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LINS & PHOEBE
Cauchemar au bord du lac

« SOIREE LIBRE DANS LE CHATEAU ? » Mais bien sur que vous alliez en profiter tous les deux ! Quoi ? Vous n'étiez pas un couple … ? Et alors ? C'était quand même une sacré occasion de faire une ballade non ? - Cela dit vous n'êtes pas obligé de ballader ensemble à la base, vous pouvez vous retrouver la, pour les raisons que vous voulez. Une retenue… ? Hmm ça serait étonnant avec vous. L'envie de pousser la chansonnette ? Oui peut être d'avantage.

Enfin du coup vous vous retrouvez au bord du lac. Allez racontez nous un peu votre soirée. On revient sous peu.

Vous pouvez faire autant de lignes que vous voulez. 5 - 10 - 30 - L'essentiel, c'est que vous vous amusiez !

P · ∆ Age : 27 ∆ Localisation : Poudlard

Lins Ҩ Phoebe

Ҩ « Start each day with a greatful heart. » Lea Michele

La Saint Valentin.. quelle connerie. Une fête pour célébrer tous les imbéciles heureux s'étant bêtement laissé prendre dans le piège de l'amour comme des enfants innocents qu'ils ne sont pourtant plus depuis bien longtemps. Non. Je n'aimais pas la Saint Valentin, et le premier qui me sort que c'est de la jalousie, je lui pète la mâchoire et lui fait bouffer sa langue, c'est clair ?! Parce que cela n'a strictement rien à voir avec de la jalousie. Mais quand vous voyez ces petits imbéciles qui, il n'y a pas forcément si longtemps déjà, pleuraient de s'être fait largué(e)s, avaient ouvert un petit instant les yeux sur ce qu'était l'amour, pour les refermer aussitôt. Et les voilà qui célébraient leur propre connerie ! C'est la race humaine, que voulez vous... La débilité profonde va avec.
Cependant, il faut le reconnaître, cette fête idiote nous permettait d'être tranquille au moins une nuit. C'était étonnant non ? D'ailleurs, cela sentait le piège à plein nez, mais cela ne m'effrayait pas. En fait... si piège il y avait, c'était le ou les responsables qui devraient avoir peur. Quoi qu'il en soit, Lins et moi avions décidé de nous rendre au lac et de profiter de la soirée pour discuter. Pas de grand changement me direz vous, on parle tout le temps. Et alors ? Que voulez vous qu'on fasse d'autre ? Plonger dans le lac pour se faire tuer à coup sûr par les bestioles cinglées à l'intérieur ? Enfin bref.
Je ne savais pas trop comment cela s'organisait. On se retrouvait là bas ou on y allait tous les deux ? ...Allez savoir. J'avais donc décidé de m'y rendre seule, de toute manière cela ne changeait rien. En attendant l'arrivée de Lins, je m'étais assise au bord du lac et, grâce à ma baguette, je m'amusais avec l'eau, en prenant un peu pour lui donner une forme, ou lui faire faire une espèce de feu d'artifice. Je me suis toujours sentie proche de l'eau. De l'élément en lui même je veux dire. Allez savoir pourquoi... Mon esprit divaguait dans mon répertoire de chanson, et cette fois je m'étais arrêtée sur un nouveau défi, un challenge incroyable, inestimable. All by myself, de Céline Dion. Il y avait une note que personne n'avait encore réussi au bien qu'elle, et c'est ce qui donnait toute la beauté et la difficulté de cette chanson... Je voulais être à sa hauteur. C'était une de mes chanteuses favorites. Elle avait ce grain de voix unique en son genre, mais si magnifique...
Mes pensées alors se mirent à se faufiler plus loin dans le futur. Aurais-je un jour seulement le privilège de serrer la main de Barbra ou Céline ? Serais-je un jour au niveau de leur talent, suffisamment reconnue de tous, pour avoir le privilège de chanter en duo avec au moins l'une d'elle ? Aurais-je la chance de jouer un personnage des grandes comédies musicales telles que Funny Girl, West Side Story, Grease ? Aurais-je seulement la chance de monter sur Broadway ? Aurais-je droit à une carrière telle que je me le figurais ? Qu'adviendrait-il alors si tel n'était pas le cas ? C'était le genre de question qui me taraudaient souvent et auxquels je finissais toujours par dire stop. Je suis Phoebe Parker. Je peux faire n'importe quoi.
C'est alors que j'entendis des bruits de pas derrière moi. Ah Lins. C'est partit pour une super soirée ! Ce que je ne savais alors pas, c'est que ça ne serait pas forcément dans le sens que je le prévoyais...

fiche de © century sex

∆ Age : 29 ∆ Localisation : Poudlard/Londres

C'était tout de même ballot, de devoir vivre dans les festivités du 14 février, alors qu'un mois plus tôt, Lins avait vu dans sa vision sa petite amie assassinée sauvagement par un Mangemort dans un décor des plus apocalyptiques. Mais il ne pouvait pas en vouloir à la Terre entière, si l'amour existe, si la St Valentin existe. Le mal devait se soigner, il avait déjà eu un mois de deuil, et venir gâcher une fête où les amoureux se célèbrent, parce que sa dulcinée a rendu son dernier soupir de façon prématurée, n'était pas une raison.

Mais quelle nostalgie ! Le Serdaigle déambulait dans les couloirs, d'un air absent, mais son regard ne pouvait s'empêcher de croiser des jeunes amoureux en plein ébats, dans leur baiser fougueux, les cheveux entremêlés, le souffle chaud. Oui hélàs, lui n'en avait plus le droit mais il ressentait ce que eux, pouvaient ressentir. Parfois la nostalgie émerge quand le présent n'est plus à la hauteur du passé.

Néanmoins, son balayage des yeux de façon étourdie lui fit croiser le regard sombre et goguenard de certains tourteraux chez les Serpentards qui le narguaient avec un sourire en coin, et de petits rires légers. Non, certains n'avaient pas la main sur le coeur vis à vis de lui, c'était évident. Même sans avoir eu une quelconque interlcation. De toute façon, ça avait souvent tourné de cette façon, il fallait bien reconnaître aussi qu'il portait un lourd cv comme bagage : Intello de service, fils d'Auror et d'un moldu, rabat le bec à toute personne qui s'en prend à lui, te parle sèchement si tu deviens un insupportable crétin, sait cogner un Serpentard métamorphomage avec 350 coups la seconde, on avait soit pas trop envie de s'y frotter, soit on ne l'appréciait guère beaucoup chez les Serpentards. Rares venaient de cette maison ses amis d'ailleurs. Mais c'était bien contre son gré, lui qui avait toujours été ouvert et chaleureux envers tout le monde. Soit, depuis le temps, il ne leur prêtait plus grande attention quoi qu'il en soit.

Voyant l'heure filer et le ciel s'assombrir, Lins se mit en tête de quitter les murs du châteaux pour rejoindre d'une humeur bienveillantbien et sa tendre et vieille amie Phoebe au Lac. Arrivé à quelques mètres d'elle,il la contempla en train de se distraire avec l'eau, la modelant à sa façon. Lui sortit sa baguette à son tour et la déforma pour lui donner le visage de Phoebe en trois dimensions, perpendiculairement à la surface. On aurait presque pu confondre ça et un buste de statue bâti en glace.

« Salut, toi. C'est bien la première fois que je te vois dehors, avec des festivités pareilles, tu détestes ça.» murmura t-il avec un sourire.

P · ∆ Age : 27 ∆ Localisation : Poudlard

Lins Ҩ Phoebe

Ҩ « Start each day with a greatful heart. » Lea Michele

Le moins qu'on puisse dire, c'est que Lins savait faire son entrée ! Pour preuve, comme pour signaler sa présence, il avait reproduit mon visage avec l'eau, ce qui m'impressionnais pas mal, je l'avoue. Au moins c'était original, il n'y a pas à dire.
-Salut, toi. C'est bien la première fois que je te vois dehors, avec des festivités pareilles, tu détestes ça.
Je me retournais, le sourire aux lèvres. Ca faisait toujours du bien de passer du temps avec Lins. Un peu comme... un petit moment de normalité quand tout autour de vous va de travers. Même si en règle général, plus rien n'est normal quand on est ensemble. Pour preuve, combien de fois a-t-on pu nous voir combattre des mangemorts et autres créatures maléfiques alors que tout avait commencé calmement ? Mais c'était aussi bien comme ça. Au moins, on ne peut pas dire qu'on s'ennuie !
-Coucou ! Pourquoi tu murmures, il n'y a personne ! lançais-je en riant un peu. ...T'as raison, je n'aime pas trop ce genre de choses. C'est pour ça que je me suis dis que si de potentiels amoureux avaient la mauvaise idée de venir au lac, voyant que c'était occupé, il feraient demi tour ! Pour une fois ça pourrait vraiment être une soirée tranquille...
La majorité roucoulait dans son coin, et ceux qui n'avaient personne étaient, pour la plupart, en dépression totale. Je les voyais déjà, allongé dans leur lit, entouré de mouchoir et de chocolat, maudissant la St Valentin. Non franchement, c'était comme des vacances du coup ! Même si je n'avais aucun doute quant au fait qu'un élément perturbateur ne s'invite à un moment ou à un autre. Mais ce ne serait rien qu'on ne puisse gérer sans difficulté, et rapidement qui plus est !
-Tu veux qu'on bouge ou on reste là ?
Et ouais, bah que voulez vous, je n'avais guère trouvé mieux. Oh et écoutez moi ça ! Le silence... et dire que d'ordinaire, il faut attendre des minuits/une heure du matin ( et encore )...

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∆ Age : 29 ∆ Localisation : Poudlard/Londres

Lins posa ses yeux sur les roseaux légèrement frétillés par le vent, un oiseau ou deux égarés malgré la saison hivernale, qui piaillaient de grâce pour avoir un nid chaud, et l'eau, silencieuse, ne laissait personne indifférent qui pouvait s'y trouver autour. Il n'était pas confiant de tout ce qui se manifestait comme trop calme. Bien qu'il sut que les eaux du lac renfermait un monde aquatique diversifié, sombre et terriblement profond, au moins d'en abriter un calamar géant. Il fut parcouru de frisson à cette pensée, et revint à lui en se concentrant sur Phoebe.

-Coucou ! Pourquoi tu murmures, il n'y a personne ! T'as raison, je n'aime pas trop ce genre de choses. C'est pour ça que je me suis dis que si de potentiels amoureux avaient la mauvaise idée de venir au lac, voyant que c'était occupé, il feraient demi tour ! Pour une fois ça pourrait vraiment être une soirée tranquille...

« Ca pourrait, effectivement. Bien que je ne veuille pas jouer les pessimistes, car ça ne me ressemble pas, j'ai une sorte de mauvaise impression sur la suite de la soirée. C'est la première St Valentin qu'on passe sous le règne de Mangemorts, et de surcroît, à une époque pareille, je trouve ça sordide de voir à quel point c'est tranquille, surtout quand on se remémore le Marché de Pré-au-lard à Noël.»

C'était pour ce genre de vécus que Lins appréciait très peu ce genre de rassemblement de masse. Ne se pourrait-il pas qu'il s'agisse d'un complot pour éliminer une bonne foule de né-moldus ? Une cruauté serait-elle probable en un jour si harmonieux ? Et le plus étonnant, c'était sans doute que les décorations habituelles étaient de mises, ce qui renforçait chez Lins, cette idée de morbide de piège mortel dans lequel tout le monde fonçait.

-Tu veux qu'on bouge ou on reste là ?

« Oui, viens, on va faire une petite ronde autour du lac, histoire de rester en mouvement. Sinon on va geler.»

Il tendit la main à Phoebe afin qu'elle puisse plus facilement se relever. Ensuite, tous deux entamèrent une marche à pas lents, pendant laquelle il se laissèrent au début bercer par le bruit de la foule joyeuse au loin, dans le château, et regardèrent la tranquillité incassable du Lac et sa faune, continuer à persister.

« Ca fait bizarre..y avait deux mois encore, je pensais que je fêterais cette fête avec elle.»

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Lins Ҩ Phoebe

Ҩ « Start each day with a greatful heart. » Lea Michele

-Ca pourrait, effectivement. Bien que je ne veuille pas jouer les pessimistes, car ça ne me ressemble pas, j'ai une sorte de mauvaise impression sur la suite de la soirée. C'est la première St Valentin qu'on passe sous le règne de Mangemorts, et de surcroît, à une époque pareille, je trouve ça sordide de voir à quel point c'est tranquille, surtout quand on se remémore le Marché de Pré-au-lard à Noël.
Je savais bien qu'il n'avait pas tort, mais au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher d'espérer une soirée vraiment tranquille. Mais je présume qu'il faudra attendre que je sois à New York, dans mon propre appartement pour pouvoir enfin passer une soirée dans le calme et la tranquillité... et encore. Mais pour l'instant j'étais coincée ici, à Poudlard, et Lins avait raison. C'était une soirée d'apparence bien trop calme et bien trop libre pour que tout se déroule paisiblement.
-Ca ne te ressemble pas en effet, mais il y a de quoi l'être. Mais tu sais quoi ? Je pars du principe que pour le moment tout est calme, et que quitte à ce que ça soit pour une durée limitée, il faut en profiter un maximum ! Et puis au pire... ça ne nous changera pas des habitudes. C'est une routine pour nous maintenant...
Après toutes les fois où Lins et moi avions combattus des mangemorts, oui, à mon sens cela devenait une routine. Même si c'est vrai qu'au marché de Pré-au-lard, ils ne nous avaient pas loupés et rien que pour ça je retenterais bien le coup, histoire de faire tout mon possible pour leur faire payer. Et puis très sincèrement, j'en avais marre. Marre d'être confinée ici, marre de me sentir prisonnière, marre de ne pas pouvoir aller et venir à ma guise sans pouvoir rien faire. C'était juste cela le fond du soucis. Ne pas pouvoir aller et venir comme JE le voulais. Soudain, " mon jeu, mes règles " ne s'appliquait plus, car " mes règles " n'était pas applicables à ce niveau. Et si il se passait quelque chose de grave ? Et si je devais sortir ? Et si il le fallait impérativement ? ... Ils m'agaçent ces mangemorts ! C'est frustrant !
J'avais fini par proposer à Lins de partir de là, je ne sais trop pour aller où ou pour faire quoi, juste... marcher.
-Oui, viens, on va faire une petite ronde autour du lac, histoire de rester en mouvement. Sinon on va geler.
Il me tendit la main pour m'aider à me relevait et j'acceptais son aide, souriant légèrement. Marchant côte à côte, nous passâmes plusieurs minutes sans prononcer un mot, sentant le froid mordant me traverser. J'y étais habituée, mais je détestais toujours autant cela. J'aime le froid, mais dans une certaine mesure tout de même. Finalement, Lins repris la parole, et même si je sais parfaitement que ce n'était pas son intention et que je ne l'en blâme pas, il parvint à me mettre mal à l'aise en une phrase.
-Ca fait bizarre..y avait deux mois encore, je pensais que je fêterais cette fête avec elle.
Je ne savais pas trop comment réagir face à cette phrase, car il me semblait que quoi que je puisse dire, cela semblerait déplacé, ou mal dit.
-Je sais... Et ça le sera encore, pour chaque jour un peu spécial... il faut beaucoup de temps.
J'avais envie de me claquer la tête contre un tronc d'arbre. Là encore, cela semblait... je ne sais pas. Déplacé. Comme retourner le couteau dans la plaie. J'avais voulu être sincère, mais pour le coup, ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je ne veux pas faire souffrir mon ami. Et pourtant c'est vrai. C'est déjà dur de repasser dans les mêmes endroits où se sont passé les moments forts, ou les derniers moments. Mais il y a aussi ces jours que l'on avait presque prévu à l'avance, ou envisagé du moins. C'est peut-être bien eux qui font le plus mal en général.

∆ Age : 29 ∆ Localisation : Poudlard/Londres

-Ca ne te ressemble pas en effet, mais il y a de quoi l'être. Mais tu sais quoi ? Je pars du principe que pour le moment tout est calme, et que quitte à ce que ça soit pour une durée limitée, il faut en profiter un maximum ! Et puis au pire... ça ne nous changera pas des habitudes. C'est une routine pour nous maintenant...

« Oui c'est vrai.»

Lins en rit légèrement, avec un sourire habitué. Les conditions étaient morbides certes. Au moins, tous les élèves s'acclimataient à ce style d'organisation et de conduites de vie. Ce n'était finalement pas la torture et les autres horreurs que Lord Voldemort avait pu causé qui semblaient si terrible finalement, mais le banalisant fait de devoir vivre chaque jour de la même façon que dans une prison. La vie n'y était plus. C'était comme si un tableau avait perdu toutes ses couleurs vives. Il devenait terne, fade, gris, manquant de conviction et de poignant. Les comportements des élèves à Poudlard évoluaient de la même façon. Et c'était le règne des Carrow qui les assommaient encore plus. Alors évidemment, ils ne pouvaient que se démoraliser jour après jour, mais le bon hasard veut que ceux qui ne perdent pas espoir organisent encore des réunions de l'AD, dans des endroits secrets de l'école...

-Je sais... Et ça le sera encore, pour chaque jour un peu spécial... il faut beaucoup de temps.

Dans le fond, c'était seulement une pensée parasitaire et rien de plus. Lins n'avait finalement plus à songer à tous les maux que la mort d'Elisea en elle-même représentait. Certes, il ne pouvait se démêler de l'ancrage que celle-ci avait eu sur lui. Un ancrage permanent. C ar son amour avait tout bonnement été pur, et le sien aussi. C'était fusionnel et tellement incroyable de les voir ensemble. C'est là que la question de la fonction du destin se crée. A quoi sert-il finalement, autre que briser les rêves les plus profonds et les plus uniques qu'on s'urge de pouvoir réaliser ?

La douleur avait eu un impact tellement phénoménale, et quand il " s'amusait " à y resonger, il se rendait compte, même si la souffrance demeurait là, qu'il avait simplement eu l'air d'un imbécile. Il avait simplement eu l'air d'un imbécile à être devenu aussi maigre qu'un squelette, à s'être laisser aller, à avoir acquis des coutumes primitives, souvent, assis sur le sol, on aurait dit un animal sauvage et torturé. La moindre phrase, le moindre geste envers lui, se devait d'être controlé. Car Lins s'était attaché au fait d'être vulnérable et était devenu impulsif, susceptible, borné, un hypersensible dans toute sa splendeur. C'était certain que pour être sensible il l'avait pleinement été. Les pauses pendant lesquelles ses pleurs cessaient s'écoulaient tellement à la vitesse de l'éclair que l'instant d'après, on le revoyait déjà se morfondre sur lui-même et se joindre juste à la compagnie de ses mouchoirs qui essuyaient ses larmes.

Puissante période de dramatisation, certes, personne qui avait vu ce désastre de l'intérieur bordelique d'un être humain, ne pouvait le cacher. Et Lins s'offusquait de voir à quel point il avait plongé gravement dans le désespoir, l'insociabilité et le désarroi. Même ses cours n'avaient plus eu d'importance à ses yeux, c'est dire ! Mais la vie suit son fleuve, tantôt tranquille, tantôt agité. Et le Serdaigle avait réappris, non pas sans entrave, car pour en avoir, il en avait eu, à vivre de la façon la plus proche possible qu'auparavant. Pour cela, il avait traversé les marécages d'engueulades avec Luka, les mers plus qu'agitées avec les baffes de Junho. Et bien que l'alcoolisme de sa mère ait produit un effet de brûlure qui rendait ses plaies encore plus douloureuses, il était parvenu à s'accrocher à la rambarde qui se nommait courage et espoir.

Et maintenant le voilà qui reprenait son rythme de vie normale , sans pour autant négliger à ce qu'il avait du traversé. Bien que cela avait une apparence pleinement négative, Lins ne voyait pas ça sous le même d'oeil ( son oeil d'intello, il faut dire..). Si jamais il n'avait vécu cela, quand est-ce qu'il aurait été préparé à la souffrance morale arbitraire ? Car tout lui était tombé sur les bras dans un pur hasard, rien n'avait été calculé. Qui aurait pu prédire, à part lui qui n'y avait pas pensé ( ce qui le laissait parfois dans un certain sentiment de culpabilité ), que les jours d'Elisea seraient comptés à cause d'un Mangemort cruel et machiavélique? Qui aurait pu prédire que sa mère craquerait avec l'alcool car elle ne supportait plus son mode de vie? Tout cela restait bel et bien arbitraire, et si parfois les coups vaches surviennent quand on s'y attend le moins, cela permettait d'enrichir sa propre expérience quelque part.

« Oh tu sais, ce n'est pas tellement une question de douleur et de temps personnellement.»

La Gryffondor ne sembla pas tout à fait convaincue, le Serdaigle pensa même qu'à un moment donné, elle le lorgnait comme s'il était un suspect à ne pas croire sur parole.

« Je t'assure, j'ai pris du recul, je mange correctement, je vois du monde, je me sens mieux. Y a plus vraiment à s'inquiéter. Je ne dis pas ça parce que j'ai horreur qu'on s'inquiète pour moi. C'est juste que de temps en temps...parfois..ben oui, son visage est là dans ma tête. Mais je sais que mon deuil est fait car je ne me rappelle que des bons souvenirs, à part ma vision de..sa disparition bien sûr que je ne pourrai jamais oublier .»

Ils marchaient tout à côté des roseaux et ceux-ci sifflaient avec le vent vigoureux de l'hiver.

« J'ai juste le sentiment que tout est fini, au sujet de ma douleur. Mais que je continuerai juste de vivre avec sa trace sur moi, et puis que ce n'est pas si terrible finalement. Ce n'est pas un sentiment mauvais la nostalgie, je me sens bien avec. Ca me permet même de mieux réaliser à quel point mon expérience avec Elisea était merveilleuse et à quel point elle a pu être heureux. Bien sur, l'avenir nous réserve d'autre surprise, donc il va falloir que je puisse me "décoller" un peu plus d'elle, de son souvenir.»