Imprudence, quand tu nous tiens ! [ Luka ]

Liam avait quitté le travail beaucoup plus tard que prévu ce jour là car les autres Langues de plomb et lui avaient été confrontés à un problème de dernière minute qu'il leur avait fallu régler avant de penser à aller se coucher. Fourbu, il avait fini par quitter le Ministère aux alentours de minuit. Il n'avait rien avalé depuis le midi si bien que son estomac gargouillait férocement. Toutefois, alors qu'il avait prévu de transplaner directement chez lui sans s'attarder, une silhouette avait attiré son attention. Les mangemorts avaient pris l'habitude de rôder dans la ville depuis la montée au pouvoir de Voldemort mais il n'avait certainement pas affaire à l'un d'eux. Si c'était le cas, il l'aurait déjà abordé pour lui chercher des noises.

L'obscurité l'empêchait de distinguer les traits de la personne qu'il observait mais vue sa carrure, ce devait être une femme. Que diable faisait-elle donc seule dehors à une heure pareille ? N'avait-elle pas eu vent de ce qui se passait dans le monde magique ? Enlèvements, attaques et meurtres étaient devenus courants si bien qu'il s'était mis en tête de la suivre pour s'assurer qu'il ne lui arriverait rien.

Silencieux comme une ombre, il avait progressé à sa suite dans plusieurs ruelles mal éclairées avant de s'arrêter un instant pour éviter de se faire repérer. La demoiselle n'avait pas l'air d'être en train de rentrer chez elle ni d'aller à la rencontre de quelqu'un. A vrai dire, elle donnait plutôt l'impression d'errer sans but apparent. Quelqu'un s'inquiétait-il pour elle en ce moment présent ? N'y tenant plus, il avait fini par l'interpeller :

- Mademoiselle... ?

L'inconnue s'était immobilisée. Soulagé qu'elle ne se soit pas sauvée en courant, le jeune homme l'avait rejoint. Lorsqu'il avait découvert qu'il s'agissait d'une adolescente qu'il avait pris sous son aile, il avait froncé les sourcils.

- Luka ?! Qu'est ce que tu fais ici, tu es folle ?

Il fallait être complétement inconscient pour quitter Poudlard bien après l'heure du couvre feu et venir se promener en ville. Sa jeunesse et ses origines la rendaient vulnérables, peut-être plus qu'une autre élève et cela, elle ne pouvait l'ignorer...

LVH'

Nuit. Londres, chemin de traverse. Semaine.

Nuit... Nuit tu me fais pe... Bah non en fait. Je ne pouvais même pas chantonner cette vieille chanson moldue en trainant mes converses beiges salies, dans les rues de Londres. Dans le chemin de traverse plus précisément. Comment est ce que j'étais arrivée la... ? 17 Ans, permis de transplanage... Toutes ces choses la. Ça ne vous disait rien... ? Ça me disait énormemet de choses à moi en tout cas. Donc voila, la réponse était la... Une fenètre ouverte dans la tour Serdaigle, un puma qui se la joue Arsène Lupin sur les toits... Une course effrénée jusqu'a la forêt interdite. Et Crac. Rues de Londres me voila. Ça n'avait pas été trés brillant ce soir, j'avais failli me faire remarquer par deux vieilles femmes qui parlaient sur un banc, près de la Tamise. Pas brillant du tout. De peur j'avais fais un bond en arriere et je m'etais presque tordue la cheville. Quand je vous disais que j'étais un boulet. La c'était le pompom.... Et dire qu'ils m'avaient mis à Serdaigle.

Bref. Aprés une marche plus ou moins effrénée, un pain au chocolat en main ,j'étais allée trainer du coté du chemin de traverse. Si je me trompais pas il y'avait un excellent pub la bas... A part que je n'avais pas compté sur les encagoulés bizarres... qui par chance pour moi buvaient une bonne pinte de quelque chose de trés fort. Fiou. C'était risqué. Et cette petite montée d'adrénaline alors que je heurtais à nouveau le pavement, me faisait un bien fou. J'étais probablement profondément suicidaire. Mais j'étais ainsi, et rien jamais ne me changerait. Point. A la ligne.

Je trainais donc par ci, par la... La tête dans les nuages, l'esprit bien loin.. Pensant à cette chose de cet été à la quelle je ne veux pas penser, et à quoi je pense quand je me dis que je veux oublier d'y penser. Zut. Bref. Maugréant donc, perdue dans mes souvenirs pas trés gay moutons, tout ça tout ça... J'avais même pas remarqué que quelqu'un me suivait. Ce n'est que le « Mademoiselle » qui me fit réagir. Stoppant sur place, j'attendais que les pas se rapprochent de moi, et je me retournais. Blasée. Faites que ce soit un mangemort qui est venu me tuer. Faites que ce n'en soit pas un. Faites que ce ne soit pas Satoru surtout... J'étais pas trés tentée par une leçon de morale... Et la crac. J'aurais du partir en courant en fait. La leçon de morale allait probablement venir. Il s'agissait de Liam. Liam était un adulte. Bon ... On était mal barré pour la description la. Zut ma petite voix interieure. Je disais donc. Liam était langue de plombs au ministère et sans trop que je sache pourquoi, il m'avait pris sous son aile. Ce qui ... ne me derangeait pas du tout, car il était d'une gentillesse sans borne. Et c'était toujours agréable de parler avec lui. Un peu comme un grand frère en bref.

« Bonsoir Liam. » Bah sur le coup je faisais un peu la gueule, mais j'allais pas sourire en sachant qu'il allait probablement me passer un gros savon, et un petit coup de savonette en prime. Grumpf. « Luka ?! Qu'est ce que tu fais ici, tu es folle ? » Ah bah... ça commençait déja. Pour toute réponse, je haussais un rien les epaules, et je le regardais. Mes grands yeux tristes d'un gris plus pale que d'usuelle. « Je... trainais. » Non désolée, je n'avais pas grand chose à dire. Je ne ... pouvais même pas lui donner une raison à ma presence ici. Alors je me contentais d'un bref. « J'avais envie de prendre l'air. » Blasante. J'étais... Blasante. Et blasée.

Liam ne comprenait pas le comportement de l'adolescente : pourquoi mettait-elle sa vie en danger de la sorte ? Certes, sa situation actuelle n'était pas enviable mais les choses finiraient sans doute par s'arranger pour elle... à supposer qu'elle ne se fasse pas tuer avant bien sur !

- Tu... trainais ?

Le jeune homme avait laissé échapper un soupir.

- Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? Tu sais que les rues sont dangereuses ces temps-ci !

Avisant un mangemort qui rôdait non loin de l'endroit où ils se trouvaient, il avait entraîné son interlocutrice dans une rue plus sécurisée avant de reprendre à voix basse.

- Que se serait-il passé si l'un d'eux t'était tombé dessus, hein ? Tu as pensé à ça ?

Jouer les moralisateurs n'était pas dans ses habitudes mais il arrivait ( souvent ) que son tempérament de protecteur lui dicte sa façon d'agir. Lorsque le silence s'était réinstallé entre eux, il avait pris le temps de détailler brièvement la demoiselle pour s'assurer qu'elle allait bien. La tristesse qu'il lisait dans ses grands yeux gris à chaque fois que leurs regards se croisaient avait le don de l'adoucir. Luka avait pris des risques inconsidérés mais lui crier dessus ne changerait rien à ce qui s'était passé.

- On a le moral dans les chaussettes... ?

En temps ordinaire, il lui aurait sûrement proposé de s'assoir pour discuter confortablement mais à l'heure actuelle, il préférait rester sur ses gardes. Un sbire du seigneur des ténèbres pouvait surgir à tout moment et de n'importe où pour les attaquer aussi, ils devaient se tenir prêts à fuir si cela s'avérait nécessaire.

Le climat de peur qui s'était installé sur l'Angleterre était franchement déplaisant. Avant, le chemin de traverse était un lieu où il faisait bon vivre que les sorciers fréquentaient beaucoup. A présent, c'était devenu un véritable coupe gorge. De jour comme de nuit, les alliés du lord y commettaient leurs méfaits, comme si le bien avait déjà perdu la guerre qui ne tarderait pas à éclater entre les deux partis...

LVH'

Il fallait avouer que sur ce coup la, j'avais eu peur sans raison. D'ailleurs il avait été stupide de ma part d'avoir peur. Peur de quoi hein... ? De me faire tuer. Ça me soulagerait tellement. Enfin visiblement ma réponse n'avait pas plu à Liam. Je n'en attendais pas moins, mais je ne m'étais pas sentie d'humeur à lui mentir. Lui trouver une raison à la con, du genre, Alice était malade elle m'a envoyé chercher un remede qu'on ne trouve qu'ici. Oh, c'est un mangemort de Poudlard qui m'a trainé par ici et je me suis perdu, ou je ne sais quelle inepsie j'aurais pu inventer. Non... C'était pas mon genre le mensonge, je preferais l'honeteté même si elle m'apportait des soucis par la suite. Enfin, quel genre de soucis aurait elle pu m'apporter. Liam n'était ni un tuteur légal, ni un professeur de Poudlard. Et puis les sanctions... Les sanctions... NON Chut Luka. On ne disait plus rien. Enfin, je ne disais plus rien. Je l'écoutais me faire une petite leçon de morale, en le suivant dans une ruelle plus excentrée. Oui les rues etaient dangereuses, et oui, j'avais pensé à ce qui aurait pu se passer si j'en croisais un. Une fois j'avais croisé une mangemort... Et ça c'était trés mal fini. Mais pas neccessairement à cause d'elle. Enfin soit. C'était une partie des choses que je voulais oublier, alors on allait... sagement oublier. Je soupirais doucement. « - Que se serait-il passé si l'un d'eux t'était tombé dessus, hein ? Tu as pensé à ça ? » Comment ... répondre à ça autrement que par le sarcasme... ? En se mordant la levre. Je ne disais rien, mais interieurement je n'en pensais pas moins. C'était douloureux d'ailleurs.

Alors je n'avais pas repondu. Je n'avais rien dis. J'avais juste un peu baissé mes yeux que je sentais ornés d'une tristesse sans faille. C'était juste le silence, que je brisais d'une phrase. « De toutes les manières, le danger est partout. Même dans les murs de cette école que l'on dit sure. » Un haussement d'épaule. Je n'avais toujours pas repondu à sa question... qui au fond n'en était pas vraiment une. Non. Je n'y repondrais pas. Rah. Je reflechissais trop. C'était blasant pour moi même de reflechir autant. Sans trop m'en rendre compte je m'étais donc emmurée dans un nouveau silence, à peine brisé par le brouhaha lointain des gens qui ... essayaient de vivre. Je trouvais ça un peu stupide d'essayer de faire semblant que le monde continuait de tourner. Mais soit. A chacun sa maniere d'apprehender la mort proche. Oui... J'étais plus deprimée que d'habitude ce soir peut être. Mais sa question ou du moins les cheminements sur les quels elle m'avait conduite, m'avaient rendues encore plus maussade. Soit.

«- On a le moral dans les chaussettes... ? » Presque au ralenti je levais vers lui mes yeux quasis bleus tristes. « C'est peu dire. Bel euphemisme. » Un petit haussement d'epaule, je glissais mes mains dans les poches tout en le regardant. « Les temps sont maussades, je suis d'accord avec eux. » C'était tout moi ça. Des belles phrases qui au fond ne revelaient pas grand chose. Je ne me rappelais plus si un jour je lui avais dis que j'étais empathe, mais ça y était pour beaucoup... Enfin, c'était aussi une bonne excuse pour expliquer la tristesse. Lassée par moi meme, je me mordais la lèvre et je cherchais un truc profond à dire. « Et toi comment vas tu ? Pas trop dur de travailler au ministère ? » Pas si profond que ça en fait... Bravo Luka.

Luka n'avait pas tort en affirmant que le danger était partout. Depuis la mort d'Albus Dumbledore, le seul sorcier que Voldemort ait jamais craint, Poudlard avait été investi par des mangemorts. Les nés-moldus étaient la cible des sorcier de sang-pur et des cours de magie noire étaient donnés à l'ensemble des élèves ce qui était tout bonnement inadmissible. Malheureusement, pour le moment, personne ne pouvait rien faire pour permettre à la situation de s'améliorer. Harry Potter, l'élu, était encore un enfant. Rien ne prouvait qu'il saurait mettre fin au règne de terreur de son plus grand ennemi, le tyran qui avait placé l'Angleterre sous son joug. Et eux, simples citoyens, étaient contraints de subir en silence.

Ceux qui avaient rejoint l'Ordre du Phoenix avaient le mérite de ne pas rester passifs mais jusqu'à présent, les efforts qu'ils déployaient pour éradiquer la menace ne semblaient pas payer. Liam aurait volontiers imité son père lorsqu'il s'était engagé mais en tant que Langue de plomb, il se devait de rester discret. Si on le soupçonnait de soutenir la rébellion, il aurait de sérieux ennuis et les secrets qu'il protégeait ne devaient être découverts par le Lord sous aucun prétexte.

- C'est vrai. Le danger est partout. Mais est-ce une raison pour t'y exposer volontairement ?

Il s'était interrompu avant de reprendre :

- Tu n'as pas d'ennuis à l'école au moins ?

En refusant de soutenir sa famille et leurs sombres idéaux, Luka s'exposait à la colère des mangemorts. Ils évitaient de verser le sang de ceux qu'ils considéraient comme leurs égaux mais les traîtres à leur sang restaient des cibles privilégiées.

Le jeune homme se souvenait que son interlocutrice lui avait confié qu'elle était empathe. Un tel don devait être un véritable handicap par les temps qui couraient et expliquait en partie la dépression de sa détentrice.

- J'imagine que ça ne doit pas être facile pour toi mais il faut que tu t'accroches. Perdre espoir revient à le laisser gagner.

Comme la majorité des sorciers, il évitait de prononcer le nom du tyran, à plus forte raison depuis que transgresser le tabou pouvait alerter ses sbires.

- En ce qui me concerne, je n'apprécie pas non plus l'atmosphère qui s'est installée dans le monde magique mais j'imagine que ça pourrait aller moins bien. Quant au travail, il me permet d'échapper un peu à tout ça.

Être langue de plomb exigeait des efforts de concentration parfois assez intenses si bien qu'il ne pensait guère à autre chose qu'aux tâches qui lui étaient assignées durant ses heures de boulot...

LVH'

[ Omgeuh. Je suis desolée je me suis laissée emporter par Luka. ]

Le danger.... ? Est ce que l'on pouvait dire que je savais encore ce que c'était que le danger ? J'avais oubliée de me proteger, j'avais oubliée ce que c'était ces choses la. Je voulais juste... danser sur un fil au bord de la mort et tout risquer. Risquer la vie, risquer la mort. Que tout ne soit qu'une vulgaire partie de pile ou face... mortelle. Ok. J'etais suicidaire. Mais ça dépendait les jours. Je n'avais pas toujours été comme ça. Avant j'avais même pris des risques. Beaucoup. J'avais tendu des mains, sauvée des vies... J'avais été utile. Notament avec Maddison, cette jolie serpentard. Mais soit. J'avais changé. C'était cet été, et ce n'était pas du à la mort de Dumbledore. Certes ça avait chamboulés quelques petites choses dans le monde magique, mais pour ce que j'en avais a battre du monde magique. Enfin ... Comme on disait, il y'avait des choses aux quelles on ne voulait pas penser. Moi, je ne voulais plus. Je ne pouvais plus. Cet été comme celui de mes 15 Ans m'avait definitivement changé. Et si celui de mes 15 ans m'avait changé en bien, on ne pouvait pas en dire autant de l'été de mes 17 Ans. Ah si Théo me voyait. Si quelqu'un qui m'avait jadis connu me voyait. Si quelqu'un d'autre que cette brave Alice... Non, pas si brave que ça. Et quoi... ? Si quelqu'un qui avait connu la Luka d'avant, la Luka... vrai ? C'était stupide comme reflexion. Toutes mes reflexions étaient stupides. J'étais stupide. Et la vie était stupide d'ailleurs.

Ah. Et j'étais bornée aussi. Dans toutes ces pensées - stupides, mais je me repete - j'avais a peine entendu la question de Liam. Les leçons de morale n'étant pas vraiment mon genre, les plaintes non plus, je me demandais d'ailleurs si il n'était pas preferable de ne pas y repondre. Laisser couler... Comme je laissais couler beaucoup d'autres choses. Non. Ce n'était pas une raison. Ce n'était pas une solution. Je le regardais les yeux fatigués. « Non, ce n'est pas une raison... Mais ais-je des raisons de ne pas le faire ? » Impertinente. Insolente. Et pourtant... Je faisais preuve d'une intelligence sans faille. Juste un peu trop intelligente pour continuer à rester de marbre alors que le monde s'efrite... Je soupirais. Il m'avait posé une seconde question et à celle ci, je pouvais y repondre du tac au tac. Je preferais. « Non, je n'ai pas de soucis. Ils ne veulent pas gacher un sang aussi pur que le mien, et je suis une bonne eleve. Ils en ont même profités pour me nommer préfète en chef. Montrer l'exemple tout ça. Enfin, je sais pas vraiment pourquoi ils l'ont fait. Peut être qu'ils se sont dit que ça me mettrait de leur coté... » Van H. Van Hayden, le rapprochement était simple, et si pour le moment mes parents ne faisaient pas le moindre geste pour me retrouver, nul doute que certains parmi les mages noirs, connaissaient le doux nom de ma famille. Et son blason aussi. Enfin, ça me gardait en vie pour le moment... Aprés tout, a part Alice, mes amis proches, Liam, Satoru, et mes parents, personne n'était censé savoir que j'avais fui famille, maison et ideaux voila deux ans... Bon, si on ajoutait à ça le fait que certains mangemorts me pensaient modelable à leur guise et n'hesitaient pas à se servir de leurs charmes pour essayer de me convaincre que leur coté était meilleur... Moui. Bien sur. Quoi qu'il en soit. Ça me gardait en vie, et malgré moi ça me donnait d'avantage envie de jouer avec le feu. Alors c'était mal. Et a ce moment la je me disais que par chance Liam n'était pas legilimens, il se perdrait sinon dans ma cohue reflective.

Enfin quoi qu'il en soit, ma petite reflexion sur le caractère maussade du temps avait lui rappeler ma qualité.. Non, ma malédiction d'empathe. Peut être. Ou alors il disait tout simplement que pour moi ce n'était pas facile, parce que ce n'était facile pour personne. Et voila.. Encore quelqu'un de digne, de fort, de combatif, qui evitait de dire son nom. Ça me faisait bruler à l'interieur. Utiliser d'autres appelations... Ne changerait rien au fait qu'il nous l'avait mis... pour parler cruement, bien profond. Oubliant cependant cette constatation, je lui offrais un sourire. Blasé mais sincere. « Et si l'espoir s'est déja émietté ...? » Ça sonnait assez depressif. En un sens. Desolée je l'étais. J'allais pas lui dire que les oiseaux chanteraient dés demain à ma fenetre... C'était loin d'être le cas. Quoi qu'il en soit, n'aimant pas vraiment être centre d'inquietude ou de conversation, j'avais essayé de devier le sujet sur lui. Comment est ce que les choses se passaient au ministère. Il ne faisait nulle ombre que ça devait être dur. Dur pour quelqu'un qui ne soit pas partisan du puissant sans nez, de travailler dans ces conditions. Pourtant il continuait. Et j'étais fière de lui. Fière de le connaitre et d'être son amie... ? Je l'écoutais donc en silence, ne comprennant que trop ce qu'il me disait. A une époque pour moi aussi, a mon echelle il n'y'avait plus eu que le travail. Maintenant... Je n'arrivais même plus à me concentrer sur ça.

Alors je haussais un peu les epaules. Peut être que je pouvais me relacher, liberer l'apparence un peu. Ou pas. C'était toujours plus fort que moi de demander de l'aide, de m'avouer faible. Je ne savais pas - plus faire. Je me contentais de le regarder en silence... Sans vraiment savoir que dire. « Comment tu fais pour croire en l'espoir ? » Juste une question comme ça, posée d'un ton qui justement n'en avait aucun. Atone. Je ne pouvais pas faire mieux.