La journée n’avait pas été simple pour Sacha. Mordicus lui avait encore demandé de faire pleins de choses qu’il avait refusé, Sacha n’aimait pas recevoir d’ordres. Mais la seule chose qu’il avait gagné c’était une petite séance de doloris. Après tout, une fois de plus ou une fois de moins ça ne change pas grand-chose, si ? Il commençait à avoir l’habitude, peut-être qu’un jour il ne ressentira plus rien, sait-on jamais. En tout cas, après cette dure journée, il était bien décidé à se changer les idées, mais comment ? Dans un bar, comme d’habitude, à force il avait fait le tour de tous les bars du coin, il les connaissait par cœur. Bah oui quand il ne passe pas la nuit accompagné de charmante jeune fille, il est seul, il faut bien trouver des occupations.

Il s’était donc retrouvé à marcher sans but précis, il ne savait pas vraiment où aller. Il entra dans un bar, il y avait pas mal de monde, ça ne le dérangeait pas plus que ça, après tout, ça mettait une certaine ambiance. A peine assis, il se rendit compte qu’il n’était pas dans un bar normal. Une strip-teaseuse s’était approchée lui, un sourire aux lèvres. Il la repoussa dans un geste brusque avec son bras droit tout en se relevant. Il se dirigeât vers le long bar de bois ciré, il aurait peut-être moins de chance de se faire « attaquer » par des strip-teaseuses. Ce n’était pas qu’il n’aimait pas ça, bien sûr qu’il aimait les femmes et les strip-teaseuses étaient plutôt pas mal mais il avait toute la soirée pour se faire accoster, il voulait d’abord boire un coup. Il appela un serveur. « Donnez-moi un truc fort. » Le serveur revint quelques minutes après, Sacha lui balança la monnaie d’un air supérieur avant de s’adosser au bar pour pouvoir regarder ce qu’il se passait.

D’un coup, il y eut un groupe de filles assez bruyant qui entra. Elles avaient toutes l’air très heureuses, elles devaient bien s’amuser elles au moins. Il lui semblait avoir reconnu quelqu’un parmi elles mais il ne voulait pas passer pour un gros lourd en les fixant. Il verrait bien plus tard. Elles devaient être venues pour fêter quelque chose, on aurait dit un mariage, mais de laquelle ? Il tourna la tête pour observer une autre fille plus loin, une brune assez jolie. Elle avait l’air d’attendre quelqu’un. Pourquoi tout le monde était venu accompagné ce soir ? « Au mariage d’Amélia ! » Sacha tourna la tête brusquement. Amélia ? L’Amélia qu’il connaissait allait se marier ? Sacha la chercha du regard, oui c’était bien elle. Son plus grand fantasme allait se marier, il n’en revenait pas. Comment pouvait-elle se marier ? C’était la fille la plus joueuse avec les hommes qu’il connaissait. Même si ce n’était pas ça qui allait arrêter toutes ses avances, c'était une nouvelle carrément étonnante.

Peu de temps après il la vit tourner son regard vers le bar, l’avait-elle vu ? Non, sûrement pas. Elle était vêtue d’une robe bleue assez courte pour tout vous dire. Elle était toujours aussi belle et attirante. Sacha décida de s’approcher un peu d’elle, ça devait être la seule qu’il connaissait à peu près dans le bar, tous les autres il les avait déjà vues mais ce n’est pas pour autant qu’il les connaissait. Arrivé près d’elle, il se sentit un peu idiot, il ne savait pas vraiment quoi dire, il lui attendra un sourire avant de lancer : « Amélia ? Mais que fais-tu ici ? »

Elle se retourna pour le regarder. Elle était toujours aussi belle, son visage n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Bon en même temps, il faut avouer que ce n’était il n’y a pas si longtemps que ça. Il l’observa avec un petit sourire en coin en attendant sa réponse même si avec ce qu’il avait écouté précédemment il connaissait déjà la réponse, mais il avait besoin de vérifier. C’était quand même presque impossible qu’elle se marie, ce n’était pas qu’elle était trop moche ou quelque chose comme ça, c’était juste que c’était Amélia. La personne la moins fidèle qu’il connaissait en dehors de lui-même. Et puis surtout, ils avaient une relation assez particulière, elle ne cessait de repousser ses avances mais lui ne pouvait pas se convaincre qu’elle ne craquerait jamais. Il était persuadé qu’elle finirait par céder. Après un court instant, elle prit la parole.

Elle avait susurré ses paroles, sûrement pour jouer encore avec lui. Et ça marchait, il souriait en coin tout en l’écoutant. Il rigola doucement lorsqu’elle parla de sa présence à lui mais il ne comptait pas se justifier de son côté. Il ne tenait pas à ce que quelqu’un soit au courant des moments avec Blenheim qui occupaient ses journées même si la plupart s’en doutait. Lui, ce qui l’intéressait c’était sa raison à elle. Mais elle lui donna sa réponse très vite. La phrase que Sacha venait d’entendre l’avait figé. Alors c’était vrai, elle allait effectivement se marier. Ce fut un choc pour Sacha, il avait entendu ses amies le dire mais il ne réalisait pas encore. Maintenant que la phrase était sortie de sa propre bouche il était obligé de la croire. Evidemment, le choc ne fût que mental, il ne laissa rien paraître physiquement, il prit même soin de sourire encore plus. Au fond de lui, il se doutait bien qu’Amélia n’était pas heureuse de cet évènement. Tout d’abord, ça c’était vu juste avant. Et puis, elle aimait trop sa vie de manipulatrice pour l’abandonner pour un stupide mariage. Mais la question était maintenant de savoir qui était l’heureux élu. Sacha n’en avait aucune idée, il ne connaissait pas plus que ça les fréquentations de la jeune femme. Il ne s’intéressait pas à ses connaissances, lui ce qu’il voulait c’était coucher avec elle.

« Oh mais c’est une bonne nouvelle ça non ? Et qui t’a fait sa merveilleuse demande ? Elle ne peut qu’être merveilleuse pour une si jolie personne. »

Il lui adressa un clin d’œil. Il était fier de lui, il était bien décidé à lui montrer qu’il était content pour elle. Il était quasi-évident qu’elle aurait adoré le voir se décomposer en apprenant la nouvelle mais malheureusement pour la serpentarde, ce n’était pas le genre du beau mâle. Elle lui proposa gentiment de se joindre à elle et ses amies ce qui le fit rire. Elle avait quoi encore derrière la tête ? Il ne savait pas, mais en tout cas, lui était bien décidé à s’amuser et pas de la façon qu’elle imaginait. Il lui sourit avant de répondre :

« Oh bien sûr que j’accepte, maintenant que tu vas être marié je vais devoir me trouver une autre jeune femme à séduire. Celle-ci est plutôt charmante, elle est célibataire ? »

Il regardait une fille un peu plus loin qui rigolait avec deux autres. Elle était plutôt pas mal même si elle n’était pas du tout au niveau d’Amélia. Bien sûr qu’il n’avait aucune intention d’aller draguer une autre lors de cette soirée, il voulait juste l’énerver un peu histoire de s’amuser un minimum.

La jeune fille échappa un petit rire après avoir remis ses cheveux en place. Était-elle jalouse ? Sûrement, et Sacha ne pouvait qu’en être satisfait. Son plan marchait. Il esquissa un sourire en entendant sa réponse. Il était évident qu’il l’avait touché, sinon pourquoi rabaisser cette fille qui était censée être son amie ? Et puis, le ton sur lequel elle avait prononcé sa dernière phrase montrait bien qu’elle ne voulait absolument pas qu’elle lui obéisse. Sacha ne bougea pas, il voulait continuer de la rendre jalouse, après tout il n’allait pas se marier lui, il avait tous les droits. Puis, elle s’approcha de son oreille pour rajouter quelque chose. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tout était clair dans la tête du jeune homme, elle ne voulait pas le laisser filer. Elle ne le laissait jamais aller plus loin mais elle aimait le savoir à ses pieds. En même temps qui n’aimerait pas ? Elle déposa sa main sur le torse du jeune homme qui ne manqua pas d’hausser un sourcil. Elle fit ensuite glisser sa main de haut en bas, Sacha lui lança un regard d’incompréhension. Que faisait-elle ? En réalité, il savait parfaitement ce qu’elle faisait mais c’était sa façon à lui de lui rappeler qu’elle n’était pas censée faire ça, elle allait se marier. Lors du contact avec sa main, il avait ressentie des petits frissons mais il n’allait pas se laisser avoir, il savait très bien ce qu’elle voulait et il ne comptait pas la laisser faire.

« Ton bien-aimé n’aimerait pas voir ce que tu fais en son absence. »

Il la regarda boire une autre gorgée de sa boisson qui semblait assez forte. Puis, il lui adressa un sourire en coin en posant sa main sur la sienne pour l’enlever. Il voulait lui montrer qu’il était capable de laisser de la distance entre les deux même s’il mourrait d’envie de lui sauter dessus mais bon, la fierté avant tout. Elle déposa ensuite un baiser au coin des lèvres du mangemort juste avant de s’écarter. Dans sa tête, il y avait une part qui aurait adoré joindre leurs lèvres ensemble mais de l’autre il y avait la raison qui le forçait à ne pas bouger. Il l’observa finir son verre sans bouger puis il passa à l’action. Il fit doucement un pas pour se rapprocher d’elle. Il la regarda dans les yeux. Il prit bien soin d’être le plus proche d’elle sans la toucher, elle ne voulait plus de contact, elle serait servie. Il sourit moqueusement.

« Le thon bon marché est obéissant et peut-être tout à fait suffisant pour une soirée. »

Il resta en face d’elle, à la regarder dans les yeux. Puis, il approcha sa main doucement de sa joue. Il continuait de lui sourire tout en rapprochant sa main d’elle. Mais juste avant d’avoir un contact il laissa retomber son bras le long de son corps et se recula d’un pas. Il était complètement satisfait de lui, il était persuadé d’avoir réussi à créer un doute en elle juste le temps d’un petit instant. Il aimait jouer avec elle, surtout qu’il ne le faisait que très rarement il faut l’avouer. Habituellement, c’était elle qui s’amusait de lui, pas l’inverse. Il pouvait bien en profiter pour une fois. Il aimait bien sa relation avec Amélia, elle était différente de toutes celles qu’il avait avec les autres. Avec les autres filles, il n’avait cas se laisser faire, elles venaient directement à ses pieds. Ce qui lui plaisait avec Amélia c’était justement que c’était lui qui devait tout faire pour se faire remarquer. Et on peut dire qu’il ne se débrouillait pas si mal que ça même si sa technique n’était pas tout à fait parfaite.

Il commençait enfin à s’amuser un peu, même si elle ne montrait rien il savait bien qu’elle réagissait à tout à l’intérieur d’elle et même s’il n’avait aucun signe qui lui montrait, le fait de le savoir lui suffisait amplement, pour l’instant. Il la regarda de haut en bas, en la détaillant au fur et à mesure. Cheveux toujours de la même belle couleur blonde, yeux pétillants, sourire aguicheur et arrogant. Puis il s’arrêta un instant sur sa poitrine, après tout, il avait bien le droit de matter non ? Il n’y avait pas de fiancé dans les parages alors pourquoi s’en priver ? Et puis de toute façon même s’il y avait eu son fiancé à côté il ne se serait pas gêné pour le faire, bah oui c’est Sacha Brain après tout. Il fallait avouer qu’elle avait une belle poitrine en plus, même s’il ne faisait que deviner à quoi elle ressemblait derrière le tissu, il était persuadé qu’elle était merveilleuse. Quand on n’a pas le droit de la voir, on ne peut que l’imaginer. Puis, il descendit encore un peu mais il n’eut pas le temps de continuer à descendre, elle venait de se retourner pour lui tourner le dos. Déçu ? Non pas du tout, il pouvait maintenant admirer ses fesses, comment en être déçu ? Il pouvait remarquer que sa robe était courte, très courte. Ce n’était pas une façon de s’habiller quand on allait se marier si ? Depuis quand une jeune femme fiancée avait envie que tous les hommes la détaille sur son passage ? En même temps, il y avait exception, la jeune femme était Amé quand même.

Elle revint peu de temps après… avec la fille en question. Elle la poussa dans ma direction, je dû faire beaucoup d’efforts pour ne pas exploser de rire. La blondinette serait-elle jalouse ? Elle prononça quelques mots à la fille qui n’avait pas l’air de comprendre grand-chose. Elle s’appelait Gabrielle apparemment, pas mal comme prénom mais bon le prénom ne fait pas tout non plus. J’avais envie de répliquer avec une phrase du style « Oui, j’adore les thons » mais la pauvre petite allait être traumatisée et je traumatisais jamais mes plans cul, ça faisait partit de mes règles d’or. Bah oui, ce n’était pas parce qu’Amé voulait pas de moi qu’il fallait que je me prive des autres, après tout, j’étais libre moi. Il croisa le regard d’Amé, dans ce regard il y avait du défi ça c’est sûr mais pas que, il y avait d’autres choses mais il ne savait pas quoi et il n’avait pas envie de perdre son temps à essayer de décrypter le message. Il continua de la regarder, elle était quand même beaucoup plus attirante que le « thon ». Elle avait mis un pied sur une chaise de façon assez sensuelle pour remettre une chaînette qu’elle avait autour de la cheville. La chaînette, Sacha il n’en avait rien à faire, lui il profitait du spectacle que sa robe lui offrait. Puis elle bascula sa tête en arrière pour remettre ses cheveux en place avant de retourner les talons et de repartir. De la provocation ? Oui et il adorait ça. Il jeta un coup d’œil à Gabriel et lui fit un petit clin d’œil pour lui faire comprendre qu’il n’allait pas tarder à revenir, qu’elle pouvait l’attendre ici. Il n’avait pas terminé avec Amélia, et il détestait laisser les choses sans fin.

Il s’approcha donc d’elle et de son groupe d’amies, le sourire aux lèvres. Elle les choisissait bien ses amies quand même, elles étaient toutes mignonnes même si la plus belle restait Amélia. Il se racla la gorge pour attirer l’attention sur lui et prit bien soin de ne pas lancer un seul regard à la jeune blonde. Il avait décidé de jouer la carte de l’ignorance. Il adressa un sourire à toutes les jeunes filles qui le regardait. Puis, il s’approcha de chacune d’entre elle pour leur faire la bise, l’une après l’autre. Il prenait bien soin, d’approcher ses lèvres le près possibles de celles des jeunes tout en gardant un peu de distance pour que ça ressemble encore à un geste pour dire bonjour. La seule qui n’y avait pas eu le droit était évidemment Amélia, il n’avait pas besoin de lui faire la bise à elle, il venait de lui parler. Il s’approcha de la jeune brune qui se trouvait pile en face d’Amélia et passa son bras autour de ses épaules. Puis il prit un ton de dragueur en s’adressant enfin à elle.

« Tu ne me présentes pas ? Quelle impolitesse voyons. Il faut tout faire à ta place apparemment. Il s’adressa ensuite aux autres. Alors moi c’est Sacha Brain, 19 ans et encore toutes mes dents. Et si vous voulez une petite confidence, il y a toujours une place dans mon lit pour des filles aussi mignonne que vous n’est-ce pas Amé ? »

Il jubilait, elle l’avait « mitraillé » du regard, il ne pouvait pour dans ses yeux que la colère qu’il créait en elle et il ne pouvait en être que plus que satisfait. La dernière phrase de la jeune femme le fit encore plus rigoler. Alors comme ça il n’avait aucune chance d’en mettre une dans son lit ? Il était prêt à parier le contraire, il n’avait jamais eu de mal à mettre une fille dans son lit (à part Amélia mais ça c’est une autre histoire) ça n’allait pas être maintenant que ça commencerait. Elle venait de partir soit disant pour lui chercher un cocktail. Mais pour qui elle le prenait, elle croyait vraiment qu’il n’allait pas deviner que c’était juste un moyen de fuir ? Il haussa les épaules, tant pis pour elle après tout hein, il n’allait pas s’empêcher d’en profiter pour faire plaisir à madame, ce n’était pas son genre. Il fallait l’avouer, son bras n’était pas autour des épaules de la plus moches des amies d’Amélia. Il lui sourit et sans un mot il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de lui adresser un sourire. Ses lèvres étaient légèrement sucrée par la boisson qu’elle venait de boire mais il n’était pas sûr de reconnaître le goût, il fallait qu’il recommence pour s’en assurer. Et c’est toujours sans aucun mot qu’il recommença. La jeune brune n’avait pas l’air de vouloir le repousser alors pourquoi arrêter ? Il lui fit un clin d’œil avant d’entamer un baiser plus langoureux. Il était content de lui, il s’arrangea pour se placer de sorte à voir la réaction d’Amélia quand elle reviendrait tout en continuant le baiser. Mais la vision de la jeune femme au côté d’un autre homme le fit stopper et se reculer brutalement. En se rendant compte de sa réaction il s’empressa de reprendre un sourire pour que personne ne se doute de ce qu’il venait de ressentir.

Arrivée à leur niveau, Amélia lui tendit un verre qu’il prit de manière assez brusque. Il savait qu’il se trahissait tout seul, il devait se calmer mais se verbe, Sacha ne le connaissait pas. Il répondit à son sourire de manière tout aussi hypocrite qu’elle mais pas question de lâcher l’affaire si vite, il n’avait pas encore dit son dernier mot. Elle le présenta à toutes ses amies, Sacha fit mine de rien mais il savait évidement l’identité de cet homme, Sinnéad McHolt, mangemort, une dizaine d’années de plus que tous ceux qui se trouvaient ici en ce moment, Amélia et lui compris. Le regard de défi qu’elle venait de lui lancer le fit légèrement rire, elle pensait vraiment qu’elle était de taille pour le défier ? Elle avait de l’espoir dis donc, rien que le fait qu’elle ait besoin d’aller chercher McHolt pour se défendre était une preuve de faiblesse, elle avait encore tellement de choses à apprendre la petite. McHolt salua tout le monde, bien sûr Sacha avait eu le droit à une salutation appart. Il fit un léger sourire, comme s’il était content de le voir ici même si c’était totalement le contraire évidement. Il ajouta « McHolt » suivit d’un léger signe de tête, bah oui, il ne voyait pas pourquoi il l’appellerait par son prénom, il ne l’aimait pas de toute façon. Amélia était installée sur ses genoux, le poing de Sacha se serrait de plus en plus en observant la scène, lorsqu’il s’en rendit compte, il s’empressa de repasser son bras autour des épaules de la brunette qui était toujours à ses côtés. Après un léger baiser sur sa joue, il se retourna pour faire face aux deux… amants ? Ce ne serait pas étonnant venant d’eux. Il leur adressa un grand sourire avant de prendre la parole.

« Alors comme ça vous vous connaissez ? Ça ne m’étonne même pas que tu fréquentes ce genre de personne ma douce mais toi McHolt je ne savais pas que tu t’étais rabaissé au point de chercher dans les gamines de 10 ans de moins que toi, elle est encore à l’école, tu le savais ? »

La jalousie, Sacha ne connaissait pas d’habitude mais il faut bien avouer qu’à cet instant elle le rongeait totalement. S’il avait pu il aurait pris ce cher homme par les cheveux, les lui aurait brûlés, lui aurait arraché les yeux à la petite cuillère, lui aurait coupé les deux pieds, lui aurait cassé tous les os des mains avant de lui arracher ce qui devait être, pour lui, le plus important de sa personne, vous savez, le truc entre les jambes. Il aurait tellement pris son pied à ce moment. Amélia aurait tellement était choquée qu’il aurait pu en faire ce qu’il voulait, l’emmener où il voulait quand il voulait. Mais évidemment, ce serait trop beau, et surtout trop facile. Bah oui, ce n’est pas drôle quand il n’y a pas de difficultés. Et pour le coup, les difficultés étaient de taille.

Lorsqu’Amélia prit la parole, Sacha avait envie de l’étrangler sur place. Alors comme ça ils se connaissaient en profondeur, bah voyons. Cette phrase résumait totalement le côté « charmant » (évidemment ce mot est ironique) de la jeune demoiselle, et encore plus celui de son amant. Mais le seul effet « physique » que ces paroles fient sur Sacha fût un sourire hypocrite mais tout à fait crédible, il échappa même un petit rire arrogant pour renforcer sa crédibilité. Il ne put s’empêcher de penser à la connaissance en profondeur qu’il allait bientôt faire avec la charmante demoiselle qui se trouvait à ses côtés si Amélia n’était toujours pas décidée à lui accorder ce qu’il désirait par-dessus tout. Il lui adressa un clin d’œil, elle n’allait sûrement pas comprendre la signification mais peu importe, ça lui faisait plaisir de la narguer, lui aussi.

Paroles suivantes de la jeune blonde, ou encore une occasion de l’enfoncer encore plus. A l’écoute du mot « jamais », Sacha perdit son sourire, un quart de seconde avant de le retrouver évidemment, il ne devait pas se piéger lui-même. Ce « jamais » était le pire mot de toute la soirée pour lui, il ne pouvait pas le croire, au fond de lui, il était persuadé qu’un jour il finirait par avoir ce qu’il désirait. Un jour… Il la fixa dans les yeux tout en déplaçant son bras qui se trouvait autour des épaules de la demoiselle pour le mettre autour de sa taille cette fois ci. Puis, dans un geste qui n’était pas du tout discret même s’il fit mine de le rendre discret, il la rapprocha de lui jusqu’à la coller contre lui, tout en gardant ses yeux plongés dans ceux de la blonde évidemment.

« Oh mais qu’est-ce qui te prouve que je ne suis pas une personne d’expérience ? Tu pourras demander à la magnifique demoiselle demain matin si tu veux, je suis sûr qu’elle te contredira. »

Dans la seconde qui suivit sa prise de parole, il put voir le magnifique premier baiser de la soirée, il ferma les yeux une ou deux secondes le temps de reprendre son calme pour ne pas sauter sur cet enfoiré de mangemort. Il tourna la tête vers sa nouvelle trouvaille de la soirée pour lui lancer un sourire complice, et il attendit sans bouger que les deux personnes d’en face aient finit leur échange de salive. Comment le savoir ? C’était pas compliqué, la jeune blonde n’allait pas tarder à reprendre la parole, ce qu’elle fit un court instant après. Dès qu’il entendit le premier mot il s’empressa de déposer ses lèvres sur celles de sa « compagne de soirée » mais il prit bien soin de les poser délicatement, il s’appliqua même pour rendre ce baiser le plus doux, le plus « romantique » et surtout le plus long possible. Evidemment, il écoutait la jeune femme parler mais faire semblant de n’en avoir totalement rien à faire était tellement plus jouissif. Quoi de mieux de répondre à la provocation par la provocation ? Lorsque le baiser fût finit, il prit bien soin de se reculer le plus délicatement possible tout en la dévorant des yeux avant de se tourner enfin vers la jeune femme et son vieil amant.

« La jeunesse ne me dérange pas, elle apporte de la fraîcheur et je ne te conseille pas de te lancer dans les menaces politiques, tu veux que je te rappelle mon statut ma douce ? Et puis… tu veux que je te rappelle la différence d’âge entre toi et ton cher… ami McHolt ? »

Tout en finissant de parler, il prit soin de se débarrasser de son verre qu’il tenait dans l’autre main qui devint libre avant de la déposer sur la cuisse de la charmante compagnie, sans lâcher Amélia du regard, évidemment.

En réalité, plus la soirée avançait, plus il s’amusait. Il commençait vraiment à comprendre que sa nouvelle trouvaille de la soirée allait lui être bien utile. Il savait qu’au fond Amélia rageait de voir qu’elle n’était plus la seule dans le champ de séduction de Sacha, bah oui madame ne devait pas croire qu’elle était seule au monde, il lui fallait bien un peu de concurrence à elle aussi. Si elle était si proche de McHolt ce n’était pas pour rien, c’était juste pour lui montrer qu’il ne comptait pas du tout à ses yeux, il n’était pas dupe, alors pourquoi ne pas faire pareil ?

Peu de temps après, il la vit se lever tout en soupirant. Le soupir était une marque d’exaspération, c’était obligé, c’était un bon point pour Sacha. Mais ce qui lui donna le plus envie de sourire, ou de rire plutôt, c’est de la voir arriver à ses côtés pour lui attraper le bras. Rien qu’en voyant la colère dans ses yeux, il dû faire beaucoup d’effort pour ne pas exploser de rire, c’était tellement marrant la facilité qu’il avait de la mettre à bout, il s’étonnait lui-même. Mais il voulait vraiment garder son sérieux devant toutes les jeunes demoiselles qui se trouvaient autour d’eux c’est pourquoi il se forcer à se retenir. Il la suivit donc sans rien dire, où pouvaient-ils bien aller ? Et surtout pourquoi cette envie de tête à tête tout d’un coup ? Madame était-elle en train de craquer ? Sûrement. C’était tellement jouissif.

Arrivés dehors, elle prit bien soin de choisir un coin isolé pour que personne les voient. Elle le regardait assez froidement, sûrement pour paraître la plus crédible possible, elle se devait de rester sérieuse. Mais Sacha, n’arrivant plus à se retenir, explosa de rire. C’était tellement comique de la voir ainsi. Elle le poussa contre le mur, il se laissa faire en lui lançant un regard de défi et d’envie en même temps, bah oui il pouvait toujours profiter de la situation. Elle était très proche de lui, avec un doigt posé contre sa poitrine, cela donnait un côté plutôt excitant à la scène, même s’il se doutait bien qu’elle n’avait pas les mêmes idées que lui, ça aurait été trop beau évidemment. Elle prit la parole, alors comme ça, elle en avait marre de son petit jeu ? Oh la jalousie prenait le dessus apparemment. Il ne rêvait pas, c’était bien Amélia en face de lui, qui lui demandait d’arrêter de jouer avec elle, la fille la plus joueuse de tout le pays.

« Un jeu ? Quel jeu ? Je ne comprends pas ce que tu veux dire, on était en train de jouer ? »

Après avoir fini sa phrase, elle devait avoir repris un peu conscience puisqu’elle s’était remise à sourire. Bah oui, ce n’était pas bon pour son image de se montrer si faible, elle devait se ressaisir. Sacha, quant à lui, n’avait jamais perdu son grand sourire moqueur, il fallait bien avouer que la situation était comique, Amélia était totalement en train de perdre sa crédibilité. Plus elle prenait la parole, plus elle devenait faible à ses yeux, ce qui ne pouvait que faire plaisir au jeune homme.  

« Oh mais on dirait que madame est jalouse ? Jalouse d’une pauvre fillette qui doit être un coup tout à fait pitoyable.  Tu me déçois ma douce, je te croyais moins faible que ça quand même. »

Il lui adressa un clin d’œil avant qu’elle ne se recule, s’il l’avait voulu il aurait pu la retenir contre lui, la serrer fort pour la sentir encore plus proche de lui, mais il n’était pas comme elle, il ne montrerait pas une faiblesse aussi flagrante, il avait le dessus, le perdre si facilement était inadmissible. Elle se détacha totalement de lui et se retourna pour repartir à l’intérieur. Il ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille sans rien faire. S’il ne le faisait pas maintenant, il n’aurait sûrement aucune occasion de retenter sa chance de la soirée, avec l’autre pot de colle de McHolt qui ne se détachait pas d’elle. Il la retint donc, en lui attrapant délicatement le bras. Il se colla, à son tour, à elle et plongea son regard dans le sien. Sans lui demander son avis, il approcha ses lèvres de son oreille pour lui chuchoter quelques mots.

« Mais ne t’inquiète pas ma belle, la seule dont j’ai vraiment envie c’est toi. »

Il déposa ensuite ses lèvres contre les siennes pour entamer un baiser, plutôt langoureux il faut l’avouer. Il ne lui laissait pas vraiment le choix, il en avait vraiment envie de ce baiser de toute façon. Evidemment il ne ressentait aucun sentiment pour la jeune femme, juste un désir jamais assouvi, qui grandissait de jour en jour.  

Provoquer, provoquer et provoquer étaient les trois mots qui illustraient le mieux cette soirée. Elle le provoquait, il lui répondait… en la provoquant évidemment. S’ils avaient participés au concours du couple le plus provocateur, ils auraient gagné. Mais bon, de toute façon, même s’il aurait existé ce concours, ils n’auraient pas pu participer puisqu’ils n’étaient pas en couple. Sacha avait déjà pensé au fait d’être en couple avec elle, il ne l’aurait jamais supportée, et puis surtout il ne l’aurait jamais aimée. Sacha n’aimait personne, à part lui et encore pas tout le temps. Amélia il la voulait juste dans son lit, rien de plus. Il n’était pas fait pour les relations sentimentales qui durent, et puis de toute façon, il n’en avait pas envie.

Elle avait seulement haussé un sourcil pour garder son air hautain, mais au fond il se doutait bien qu’elle ne restait pas totalement indifférente à ses paroles, ses gestes. Aucune femme ne pouvait rester indifférente à ça, si ça les dégoutaient vraiment, elles partaient en courant, ce qu’Amélia ne fit pas, évidemment. Il ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas montrer sa satisfaction, à sa place, il ne l’aurait pas fait. Et puis elle devait bien lui montrer qu’elle n’était pas facile à séduire, mais ça il l’avait compris à force. S’il avait compté les râteaux qu’elle lui avait mis depuis le début, il aurait largement dépassé la cinquantaine mais à force, il commençait à s’habituer mais il gardait espoir au fond de lui, bah oui tout peut arriver.

Elle ne réagit pas au baiser, on peut même dire qu’elle le repoussa. Elle n’était pas devenue violente, même pas de claque ou de cri, Sacha fut satisfait de sa réaction. Non pas qu’il aimait se prendre des râteaux mais celui-là prouvait bien qu’au fond elle ne voulait pas qu’il arrête ses tentatives, elle ne voulait pas mettre un arrêt définitif à tout ça. Peut-être même qu’elle s’attachait à lui au fur et à mesure ? Qu’elle s’attache à lui, il s’en moquait bien en fait, lui tout ce qu’il voulait, c’était de l’attention, un tout petit peu de l’attention et une merveilleuse nuit à ses côtés, c’était pas trop compliqué pour elle si ?

Bon, le geste et les paroles qui suivirent furent beaucoup moins charmants, ce qui le refroidit un peu (beaucoup). Elle avait le don de garder une froideur quand ça l’arrangeait, à vous glacer le sang. Mais évidemment Sacha ne se démonta pas et ne montra aucun signe de déception, après tout, il s’y était attendu. Ce qui est bien quand on prend l’habitude de quelque chose, c’est qu’on est plus déçu quand ça se reproduit puisqu’on sait que ça va arriver. C’était le cas de Sacha à ce moment-là. A force, il avait appris comment réagir, il avait appris à rester de marbre, ne rien montrer, prendre sur soit, comme depuis le début de la soirée en fait.

« Il faut quand même avouer qu’elle embrasse mieux que toi, sa langue est plus entreprenante que la
tienne… Enfin si tu veux me prouver le contraire je ne suis pas contre évidemment, à toi de voir si tu accordes de l’attention à ce que pensent les autres ou pas. »

Alors comme ça elle avait vu sa réaction ? Elle avait deviné sa jalousie ? Pour le coup Sacha ne pouvait qu’avouer qu’elle avait raison. Enfin avouer dans sa tête pas à voix haute évidemment, il ne manquait plus que ça, comme s’il allait lui donnait raison, elle pouvait toujours rêver. Elle le mettait au défi « il va falloir gagner ta place », cette phrase voulait tout dire sans rien dire. Il devait se montrer à la hauteur, mais de quelle manière ? Aucune idée, madame ne précisait pas, ça aurait été trop facile bien sûr. En voyant qu’elle commençait à repartir, il se dépêcha de reprendre la parole avant qu’elle ne soit trop loin et surtout, qu’elle rejoigne d’autres personnes.

« Gagner ma place ? Tu prends ton lit pour une attraction pour laquelle on doit gagner une place ? Donc tu te prends pour attraction ? L’estime que tu as de toi m’étonne. Moi, je te vois juste comme une magnifique beauté qui mérite qu’on prenne soin d’elle, qui mérite pleins de caresses, de bisous, de câlins. Mais si tu préfères être vu comme une pauvre attraction, c’est ton choix, je ne le changerai pas… »

Il se rapprocha d’elle et passa un bras autour de son épaule pour marcher à côté d’elle et rentrer dans la boite avec elle. Il chercha du regard où se trouvait Sin, puis où se trouvait sa nouvelle trouvaille, prêt à l’envoyer balader, après tout il s’en moquait totalement de cette pauvre idiote.

Malgré tous les obstacles qu’il avait eu à « subir » durant cette soirée, Sacha considérait qu’il avait passé une soirée convenable, voire bonne. Bah oui à la base, il pensait seulement venir boire un coup pour noyer sa journée tout à fait pitoyable, et finalement, même si toutes ses tentations de rapprochement avaient échouées, il avait passé la soirée à ses côtés et pour lui c’était déjà beaucoup même s’il ne lui montrerait jamais. Tout le monde n’a pas ce privilège voyons. Et surtout, tout le monde n’a pas le droit à un petit tête-à-tête improvisé, c’était ce moment qu’il avait particulièrement apprécié. Il la trouvait toujours aussi magnifique, voire plus. Son caractère lui semblait très intéressant, il adorait les fortes têtes, c’était toujours avec elles qu’on s’amusait le plus au lit.

Elle ne montrait à présent plus aucune réaction, Sacha n’était pas dupe, plus elle faisait d’efforts pour ne rien montrer, plus elle ressentait quelque chose dont elle avait honte, c’était tellement jouissif de jouer avec ses nerfs sans qu’elle ne s’en rende compte… Evidemment il ne fallait pas trop l’énerver non plus, elle risquerait d’être rancunière la petite blondinette mais contrôler un tel pouvoir n’était pas si simple pour lui, il aimait tellement deviner toutes ses pensées intérieures, il espérait tellement qu’au fond d’elle, elle brûlait de jalousie.

Après être rentrés dans la boite et avoir cherchés les deux boulets du regard, Sacha sentit Amélia s’arrêter. Encore ? Le tête-à-tête n’avait pas été assez long à son goût ou quoi ? Ce qui ne déplu pas du tout au jeune homme, il espérait même que pleins de gens les observaient, il était fier d’être en sa présence, même si ça ne devait pas être réciproque. Ses paroles étaient beaucoup moins agréables que sa présence, sa voix était douce, mesquine, parfaitement équilibré en terme de sonorités mais les mots qui sortaient de ses lèvres très bien dessinées n’était que des fléchettes qui venaient se planter en lui. Mais au moins, ils confirmaient ses pensées, elle était morte de jalousie. La sensation de se sentir important dans ces moments est extrêmement agréable. Il avait envie de jouer encore plus d’elle en invitant la brune à les rejoindre mais il préférait de loin un moment privilégié rien que pour lui. L’ultimatum qu’elle lança était à la fois étonnant et à la fois tout à fait prévisible. Il était étonnant parce qu’en le lançant elle perdait toute occasion de nier sa jalousie, ce qu’elle aurait eu du mal à faire de toute façon. Et prévisible puisqu’Amélia était le genre de fille à vouloir être la seule mais pour pleins d’hommes à la fois. La phrase « fais ce que je dis et non ce que je fais » illustrait parfaitement sa personne et son caractère. Elle enchaîna avec un commentaire sur ce qu’il lui avait dit précédemment, plus elle parlait plus elle prenait un ton menaçant, voire méchant. Ce n’était pas du tout ça qui l’impressionnait. Les mots qui arrivaient à ses oreilles les uns après les autres devenaient de plus en plus intrigants, elle avait quelque chose à lui proposer.

Qu’avait-elle encore inventé comme bêtise pour se foutre de lui ? Il en avait l’habitude à présent, elle était très douée pour ça, il faut l’avouer. Par réflexe, il avait haussé un sourcil, il se demandait qu’est-ce qu’elle avait encore derrière la tête, elle était capable d’inventer tout et n’importe quoi cette fille, ça donnait un côté excitant mais également un côté trop mystérieux à son goût. Elle s’était approchée de lui avant de continuer, leurs regards s’étaient croisés et plus quittés. C’était bizarre mais il sentait qu’elle était presque sérieuse à ce moment-là. A peine avoir entendu le mot « sentimentalement », Sacha n’eut qu’une envie, exploser de rire. Depuis quand elle parlait de sentiments elle ? Et puis les sentiments c’était quoi d’abord ? Elle avait peut-être trop bu. C’était impossible d’oser parler de ça à Sacha en étant tout à fait sobre, impossible. Mais il se devait de rester sérieux, il voulait connaître la suite de ses idées, il était certain d’avoir de la matière pour se moquer d’elle.

Effectivement, elle lui donnait énormément de matière. A ce moment, beaucoup de questions vinrent à son esprit. Tout d’abord pourquoi elle s’intéressait à sa vie sentimentale ? Elle n’avait rien à voir là-dedans, comme tout être humain, personne n’avait quelque chose à voir avec sa vie sentimentale puisqu’elle était totalement inexistante. Ensuite il ne comprenait pas ce que ça allait lui apporté à elle ? Sûrement une façon de se foutre ouvertement de lui. Et puis le gain qu’il gagnait si elle échouait était beaucoup trop tentant pour qu’il fasse tout ce qu’elle veut pour qu’elle réussisse, c’était très bizarre comme proposition. Il en était troublé, il ne savait plus du tout quoi penser. Il ne se serait jamais attendu à une proposition aussi… loufoque.

Il en était tellement troublé, qu’il ne la suivit même pas lorsqu’elle retourna rejoindre les autres, c’était comme si son cerveau avait été mis sur pause. Une part de lui disait qu’il ne fallait pas que c’était mal, il devait l’obtenir par un autre moyen mais la deuxième part, plus folle, disait qu’il fallait foncer, il ne pouvait pas refuser un tel défi. Peu de temps après, il vit passer toutes les amies d’Amélia devant lui, il était toujours totalement troublé, il ne calcula même pas son occupation du soir. Il entendit vaguement la voix de la jeune femme, il lui adressa un petit sourire. S’il avait pu il se serait giflé lui-même, ce n’était pas un sourire qu’il aurait dû lui faire mais un clin d’œil, quel idiot.

Il ne bougea pas après ses quelques mots, il ne répondit même pas tellement ce qu’elle venait de dire précédemment hantait son cerveau. Il sentit quelque chose appuyer ses lèvres, il ne comprit pas ce que c’était et se recula tout doucement en voyant que ce n’était qu’un pauvre mouchoir. Elle devenait folle, que faisait-elle encore ? Avant qu’il ait le temps de lui demander ce qu’elle était en train de faire il la vit commencer à partir. Il soupira d’exaspération, elle était tellement incohérent mais tellement craquante en même temps, c’était louche. Il n’eut même pas le temps de la retenir pour lui demander un bisou d’au revoir (bah oui qui ne tente rien n’a rien) qu’elle était déjà revenue à ses côtés. Il sentit une main se poser sur sa joue, il lui lança un regard d’incompréhension, toujours à moitié présent psychologiquement. La réponse ne mit pas longtemps à arriver, il sentit les lèvres de la jeune blondes se coller aux siennes. Même à moitié conscient, il ne mit pas longtemps à réagir à ce baiser qu’il attendait tant depuis le début de la soirée. Ce fut sûrement le meilleur baiser qu’elle lui avait donné depuis très longtemps. Son côté joueur et mesquin l’aurait repoussé, après tout elle ne s’était pas gênée pour le faire elle. Mais ce fût un autre côté qui prit le dessus, il se laissa totalement allé, il était envouté par ses lèvres, sa langue, sa bouche toute entière. Incapable de mettre fin à ce baiser, il la laissa faire. Après un dernier baiser dans le cou, elle partit pour de bon. Ce dernier baiser venait de lui faire comprendre la chose la plus important pour mener sa vie et surtout pour décider si oui ou non il allait accepter le défi, la passion passe toujours avant la raison.