††
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Et voila, l'aventure touche à sa fin ~ Forum Fermé. Bonne continuation à tous.
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez|

JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyVen 8 Mar - 14:14

« Désolé de vous avoir déçus. » Ces paroles, j’aurais aimé les adresser à mes parents en ce moment. Il était tard, la nuit était déjà presque tombée et j’observais l’extérieur sans rien dire au travers des grandes fenêtres qui laissaient entrevoir de lourds nuages. Tout ce que je faisais depuis un moment désormais, c’était pleurer. Tout le monde était parti désormais, la journée était finie… aucun élève ne restait cette nuit… Peut-être n’était-ce pas réellement une bonne chose en cette période. Je me redressai, fermant les yeux pendant quelques secondes avant de me déplacer dans l’infirmerie. J’étais à bout. Ces derniers jours avaient peut-être été la réelle preuve de mon inadaptation. J’étais venu ici pour arrêter mon cauchemar, pour recommencer une vie nouvelle… mais j’avais totalement échoué. Il y avait eu ce jour à Pré-Au-Lard… mais également cette torture que j’avais vu il y a peu. Comment des hommes pouvaient-ils faire une telle chose à leurs semblables ?

J’avais commencé à pleurer depuis quelques heures déjà, depuis que j’avais tenté d’écrire dans mon journal. Il était toujours ouvert sur le lit où je m’étais installé pour cela… J’avais fini par ne plus y parvenir. Même écrire ne me suffisait plus… je n’arrivais pas à évacuer les choses comme j’aurais désiré le faire, je ne pouvais m’exprimer et, en plus, je ne pouvais plus regarder les autres en face. Avant, c’était tellement douloureux, une douleur intérieure que je ne pouvais pas contrôler. Désormais, j’étais comme… vide.

Debout au centre, j’avais jeté un regard sur l’infirmerie qui était en cet instant plus calme que jamais. Je n’aurais plus du être là depuis longtemps, mais bien dans ma chambre pour me reposer, ou… ailleurs. Malheureusement, je n’avais pas pu quitter les lieux après avoir arrêté d’écrire. Peut-être même que je ne les quitterais jamais. J’étais une ombre, une erreur, tout ce que tout le monde aurait pu penser de moi. N’avais-je pas raison quelque part ? Je détestais la magie, la douleur que celle-ci pouvait provoquer, mais je n’avais pas la force de vivre dans un monde où elle n’existait pas. Peut-être que les évènements de ces derniers jours étaient là pour m’aider à me faire à cette évidence : je n’avais plus ma place ici.

J’avais longuement réfléchi à tout cela, à cette réalité douloureuse qui s’imposait à moi et, au final, une seule solution me venait à l’esprit, toujours la même, de plus en plus souvent, de plus en plus fort… Je devais partir moi aussi, aller retrouver ceux qui me manquaient tellement et avec qui j’aurais toujours du être. Mes amis… ces amis que j’avais perdus il y a des années désormais, c’était pour cela que me retrouver seul dans cette infirmerie était une mauvaise idée en cette période pour moi.

Oui, je voulais mourir. Je devais mourir pour mieux revenir par la suite. Celui que j’étais désormais ne manquerait à personne au final. Qui avait envie de fréquenter un tel boulet ? Je ne me voyais pas autrement. Toujours occupé à essayer de me faire comprendre en vain, toujours occupé à vouloir parler sans pouvoir le faire… Je ne pouvais pas m’exprimer, pas me faire comprendre alors que j’aurais tellement voulu le faire. Écrire pour répondre aux gens était presque devenu une corvée. Je n’étais pas né pour cela et je ne pouvais plus vivre de cette manière désormais.

J’avais poussé un petit soupir avant de me rendre près de l’armoire où je rangeais mes affaires. Aujourd’hui, personne ne me retiendrait, personne n’était là. Aujourd’hui, j’allais disparaître comme je le voulais… mais les gens sauraient ce que je suis devenu : je ne voulais pas disparaître totalement comme certains le faisaient… je ne voulais pas inquiéter les gens de mon entourage plus longtemps. Si je mourrais… ils le sauraient sans attendre, car les faire me chercher et s’inquiéter aurait été totalement inutile autant qu’ils me trouvent directement… Ils comprendraient sans doute de toute façon.

Je ne voulais pas mourir d’une manière « sale »… Je ne savais pas comment j’allais revenir après tout, je ne voulais pas risquer de me rater et garder une marque. Il n’y avait de toute façon aucune raison que je me rate, personne ne viendrait, personne ne pourrait venir, ni même se douter de ce que j’allais faire désormais. La solution la plus évidente me paru donc les médicaments… J’en sortis plusieurs, des antidouleurs assez forts comme ceux que je devais administrer à certains patients lorsqu’ils souffraient énormément, d’autres médicaments de toutes sortes… Un bon mélange en gros. J’avais ensuite rangé la boîte avec mes affaires sans réellement me soucier de si quelqu’un en aurait besoin ou pas... Je poussai un profond soupir tandis que je regardais à nouveau l’extérieur… Mourir un jour de pluie… C’était assez glauque, mais n’avais-je pas vécu dans cette obscurité pendant une partie de ma vie déjà ? Dire qu’elle allait s’arrêter aujourd’hui.

Après m’être muni d’un verre d’eau, je portai doucement quelques un cachet à mes lèvres. J’aurais aimé les voir une dernière fois, ma mère, mon père… les rares personnes que je connaissais ici. Je pris une gorgée d’eau pour l’avaler. Un cachet, un deuxième, un troisième, un quatrième… La surdose ne pouvait que finir par me tuer… Cependant, alors que j’allais en prendre un autre, un bruit attira mon attention. Il y avait quelqu’un dehors ? Je posai mon verre sur la table qui me faisait face, dissimulant le cachet que je tenais dans la main dans une poche de ma veste blanche pour ne pas risquer d’alerter la personne qui arrivait, oubliant malheureusement de cacher les autres. Il faudrait un peu de temps avant que tout cela fasse effet… je n’allais pas tomber tout de suite… si je me débarrassais de cette personne assez vite, je n’aurais qu’à continuer après… Je m’avançai donc un peu vers le centre de la pièce pour voir qui causait tout ce bruit…
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptySam 9 Mar - 3:34

A moitié allongée sur le rebord d’une fenêtre du troisième étage j’écoutais les gouttes de pluies tombées à l’extérieur, tapant contre la vitre à laquelle j’étais collée. Il faisait un peu froid c’est vrai, mais qu’est ce que je pouvais bien m’en ficher … Cette journée avait déjà mal commencé, j’étais allée en cours comme tous les autres et m’étais ennuyée, sans croiser personne. Une de ces journées que je n’aimais pas, où j’avais l’impression d’être revenue quelques années avant et d’être à nouveau seule quoi qu’il arrive, à chaque minute et tous les jours. La pluie me paraissait presque agréable, enfin quelque chose qui semblait ne pas m’en vouloir et qui me bercer doucement en tapotant sur la fenêtre. J’avais fermais les yeux depuis déjà quelques minutes pour penser à diverses choses, me plongeant dans mes pensées.

Je repensais à avant, une nouvelle fois. Toutes les fois où je restais assise dans le coin d’une pièce, face à une fenêtre et que je regardais la pluie ou la neige qui tombait dehors. C’était peut-être l’une des seules choses que j’avais le droit de faire et que je pouvais faire. En effet, beaucoup d’activités étaient jugées « inutiles » par mon père et donc il ne voyait aucune raison valable pour que je les mettent en pratique. Pour certaines autres, c’était le juste qu’il me manquait le temps. Le temps ou la disponibilité. J’étais toujours appelée pour aider à une quelconque expérience dont je me fichais entièrement et que je n’avais aucune envie de faire. Mais je le faisais quand même, pour ne pas décevoir mon cher père.

Je faisais tellement choses pour ne décevoir personne … Là où j’étais au moins, au bord de cette fenêtre, je pouvais faire et penser ce que je voulais sans en avoir peur, même si je ne faisais strictement rien. Mais la simple idée de savoir que personne n’était là, que personne ne pouvait être déçu, ça me suffisait. Je voulais juste être un peu tranquille, j’en avais besoin. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée dans un cadre comme celui-ci, ça m’avais un peu manqué … J’avais l’impression d’être coincée entre deux mondes, celui du passé et celui dans lequel j’entrais petit à petit en me sociabilisant de plus en plus.

Après environ une heure, qui bizarrement m’avait parue relativement courte, j’ouvrais doucement les yeux, la tête appuyée contre le rebord en pierre auquel j’étais adossée. Mon regard était tombé directement sur l’extérieur, me permettant de remarquer que la nuit commençait à tomber. Je n’avais pas envie de partir mais cet endroit était bien en vue, je ne pouvais donc pas y rester. Malheureusement, les dortoirs de Poufsoufle étaient aux sous-sols … Il fallait donc que je me motive pour descendre tout les escaliers pour finalement devoir attendre dans la salle commune et non dans mon lit dans le cas où je ne pourrais pas encore entrer dans mon dortoir.

Une fois le courage trouvé pour me lever et quitter la surface froide de la vitre, je m’étais dirigée vers les escaliers et avait commencé à les descendre … Un étage de fait … Pourquoi fallait-il qu’il y ait autant de marches et que nous soyons reclus dans les sous-sols ? Ils auraient dû penser aux élèves à moitié endormis qui devaient descendre tout ça … Bref, je n’y pouvais rien, je devais juste subir. Je descendais enfin les escaliers menant au premier étage … J’étais contente de savoir qu’il ne me restait plus grand-chose et que j’allais finir cette journée. Mais les choses ne devaient pas se passer comme ça apparemment.

Aussi surprenant que ça puisse le paraître, j’avais réussi à ne jamais tomber dans les escaliers. Une fois j’avais failli, mais je m’étais rattrapée à la rambarde pile au bon moment. J’avais donc fini par penser que cela ne m’arriverait jamais, que j’arriverais toujours à me rattraper comme je l’avais fait. Ce soir-là, j’avais trébuché alors qu’il ne me restait que deux malheureuses marches avant de poser le pied sur le palier du premier étage. J’avais espéré en pensant que c’était possible, mais la preuve du contraire était devant moi. Enfin actuellement j’avais plutôt le sol devant moi, sol contre lequel je venais de me cogner la tête en m’écrasant par terre. C’était … Douloureux. Oui c’était bien le mot.

Je me relevais prudemment en prenant appuie sur mes mains, ma tête tournait un peu mais je ne voulais pas rester là. Le seul problème, c’était que je sentais quelque chose couler sur le côté de mon visage. Je passai donc ma main pour voir ce qu’il en était. Et bien oui, c’était bien du sang comme je m’en étais doutée. Pour aller se coucher ça allait être pratique tiens … Une idée traversa mon esprit : j’étais au premier étage, il y avait donc l’infirmerie, ça aurait été bête de ne pas en profiter.

J’avais donc marché jusque là-bas, espérant que quelqu’un y soit encore. Et que ce quelqu’un soit Ren de préférence … J’hésitai moins que la première fois avant d’ouvrir la porte, probablement en partie à cause du choc que je venais de me faire. Je relevais la tête que j’avais légèrement baissée après avoir ouvert la porte en mettant une main sur l’endroit où je m’étais un peu ouvert. Ren était bien là, au milieu de la salle.

Je m’avançais un peu vers lui sans me rendre compte dans un premier temps qu’il avait l’air bizarre, comme gêné que je sois là. Je pensais que ma visite n’allait prendre que quelques minutes étant donné que ce que je m’étais fait en tombant n’était pas très grave, mais mon regard qui se posa sur des cachets visiblement pas fait pour aller ensemble commençait à me faire changer d’avis.


« Ren tu …. »

Je retournais la tête vers lui, me cachant inconsciemment la réalité que j’avais face à moi. Non, il ne pouvait pas faire ça, c’était impossible.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptySam 9 Mar - 10:27

Ce que je faisais en cet instant ne regardait que moi. De nombreuses personnes auraient pu être contre, à raison sans doute, mais elles n’avaient rien à me dire concernant la décision que j’avais prise depuis quelques temps. Si je désirais quitter ce monde, elles n’avaient pas à m’en empêcher. Je n’avais plus envie de rester, je n’en étais plus capable, le courage m’avait tout simplement abandonné. Aussi, j’espérais que cette personne qui faisait tant de bruit allait repartir assez vite une fois qu’elle serait entrée ici.

J’attendis un peu au milieu de la pièce, histoire de voir qui s’aventurait ici à cette heure. L’infirmerie aurait du être fermée, mais je n’avais pas été assez intelligent que pour verrouiller la porte ; de toute façon, soyons réalistes, un simple Alohomora aurait suffit à ouvrir ce verrou étant donné que je n’étais pas capable de la fermer de manière magique… J’étais réellement bête… et inutile, une fois de plus les choses se confirmaient.

Quelques secondes plus tard, la personne bruyante avait finalement fait son entrée. Jun ?! Je la regardai d’abord d’un air assez vide, me demandant ce qu’elle venait faire ici et, au bout d’un moment, je m’aperçus du sang qui coulait sur son visage. Qu’avait-elle fait ? Mon expression changea un peu, passant d’une expression assez vite et… embêtée à quelque chose de plus inquiet. Je lui lançai un regard interrogatif lorsqu’elle m’interpella. Je ?

J’avais oublié ces cachets… J’avais oublié ces preuves que j’avais laissées en voulant aller vite pour ne pas paraitre suspect… Aussi, je ne voyais pas ce qu’elle voulait me dire, mais je craignais qu’elle comprenne ce que je comptais faire ce soir. Les médicaments n’allaient pas mettre longtemps à faire leur effet… Dix minutes, un quart d’heure… oui, tout au plus c’est ce qu’il faudrait pour qu’ils fassent complètement effet. Pour l’instant, j’allais juste commencer à me sentir… dans le brouillard.

Prenant la direction de l’armoire où j’avais rangé mes affaires, j’en profitai pour prendre mon ardoise… Ecrire allait m’être difficile, mais si cela me permettait d’être plus crédible, autant m’en servir : Je n’aurais qu’à dire que c’était la fatigue si elle me posait des questions que je n’attendais pas. Je sortis finalement de quoi la soigner, m’y reprenant à deux fois car j’avais l’impression de ne pas réellement bien réagir au médicament… ou du moins un peu trop vite. Non, ils ne devaient pas faire effet maintenant, pas tant qu’elle était là.

J’étais finalement revenu près de Jun, lui indiquant le lit où elle pouvait s’asseoir pour que je la soigne. En réalité, c’était plutôt moi qui devait m’asseoir en cet instant… j’avais déjà un peu de mal à réfléchir. Je pris mon ardoise et y inscrivis quelques mots avant de la présenter à Jun.
« Viens t’asseoir. »
Une fois assis, je préparais de quoi désinfecter la plaie de Jun. Je me demandais comment elle s’était faite une blessure comme celle-là ; c’était ironique, car même dans une situation aussi désespérée j’arrivais à me soucier de l’état des autres… Je n’allais plus le faire longtemps et, ici, ma principale préoccupation était que la jeune femme reparte aussi vite qu’elle était venue… je ne voulais pas de spectateurs.

Je regardais sans rien dire la compresse que j’imbibais de désinfectant. Je tentais de ne pas renverser, car mes idées étaient déjà un peu plus floues que lorsqu’elle était arrivée… Cela n’allait pas aller en s’améliorant et je priais pour qu’elle ne le remarque pas.

Pourquoi avait-il fallu qu’elle vienne aujourd’hui ? Pourquoi elle ? Jun arrivait toujours à des moments étranges… avec ses questions, ses comportements, ses maladresses… Je ne savais pas pourquoi, mais je me demandais parfois si cela n’était pas volontaire. Après tout, elle m’interrompait toujours dans quelque chose ; mon ménage, ma réflexion,… mon suicide ?

Il faisait réellement silencieux dans cette pièce et j’aurais voulu qu’elle le reste… Mais Jun était arrivée, comme d’habitude. J’allais devoir faire avec et me dépêcher de la soigner pour qu’elle parte au plus vite. Si elle me voyait ainsi, je ne pourrais pas partir tranquille, je ne cesserais de m’en vouloir et mon retour pourrait être impossible… Aussi, je m’étais contenté d’adresser un sourire à Junho, sourire qui n’avait peut-être jamais sonné aussi faux.

Ce sourire, cette expression de joie, ne me correspondait absolument pas. Je ne faisais qu’essayer de camoufler une terrible envie de disparaître, le désappointement le plus total. Ce sourire n’était qu’un masque qui, je l’espérais, me permettrait de rassurer Jun. Malheureusement, je n’étais pas assez doué pour mentir à un tel point… J’attendais simplement que Jun vienne près de moi en souriant… espérant qu’elle ne tarderait pas trop car je sentais ma capacité de réflexion qui diminuait déjà à cause des cachets.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 10 Mar - 0:27

Il y a des moments où malgré toute la douleur que l’on peut ressentir physiquement, quelque chose nous fait tout oublier et rien de semble important à part ce qui vient d’envahir nos pensées. En fait c’était peut-être mon cas ce soir-là, à partir du moment où j’avais eu le malheur de poser les yeux sur des médicaments qui traînaient. J’aurais peut-être préféré ne rien voir du tout, franchir le pas de la porte de l’infirmerie dans le sens inverse aussi vite que je l’avais fait sans aucune hésitation il y avait quelques instants. Mais c’était trop tard maintenant, et je ne voulais pas partir comme si je n’étais jamais venue.

En fait, je n’aurais même pas dû pouvoir rentrer dans l’infirmerie. Il était tard, par conséquent je n’étais déjà pas sensée être présente dans les couloirs ou les escaliers, et en plus de cela, l’infirmerie aurait dû être fermée à cette heure-là. Je m’étais quand même retrouvée là, un tour du destin. La seule chose qu’il fallait que je détermine, c’était pourquoi ? Pourquoi je devais être là à ce moment-là. Moment assez mal choisi soit disant passant.

J’étais presque gênée d’être là vu l’expression que Ren avait sur le visage lors des premières secondes qui avaient suivies mon entrée. J’avais vraiment l’air de le gêner, ça donnait juste envie de faire demi tour et de partir. C’était en mes moyens, j’aurais pu me soigner seule comme je l’avais souvent fait, mais ce n’était pas poli. Enfin, peut-être qu’il se fichait des règles de politesse à ce moment précis en y repensant … Son expression finit par changer, probablement à cause du sang que j’avais sur le visage. Du moins c’était ce que j’avais déduit.

Je n’avais même pas pu finir ma phrase. En fait, je ne savais pas vraiment quoi dire, ou je ne voulais pas le dire. Peut-être que je ne voulais pas savoir précisément ce qu’il était en train de faire … Mais il le fallait, il fallait que je sache. Qu’est ce que je pouvais bien faire d’autre, faire comme si je n’avais rien vu ?

Pendant que Ren s’était dirigé vers son armoire de matériel je m’étais un peu avancée vers le centre de la pièce, toujours sans finir la phrase que j’avais commencé un peu plus tôt. Je ne savais pas exactement comment la continuer … J’avais décidé d’être sûre de moi avant, je trouvais ça plus sûr. Il pouvait juste ranger les cachets non ? Ouais, c’était bête comme idée, mais j’espérais que ce soit quelque chose dans ce genre-là. Après tout, tout le monde avait de drôles d’habitudes qui paraissaient complètement folles aux yeux des autres. Et je n’étais pas spécialiste des infirmeries, alors je pouvais m’imaginer ce que je voulais sans savoir si cela était plausible ou non.

Ren avait l’air plutôt hésitant, même bizarre je dirais. Il n’était pas comme d’habitude, enfin pas comme je l’avais connu, même si je ne le connaissais pas beaucoup. Je penchais un peu la tête sans dire un mot pour observer ce qu’il faisait. Son armoire il l’a connaissait sûrement mieux que personne et avait l’habitude de prendre ce qu’il voulait à l’intérieur, alors pourquoi il n’arrivait pas réussi du premier coup ? Ce que je voulais nier ne faisait que se confirmer au fur et à mesure avec une succession de petites réactions ou comportements louches. J’étais de nature plutôt observatrice, je remarquais assez vite ce genre de choses. Ca servait d’observer les gens et d’apprendre à se contenter de ça tout compte fait.

Il était revenu vers moi et m’avait demandé de m’asseoir mais je n’avais pas bougé, le suivant du regard. Au final, c’était lui qui s’était assis et moi j’étais toujours debout là où j’étais déjà. J’enlevais ma main de ma tête en le regardant, réfléchissant à ce que j’allais faire. Le rejoindre et m’asseoir sur le lit pour qu’il me soigne ou pas ? Alors qu’il préparait une compresse, j’avais commencé à m’avancer lentement vers lui pour enfin m’asseoir juste à côté.

Et si je me trompais, et si je finissais par conclure qu’il ne faisait absolument rien avec ces cachets ? J’allais m’en aller en le laissant là, sans même lever le petit doigt. Je ne pouvais pas faire ça, je ne voulais pas redevenir ce que j’étais avant, du moins reprendre les comportements que j’avais enfin réussis à effacer légèrement. J’aurais désiré sauver mon père, même si cela n’aurait pas été une bonne chose pour moi … Mais j’aurais été prête à faire le sacrifice, rien que pour garder ne serait-ce qu’un espoir, avoir un foyer. Vivre à Poudlard, c’était pesant, déprimant … Tous les autres rentraient chez eux ou chez leur famille pendant que moi je restais là.

Ce sourire que Ren m’avait adressé en attendant que je vienne m’asseoir, je ne le reconnaissais pas. Non, ce n’était pas le même que tout les autres que j’avais vu s’afficher sur son visage. Pourquoi fallait-il qu’il fasse tant de choses qui le trahissait petit à petit ? D’un côté je n’étais pas bien placé pour poser une question au sujet de son comportement étrange ou de ces cachets, mais d’un autre … Je ne devais pas rester dans le silence.


« Ca va ? J’ai pas l’impression que ce soit le cas … »

J’avais eu envie de lui dire « je peux m’en aller si tu veux », mais je ne voulais pas lui donner l’occasion de dire oui. S’il le voulait vraiment, il n’avait qu’à me jeter dehors comme la dernière fois. Car oui, c’était un peu ce qu’il avait fait. Du moins je l’avais vu comme ça, mais je le comprenais. J’étais vraiment un boulet …

« Les cachets là-bas … Il y en avait aussi peu au départ ? »

Je sentais mon cœur battre plus fort que d’habitude, comme si je redoutais sa réponse. Peut-être n’allait-il pas répondre tout court, mais je ne savais pas exactement ce qui était le pire … Je penchais un peu la tête vers lui pour mieux voir sa réaction. Cette dernière pouvait se révéler être une réponse comme une autre après tout, alors autant ne pas la rater, car ces choses là ne se font pas deux fois.

J’avais pausé une question assez vague pour ma propre conscience, pas spécialement en pensant à Ren. Je ne pouvais pas me résoudre à lui demander directement s’il avait pris quelques uns d’entre eux.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 10 Mar - 1:27

Je vivais entouré de mensonges depuis tant d’années désormais. Ce mensonge selon lequel je retrouverais un jour la parole. Cette illusion qui me disait que j’apprendrais un jour à vivre avec mon passé sans y retourner durant mes cauchemars… Tout cela ne faisait qu’empirer ma situation, tout cela me faisait simplement croire que je pourrais un jour m’en sortir. Seulement, les évènements qui s’étaient produits récemment avaient effacé ce mirage… ils avaient déchiré ce tissu de mensonge en un instant, comme on fait démarrer un incendie en lançant des cendres sur de l’herbe sèche…

C’était pour cela que je me retrouvais dans cet état pitoyable aujourd’hui. C’était pour cela que j’avais mal à l’intérieur, cette douleur que je pensais pouvoir oublié en me contentant d’avaler quelques cachets, en disparaissant comme bien d’autres le faisaient sans même se douter qu’ils seraient recherchés activement par leurs familles inquiètes et alarmées par la situation. J’aurais voulu m’exprimer, le dire à quelqu’un avant qu’il ne soit trop tard, mais cela avait été impossible, malheureusement pour moi. Fuir le Japon, arrêter mes suivis, repartir à zéro… tout cela n’avait fait que s’ajouter à cette tapisserie d’illusion que j’avais moi-même tissée…

Je n’aurais jamais pensé que quelqu’un se montrerait à l’infirmerie à une heure aussi tardive. Encore moins Jun. Je ne voulais pas qu’elle me voit dans cet état, je ne voulais pas qu’elle me voit partir, il n’y avait aucune raison que cela soit le cas. Aussi, j’avais préparé les affaires nécessaires aux soins que j’allais apporter à sa plaie. Ma concentration diminuait doucement à mesure que les médicaments commençaient à faire leur effet. J’avais totalement oublié les cachets qui restaient posés sur la table que j’avais quittée depuis quelque temps… Des somnifères, des antidouleurs… toutes sortes de cachets clairement non appareillables…

Une fois assis, j’avais indiqué à Jun de venir me rejoindre pour que je puisse la soigner. Sans attendre, de peur sans doute que ma concentration ne s‘effrite lamentablement avant que j’aie l’occasion de faire mon travail une dernière fois, je cherchai l’endroit où se situait la plaie pour écarter les quelques cheveux qui s’y trouvaient. Je posai une fois la compresse dessus pour en enlever le sang, une seule fois car, ensuite, la voix de la jeune femme était parvenue à mes oreilles. Elle n’avait pas l’impression que j’allais bien…

Le problème dans ce genre de situation, c’était qu’un simple sourire n’était pas capable de dissimuler un véritable mal-être lorsqu’une personne était aussi attentive que Jun semblait l’être. Elle avait toujours remarqué trop de choses… Elle avait pointé du doigt mon passé lors de notre première discussion, avait sans doute remarqué mon sursaut stupide lors de la seconde… Elle remarquait tout cela avec tant de facilité qu’elle était bien la dernière personne que j’aurais désiré voir venir à l’infirmerie ce soir.

Au bout de quelques secondes d’arrêt, sans doute parce que je réfléchissais, j’avais secoué la tête en émettant un simple « hm hm », un des seuls bruits que j’étais capable d’émettre depuis que j’étais muet. Je recommençai donc à appliquer le désinfectant comme je l’aurais fait en temps normal. J’allais avoir besoin d’une seconde compresse. Je réfléchissais encore lorsque j’entendis sa seconde question.

À ce moment là, je relevai le regard vers Jun dont les mots venaient de m’interpeller. Des cachets ? Je ne comprenais pas, aussi je posai automatiquement mon regard à l’endroit où j’avais laissé mon verre d’eau… Je remarquai alors que j’avais oublié de les dissimuler… Merde ! Sur cette pensée, je hochai la tête en regardant la jeune femme, espérant de tout cœur qu’elle me croirait. Non, je n’avais même pas pris la peine d’écrire une réponse… je n’arriverais peut-être pas le faire correctement. Je ne devais pas perdre de temps et la faire partir d’ici au plus vite.

Aussi, je m’étais relevé, chancelant très légèrement à cause des cachets déjà ingurgités depuis quelques bonnes minutes, prenant une nouvelle paire de compresse pour revenir avec le désinfectant que j’avais laissé plus loin. Je reviens ensuite près du lit pour m’asseoir : rester debout trop longtemps aurait été une mauvaise chose et m’aurait très certainement trahi… Je pris donc la bouteille de désinfectant que j’ouvrais afin d’en imbiber la compresse. Malheureusement pour moi, ma précision avait également fortement diminué et je renversai une bonne partie du produit sur le lit, la compresse n’en recevant donc pas énormément. Je fermai les yeux, retenant un soupir, avant de recommencer la manœuvre plus lentement pour ne pas avoir à le faire une troisième fois.

Cela fait, j’avais recommencé à désinfecter la blessure de la jeune femme. J’espérais réellement avoir le temps de la faire partir avant que cela ne soit trop tard. Je fermai les yeux pendant quelques secondes avant de retirer la compresse de sa plaie, l’observant pour m’assurer qu’elle était assez désinfectée. Au moins, j’aurais réalisé une dernière bonne action avant de partir… C’était une bonne chose, non ? Je n’aurais peut-être pas été aussi inutile que durant le restant de mes jours. J’avais ensuite saisi mon ardoise, écrivant lentement quelques mots à sa surface.
« Il se fait tard maintenant, rentre au dortoir et soit prudente. Il n’y aura pas toujours quelqu’un ici pour te soigner lorsque tu te blesseras. »
Il n’y aura pas toujours quelqu’un… Non, j’allais partir… j’étais peut-être bien le plus présent des membres du personnel de l’infirmerie… Si je partais, il n’y aurait peut-être personne la prochaine fois qu’elle pousserait cette porte. Inconsciemment, j’avais laissé dans cette phrase un message. Je lui avais montré et, quelques secondes plus tard à peine, je m’étais redressé. Il n’y avait plus de temps à perdre désormais ; je devais la faire partir avant de ne plus réellement gérer mes actes, avant qu’il soit trop tard. Je l’avais donc saisie à l’avant bras avec une certaine force, la plus grande que je pouvais… force incroyablement amenuisée par les cachets que j’avais pris, entreprenant de la mener vers la porte car elle devait réellement partir. Elle ne devait pas être spectatrice de ma disparition… personne ne devait l’être…
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 10 Mar - 4:11

J’avais fini par m’asseoir au côté de Ren sur un de ces lits qui se remplissaient l’infirmerie et qui se ressemblaient tous. Des pâles copies, tous réunis à un seul et même endroit. C’était un peu comparable à la plupart des élèves en fait … Tous dans la même école, confrontés aux mêmes problèmes et qui pourtant restaient dans le silence, incapables de prendre la moindre décision. Je faisais parti du lot, perdue dans mon monde si souvent. J’aurais voulu me rendre à une réunion de l’AD qu’organiser Neville, ne serait-ce que pour regarder, mais je me demandais toujours si c’était la bonne chose à faire.

Le bon choix, n’importe qui aspirait à cela, que ce soit dans n’importe quelle situation. Avais-je fais le bon en venant m’asseoir ? Je ne pouvais pas le savoir, je devais juste attendre et voir ce qui allait se passer ainsi, et finalement faire avec. Etait-il vraiment nécessaire de savoir si nous avions bien décidé de nos actes ? De toute manière, on ne pouvait pas revenir en arrière une fois les choses faites, alors des regrets seraient inutiles.

A peine assise, Ren commença à soigner ma blessure. Je ne m’en étais pas totalement rendue compte, trop occupée à penser. A penser à ce que j’allais lui dire sans trop le bousculer. En temps normal je n’aurais pas fait attention à mes propos ou je n’aurais pas ouvert la bouche, mais là c’était différent, il avait déjà fait des choses pour moi sans peut-être en avoir conscience, je devais lui rendre la pareille. Il m’avait aidée, rendue un peu la motivation nécessaire pour avancer que j’avais perdue … C’est là que je posa ma première question, la plus anodine.

Ren posa un temps d’arrêt alors que je tournais la tête vers lui. Les seules fois où j’avais eu à faire à ce genre de réaction, c’était quand la personne à qui je m’adressais n’aller pas vraiment bien, malgré la réponse la positive qu’elle fournissait la plupart du temps. Il n’échappa à la règle et secoua la tête pour me rendre que si, il allait bien. Franchement qui y aurait cru ? Je n’avais pas continué sur le sujet, préférant poser ma seconde question. C’était sûrement la pire, que ce soit à poser ou à recevoir.

Ces médicaments posés sur la table, je me doutais qu’ils n’étaient pas tous là, mais j’avais posé la question à Ren, pensant naïvement quelques secondes qu’il allait me répondre sincèrement. Apparemment, il avait même oublié qu’il les avait laissé là puisqu’il tourna la tête vers la table avant d’hocher la tête une nouvelle fois en me regardant. La question maintenant pour moi était : le croire ou non ? Enfin le croire, c’était un grand mot, faire semblant serait plus juste. Pour le moment je ne disais rien, souriant très légèrement à la place de dire un simple « d’accord ». Je m’étais forcée, je n’avais pas la tête à ça, mais il avait bien fait pareil en beaucoup moins convaincant alors …

J’avais tourné la tête en la baissant un peu lorsqu’il se leva, me faisant rater une nouvelle preuve ce que je redoutais. Mais n’en avais-je déjà pas assez ? Je réfléchissais … Si c’était le cas, il allait sûrement me demander de partir rapidement, j’avais donc décidé d’attendre ce moment et d’aviser par la suite. Ce n’était jamais la bonne solution d’attendre mais je ne voyais pas d’autre solution.

Alors que Ren se rasseyais sur le lit, de nouvelles compresses en main, j’avais retourné la tête en sa direction pour le regardais faire. Il ne me semblait pas avoir remarqué une forte maladresse dans le caractère de Ren, et pourtant il venait d’en faire preuve de façon assez grossière. Mon regard se fixa sur la tâche de désinfectant désormais présente sur le drap, essayant de me remémorer les souvenirs des moments que j’avais passés avec lui.

Je retournai mon attention sur Ren lorsqu’il recommença à désinfecter ma blessure. Il avait toujours l’air de s’inquiéter pour les autres mais pour une fois, il n’aurait pas dû. C’était moi qui devais m’inquiéter pour lui, et je le faisais, pourtant je ne faisais rien. Je me sentais complètement inutile comparé à lui qui avait eu le courage de devenir infirmier pour aider les autres. Je n’avais jamais rien fait, j’avais toujours laissé aller les choses en croisant les doigts pour que tout s’arrange tout seul sans mon intervention.

Jusque là j’avais réussi, j’étais toujours restée cachée sans prendre aucun risque, mais j’allais être obligée d’agir cette fois. En quelque sorte je voyais la l’occasion de me rattraper des années perdues, de toutes ces choses que j’avais regardé passer sous mon nez sans oser prononcer un mot. J’aurais dû le faire bien avant, mais je n’avais trouvé nulle part le courage pour le faire. D’ailleurs, celui sur lequel je comptais, je ne savais pas où le trouver non plus …

Je lisais l’ardoise de Ren calmement tout en réfléchissant encore à la suite du déroulement des choses. Je m’étais attendue à ce qu’il me demande de partir, c’était normal, mais il y avait une partie de sa phrase qui m’avais particulièrement touchée. Il n’y aura pas toujours quelqu’un … Je ne le savait que trop bien, j’avais déjà assez peur comme ça de me retrouver seule comme dans la passé, comme il y avait à peine un an. J’avais replongé une nouvelle fois dans mes pensées, essayant de ne pas me laisser submerger par les souvenirs douloureux qui étaient plus ou moins proches.

Je fut tirée de là par Ren qui avait saisi mon avant bras et qui me tirait vers la porte. Je me levais lentement et me laissais entraînée en le suivant par pur réflexe, ne comprenant pas vraiment ce qui se passait. Une chose était sûre, il avait vraiment pressé que je parte.


« Eh, maiiiis … »

Non, c’était l’indice de trop. Je me stoppais net et attrapais son autre bras, celui qui ne me tenait pas. J’avais trouvé où se cacher la volonté que j’avais désirais pour faire quelque chose. Je ne voulais pas l’abandonner comme on l’avait fait avec moi, même si c’était ce qu’il voulait sûrement à ce moment là.

« Ren tu mens. »

Je le regardais droit dans les yeux en tenant fermement son bras, bien décidée à ne pas quitter les lieux pour l’instant.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 10 Mar - 13:19

Je me disais sans cesse que tout changerait, que je n’avais pas ma place ici, mais au final peut-être étais-je bien ici, dans cette infirmerie… Après tout, ce lieu avait toujours été un réconfort pour moi alors qu’il symbolisait l’inquiétude et la douleur aux yeux de tant d’autres. Je n’étais pas comme tous ces gens qui se réjouissait du meilleur et pleuraient le pire… Non, moi je ne faisais que pleurer et j’oubliais pratiquement à quel point de bonnes choses pouvaient m’arriver. Ces derniers temps, j’avais été reconnaissant à de nombreuses personnes, mais visiblement pas assez pour réfléchir et me retenir de passer à l’acte.

Sans rien dire, j’avais tenté de soigner Jun sans commettre trop de maladresses qui auraient pu me trahir. Pour se faire, j’avais agis lentement, mais cela n’avait pas empêché que je renverse sur le lit. Tant pis, de toute façon personne ne pourrait rentrer dans l’infirmerie le lendemain avec un peu de chance… Je me moquais des conséquences en cet instant, car tout ce qui comptait était mon départ, c’était que j’arrête de faire souffrir mon entourage et que j’arrête de souffrir. Personne ne me pleurerait de toute façon, car on ne peut pas pleurer une personne qui est déjà morte. Ma disparition paraîtrait sans doute comme la suite logique des choses.

Je m’inquiétais pour Jun, comme je l’avais toujours fait. Je ne pouvais pas m’empêcher de me soucier des autres plus que de moi-même ; aussi, j’avais continué à la soigner jusqu’au moment où cela me semblait convenable, mais également jusqu’à me rendre compte que je n’avais plus de temps à perdre ici. Je m’étais senti obligé de la faire partir avant de disparaître, car je ne pouvais pas supporter l’idée qu’une personne soit présente pour assister à ce que je désirais faire. C’était ainsi, pas autrement, personne ne devait voir la fleur que j’étais se flétrir… Le lotus mourrait sans que personne ne s’en rende compte, dans l’immensité de la mare qu’étaient les autres personnes de cette école.

Quand le moment m’avait semblé propice, les soins terminés, j’avais saisis l’avant bras de Jun pour la tirer vers la sortie. Elle devait absolument partir maintenant, pas plus tard… pas dans quelques minutes, à cet instant. Cependant, Jun ne semblait pas réellement coopérative car elle venait de saisir mon deuxième bras, ce qui eut pour effet de m’arrêter tandis que je levais les yeux vers elle. Ainsi, je soutins son regard, me demandant pourquoi elle agissait ainsi. Quand elle m’annonça que je mentais, je ne savais pas réellement comment réagir.

Tout allait bien… J’allais juste partir. Pourquoi s’en fait pour une personne qui ne demande qu’à renaître pour continuer ce qu’elle n’avait pas achevé ? Pourquoi vouloir empêcher une personne de réaliser son désir le plus grand ? Je n’en savais rien, mais je continuais de regarder Jun dans les yeux sans rien dire. Je n’avais pas envie de continuer ainsi… ne pouvait-elle pas le comprendre ? Quelques secondes passèrent, après lesquelles je fermai les yeux : ma tête faisait des siennes désormais. Elle était réellement arrivée au mauvais moment… peut-être même le plus mauvais de sa vie. J’avais finalement secoué la tête, la lâchant et tentant de dégager mon bras, ma force étant encore faible par rapport à celle que j’avais déployée pour l’emmener ici. Je détournai finalement le regard, me redressant comme je le pouvais. Jun était plus grande que moi de quelques centimètres, je n’avais donc pas vraiment le choix car avec ma force je ne pouvais pas la pousser vers la sortie plus longtemps, cela aurait été synonyme de m’effondrer.

Oui, j’avais menti. J’avais dit aller bien alors que tout en moi appelait à l’aide, alors que je n’avais qu’une seule envie, m’endormir pour ne plus revenir. Je voulais partir plus loin, si j’avais eu la force peut-être aurais-je couru vers la table pour prendre les derniers cachets et m’assurer la mort, mais je n’aurais jamais pu le faire dans cet état. Peut-être ceux que j’avais déjà pris seraient-ils suffisants en fin de compte ? J’avais relevé le regard pour soutenir celui de Jun.

En cet instant, je me demandais pourquoi elle refusait de me laisser partir. Mes yeux se fermaient presque tous seul, pour cette raison, je m’étais approché de Jun pour la prendre dans mes bras sans rien dire… quelques secondes plus tard, mes jambes semblaient ne plus vouloir me porter réellement et je m’agrippais à elle, les larmes me montant aux yeux. Pourquoi personne ne me laissait-il une chance de partir ? C’était la deuxième fois… peut-être la troisième… mais à chaque fois quelqu’un était venu pour m’arrêter… Quand les gens comprendraient-ils que je voulais partir ? Quand comprendraient-ils l’importance de ce fait ?

Je tentai de me redresser comme je le pouvais, difficilement, mais je parvins à me redresser un peu tout de même. Assez pour, tout en restant agrippé à Jun, regarder autour de moi et chercher l’endroit où j’aurais pu aller pour ne pas lui infliger mon poids. Au bout de quelques secondes d’ailleurs, je me détachai un peu, mes jambes refusant toujours de me porter et je tentais de m’approcher d’un lit qui se trouvait proche de moi, mon équilibre était devenu chaotique, je ne pouvais que le remarquer. Avec un peu de chance… ces quelques cachets suffiraient…
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 10 Mar - 22:33

Pour une fois, je regrettais rien de ce que je venais de faire. J’avais enfin eu le courage de faire ce qu’il me semblais bon de faire, et pas seulement pour moi. J’avais hésité avant de passer à l’acte, je n’avais pas réussis à savoir si le fait de rester avec Ren je le faisais plus pour moi ou pour lui. Peut-être que tout ce que je voulais, c’était ne perdre personne, ne pas perdre le peu d’amour venant des autres que je m’étais appropriée. Ren avait commencé à faire partie de ces personnes à mes yeux, sans que j’en sois vraiment sûre. De quoi étais-je sûre au final ?

Pourquoi les autres y avaient droit et pas moi ? S’il fallait se battre pour avoir, alors je le ferais. Tout le monde en a besoin un minimum, quoi que l’on puisse penser. Je le cherchais depuis longtemps sans trouver, alors que j’avais à côté de moi une source infinie qui était Poudlard avec toutes ces personnes qui remplissaient l’école. J’étais juste restée dans mon coin en m’éloignant des autres, et je continuais à le faire parfois, dans les moments où ça n’allait pas.

J’aurais pu m’en aller une fois ma blessure soignée, comme le voulait Ren en m’y poussant, mais malheureusement pour lui, ce n’était pas le bon moment. Cela se serait produit n’importe quel autre jour, je serais sortie en coopérant, mais là je ne pouvais pas. Le laisser continuer ce qu’il avait commencé, enfin ce que je croyais qu’il avait entreprit, ce n’était pas dans mes plans. J’étais désolée, j’aurais voulue m’excuser d’avance envers lui mais ça n’aurait fait que le perdre dans ce que je disais.

Alors que je l’avais arrêté dans le chemin qui nous mené à la porte de sortie et à laquelle j’étais visiblement destinée, il avait tourné la tête vers moi et m’avait regardé en attendant que je dise quelque chose. J’avais finis par dire la première chose qui m’était venue à l’esprit, et c’était qu’il avait menti. C’était une réalité, il n’allait pas bien et ça se voyait. Pour ce qui était des cachets, je ne pouvais pas en être sûre pour le moment, mais son comportement à venir allait me le prouver. C’était assez pesant de regarder quelqu’un ainsi sans rien dire, mais je soutenais son regard malgré l’envie de tourner la tête.

Ren avait lâché mon bras et essayé de dégager celui que j’avais saisi. Pendant quelques secondes je n’avais pas lâché mais j’avais fini par le faire. De toute façon, il ne pouvait pas s’en aller bien loin et je ne pouvais le forcer à rien. Je ne disais rien, réfléchissant à ce que j’allais pouvoir faire pour lui.

On ne peut pas arrêter le temps, c’était bien dommage car j’en aurais eu le besoin ici. J’aurais voulu trouver quelque chose à dire avant que je me retrouve avec Ren dans les bras. Je n’osais même pas bouger, je n’osais pas parler non plus. Qu’est ce que j’étais sensée faire à la fin ? Je me sentais nulle, je pensais que si c’était quelqu’un d’autre qui avait été à ma place il aurait su quoi faire alors que moi, j’étais inutile. En le sentant s’accrocher j’avais placé mes bras autour de lui pour le retenir, pour pas qu’il se fasse mal en tombant.

J’attendais, complètement perdue avec Ren dans les bras. Je ne m’étais pas attendue à ça, cela faisait déjà trop d’évènements inattendus pour une soirée, et pourtant ça n’allait pas s’arrêter. Dans ce genre de moment, tout s’enchaîne sans nous laisser le temps de comprendre ce qu’il se passe. Je l’avais déjà connu avec la mort de mon père qui avait précédé son enterrement qui lui-même avait précédé mon abandon. Tant de réalités à affronter et à accepter d’un seul coup, ça semblait impossible. Parfois je me demandais encore si j’allais réussir, si un jour je réussirais à vivre une vie normale et à être comme les autres. C’était stupide, être comme les autres ne voulait rien dire, mais ça me traversait l’esprit je l’avouais.

Je sentais Ren me lâcher doucement, j’en fis donc de même en m’assurant qu’il tenait bien debout. Ca avait l’air d’être le cas, même si sa position n’était pas très stable. Je le regardais en attendant de voir ce qu’il allait faire et par conséquent ce que j’allais faire aussi. Car je ne pouvais pas rester debout au milieu de la pièce tel un fantôme, présente sans pour autant l’être entièrement. C’était ce que je faisais quasiment tout les jours, je m’en rendais bien compte, mais je n’avais pas toujours la volonté pour y remédier. Je l’observais en train de chercher quelque chose, toujours accroché à moi. J’espérais juste qu’il ne cherchait pas le reste de ses médicaments parce que sinon, je les auraient jetés moi-même sans lui laisser le temps d’y toucher.

Vouloir lui venir en aide était-il trop demander ? Je doutais de moi, je n’étais pas assez bien placée dans son estime, je n’étais absolument rien pour lui. J’avais l’impression de n’avoir été important aux yeux de personnes en réalité. Il y avait tellement d’autres personnes plus agréables que moi, on ne pouvait pas préférer ma présence à la leur. Cependant je m’étais fait une raison et j’avais continué à avancer ainsi, me répétant que ce n’était pas si grave.

J’avais laissé Ren commencer à marcher en direction d’un lit sans me rendre compte qu’il m’avait lâchée. Sans savoir pourquoi, je sortis de mes pensées et le rattrapais pour l’aider à y aller en me glissant sous son bras. Je le tenais assez pour ne pas qu’il tombe mais pas non plus au point de le serrer, tout de même un peu gênée par la distance qui me séparait de lui. Etre trop près des autres, ça ne m’avait jamais bien réussi, j’avais toujours préféré éviter.

J’accompagnais donc Ren jusqu’au lit où il avait l’intention d’aller et le lâchais à peine une fois celui-ci posé sur le lit. Encore une fois je ne voulais pas être trop envahissante, je considérais que je l’étais déjà assez à rester ici alors qu’il ne le désirait pas. Je m’asseyais à côté et tournais la tête vers lui.

« Ren, tu as avalé de ces cachets ? Combien ? »

On pouvait clairement voir la peur sur mon visage, oui je m’inquiétais pour lui et je craignais qu’il réponde positivement, qu’il hoche la tête une nouvelle fois. J’avais peur de chacune de ses réponses à cause de la nature de mes questions. Mais cette question il fallait que je la pose une bonne fois pour toute et clairement, pour être sûre.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyLun 11 Mar - 23:29

Je m’étais accroché à Jun par manque d’équilibre. Mes jambes ne me portaient plus à cause de ces cachets qui commençaient à faire effet sur moi et qui me faisaient quand même plus de mal que j’avais pu le penser. En fait, j’aurais pu ne pas les ressentir aussi fort si Jun n’avait pas été là… Si elle n’était pas entrée dans cette infirmerie pour m’interrompre… Non, si elle n’était pas arrivée, j’aurais pris les derniers et c’en aurait été fini de moi… seulement voilà, les antidouleurs, les somnifères… tout cela ne faisait pas bon ménage… du tout. Je m’étais donc tenu à elle quelques instants pour reprendre mes esprits, me redressant finalement pour m’approcher d’un lit. Je devais me mettre à un endroit dont je ne tomberais pas une fois l’effet des médicaments pleinement là.

Alors que je titubais doucement en direction d’un lit, je sentis soudainement quelque chose qui se plaçait sous mon bras. Je tournai doucement la tête vers Jun qui venait effectivement de m’apporter son soutien pour m’aider à avancer lentement vers le lit. J’avais de plus en plus de difficultés à penser et à réfléchir, à me souvenir de certaines choses aussi… Cela me faisait du mal, je le savais, mais je faisais de mon mieux pour rester sûr de tout ce que je racontais,… du moins un minimum.

Je n’avais aucun remords encore. Je ne me demandais pas si ma disparition ferait mal à quelqu’un. En cet instant, je n’aurais même pas été capable de dire si j’étais impatient de voir les médicaments faire leur effet ou si je m’en inquiétais… La seule chose qui me dérangeait en cet instant était la présence de Jun mais, d’un côté, je ne savais pas non plus si cela était réellement un dérangement… Peut-être qu’en temps normal je l’aurais remerciée, mais en cet instant je ne pouvais rien faire, et ma capacité à réagir diminuait au fur et à mesure des secondes qui passaient.

Jun était là, prête à m’aider, mais j’étais incapable de lui répondre quoique ça soit, je ne pouvais pas parler, pas signer… je ne pouvais rien faire à part essayer d’atteindre le lit où je pourrais enfin me concentrer sur autre chose que sur le fait de rester debout. J’étais finalement arrivé sur le lit où je m’étais assis, regardant devant moi, dans le vide, pendant quelques secondes. Je fermai les yeux en poussant un petit soupir, tentant de rassembler mes idées tandis que mon corps répondait de moins en moins aux ordres que mon cerveau lui envoyait.

J’étais stupide. Con. Je n’aurais pas pu m’en rendre compte en cet instant, mais je tentais de partir alors que beaucoup de monde tenait à moi ici… Johan, Askja… peut-être même que Jun m’aidait parce que, quelque part, elle tenait un peu à moi… Mais j’étais devenu aveugle à ce genre de choses désormais. Je ne voyais rien à part les mauvais aspects de ma vie… les gens à qui je tenais ne comptaient plus, ils étaient devenus comme invisible tandis que je me noyais doucement dans le lac…

Je m’étais redressé comme je le pouvais, me poussant moi-même jusqu’au fond du lit pour prendre appui contre le mur. Je ne devais pas me faire de mal maintenant, je devais tenir éveiller le temps qu’elle parte… Je ne pouvais pas laisser les médicaments m’enlever en présence d’une personne qui n’était pas concernée par mes problèmes. Je regardais toujours dans le vide, fixant les draps comme s’ils allaient me donner un moyen de faire partir Jun… mais rien ne me venait à l’esprit pour autant. Je levai lentement la tête vers Jun tandis qu’elle me posait une question.

Je fermai les yeux quelques secondes, histoire de réfléchir à la question qu’elle venait de me poser. Si j’avais pris des cachets ? Oui… elle avait du l’avoir remarqué. Pourquoi n’avait-elle pas posé la question plus tôt ? Peut-être ne le croyait-elle pas… J’avais doucement hoché la tête en réponse à sa question, réfléchissant à la seconde partie de son interrogation. Je ne me souvenais plus exactement du nombre… Deux ? Trois ? Quatre ? Peu m’importait leur nombre au moment où je les avais pris. Je ne voulais qu’une seule chose : m’évanouir et mourir dans l’inconscience... la mienne et celle des autres.

Je n’avais presque jamais parlé des choses qui m’étaient arrivées par le passé. J’avais gardé autour de ma vie le plus grand secret et j’avais fui mon pays dans le seul but de devenir une personne nouvelle, une personne qui n’aurait pas à vivre avec les problèmes que j’avais enduré.

Je devais répondre à la question qu’elle m’avait posée. Pour cela, je haussai les épaules en regardant ailleurs… Qu’est-ce que cela pouvait faire, le nombre de cachets que j’avais pris ? Tant qu’ils me tuaient je n’en avais rien à faire. De toute façon, c’était bien trop tard… Ils allaient m’envahir doucement et m’anéantir comme je le désirais… Je n’avais pas envie que quelqu’un arrête cela… du moins c’est ce que je pensais. Je fermai les yeux et poussai un petit soupir.

Depuis que Jun était arrivée dans la pièce, je ne cessais de remettre en question ce que je venais de faire. Que penseraient les gens auxquels je tenais ? Askja, Johan et Jun… J’avais bien regretté de n’avoir dit au revoir à aucun d’entre eux avant, non ? Ma pensée ne cessait d’osciller entre une naissance de regret et une absence totale de ceux-ci… J’ouvris à nouveau les yeux, posant mon regard sur Jun sans rien dire avant de les fermer à nouveau.

Je ne pleurais jamais devant les autres… Pas habituellement du moins car, désormais, une larme venait de rouler sur ma joue tandis que je pinçais les lèvres. J’étais stupide… vraiment… Comment avais-je pu penser que cela me sauverait ? Maintenant… c’était trop tard, j’allais mourir et personne ne se souviendrait de moi… je n’avais pas laissé de marque, je n’avais pas pu devenir celui que j’aurais tant voulu être lorsque j’étais jeune. Je n’étais pas un grand sorcier : j’étais un raté… une personne sans avenir simplement parce que j’étais muet et effrayé par la moindre trace de magie…

Finalement, j’avais tenté de me rappeler de ce que Jun m’avais demandé, réfléchissant à ce que cela pourrait changer… Rien du tout, mais cela n’était pas grave, au moins je n’aurais pas laissé l’image d’un menteur une fois mort… je n’aurais pas tout détruit de ce que j’étais… même si j’avais déjà suffisamment menti. Mon ardoise étant située sur le lit trop loin de là où j’étais, j’avais levé les mains pour ensuite montrer un quatre à mon amie. À mon souvenir, c’était ça… J’avais refermé les yeux car mes paupières devenaient lourdes… Cela devait faire plus de dix minutes désormais… le temps filait si vite… Et j’allais déjà partir moi aussi.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMar 12 Mar - 23:23

Si l’on m’avait dis que je me retrouverais face à une situation pareille ce soir-là, je ne l’aurais pas cru. Pourquoi ça serait moi et pas quelqu’un d’autre de plus important ? Je n’aurais vu aucune raison à ce que je me rende à l’infirmerie puisque j’aurais pensé me soigner seule toute ma vie, sans jamais solliciter l’aide d’une quelconque personne. Mais j’étais là, assise sur un des lits de ce lieu où je m’étais rendue pour la seconde fois seulement. Pourquoi il m’arrivait toujours des choses bizarres ici ? Je ne voyais presque plus la fonction initiale la pièce lorsque je la voyais. Elle avait sûrement été témoin de beaucoup d’évènements, mais deux comme ceux-là concernant les mêmes personnes, ça ne devait pas être courant.

J’essayais de comprendre l’acte de Ren. Prendre un cocktail de médicaments forts pour mettre fin à ses jours, certes c’était toujours mieux que de se tailler les veines et de se vider de son sang dans un coin, mais je me demandais quelles étaient les raisons qui l’avait poussé à le faire une bonne fois pour toute. J’avais déjà remarqué antérieurement qu’il avait l’air d’avoir un passé douloureux, mais il devait bien s’être passé quelque chose de particulier récemment. J’essayais de comprendre sans réellement y parvenir. Le faire serait probablement impossible sans l’avoir vécu soi-même. J’avais donc un peu abandonné l’idée.

Le plus important ne résidait pas dans cette question mais juste à côté de moi. Qu’est-ce que ça changerait si je savais pourquoi mais si malgré cela Ren mourrait ? Je ne pouvais pas le laisser faire ça, pas le laisser partir maintenant. Je réfléchissais à un moyen de le faire rester éveillé tout en attendant qu’il réponde à ma question précédente, lui laissant tout le temps dont il avait besoin. Comme j’avais pu m’en douter, un hochement de tête s’en suivi. C’était évident, j’étais idiote …

J’avais gardé une once d’espoir malgré la réponse positive, avec un peu de chance il n’en aurait pas pris trop. En fait, je n’avais aucune de ce qui suffisait ou non pour se tuer, la question du nombre était donc assez inutile en soi … Mais on ne savait jamais, peut-être que la réponse s’avérerait utile, je n’en savais strictement rien. Comme la plupart du temps, je ne savais pas. Je n’avais jamais su quel chemin prendre, que dire à la personne qui me parlait, comment éviter les maladresses que j’enchaînais … Des indécisions qui m’avaient parfois coûtées chères.

Quoi qu’il en soit, j’étais là désormais, avec Ren reculé au fond du lit pour s’appuyer contre quelque chose. Je ne l’avais quitté des yeux en attendant de voir s’il allait finalement me dire combien il en avait avalé. Il m’indiquait ne chiffre quatre avec sa main … Est-ce que c’était beaucoup ? Enfin la question était plutôt, est-ce que c’était assez ? Je priais pour que ça ne soit pas le cas, mais je n’avais aucun moyen de le savoir.

Ren n’avait pas cessé de fermer ses yeux pour les rouvrir ensuite, quelques instants plus tard. A chacune de ces fois, j’avais peur qu’il ne les ré ouvrent jamais, que ce soit la dernière fois que je le voyais en vie. C’était une idée angoissante, mais pourtant si proche … J’aurais voulu être quelqu’un d’autre et pouvoir faire quelque chose, mais j’avais l’impression que rien ne pourrait l’atteindre assez pour le faire rester venant de moi. Je n’avais sûrement aucun statut particulier, j’étais une simple élève parmi tant d’autres qu’il avait dû soigner. Qu’est ce que j’avais de plus ? Je ne voyais rien qui fasse de moi ce que j’aurais désiré être à ce moment là …

Cette fois j’avais réussi à rester, pas comme la première fois. Je me demandais si ça aurait changé l’état actuel des choses si je n’étais jamais venue. Peut-être que j’avais enclenché des mécanismes sans même m’en rendre compte et que c’était tout ça qui avait poussé Ren à faire ça. J’avais apparemment remué des souvenirs douloureux avec mes questions bizarres, je m’en voulais désormais. Cette toute petite cicatrice que j’avais sur le ventre grâce à Ren, j’aurais voulu en faire le sacrifice pour ne pas avoir mis les pieds dans ces lieux et m’être soignée seule. C’était tellement bête comme début … J’avais fais des choses de la même de la sorte toute ma vie, mais jamais elles ne m’avaient parues aussi importantes que celle-ci.

J’avais tourné légèrement la tête vers une autre direction en voyant une larme couler sur la joue de Ren. Il regrettait ou non ? Il pouvait pleurer pour plusieurs raisons, peut-être qu’il était énervé parce que j’étais encore là et qu’il voulait que je le laisse tranquille, ou peut-être qu’il demandait juste de l’aide. Je ne savais pas quoi faire, c’était la panique complète dans ma tête.

Cette panique, elle se voyait un peu sur moi. Je ne regardais même pas Ren, préférant éviter de le voir le temps de décider de ce que j’allais faire. J’avais toujours réussi à cacher mes émotions, dans tous les cas de figures ou presque, mais là c’était trop. J’en étais arrivé à trembler légèrement tout en essayant de me retenir, même si toutes les chances étaient de mon côté pour que Ren ne le remarque pas.

Alors que je tournais de nouveau la tête vers lui pour poser mon regard sur lui, je remarquais qu’il avait de nouveau fermé les yeux. J’attendis une seconde, puis deux … Qu’est-ce qu’elles paraissaient longues ! Je m’étais tournée brusquement en montant entièrement sur le lit, m’asseyant à genoux juste à côté de lui. Sans réfléchir j’avais pris ses mains et les serrer en espérant que cela suffirait à le faire rouvrir les yeux.


« S’il te plait, pars pas … »

C’était peut être ce qu’il voulait, mais j’étais décidée à le retenir ici. Il ne pouvait pas abandonner maintenant, je n’étais pas à sa place et je n’avais pas connaissance de ce qui se passait dans sa tête, mais j’étais persuadée qu’il pouvait y arriver.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMer 13 Mar - 0:07

Peut-être l’infirmerie n’était-elle pas le meilleur endroit pour disparaître. Peut-être aurais-je du attendre plus longtemps, attendre un moment plus propice, plus tardif pour le faire. Je n’aurais pas du être aussi persuadé de ce que je faisais, être convaincu que personne ne viendrait. Si j’avais pensé différemment lorsque je préparais mon départ, je n’aurais sans doute pas agi de la même manière. À cause de cela, simplement parce que j’avais négligé la possibilité de voir quelqu’un arriver malgré la fermeture de l’infirmerie, j’avais encouru le risque de voir ma tentative échouer une nouvelle fois… C’était déjà arrivé par le passé, mais on m’avait sévèrement puni et grondé pour l’avoir fait… Ce n’était malheureusement pas de cette manière que l’on résolvait ce genre de problèmes.

J’avais tenté de lutter contre les effets des médicaments depuis que Jun était arrivée, et désormais je me sentais presque honteux de ce que j’avais fait. Je voulais partir, mais pas devant quelqu’un d’autre. Je le savais, mais j’avais pris le risque de faire cela dans un lieu public. Mais où avais-je la tête lorsque cette idée m’avait traversé l’esprit ? J’étais là désormais, appuyé contre le mur du fond du lit où j’étais assis, fermant les yeux à de multiples reprises car j’avais de plus en plus de mal à me retenir de les fermer totalement.

Avais-je encore envie de mourir désormais ? Étais-je réellement prêt à disparaître sans laisser de traces ? Je n’en étais plus réellement sûr. Quelque part, Jun avait l’air de s’inquiéter… mais cela n’était pas une bonne chose : il ne fallait pas s’inquiéter pour moi, surtout pas pour mes bêtises… J’avais encore fermé les yeux, répondant à sa question concernant les médicaments, ne sachant pas ce qu’elle aurait pu faire de cela de toute façon. Je ne les ouvris pas pendant quelques secondes. Le sommeil m’emportait lentement.

Quelques secondes plus tard, je sentis quelque chose me saisir la main et j’ouvris un peu les yeux pour regarder Jun qui s’était déplacée jusqu’à moi. Je luttais pour garder les yeux ouverts, mais je me concentrais surtout sur ce qu’elle me disait à cet instant. Ne pas partir ? C’était trop tard désormais… non ? Je lui souris un peu en la regardant, une nouvelle fois au bord des larmes. Je ne pouvais pas lui promettre de ne pas partir alors que je sentais mes forces partir ainsi… Si je m’endormais maintenant, rien ne disait que je survivrais jusqu’au lendemain… mais personne ne pouvait certifier ma mort non plus… tout ce que je fis, ce fut serrer la main de Jun à mon tour, faiblement.

Je ne voulais peut-être plus mourir. J’avais l’impression que ce n’était pas le moment propice… Peut-être plus au niveau de l’heure, mais simplement au moment du jour. Je ne devais peut-être pas mourir maintenant, même selon l’ordre logique des choses, c’était ainsi et pas autrement. Je fermai pourtant les yeux une nouvelle fois, m’endormant complètement.

Le problème des somnifères étaient peut-être qu’ils procuraient un sommeil profond. Ainsi, je n’allais faire aucun rêve… ou du moins je ne m’en souviendrais pas le lendemain. C’était assez triste en soi, mais au moins mes cauchemars ne me poursuivraient pas. L’important serait sans doute de découvrir si, le lendemain, je serais encore de ce monde. Ma seule envie en cet instant était sans doute de m’excuser auprès des personnes que j’aurais déçues… mais en particulier auprès de Jun qui se trouvait là en cet instant…
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMer 13 Mar - 21:37

Je pouvais toujours regretter mes faits et gestes autant que je le voulais mais rien n’allait changer pour autant. J’étais là depuis le début, à le gêner en partant d’un rien … Bien sûr je rejetais la faute sur moi et ma baguette, mais je commençais à me demander si Ren n’était pas aussi un peu maudit pour s’attirer autant mes maladresses. En accumuler autant avec une seule et même personne ne m’était jamais arrivé. Mais d’un côté c’était normal puisqu’en temps normal, dès la première, j’essayais d’éviter la personne qui l’avait subit, après m’être excusée bien entendu.

Mes questions n’étaient peut-être pas les bonnes, mes réactions non plus, mais je ne pouvais pas faire autrement que ce qui me venait sur le coup. Dans ce genre de situation on peut toujours essayer de réfléchir à ce que l’on va faire mais au final, on agit autrement sous le coup de la pression ou de la peur. C’était ainsi pour n’importe qui, y compris pour moi au moment où je m’étais déplacée plus près de Ren en prenant sa main. Je la serrais dans la mienne tout en attendant qu’il rouvre les yeux.

Non, je ne voulais pas qu’il meure. J’avais un peu commencé à m’attacher à lui, pourquoi fallait-il qu’il parte ? Si on m’enlevait tout ce qui comptait, comment allais-je tenir dans cette immense école qui me paraissait lugubre malgré les longues heures que je passais à l’intérieur. Mes parents l’avaient fait, ils m’avaient laissée toute seule, maîtresse de mon propre sort. Mais est-ce que j’étais vraiment apte à prendre des décisions aussi importantes que celles que je devais parfois mettre en pratique ?

Après avoir pris sa main, Ren ouvrit enfin les yeux, bien que le laps de temps durant lequel il avait tenu soit court. Il me regardait en souriant faiblement … Pourquoi devait-il toujours sourire ainsi ? J’avais apprécié au départ, mais maintenant ça me paraissait presque frustrant. Il venait d’avoir pris des médicaments pour se suicider et il souriait quand même. Pour une fois je ne lui avait pas rendu, je n’avais pas su si j’avais dû le faire ou non. Ca l’aurait peut-être un peu rassuré, il aurait pensé que ma présence ici n’était pas grave. Mais si, ça l’était.

Ren refermait les yeux aux bouts de quelques instants, et il n’avait pas l’air de vouloir les rouvrir une nouvelle fois. Pour m’assurer qu’il était bien vivant, j’avançais une main et la plaçais au niveau de son cœur. Je poussais un petit soupir de soulagement en le sentant battre, même si j’avais peur que ça ne dure pas. Rien n’était sûr, je n’étais pas médecin ni infirmière alors je ne pouvais rien faire. Et puis appeler de l’aide était un peu inutile non ? Avec tous les mangemorts qui étaient dans l’école … Si je le faisais j’étais encore moins sûre de l’issue de cette histoire, et puis il y avait des risques pour que Ren m’en veuille.

S’il m’en avait voulu, si tant t’est qu’il ne soit pas mort, je l’aurais parfaitement compris. Il ne voulait probablement pas que ce qu’il avait fait se sache, et je le respectais. Après tout, qui l’aurait crié sur tous les toits ? Moi-même je n’étais pas sûre de vouloir en reparler après …

J’étais restée comme ça un bon nombre de minutes, une main tenant la sienne et l’autre au niveau de son cœur. J’avais peur qu’à un moment où à un autre, je ne le sente plus. Si ce cas de figure venait à se produire, je n’aurais vraiment pas su quoi faire. Heureusement, déjà fatiguée à mon entrée, je n’allais pas tenir plus d’une heure ainsi. Mais une heure, c’était déjà bien trop long en étant à ma place.

Petit à petit, je tombais en avant, me retrouvant finalement à moitié couchée sur le lit, à côté de Ren. J’avais décidé de ne pas rentrer aux dortoirs, même si l’idée de m’endormir là ne me réjouissait pas des masses non plus. Qu’est-ce que j’allais trouver à mon réveil ? Et si quelqu’un entrait ? Ça aurait paru bizarre … J’avais tout de même pris soin d’allonger Ren complètement et de mettre le drap sur lui avant de m’endormir comme j’étais en train de le faire. Rester assis ainsi un long moment sans bouger, ce n’était pas bon, pour la circulation du sang par exemple.

J’avais lâché sa main en glissant doucement sur le côté, tombant par terre. Malgré cela je ne m’étais pas réveillée, habituée à dormir n’importe où, et puis en plus il était déjà tard. J’espérais juste ne pas avoir à faire face à un corps sans vie le lendemain. Enfin, je pouvais bien attendre … J’aurais été encore plus mal si j’étais partie en le laissant là.

Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMer 13 Mar - 22:28

Je n’avais rien pu faire de plus qu’offrir un sourire à Jun avant de fermer les yeux. Serait-il le dernier ? Pourrais-je à nouveau afficher ce genre d’expression une fois la nuit terminée ? C’étaient là les questions que je me posais tandis que mes paupières devenaient de plus en plus lourdes. Je m’en voulais d’avoir agi aussi bêtement, car peut-être qu’au final il existait des personnes qui ne souhaitaient pas mon départ. Cela, je l’avais oublié l’espace d’un instant, au moment où j’avais décidé d’avaler ces cachets pour mettre fin à mes jours. Je le savais, j’avais perdu beaucoup de choses : mon estime de moi, mes camarades, ma magie… mais au final c’était peut-être une deuxième chance qui s’offrait à moi, une chance que je devais saisir et non pas laisser filer comme je l’avais fait.

Quand je m’étais senti partir, je me demandais encore si, le lendemain, je serai encore en vie. Je n’avais bien évidemment pas senti Jun qui m’allongeait me couvrait : mon sommeil était bien trop profond pour cela. J’ignorais combien de somnifères il y avait parmi les cachets que j’avais déjà pris, mais, visiblement, cela ne serait pas suffisant pour me tuer. J’étais simplement plongé dans un sommeil profond et imperturbable qui allait sans aucun doute durer jusqu’au lendemain.

Mes yeux s’étaient bel et bien ouverts le lendemain matin. Je ne me souvenais pas de m’être endormi dans cette position : allongé et couvert par les draps du lit, mais je me rappelais du reste. Ma tête était lourde, comme si j’avais commis un excès d’alcool la veille, alors qu’en fait j’étais simplement sous l’effet de mon abus de médicament. Oui, j’en avais pris de trop, j’avais voulu mourir, mais peut-être n’était-ce pas la solution. Je me redressai péniblement, le corps encore un peu engourdi et, finalement, j’avais posé le regard sur une masse qui se trouvait juste à côté du lit. Jun avait dormi par terre ?

Il y avait de nombreux lits dans l’infirmerie… pourquoi avait-elle dormi par terre ? Bizarrement, mon habitude avait repris le dessus et je m’inquiétais davantage pour quelle que pour moi. Elle ne prenait pas soin d’elle, j’avas pu le remarquer à plusieurs reprises déjà, et cela ne me plaisait pas… Je m’étais levé, quittant le lit en chancelant un peu et, au bout d’un moment, j’en avais fait le tour. Je ne pouvais tout de même pas la laisser dormir sur le sol, n’est-ce pas ? Non, cela n’était pas décent et il était mauvais pour elle de dormir là.

Je me redressai un peu, m’attendant à ce que mes idées se fassent plus claires au fur et à mesure des minutes qui allaient passer. Il était déjà assez tard dans la matinée, et je m’étonnais que personne ne soit là à cette heure, mais il était vrai qu’une grande partie du personnel prenait son jour de congé aujourd’hui. Cette pensée à l’esprit, je m’étais étiré en portant ma main à mon crâne quelques secondes plus tard. J’étais dans le gaz, réellement, mais j’allais surmonter cela car, désormais, le pire était passé. Les somnifères avaient presque terminé leur effet, les antidouleurs risquaient de durer encore un moment, me donner cette impression d’engourdissement que l’on ressentait lorsque l’on était fatigué ou sous l’effet de substances peu recommandables.

Je m’accroupis à côté de Jun pour voir si elle dormait encore et, tentant de ne pas la réveiller, je la portai afin de la mettre sur le lit pour la couvrir à son tour. Elle ne pouvait pas dormir là, par terre. Je le lui interdisais formellement, même si elle n’était pas en mesure de comprendre ce genre de chose en cet instant car c’était déjà trop tard. Je me souvins ensuite de la raison pour laquelle elle était venue me voir la veille. Je m’étais donc rendu de l’autre côté du lit pour pouvoir accéder plus aisément au côté blessé de son crâne. J’avais vraiment été stupide, mais au moins j’avais fait mon travail correctement. Je poussai un petit soupir de soulagement, me rendant compte que j’aurais pu la mettre en danger en la soignant mal… mais heureusement j’avais agi fidèlement par rapport à ma personnalité.

Je finis par la laisser là, me décidant à ranger le désordre que j’avais pu mettre la veille en cherchant mes affaires et en me cognant partout lorsque j’allais chercher ma boîte. Je ne cessais de me demander ce qui m’était passé par la tête. J’avais voulu mourir. J’avais voulu disparaître totalement sans mettre personne au courant… J’étais réellement odieux. Je fermai les yeux et poussai un nouveau soupir tandis que je regardai la bouteille de désinfectant à moitié vide car j’en avais renversé une bonne partie sur le lit la veille. Tout cela pour une bêtise… n’est-ce pas ? Rangeant le flacon dans ma boite, j’avais posé mon regard à l’endroit où j’avais laissé Jun endormie, souriant un peu. Si elle n’était pas venue aujourd’hui, peut-être que je n’aurais plus été là… c’était même certain.

Je devais désormais ranger la table qui se trouvait à côté de moi. Je posai donc automatiquement le regard sur les cachets et le verre d’eau dont j’avais failli me servir à terme la veille. Je poussai un soupir, me saisissant de celui-ci et des cachets, allant porter ces derniers à la poubelle, vidant le verre d’eau sans attendre. Mon esprit se clarifiait lentement, à fur et à mesure que les secondes passaient, et j’avais fini par me décider à faire quelque chose pour Jun une fois mon matériel rangé.

C’était peut-être stupide, mais je n’avais pas vu d’autre chose à faire pour l’instant et j’avais envie de lui prouver ma reconnaissance. Pour cette raison, je m’étais rendu dans la salle où nous, infirmiers et infirmières, allions pour nous reposer lorsque le besoin était présent, et j’avais préparé un chocolat chaud que j’avais ensuite apporté à Jun et posé sur une petite table de nuit. Je m’étais finalement assis sur le lit d’à côté, la regardant en réfléchissant un peu après être allé rechercher mon ardoise pour la porter autour de mon coup. Elle devait m’en vouloir pour ce que j’avais fait… pour avoir été aussi stupide et méchant envers elle… cela aurait été la suite logique des choses. Je devrais attendre qu’elle se réveille pour le savoir.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptySam 16 Mar - 0:51

Je m’étais occupée de Ren avant de m’effondrer de fatigue, dormant lamentablement sur le sol de l’infirmerie. C’était vrai que je ne faisais pas vraiment attention à ce que je faisais, si c’était bon pour moi ou non. A vrai dire, je m’en fichais un peu, personne n’avait l’air de s’en soucier, pourquoi le ferais-je ? Cela ne m’avait pas tuée après tout, peut-être que ça arriverait un jour mais je n’aurais pas pu le savoir avant, alors je ne pouvais avoir aucun regret. J’avais donc laissé Ren seul sur le lit où il avait voulu aller quand il était encore conscient. De toute façon, il valait mieux.

N’ayant pas l’habitude de beaucoup dormir les nuits, j’avais accumulé de la fatigue un peu chaque jours, continuant à me lever tôt chaque matin pour pas que l’on me remarque. J’aurais tout donner pour ne serait-ce dormir qu’une seule nuit normalement, sans avoir d’obligations idiotes à mettre en application pour ne pas me prendre des objets en tout genre en pleine tête par les autres filles de Poufsouffle. J’avais beau me dire que quelque part je l’avais voulu au départ et que donc logiquement je pouvais inverser les choses, je n’y parvenais pas.

Tout compte fait, le destin était-il modifiable ? J’avais regretté d’être venue lorsque je m’étais retrouvée avec Ren dans les bras mais au final, je l’avais peut-être sauvé non ? Etant donné que je n’étais pas encore réveillée, je ne pouvais pas savoir, mais je l’avais espéré de tout mon cœur. S’il n’avait pas été vivant, s’il avait réussi à mettre fin à sa vie, cela aurait été un échec en quelque sorte pour moi, me prouvant une nouvelle fois que je n’étais utile ou indispensable à personne.

Je n’avais pas réagit une seule fois aux gestes de Ren qui m’avait portée jusqu’au lit et qui s’était ensuite mit à ranger l’infirmerie. J’avais juste poussé un petit « hmmm » marmonné lorsqu’il m’avait prise, mais rien de plus.

Après de bonnes minutes qui avaient largement laissées le temps à Ren de vaquer à ses occupations, je me réveillais en sursaut, me redressant pour me mettre assise. Il m’arrivait de faire de cela parfois, quand je pensais que j’avais raté l’heure ou qu’il y avait quelqu’un dans les dortoirs.

« C’est une erreur, je ne suis pas un perv….. »

Je m’étais arrêtée dans ma phrase en voyant Ren assis sur le lit qui se trouvait à côté de celui sur lequel j’étais. Non, je n’étais pas aux dortoirs, en effet … J’avais l’air maligne moi encore, avec ces trois quart de phrase dont on devinait facilement la suite … Je clignais des yeux deux fois en regardant l’infirmier, voulant m’assurer que je ne rêvais pas et qu’il était bien là. Un petit soupir de soulagement sorti de ma bouche lorsque j’avais pût constaté qu’il était en vie. Je me rappelais être tombée par terre au moment où je m’étais endormie, même si je n’avais eu l’envie de faire quelque chose et de me déplacer ailleurs, alors je me demandais un peu pourquoi j’étais là.

Bien évidemment, la seule réponse possible à ce mystère était Ren, mais pourquoi avait-il fait cela ? Il aurait juste dû se reposer, les effets des médicaments probablement encore légèrement présents. Il s’inquiéter toujours pour les autres et je pouvais une fois encore le constater ici. Ce n’était pas moi qui avais tenté de me tuer mais lui, alors il aurait dû s’occuper de sa propre personne plutôt que de la mienne. Malgré cela je ne pouvais que le remercier en souriant, n’osant rien dire.


« Ca va mieux ? Je suis désolée d’être restée. »

J’avais été là toute la soirée et même la nuit, présente sans pour autant l’importuner. Enfin c’était ce que j’avais essayé de faire. En fait je ne savais pas s’il m’en voulait ou non d’être intervenue la veille dan son acte. J’avais donc décidé de juste m’informer sur le fait qu’il aille mieux ou non, ceci me semblant le plus important pour le moment. J’avais remarqué qu’il avait son ardoise autour du cou, c’était donc bien pour parler non ?

Poser cette question me semblait évident, je m’étais inquiétée pour lui, j’avais eu tellement peur … La peur de perdre quelqu’un avec la sensation de ne rien pouvoir faire pour lui, ce n’était comparable à rien d’autre. A cause de Ren je le savais maintenant, et je ne l’oublierais sûrement jamais. Mais ce n’était pas vraiment sa faute, il avait agit comme il l’avait désiré, comme je l’aurais fait à sa place … Et puis ce n’était qu’un évènement de plus qui allait me perdre davantage, ce n’était pas très important, ce n’était que moi de toute manière. Ou peut-être bien que ça l’était …

En tournant légèrement la tête sur le coté, je remarquais quelque chose de poser sur la petite table à côté du lit. Une tasse ? Je me penchais pour la prendre dans mes mains et regarder de quoi il s’agissait. Cette odeur de lait et de chocolat, comme aux Trois Balais … Je fermais les yeux en baissant la tête avant de tendre la tasse à Ren en la tenant avec les deux mains pour éviter de la faire tomber. Je relevai la tête en posant mon regard sur lui.


« Peut-être que tu en as plus besoin que moi. »

Enfin non, ce n’était même pas peut-être, mais je ne voulais pas le vexer non plus en donnant l’impression de refuser catégoriquement son attention. Car au fond, j’en avais envie, mais cela ne paraissait pas convenable dans mon esprit vu la situation.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptySam 16 Mar - 17:32

Chaque personne a besoin d’affection pour exister, pour se sentir à sa place dans la société. Malheureusement, il existera toujours des personnes pour lesquelles cette attention est absente. On les oubliera, on les laissera pour compte à chaque fois, comme si elles n’étaient pas suffisamment importantes que pour qu’on leur apporte un semblant d’attention. J’avais clairement l’impression d’être ce genre de personnes. Je voyais tant de personnes autour de moi, donnant et recevant sans cesse de l’affection, que cela soit de la part de leurs familles ou de leurs amis, de leurs amants ou de leurs camarades… Il était parfois tellement difficile de se sentir apprécié et jugé à sa juste valeur…

Cependant, je ne cessais d’espérer que les choses changent, que quelqu’un finisse par voir que j’existais réellement. Bien sur, j’avais Johan, cet ami parmi les élèves, j’avais Askja, ma meilleure amie… mais cela n’était pas suffisant à mes yeux… du moins cela ne le semblait pas. En fait, une pensée égoïste était omniprésente dans mon esprit : ces personnes étaient ainsi naturellement… elles n’étaient sans doute pas du genre à chercher la guerre et devaient partager leur affection avec énormément de monde mais, surtout, avec des personnes qui valaient tellement plus que moi… Je n’étais presque rien au milieu du reste… et je ne pouvais rien y faire.

J’étais égoïste car j’aurais voulu ne serait-ce qu’une fois dans ma vie bénéficier de la même affection qu’eux. Pouvoir me préoccuper d’une autre personne bien plus que celle-ci le faisait pour moi… ou même tout simplement de la même manière. Être la personne à qui une autre pense automatiquement lorsqu’elle va mal, être celui dont on aurait besoin… simplement par envie de me voir. Il est souvent dit que l’on a besoin d’amour pour être entier… c’était sans doute mon cas également. Malgré tout, les choses n’allaient pas comme on le voulait et on se retrouvait obligé de se rendre à l’évidence comme je l’avais fait : les gens ne nous remarquaient pas forcément comme on l’aurait voulu à la base…

Les choses ne s’étaient cependant pas déroulées comme prévu et l’on m’avait empêché de commettre l’irréparable… Non. Jun m’en avait empêché. Cette fille que j’avais démasquée lors de notre première rencontre n’avait jamais cessé de se trouver sur mon chemin depuis ce jour. À chaque fois, la situation nous amenait à nous revoir… parfois dans des circonstances assez tragiques et désagréables, comme celles de la veille. Au final, je pensais qu’elle n’était sans doute qu’une personne de plus parmi celles citées plus haut, une personne ayant bien trop de choses à penser pour se soucier de personnes comme moi. Elle semblait se préoccuper beaucoup de son père puisque même en son absence elle continuait d’obéir et de passer pour un garçon, chose que je ne comprenais toujours pas. Malgré tout, comme pour Johan, comme pour Askja et ces autres rares personnes, j’avais l’impression de devoir la protéger et lui donner cette affection que j’avais au fond de moi sans réellement pouvoir la montrer.

Je ne le pouvais pas, ou alors peut-être m’en empêchais-je tout simplement. Depuis des années désormais, mes sentiments ne se limitaient qu’à de l’affection simple… de l’amitié tout au plus… Je n’avais jamais pu réellement aimer quelqu’un, peut-être à cause de cet accident qui avait causé la mort de Mika et de mes autres camarades. Quelque part, cette cicatrice avait paru impossible à fermer … incapable de disparaître. Je ne pouvais pas rester bloqué dans mon passé, mais certaines choses étaient restées dans ma mémoire et m’avaient en quelque chose rendu introverti… cela me menant à des crises comme celle que j’avais vécu la veille…

Attendant le réveil de Jun, je pensais à tout cela. Je ne savais pas les raisons qui me poussaient à m’attacher à d’autres personnes et encore moins celles qui me faisaient m’inquiéter autant pour cette fille qui avait pourtant fait remonter en moi les souvenirs qui me hantaient depuis des années, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir concerné lorsqu’elle allait mal ou se blessait. Bien évidemment, j’étais infirmier, cela devait faire partie de mon travail, mais il m’était déjà arrivé de me demander comment elle se portait… La preuve à la cabane hurlante, où ma première vraie question la concernant avait été de savoir si sa plaie allait mieux.

Même si j’agissais de même envers Askja et Johan, je savais que ce comportement était différent. J’ignorais totalement pour quelles raisons, mais je ne pouvais pas ignorer qu’en temps normal, dans une situation telle que celles que j’avais déjà pu vivre en présence de Jun, j’aurais tout simplement fuit. Je n’étais pas sans savoir ce genre de choses, sans remarquer cette différence… mais je ne m’inquiétais pas. Au final, je ne pouvais qu’être reconnaissant à la personne qui m’avait sauvé la vie la veille,… n’était-ce pas normal de me soucier d’elle comme je venais de le faire ?

Alors que je me perdais à nouveau dans le fil de mes pensées, Jun m’avait fait sursauter en s’éveillant soudainement et prononçant des paroles qui m’arrachèrent un petit sourire. Il n’avait rien à voir avec celui de la veille, rien du tout. Non, celui-ci était franc et légèrement amusé : après tout, il n’était pas fréquent que je voie quelqu’un s’éveiller d’une manière aussi brutale, encore moins en parlant. Peut-être avait-elle fait un cauchemar ? Je n’en saurais jamais rien, car je ne me serais jamais autorisé à poser la question. Tout ce que j’avais fait en cet instant, c’était sourire à la jeune femme. Dire qu’elle avait failli dormir sur le sol… Je n’aurais pas accepté cela… mais visiblement elle ne supportait pas mieux le fait de dormir dans un lit puisqu’elle s’y réveillait en sursaut ! Je pensais des bêtises, mais au moins je ne pleurais plus comme la veille…

Elle ne tarda pas à lancer la « discussions » avec une question qui m’arracha un petit sourire. Si j’allais mieux ? Je n’aurais pas réellement pu le dire. Mes blessures d’antan étaient toujours là - et sans doute ne disparaîtraient-elles jamais, j’étais toujours aussi troublé par les choses qui avaient pu m’arriver au cours des derniers jours… mais au final avais-je encore cette envie brulante de disparaître. Non. Celle-ci avait presque totalement disparu. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que, quelque part, c’était grâce à sa présence. Pour cette raison précise, lorsque Jun s’excusa d’être restée, je fronçai les sourcils quelque peu.
« Tu regrettes de d’avoir été là pour me retenir ? » Avais-je inscrit sur mon ardoise avant de lui montrer.
Quelque part, c’était une pensée effrayante que celle là. J’avais peur de la réponse que j’allais recevoir car, au fond de moi, je ne cessais de penser que, peut-être, Jun regrettait d’avoir été la personne présente à l’infirmerie à ce moment là… Peut-être qu’elle n’aurait pas voulu devoir me sauver. Peut-être aurait-elle préféré que quelqu’un d’autre le fasse à sa place car, quand on y repensait, elle aurait été pleine de question durant le restant de ses jours si elle avait échoué… C’était une pensée sombre, voire même assez triste, mais je n’arrivais pas à m’empêcher d’y penser. J’avais peur que cela soit le cas et qu’elle s’en veuille… mais qu’aurais-je pu penser de ses excuses à part cela ?

Jun avait été présente pour moi au moment où j’en avais le plus besoin. Elle m’avait fait comprendre à quel point ce que je faisais était totalement stupide et elle m’avait demandé de ne pas partir. Pourquoi aurait-elle du s’en vouloir ? Elle n’avait strictement rien à se reprocher… rien du tout. Moi, en revanche… J’étais réellement quelqu’un de stupide et d’égoïste. J’avais oublié les personnes à qui je tenais, j’avais fermé les yeux sur leurs conseils et sur tous les bons moments que j’avais passé avec elles… N’avais-je pas été heureux lorsque Johan m’avait offert cette ardoise ? N’étais-je pas heureux lorsqu’Askja m’accueillait au trois-balais lors de mes sorties et, en dépit du silence qui avait régné durant ce temps n’étais-je pas heureux lorsque j’avais raccompagné Jun à l’école après mon escapade près de la cabane hurlante ? Ces choses m’étaient apparues tellement moindre la veille lorsque j’avais porté ces cachets à mes lèvres… mais quelque part elle me les avait rappelées.

Je réfléchissais à beaucoup trop de choses maintenant que le pire était passé. Je me demandais si j’avais bien agi, s’il était bon qu’elle m’en empêche, même si j’en étais parfaitement persuadé désormais… Au final, je me demandais si j’agissais bien en continuant à lui infliger des choses ainsi. Même si j’étais là et qu’elle m’avait sauvé, je me demandais si je ne risquais pas de la mettre encore dans une situation désagréable à l’avenir avec mes humeurs assez maussades et mes comportements… suicidaires. Je n’étais pas une personne avec qui il était facile de discuter… toutes les personnes proches de moi le savaient parfaitement, pour cette raison j’avais également peur que ma présence la dérange… Jun était une des rares personnes qui conversaient – si l’on pouvait dire ainsi dans mon cas- avec moi. Elle ne semblait pas se moquer de moi lorsque je n’arrivais pas à me faire comprendre sans l’ardoise de Johan, elle ne passait pas son temps m’ignorer lorsque je lui posais une question à l’écrit... Quelque part, cela rendait sa présence très importante à mes yeux, car il me fallait de ces gens qui me comprenaient sans avoir besoin de mots oraux… l’écrit leur suffisait amplement… heureusement pour moi.

Plus je retournais la question dans ma tête, plus la réponse me semblait évidente : je n’aurais jamais pu en vouloir à Jun de m’avoir sauvé. Elle avait empêché le pire et cela me permettrait de continuer mon chemin le plus normalement possible. Je me remettais un peu en question désormais : n’aurais-je pas mieux faire de chercher mieux ? De faire plus attention au monde qui m’entourait ? Non, cela ne voulait pas dire que la magie serait mon amie… pas plus qu’elle ne l’était depuis le drame, mais peut-être que des personnes importantes étaient là, près de moi, et que, par honte de moi-même et par désespoir, j’avais fermé les yeux sur elles sans réaliser leur présence… J’étais réellement reconnaissant à Jun d’avoir été là au bon moment, au bon endroit.

Quand je sortis de mes pensées, je vis Jun poser son regard sur moi pour ensuite me tendre à deux mains la tasse de chocolat que je lui avais préparée quelques instants plus tôt. Un large sourire se dessina sur mon visage tandis que je faisais un signe négatif de la tête, l’accompagnant d’un geste de la main qui lui signifiait clairement mon refus. Je l’avais fait pour elle, pas pour moi. J’avais repris mon ardoise pour y écrire une phrase, lui souriant à nouveau quand je lui montrai.
« Si j’en avais eu envie je m’en serais préparé un, il est pour toi. »
Il était clair que j’aurais pu m’en préparer un à moi aussi, mais j’étais un peu patraque à cause des médicaments. Cela me passerait, mais j’allais sans doute me contenter d’eau le temps que mon organisme reprenne une activité à peu près normale. Les antidouleurs rendaient actuellement ma tête lourde et me donnaient l’impression d’être au milieu d’un manège de carnaval, mais je n’étais plus aussi mal que la veille et mon état s’améliorait doucement à mesure que les minutes passaient. Je n’allais sans doute pas sortir aujourd’hui encore : mon corps ne me le permettrait peut-être pas. Il me faudrait quelques heures pour récupérer totalement de cet abus médicamenteux, peut-être même la journée complète…

J’avais finalement repris mon ardoise pour effacer les mots que j’y avais inscris un peu plus tôt, recommençant mon exercice d’écriture avec une nouvelle phrase.
« Je suis désolé de t’avoir mêlée à ça… »Pouvait-on désormais lire sur l’espace noir.
Je déposai finalement l’ardoise sur le lit de Jun, me levant du lui pour ensuite m’incliner bien bas comme il était coutume de le faire sur ma terre natale.

Même si Jun avait pensé juste de s’excuser, j’étais le plus coupable de l’histoire. J’étais celui qui gardait le silence sur mon passé, celui qui refusait qu’on lui pose des questions, celui qui fuyait et chassait les autres lorsqu’ils allaient trop loin et touchaient un point sensible de mon histoire… Je n’étais pas réellement bien éduqué lorsque je me comportais ainsi, mais au final avais-je le choix ? Avais-je réellement la possibilité de m’exprimer face aux autres ? Non… Malgré tout, je ne pouvais que me sentir coupable d’avoir agi ainsi et d’avoir forcé Jun à s’occuper de moi la veille alors qu’elle aurait sans doute pu faire bien d’autres choses que cela. Je l’avais impliquée dans une histoire qui ne la concernait en rien et dont elle n’avait peut-être simplement pas envie d’entendre parler. Pour cela, je lui devais de plates excuses… et elle méritait toute ma gratitude.

J’ignorais comment elle allait réagir et ce qu’elle pensait. Pour cette raison, je restai ainsi quelques secondes avant de me redresser, la regardant en silence pendant quelques secondes pour finalement poser mon regard sur elle et sur mon ardoise… Je voulais essayer… ne serait-ce qu’une fois… Je n’avais pas été capable de le faire face à Nolween, mais je voulais essayer aujourd’hui encore… je n’abandonnerais pas.
« …e… i… »
J’avais essayé de lui dire merci sans mon ardoise. Seulement, comme à mon habitude, tout ce qui sortit fut un vague son… qui ne ressemblait même pas à une véritable voyelle quand on l’écoutait bien. En fait, cela n’avait presque pas été audible. Juste comme un gémissement étrange comme en avaient tous les muets qui tendaient de parler, un bruit incompréhensible qui était sorti tandis que j’articulais au mieux le mot « merci ». J’espérais qu’elle avait pu le lire sur mes lèvres… car je n’étais pas capable de mieux… juste d’émettre de simples sons presque inintelligibles comme ceux-là… Je réessaierais un jour… Et, un autre, je serais à nouveau capable de parler… Il le fallait, mais actuellement je n’étais pas occupé à ça.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 17 Mar - 4:00

Je regrettais beaucoup de choses, certaines qui ne le méritaient pas, mais il y en avait de nouvelles chaque jours. Je regrettais de n’avoir jamais réagit aux agissements de ma famille, je regrettais de me faire passer pour un homme, et maintenant je regrettais d’avoir rencontré Ren. J’avais l’impression de ne lui avoir amené que des problèmes, que j’avais été une sorte d’élément perturbateur dans sa vie et que j’avais réveillé des choses que je n’aurais pas du la première fois, dans cette même infirmerie. En fait, ça aurait plutôt théâtral qu’il meurt ici, avec moi en plus … Ca n’aurait fait que souligner mon rôle dans cette histoire, celle qui avait toujours été là quand il ne fallait pas. Mais ce n’était pas ma faute car à chaque nouvelle rencontre, j’avais été amenée par le besoin ou par le hasard.

Des réveils en sursaut, j’en avais fais un bon nombre, que ce soit pendant mes jours à Poudlard qui semblaient ne plus se finir désormais ou lorsque j’étais encore chez moi. Déjà avant j’avais commencé à prendre cette habitude de m’endormir dans un coin, sans rien demander à personne et supportant le confort extrême du sol, espérant juste ne pas être appelée. Mais cette fois-ci, c’était différent, sûrement le premier réveil que je faisais ainsi qui se soit révélé agréable. Je m’étais attendue à me retrouver dans les dortoirs de ma maison mais je m’étais retrouvée face à Ren. Rien que cela m’aurait suffit, le fait de ne pas être prise pour quelqu’un d’autre et jetée dehors, mais pour ne rien gâcher il souriait.

A première vue, le sourire qu’il affichait sur son visage, ma façon de me réveiller ce jour-là avait l’air plutôt amusante … J’aurais au moins servie à ça, le faire sourire un peu, tout comme j’y étais parvenue sans grandes difficultés les autres jours. Cependant, même s’il me semblait des plus honnêtes, je me méfiais un peu désormais. Après ce que Ren avait fait la veille, comment être sûre que ce n’était pas juste un moyen pour recommencer plus tôt ? Après tout, il aurait suffit de sourire quelques fois pour me rassurer et pour effacer tous les doutes, et ensuite réessayer une seule fois. Sauf que cette fois-là, je n’aurais pas été là pour lui. Ca avait été une chance que je sois là, à ce moment-là, ça ne se reproduirait pas deux fois et je le savais. Si j’avais pût choisir, j’aurais dis oui sans hésitation, pouvoir garder un œil sur lui en cas de problème, comme j’aurais voulu que quelqu’un dise oui pour moi. Je me disais que personne ne serait assez fou pour le vouloir, alors je me contentais d’y croire pour les autres.

C’était vrai, mes excuses n’étaient pas vraiment justifiées aux premiers abords mais pour moi, elles l’étaient. Cette question qu’avait inscrit Ren sur son ardoise, pourquoi la poser maintenant alors que je me posais tant de questions moi-même à ce sujet, essayant de les résoudre seule ? Non, je ne regrettais pas de l’avoir retenu, je n’aurais jamais pût regretter cela, mais d’avoir été une première fois ici peut-être, je n’en étais pas sûre. C’était comme si tout était flou, je n’arrivais pas à distinguer les choses pour lesquelles j’aurais dû avoir des regrets de celles qui n’en étaient pas sujettes. Tout se mélangeait, alors comment lui répondre ?

J’avais juste secoué la tête négativement, ne sachant pas quoi dire. J’avais peur de dire quelque chose qu’il ne fallait pas, qu’il fronce les sourcils un peu plus. Je n’aimais pas quand il me regardait ainsi … J’étais semblable à un enfant qui se fait gronder par un de ses parents à cause d’une bêtise, c’était tellement idiot …

Après avoir tendu la tasse à Ren, je l’avais ramenée un peu vers moi en voyant ses signes et qu’il prenait son ardoise pour écrire quelque chose. Si je n’avais pas été là, je n’aurais plus jamais lu un seul mot écrit à la craie sur son ardoise noire … Ca avait peut-être l’air ridicule comme pensée, mais c’était une chose qui m’aurait sûrement manquée. Il était muet, mais qu’est-ce que ça pouvait faire ? Il n’en était pas moins agréable, il l’était d’ailleurs beaucoup plus que la majorité des autres … Même plus que moi, puisque je ne considérais pas que l’on puisse m’attribuer cet adjectif. Je souriais légèrement en lisant les quelques mots qu’il avait inscrits sur l’ardoise.

Pour moi … Il était rare qu’une personne fasse quelque chose pour moi. J’aurais voulu le contraire, mais ce n’était pas le cas et je ne faisais rien pour cela soit le cas. Je restais fidèle à moi-même, froide et distante avec les autres élèves. Si on ne venait pas vers moi, ce n’était pas moi qui irais. Ren ne faisait pas partie de ces gens, tout s’était déroulé différemment avec lui. D’abord j’avais été obligée de venir, enfin plus ou moins, et ensuite il avait découvert par lui-même ma véritable identité. S’il ne l’avait pas fait, tout aurait été différent … Différent en bien ou en mal en ce qui le concernait, je n’en savais rien, mais dans mon cas ça aurait été en mal sans hésitation.

Il aurait presque pût s’abstenir d’écrire, j’avais déjà compris ce qu’il avait voulu dire avec son comportement, et ça m’aurait évité de penser à ces choses-là. Les mots écrits directement touchés beaucoup plus que les gestes, comme on pouvait en dire autant pour la parole. Je levais un peu la tasse pour une gorgée, quittant le regard de Ren. C’était un peu embarrassant en fait, au même point que lorsque nous étions aux Trois Balais …

Tout est une question de mental, mais le fait de savoir la manière et les intentions avec lesquelles une personne a préparée quelque chose semblent tout changer, même le goût. Le chocolat de la dernière fois était bon, c’était indéniable, mais celui-là paraissait meilleur. Ren l’avait préparé pour moi, juste pour moi … Pourquoi n’avais-je pas eu le droit à des attentions semblables avant ? Personne ne l’avait fait ne serait-ce qu’une seule fois, même pas mon père dans l’intention d’obtenir quelque chose. J’avais abandonné l’idée qu’il le fasse un jour de mon enfance jusqu’à sa mort, mais j’avais espéré que ma mère le fasse à sa place. Des espoirs qui n’avaient servis à rien, qui n’avaient aboutis que sur un abandon total.

Ren s’était incliné devant moi en posant son ardoise à côté après s’être déjà excusé par écrit. Encore une fois, je ne savais pas comment réagir, alors je le regardais tout en réfléchissant à ce que j’allais dire. Quelques secondes après, alors que je n’avais toujours pas trouvé quoi répondre à ses excuses, il s’était redressé et avait tenté de dire un mot. Ce dernier n’était pas très compréhensible, mais avec les circonstances et les mouvements de ses lèvres, on pouvait déduire assez facilement ce qu’il avait voulu dire. Merci … Après les excuses venait les remerciements …

Je n’avais pas eu l’impression de mériter l’effort que Ren venait de faire pour parler. Je le regardais toujours sans dire un mot avec un air perdu sur le visage. Et je l’étais, qu’est-ce que je devais dire, qu’est-ce que je devais faire ? Je n’en savais rien et je m’efforçais de chercher, de réfléchir à ce que quelqu’un d’autre aurait fait à ma place, ne voulant pas commettre de maladresses. Ce n’était peut-être ce que je désirais mais malgré cela, je finissais toujours par en faire. J’en avais conscience, c’était comme une obligation. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas agir comme il fallait pour une fois, rien que cette fois ?

Je me levais, posant la tasse sur la table où je l’avais prise quelques instants plus tôt, et baissait la tête sans regarder Ren. C’était dans ces moments-là que je prenais pourquoi je restais seule malgré les amis que j’avais autour de moi, j’agissais bêtement, c’était la seule raison.


« Je … Je crois qu’il vaudrait mieux que je te laisse tranquille pour une fois … »

Pour ne rien changer, je finissais par vouloir fuir la situation. Jusque-là je l’avais évité avec Ren, j’étais toujours restée, mais cette fois, je tentais de le faire. Au fond de moi, j’espérais qu’il me rattrape pour que je reste, mais je ne pouvais pas le faire de moi-même. Pourtant il m’aurait fallu tout simplement rester assise sur le lit sur lequel je venais de me réveiller et dire quelque chose du genre « ce n’est rien », mais non, je ne l’avais pas fait.

J’avais fais quelques pas en direction de la sortie, la tête toujours baissée, ne voulant pas croiser le regard de Ren. Je ne préférais pas voir son expression, je ne voulais pas voir si je le blessais en faisant cela … Il fallait me pardonner, ce n’était pas une tâche des plus faciles que j’avais entre les mains, celle d’oublier ce que j’avais vécu la veille, de le mettre dans un coin de ma mémoire comme je l’avais fait pour tous les autres souvenirs dont je ne voulais pas souffrir. J’avais mis du temps pour le faire et voilà qu’il fallait déjà que je recommence avec un autre … Mais je n’en voulais toujours pas à Ren, c’était juste impossible pour moi d’en vouloir à quelqu’un qui avait fait déjà tant de choses pour moi. Certes pas grand-chose, mais à mes yeux, c’était considéré comme beaucoup.

Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMar 19 Mar - 10:38

J’avais souri. Je n’avais pas souhaité embarrasser Junho lorsque j’avais préparé ce chocolat. Tout ce que j’avais voulu, c’était lui faire plaisir, la remercier pour sa présence, lui exprimer ma reconnaissance d’avoir été au bon endroit au bon moment.

Même si elle m’avait troublé à notre première rencontre, je ne pouvais pas nier cette évidence : Jun avait toujours été là au moment où j’en avais le plus besoin. Elle m’avait prouvé qu’attendre dans une infirmerie vide n’était pas vain, elle m’avait distrait lorsque je me sentais seul et déprimé et, aujourd’hui, elle m’avait pratiquement sauvé la vie… pouvais-je réellement penser qu’elle était un parasite ?

Peut-être qu’elle ne comprenait pas cela. En fait, elle pensait peut-être me déranger alors qu’elle était tout à fait la bienvenue. Je lui avais souri, mais j’aurais compris qu’elle doute de moi… Elle m’avait vu dans un si mauvais état la veille… Elle avait fini par boire un peu : cela me faisait plaisir, je devais bien l’avouer.

Oui, j’avais eu peur qu’elle refuse la boisson que j’avais préparée juste pour elle. Je souriais à nouveau, quelques secondes avant de m’excuser. Je lui devais bien ces excuses, car j’avais agi comme un idiot. Quand je m’étais relevé, j’avais essayé de la remercier pour de vrai, mieux que par écrit, mais c’était totalement vain.

Je n’en étais plus capable, même si mon envie de communiquer était de plus en plus forte à mesure que le temps passait. Je devrais réapprendre en un sens, mais je bloquais depuis si longtemps désormais… Il fallait que tout cela change, que je prenne la décision une bonne fois pour toute de quitter ce silence qui m’entourait depuis des années désormais… C’était presque essentiel maintenant… et cela le devenait de plus en plus. Je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi.

Alors que je me demandais ce qu’elle pensait, je l’avais vue déposer le chocolat et se lever. Quelques secondes plus tard, je l’entendis me dire qu’elle partait. Pourquoi voulait-elle partir maintenant ? Allait –elle m’abandonner sans cette infirmerie pour vaquer à ses occupations ? Pour aller se perdre dans un couloir ou se mêler à ses camarades ? Pour tout avouer, en cet instant précis, j’avais peur de moi-même, terriblement peur.

Je me demandais dans quel état je risquais de me retrouver si jamais Jun me laissais maintenant. J’étais encore faible, je le savais, et j’avais peur de ma réaction si je me retrouvais seul à nouveau. Et si je recommençais à ruminer ? Et si je recommençais à penser à mal et à vouloir disparaître ? Cette hypothèse n’était pas totalement disparue… et j’avais réellement peur qu’elle se confirme après le départ de la jeune femme.

Je ne voulais pas voir ce scénario à nouveau. C’était déjà arrivé plusieurs fois, toujours pour les mêmes raisons stupides, avec des déclencheurs différents… Il était presque prévisible que je me remette dans un état pitoyable une fois Jun partie… je ne pouvais pas laisser ce genre de chose se produire… Non.

Pendant que je réfléchissais, Jun avait déjà commencé à se diriger vers la porte. Coupant court à mes réflexions, j’avais finir par me lever, me dirigeant vers elle sans attendre pour la retenir par le poignet, posant mon regard sur elle dans le silence le plus complet.

Elle ne pouvait pas partir, pas maintenant. Du moins, moi, je n’en avais pas envie. Comme avec Askja, comme avec Johan… Peut-être même plus. Je la tenais donc de sorte qu’elle ne puisse pas se dégager facilement pour s’enfuir, cherchant son regard du mien sans dire un mot… car de toute façon j’en étais toujours incapable.

Pourquoi avais-je toujours cette horrible impression de la déranger ? Elle paraissait toujours gênée quand j’étais là… du moins à mes yeux… Cela était peut-être une impression… Je ne cessais de me sentir ennuyant ou effrayant quand je la voyais ainsi, mais qu’avais-je fait de mal au juste ? Étais-je une personne si désagréable ? Si j’avais pu parler, je lui aurais sans doute demandé de rester un peu plus longtemps, mais je ne le pouvais pas… Tout comme je ne pouvais pas l’y obliger… Je me sentais tellement stupide en cet instant… pourquoi n’étais-je pas capable de formuler une demande aussi simple que celle-là à l’oral ?
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMar 19 Mar - 21:25

En un sens, j’admirais Ren, malgré ce à quoi j’avais assisté la veille. Il avait eu le courage de faire ce qu’il avait voulu faire, même si cela était de mettre fin à sa vie. Et maintenant, il venait d’essayer de parler alors qu’il n’était pas en mesure de le faire. J’espérais qu’il n’abandonne jamais, qu’il y parvienne un jour, même si je n’étais plus là pour le voir. J’avais l’impression d’être son contraire, à fuir la moindre la difficulté dès qu’elle se présentait.

Je ne pouvais pas nier que le fait que Ren ait tenté de me dire merci sans l’écrire m’avait touchée. Il avait sûrement fait un grand effort pour essayer que ce simple mot ressemble à quelque chose une fois sorti de sa bouche, même si ça n’avait pas été très concluant. J’avais devant moi ce que je ne faisais pas, ce que j’aurais voulu faire. En fait parfois je me demandais si je m’en sortais si bien que ça toute seule, mais je m’en convainquais de nouveau très vite sans savoir si c’était vrai ou non.

Pour ne rien changer, j’avais décidé de partir sous le prétexte de laisser Ren tranquille, mais ne le faisais-je pas plus pour moi que pour lui ? L’envie de rester était là, mais je n’en avais pas eu la force. Il me manquait la force pour beaucoup de choses, mais j’aurais voulu avoir celle nécessaire pour ne pas partir cette fois-ci. Je comptais un peu sur Ren, il fallait l’avouer, mais la partie de moi qui ne voulait pas affronter les problèmes semblait plus forte.

Quitter l’infirmerie, c’était sûrement la meilleure solution pour éviter des hypothétiques questions sur la soirée que j’avais passée là, avec la peur perpétuelle de ne pas réussir à le sauver et de ne plus jamais le revoir. En réalité je n’avais pas fait grand-chose à part l’empêcher de prendre plus de médicaments en arrivant, mais je m’en serais voulu pour ne pas avoir tenté de faire plus que cela, même si je n’avais eu absolument aucune idée de ce que j’aurais dû mettre en application.

Comme je l’avais espéré, Ren me rattrapa alors que je me dirigeais vers la porte d’un pas assez rapide. Je le sentis saisir mon poignet, m’arrêtant dans mon avancée vers la sortie. Je m’étais stoppée net en me retournant vers lui sans rien dire. Je l’avais voulu, mais ça m’avait tout de même un peu surprise. Il tenait à ce que je reste alors ? A mon avis, il aurait probablement mieux fait d’appeler un ami, comme la serveuse des Trois Balais qu’il avait eu l’air de bien connaître la dernière fois par exemple, au lieu de retenir une fille comme moi.

Je tirais un peu sur mon bras pour essayer de me libérer mais c’était impossible, j’avais donc vite abandonné au bout de quelques secondes en voyant que c’était vain. Apparemment, il voulait vraiment que je reste encore un peu … Tout ce que je voulais, c’était aller dans un coin, quelque part dans l’école, et faire le vide dans ma tête, ou plutôt tasser tout ce que j’avais dedans pour être plus précise. J’avais tout gardé en mémoire, tout les souvenirs et les pensées douloureuses que j’avais vécu. Je n’avais aucune idée de comment m’en débarrasser, les mettre dans une boite et ne plus y toucher était infaisable. Je ne voulais pas oublier, pour rien au monde, je désirais juste ne plus y penser régulièrement.

Remarquant que Ren cherchait à croiser mon regard, je baissai la tête pour l’éviter. Non, je n’y arrivais pas, pourquoi est-ce qu’il m’obligeais à rester ? Je posais mon poing du bras non retenu sur son épaule en tapant très légèrement, baissant la tête encore un peu plus. Non Junho, ne craque pas ici, pas maintenant … Je me retenais de pleurer depuis si longtemps, est-ce qu’il était vraiment possible que je m’y en empêche ? Je pouvais sentir les larmes couler mais je continuais à essayer de les retenir du mieux que je pouvais. Pourquoi avait-il fallu qu’il se passe ça la veille ?
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMar 19 Mar - 23:47

Parfois, il m’arrivait d’agir avant même d’avoir réfléchi. Je posais un acte sans réellement prendre en compte ses conséquences futures et je me persuadais que c’était le bon même s’il y avait de fortes chances que je commette une erreur. Je fermai les yeux pendant quelques secondes après avoir vu Jun s’éloigner de moi. Je m’étais finalement levé et m’était approché d’elle pour la retenir par le poignet… C’était parfaitement de ce genre d’acte irréfléchi et spontané qu’il s’agissait. Je ne m’étais pas posé de question inutile. J’avais simplement posé un geste dans l’espoir de la faire rester.

La voir partir en cet instant était peut-être ma plus grande crainte. Avec celle de recommencer. J’avais peur de la voir s’en aller, de la savoir dans un autre endroit où… elle ne pourrait pas m’empêcher d’agir si l’envie me reprenait. Oui, je craignais cette éventualité, car je ne me connaissais que trop bien et je savais que, si l’occasion se représentait, j’allais sauter dessus sans attendre… Il me suffirait d’un rien… d’un simple évènement « sans importance » pour déclencher une nouvelle catastrophe psychologique.

Je l’avais donc retenue par le poignet. Je n’avais pas envie qu’elle se sente trop obligée de rester, mais c’était mon geste pour lui signifier que j’aurais souhaité la voir en ces lieux un peu plus longtemps. Je n’étais pas son ami… j’étais l’infirmier de l’école et je le savais parfaitement, mais quelque part n’étais-je pas ami avec des élèves autres qu’elle ? Pourquoi ne pouvais-je pas avoir envie d’avoir des gens avec qui rester… avec qui parler ? Je ne le savais pas… Peut-être était-il honteux de vouloir de la présence d’une personne avec nous…

J’aurais du la laisser aller, je le savais, car peut-être que la retenir n’était pas le meilleur moyen de faire les choses. Mais Jun m’avait, en un sens, montré qu’elle tenait à moi la veille… mais peut-être avait –elle simplement agi par devoir et non pas parce qu’elle aurait été triste de me voir partir… moi, pas un autre ? C’était peut-être pour cette raison que je ne voulais pas la laisser quitter l’infirmerie aussi vite… Sans raison valable en plus. Je voulais qu’elle se sente accueillie ici… mais elle semblait se méfier tellement depuis la première fois qu’elle était venue.

Je l’avais maintenue lorsqu’elle avait essayé de retirer sa main à ma poigne… même si je savais que j’aurais du la laisser aller. Je ne voulais pas, consciemment ou pas, je ne désirais pas la voir partir dans un endroit différent de celui-ci … je voulais juste qu’elle reste un peu avec moi, le temps que j’arrête de penser à mal et que je ne pense plus à disparaître sans laisser de traces… Je voulais simplement que quelqu’un soit là pour penser à moi et comprendre ce que je ressentais…

Elle fuyait mon regard, une fois de plus. Je ne savais que penser… Je me disais qu’elle n’avait peut-être pas envie d’entendre parler de moi en fin de compte, que je n’étais qu’une personne inutile dont les gens n’avaient pas besoin… Cela confirmait malheureusement cette pensée selon laquelle je n’étais qu’une erreur et qu’elle n’avait agi ainsi que parce qu’elle le devait… Cela me faisait du mal et, pour tout avouer, je ne voulais pas que cela soit réel… Je voulais continuer à croire que Jun m’avait sauvé pour celui que j’étais… en plus de ce qu’elle devait faire.

Quand elle donna un faible coup dans mon épaule, je ne compris pas vraiment ce qu’elle tentait de faire, pour cette raison, je tentai une nouvelle fois d’apercevoir son visage. Elle avait baissé un peu plus la tête, mais je n’avais pas mis longtemps avant de comprendre ce qu’elle faisait. Elle pleurait ? Cela… C’était peut-être de ma faute ? Je ne lâchai pas la prise que j’avais sur son poignet et je l’approchai de moi pour la serrer dans mes bras.

J’étais protecteur, comme je l’avais toujours été. Je détestais voir les personnes importantes pour moi souffrir, pour cette raison, je ne voulais pas qu’elle pleure, même si j’en ignorais les raisons. J’avais tellement peur d’être le coupable de ce qu’elle ressentait en cet instant, tellement peur d’être celui à cause de qui elle pleurait… Après tout, il n’était pas facile de voir une personne tenter de mourir, alors peut-être était ce de ma faute après tout… non ? Je ne pouvais pas le savoir… Dans tous les cas, tout ce que je pouvais faire en cet instant c’était la prendre contre moi…

J’aurais voulu lui adresser la parole, lui demander ce qui n’allait pas, mais j’en étais totalement incapable. Pour cette raison, je sentis à mon tour les larmes me venir aux yeux… Je les fermai d’ailleurs tandis qu’une perle salée roulait sur ma joue. J’étais toujours incapable de faire les bonnes choses aux moments clés… j’étais muet… j’étais incapable d’utiliser la magie… Mais je n’avais pas de raison de partir, là, tout de suite, je ne voulais juste pas laisser Jun pleurer, même si j’ignorais pourquoi elle le faisait.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMer 20 Mar - 16:20

Tout ce que je savais faire, c’était me morfondre dans un coin sombre, m’éloignant moi-même du reste des gens, me privant de ce que j’avais tant désiré depuis longtemps. J’avais toujours agis ainsi, je préférais ne pas mêler les autres à mes problèmes que je trouvais complètement idiots et en rien importants. Depuis mon enfance j’avais commencé à fuir, ayant presque peur que l’on m’adresse la parole pour me demander quelque chose. J’avais été conditionnée comme ça, j’avais ancré dans mon esprit l’idée que je n’étais pas une bonne chose dans la vie de quelqu’un, alors autant ne gêner personne.

Bien sûr j’avais tort, encore une fois aveuglée par tout ce que j’avais pût entendre auparavant ou même au détour d’un couloir. Parfois les élèves n’étaient pas tendres entre eux, et il m’arrivait d’entendre involontairement certaines conversations de ce type-là. Et bien ça ne rassurait pas … A chaque fois, je me disais que peut-être que mes amis faisaient de même avec moi, peut-être qu’en fait j’étais juste là pour rajouter une personne dans leur entourage, au cas où. C’était stupide, mais j’avais du mal à me défaire de cette pensée, ne comprenant pas vraiment comment quelqu’un pouvait apprécier passer du temps avec moi.

C’était sûrement en partie pour ces raisons que j’agissais comme je le faisais avec Ren depuis le début, depuis le premier jour à l’infirmerie. J’avais adopté une sorte de position de repli, essayant de ne pas trop m’attacher à lui. Je faisais déjà ainsi avec les autres élèves, alors avec quelqu’un d’extérieur aux salles de cours ou aux salles communes, c’était encore pire. J’avais essayé de ne pas être comme ça, mais j’avais toujours l’impression de faire ou de dire quelque chose qu’il ne fallait pas. Ren avait l’air fragile et moi, j’avais juste le sentiment de l’enfoncer un peu plus à chaque rencontre.

J’avais essayé une dernière fois de le faire lâcher mon poignet mais il n’en avait rien fait, et au fond, j’étais contente qu’il ne m’ait pas laissé partir. Si j’avais quitté la pièce à ce moment-là, je serais probablement partie me recroqueviller dans un coin pour me perdre dans mes pensées jusqu’au soir. Il était vrai que parfois, j’aimais faire ça, mais ce jour-là, je ne le voulais pas. Je savais que j’aurais pensé à Ren et que ça m’aurait déprimée encore plus que je ne l’étais déjà.

Alors qu’il ne m’avait toujours pas lâchée j’avais commencé à pleurer, même si j’essayais de ne pas le faire. J’avais cru pouvoir y arriver pendant quelques instants mais j’étais juste à bout de force … Ca pouvait paraître surprenant mais j’y étais parvenue jusque là, depuis déjà presque un an. A partir du jour de la mort de mon père, je n’avais pas versé une seule larme, même pas l’enterrement, retenant toutes les émotions trop fortes en moi ou même à distance quand il était possible de les prévoir. Cacher ainsi ses sentiments demandait des efforts, de très grands, mais je croyais dur comme fer que c’était la meilleure chose à faire.

J’avais tenté de fuir le regard de Ren pour qu’il remarque ce que j’étais en train de faire mais apparemment, c’était complètement inutile puisqu’il l’avait vite compris. D’un côté, tout le monde l’aurait compris, ça se voyait gros comme une maison. Je regrettais de le faire maintenant alors que je l’avais évité avant, j’aurais préféré le faire seule, sans personne pour le voir. Mais que ça se déroule ainsi n’aurait sûrement pas été une meilleure chose.

Il m’approchait un peu de lui alors j’avançais d’un ou deux pas en traînant des pieds, sans relever la tête, laissant Ren me prendre dans ses bras. Je dépliais lentement le poing que j’avais posé sur son épaule pour serrer un peu son haut dans ma main. La même pensée revenait dans ma tête : s’il n’avait plus été là ? Cette question allait probablement hanter mon esprit pendant au moins quelques jours au minimum, c’était prévisible. Si j’avais voulu m’enfuir, c’était aussi peut-être à cause de ça, j’aurais peut être préféré affronter cette idée seule dès le départ, sans m’appuyer contre quelqu’un en particulier, sachant pertinemment que j’allais devoir le faire les jours qui allaient arriver. Je ne me plaignais jamais, ça faisait partie de mon éducation, mais parfois, j’y aurais sûrement eu le droit, juste un peu.

J’avais commencé à réellement pleurer, je ne pouvais plus me retenir et me contenter d’essuyer seulement quelques larmes et de les oublier les minutes qui suivaient. J’avais beau ne pas avoir voulu cela, il m’était impossible d’y échapper cette fois. Je restais contre Ren sans parvenir à m’arrêter. J’avais l’impression de faire encore quelque chose que je n’aurais jamais dû faire. J’avais vraiment dû l’importuner avec toutes mes maladresses, et je continuais en pleurant ainsi. Je me sentais juste idiote … Pourquoi je faisais ça ? J’aurais dû sourire, heureuse de lui avoir sauvé la vie et de pouvoir le voir un autre jour, contente de savoir que si je me refaisais mal, il serait là s’il n’était pas de sortie.


« Je suis désolée … »

Il ne comprenait sans doute pas pourquoi je m’excusais mais moi, je le savais. Je lui demandais pardon tout simplement pour m’être introduite dans sa vie et pour avoir agit ainsi. Le fait que je n’ai rien arrangé à sa situation psychologique n’allait sûrement pas me quitter de si tôt, j’avais toujours l’impression de n’avoir été qu’un boulet. J’avais même pensé qu’il ne désirait pas ma présence, qu’il préférait que j’aille autre part, mais il m’avait retenue, ça voulait donc dire que c’était faux. J’étais donc restée profitant que pour une fois, il ne me demande pas de partir ou ne me jette pas dehors. Mais rester pour faire ce que je faisais, c’était pitoyable. Je n’étais capable de ne faire qu’une seule chose, même si j’avais réussi à placer une phrase entre deux sanglots. Pleurer … Ca faisait tellement longtemps, et tellement mal aussi …
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyJeu 21 Mar - 15:35

Beaucoup de choses m’étaient arrivées depuis ma naissance, mais jamais je n’avais cessé d’être attentif aux autres. Quand j’étais plus jeune, j’étais toujours le premier à se proposer pour rendre un service, toujours premier lorsqu’il fallait entrer dans une pièce à l’allure menaçante pour dire si aucun danger ne s’y trouvait, toujours premier lorsqu’il fallait protéger d’autres personnes et les mettre en garde du danger. Néanmoins, ce jour là, je n’avais pas été capable de les protéger. Tout ce que j’avais pu faire, c’était me cacher, moi, les laisser subir de plein fouet la folie de notre camarade à tous… ce camarade qui nous avait trahis et détruits. Je regrettais amèrement ma manière d’agir à cet instant, cette façon de me cacher alors que j’aurais du tous les protéger… cela ne me ressemblait pas.

D’un autre côté, avais-je eu le choix du comportement à adopter ? Avais-je eu ne serait-ce qu’une demi seconde pour y penser ? Non… Ce temps de réflexion était venu bien trop tard et me pourrissait la vie comme jamais rien ne l’avait fait auparavant. J’étais une ordure, un déchet, j’avais détruit mes amis et n’avait pas été capable de les protéger alors qu’ils en auraient eu besoin… Je ne devais pas reproduire cette erreur. Non. Plus jamais. Pour cela, je soignais les autres à la moindre occasion, je m’inquiétais pour eux… je ne pouvais pas m’en empêcher.

Je n’avais pas pu m’empêcher de prendre Jun dans mes bras quand je l’avais vue se mettre à pleurer. Je ne voulais pas. J’ignorais les raisons pour lesquelles elle était dans cet état, mais je ne comprenais que trop bien la sensation que l’on avait lorsque l’on pleurait… On se sentait faible, et on avait juste envie d’arrêter… Souvent, pour cette raison, je m’étais retenu de pleurer… simplement parce que personne n’était à pour me soutenir lorsque je le faisais.

Combien de fois n’avais-je pas pleuré dans l’ombre lorsque j’étais plus jeune ? Combien de fois n’avais-je pas souhaité qu’une personne soit là pour me prendre dans ses bras ? J’aurais aimé que quelqu’un me prenne contre lui pour me dire clairement les choses. Oui, j’aurais du mal à passer au dessus des évènements de mon passé. Oui j’allais souffrir chaque nuit lorsque j’y resongerais… mais rien n’était impossible.

Au lieu de cela, je n’avais eu droit qu’à des paroles comme « oublie ça »… droit à des psychologues incompétents qui n’avaient pas été capables de me faire comprendre l’importance de leur métier et de mes thérapies… J’aurais du les continuer, car j’étais désormais dans un bien mauvais état à cause de leur arrêt… Je me sentais stupide, coupable, bête… tout ce qui était imaginable, mais je ne pouvais pas faire demi tour, même avec toute la volonté du monde.

À cause de toutes ces raisons, je ne pouvais simplement pas laisser Jun ainsi. J’avais été obligé de la serrer contre moi-même si elle pleurait…surtout parce qu’elle pleurait. Je ne pouvais pas partir et, pour tout avouer, ma seule envie était qu’elle continue à pleurer. Pas parce que voir la souffrance des autres me faisait mal… pas parce que j’étais quelqu’un de mauvais… juste parce qu’une fois ces larmes écoulées elle aurait sans doute évacué un poids qu’elle gardait depuis longtemps.

Je la sentis serrer mon haut dans la main qu’elle avait frappée légèrement contre mon épaule quelques secondes plus tôt, mais je ne dis rien... J’étais l’infirmier muet, celui qui écoutait sans rien dire… elle aurait même pu me hurler dessus et me frapper que je n’aurais rien eu à répondre… je n’aurais rien pu répondre… Puis si elle évacuait ainsi, j’aurais tout aussi bien pu la laisser faire. Je la serrai contre moi durant quelques secondes tandis que je tentais de réprimer mes larmes également… j’étais compatissant… mais j’avais moi aussi retenu mes larmes durant des années, je n’avais donc pas réellement le choix.

Quand elle s’excusa, je souris un peu, les larmes aux yeux. J’aurais voulu lui dire que ça n’était rien, que si elle voulait pleurer elle n’avait qu’à le faire, mais je n’aurais pas pu… J’étais encore une fois incapable de m’exprimer comme je le désirais… Cela m’handicapait de plus en plus… et parfois celui que j’étais avant me manquait énormément.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyVen 22 Mar - 23:59

Les évènements qui avaient eu lieu dans la partie la plus récente de ma vie auraient déjà dus me mettre dans l’état dans lequel j’étais à ce moment-là depuis longtemps. J’aurais du le faire avant, ne pas retenir tout que j’avais en moi, mais je l’avais fait inévitablement, comme je le faisais pour tout le reste. Peut-être que j’avais commencé à faire ça bien avant l’année dernière, ce qui rajoutait encore un peu plus d’éléments à la pile que j’avais entassée dans ma tête. J’aurais voulu garder tout ça dans un coin de ma mémoire, n’y repenser que comme n’importe quel autre souvenir, mais ce n’était pas le cas.

On ne pouvait pas dire que j’avais beaucoup fréquenté Ren mais je commençais tout de même à le connaître un peu. Ce qui était sûr, c’était que je le connaissais mieux que la grande majorité de l’école. J’avais peur qu’il s’inquiète comme il l’avait fait pour moi auparavant et comme il semblait le faire pour tout le monde. Il n’y avait pas de quoi se faire du souci pour moi, ou du moins je n’en voyais pas l’intérêt, j’aurais pu me débrouiller toute seule. Après tout je le faisais chaque jour, alors pourquoi pas à ce moment-là aussi ? Parce que oui, je croyais que je me suffisais à moi-même et que de toute façon, je n’avais pas vraiment le choix. Je ne voulais importuner personne.

Mon intention était de laisser les gens en dehors de mes histoires, de les tenir à une sorte de distance de sécurité et de m’efforcer que cette dernière ne soit pas franchie. J’ignorais de quoi j’avais peur exactement. En y réfléchissant, je n’avais rien à me reprocher, pas plus que n’importe qui d’autre. Mon père était mort par sa seule et unique faute, j’aurais dû intégrer ce fait, mais devoir et pouvoir sont deux choses bien différentes. Dans mon cas, avant d’essayer de pouvoir, je devais me rendre compte que je devais et donc ouvrir les yeux sur les réels faits en abandonnant les accusations infondées que je portais à l’égard de moi-même. Le pire juge que l’on pouvait avoir, c’était bien nous, tout simplement.

Si j’avais serré son haut dans ma main, c’était peut-être pour qu’inconsciemment, je me prouve que pour une fois, au moins une seule fois, j’avais quelqu’un contre qui pleurer. Bien sûr j’aurais pu le faire avec d’autres personnes, avec certains de mes amis, mais ce n’était pas pareil. Avec Ren, je n’avais pas eu le choix, sinon jamais je n’en serais arrivée à me retrouver dans ses bras. Mais je ne regrettais pas, peut-être qu’au fond, j’en avais besoin. Besoin de quelqu’un à côté de moi-même si je pleurais. C’était dur à accepter sur le coup, mais il devait bien y avoir des côtés positifs après.

J’essayais toujours de retenir mes larmes malgré le fait que je commence à penser que ça pouvait s’avérer bénéfique, même après m’être excusée auprès de Ren. C’était tout ce que je pouvais faire, de m’excuser, une fois la solution de quitter la salle avait été éliminé. Je ne voyais pas ce que j’aurais pu faire à la place. Probablement dire quelque chose de plus utile, mais quoi ? J’avais toujours eu l’impression d’être incapable de parler pour exprimer un fait intéressant ou poser une question plus ou moins utile. En plus de ma baguette qui rajoutait de la maladresse dans mon comportement physique, j’avais la fâcheuse habitude de dire les choses qu’il ne fallait pas, celles que les autres auraient sûrement ignorées. Personnellement, je voyais ça comme un mauvais trait de caractère.

D’ailleurs, en parlant de maladresse et donc de chute, j’avais soudainement repensé à la raison pour laquelle j’étais venue à l’infirmerie au départ, avant que tout ça ne se passe. J’avais l’habitude des blessures maintenant, mais le fait que je ne ressente pas de douleur particulière à la tête me rassurée tout de même. Est-ce que Ren m’avait soignée ou pas au final ? Je levais une main pour toucher le côté de ma tête. Apparemment, la réponse était oui, cette visite m’avait donc été profitable en fin de compte, même si elle l’était plus que je ne le croyais.

Après avoir lâché Ren je m’étais un peu reculée, en passant ma main sur l’une de mes joues, séchant ainsi superficiellement les larmes qui y avaient coulées. Ce que je faisais là ne servait pas à grand-chose puisque d’autres les remplaçaient, mais ça avait le mérite de m’occuper un peu pour ne pas rester debout face à Ren sans rien faire et du même coup, sans rien dire.


« Je vais avoir une bosse ? »

C’était une question un peu idiote mais je me la posais, alors autant le demander à l’infirmier, il était mieux placé pour le savoir que moi. Je m’en fichais d’avoir une bosse ou non, mais je voulais juste savoir ce qu’il en était. Je regardais Ren en laissant couler encore quelques larmes le long de mon visage, retenant les prochaines. Je ne voulais pas repartir dans ce que j’étais en train de quitter. S’il m’avait demandée de rester en me retenant par le poignet, ce n’était sûrement pas pour avoir une élève dans ses bras en train de pleurer. Si je l’avais sauvé de la mort, ce n’était pas non plus pour me servir de lui pour faire ce dont je n’avais jamais osé avec quelqu’un d’autre. C’était comme ça que je voyais les choses, avec toujours cette pointe de noirceur.

« Je suis contente que tu sois là. »

J’aurais voulu lui demander une bonne fois pour toute pourquoi il avait pris ce mélange de médicaments, quelles étaient les raisons de ce comportement suicidaire, mais ça ne se faisait pas. J’avais réfléchis et pour une fois, j’avais eu l’impression de contourner plutôt bien le problème en signalant tout simplement que le fait que Ren soit présent me faisait plaisir. C’était la meilleure phrase qui m’était venue à l’esprit, ne voulant pas trop me rapprocher des évènements de la veille.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 24 Mar - 3:52

Peut-être que je n’aurais plus été là si Junho n’était pas arrivée à temps à l’infirmerie la veille. Peut-être que je me serais éteint dans le même silence que celui qui m’enveloppait depuis quelques années désormais. Des années ô combien dures que je tentais d’oublier à chaque seconde de ma vie. Je n’avais pas envie de m’imaginer le pire désormais, car j’en avais en quelque sorte été sauvé. Je n’étais pas débarrassé de mes idées noires, mais Jun m’avait temporairement permis de les oublier en restant avec moi… même si j’avais l’impression de l’y avoir quelque peu forcée. Je lui en étais reconnaissant.

C’était d’ailleurs pour cette raison que je l’avais prise contre moi lorsqu’elle s’était mise à pleurer si soudainement. Je ne voulais pas voir les personnes importantes pour moi dans un état aussi malheureux que celui dans lequel Jun était en cet instant. Pourquoi était-elle aussi triste ? Pourquoi éclatait-elle d’un coup, comme cela ? Il m’était assez difficile de comprendre les sentiments d’une autre personne. Je n’étais pas empathe, je n’étais pas non plus devin… J’étais même incapable de poser des questions pour l’aider… Pour cette raison, je devais me contenter de ce que la nature m’avait donné.

La nature m’avait pris tellement de choses… Des amis, un professeur… toutes des personnes pour qui je n’avais rien pu faire car leur mort était le fruit d’un malheureux hasard qui avait désigné un de mes camarades comme un fou qui tuerait chacun d’entre eux. On dit souvent que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, mais étais-je réellement devenu plus fort désormais ? Avais-je réellement la force de me battre contre la fatalité et les conséquences qu’elle avait ? Les effets que cet accident avait eus sur ma vie étaient des plus néfastes… Au point de m’avoir presque poussé à y mettre fin.

Je ne pouvais que me montrer protecteur envers la seule personne qui avait pu être là au moment où le pire aurait du se produire. La seule personne qui avait été capable d’empêcher le pire… Ils auraient pourtant pu être plusieurs à le faire : Johan, Askja, peut-être même Nolween. La seule personne qui avait pu le faire, cela avait été Junho. J’avais envers elle une grande reconnaissance désormais, une dette que j’aurais voulu rembourser et non faire trainer… mais je ne pouvais pas trouver aussi facilement un moyen de le faire.

Je m’en voulais dans un sens d’être aussi faible et aussi incapable de lui venir en aide. J’aurais réellement désiré faire quelque chose pour elle, pour lui permettre d’être un tant soit peu moins triste… car même si je n’étais pas capable de m’exprimer, je n’étais pas aveugle pour autant.
Quand elle se détacha finalement de moi, j’espérais sincèrement que cela serait en arrêtant de pleurer. Je la vis essuyer ses larmes, l’observant sans rien dire tandis que je retenais celles qui m’étaient montées aux yeux. Elle ne cessait pas de pleurer, mais je ne pouvais pas vraiment faire quelque chose désormais.

Sa question m’interpela un peu. Une bosse ? Je fermai les yeux et réfléchis un instant : de quoi parlait-elle ? J’étais encore un peu dans le gaz à cause des médicaments de la veille, même si ceux-ci commençaient à voir leur effet s’effacer lentement. Je souris un peu, me rappelant d’avoir observé sa plaie le matin même afin d’être sûr d’avoir bien fait mon travail. Je hochai un peu la tête avant de faire demi-tour, me dirigeant vers l’endroit où j’avais abandonné mon ardoise.
J’effaçai alors les quelques mots d’excuse qui s’y trouvaient avant de prendre la craie pour recommencer à écrire quelques indications qui pourraient peut-être lui être utiles à l’avenir si jamais elle se sentait mal.

« Oui, je pense que tu auras une bosse pendant quelques jours. Comme tu t’es cognée assez fort pour t’ouvrir, tu pourrais aussi avoir des nausées ou la tête qui tourne, mais c’est normal. C’est un choc à la tête. »

J’avais souris, n’ajoutant rien car je n’avais plus de place. De toute façon, si elle en avait besoin, elle n’aurait qu’à venir à l’infirmerie pour que je vérifie qu’elle ne courrait aucun risque. J’espérais réellement qu’elle me fasse confiance pour cela.

Je m’interrogeais grandement sur les raisons qui poussaient Jun à pleurer autant aussi soudainement… Je m’en voulais un peu, me pensant en partie coupable de son état, comme responsabilisé par mes actes stupides de la veille. Qu’est-ce qui m’était passé par la tête lorsque j’avais osé porter ces cachets à mes lèvres ? Avais-je réellement pensé que mourir était la seule issue possible ? Ces questions se bousculaient une nouvelle fois dans ma tête alors que je souriais à Junho : je n’avais aucune raison de vouloir mourir, je m’en rendais compte désormais… J’avais juste été stupide.

Elle était contente que je sois là. Je posai mon regard sur l’ardoise que je tenais dans les mains sans rien faire d’autre pendant quelques secondes à part sourire un peu. Ensuite, j’effaçais les mots que j’y avais inscrit quelques temps plutôt pour écrire une nouvelle phrase, laissant à nouveau voir le texte à la jeune femme à qui j’adressai également un faible sourire.

« C’est grâce à toi si je suis encore là aujourd’hui… »

Elle ne le réalisait peut-être pas, mais c’était entièrement grâce à elle et aux gestes simples mais significatifs qu’elle avait posés la veille. Je voulais la remercier, mais j’ignorais comment le faire. J’avais l’impression de n’être qu’un boulet, mais quelque part je ressortais plus léger de mon expérience de la veille… Quelqu’un était content que je sois là…J’ignorais pourquoi, mais l’avis de Jun à ce sujet était quelque peu différent des autres.

La réponse ne devait pas être loin. Johan semblait être une personne assez appréciée et entourée, il n’était pas difficile à aborder et semblait même parfois bien trop gentil pour être crédible aux yeux de certaines personnes – bien que je le considère comme une personne exceptionnelle. Askjà, elle, était serveuse dans un endroit très réputé de Pré-Au-Lard et devait y avoir de nombreuses connaissances. Jun, elle, était un mystère.

Comme je l’avais dit l’autre jour à la taverne, l’Homme était irrémédiablement attiré par les mystères, en particulier ceux qu’il n’était pas en mesure de résoudre. C’était complexe, mais personne ne comprenait cette attirance, tout comme celle qu’il avait pour le danger et les interdits. Qui n’avait jamais rêvé de percer à jour une vérité interdite ? De découvrir le pot aux roses ?

Peut-être que ne rien savoir de Jun la rendait différente. Peut-être que c’était pour cette raison que j’étais heureux de l’avoir dans mon entourage et de savoir qu’elle était contente que je sois là… Se sentir important pour quelqu’un, n’était-ce pas quelque chose de nécessaire dans une vie ? D’un côté, j’étais réellement heureux qu’elle soit là elle aussi.

Même si je la mettais mal à l’aise avec mon statut d’adulte et d’infirmier, je ne pouvais pas la considérer comme une simple élève. Tout comme Johan, elle avait acquis un statut particuliers, plus proche de celui d’une amie que de celui d’une connaissance… je n’arrivais cependant pas à la désigner comme telle. À quoi bon me prendre la tête pour des choses qui se révéleraient sans doute bien plus simples que ce qu’elles étaient ? À rien.
Revenir en haut Aller en bas

Junho Masaka
Que fais tu à Poudlard ?
Junho Masaka


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyDim 24 Mar - 20:45

En fait, je m’en fichais un peu de savoir si j’allais avoir ou non une bosse suite à ma chute. J’avais l’habitude de me blesser en tombant, une bosse ou autre chose, qu’est-ce que ça changerait ? J’aurais mal, mais c’était tout, je n’allais pas en faire tout un plat et juste me taire, faisant comme si de rien n’était. J’avais toujours fais ça, ne rien exprimer, laissé les choses se faire comme les autres le voulaient. Ce n’était sûrement pas ce qu’il aurait été bon de faire, j’aurais du commencer à donner mon avis depuis le début, avec mon père d’abord. Si je l’avais fait, tout aurait été différent. Mais est-ce que cette différence aurait été préférable à ce que j’avais maintenant ?

Après tout, je commençais à m’en sortir plutôt bien, bien que je pense le contraire par moment. Il arrive à tout le monde de douter, surtout pour des choses aussi importantes que celles que j’avais en tête. Je voulais juste qu’on m’aime un peu, rien qu’un peu. Cette nécessité … Elle me paraissait tellement idiote, je préférais la garder pour moi, au fond de ma tête. N’importe avait ce besoin mais je n’avais pas l’impression que cela soit pareil dans mon cas. J’étais tellement … Bizarre ? C’était sûrement le mot adapté, je n’en voyais pas d’autre.

J’avais tout de même questionner Ren au sujet des conséquences de ma chute, rien que pour contourné le fait que j’étais en train de pleurer juste avant et que je continuais encore un peu. C’était une bonne chose qu’il ait été là à ce moment-là et d’un autre non, je ne savais pas trop quoi en penser. Pourquoi fallait-il que je fasse en sa présence des choses que je n’aurais pas fait ou qui ne seraient pas arrivées avec quelqu’un d’autre ? Il avait découvert que j’étais une femme d’une façon peu appropriée, il m’avait invitée aux Trois Balais et enfin j’avais pleuré dans ses bras. C’était un peu embarrassant tout ça en fait, une fois le résumé de chaque rencontre fait …

En lisant sa réponse, je ne m’inquiétais pas trop pour les symptômes qu’il avait décrit. J’avais déjà eu tout ça, et plusieurs fois, alors ce n’était pas cela qui allait m’effrayer. Et puis je lui faisais confiance, il m’avait bien soignée, c’était certain. Si j’avais eu un doute concernant ses compétences, je ne serais pas venue et j’aurais pris le risque de me soigner moi-même, comme je le faisais pour les blessures moins grave. Après tout, si Ren souriait ainsi, c’était que tout allait bien non ? C’était idiot mais j’avais l’impression que tant que cette expression serait sur son visage, tout se passerait bien. Peut-être juste parce qu’il était infirmier … Enfin je pense …

« D’accord. »

Quand je lui dis que j’étais contente qu’il soit là, il avait baissé la tête vers l’ardoise qu’il tenait dans ses mains, sans effacer ses phrases précédentes. Je ne l’avais pas quitté des yeux, essuyant les dernières larmes qui coulaient sur mes joues. Est-ce que j’avais encore dis quelque chose qu’il ne fallait pas ? J’avais pourtant était persuadée que j’avais prononcé les bons mots pour une fois. Mais souriais quand même un peu, alors je ne savais plus quoi penser. Tout ce que je voulais à cet instant, c’était qu’il reprenne sa craie et qu’il réponde quelque chose, que je sache si j’avais fais une erreur ou non. J’en faisais tellement sans m’en rendre compte … Enfin c’était l’impression que j’avais.

Finalement, Ren effaça la surface de son ardoise pour écrire autre chose. A mon grand soulagement, je n’avais, à ce qui semblerait, fait aucune bêtise cette fois-ci. Grâce à moi s’il était là … Dans un sens, ce n’était pas faux, mais je n’avais pas l’impression d’avoir fait tant de choses que cela. J’avais juste étais là, par pur hasard. Le hasard décidait beaucoup de choses à ma place et il avait plutôt bien fait les choses la veille. Si je n’étais pas venue à l’infirmerie, si j’avais pris la peine de frapper d’ouvrir la porte plutôt qu’attendre que l’on me signale que je pouvais, je n’aurais plus jamais revu Ren. J’ignorais pourquoi cela me semblait si important, mais ça l’était. Je mettais ça sur le compte du fait que je commençais à me sentir proche de lui, un peu plus qu’avec d’autres.

« Je n’ai pas fait grand-chose. Enfin je veux dire que c’est surtout grâce à toi que tu es là. Ou grâce à l’escalier … »

Non, je n’avais pas fait grand-chose, je ne voulais pas avoir l’air d’affirmer le contraire. Ce que je désirais désormais, c’était juste dire ce que je pensais vraiment, ne pas laisser les autres croire ce qui était faux ? Je n’y arrivais pas ou très rarement, mais avec Ren ça semblait un peu plus facile. Il y avait des personnes ainsi avec qui j’avais moins de mal d’être juste moi-même, et il faisait parti de ces quelques unes.

Je lui souriais, même si ce n’était pas le top des sourires que je pouvais faire. C’était pour l’instant le seul que j’étais capable de faire en étant aussi près des évènements de la soirée passée dans l’infirmerie. Je ne regrettais pas d’avoir sauvé Ren, loin de là, c’était probablement l’acte le plus important que j’avais fais depuis un bon moment, mais je ne pouvais pas nier que tout ça avait eu un impact sur mon moral. J’avais eu peur, peur qu’il abandonne là …

En réalité, je n’avais pas sûrement pas le droit de penser ça. Enfin ce n’était pas vraiment une question de droit, mais j’étais mal placée pour avoir peur de cela. Pouvait-on réellement abandonner quelqu’un qui compte peu ? J’avais l’impression d’être cette personne, de n’être qu’une élève parmi tant d’autres. C’était ce que j’étais à mes yeux, et ce pour n’importe qui, Ren ne faisant pas exception.


« Tu veux que je reste encore un peu ou … tu préfères rester seul ? »

Je n’avais pas bougé, toujours debout devant lui. En fait, j’espérais qu’il me demande de rester, mais je préférais lui demander son avis, ce dernier étant le plus important. Est-ce que c’était bien que je reste ou non ? Je n’en avais aucune idée, peut-être qu’il m’avait retenue mais que maintenant il désirait que je quitte la pièce.
Revenir en haut Aller en bas

Ren Minami
Que fais tu à Poudlard ?
Ren Minami


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... EmptyMar 26 Mar - 1:38

En expliquant à Jun qu’elle risquait d’avoir quelques effets supplémentaires à cause de cette satanée chut, je voulais avant tout me montrer rassurant et lui faire comprendre qu’elle ne devait pas avoir trop d’inquiétudes à ce sujet. Bien évidemment, je ne la connaissais pas assez que pour affirmer qu’elle s’inquiétait, mais c’était un peu mon devoir d’infirmier de l’école… en plus, je pensais qu’elle s’était déjà suffisamment inquiétée depuis quelques temps.

Elle était venue pour se faire soigner et avait été contrainte de rester par ma faute. Moi qui n’étais qu’un imbécile désirant mettre fin à ses jours, moi qui n’avais d’autre ambition que celle de gésir quelque part sous terre… Je ne me sentais que plus inutile encore, persuadé que je l’avais embêtée bien plus qu’il le fallait.

J’aurais tellement voulu faire quelque chose pour l’aider, être capable de lui faire oublier ce qu’elle avait pu voir la veille… Mais j’en étais incapable. Déjà, je ne pouvais pas utiliser la magie pour le faire, mais encore moins la rassurer à l’oral pour lui faire comprendre que, désormais, mes pensées noires étaient recluses dans un coin de ma tête dont je ne les laisserais plus s’enfuir de sitôt… Elle m’avait demandé de ne pas partir la veille, cela avait incroyablement joué dans ce retournement de situation… Peut-être ne s’en rendait-elle pas compte.

C’est pour cela que je n’avais pas hésité à lui avouer que c’était grâce à elle que j’étais là aujourd’hui, elle qui semblait contente de m’avoir encore là pour lui parler… J’étais heureux de cela, car j’avais l’impression d’être utile… que ma présence était une bonne chose en fin de compte. Peut-être que j’aurais du m’en convaincre au lieu de me laisser en douter dès que la moindre occasion se présentait.

Son sourire appela le mien. Je préférais la voir avec ce genre d’expression qu’avec des larmes sur les joues. C’était tellement plus rassurant, cela me semblait tellement plus normal… Je souris donc naturellement, tout aussi faiblement, mais cela restait tout de même un sourire.

Pendant quelques temps, je réfléchissais. J’avais failli faire une énorme connerie la veille… C’était uniquement grâce à elle que j’étais arrivé à temps. Je lui en étais infiniment reconnaissant. C’était un peu comme un contre exemple. Elle était là pour me prouver que je n’avais pas tort de rester à l’infirmerie quand d’autres sortaient. Elle était là pour me prouver que ma présence était importante… Elle remettait un peu en question beaucoup de choses qui m’étaient apprises… ou des choses que je pensais acquises et réelles.

C’était étrange de voir qu’une élève était la personne qui réalisait tout cela… c’était peut-être pour cette raison, que je me sentais un peu plus attaché à elle qu’à certaines personnes. Parce qu’en plus de me parler comme le faisaient d’autres, elle m’apportait les preuves dont j’avais besoin pour continuer… c’était quelque chose que je n’avais plus eu depuis longtemps…

Elle me posa une question qui me fit sourire quelque peu. Je l’avais retenue, pas vrai ? Je posai mon regard sur l’ardoise, réfléchissant un peu à ma réponse. Je pris ensuite la craie pou y écrire quelques nouveaux mots, les lui présentant ensuite.

« Si tu n’as rien à faire…j’aimerais bien que tu restes, s’il te plait. »

J’avais peur de rester seul, peur d’affronter cette réalité qu’était la mienne… Je ne pouvais pas m’imaginer recommencer une telle bêtise. Je laissai ensuite l’ardoise retomber à mon cou, lui faisant signe qu’elle pouvait se ré-asseoir. Je ne savais pas comment l’occuper… Je réfléchis donc un peu avant de lui adresser une nouvelle phrase sur mon ardoise.

« Je vais aller te chercher quelque chose à manger si tu restes et… après je ferai un peu de rangement. »

Quelques secondes plus tard, je m’apprêtais à quitter l’infirmerie quand mon regard tomba sur mon journal, posé à quelques mètres de là sur un lit… Je poussai un petit soupir, m’en approchant pour ensuite regarder sa couverture sans rien dire.

Est-ce que je devais lui laisser lire tout ça ? Après tout, c’était ce que j’avais mis longtemps à écrire… C’étaient toujours les mêmes souvenirs, les mêmes difficultés, les même envies de disparaître qui revenaient au fil de ces pages… Elle m’avait sauvé et je me devais de ne pas la laisser dans l’incompréhension.

Pour cette raison, j’avais posé mon regard sur Jun, regardant dans le livre pour trouver la page où j’avais commencé à rédiger en anglais, étant obligé de m’améliorer dans cette langue. Elle ne pourrait peut-être pas lire le début. Je pensais qu’elle devait savoir pourquoi j’avais agis ainsi. Je l’incitai d’un regard à lire le contenu de ce livre sur lequel on pouvait clairement lire mon nom en caractère occidental majuscule.

Je lui adressai un petit sourire, quittant ensuite la pièce en quête de nourriture susceptible de lui plaire.
Revenir en haut Aller en bas


Que fais tu à Poudlard ?
Contenu sponsorisé


JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... _
MessageSujet: Re: JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée... Empty

Revenir en haut Aller en bas

JUNHO&REN - On ne pleure jamais pour une fleur fânée...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Upsidedown :: Poudlard :: Premier étage :: Infirmerie-
Sauter vers: