[LVH']

Alors que le jet de douche coulait sur mon corps et mes cheveux, m'offrant un moment de détente et de reconfort. Ce n'était pas que l'entrevue avec Lins m'avait perturbée, mais si, légerement quand même. D'abord il y'avait eu sa souffrance à lui que j'avais ressenti a cause de cette satanée empathie, et puis il y'avait eu les souvenirs, les reminescences de ce que moi je ressentais. Il avait perdu la femme , la fille qu'il aimait. Et j'étais dans le même cas. A part que lui, c'était les mains des mangemorts qui l'avaient fait, tandis que pour moi c'était tout l'inverse. Et c'etait...ça me donnait la nausée encore. Et l'eau froide sur mes épaules ne suffisait pas à me calmer.

Doucement. Doucement. Je me retenais d'enfoncer mon poing dans le mur marbré, et je tombais au fond de la baignoire. Il fallait néanmoins se ressaisir. Ne pas se laisser aller au flux d'émotions. Je grognais, et je sentais presque le puma sortir, mais ce n'était pas le moment, alors... en un mouvement prompt je sortais de la douche, et utilisant un sort pour me secher plus vite je remettais à la hate un jean, mes converses bleus, la robe de sorcier en mode debraillée et la cravate pendue sans l'attacher. Les lunettes. Go Luka . Go !

Les vingt minutes écoulées j'étais devant la tour Serdaigle a attendre mon bon ami Icho ! Un jour je me ferais remercier en le forcant à me faire des sushis. Fallait qu'il assume son nom japonais celui la. Enfin, en tout cas, je l'attendais et j'étais prête à le trainer jusqu'aux cuisines pour qu'il mange. Alors... Voila.

Addossée au mur, je commencais à bouquiner en attendant qu'il se montre.

[LVH']

Tournant distraitement les pages d'un bouquin au sujet des créatures magiques, j'entendis néanmoins les pas lourds mais cependant plus légers de mon ami le plus proche.... Cet abruti d'Icho. Dit avec toute la tendresse du monde bien entendu. J'avais tendance à sermonner les gens que j'aimais, justement parce que je les aimais, ainsi il n'était pas rare qu'Alice se prenne le plus gros de mes insultes... Bien qu'avec elle, la moitié soit cela dit, sincere et virulente. Quoi qu'il en soit ce n'était guère le sujet pour le moment. Icho donc, Lins de son prénom, charismatique septieme année, venait de se joindre a moi, enfin propre. Sa phrase elle même était comme une perche tendue à la taquinerie, et si je n'avais pas oublié la gravité de notre conversation précedente, la douche, et la crise de nerfs que je m'étais tapée dans la salle de bain, avaient laissées place à ma nonchalence usuelle.

« Je retrouve enfin mon odorat. Peut être que tu ne t'étais pas senti comme ça depuis la derniere fois où tu étais propre, vilain garnement. C'est bon tu as réussi à frotter partout, ou il faut que je te ramene faire un tour ? »

Je m'étais ce disant, rapprochée de lui, comme pour le renifler dans une mimique amusée, puis, je lui déposais un baiser sur la joue. Ce dont d'ailleurs, il pouvait s'estimer heureux, il était de notorieté publique que les démonstrations d'affections, et les contacts humains n'étaient gueres ma tasse de thé. Quoi que oui, on aurait pu dire tasse de thé, vu le désamour que j'avais pour ce liquide, qui n'avait ni la noblesse et la riche amertume du café, ni le petillant d'un alcool quelconque. Cela dit, dire que les contacts fusionnels n'étaient pas ma tasse de bierre, semblait être une affirmation quelque peu étrange. Soit, elle n'en demeurait pas moins vrai. Et pourtant mes fines lèvres venaient de deposer un doux baiser sur la joue de mon ami. La joue propre. Il semblait important de le noter. Et je lui addressais un nouveau sourire. Ça me faisait du bien de le voir comme ça. Pas seulement au niveau de l'empathie, mais également au niveau du moral.

« Allons vers les cuisines oui ! » lui disais-je, lui empoignant la main dans la mienne. Il ne fallait pas que je reccomence à penser, car mes pensées forcement iraient suivre des détours sombres et maussades, qu'il fallait chasser pour le moment. Les cookies et les boissons chaudes - ou fraiches pour moi - allaient chasser la deprime, l'espace de quelques minutes du moins. Bien sur, nous ne serions jamais heureux, nous étions damnés à la tristesse et la culpabilité. Mais nous pouvions pretendre pouvoir oublier l'espace de quelques heures peut être ? Nous étions jeunes, et ...

« Tu connais le chemin ou tu as besoin encore une fois de la brillante Van H' ? » Detendre l'atmosphère toujours. Je n'étais qu'un... Simulacre ? Je n'étais qu'un personnage de plus que je jouais tel que je l'imaginais... Et la vrai Luka dans tout ça...? Il n'y'avait pas de vrai Luka. C'était... Oh qu'importe.

[LVH']

La vie entière n'était souvent qu'un simulacre. On faisait semblant d'aller bien. On faisait semblant de s'interesser aux gens. On faisait semblant de vivre. Et moi je continuais à être la fille qui se cachait deriere une fausse arrogance comme un bouclier. Enfin, c'était compliqué. Quand j'étais arrivée à Poudlard en 5eme année, je jouais de mon arrogance, et c'était devenu un role, un masque. Mais j'étais gentille, et souvent enjouée. Ce n'était que cette année que j'étais devenue plus... sombre, et que l'arrogance était devenue une carapace. J'étais devenue méchante par moment. Enfin, ça n'avait pas d'interet, je pensais juste à ça, a cause de ma deprime ? A cause du role que je jouais même avec Lins. C'était un rien hypocrite peut être aprés lui avoir fait comprendre qu'il fallait se sortir les doigts de l'arriere train. Mais j'essayais. J'essayais en apparence d'aller bien, pour qu'il aille bien lui aussi. Je plaisantais. Et mes plaisanteries étaient sincères. Ça faisait mal à la tête.

Quoi qu'il en soit aprés quelques plaisanteries nous arrivions tout en bas vers les cuisines, où je laissais à Monsieur Icho le soin de gratouiller la poire. J'avais toujours trouvé ça malsain. Quoi qu'il en soit, j'allais rentrer quand son bras musclé - mais pas trop, surtout maintenant - se trouva en travers de mon chemin. Quoi ?

Je lui lancais à ses mots un regard trés noir.

— Je n'ai pas pris de drogue si c'est ce que tu demande.

Je n'étais pas stupide non plus, je me doutais bien que mon soudain temperament amusé et joyeux aprés que nous ayons parlé comme ça. L'ambiance avait changé et ... finalement mon masque de bonne humeur retomba, alors que mes yeux redevenaient gris humides.

— Le role de la fille heureuse ne me convient il pas ? Ça me ... colle à la peau non ?

C'était ironique et j'étais un peu amère. Mais je ne voyais pas de quoi lui parler. Je lui avais livré un bout de moi tout a l'heure, alors qu'il me livrait un bout de lui. C'était suffisant. J'avais peut être pas envie de parler d'avantage de ça. Je ne baissais pas les yeux, le fixant toujours.

— Qu'est ce qui te fait croire que ça ne va pas ?

[LVH']

Il souriait. Il avait l'audace de sourire, et en un sens je le comprenais. Bien sur qu'il ne s'était pas attendu à cette reflexion la, oh, il devait s'attendre à autre chose que la reflexion simple du "je n'ai pas pris de drogue" ça se voyait ? mais je m'en fichais. je gardais un semblant de sens de l'humour. Un peu restreint certes, car mon humour n'était que trés rarement celui des autres. Bref. Evitons de partir sur cette pente la. Oh, j'avais gagné un pardon ? J'arquais un peu les sourcils mais je ne disais rien de plus que ce que j'avais déja dis.

Et voila qu'il me sortait un speech sur l'authenticité, je me retenais de sortir un long soupir qui l'aurait probablement vexé et je me mordais les levres, je venais de calmer sa rage et de ramener un semblant de sourire en lui, je n'avais pas envie de tout gacher. Alors je me retenais. Je restais calme. Placide. Me contentant de le regarder du gris de mes yeux.

- Mais est ce que tu aime la Luka que tu as connu quand je suis arrivée il y'a 2 ans et demi ? Ou la Luka que je suis depuis 6 mois maintenant ? Est ce que c'est le melange des deux ? Est ce que tu imagi...

Je n'avais pas envie de finir ma phrase parce qu'il était gentil, et que je l'aimais. Et que je ne voulais pas commencer à me victimiser sur l'empathie. J'en pouvais plus. J'avais juste peut être besoin de parler à Alice. Ou a quelqu'un. Mais à Alice ça serait mieux. Si on était pas en froid, a cause de Féli notament, mais je ne vous ai rien dis. Je haussais un peu les épaules.

- Je suis désolée. Tu as raison. Allons à l'interieur et je te parlerais d'accord ?

Je baissais un peu la tête, passant sous son bras pour penetrer dans la cuisine, puis me retournant vers lui, lui faisant face je tirais sur sa cravate.

- Cela dit, si tu veux qu'on soit nus comme des vers ! Y'a pas de soucis fallait demander.

Et je commencais à tirer un peu sur sa chemise en jouant. Sans le faire trop fort bien sur, je n'avais aucune intention de le deshabiller, juste de detendre l'atmosphere. Parce qu'aprés tout. Nous étions jeunes. Et si je commencais à parler de moi ça allait tout allourdir encore.

[LVH']

Il ne faisait aucun doute que Lins Icho soit un élève trés intelligent. Ses visions lui conferaient d'autant plus une certaine maturité et un acces sur la vie que peu de gens avaient. Mais, une chose étant dite il était moins intelligent que moi. Ou plutot dirons nous, ce n'était pas la même forme d'intelligence. Il avait certes comme moi, appris énormement dans les livres, mais la où les choses changeaient c'était dans sa propension a vouloir toujours être le meilleur et le montrer, tandis que je l'étais simplement et que cela me faisait une belle jambe. Il suffisait de voir les cours de botanique qui ne m'interessant guère avaient vu des notes assez basses, et loin de refleter un reel niveau. Cela dit, je voulais en venir au fait que bien que nous fassions donc tous deux partie de l'élite intellectuelle de Poudlard, il n'y'avait entre nous qu'une compétition amicale et fraternelle. Rien de bien grave. Ce qui, ne voulait pas non plus dire que son intelligence et sa prétendu perspicacité marchait sur moi. Si je voulais cacher quelque chose je le cacherais. Il était assez aisé de ne rien dire, et quand on savait se taire, ou mentir, tout devenait bien plus simple. Soit. Mon ami semblait donc penser que je n'allais pas bien... Il ne fallait pas être extra lucide pour voir ça, mais c'était une autre histoire. Et pour une fois, je lui cédais la manche, en affirmant qu'il avait raison et que je lui parlerais plus tard. Une fois a l'interieur en fait. Parole de Luka, j'essayerais de me retenir et de ne pas me derober, enfin... Nous verrions bien. Ma determination était aussi fugace que mes humeurs...

La logique... ? Toujours la logique. Je ne repondais rien, me contentant d'un sourire mysterieux alors que je humais l'odeur des patisseries sur le point de sortir du four. Sur le moment, j'avais une grande faim. Ce qui était trés rare venant de moi, alors j'allais me precipiter, sauf que... je repensais a ce que Lins avait dit et je jouais un peu avec lui.

— Bien sur que je suis charmante... Je suis la seule intello aux yeux gris avec un talent certain pour l'écriture et pour d'autres choses que je ne dirais pas. Je plaisantais un peu, et c'était sincere, ça faisait du bien. — Cela dit, comme toi, malgré mon célibat je ne suis pas prete a m'engager tout de suite. Et surtout pas avec un homme.

Je faisais à ces mots une grimace, et je souriais a sa tendresse, tout en me laissant pousser jusqu'aux buffets de nouriture, ou souriant un peu à un elfe de maison qui battait des oreilles, j'attrapais un croissant.

— Un vrai festin, merci. Le merci, était bien entendu pour les elfes.

[LVH']

Finalement passer du temps avec Lins était agréable. Notament parce qu'il été doté d'un cerveau. Non, on sous estimait parfois l'interet d'un cerveau, mais il fallait reconnaitre que c'était la chose la plus importante tout de même. Soit, quelque chose me surprenait. La dernière fois que nous avions vraiment parlé de ça, Lins essayait plus ou moins de me pousser dans les bras de Felicia, et la, il ne me demandait pas comment cela c'était passé, ou du moins il ne réagissait pas à ma replique sur le célibat. Peut être que les rumeurs allaient vites ? Mais j'étais plutôt du genre mystérieuse et… Oh, j'étais désemparée par le départ d'Heather. Ça n'avait peut être pas de rapport, même si l'admiration que je lui avais portée était semblable… Qu'importait. Je soupirais un peu, et je reprenais ma route.

Avançant avec Lins au milieu des cuisines, sous les regards craintifs des elfes de maisons. Lins essayait de leur parler, de les rassurer, et moi je le regardais faire en soupirant un peu. Il avait l'air… desemparé.

— Certains aiment la servitude, mais pas la torture je suppose.

Et je me penchais à mon tour regardant un petit elfe de maison à qui je tendais la main, et qui se jeta dans mes bras.

— La. Ça va aller. Est ce que je peux faire quelque chose pour toi ?

L'elfe, bien entendu ne répondait pas. Ils étaient terrorisés, et je pensais que oui, Lins avait raison. Les Carrow devaient s'en donner à coeur joie et ils ne devaient pas être les seuls. C'était triste, mais en un sens… Ce n'était pas la seule chose triste en ce moment, je soupirais légèrement irritée par la situation.

— Je ne capte pas leurs émotions à eux tu sais. C'est … étrange. C'est comme si des ondes me parvenaient mais qu'elles étaient indecryptables.

Oui, c'était bizarre, j'avais toujours remarqué ça. Et en un sens, je ne me disais… tant mieux. Je n'aurais pas supporté de ressentir encore des tortures. Plus jamais.

— Tes parents ont des elfes de maison ?

[LVH']

Cette entrevue avec Lins était un peu… étrange. Ça partait dans tous les sens, la deprime, les elfes de maison ,la bouffe, la sincérité. Mais c’était pas plus mal, parce qu’au moins on parlait, et j’avais l’impression d’être vivante. Non pas que je sois morte, mais disons que je n’étais pas très vivace. Bref. Les elfes de maisons…. C’était le sujet actuel, et la torture aussi. Bien sur, il fallait qu’il parle et sa réflexion me fit… arquer un sourcil.

— Certaines personnes aiment souffrir ce n’est pas nouveau.

Et je ne rajoutais rien, caressant la tête du petit elfe – très moche au passage – questionnant Lins sur les habitudes esclavagistes de ses parents. Oh oui, il aimait parler de lui. Je haussais un peu les épaules. Visiblement c’était mal venu de poser une question…. Trop curieuse ? Bah, pourtant quand je parlais des vies de camarades ça ne les dérangeait pas en général. Bref soit, je me contentais donc tout simplement d’un :

— Pourquoi pas ?

Et vas y que je le regardais se baffrer d’une dizaine de muffins…. Il allait mettre tout ça où … ? Enfin je me rappelais qu’il n’avait pas vraiment mangé ces derniers jours alors je ne disais rien, attrapant du bout des doigts un carreau de chocolat qui trainait par la, lâchant au passage le petit elfe. Bien sur, il fallait qu’il reccomence à me parler de ce qui n’allait pas. Je soupirais tristement. Je m’en rappelais même plus en fait. Les joies d’être empathe et lunatique. Les joies d’être LVH en fait. Je regardais le bout de mes converses.

— J’sais pas…. J’sais plus. Je suis juste constamment triste, les joies et les peines des gens n’aident en rien. Ca… varie juste. Tu n’es pas le seul à avoir tout perdu.

Un long soupir, et je croquais plus amplement dans le chocolat…

[LVH']

Certaines personnes aiment souffrir. Bien sur, il ne repondit rien à cela, et j’en étais ravie. J’étais également très heureuse qu’il n’ait pas de visions à mon sujet, car je me doutais qu’il aurait vu des choses peu recommandable. Y compris mes séances privées avec une mangemort. … Non je ne parlais pas de ces séances la, mais plutôt de celles que Satoru était toujours pressé d’interompre. Celles où je me dressais comme un piquet, silencieuse, endurant la souffrance. Non, il n’avait pas eu ces visions la sinon il serait venu me confronter, et j’étais bien contente qu’il ne les ai pas. Ca m’aurait forcé à le tuer… Ou a être méchante avec lui. Quelque chose du genre. Bref. Ce n’était pas le sujet…

Et pendant que je me perdais dans mes pensées, Lins engloutissait des muffins, comme Barbe-Bleu se serait enfilé des femmes, ou un ogre des petits enfants. Quelque chose dans le genre. Ce n’était pas, des plus agréables à regarder. Je n’avais jamais aimé les gens qui s’empiffraient comme des gros porcs. Une des raisons pour les quelles je n’aimais pas les hommes. Ouuuuh le vilain cliché.

En tout cas il en arrivait visiblement ou il voulait en arriver, que je lui parle de moi. Ce que j’allais commencer a faire, cherchant les mots… Blasée, et peu convaincue à l’idée de finalement lui confier ma vie. Ce n’était pas que je ne lui faisais pas confiance, c’était juste que le moment confidence s’en était allé. C’était… étrange. Tant pis. Les désavantages d’être une lunatique jeune femme. Je haussais un peu les épaules.

— Et alors ? Nous ne sommes pas non plus les seuls. Regarde le monde. Tout est souffrance. Le tout c’est de savoir la gérer.

J’étais parfois dure à suivre et …. Je m’interompais soudain dans mes pensées surprise par son hoquet, et son vomi. J’en lâchais l’elfe, et me reculait subitement, une grimace aux lèvres et la baguette levée, remuant déjà en murmurant un sort pour nettoyer la flaque.

— Tu devrais aller te reposer Lins. Et prend ton temps quand tu mange.

[LVH']

Parler avec Lins c’était toujours une grande aventure. Ah oui… Une très grande aventure ! Et toujours très… Amusante. Ou pas en fait. C’était .. Bah j’etais blasée maintenant. Et il n’avait pas l’air ravi que je l’envoie dans son lit, du coup je …. Haussais un peu les épaules.

— Reste la alors..

Qu’est ce que je pouvais bien dire moi…. ? Je ne savais plus quoi dire en fait, et je ne m’attendais pas à ce que… à ce qu’il agisse comme ça. Et voilà que je me retrouvais avec un Lins dans les bras, qui… qui… pleurait. Maladroitement je glissais une main dans son dos. Et en grimaçant aussi.... C'était... Il venait de vomir quand même...

— Roh mais ne pleure pas voyons.  

Je ne savais pas comment faire moi… Je gérais mal les larmes des gens, très mal… Et je ne savais pas quoi faire d’autre que de lui taper le dos gentiment.

— Personne ne mérite de souffrir tu sais… ni moi, ni les autres, ni personne….

Et je fermais les yeux un peu, avant de le lâcher. Regardant autour de nous, je reculais pour m’asseoir sur un meuble, en croquant a nouveau un morceau de chocolat.

— Tu veux vraiment que je te raconte l’histoire ? Par pitié, bouffe un chewing gum, bois un truc...  

[LVH']

Lins , je l'avais compris avec le temps était quelqu'un de très tactile. Ce que je n'étais pas du tout. Bien sur, je faisais des efforts. Il était mon ami, il ne méritait pas que je le renvoie de l'autre coté de la pièce. De toute façon sous cette forme la je n'en aurais pas eu la capacité. Par contre, sous forme de puma je pouvais facile le devor… oui mauvaise idée. D'autant plus que je préférais garder cette forme secrete, elle était mieux pour moi. Soit. En tout cas j'avais un gros Lins en train de me pleurer dans les bras en disant que je ne méritais pas de souffrir…

Oh si il savait. Je le méritais probablement bien plus que d'autres. Cela dit, sa réponse me fit légèrement sourire. Il était chou parfois. Mon ami. Mon Lins, et je ne pouvais m'empêcher de passer tendrement ma main dans ses cheveux.

– On ne dirait pas en fait, mais tu es un gros nounours. Et a le voir chou comme ça, je n'avais pas envie de debatre. Pas envie de lui dire qu'a mes yeux la personne qui devait souffrir était un aurore. Un stupide aurore. Pas necessaire. Ce n'était pas vital. Pas envie de lui dire aussi qu'a mes yeux, je méritais de souffrir également, parce que je l'avais toujours fais. Parce que j'étais comme ça. Non, je me contentais de m'extasier devant sa tendresse. Et pour le moment, pour moi c'était suffisant.

Bien sur, lui il voulait l'histoire et moi je ne savais pas par quel bout commencer. Alors je comencais par une plaisanterie, une petite pique, avant de passer aux choses sérieuses.

– Je ne sais pas par où comencer. J'ai aimé. Fort. Elle est morte. J'ai tout entendu. C'est fini ? Je ne me voyais pas dire à mon ami, membre de l'Armée de Dumbledore, Enfant d'Aurore, que c'était avec une mangemort qui avait voulu me tuer, que j'avais partagé de longs mois et de longues promesses ? Ouais non, ça serait moyen. J'essayais un peu de changer de sujet. – Et puis… ma famille a envoyé des gens pour me chercher. Ils veulent que je devienne comme eux. Ça c'était encore moins cool….

[LVH']

[Pardonne moi pour ce délai oh grand chocolat o/ ]

Si j'avais un soucis c'est que j'étais parfois trop sincère. Pas au stade de Kennedy, moi j'avais quand même un filtre, mais cette sincérité venait de me pousser à dire à Lins, mon ami, qu'il était un gros nounours malgré les apparences. Oh je n'avais aucune idée de l'impact que ça aurait pu avoir sur lui, j'espérais juste qu'il ne se vexe pas et qu'il le prenne comme c'était. Un compliment. Son merci, et son petit sourire me montrèrent que je n'avais pas tort, et je l'enlaçais une dernière fois avant de me mettre à l'aise dans la cuisine.

Bien sur, une chose en enchainant une autre je me retrouvais maintenant à devoir lui raconter l'histoire. Mais aussi forte sois-je, j'essayais de trouver un échappatoire…. Une solution de facilité, qui ne … le convainquit pas.

« Lins… Tu veux pas laisser tomber ? C'est toi qui souffre en ce moment. Je veux pas… te voler tes moments de souffrance ok… »

C'était une réaction un peu stupide, et je me sentais mal de dire ça. C'était une excuse parmi tant d'autres en fait. Je grognais un peu, et je jouais avec mes cheveux.

« Je suis incapable de t'en parler… Parce que je n'ai même pas raconté toute l'histoire à Alice. Est ce que… Est ce que ça t'es déjà arrivé à toi, d'aimer tout ce qui était censé haïr … ? Comment est ce que tu aurais réagis si Elisea était une Serpentard au sang pur…? Ou quelque chose comme ça ? »

Ma phrase pouvait avoir plusieurs sens, ce que j'étais censé haïr par ma naissance, c'était les moldus et les sangs mélés…. Ce que je haïssais par mon éducation c'étaient les serpentard, les familles de sang pur, les mangemorts comme ma famille…. Plusieurs interprétations pour notre intello de service et je ne voulais pas vraiment l'aider.

[LVH']

[HJ : Non je t'ai expliqué sur la box chocoboy ]

J'aurais peut être pu…. Du ? Me rouler en boule en pleurant en disant « Je ne veux pas en parler. Je ne veux pas en parler. » mais ça n'aurait pas été une bonne idée. Alors j'avais utilisé la méthode … manipulatrice ? Mauvaise. La méthode « Non, faisons focus sur toi s'il te plait » ce n'était pas très gentil de ma part, mais c'était une réaction intelligente a la chose au final, et je … m'étais étalée en beauté parce qu'il ne voulait. Pas comme si on ne lui avait pas tout arraché hein ? C'était vrai. Mais une part en moi, la part qui voulait se renfermer dans sa carapace quitte à être mauvaise avec le mon entier, voulait juste lui dire « Et pourtant si. » ou quelque chose de méchant. Quelque chose qui le ferait partir et me ferait regretter ma mauvaise humeur, mon mécanisme de défense mauvais…

Je ne l'avais pas fait. J'avais rien dit, j'avais juste enchainé en lui disant que je n'étais pas capable de lui en parler tant que je n'en avais pas parlé à Alice. C'était une bonne excuse mais c'était vrai, et pourtant je n'avais pas pu m'empêcher de lancer quelques hameçons pour voir sa réaction. Ce n'était pas trop mal, je lui addressais même un sourire sincère.

« Tu sais Icho c'est douloureux d'être moi. »

Et cette fois c'était avec un vrai sourire que je prononçais son nom. Parce que ce n'était pas le « Icho » dont Addison et Kennedy faisaient preuves quand il les énervait, c'était un Icho amical, comme quand j'appelais Alice l'alcoolique, et d'autres joyeusetés de ce genre. C'était affectueux. Et j'aurais pu lui faire un nouveau câlin, a part que… je n'étais pas tactile, je ne le serais jamais, et je n'y arrivais pas.

« Je te promets de te raconter quand je serais prête. Parole de Luka. »

Et je regardais un peu autour de nous en disant ça. Il n'y'avait personne, a part quelques elfes de maisons qui nous regardaient de loin.

« Tu veux bouger ? Ou dormir peut être ? »

[LVH']

C'était de plus en plus compliqué de me retenir, de concentrer ma haine, ma colère, ma tristesse, ma lassitude. Et je n'avais pas envie de parler à Lins, parce qu'Alice ne savait pas, et que malgré mes rebellions, malgré nos desacords, elle restait mon ange gardien. Elle restait la femme qui m'aimait plus que tout, qui m'avait sauvée la vie et redonné une lueur d'espoir quand je n'avais plus rien. Elle restait l'ange qui m'avait hebergé et la premiere. Qu'importait tout cela, je n'avais pas envie qu'on lise dans ma tête ce que je pensais d'Alice, et je n'avais pas envie de penser à tout ça ce soir non plus. Ça n'avait pas d'importance. Lins avait compris qu'il ne fallait pas insister, et se montrer une fois de plus vraiment digne d'être mon ami. Il était au fond, l'un des meilleurs amis dont l'on puisse rever. L'un des plus fideles. Je lui adressais par conséquent un vrai sourire.

« Merci. »

Pas besoin d'en dire plus, il en fallait beaucoup pour que je remercie quelqu'un, et j'enchainais vite fait sur la possibilité d'aller dormir, que par chance il saisi. Mon sourire se glissa sur mes levres blasée, et je reflechissais déja que cette nuit, ne serait pas une nuit de sommeil. Besoin de se coucher aprés toutes les émotions ? Je hochais un peu la tête. Moi c'était plutot le contraire mais....

« Je vais y'aller aussi. Bonne nuit Lins. »

Bien sur, la logique aurait voulu que nous allions ensemble vers la tour Serdaigle, mais j'avais autre chose à aller faire avant. Un vague sourire remplaca l'ancien et je glissais les mains dans mes poches de maniere de nonchalente.

« A demain. »

Sans rien dire de plus j'allais sortir, ne sortant les mains de mes poches que pour attraper une bouteille au passage. Trouvant le besoin de justifier le fait que je ne remonte pas avec lui.

« J'vais voir Alice »

Et c'était vrai. J'allais voir Alice. Mais j'irais peut être aprés une petite promenade. L'avenir me le dirait.

FINI o/ <3