Les choses qui s’étaient produites entre Junho et moi étaient totalement inattendues. Qui aurait pu se douter que nous nous serions trouvés ? Qui aurait osé croire qu’un infirmier tomberait amoureux d’une élève et que cet amour serait réciproque ? Dans le fond, que s’était-il réellement produit depuis que nous nous étions rencontrés ? Je l’avais découverte sans en avoir l’intention, nous nous étions tombés dessus dans la neige, nous étions encore une fois retrouvés, elle avait également réussi à m’empêcher de mettre fin à mes jours… Et aujourd’hui, nous nous aimions, nous nous aimions s’aimaient sans oser imaginer notre chance… Je n’avais jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui, cela depuis des années.

Quelques minutes après avoir demandé à Junho ce qu’elle souhaitait boire, j’avais obtenu une réponse et je m’étais rendu à l’endroit où j’allais pouvoir lui servir de l’eau. Je l’avais servi et j’étais ensuite revenu près d’elle, lui donnant le verre avec un large sourire tandis que je posai le mien à l’opposé, à ma place en fait. Je m’étais ensuite réinstallé non loin d’elle, souriant toujours plus tandis que je pensais à elle et à ce que nous vivions en cet instant ; j’étais tellement fier d’avoir réussi à lui faire plaisir en organisant cette petite soirée en amoureux, une soirée en privé dont personne n’aurait la connaissance si tout se passait bien, mais dont elle garderait peut-être un beau souvenir. Des petits détails comme celui-là s’ajoutaient à chaque seconde à mon bonheur. Notre bonheur.

Je portai mon verre à mes lèvres, tout comme Junho le faisait, avant de commencer à manger, profitant du repas que j’avais préparé. J’étais réellement heureux d’avoir réussi ma recette ; pourtant, j’avais eu beaucoup de difficultés à me rappeler des ingrédients car c’était un plat que je ne cuisinais pas très souvent. J’avais souri en avalant cette bouchée et, lorsque Junho avait ouvert la bouche, je l’avais écoutée avec attention, répondant inconsciemment au sourire qu’elle avait sur le visage ; Ce sourire était tellement beau que j’aurais voulu qu’il soit là pour toujours… Je me sentais quelque peu niais, mais cela ne me faisait aucun mal, car je savais que c’était parce que je l’aimais et que j’avais parfaitement raison…

En plus de me donner envie de sourire par le sien, elle me donna également cette envie par ses paroles. Son compliment me faisait plaisir et, quelque part, j’étais touché qu’elle me demande comment cela se disait en Japonais, ma langue natale. Elle ne s’était d’ailleurs pas trompée de mot, ce qui me rendit d’autant plus heureux, bien que j’imagine qu’elle avait elle aussi des racines asiatiques. Je m’étais finalement adressé à elle, tout sourire, après avoir mangé une nouvelle bouchée de viande.

« C’est bien ça ! »Dis-je tout heureux avant de boire une petite gorgée d’eau.

J’aurais aimé savoir si le japonais l’intéressait ou si elle n’avait essayé de dire ce mot que pour me faire plaisir, mais je n’avais pas pu m’y résoudre ; quelque part, j’avais peur qu’elle s’intéresse à des choses simplement pour moi, même si j’étais heureux en même temps… Je me sentais un peu idiot, car je réalisais à quel point j’étais indécis lorsque les choses la concernaient. Je voulais être avec elle, mais pas l’étouffer ; je voulais la rendre heureuse, mais pas risquer de la détruire si je venais à disparaître par accident… Je voulais tellement de choses contradictoires que je n’arrivais pas à me décider facilement… Mais ce n’était pas grave, pas tant qu’elle restait avec moi et que nous n’y pensions pas.

«Junho-chan no egao wa utsukushii yo. »Dis-je finalement dans ma langue natale, souriant un peu avant de laisser un silence pour manger un morceau de viande supplémentaire.

Je laissai ensuite s’écouler quelques secondes, le temps qu’elle s’interroge ou comprenne, avant de lui adresser à nouveau la parole d’une voix amusée.

« Ton sourire est magnifique. » Traduisis-je en souriant un peu avant de prendre une gorgée d’eau suivie d’un peu de riz.

Je mangeai encore un peu, doucement pour déguster le repas et ne pas l’engloutir comme un malpropre, jetant parfois un regard à la jeune femme que j’aimais tellement… Je souris un peu avant de fermer les yeux, mangeant toujours. J’ignorais totalement l’heure qu’il était, mais franchement cela m’importait peu.

Il m’avait fallu du temps, mais je parvenais doucement à accepter la relation que j’avais avec Junho. Cette soirée aidait sûrement car nous étions seuls, mais j’arrivais enfin à me dire que, même si les autres ne nous voyaient pas, même si personne ne nous entendait, n’entendait nos je t’aime et ce genre de choses, cela n’empêchaient pas leur existence. Ce n’était pas parce qu’une personne n’avait pas la connaissance d’une chose que celle-ci n’existait pas… Mon amour pour Junho était bien réel, et tant que je le saurais, personne n’aurait à me le confirmer. Je voulais l’avoir près de moi, la serrer dans mes bras aussi souvent que j’en avais envie… mais je devrais attendre encore un peu pour ça.

En attendant, je m’occupais d’elle comme je le pouvais, en cuisinant pour ce soir, en la soignant quand elle en avait besoin, car même si j’étais appliqué dans mon travail, j’agissais différemment lorsqu’il s’agissait d’elle ; j’avais tellement peur qu’elle garde des marques ou souffre de ses blessures dans le futur… J’étais réellement prêt à tout pour faire son bonheur, car c’était également le mien. Si elle était heureuse, je le serais à coup sûr, alors il n’y avait même pas de questions à se poser : je devais faire tout pour qu’elle soit satisfaite de ma conduite, de la vie qu’elle menait et de notre relation qui, bien qu’elle soit compliquée, était réelle.

Lorsque je lui eus dit ce que je pensais de son sourire, le traduisant en imaginant qu’elle ne comprendrait pas la formule japonaise, je l’avais vue rougir. C’était quelque peu attendrissant, aussi cela m’arracha un nouveau sourire tandis qu’elle me regardait en essayant de ne pas sourire.

« N’arrête jamais surtout. » Ajoutais-je en souriant lorsqu’elle me dit ne pas l’avoir choisi.

Je souris un peu après qu’elle m’ait expliqué qu’elle allait au Japon avant pour voir sa famille. Je mangeai encore un peu avant de réfléchir à ce qu’elle venait de me dire et, reposant mes baguettes car j’avais terminé mon repas, je lui souris à nouveau pour m’adresser à elle.

« Tu aurais envie d’y retourner un jour ? » Demandais-je simplement.

Ma question était réelle. En fait, je venais d’y penser, mais sans doute mes parents voudraient-ils la rencontrer un jour ? Cela m’aurait fait réellement plaisir, mais j’avais peur qu’elle ne veuille pas venir avec moi, que mon pays ne l’intéresse pas ou qu’elle ne souhaite pas rencontrer ma famille… En plus, cela devrait attendre, à moins que j’arrive à la faire venir avec moi dans le courant de certaines vacances… Car oui, j’allais sans doute devoir repartir un peu à ces périodes là, car mes parents m’avaient clairement dit qu’ils aimeraient avoir plus de nouvelles de moi et, parfois, c’était plus agréable d’aller les voir plutôt que de toujours correspondre par hibou. Cependant, je n’allais pas partir à chaque fois, car je ne voulais plus abandonner Junho… plus aussi longtemps, une fois avait largement suffi.

Je bus une nouvelle gorgée d’eau avant de me replonger dans mes pensées, assis dans le fond de ma chaise, mon regard posé sur Junho qui se trouvait à l’autre bout de la table ; j’avais parfois l’impression d’être au beau milieu d’un rêve, comme si tout pouvait s’effacer d’un coup et disparaître pour laisser place à la réalité. Je réfléchis un instant comme ça sans rien dire, simplement en train d’observer ce qu’il se passait. La pièce était si calme lorsque l’on ne parlait pas, mais je ne parvenais plus à m’y sentir mal ; même si je savais qu’elle était magique, j’avais l’impression qu’elle nous protégeait, Junho et moi, des personnes qui auraient pu nous nuire… J’aurais pu passer des heures dans cette pièce avec elle, simplement pour ne pas craindre que l’on vienne nous créer des problèmes, mais encore fallait-il trouver d’autres moments comme celui-ci, où nous pourrions passer du temps ensemble.

Je souris largement lorsque Junho me répondit qu’elle avait envie d’y retourner, avant d’ajouter qu’elle pouvait attendre plus tard si elle ne pouvait pas y aller avant. Si j’avais posé cette question, ce n’était pas sans raison : je comptais bien l’emmener avec moi un jour, lorsque nous serions en vacances par exemple. Après tout, elle n’aurait plus rien à justifier si elle désirait quitter l’école durant cette période, maintenant qu’elle était majeure… c’était sans doute l’un des nombreux avantages de son passage à l’âge adulte. Aussi, après qu’elle ait prononcé ces quelques mots, j’avais gardé le sourire pour lui adresser quelques mots.

« Aux prochaines longues vacances, tu voudrais venir avec moi ? » Demandais-je gentiment. « Mes parents m’ont demandé de rentrer les voir. Et je suis sûr qu’ils seront heureux de faire ta connaissance. Et ça me ferait plaisir que tu m’accompagnes. »

Je m’étais senti obligé de préciser cela, bien que je le fasse avec une grande sincérité, car je savais que Junho aurait pu mal interpréter le message si je ne l’avais pas fait. Je lui adressai un large sourire après ces quelques paroles, me plongeant finalement dans l’observation de la pièce alors que j’affichais un air songeur. Je réfléchissais et je pensais aux choses qui m’entouraient, à la chance que j’avais… j’étais si heureux d’avoir rencontré Junho et d’avoir osé lui avouer mes sentiments au bon moment… Si je ne l’avais pas fait, peut-être serait-elle tombée amoureuse d’une autre personne que moi… cette idée m’horrifiait. Elle avait fait tellement de choses pour moi, même avant que nous soyons ensemble… J’avais retrouvé la volonté de vivre que j’avais perdue depuis longtemps, au fur et à mesure que nous apprenions à nous connaître… cela voulait-il dire que, doucement, j’avais commencé à vivre… pour elle ? Une chose était sûre, je n’imaginais plus les choses sans qu’elle soit avec moi… c’était peut-être à cause de tout ce qu’il s’était passé depuis notre rencontre. Mais dès le début, avant même qu’elle fasse quoi que ce soit pour moi… ce jour où nous nous étions rencontrés… tout avait commencé ce jour là après tout.

La voix de ma petite amie avait attiré mon attention, me ramenant sur terre. Je levai les yeux vers elle, lui adressant un sourire en réfléchissant à sa question ; j’avais tellement voyagé dans mon monde intérieur en quelques secondes que j’ignorais moi-même ce à quoi j’étais en train de penser. Je ris un peu avant de lui répondre le plus franchement possible, ayant quand même une réponse à lui donner.

« Je pense à tout ce qu’il s’est passé depuis qu’on s’est rencontrés. Et je posais encore des questions sur cette pièce… En fait j’étais un peu perdu dans mes pensées ; ça m’arrive souvent. » Répondis-je d’une voix amusée.

Au bout d’un moment, voyant qu’elle avait terminé de manger, je lui souris un peu. Je me redressai finalement, m’approchant de sa place pour y prendre la vaisselle et aller la porter à l’endroit où j’avais cuisiné un peu plus tôt ; Je revins ensuite près d’elle en souriant un peu.

« Tu as bien mangé alors ? Il reste encore quelque chose, mais t’es pas obligée de le manger maintenant si tu n’as plus faim.»Dis-je en riant un peu. « Ferme les yeux un moment. »

Je m’éloignai une fois que je fus sûr qu’elle avait bel et bien fermé les yeux et, calmement, j’allai chercher le gâteau que j’avais préparé pour elle. Ce n’était certes pas le magnifique gâteau réalisé à merveille, car je n’étais pas très doué pour faire ce genre de choses, mais j’avais au moins réussi à faire quelque chose de correct et de, j’osais l’espérer, bon à manger. J’avais écrit son prénom en hiragana, comme j’ignorais les kanjis utilisés pour le faire, sur le dessus. Il y avait un peu de crème fraîche, et également quelques morceaux de fruits. J’allai le poser devant Junho, sur la table que je venais de débarrasser, et j’allumai l’unique bougie qui se trouvait sur le gâteau, son âge étant déjà écrit sous son nom.

« Tu peux ouvrir les yeux. » Lui-dis après m’être placé juste derrière elle. « O tanjoubi omedetou, Junho. »

Je fus réellement heureux d’entendre Junho me dire que venir avec moi lui ferait plaisir, car c’était également mon cas. Je souris un peu avant qu’elle ne me demande à quoi je pensais. Quelques minutes plus tard, je lui demandai de fermer les yeux pour qu’elle ne voie pas la surprise que j’avais préparée pour son anniversaire, à savoir un gâteau que j’avais préparé avec énormément d’application, juste dans l’espoir de lui faire plaisir en pensant à elle une fois de plus. J’avais, en fait, fait très attention à ne rien oublier lorsque j’avais préparé cette soirée ; je voulais tellement qu’elle soit parfaite, que Junho en garde le meilleur souvenir qui soit… C’était réellement mon plus grand souhait en cet instant.

Le gâteau prêt, j’avais attendu quelques secondes, le temps de me placer dans son dos, pour ensuite lui adresser la parole d’une voix enthousiaste, lui affirmant qu’elle pouvait ouvrir les yeux et ainsi découvrir ma surprise. Je lui avais d’ailleurs souhaité une nouvelle fois un bon anniversaire, une fois qu’elle eut enlevé les mains de ses yeux. Je souriais réellement, comme cela m’était rarement arrivé avant de la rencontrer, et j’attendis qu’elle souffle la seule et unique bougie du gâteau, cela sans lui forcer la main une seule seconde. Quand elle l’eut, je souris un peu plus encore, me demandant ce qu’elle avait pu souhaiter, bien que je sache que je ne le saurais jamais. Je profitai du baiser qu’elle me donnait lorsque Junho vint m’embrasser quelques secondes avant de me remercier. Je souris en retour, hochant la tête pour lui confirmant que j’avais compris.

J’avais moi-même bien mangé, alors je comprenais qu’elle ne souhaite pas continuer actuellement. Je souris un peu, saisissant le gâteau sans le renverser, l’apportant à l’endroit où j’étais allé le chercher quelques minutes plus tôt. Je l’y déposai, toujours tout sourire, avant de pousser un petit soupir de satisfaction. Quelques secondes plus tard, je revins près de Junho et la prit contre moi durant un instant. Je réfléchis un peu, la tête posée contre son épaule, et je finis par m’adresser à elle après avoir contemplé la pièce durant quelque chose.

« Si on essayait de faire changer un peu la pièce maintenant ? Tu as une idée ? »Demandais-je avant de réfléchir un peu plus à la question.

Nous avions bien dit que nous essaierons de modifier la pièce, de faire apparaître quelque chose… mais comment ? Je retournai la question dans mon esprit plusieurs fois avant de me mettre à penser que cette chose devait être utile, sinon ça n’allait pas réellement avoir de sens… Mais je n’avais pas réellement d’idée… Mon regard se posa alors sur Junho, cela me faisant sourire tandis que je la serrai encore contre moi. Je laissai passer mes yeux sur sa robe, pensant une nouvelle fois que cette robe lui allait à merveille, cela peu avant de m’égarer à nouveau dans les méandres de mes pensées qui n’avaient, en cet instant, pas de réel sens… Je pensais à Junho, à Junho, à Junho et encore à Junho… Tellement qu’à force j’avais du mal à me focaliser sur un objet à réclamer à la salle sur demande, ou du moins avais-je l’impression de ne plus y penser.

Je m’éloignai finalement un peu d’elle, rejoignant la table où reposait encore mon verre d’eau inachevé, verre que je terminai tranquillement, appuyé contre le meuble en attendant de savoir si elle avait ou non une idée.

Nous avions déjà fait beaucoup de chose ce soir ; entre le repas, ce rendez-vous organisé pour son anniversaire, les photos et les cadeaux que je lui avais offerts… Franchement, je commençais à être un peu fier de moi, mais j’étais surtout heureux qu’elle sourie comme elle le faisait ; j’aurais donné n’importe quoi pour voir son sourire, même si j’avais du perdre quelque chose d’important… Tant que c’était pour son bonheur, j’y serais près. Oui, même si l’on m’avait proposé de perdre à nouveau ma voix pour l’un de ses sourires, je l’aurais fait… Quoiqu’il en soit, désormais, nous nous retrouvions un peu… sans rien avoir à faire ? Pour cette raison, j’avais décidé de lui proposer de modifier un peu la pièce, chose que nous avions déjà souhaité faire un peu plus tôt.

J’avais réfléchi à une idée, mais la seule qui m’était venue ne m’avait pas semblé être bonne. En plus, j’avais eu peur de passer pour un idiot pervers si j’avais eu envie de souhaiter une telle chose. Pour cette raison, j’avais préféré passer mon tour, laissant Junho décider, d’autant plus que c’était son anniversaire et, à ma grande surprise, elle avait proposé de souhaiter un lit… Quelque part, sa justification n’était pas mauvaise, et même plutôt juste. Aussi, je réfléchis quelques instants, car dans le fond, moi aussi j’avais pensé à cela un peu plus tôt, même si je n’avais pas de justification particulière, si ce n’était qu’un lit était pratique, notamment pour le sommeil... Car nous allions bien devoir passer la nuit quelque part.


Je saisis sa main, reposant mon verre, lorsque Junho s’approcha de moi. Je lui adressai un large sourire tandis que je réfléchissais, me demandant si un lit était réellement une bonne idée. Cependant, la salle sur demande n’avait pas attendu que nous donnions notre avis réel pour mettre son pouvoir en œuvre et, tandis que je regardais la pièce avec Junho, je vis une partie du mobilier qu’elle contenait s’écarter pour laisser place à … un lit pour deux personnes. Voyant cela, je fus légèrement effrayé sur le moment, ma main se resserrant sur celle de ma petite amie. Il était clair que ce lit était apparu relativement lentement, suffisamment pour ne pas nous surprendre… mais il était clair que je n’étais pas encore à l’aise avec la magie.

« Mystère résolu, c’est donc vrai. » Dis-je au bout d’un moment, alors que le lit prenait totalement forme.

Je souris un peu, voyant le meuble désormais totalement formé. Je me fis la réflexion que ce lit avait réellement l’air confortable. Aussi, j’attendis un instant, regardant celui-ci d’un air encore surpris, mais également légèrement effrayé. Quelques secondes plus tard, je pris la direction de celui-ci, riant un peu avant de me jeter dessus. Comme je le pensais, il était incroyablement confortable… Parfois, la magie ne faisait pas les choses à moitié… Ou alors peut-être avions-nous tous les deux souhaités que ce lit soit aussi confortable ? En plus, les draps étaient en accord avec l’ambiance de la pièce, ce qui m’arracha un sourire plus large encore. J’avais peut-être l’air d’un enfant, mais j’avais eu l’envie irrésistible de me jeter dessus … alors bon. Je me redressai finalement, souriant à Junho sans trop savoir quoi lui dire. Je n’allais pas lui dire de venir… ça aurait peut-être eu l’air un peu bizarre… après tout, ça restait un lit.

J’avais été réellement surpris de voir ce lit apparaître sous nos yeux. En fait, j’avais failli ne plus croire en ces pouvoirs que l’on accordait à la salle sur demande. Cependant, maintenant que ceux-ci agissaient sur notre environnement, faisant apparaître ce meuble auquel nous avions pensé ensemble, je me rendais compte que j’avais eu tort de douter de la puissance qui habitait cet endroit. J’avais été légèrement effrayé, cela s’étant ressenti dans la pression que j’avais involontairement exercée sur la main de ma petite amie.

Bien que cette crainte soit assez forte, j’avais fini par passer au dessus, comme attiré par ce lit qui s’offrait à mon regard ; je m’étais jeté dessus, comme un enfant en bas âge l’aurait fait pour s’amuser, avant d’adresser un regard à Junho. L’invitant à venir me rejoindre sans même avoir à le dire oralement. Je lui souris légèrement plus tandis qu’elle s’approchait de moi et me rejoignais dans le lit, retirant ses chaussures ; je me sentis alors bien impoli d’avoir oublié d’en faire de même et, sans attendre, je l’imitai.

Mon regard se posa ensuite sur l’endroit que Junho pointait de son doigt, tandis que je me demandais ce qu’elle souhaitait me désigner ainsi, et lorsque j’entendis ses paroles, un nouveau sourire fit apparition sur mes lèvres. L’idée en elle-même n’était pas mauvaise… Elle était même plutôt bonne, mais je n’avais pas envie qu’elle se sente obligée de faire cela … En fait, j’avais peur qu’elle pense que me faire un massage me détendrait du travail que j’avais fourni, et donc qu’elle était obligée de le faire… c’était tellement faux en réalité… Aussi, après un court moment de réflexion, je vins m’allonger sur le ventre, à l’endroit précis qu’elle avait indiqué, les mains bras croisés sous mon menton pour ne pas risquer de l’embêter.

« Me fais pas mal hein ! »Dis-je en plaisantant tandis que j’attendais qu’elle commence son massage.

Je fermai d’ailleurs les yeux après quelques secondes, espérant ainsi profiter un peu plus de ce qu’elle ferait, bien que je n’aie plus réellement souvenir d’avoir un jour eu droit à un massage… Junho me faisait vivre tellement de choses inédites depuis que je l’avais rencontrée... Elle était mon premier amour, réel amour réciproque bien évidemment, mon premier baiser et… Je préférai m’arrêter là dans ma réflexion. Il était plus sage de ne pas trop se focaliser sur ce genre de choses maintenant…

Je laissai le silence s’installer après ma plaisanterie, attendant qu’elle me réponde ou qu’elle commence à faire ce qu’elle avait proposé. Je souriais légèrement, les yeux fermés, la tête posée sur mon menton, tandis que je pensais à elle et au bonheur qu’elle me permettait de connaître après la période sombre qu’avait connue ma vie… Dans ma tête résonnaient toujours ces mêmes pensées ; je l’aimais, je l’aimais, encore et encore… Cela ne voulait pas quitter mon esprit, même si je tentais de me concentrer sur autre chose, comme le travail. En fait, je n’avais pas envie d’arrêter d’y penser… c’était tellement agréable.

La situation était bien différente de nos habitudes. Quand nous nous retrouvions, c’était à l’infirmerie, à pré-au-lard, ou dans n’importe quel autre endroit où nous aurions été à l’abri des regards. Cependant, ce soir, nous étions dans un environnement qi n’avait rien à voir avec ceux là. Nous étions dans une pièce isolée du monde, ensemble, une pièce où personne n’aurait pu arriver à l’improviste et nous déranger… Forcément, cela changeait énormément de choses pour nous, nous faisait penser des choses différentes… Des choses auxquelles nous n’aurions pas forcément pensées habituellement. Néanmoins, je devais ne pas me laisser aller à penser à tout cela, car je n’avais pas à le faire… ce n’était peut-être pas normal, et je ne voulais pas la déranger, du tout.

Aussi, j’avais eu peur de l’embêter, bien qu’elle m’ait elle-même proposé de faire cela, lorsque je m’étais allongé sur le ventre afin qu’elle me fasse le massage dont elle m’avait parlé. Je fermai les yeux pendant quelques secondes pour profiter de ce qu’elle allait faire, et je la sentis venir s’installer à califourchon sur moi, ce qui me fit arrêter de respirer pendant quelques secondes. J’aurais peut-être du refuser en fait… C’était, légèrement embarrassant ? J’ignorais si c’était parce que nous étions dans un lit, ou parce que nous étions ensemble et proches, mais j’avais l’impression que… cette situation était assez étrange.

J’avais gardé les yeux fermés, reprenant une respiration tout à fait normale. Un léger sourire avait finalement prit place sur mon visage, lorsque Junho m’avait demandé si elle me faisait mal ou non.

« Non ça va, ne t’en fais pas. »Avais-je répondu en gardant ce sourire sur le visage, les yeux fermés, le visage paisible.

Quelques secondes plus tard, je la sentis poser ses mains sur mes épaules et descendre dans mon dos, remonter parfois et, franchement, cela me fit du bien. Je tentai de me détendre, ses gestes aidant assez bien mes muscles à se relâcher. Je gardai les yeux fermés pendant tout ce temps, la laissant agir, un soupir d’aise m’échappant bien une fois, simplement parce que ses gestes étaient doux et agréables. Je gardai le sourire pendant un long moment et, soudainement, elle m’adressa quelques mots.

Mes yeux s’ouvrirent soudainement et mon regard se posa sur les draps sans que je prononce un mot durant quelques secondes. Elle me l’avait bien dit ? Certes, j’aurais pu ne pas le remarquer, mais il faisait tellement calme avant que je n’aurais pas pu ne pas y faire attention. Junho l’avait dit pour la première fois… Elle m’avait dit m’aimer avant que je le fasse, et même inconsciemment, cela me faisait vraiment plaisir… Pour moi qui doutait parfois de ses sentiments… c’était réellement différent et vraiment agréable, tout comme son massage.

Je gardai le silence quelques secondes après ses paroles, ne sachant pas quoi dire, et les mains toujours croisées sous le menton, je souris. Je la laissai me masser encore quelques secondes avant de me redresser doucement, essayant de me retourner légèrement, sans pour autant oser le faire car je craignais de la faire tomber. Mon regard se posa sur le sien pendant quelques instants avant que je saisisse sa main pour la tirer légèrement sur le côté, afin qu’elle n’oppose pas de résistance au moment où je la faisais doucement glisser sur le côté, afin qu’elle se retrouve à son tour allongée sur le lit, sur le dos. Je me redressai alors un peu, me mettant sur le côté pour lui faire face en souriant largement, allant chercher son regard du mien.

« Moi aussi, je t’aime Junho. »Dis-je en approchant mon visage du sien pour un baiser.

J’avais envie de la garder près de moi, de l’embrasser encore et encore… et une autre envie, déjà présente en moi, faisait surface. Je ne me voyais pas lui en parler, car cela aurait été réellement déplacé, alors je n’avais pas grand-chose à faire, si ce n’était… le lui faire comprendre autrement ? Je l’embrassai durant quelques secondes de cette manière avant de lui sourire et à nouveau, éloignant mon visage du sien, sans cesser de la regarder dans les yeux.

Je gardai le silence durant quelques secondes, n’agissant même pas, avant de me redresser légèrement et de me placer au dessus d’elle, comme à quatre pattes, approchant mon visage du sien pour l’embrasser tendrement une nouvelle fois, caressant ses joues et ses cheveux du bout de mes doigts. Je détachai finalement mes lèvres des siennes, rompant le baiser que j’avais initié, avant de l’embrasser sur la joue pour venir murmurer quelques paroles à son oreille, à nouveau.

« Je t’aime. »Répétais-je.

En plus des sentiments, je ne pouvais pas nier que je la désirais, cela n’aurait pas été normal de ma part… Néanmoins, je ne pouvais pas agir délibérément. Je me redressai donc à nouveau, plongeant mon regard dans le sien, les joues légèrement rouges, sans prononcer un mot.

Junho avait réellement réussi à me détendre en me massant. Le travail, la tension ambiante à cause des mangemorts et des élèves, plus le travail que j’avais du fournir aujourd’hui… Tout cela ne m’aidait absolument pas à être calme et de bonne humeur ; cependant, Junho parvenait toujours à me faire me sentir bien… Avec elle, c’était un peu comme si j’oubliais mes problèmes pour me concentrer sur elle, sur sa présence et sur le peu de temps qu’il nous était donné de passer ensemble… J’aimais tellement rester contre elle, serré comme je l’étais en cet instant, mon regard posé dans le sien. Dans celui-ci, j’avais tenté de lui faire passer un message, un message que j’avais cru assez gênant, un message que j’avais peur qu’elle n’accepte pas. Heureusement pour moi, sa réaction avait été totalement différente. Alors que j’aurais pu croire qu’elle me pousserait à me recoucher à côté d’elle, ou même qu’il fuirait comme elle l’avait déjà fait au début, elle était restée là, à me regarder dans les yeux tandis que j’étais placé au dessus d’elle.

J’avais peur qu’elle n’accepte pas ce que voulais lui faire comprendre, qu’elle prenne peur de moi, qu’il soit trop tôt… Aussi, j’avais attendu de voir sa réaction avant d’agir d’une quelconque manière que ça soit. J’avais continué à caresser ses cheveux et sa joue, sans la quitter du regard, dans l’attente d’un signe qui me dirait si, oui ou non, elle était d’accord avec moi… et si elle comprenait ce que je souhaitais lui dire, voire même lui demander. J’attendis ainsi quelques instants avant qu’elle pose une main dans ma nuque pour embrasser mon cou et, alors qu’elle se plaçait à quelques millimètres de mon visage, je l’observai, légèrement soulagé qu’elle n’ait pas fuit tout simplement à la vue de mes agissements. Un sourire se dessina sur mon visage lorsqu’elle me dit m’aimer également.

Je ne bougeais pas pendant quelques instants après ses paroles, notamment parce que je réfléchissais de trop. Néanmoins, quand elle reposa sa tête sur le lit en me tirant vers elle pour l’embrasser, je souris contre ses lèvres, peu avant d’approfondir le baiser. J’aurais aimé rester ainsi pendant longtemps, mais ce n’était pas forcément ce à quoi nous pensions actuellement… Ce n’était pas ce à quoi je pensais, et je savais désormais que Junho l’avait compris.

Dans un sens, c’était assez naturel pour nous. Nous nous aimions, même si notre relation ne durait pas depuis si longtemps que cela, et nous avions envie d’être encore plus proches que nous ne l’étions déjà… c’était la suite logique de notre histoire, des choses que nous avions à vivre ensemble… Quelque part, c’était la preuve de ce que nous ressentions, mais je ne pouvais pas éternellement faire comme je ne la désirais pas, d’autant plus qu’il était normal, à mon âge, de commencer à avoir ce genre de désirs plus tôt dans la relation… J’avais eu peur pour cela, mais j’étais légèrement rassuré désormais… Néanmoins, je ne devais pas nous brusquer… après tout, cela ne m’était jamais arrivé, à moi non plus.

Je prolongeai le baiser que nous partagions et, doucement, je laissai l’une de mes mains descendre vers sa taille où je la posai, l’autre restant à caresser sa joue avec tendresse. Je quittai finalement ses lèvres, descendant embrasser son cou, après quelques secondes. Je fis ensuite descendre mon autre main au niveau de sa nuque je que caressai légèrement, la passant ensuite dans son dos. Je revins finalement poser mes lèvres sur les siennes, restant là quelques secondes, une main caressant son épaule, l’autre sa taille.

« Tu me le diras, si ça ne va pas ? D’accord ? »Demandais-je, légèrement gêné.

Le bonheur que je ressentais à l’idée de l’avoir avec moi en cet instant était… indescriptible. Pourtant, rien n’était arrivé. Néanmoins, j’avais peur. Peur de la décevoir, peur de lui faire du mal, peur qu’elle change d’avis au dernier moment et qu’elle fuie… C’était stupide, mais sans doute était-ce normal ?

Quelques instants après ces paroles, je laissai la main sur sa taille descendre jusqu’à sa hanche que je caressai légèrement, fermant les yeux avant de venir chercher un nouveau baiser.

Bien que nous ne soyons que deux dans la pièce, que personne n’ait risqué de nous déranger ou de nous troubler pendant que nous passions un moment ensemble, j’étais gêné. J’ignorais si c’était cette impression que j’allais faire une erreur, la blesser, la décevoir ou toute autre chose néfaste, mais je me sentais embarrassé. Dans le fond, peut-être avais-je un énorme problème de confiance en moi, un problème que je ne parvenais pas à résoudre comme j’aurais voulu le faire. Je devais passer au dessus aujourd’hui, faire comme si de rien n’était et tenter de rendre Junho heureuse malgré ce qu’elle pouvait vivre au quotidien, malgré les imbéciles qu’elle avait pu rencontrer et les choses horribles qui avaient pu lui arriver. J’avais envie que plus jamais elle n’ait à voir quelqu’un mourir comme cela avait visiblement été le cas avec son père, j’avais envie qu’elle passe de bonnes nuits, qu’elle n’en rêve plus la nuit, quitte à pleurer dans mes bras pour oublier ce qui la chagrinait…

Junho avait pris une telle importance dans ma vie depuis quelques temps que j’étais persuadé que je ne pourrais plus faire sans elle actuellement. Elle était la personne qui m’avait fait émerger de l’eau alors que j’allais m’y noyer, celle qui m’avait sauvé de l’asphyxie alors que, doucement, je me forçais à retenir ma respiration dans le seul espoir d’oublier les choses qui m’étaient arrivées par le passé. Junho, c’était celle pour qui j’avais retrouvé l’envie de parler… J’aurais pu citer tellement de raisons pour lesquelles elle était important à mes yeux,… Malheureusement, aucune de celles-ci n’aurait pu égaler une autre… Mon amour pour elle. Elle était ma petite amie, et je l’aimais plus que quiconque, alors elle avait sans hésiter la plus grande importance à mes yeux.

L’embrassant tendrement, j’avais commencé à caresser sa taille et sa nuque, tandis qu’elle avait ouvert ma veste, défait ma cravate et me l’avait enlevée. Quelques instants plus tard, je lui avais demandé de me dire si quelque chose n’allait pas. Sans doute était-ce là la traduction de ce que je ressentais, cette crainte de mal faire les choses, de lui faire du mal, bref, de ne pas être le petit ami qu’elle aurait voulu avoir… Dans un sens, si elle n’en avait jamais eu, peut-être n’étais-je pas une bonne référence… Pourtant, j’osais croire qu’elle ne me laisserait pas ainsi, du jour au lendemain… Je ne savais pas réellement ce que je deviendrais si elle venait à partir. Après tout, j’étais encore fragile, même si je me renforçais un peu grâce à elle… grâce à son amour et à ce que nous vivions à chaque fois que l’on se rencontrait. J’étais réellement heureux qu’elle accepte de me le dire… Même si je l’aurais remarqué d’une façon ou d’une autre.

Dans un sens, j’agissais totalement à l’instinct en cet instant. Je n’avais jamais fait une telle chose auparavant, et j’agissais uniquement en fonction de ce que mon cœur me dictait. Je n’ignorais pas comment les choses allaient se passer, cela aurait été plutôt stupide de la part d’un homme de mon âge, encore plus de la mienne, mais j’avais l’impression que ce genre de choses n’importaient pas vraiment. C’était comme si j’étais dans un autre monde avec Junho, comme si tout ce que je pouvais faire risquait d’être une erreur, comme si le moindre geste pouvait abréger ce moment avec elle… C’était presque horrible, mais dans un sens je ne pouvais plus faire demi-tour et, franchement, je n’en avais aucune envie.

J’étais descendu caresser sa hanche, partageant un nouveau baiser avec elle, tandis qu’elle défaisait un à un les boutons de ma chemise. J’étais gêné, embarrassé, peut-être même timide… en tout cas, il était clair que mes joues avaient pris une légère couleur rosée, sans doute à cause de cet embarras que je ressentais. Cependant, je ne pouvais nier que le contact de ses mains sur mon dos ne me dérangeait absolument pas. C’était simplement moi qui rougissais, parce que j’étais timide à l’idée de faire ce genre de choses avec elle alors que j’en avais réellement envie…

Je poussai un petit soupir d’aise quand elle vint embrasser mon cou, penchant légèrement la tête pour qu’elle ait la voie libre. Je continuai à caresser sa hanche et sa nuque pendant quelques instants avant de descendre légèrement ma main afin de caresser le haut de sa cuisse. Je fermai les yeux pendant quelques secondes quand elle embrassa légèrement le haut de mon torse. Venant poser mes lèvres dans son cou à plusieurs reprises, remontant vers sa joue et le bas de sa mâchoire, je descendis la main qui se trouvait à hauteur de sa nuque au niveau de l’ouverture de sa robe afin de défaire celle-ci. Quelques secondes plus tard, je caressai sa peau du bout des doigts, à l’endroit où je venais de découvrir légèrement sa peau. Je remontai ensuite mes deux mains à hauteur de sa taille pour la caresser, continuant mes baisers dans son cou.

Le moment que je passais avec Junho dans cette salle coupée du monde était exceptionnel. Habituellement, nous n’étions jamais ensemble sans aucun risque qu’une personne nous dérange, nous ne pouvions pas nous embrasser sans crainte, ni même nous serrer l’un contre l’autre, même si nous en avions incroyablement envie. Nos journées étaient contraintes à des règles et nous devions éviter de les transgresser si nous voulions nous assurer un avenir dans cette école ; autant pour elle que pour moi, il était essentiel de se tenir à carreaux et de ne pas faire de faux-pas. Pour cette raison, quand nous avions l’occasion de nous voir, nous devions en profiter au maximum, même si ce soir était bien particulier.

Être là, avec elle, c’était simplement un moment de bonheur. J’ignorais combien de temps nous allions être ensemble, ou plutôt combien de temps elle allait m’aimer, mais j’étais prêt à donner n’importe quoi pour faire durer cette période. J’étais tellement bien là, contre elle, ou du moins en sa compagnie, que j’en oubliais ce qu’il se passait autour de nous… Un peu comme ici, en fait.

Collé contre elle, je l’embrassais dans le cou. Je caressai légèrement son côté après avoir ouvert sa robe, et je lui offris un nouveau baiser. Les yeux fermés, je profitai de son odeur et de sa proximité. Je la laissai faire au moment où elle poussa sur ma veste et ma chemise, je l’aidai même à me les enlever, avant de revenir l’embrasser dans le cou comme je l’avais déjà fait, tandis qu’elle embrassait mon épaule. L’une de mes mains vint alors caresser sa chevelure tandis que l’autre restait sur son côté, à effleurer sa peau avec une grande douceur.

Ce que je vivais en cet instant, sans doute ne croyais-je jamais le vivre dans ma vie. Toujours seul, toujours trop calme et trop discret… sans doute aurais-je passé ma vie seul si je n’avais pas fait la rencontre de Junho. Elle était une personne exceptionnelle, bien qu’elle semble penser le contraire. Elle avait beau ne pas être longue, du moins pas encore, l’histoire que je vivais avec elle était simplement magnifique. Je ne voulais pas voir cela changer, alors j’avais réellement peur.

Cette peur, c’était celle d’aller trop vite, celle de ne pas lui laisser le temps de vivre à son rythme, simplement parce que j’étais déjà adulte et que mes besoins au niveau relationnel étaient différents des siens… Je savais que c’était stupide, mais qu’y pouvais-je réellement ?

Je revins poser mes lèvres sur celles de Junho après avoir déposé quelques baisers sur sa peau. Je me sentais toujours embêté, comme si tout ce que je savais était inutile, comme si, parce que c’était Junho, parce que cela arrivait, les choses allaient être différentes, compliquées, gênantes… D’un autre côté, je n’avais jamais été aussi heureux qu’en cet instant…

Je fis durer notre baiser quelques instants avant de descendre ma deuxième main à hauteur de sa taille, la caressant légèrement par-dessus le tissu de sa robe, avant de la saisir délicatement pour la glisser avec douceur vers le bas afin de la lui enlever. Je laissai ensuite le vêtement tomber au bas du lit, me replaçant proche d’elle avant de remonter mes mains vers son visage et son cou, déposant à nouveau mes lèvres sur les siennes pour un baiser.

La peur que je ressentais était elle naturelle ? Avais-je raison ou tort de craindre de la décevoir ? Pourtant, j’aurais du être fier de moi, heureux de partager un moment aussi particulier avec elle…J’étais fier, mais peut-être pas autant que j’aurais pu l’être si je n’avais pas craint de lui faire de la peine. Sans doute avais-je peur parce que j’ignorais quelles réactions elle aurait… parce que j’ignorais totalement ce que je pourrais faire si elle venait à paniquer et à s’enfuir à cause de moi… J’étais paniqué, stressé, inquiet… tout ce qui était imaginable, mais Junho parvenait à me détendre par ses baisers et sa présence, alors le bonheur prenait facilement la place de ces autres sentiments, même s’ils venaient à refaire surface de temps à autres.

Je tentais d’être aussi doux que possible envers Junho, de ne pas la brusquer, encore moins de lui faire du mal… Si elle n’avait pas été aussi douce avec moi, et paru aussi compréhensive, sans doute aurais-je été bien plus crispé au moment de m’approcher d’elle. J’avais beaucoup de chance de pouvoir passer ces instants avec elle. Je m’approchai d’elle après avoir essayé de lui enlever sa robe, celle-ci m’aidant à le faire, et je la sentis s’arrêter de bouger après m’avoir légèrement embrassé près de l’oreille. J’hésitai un instant, essayant de voir si elle souhaitait me dire quelque chose, ou même me demander d’arrêter… après tout, cette option était également possible, car elle ne se jugeait peut-être pas prête à faire cela avec moi… ou peut-être n’en avait-elle simplement plus envie.

Je l’avais ensuite embrassée, la sentant déposer ses mains sur ma ceinture. Je ne l’en empêchai pas, mais j’étais déjà gêné de mon corps, complexé depuis des années pour des raisons stupides, alors me savoir déjà à demi-nu devant elle était assez perturbant… Néanmoins, je l’avais voulu, et ce moment n’aurait sans doute pas été aussi particulier si nous avions été habillés, en fait, c’était plutôt logique comme fait, alors je n’avais pas à me dire des choses aussi étranges, je devais me laisser faire et progresser avec elle, sans pour autant me précipiter, sans la laisser aller trop vite non plus, sinon nous allions tous les deux être embêtés une fois le moment venu.

Je la serrai un peu contre moi quand elle posa sa tête contre mon épaule. Je caressai ses cheveux d’une main, le haut de son dos de l’autre, la laissant descendre mon pantalon, même si je fermai les yeux au moment où elle commença à le faire. Je posai mes lèvres contre sa joue, remontant un peu à hauteur de son oreille, caressant toujours ses cheveux, tout en l’aidant à m’enlever mon pantalon lorsque celui-ci fut à hauteur de mes genoux. Je me remis ensuite un peu plus au dessus d’elle, me serrant contre elle tout en la gardant bien allongée contre le lit, mes lèvres venant se poser à plusieurs reprises dans son cou et près de sa mâchoire. Je vins finalement chercher ses lèvres, les yeux fermés, tandis que je caressai ses cheveux, mon autre main caressant sa taille sans toucher à son ventre. Je descendis ensuite légèrement embrasser ses clavicules.

J’étais collé à elle, pas trop fort mais tout de même, et cela pouvait être légèrement gênant, compte tenu de ce que je ressentais et de la manière dont cela se traduisait, pour cette raison, je tentais de ne pas trop me serrer contre elle. Je passais la main qui se trouvait à sa taille dans son dos, afin de caresser le bas de celui-ci. L’autre main vint ensuite se place sur le haut de sa cuisse, où j’appliquais quelques caresses tandis que je partageais un nouveau baiser avec elle.

Je pensais beaucoup à elle, m’inquiétais de ce qu’elle pouvait penser de moi, des impressions que je lui donnais en cet instant. Les choses étaient tellement nouvelles, que cela soit pour elle ou pour moi. Malgré mon âge, je n’avais jamais vécu ce genre de moment, car j’avais été bien trop enfermé dans ma bulle de désespoir et de souvenirs pour y penser, ou même simplement pour me laisser aller à des sentiments aussi forts et aussi agréables que ceux que je ressentais en cet instant. Même si les choses se déroulaient de cette manière maintenant, j’avais l’impression que tout pouvait changer en l’espace d’une seconde, que Junho n’avait qu’à dire un mot pour que je m’effondre, pour que je disparaisse et refuse de revenir… C’était stupide, mais j’avais peur de lui faire de la peine, alors je faisais de mon mieux et me tenais prêt à partir si elle en faisait le souhait.

Alors que j’étais contre elle, comme cela, en train de profiter un peu de sa chaleur maintenant qu’elle avait enlevé ma chemise et moi sa robe, je pensai que j’avais bien fait de revenir et, intérieurement, je culpabilisais. Je m’en voulais de l’avoir abandonnée pendant tout ce temps, qu’elle ait pensé que je l’avais fait, car en réalité je n’avais pas oublié de la prévenir, mais ce vieil hibou avait fait une mauvaise route et n’arriverait peut-être jamais à bon port. C’était malheureux, car j’avais failli perdre une personne réellement chère à mes yeux, cela alors que je comptais lui avouer mes sentiments une fois rentré… C’était étrange de penser à cela dans une telle situation, en fait, j’aurais peut-être du oublier de penser, mais cela semblait assez difficile, car penser à arrêter de penser… c’était penser, enfin… bref. Je devais arrêter et me vider l’esprit, profiter de la présence de ma petite amie à mes côtés, pour m’en souvenir longtemps après ce jour.

Je m’étais laissé faire, et avait même aidé Junho, lorsqu’elle avait entreprit d’enlever mon pantalon. J’avais fermé les yeux pendant qu’elle m’embrassait dans le cou, avant d’en faire de même tandis qu’elle caressait mon dos. Je m’étais serré contre elle, profitant ainsi de sa chaleur, bien que je me sente mal à l’aise par rapport à moi-même. Alors que je tentais de me focaliser sur ce que je faisais et ressentais pour ne pas penser à des choses négatives en sa compagnie, me contenant de notre bonheur actuel, je l’entendis pousser un petit soupir d’aise, ce qui m’arracha un léger soupir alors que je reprenais mes baisers de plus belle.

Durant de longues secondes, j’avais caressé le creux de son dos, la serrant du même coup contre moi alors qu’elle l’avait déjà fait en collant son ventre au mien. Cela m’embarrassait un peu, mais je commençais à ne plus réellement y faire attention, car dans un sens, n’était-il pas logique j’agisse de cette manière avec ma petite amie, dans un moment aussi spécial que celui que nous vivions là ? Je l’aimais, elle m’aimait, nous allions plus loin dans notre relation, bien qu’elle soit encore fort récente… donc c’était naturel…non ? Je l’avais observée pendant un moment avant de l’embrasser à nouveau, caressant son dos et sa cuisse.

Une nouvelle fois, je sentis les lèvres de ma petite amie se poser dans mon cou et un léger soupir m’échappa. Il traduisait clairement le bien être que je ressentais en cet instant, je restai collée contre elle un moment, la laissant ensuite embrasser ma peau comme elle le faisait déjà, alors qu’elle posait ses mains dans mon dos et sur ma taille. Je la laissai remonter une jambe contre la mienne, en profitant pour venir caresser sa cuisse un peu plus bas que je ne le faisais déjà. Je vins lui chercher un nouveau baiser, souriant contre ses lèvres, avant de l’approfondir, descendant la main qui se trouvait dans son dos un peu plus bas, la glissant du côté de sa hanche.

Après avoir laissé durer le baiser quelques instants, je le rompis et remontai les mains au niveau de son bassin, où se trouvait son dernier habit. J’approchai mon visage du sien, effleurant ses lèvres des miennes avant de tirer légèrement sur son vêtement. Je l’embrassai délicatement sur le haut des pommettes, revenant ensuite chercher ses lèvres avec douceur, reposant une main sur sa hanche une fois que j’eus terminé de retirer son vêtement, l’autre venant se poser sur son côté, un peu en dessous de sa poitrine.

Ma respiration avait légèrement changé. À force de baiser, de caresse et d’attentions de ce genre, mon envie d’elle avait augmenté… Je l’aimais réellement, et j’avais envie de lui montrer, plus que jamais. Je déposai finalement un baiser à côté de son oreille, la gardant serrée contre moi.