« Je ne suis pas ce qu'ils sont mais je suis ce qu'ils ressentent. »

Je me souviendrais de cette nuit la, comme étant la dernière nuit de mon enfance, de mon innocence. Je croyais que c’était un cauchemar au début, je me suis sentie appeurée, et puis il y’a eu ce sentiment d’oppréssion, d’etouffement. Je ne me rendais pas compte que j’étais réveillée, et je ne voyais rien, c’était un reve en aveugle… Une chimère cruelle. Au début je n’ai pas trop compris. Il y’avait la peur, la souffrance. Des cris aussi. J’ai senti mes chairs se découper, j’ai senti mon cœur s’arreter, et puis j’ai senti mon cœur reccomencer. J’ai ressenti la peur, quelqu’un qui court… Les halètements. Je ne sais pas vraiment, comme ça s’est fait… Je me suis vraiment senti mourir. C’est un sentiment horrible… C’est comme quelque chose, qui arrive, l’inevitable. L’inéluctable. J’ai senti mon cœur s’arreter. Et il n’est jamais reparti depuis.

Que s’est il passé cette nuit la ? J’ai enfoui ma tête sous l’oreiller ,et quand j’ai ouvert les yeux il y’avait des docteurs, il y’avait des gens… Il y’avait un monsieur du ministère qui expliquait des choses à mes parents. Et je n’ai pas tout compris. Mon monde s’écroulait. Emily était morte. Je ne voulais pas savoir autre chose…. Mais j’ai su. Il n’a pas fallu grand chose, j’ai parlé à un vieux sorcier chez qui j’allais souvent, et il m’a parlé des empathes… Il m’a dit ce que j’étais. J’ai compris que tout n’avait pas été un cauchemar. J’ai vécu la mort de ma sœur en direct. J’ai ressenti les derniers battements de son cœur. J’ai ressenti sa peur, et aussi la peur et la rage incontrôlée de l'homme qui l'avait tué. Je suis morte en même temps qu’elle.

C’est à ce moment la que j’ai commencé à me renfermer. Je ressentais tout, c’était decuplé… La peine de mes parents, provoquait des coups de couteaux dans mon cœur qui pleurait déjà. Et puis je ressentais aussi la haine qu’ils éprouvaient envers l'homme,notre cousin,, les remords, la culpabilité de celui ci. C’était trop. C’était horrible. J’ai cru que mon cœur allait exploser, et que ma tête allait le suivre. J’ai cru mourir. Mourir de trop ressentir. Alors j’ai commencé à fermer mon cœur. J’ai commencé à fermer mon visage. Je suis devenue plus dure, plus froide.


« Ce que l'on ne voit pas, demeure l'inexistant. »

Au fil des années j’ai réussi. Bien sur, j’ai continuée à ressentir toutes ces choses. Le désir de certains qui montait quand je passais, la peur des autres… Et toujours les regrets et les remords de Klaus. A Poudlard je n’étais pas tranquille, non seulement les gosses ressentaient trop de choses mais en plus il y’avait lui, c’était sa première année, et lui… Il avait trop de regrets, trop de remords… Mais malgré ça il était encore en vie. Je n’avais pas pu protéger Emily… C’était ma faute. Au fond de moi je le sentais, je le savais. Et je ne pouvais pas supporter de la … de recevoir les regrets…. La tristesse. J’ai insisté pour changer d’ecole. Mes parents ont eu peur que je craque et ils ont acceptés. Ils ont cédés. Je n’avais jamais été du genre à faire des caprices….

Eux, ils n’ont jamais su que j’étais empathe. A part ce vieil homme qui m’a aidé à me comprendre, personne ne l’a jamais su. Il est mort maintenant, je n’y suis pour rien dans sa mort. Oui, je prefere le préciser vu ce que je suis devenue.

Un masque. J’ai mis un masque de non émotion sur mon visage, et j’ai réussi à me convaincre moi même au fil des années que je ne ressentais plus rien. C’est comme au fond, comme si mon cœur était mort en meme temps que celui d’Emily avait cessé de battre. C’est comme si, je n’étais qu’une coquille vide. Mais pendant que je renvoyais au monde cette image sans sentiment, a l’interieur de moi, je ressentais. Je continuais de ressentir. Pas nécessairement de ressentir des choses directement liées a moi. Mais je ressentais les autres. L’empathie n’est en rien un don. Pas pour quelqu’un comme moi. Pour personne.


« Elle reveille en moi, ce que j'ai enfoui... »

A la mort de mes parents j'ai mis le plus de distance entre moi et la civilisation... Entre moi et le monde.

D’abord, j’ai fais un métier qui me plaisait. Je suis devenue écrivain, ça ne me demandait pas beaucoup de choses…. Je restais chez moi coupée de tous et… Voilà. Et puis il y’a eu les mangemorts. L’offre était tentante, et ça me permettait de mettre une barrière encore plus grande entre moi et le monde du bien. C’est resté comme ça. Et rien n’ebranle la façade depuis. Rien ne perle. Rien ne transparait. Je suis vide. Et glaciale. Ca suffit.