Rogue n’était pas très sympathique, enfin la plupart du temps quoi… et aujourd’hui il était dans ses mauvais jours. Je voulais profiter de cette journée pour torturer quelques élèves siégeant au château, mais Monsieur ne voulait pas… Sa seigneurie désirait que je me rende dans une boutique sur le chemin de traverse afin de commander quelques tonnes de nourriture en tout genre afin d’alimenter les créatures diaboliques cachées dans les cachots. Visiblement c’était en prévision d’un jeu grandeur nature qui allait sans doute s’avérer fatal pour une partie des élèves.
J’avais bien sur refusé, mais devant l’insistance de Serverus et l’artefact qui bloquait mes propres décisions, j’avais pris la route sans perdre une minute de plus. Si la vie avait un sens, la mienne serait l’exception qui confirme la règle. Arrivé aux portes de l’école, je me transformais en renard, vérifiant que personne ne puisse voir ça. Puis je me mis à courir sur quelques kilomètres car rester trop longtemps sous ma forme humaine déclenchait en mois un genre de mal être difficile à expliquer. Je finis par m’arrêter dans une clairière pour reprendre ma forme humaine, le visage disparaissant sous la capuche d’un long manteau gris taupe. Je transplanais alors jusqu’à une ruelle peu fréquentée avant d’emprunter la rue commerçante.

  « Attention monsieur j’ai un enfant dans les bras quand même »

Je me tournais vers la femme que je venais de bousculer. Mon envie première aurait été de m’excuser, mais ce fut d’autres mots qui sortirent de ma bouche.

« Bah quoi, elle a un problème la morue ? Ton gosse serait tombé je t’aurais rendu service ! Et à lui aussi au passage vu sa gueule ! »

Elle ressemblait à un maki avec trop de riz à l’intérieur, tout était dehors. Un amas de bourlets qui laissait à penser qu’elle attendait les 101 dalmatiens à elle toute seule. Grosse et pleine de tâche, un thon en somme. Elle ressemblait à ces poissons-vaches dont parle les moldus. Ou bien était-ce poisson-chat ?

Je continuais mon chemin dans une rue un peu plus mal fréquentée que les autres, mais qui, pour le coup ne me posait pas de problèmes. Les gens d’ici me connaissaient suffisamment pour savoir que ma vie appartenait au Lord.
Je m’étais finalement arrêté devant la boutique qu’il me fallait, et alors que je scrutais la vitrine (attention suspens), un homme me rentra dedans (façon de parler), en me mettant une main aux fesses. Je me retourner prestement pour admirer son beau visage. Mon regard croisa le sien et je ne pus m’empêcher de sourire.

« Si tu voulais me toucher les fesses, fallait le dire je t’aurais laissé faire »

C’est surtout qu’il était charmant le monsieur…

Je souriais, finalement peut être que la journée ne serait pas aussi pourrie que ce que je pensais. Même avec cet artefact au poignet qui entravait ma volonté, j’avais pas pour autant changé d’orientation sexuelle. Manquerait plus que ça… d’ailleurs si les mangemorts voulaient vraiment me torturer ils auraient dû me faire coucher avec des femmes. Non mais vous imaginez l’horreur !!!
Un frisson me parcouru le corps, alors que ma main vola jusqu’à la joue du type face à moi. Mais au lieu de le gifler comme il aurait pu s’y attendre suite à sa remarque assez osée, se fut un amical tapotement sur la joue qui vint accueillir mes propos.

« J’imagine bien que t’as aimé ça, ça se lit sur ton visage. Si tu veux recommencer y a pas de soucis… »

Je me tournais, de nouveau vers la boutique, prêt à partir lorsqu’un autre homme me bouscula. Il commença à grogner, s’apprétant sans doute à m’insulter ou quelque chose du genre, mais d’un geste fluide je vins lui mettre ma baguette sous le nez.

« J’écoute… »

L’homme ne répondit pas et leva les mains en reculant légèrement effrayé. Sans doute m’avait-il reconnu comme l’auror traqueur de mangemort soudainement devenu au service des mangemort. Certains se doutaient qu’un sortilège d’impero contrôlait mes mouvements ce qui à leur yeux me rendait encore plus menaçant car imprévisible. Je me tournais de nouveau vers l’inconnu tâteur de fesses avec un sourire.

« Dis moi joli monsieur, tu sais où je pourrais trouver de la bouffe pour créatures dangereuses ? Du genre araignée géantes, dragon, trolls enfin tu vois le genre quoi ! »

La ruelle était blindée de monde, mais depuis l’altercation avec l’homme ronchon, plus personne ne semblait vouloir approcher de moi. Les rumeurs vont vite au chemin de traverse, savoir qu’il vaut mieux ne pas emmerder quelqu’un comme moi est une chose essentielle dans le kit de survie du parfait petit sorcier. D’un autre côté, j’étais de bonne humeur depuis cette rencontre plutôt… intéressante. En d’autres temps je lui aurais cousu la bouche avant même de m’annoncer. Toujours est-il que ma mission restait toute aussi importante que mes parties de drague endiablée. Bien que je n’avais pas besoin de ça pour attirer les hommes… le charme des descendants vélanes si je puis dire.