie. Pour m'assurer qu'il aille bien. Bien... ? Il n'en avait pas vraiment l'air, il semblait epuisé et je le comprennais. Perdre ainsi du sang, autant de sang, n'était jamais une experience fort agréable. Il allait avoir besoin de repos, de sommeil. Si il arrivait à marcher jusqu'a chez lui. Enfin, il semblait un homme fort, quoi que denué d'energie magique il etait resté debout pendant tout le processus. Belle energie vitale.

La voix de l'homme me tira de mes pensées quand il me demanda si ce n'était pas risqué pour moi avec le soleil presque levant. Je soupirais, puis je me fendais d'un large sourire, mes canines proeminentes recouvertes de son sang.

« Je suppose que je trouverais un rapide moyen de m'echapper. Ou peut être que la magie me protegera une fois de plus. » Même si je n'aimais pas, il fallait reconnaitre que se transplaner à l'interieur d'une maison d'une simple claquement de doigts était une des choses les plus pratiques qui puissent exister. Je souriais à nouveau, d'un demi sourire mysterieux. Puis je le regardais, avant de regarder la rue. Non loin, des gens commencaient à s'agiter. Les premiers reveils sonnaient dans les demeures des gens trés matinaux, et quelques alcooliques rentraient chez eux gravissant à grand peine les escaliers de leur entrée. Je soupirais. Je n'aurais jamais cette vie normale. Et je n'avais aucun moyen de l'avoir...

« Tu devrais rentrer chez toi, et manger. Reprendre des forces et dormir. Ce n'est pas tous les jours que l'on sert de repas. » Un doux clin d'oeil. Amical... Presque. Je n'étais pas tant un monstre que certains le laissaient a penser.

La magie encore. Décidément le monde cherchait à lui faire regretter d'être né Cracmol. Mais lui s'en moquait. A défauts de magie il avait gagné d'autre chose. Parmi elle figurait le calme. Ce calme qui lui permettait de ne pas chercher à attaquer ou à fuir un vampire. Il savait qu'il n'en avait pas les moyens et il l'acceptait. Ce même calme qui faisait qu'il avait si facilement pu s'introduire dans une maison où l'on sonnerait bientôt l'alerte. Oh, on ne remarquerais pas l'absence du liquide qui traînait, pas tout de suite, non, on verrait surtout qu'il n'avait pas rebrancher l'alarme. Il sourit, les moldus était si démunis. Leur système d'alarme était elle qu'il n'avait que rarement besoin de faire appel à un objet magique pour les désactiver. Pourtant, il semblait avoir bien moins de soucis que les sorciers, bien qu'ils ne s'en rendent pas compte.
Ces deux mondes étaient à la fois proches et lointain et ne tarderait pas à se mêler. Le ministère déborder ne pourrait bientôt plus trouver d'excuses. Le monde devenait dangereux.

« Oui, rentrer... Tu devrais faire attention toi aussi, sur le retour, si tu fais de mauvaise rencontre mon sang ne t'auras pas servi longtemps. Et je n'aime pas le gâchis. »
Il se redressa, ses jambes tremblaient encore mais il tiendrait le coup. Après tout son squat n'était pas très loin d'ici et il avait des murs sur tout le chemin pour se tenir. Les autres habitants des lieu ne l’ennuieraient pas, du moins il l'espérait... Avant de partir, il hésita et se tourna vers le vampire :

« Pourrais je savoir ton nom ? Sinon tu resteras sous le surnom de bel inconnu vampirique et je préfère éviter de te réduire à cela. En retour, tu peux m'appeler Valefor. »
Après tout, il était plus qu'une race, plus qu'une apparence. Même s'il doutait de n'être jamais plus qu'un garde manger de passage à ses yeux.

EDEN

Le moins que l'on puisse dire c'est que ma nuit avait été interessante. Malheureusement pour moi, elle touchait bientot à sa fin a cause des dardants rayons qui menacaient de poindre à n'importe quel moment maintenant. Rentre chez toi Eden, me disait, malicieuse une petite voix. Mais j'étais curieux, et inquiet surtout. En general je ne laissais pas le choix à mes victimes, souvent féminines, ou souvent mauvaises. La, ce n'était qu'un homme qui passait et qui avait fait les frais d'une faim incessante. Je ne voulais pas qu'il meure par mon fait sans que je ne sois la main assassine. C'était complexe, mais c'était dans ma tête. Il était fascinant ce petit individu, il venait de me faire sourire. Me disant de faire attention en rentrant. Je souriais, un grand sourire a dents devoilées.

« Ne t'inquiete pas pour moi. Contrairement à certaines personnes que je connais, je ne suis pas vraiment suicidaire. » Cette reflexion d'ailleurs m'ota un petit soupir blasé. Je ne m'étais attaché qu'a peu de personnes dans ma vie, mais il y'avait cette fille de Serdaigle à la quelle nous tenions tous beaucoup et qui jouait sa vie comme j'avais jadis joué la mienne. Ça me desolait. Mais ça n'était pas non plus le sujet. Je le regardais tanguer un peu sur ses jambes et je soupirais encore. Il n'allait pas aller trés loin à cette allure la. « Attend. » Lui disais je donc, remuant ma baguette pour un sort de transfert discret. Tenant desormais entre mes mains une tablette de chocolat sorcier, je lui lançais au vol. « Mange ça, ça te redonnera des forces. » Voila, il pouvait partir maintenant, je ne pouvais rien faire de plus. Peut être que cette nuit je reviendrais par ici, pour verifier qu'il soit toujours en vie. Peut être... Si j'avais le temps.

Pourtant il ne partait toujours pas, semblant hesiter sur quelque chose, qui ne tarda pas à venir. Avais-je un nom ? Peut être. Pouvait il le savoir... ? Cette question m'amena a quelques minutes de silences, que je brisais d'un coup par un simple « Eden. » On m'appelait comme ça aprés tout. C'était l'un des prénoms que je m'étais choisi. Lui, il s'appelait Valefor, et j'esquissais un ultime sourire. « Fais attention à toi Valefor, qui sait, nos routes se recroiseront peut être.» Mon sourire se fit plus fin, bel inconnu vampirique... ? Oui je provoquais souvent cela. J'en avais beaucoup joué à une epoque. Me readossant au mur, sortant une nouvelle cigarette, j'attendais encore un peu avant de rentrer. Histoire de voir, si il tenait sur ses jambes plus que quelques pas. J'étais trop... inquiet ça me jouerait des tours.

Du chocolat... Autant chez les moldus il possédait la propriété de faire libérer des endorphines. Autant chez les sorciers, il semblait aussi puissant qu'une vasque d'eau de jouvence ou que les larmes d'un phénix. Tenant la plaquette qu'il m'avait gentiment offert, Valefor avançait dans les ruelles. Il n'était plus très loin de son squat et pourtant il avait encore l'impression de sentir le regard du vampire... Non, d'Eden, dans son dos. Comme s'il perçait les murs pour l'observer. Quoiqu'avec la magie c'était peut être le cas. Il avait parlé de se revoir. Le voleur n'était pas contre. Même s'il n'envisageait pas une sérieuse relation avec le bel homme, même s'il était certain qu'une relation non sérieuse ne serait pas accessible, il voulait bien lui servir de garde-manger. Après tout, Eden avait besoin de se nourrir et cela ne le choqué pas plus que cela. Se faire mordre était peut être épuisant, un peu douloureux, mais... Il avait l'impression d'avoir une dette envers le vampire. D'avoir une dette envers cette personne bien plus forte que lui et qui pourtant ne l'avait pas dénigré.

Non, ce n'était pas une dette, c'était de la reconnaissance, de l'affection. Il le connaissait à peine mais s'il restait aussi polie lors d'un prochaine visite alors il pourrait se servir sans se voir opposer de résistance. Et puis.. Valefor baissa les yeux vers le chocolat. Il s'inquiétait. Eden s'inquiétait pour son repas du soir et cela ne pouvait que faire sourire le voleur. Oui, il le reverrait. Et peut être parviendrait il a devenir plus qu'un inconnu. Pour la première fois, il voulait en savoir plus sur les créatures magiques... Mais les circonstances actuelles n'était pas à la recherche et à l'apprentissage. Elles étaient au repos et à la prudence.

Ce fut donc calmement et prudemment qu'il poussa la porte du bâtiment et gravis les quelques marches avant de faire tourner sa clé dans une serrure qu'il savait d'expérience inutile contre un voleur, avant de se laisser tomber sur un amas de couverture et de matelas dépenaillé. Plongeant dans le sommeil, il posa la tablette. Il l'entamerait demain. Pour ce soir, il n'aspirait qu'au repos et il savait que peu d'habitants des lieux n'oseraient venir le troubler.